Ce tournage n’a rien à voir avec tout ceux sur lesquels tu avais déjà travaillé par le passé pour les clips de tes chansons. Vous aviez beau avoir travaillé avec des professionnel, là, c’est un niveau au delà qui est absolument incroyable. Ce qui est aussi incroyable c’est le corps de Carmine. C’est loin d’être la première fois que tu le vois dénudé mais là il est carrément fait pour être vu contrairement aux vestiaires où tu ne cherches pas à profiter du show. Tes yeux, là, sont bien sur son corps et tout ses gestes quand il doit s’habiller face caméra. Tes bras sont croisés sur ton torse et tu as parfois une main devant tes lèvres, comme pour t’occuper ou peut être te cacher ? Tu sais pas trop car t’as pas du tout envie de cacher tes yeux non… Tu regardes, tu profites… Et tu te félicites de t’être masturbé avant de venir car damn, il est beaucoup trop à ton goût pour ton bien. Tu te remets les pendules à l’heure très vite car Carmine est au goût de tout le monde. Il a ce charisme et cette gueule, et ce corps, et ces fesses… Oops, remonte les yeux Asher. Tu te surprends à avoir des absences juste à mater son corps et te faire des films dans ta tête. Ca fait tellement longtemps que tu n’as pas eu le corps d’un homme que tu désirs contre toi. Ca fait plus d’une année. Tu te répètes souvent que ça ne te manque pas, mais c’était avant d’avoir l’obligation de regarder une beauté pareil à quelques mètres de toi encore et encore. En boucle. « Passons à l'extérieur. » Tu sors de ta zone car tu comprends que cette séquence est terminé pour le moment. « nous reviendrons dedans après, il sera toujours possible d'obstruer les fenêtres. » Tu as bien compris que la lumière du jour est une chose très importante pour une des séquences que vous n’avez pas encore tourné. Tu t’inclus car tu restes un élément de la collaboration, même si Carmine est celui qui tire les ficelles et tu t’en satisfait amplement. Il est doué, il a une vision des films qui te plaît beaucoup. Rien à redire. Quand Carmine cherche ton regard tu as parfois besoin d’une seconde pour redescendre dans la réalité plutôt que le fantasme qui se joue dans ta tête. Tu hoches la tête avec un léger sourire pour confirmer que c’est parfait. Tu essaies d’être professionnel, tu penses l’être. Ca ne se remarquera pas. C’est juste dans ta tête. Ou du moins, tu l’espères.

Y’a un petit moment de battement avant la suite et tu es du côté de la bouffe, naturellement. « Pas de double whisky ? » Tu aurais mis un coup d’épaule sur son épaule en temps normal, mais là tu te dis qu’il vaut mieux limiter les contacts physiques car sinon il va y avoir des hauts parleurs qui vont hurler tous les films que tu t’es fait dans ta tête depuis le début du tournage. Y’a un sourire amusé sur ton visage. « J’ai fait la demande ils m’ont dit qu’il n’y avait que du champagne. Et c’est trop tôt pour le champagne. » Gros mensonge, tu n’as rien demandé du tout. La réalité c’est que y’a tellement de choix en snack que tu n’as pas trop eu la tête à traquer l’alcool. « Leurs pain au chocolat sont délicieux. » Tu commentes alors qu’il doit le savoir vu que la qualité a dû être demandé par lui. « Je vais aller en prendre un troisième et si on te demande c’est que le premier. » Tu dis n’importe quoi, mais ça t’amuse. Est-ce que tu serais pas un petit peu déstabilisé ? Peut être. Ca fait quelques minutes que tu te demandes si ça se remarquerait si tu allais quelques minutes aux toilettes pour te masturber une fois de plus, juste pour être sûr. « Comment ça va pour toi ? Pas trop fatigué ? » Les horaires de ce tournages sont plutôt hors du commun si on prend des horaires de bureaux comme le standard. Tu sais aussi qu’il a toujours son bras affaibli et qu’il s’en sert à répétition malgré tout. Tu imagines bien Carmine être têtu au point d’aller un peu trop loin dans ses capacités pour le bien de l’art. Pour le bien du film. Pour le bien du tournage. Tu espères que ça ne sera pas le cas. C’est pourquoi tu demandes comment il se sent. Tu es un bon ami.

« Ton cholestérol ... » Qu’il ajoute à son petit show pour te faire culpabiliser en plaisantant. « Je fais du sport pour que tout ça passe. Du rugby. » Tu le dis sur un ton de petit con, oui. Tu sais qu’il n’a plus les mêmes capacités en ce moment avec son bras, mais tu peux pas t’empêcher de lui faire un petit retour de bâton. Ca t’amuse et ça te fait oublier ces images de lui dans cette chambre, en sous vêtements, sortant de ce lit où tu t’es imaginé dans ta tête lui faire un placage d’une autre sorte. Ces draps t’ont vraiment filé trop d’idées. Tu mets la faute sur les draps maintenant Asher ? Tu tentes de mettre de la distance avec l’effet de son corps sur toi ? Peut être un peu. Il n’empêche que c’est un tout. Très loin de toi l’envie de te retrouver comme une personne ilote vis à vis de Carmine. Non. De toute façon, rien de tout ça ne sortira de ta tête, tu le sais bien. Fantasmer, c’est tout ce que tu te permets en ce qui concerne ta vie privée.

Tu reprends le ton bien plus sérieusement à lui demander comment il va. Tu remarques bien qu’il force sur son bras et il n’y aurait rien de pire que de faire empirer les choses. « Non. » Bien sûr qu’il réfute. Le timing avec sa paille est terrible car tu n’aimes pas le voir être réduit alors que c’est juste normal. Il a subit quelque chose de grave et il lui faut le temps. Cependant, tu ne fais pas de commentaire sur la paille, ni de geste. Tu enfournes ton troisième pain au chocolat qui sera certainement pas ton dernier non plus. Ils sont trop bons et ils sont là par milliers et il faut que tu trouves du plaisir quelque part ailleurs qu’entre tes jambes. « Un peu. » Tu n’aurais pas cru à un changement de la sorte avec une réponse bien plus proche de la réalité. Tu tournes les yeux vers lui, lui montrant par ce geste que tu lui donnes ton attention. « Ça faisait un moment que je ne m'étais plus rendu en Europe. Le décalage horaire m'empêche de dormir. » Tu hoches la tête, te demandant si la dernière fois c’est quand il est venu te voir. Geste qui te touche encore fortement aujourd’hui dès que tu y repenses. « Mais ça en valait la peine ! J'ai hâte que tu découvres le premier clip. » Tu souris à ses mots. « Bien hâte aussi. » Car s’il est aussi plaisant à la vue que celui que vous êtes en train de tourner tu pourras aussi le regarder en boucle sans te lasser. Ton esprit te fait retourner à ces draps dans ce lit et son corps en sous vêtement et… « Tu ne viens pas ? » Tu sors de tes rêveries, tu ne t’en étais même pas rendu compte, mais voilà que Carmine vient apparemment de te prendre en flagrant délit d’absence. Shit. Tranquille, tout va bien Asher, il ne peut pas lire tes pensées. « J'aurais besoin de tes mains, si tu veux bien ... » Tu es pris de cours par cette requête et tu détestes absolument tout ton corps à ce moment là, parce qu’il est en train de faire monter le sang… Dans tes joues heureusement que ce n’est que là. Tu te dis au final que ce n’est pas si grave, même si ça reflette la même chose au fond, de deux manières différentes. Carmine ne te laisse pas indifférent mais là encore, tu te remets les pendules à l’heure bien vite, car tu es loin d’être le seul à rosir quand l’attention de Carmine se porte à toi d’une certaine manière.

« Besoin de me mes mains ? » Tu essaies de prendre des informations en amont pour pouvoir te blinder et penser à des trucs dégueulasses comme une vielle grand mère nue que tu as vu un jour au détour d’un mauvais clique sur ton site porno favoris. « Je vais faire un tour aux toilettes avant. » Pourquoi t’as l’impression que ça hurle au travers de hauts parleurs que c’est bien évidemment pour aller te masturber alors que non et non. Ca pourrait très bien être simplement pour pisser un coup car tu as bu trop de jus d’orange, car oui, tu en as bu et le corps humain est fait comme ça. Quand il y a trop de liquide en lui, il a envie de pisser et tu as envie de pisser. Pas vraiment non, mais, ça pourrait. Godammit tu n’es pas très à l’aise dans toute cette configuration, tu n’aurais pas cru que ce serait comme ça ni que ton esprit tournerait comme ça. Vraiment ce lit et ces draps, ça t’a ramené à des souvenirs charnels et tu es en manque. Yep. « Je te rejoins dans cinq minutes. » Tu files sans lui laisser le choix car tu as besoin de pisser pour vivre oui oui.

Et dans tous les sens du terme, tu te soulages dans ces toilettes. En un temps record. Tu te remets les idées en place, tu te mes un peu d’eau sur le visage pour aider encore plus dans ce sens là. Tu te regardes dans le miroir qui se trouve au dessus du lavabo. Get yourself together AJ for fuck sakes’. Tu te réprimandes tout seul comme un grand car ça ne va pas être agréable si tu as ta tête qui va constamment du côté de tes envies primaires.

C’est dix minutes plus tard que tu rejoins Carmine et le reste de l’équipe de tournage. Tu te sens un peu plus prêt à affronter la suite. Tu t’es refroidit comme il faut. « Hey… Je suis là. » Tu te fais remarquer auprès de Carmine car il a dit qu’il avait besoin de toi.

« Ne te presse pas. » Mais si, tu vas te presser quand même, bien que le laisser s’imaginer que tu es parti faire numéro deux aux toilettes ne te dérange pas, tu veux être là pour ses besoins. Mais tu veux être là préparé aussi. Ce qui est le cas quand tu reviens dix minutes plus tard. Tu te sens bien plus d’aplomb à faire tout ce qui est nécessaire pour les biens du tournage. Ca ne rigole pas ici, en tout cas, toi, tu ne rigoles pas. C’est important et tu te rends compte de la tonne d’argents et de personnes investit pour cette journée de tournage. Il est important d’être efficace, parfait, professionnel. Tout autant d’adjectif que tu sais aisément être grâce à la façon dont ta famille t’a élevé.

Carmine ôte son t-shirt sous tes yeux quand tu es enfin de retour à ses côtés. Tu te demandes s’il fait pas exprès des fois, mais en même temps, tu te sens bien plus prêt à présent de répondre à toute demande de Carmine, même torse nu à quelques centimètres de toi. « J'aimerais des plans de tes mains en train de jouer. » Ok, c’était pas prévu mais tu es carrément capable de ça sans aucun préavis. Ton esprit fait bien le lien avec son bras encore fragile. Tu hoches la tête, prenant le t-shirt. Déjà prêt mentalement pour la tâche. Tes yeux se posent sur le décor dans lequel tu vas devoir t’installer pour jouer. Tu trouves que ça a de la gueule déjà rien que comme ça alors tu sais qu’à l’écran ça rendra encore plus parfait. « Si tu mets mon t-shirt, le montage pourra donner l'impression que nous sommes la même personne. » Tu hoches la tête, comprenant tout à fait le but de la manoeuvre.

Il s’empare de ta main pour la coller à la sienne. Il les compare et tu comprends bien ce qu’il est en train de faire et damn s’il savait ce qu’il y avait dans ta main juste quelques petites minutes auparavant. « Assez similaire, votre Majesté ? » Tu demandes avec un sourire amusé alors que tu le laisses examiner ta main contre la sienne à sa guise. Tu es de nouveau focalisé sur le professionnalisme de tout ce qui se déroule là. Tu as bien fait d’aller aux toilettes juste avant car voilà que tu dois enfiler son t-shirt. Avec son odeur, sa chaleur dessus. Tu te demandes s’il se rend compte de l’effet qu’il fait de manière global, Carmine. Car tu sais que tu es bien loin d’être le seul réceptif à sa personne.

Quand il t’aura rendu ta main tu déboutonneras ta chemise pour te retrouver torse nu le temps de quelques secondes. Ton tatouage sur ton pectoral visible au passage. Carmine n’est pas inconnu de celui ci. Bien loin d’être la première fois qu’il te voit à moitié nu, il t’a déjà même vu totalement nu et l’inverse et toute aussi vrai. « Est-ce que mon jeans passe les exigences? » C’est un Levis. Ta chemise aussi est de marque, tu as que des vêtements de grande qualité, sauf quand il s’agit de merch de ton groupe et d’autres de tes favoris. Mais pour ce qui est de Hurtwave, ça changera un jour futur, tu le sais, c’est prévu, et tu vas le faire. « Est-ce que je suis sur un timing ? » Tu demandes bien plus sérieusement car tu ne veux faire perdre de temps à personne.

« Une copie presque conforme. » Tu vois qu’il a son air malin au visage et qu’il n’est pas forcément sérieux. Ca te plaît néanmoins qu’il te trouve assez bien physiquement pour l’incarner à l’écran, car oui, tu es certain qu’avec sa tendance à vouloir la perfection, il n’aurait pas laissé si ça ne fonctionnait pas de ce côté là. Même si c’est pour le bien de son bras affaiblit. Il est têtu Carmine et tu prends donc cette confiance qu’il met en toi avec tout le poids qui lui incombe. Tu ne penses jamais spécialement à votre différence de statut tous les deux car vous vous êtes connus dans le contexte du rugby, mais il n’empêche que tu vois bien la différence quand il est aux manettes d’un projet aussi imposant et glorieux que celui sur lequel vous travaillez ensemble. Il y a tellement de personne qui réponde à ses demandes au doigt et à l’heure. La machine a l’air parfaitement huilée. Chacun sait ce qu’il doit faire et surtout, faire ce que Carmine désir pour le film. Tu sais pas à quel jeu il joue mais tu le sens bien quand il colle sa hanche à la tienne. T’as beau avoir été vidé tes couilles, ton coeur part un peu trop vite dans ta poitrine. Il fait exprès tu penses. Il aime plaire et il ne doit pas l’avoir loupé dans tes yeux qu’il ne te laisse pas indifférent. Un peu comme tout le monde attiré par les mâles présent sur ce plateau de tournage. « Tout est bon. » Une fois de plus, il valide ta personne et bien que ça n’a certainement rien à voir avec le message plus profond que tu t’en fais, tu apprécies qu’il approuve pour qui tu es, sans avoir à changer quoi que ce soit. Sauf ton t-shirt. Mais aucun problème de ce côté là. Un détail important et logique.

Tu te perds ensuite dans ton jeu de guitare, te concentrant dessus comme jamais. Il est bien simple de le faire quand on a un si bon instrument de si grande qualité entre ses mains. Tu le sens bien le regard de Carmine sur toi mais tu gères, tu es professionnel, tu n’es pas dérangé et tu prends bien soin de ne regarder que tes doigts pendant les prises que tu réussis dans le temps imparti avec brio. Tu es fier de toi et ça se voit sur le beau sourire sur ton visage quand tu entends coupez et que c’est dans la boite.

* * * le sur-lendemain * * *

(outfit) La vie de riches continue et le niveau de Carmine est bien au delà de tout ce que tu as pu avoir avec ta famille. Vous allez à Melbourne et vous y allez en jet. Rien que ça. Tu as sorti tes lunettes de soleil parce que le printemps est bien là avec le soleil et aussi parce que tu te trouves bien plus classe comme ça. Oui tu t’es regardé dans ton miroir pendant un moment avant de filer ce jour là. A l’aéroport, quand Carmine se fait dans ton champ de vision, tu notes aussitôt combien il est tiré à quatre épingle. Tu es bien plus décontracté niveau tenu, même si tu es tout aussi classe. Une chemise avec deux boutons ouverts en haut et un jeans noir et des jolies bottes mi haute en cuire. Johnny avec toi vous arrivez devant Carmine. Vos valises avec vous. « T’as pas chaud là dessous ? » Tu demandes naturellement car ok c’était canon, mais la température était limite. Tu aurais bien mis un short mais jamais de la vie tu aurais osé. « Laisse moi deviner. » Que tu ajoutes très vite. « Il faut souffrir pour être beau. » Y’a un sourire très amusé sur ton visage. « Salut. » Dit Johnny à l'intention de C. Il a bien évidemment déjà rencontré Carmine par le passé au fil de cette collab, et il est plus poli que toi et tes familiarités avec sa majesté.

« Bonjour Asher. Quelle joie de te voir. » Qu’il annonce après t’avoir donné son attention plutôt que celle du journal. « Bonjour Carmine. Plaisir partagé. » Tu réponds de la même manière que lui, un sourire amusé au visage. « Figure-toi que nous avons la chance d'avoir l'air conditionné. » Il n’aurait donc pas mis le pied dehors une seule seconde avant d’arriver jusqu’ici ? Ca se tient quand on y pense. On doit venir le chercher devant chez lui directement en voiture ou quelque chose comme ça. Y’a un sourire amusé sur ton visage parce que c’est toujours plaisant ce genre d’échange avec Carmine. Il est vraiment issue d’une autre catégorie de personnes sur cette planète. Et tu aimes bien trop sa catégorie. Pas tous les jours non, tu aimes ta vie actuelle. C’est juste sympa d’avoir un pied dans le monde de Carmine de temps à autre. Comme un peu de chantilly par dessus un dessert déjà bien délicieux. « Bonjour, Johnny. » Johnny lui rend son signe de tête et puis vous voilà déjà en train d’embarquer.

Tu peux entendre Johnny qui siffle d’admiration quant à l’appareil dans lequel vous vous installez. Oui, c’est la première fois qu’il monte dans un jet. Toi aussi. « As-tu décidé de séduire la caméra aujourd'hui ? » Tu le regardes en t’asseyant dans un des sièges à disposition. Tu fais en sorte d’avoir vue sur Carmine alors que Johnny est encore debout, il a les yeux sur le bar pour l’instant. « Ouais j’ai prévu d’ensorceler tout le plateau de tournage. » Tu dis à l’anglais sur le ton de la plaisanterie. Tu ôtes également tes lunettes de soleil avant de reprendre plus sérieusement. « C’est une chaude journée mais tu n’as pas dû le remarquer. » Tu ris un petit peu. « J’ai pensé à me mettre un bermuda mais je me préfère en pantalon. » Tu ajoutes alors que c’est absolument pas nécessaire comme détail. Tu aimes t’habiller, tu aimes être bien habillé aussi. Il est rare que tu sois juste en t-shirt et jogging. Le fait que Carmine te connait du rugby change la donne, car il t’a vu plus souvent comme ça. Une petite fenêtre sur un côté de ta vie qui n’est visible que par tes camarades du club.  

Tu vois bien qu’il est amusé de ton petit jeu à faire genre tu vas séduire tout le monde. C’est juste naturel chez toi d’être fringué comme ça et s’il prend ces deux boutons ouverts pour du charme et bien soit. Ca fait toujours plaisir de se sentir apprécié des yeux d’autrui, Carmine le sait bien. Pour lui ça a l’air d’être une nécessité comme l’oxygène dans ses poumons.

« Je pense avoir eu un jugement hâtif te concernant. » Installé dans le siège de l’avion, tu es très amusé par cette déclaration qu’il vient de te faire. Comme quoi il te découvre tous les jours un peu plus et il faut bien avouer que ces derniers temps vous avez passé beaucoup de temps ensemble. « Un jus de concombre à la menthe s'il vous plait. » « La même chose s’il vous plait. » Car pourquoi pas. Ca donne envie rien que par le nom. Tu ne crois pas avoir déjà goûté ça. « Tu sembles plus sensible à l'esthétisme que ce que je pensais. » Oh. C’était donc ça ? Tu hoches la tête. « Est-ce que tu sous entends que tu découvres mon style qu’aujourd’hui ? » Toi qui ne porte que des chemises quasiment. Tu oublies souvent que Carmine et toi vous êtes liés par le rugby et que par extension ça n’apporte pas beaucoup d’occasions d’être bien sapé. Tu joues au type un peu outré de ce que Carmine vient de dire mais ça se voit sur ton visage que tu ne l’as pas mal pris du tout. Tu es même très amusé, t’as un beau sourire aux lèvres car comment être de mauvaise humeur quand on a ses fesses dans un jet privé ? Y’aurai quoi de mieux que ça ? Voler sur un balai peut être. User de magie pour se téléporter instantanément. Oui, cette dernière option est absolument la meilleur.

Johnny prend une vidéo avec son téléphone et tu aimes le voir kiffer également. « Alors ? Comment voyez-vous ce clip ? » Tu étends tes jambes une fois que t’es bien installé dans ton fauteuil. Ta ceinture déjà bouclée. « Avec des shots et des doubles whisky pour bien se calmer les nerfs. » Tu dis sans grandes hésitations. Tout le monde sait combien tu es porté sur l’alcool même si ta consommation n’est plus aussi grande qu’avant. Elle reste bien grande par rapport à une personne standard. « Promis j’attendrais qu’on ait la majorité des prises avant d’aller trop loin. Je suis un petit peu stressé même si c’est le clip le plus simple. » Tu te passes une main dans les cheveux, déjà en train de penser à comment tu vas devoir faire l’acteur. « Comment tu le vois toi ? » Tu demandes à Johnny. « Moi je suis prêt. Ca va être les doigts dans le nez. » Il est super relax Johnny par rapport à toi. Tu te grattes la joue, un peux jaloux que ce soit si simple pour lui. Une vie sans anxiété et angoisses, ça doit être si beau. « Ca va être juste compliqué de faire genre ce que tu racontes est intéréssant et drôle pour la caméra. » Il est con, il te fait marrer. « Va te faire foutre. » Tu dis avec un très beau sourire aux lèvres. S'il était à côté de toi tu l'aurais poussé ou frappé physiquement. « Et toi comment tu le vois ? » Tu demandes à Carmine cette fois ci.

Tu le vois qui joue au plus malin avec son papillonnage et tu sais pas trop si c’est du lard ou du cochon. Tu sais que c’est de la taquinerie surtout. Au fond, le plus important c’est qu’il ait enfin remarqué que tu avais du goût vestimentaire. Tu es au fond du placard depuis si longtemps, tu as eu le temps d’apprendre à t’habiller comme il se doit. Tu pourrais aisément retourner cette affront - qui n’en est pas vraiment un - contre Carmine. Il suffirait de lui souligner son grand âge aussi proche que celui de Gandalf et le tour serait joué. Echec et maths. Mais non, tu ne vas pas le piquer de ce côté là, tu sais combien son nouvel âge est un point extrêmement sensible. La journée est à la bonne humeur et ça se voit dans ton échange avec Johnny. Tu es content qu’il fasse parti du voyage et de toute ce tournage. Tu te sens plus à ton aise avec lui. Ton ami de toujours. « Aussi naturel que ça. » Tu espères que ça le sera. « Vous aurez toute la scène pour vous. » Pas sûr que ce détail t’aide à faire partir ta nervosité de la caméra. « J'ai demandé à l'agence d'organiser un concours sur le web, afin de trouver des figurants. » Tu t’attends une fois de plus à un tournage très professionnel et dans les meilleures conditions. Ca va largement t’aider à te détendre. Peut être que tu te répètes ça pour t’en convaincre, il n’empêche que c’est la vérité.

« En ce qui me concerne, je ne serai aux pieds de la scène que pour un plan. Le reste se passe en coulisses. » Tu hoches la tête, ton air amusé n’étant plus, tu es à présent concentré, déjà en train de t’imaginer en train de jouer la scène. « Tu vas être parfait te fait pas de bile. On mettra un escabeau pour te rajouter quelques centimètres. » Cette phrase aura eu le don de te fait rire avant que tu ne le lui jettes dessus l’étui de tes lunettes.

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Le seul moment de répit était celui que vous avez eu pendant les deux heures de vol. Tu es bien content que ça se soit enchainé autant. Tu n’as pas vu la journée passer. C’est un sacré environnement que d’être dans l’entourage de Carmine. Il n’y a pas de faux pas quant aux timings et plans. Tout ce que tu as fait avec ton groupe, même l’ancien, c’était toujours chaotique, mais ça c’est parce que vous faisiez avec les moyens du bord. C’est un peu trop plaisant à ton goût que tout soit si millimétré. Tu vas en prendre goût. Il ne tient qu’à toi Asher de lever les standards aussi haut pour la suite. Tout ce qu’il faut, c’est de l’argent et tu en as. Toutes les prises sont un succès et la partie la plus simple fut pour toi bien évidemment celle où tu étais sur scène. Tu te laisses te perdre si facilement dans tes mots et la musique. Tu oublies tout, même que le public a été sélectionné pour l’occasion. Tout a tellement l’air d’être un vrai show. Même la vue de Carmine est familière, tu l’as déjà eu par trois fois à une de tes représentations. Ca n’est pas rien. Tu apprécies énormément tout son soutient pour ta carrière. Il aime ta musique et il t’offre sa plate-forme. Une bénédiction que tu ne réalises pas encore totalement.

Une fois que le tournage a pris fin c’est l’heure de l’after. Tu discutes ici et là avec des personnes, tu fais du networking en quelques sorte. Tu donnes ton adresse email et on t’en donne en retour. Des noms précieux qui pourraient faire une grande différence plus tard et c’est bien pour ça que tu fais attention à ne pas être trop sous l’emprise de l’alcool. Ca serait dommage de dire des trucs de travers, tout ça c’est plus qu’important, c’est tout ton avenir qui peut se jouer dans un simple contact que tu auras pour le bon moment. La bonne occasion à ne pas manquer. Il n’empêche que la journée fut très longue. La fatigue se fait sentir et quand tu vois Carmine un peu plus loin, tu t’approches de lui, avec un immense sourire, tu vas lui faire une accolade. « J’ai jamais autant aimé travaillé sur un clip qu’aujourd’hui. » Tu serres ton ami dans tes bras et ajoute. « Merci. » Car c’est tout grâce à lui. Tu te détaches pour le regarder et lui tapoter l’épaule. Ca fait bien longtemps que tu ne t’étais pas permis autant de contact physique avec lui. On dit merci l’alcool et la bonne humeur qui te font oublier les conneries que ton cerveau te répète sans cesse à savoir que ton homosexualité est écrit en grand lumineux juste au dessus de ta tête.