“T’en poses des questions.” Ca commence mal mais tu n’es pas encore inquiet. C’est les fringues de la gosse qu’elle a mis dedans et faut sûrement super chaud pour virer toutes les tâches sur ses vêtements sûrement en coton basique. Mais tu vas vite dégringoler quand tu reconnais la couleur singulière du pull qu’on t’a offert y’a tout juste quelques jours. C’est Cherry qui t’a offert ça et en plus tu savais pas où te mettre tellement tu ne pensais pas qu’elle t’apporterait quelque chose. Vous vous entendez bien mais tu savez pas qu’elle connaissait ta date d’anniversaire, ni même qu’elle pense à toi quand elle voit un joli pull en cachemire. Elle te l’a donné lors de la soirée que vous avez fait chez Jeremy il y a peu.  

“Mmm, euh… T’es sûr que c’est à toi ? Tu confonds pas avec autre chose ?” « Je suis sûr oui. » Elle aussi s’en est rendue compte mais elle est prise en faute et cherche visiblement tant bien que mal de sortir de cette situation. Mais c’est tout bonnement impossible car le mal est fait. Elle est gênée. C’est clair comme de l’eau de roche. Vous savez tous les deux l’état de la situation. « Il va aller à Chloe ou peut être plutôt Linda. » Tu dis avec une petite moue au visage alors que tu tiens de tes deux mains le pull devant toi étirer pour voir la véritable taille. Tu es un peu triste car le vêtement était très beau et tu avais été très touché par l’attention de Cherry que tu ne t’attendais pas du tout. En plus tu pars bientôt pour l’Europe, tu l’aurais porté dans leur hiver froid. C’était déjà tout prévu dans ta tête. Mais au fond c’est pas si grave Jordan. Y’a bien pire dans la vie. Je sais. « Tu crois que je dois le dire à Cherry ? » Tu sais même pas, tu aurais peur de la vexer, tu aurais encore plus peur qu’elle veuille t’offrir quelque chose d’autre en échange. Alors que c’est bien loin de ton désir, de lui faire dépenser de l’argent et des efforts pour toi. Pourtant si elle le fait c’est parce qu’elle le veut Jordan, tu es assez important pour elle pour que ça ne la dérange pas du tout, c’est ça que ça veut dire. T’as toujours du mal à croire que les gens t’apprécient, ou plutôt, ceux que tu ne côtoies pas tant que ça surtout.

« Je suis sûr oui. » Evidemment qu’il en est sûr. Birdie essaie seulement une tentative tuée dans l'œuf de l’impair qu’elle vient de commettre. Comme si l’univers vient de lui faire un gros doigt pour avoir réagi aussi promptement et injustement à ce qu’il s’est passé tantôt dans la journée. La coincïdence est grosse après tout, non ? Elle est à deux doigts de croire que c’est Cooper qui lui a lancé un mauvais sort. La voilà qui se dandine maladroitement d’un pied à l’autre avec l’intention soudaine de vouloir se cacher. Elle même reconnaît le cadeau que Cherry lui a fait pour son anniversaire. C’est le pire. Pourquoi est-ce qu'elle n’a pas fait attention ? Ca va être Jordan qui va avoir une bonne raison de lui en vouloir maintenant. « Il va aller à Chloe ou peut-être plutôt Linda. » L’oiseau mord sa joue puis sa lèvre, l’air coupable s’affichant de plus en plus sur ses traits. « Tu crois que je dois le dire à Cherry ? » Bon. Si Birdie peut comprendre que ce soit envers Cherry qu’il soit déçu, il remue un peu trop le couteau dans la plaie à son sens. “J’en sais rien. Je peux aller m’excuser platement s’il le faut.” Cet oeuvre-là, tout le monde s’en serait bien passé. “On devrait vraiment pas me laisser en charge des machines.” Elle torture toujours sa lèvre en soupirant, une main levée à ses cheveux pour ramasser une mèche folle qui traine. “Je l’ai pas fait exprès, je le jure. Je sais que je peux être une saloperie mais pas comme ça.” Non, Birdie préfère l’attaque et le sarcasme en général. S’en prendre à un pull en cachemire, c’est bien trop faible à ses yeux. Et puis, c’est en essayant de le réduire qu’elle y serait pas arrivée. C’est souvent comme ça que ça se passe. “Je le rachèterai. Ni vu ni connu.” Mais connaissant Jordan, ce dernier risque de ne pas être convaincu. Et l’oiseau peut le comprendre ; ça ne sera pas celui offert par Cherry et eux le sauront. “Au pire, c’est pas comme si on voit Cherry tous les jours.” Conclut-elle avec un haussement d’épaules, comme pour balayer l’hypothèse que la jeune femme s’interrogera à ne pas le voir avec. Puis elle regarde dans la machine. “Du coup, il faudrait vérifier qu’il n’y a pas d’autres damages.” Elle espère pas.

“J’en sais rien. Je peux aller m’excuser platement s’il le faut. On devrait vraiment pas me laisser en charge des machines.” T’as le pull dans tes mains, tu as du mal à ôter tes yeux de sa mini taille. Ca te fait mal au coeur mais tu tentes tant bien que mal de trouver une nouvelle vie pour ce pull. Il ira à quelqu’un d’autre. Ce n’est qu’un vêtement. Ce n’est pas grave. Mais c’est tout le lien sentimental derrière qui te brise le coeur. Il va te falloir un moment avant de passer à autre chose. “Je l’ai pas fait exprès, je le jure. Je sais que je peux être une saloperie mais pas comme ça.” « Je sais que t’as pas fait exprès. » C’est la vérité, tu le sais bien. Tu veux pas l’accabler plus qu’elle ne le fait toute seule et tu es d’accord avec ce qu’elle a dit un peu plus tôt. Elle ne devrait pas être en charge des machines. “Je le rachèterai. Ni vu ni connu.” Mais ce cadeau était un souvenir d’Edimbourg. Voyage que Cherry a fait il y a peu. Il y a rien qui puisse réparer ce qui vient d’arriver à ce pauvre pull qui a eu le malheur de se retrouver entre les mains de la seule machine que Birdie Cadburry a décidé de faire ces 12 derniers mois. “Au pire, c’est pas comme si on voit Cherry tous les jours.” Tu la vois qui n’est pas fière du tout de ce résultat. Tu hoches la tête à cette dernière affirmation. « Ouais. » Et puis tu lui diras la vérité si vous tombez sur le sujet car c’est comme ça que tu es. Peut être qu’elle t’en parlera dans un an, peut être qu’elle t’en parlera jamais en réalité.

“Du coup, il faudrait vérifier qu’il n’y a pas d’autres damages.” Tu n’es pas vraiment inquiet pour le reste, tu n’as pas forcément de linge dans des tissus spéciaux qui était au sale récemment. Tu jettes un coup d’oeil par acquis de conscience et tu ne vois rien de spécial à déclarer. Tu refermes le sèche linge et tu le mets en route sur le bon programme. Tu n’as pas remis le mini pull cachemire dedans. « Ca le ferait rétrécir encore plus je pense. » Tu dis alors que tu l’emportes avec toi pour aller l’épingler sur l’étendoir qui a retrouvé sa place dehors. Étendoir qui va beaucoup servir parce que les beaux jours reviennent et que ça sèche très vite sous le soleil puissant d’Australie. « Je m’occuperai de toutes les machines à partir de maintenant hmmm… » C’était déjà un peu le cas, mais au moins cette fois ci c’est comme si vous signiez un contrat.

« Je sais que t’as pas fait exprès. » Birdie préfère le préciser. On ne sait jamais. Aujourd’hui semble être le jour où elle parle pour dire des choses sensées et qui aident à dissiper tout doute, même quand ça semble incongru. Avoir détruit ce joli cadeau n’était pas prévu dans les plans ; elle n’est pas assez fâchée ni revancharde vis-à-vis de la situation pour l’avoir fait en âme et conscience. Et surtout, elle n’aurait pas cet air coupable sur le visage si ç’avait été volontaire. L’oiseau essaie quand même de bien en convaincre son partenaire, au cas où. Il lui a déjà dit qu’elle pouvait être dure quand elle était piquée dans le mauvais sens. Qu’elle pouvait être mauvaise quand elle s’emportait. Seulement, là, on pourrait croire que son calme et sa maîtrise apparente des émotions aurait pu se traduire par un esprit de vengeance dans la machine.

Mais non, elle est loin d’être fière de voir la moue attristée de son partenaire. Décidément, ce jour est censé être beau et joyeux mais ils réussissent chacun leur tour à le niquer un peu plus. Birdie est à deux doigts de dire stop pour aujourd’hui et de remettre les festivités à demain car franchement, même si l’atmosphère est douce par moment, il n’empêche qu’il y a des petites piques qui viennent s’immiscer et qui ruinent un peu plus la journée. « Ca le ferait rétrécir encore plus je pense. » Jordan s’occupe de mettre en route le sèche linge et d’aller épingler le vêtement devenu bien trop petit à l’étendoir posé sur le petit balcon de la buanderie. « Je m’occuperai de toutes les machines à partir de maintenant hmmm… » Birdie tripote ses mains puis file en dehors de la pièce sans demander son reste. Le mal est fait, de toute façon, il n’y a plus rien à dire et encore moins à faire. Elle ne mettra plus un orteil là-dedans. Dans le fond, ça l’arrange bien car faire des machines, ce n’est pas son délire du tout. “A ce rythme, on va remettre toute la journée à demain.” Qu’elle grommelle en prenant son mug pour finir le chocolat et aller se faire un café dans la cuisine. “J’ai l’impression qu’y a rien qui va. C’est pas censé se passer comme ça.” Elle est un peu rageuse en posant sa tasse à son emplacement dans la machine à café avant de prendre la dosette et de lancer l’engin. “Ca m’soule.” Pas les décorations, oh non, elles lui permettent de garder un minimum d’esprit calme. Mais le reste. Même chez Jordan, ce n’était pas autant le chaos. Mais hey, c’est bien toi qui trouve que la vie est surprenante à ne jamais être pareille, non ?

Elle ne cherche pas à te suivre, ni à trop parler. La vibe est totalement merdique et tu te laisses distraire avec plaisir par Milady qui vient se coller à ta jambe. Tu te baisses pour l’attraper dans tes bras et lui faire des bisous, des câlins. Tu retournes vers la cuisine avec ton enfant dans les bras. “J’ai l’impression qu’y a rien qui va. C’est pas censé se passer comme ça.” Tu sais qu’elle avait prévu de commencer Noël avec toutes les décorations même si elle a déjà mis des décorations depuis quelques jours. Là y’a le sapin, c’est le vrai coup d’envoi de Noël. “Ca m’soule.” Tu n’aimes pas que la journée ait tourné dans ce sens là. Tu pensais avoir besoin d’encore un peu de temps pour avaler la pilule de la mort du pull mais le mal être de Birdie te brise le coeur. C’est plus important son état à elle que celui de ce pull. Ca te fait finalement redescendre rapidement, t’alignant avec ce qui compte. Gardant Milady dans les bras, tu vas te placer derrière Birdie. Tu hésites un instant avant de poser une main sur son bras. Peut être bien qu’elle n’est pas d’humeur à ce qu’il y ait contact. Tu le tentes quand même. Tant pis pour les conséquences. Tu vas déposer un baiser sur le dessus de sa tête, tendre. « C’est pas grave pour le pull… C’est pas important. » Tu caresses son bras doucement. « Il doit en exister des milliers identiques. » Tu le dis pour elle, mais aussi pour toi. « Est-ce que tu veux que je te laisse tranquille ? » Car tu as conscience que même si tu lui en veux pas à présent, elle est encore dans ses émotions et elle a peut être besoin d’un peu plus de temps. Ca aurait été ce que tu aurais voulu toi. Tu t’es mis dans ses chaussures.

Jordan ne la suit pas au début avant que finalement, Birdie perçoit son apparence qui se dessine avec Milady dans les bras. Elle tapote avec un peu de désespération ses doigts sur le comptoir de la cuisine. Elle va forcer les bonnes ondes, qu’elle a dit. Elle va le faire. Une fois le sapin qui aura pris forme, ça sera magique. Elle le sait. Elle se connaît. Sa distraction peut être aussi rapidement changeante que celle d’un nourrisson. Un avantage comme un inconvénient. L’oiseau est surtout agacée… D’être agacée. Est-ce que ça ne serait pas les hormones qui amplifient la chose ? Ça ne serait pas surprenant. Être soulée à ce point ne lui ressemble pas non plus tant que ça. Faire preuve de maturité non plus, ceci dit.

Elle sent la main de Jordan sur son bras et ça lui fait fermer les yeux. Le sentir proche lui fait du bien. Effectivement, il y a peut-être une part d’hormones car elle pourrait presque se mettre à pleurer juste à le sentir aussi proche. C’est qu’elle en avait besoin. Il ponctue ça avec un baiser sur son crâne et la voilà qui chancelle légèrement vers sa silhouette, même si y’a Milady contre son torse. C’est une preuve qu’elle ne le rejette pas. Une fois de plus. « C’est pas grave pour le pull… C’est pas important. » C’est pas la forme qui est pénible, c’est le fond. Un cadeau ruiné par sa faute. C’est nul. C’est moche. C’est chiant. C’est triste. Elle a bien vu sa moue. Jordan en était triste. Car Jordan avait été touché par le geste de Cherry de lui avoir amené quelque chose. D’avoir pensé à lui à l’autre bout du globe. Birdie comprend. Elle aurait envie de se foutre des baffes. « Il doit en exister des milliers identiques. » Un haussement d’épaules. “Pas ici.” Oui, il y a des vêtements en cachemire à Brisbane mais ça ne restera pas quelque chose qui vient d’Edimbourg. De l’autre côté du fucking globe. « Est-ce que tu veux que je te laisse tranquille ? » La machine a fini de faire couler son café mais la jeune femme est trop occupée à se retourner avant de secouer la tête à la négation. Sa moue est toute penaude alors qu’elle plonge sa tête à moitié contre son torse et à moitié dans la fourrure de Milady. “Non.” Réponse qui ne sera guère surprenante au final quand on connaît l’oiseau. “Comme tu le dis si bien, tout est mieux quand on est ensemble… Même quand ça va pas.” Sa contrariété a laissé place à la culpabilité et elle est fâchée contre elle surtout, là. “J’ai pas envie d’être seule et tu me manques aussi.” Ses bras lui manquent, ses baisers aussi, ses caresses, sa forme contre la sienne, son amour, même s’il n’a pas cessé de lui en donner, ça restait comme marcher sur des œufs. Est-ce que tu lui avoues à demi-mots que t’es plus contrariée ? C’est en tout cas le ressenti qui domine.

Elle ne se défait pas de ton bras, de ta proximité, tu sens un peu de soulagement. Elle réagit à tes quelques phrases. “Pas ici.” Non pas ici c’est certain. « Y’en a des milliers là bas. Toi t’es unique ici. » Tu déposes un baiser de plus sur le haut de sa tête. Elle est plus importante que ce pull qui existe en plusieurs exemplaire qui peut être acheté de nouveau, même si on prend des grands moyens. La réalité c’est que tu vas en Ecosse en janvier. Tu verras si tu trouves le même. Tu en prendras un quoi qu’il en soit. Il fera froid et ce sera un souvenir. Tu en prendras un pour Birdie aussi. Parce que t’es comme ça. Tu penses à prendre le même pour elle mais au final, tu sais très bien sa capacité à mettre tes vêtements. Il vaut mieux en prendre deux différents.

Elle se tourne vers toi et tu sens que c’est une réponse en ta faveur que tu vas avoir. Elle est toute contre ton torse. T’as l’impression que ça n’a pas été le cas depuis une éternité. “Non.” Ca te fait énormément de bien. Un bras se glisse dans son dos. “Comme tu le dis si bien, tout est mieux quand on est ensemble… Même quand ça va pas.” Tu frottes doucement son dos, lui faisant parvenir tout ton amour. “J’ai pas envie d’être seule et tu me manques aussi.” Milady se débat et tu la laisses s’échapper de l’étreinte. Tu vas serrer ton oiseau un peu plus dans tes bras. Tu respires l’odeur de ses cheveux. Tu te défais juste assez pour la regarder. Tu vas doucement remonter son visage au tiens à l’aide d’une de tes mains et tu vas déposer un long baiser sur ses lèvres. Un baiser tout simple. Elle t’a manqué. Tu embrasses sa joue doucement ensuite avant de murmurer contre sa peau. « J’allais te proposer que je me mette à poil pour te changer les idées mais j’avais presque oublié qu’on avait une invité à la maison. » Un doux sourire amusé sur ton visage car tu allais véritablement le faire.

« Y’en a des milliers là-bas. Toi t’es unique ici. » Oh. Waw. Birdie ne s’attendait pas à une telle réponse. Elle était centrée sur le pull, pas sur elle ou sur lui. Dans la surprise c’est aussi tout doux à entendre. C’est une belle surprise qui donne envie à l’oiseau de rester contre lui à tout jamais. C’est un bon plan. Et comme ça, y aura pas de Cooper qui pourra venir le voler à elle. Si elle est là pour veiller sur ce qui est à elle - autrement dit, à peu près tout ce qu’il y a dans cette maison, sous ce toit - personne ne viendra le lui prendre.

Et vu que Milady finit par s’extirper de l’étreinte, c’est contre son fiancé qu’elle peut pleinement se caler et se camoufler. Birdie recherche le soutien qu’elle a toujours même quand elle ne le demande pas car Jordan est comme ça. Elle est bien là, à respirer son odeur aussi fort qu’elle peut, à profiter de sa chaleur corporelle. Comme si ça faisait longtemps qu’ils n'avaient pas été collés. On peut dire que oui. Son partenaire se décale un moment pour mieux pouvoir prendre son visage d’une main et déposer un baiser sur ses lippes. Ça, ça fait longtemps, pour de vrai. Depuis que Jordant est rentré, à vrai dire. Depuis qu’ils se sont quittés ce matin pour vaquer à leurs activités et missions de la journée. Le cœur de l’oiseau gonfle alors que sa main va sous le haut de Jordan. Elle le laisse dériver n’importe où il veut, profitant pleinement du moment. Où tout semble aller. « J’allais te proposer que je me mette à poil pour te changer les idées mais j’avais presque oublié qu’on avait une invité à la maison. » Les prunelles se dirigent vers le beau visage de son fiancé, l’air “tu te fous de moi” avant de voir son air amusé. Birdie ne peut pas lâcher son bref petit rire avant d’aller reprendre les lèvres de son beau pour un nouveau doux baiser. “Elle est en train de dormir. Et c’est pas comme si elle peut débarquer sans qu’on le sache.” Vu qu’elle est dans un lit à barreaux (kinda). C’est totalement la solution de facilité. “Je peux la ramener à sa mère sinon.” Oh Birdie… Prête à tout pour voir son fiancé à poil, hein ? Y’a des priorités qui ne changent pas. Son expression amusée imitant celui de Jordan fait plaisir à constater.

Tu la sens qui glisse sa main sous ton haut, c’est tellement devenu un automatisme chez vous. Ce besoin de sentir l’autre au plus proche, dans sa chaleur qui devient un peu la votre. C’est signe que vous deux c’est ok à présent. Vous êtes de nouveau aligné. Elle te veut tout entier sans te questionner pourquoi tu veux l’embrasser. Tu fais une boutade même si tu pensais réellement aux mots que tu as dit. Tu veux un sourire sur son visage et ça fonctionne même si y’a eu quelques secondes où elle t’a regardé de travers. Heureusement ça a vite évolué pour le meilleur. Elle t’embrasse, tu es doux. Tu la gardes comme le plus précieux des joyaux dans tes bras. “Elle est en train de dormir. Et c’est pas comme si elle peut débarquer sans qu’on le sache.” Elle te fait rire de relancer ton idée.

“Je peux la ramener à sa mère sinon.” « Oh my god. » Qui sort spontanément avec ton sourire très large sur ton visage. « C’est abusé mais je prends. » Car ça veut dire que tu passes avant la gosse qui est quand même son enfant. Elle a participé à l’accouchement oui oui tu ne l’oublieras jamais. Birdie et Zoya aurait pu être un vrai truc. Tu en es convaincu. Personne ne pourra te faire croire l’inverse. Oui tu vois l’avenir oui. Non tu vois les vies parallèles qui auraient pu être. Tu vas murmurer alors que tu fais parcourir tes lèvres sur sa peau. « J’aime quand t’es extra. » Va plus vite Jordan et dis nous quand tu l’aimes pas en fait. Tsss… « Je suis ton numéro un. » Tes lèvres qui sont arrivés jusqu’aux siennes et tu entames un vraie gros baiser, une de tes mains qui s’est retrouvée - par hasard - sur ses fesses. Tu l’agrippes comme si tu avais peur qu’elle s’enfuie. Vous êtes mignons tous les deux à vouloir l’autre tout entier là. Vous vous êtes manqués et ça se sent.

« Oh my god. » Cette fois, la réaction ne se fait pas attendre. Le sourire chez Jordan est grand, autant que celui de Birdie qui est amusée par sa propre idée. Qui n’est qu’un fantasme en réalité mais elle serait quand même capable de le faire. Pour l’instant, l’enfant dort, ils ne sont que lui et elle, en tête à tête, les regards, les mains et les sourires l’un sur l’autre. Y’a rien qui empêche son fiancé de faire de cette phrase une réalité. « C’est abusé mais je prends. » Elle mord sa lèvre. “Un problème, une solution, non ?” Il ne devrait pas y avoir de contrariétés pour ce genre d’ambitions. Encore moins d’obstacles. D’autant que Jordan sautera sûrement sur n’importe quelle excuse pour éviter de se mettre à nu. Genre, littéralement. A moins qu’elle le quémande vraiment. Il pourrait lui faire ça, au moins. Pour se faire pardonner - oui, elle peut aussi utiliser des excuses bidons. Enfin, à moitié bidon car on peut dire que les fautes sont partagées, aujourd’hui.

« J’aime quand t’es extra. » L’oiseau hume légèrement alors que son fiancé la parcourt doucement de sa bouche, ce qui est fort plaisant. « Je suis ton numéro un. » Birdie a un léger roulement d’yeux, ce qui ne l’empêche pas de sourire. Elle aimerait pouvoir penser la même chose mais elle n’oublie pas que la dernière fois qu’elle émit l’idée d’un choix entre les autres et elle, il ne voulait pas y penser. Heureusement que Jordan entame un baiser, un vrai, de ceux qui font frissonner l’échine. Un baiser qui fait du bien jusqu’au bout des pieds et qui lui fait dire qu’ils auraient dû commencer par ça bien plus tôt. Un baiser qui fait aussi taire toutes les voix internes alors qu’elle a ses deux mains qui glissent contre ses joues en même temps que lui la presse… avec sa poigne sur son postérieur. Comme par hasard.

Quand il faut reprendre sa respiration, l’oiseau mordille un bout de sa lèvre avant de mordre son nez. Il lui a manqué, oui, tout comme l’inverse est vrai et c’est exactement pour tout ça qu’il t’a manqué. Elle n’a pas envie qu’ils marchent sur des oeufs. “Je serai toujours extra quand il s’agit de te voir à poil. J’ai encore les idées qui ont besoin d’être changés.” Plus vraiment mais hey, ça permet de détendre l’atmosphère, ça aussi. “Bon, ceci dit… Peut-être attendre qu’on ait fait le sapin. Nu face à des épines n’est pas la meilleure des idées je pense.” Qu’elle pense à voix haute en lui caressant la joue. “T’auras le temps d’ôter tes vêtements ce soir, à la lumière des guirlandes de Noël.” Elle sourit légèrement en caressant son nez contre sa joue. “Et si on allait le décorer, d’ailleurs ? J’irai réveiller Chloe quand on aura les boules à mettre.” Elle ne veut pas que la gamine touche aux guirlandes, les touffues et les lumineuses. Pas envie qu’elle s’étouffe par mégarde.

“Un problème, une solution, non ?” Elle est d’humeur très taquine et tu aimes beaucoup. C’est un bon mantra ça « un problème, une solution » surtout quand il s’agit de choses comme celles ci. Dérisoire et juste pour le plaisir de vous faire plaisir. Elle va clairement trop loin dans son raisonnement à te faire passer à ce point là avant la gosse qui n’a rien demandé. Mais tu aimes beaucoup qu’elle aille si loin pour pour toi. Ca te touche fort, même si ce n’est que des boutades. Elle ne va pas réellement ramener la gosse.

Le gros baiser que vous échangez vous donne un nouveau souffle et elle finit en venant mordre ton nez. Vous deux enlacés comme des anguilles. “Je serai toujours extra quand il s’agit de te voir à poil. J’ai encore les idées qui ont besoin d’être changés.” Ton sourire se fait si large et ça fait tellement de bien à ton âme ces mots. Tu les sais déjà mais ça fait du bien de les entendre de nouveau. Vous ne vous lassez pas l’un de l’autre. Après tout ce temps. “Bon, ceci dit… Peut-être attendre qu’on ait fait le sapin. Nu face à des épines n’est pas la meilleure des idées je pense.” Tu peux très aisément ne pas te faire piquer par le sapin même en étant nu, mais tu n’as pas de soucis pour attendre un peu plus avant de mettre ton idée à exécution. “T’auras le temps d’ôter tes vêtements ce soir, à la lumière des guirlandes de Noël.” Tu hoches la tête en allant embrasser sa joue alors qu’elle parcours ton visage doucement. « On ajoutera des bougies aussi. » Car tu aimes bien;

“Et si on allait le décorer, d’ailleurs ? J’irai réveiller Chloe quand on aura les boules à mettre.” Tu hoches la tête, embrassant sa joue une fois de plus parce que pourquoi pas ? Et puis vous allez vous mettre à l’oeuvre pour décorer le sapin. Votre tout premier sapin.

*****

Tu t’es occupé de mettre les guirlandes lumineuses, y’en avait un paquet et tu as déjà bien hâte d’allumer pour voir comment ça va donner. « T’es sûr qu’on met pas la troisième que j’ai vu là bas aussi ? » Parce que pourquoi pas ? Plus y’en a, plus ça brille, plus c’est beau. En tout cas vous êtes prêt pour Chloe parce que si toi tu t’es occupé des guirlandes lumineuses, Birdie s’est occupée des autres, sauf tout en haut bien sûr, tu es le préposé et tu sais déjà que tu vas devoir porter celle qui mettra ce qui va tout en haut du sapin.

« On ajoutera des bougies aussi. »
“Tout ce qu’on veut.”

Car ils sont chez eux, ils ont cette liberté de faire ce qu’ils veulent. Les deux années précédentes étaient différentes car ça restait toujours plus chez Jordan que chez eux. C’est compliqué à expliquer mais peut-être pas tant que ça de comprendre. En tout cas, pour Birdie, ça a un goût différent même si son partenaire ne l’a jamais restreinte ou réfréné dans ses envies d’illuminations chez lui. Elle a même eu la remarque surprise de Maria parce qu’elle a réussi à lui faire mettre un sapin chez lui alors qu’elle-même, sa belle maman adorée, n’a jamais réussi. Comme quoi, le pouvoir des yeux papillonnants et des petits seins fonctionnera toujours mieux que le reste pour avoir ce qu’on veut.

******

Birdie s’occupe des guirlandes, qu’elle met autour de son cou pour ne pas avoir à aller dans les sacs toutes les cinq minutes. Milady est attentive, sur son perchoir, et elle ne va pas tarder à faire la curieuse pour sentir le sapin et les décorations avant de détaler directement par crainte de l’inconnu. L’oiseau espère qu’elle ne sera pas du genre à aller dans l’arbre un moment donné… Même si ça serait très drôle. « T’es sûr qu’on met pas la troisième que j’ai vu là bas aussi ? » La jeune femme secoue la tête. “Si si, bien sûr, on met toutes les lumières qu’on peut! Et si on peut plus sur le sapin, on mettra ailleurs.” Birdie veut que sa maison soit vue à des kilomètres, jusqu’à la Lune même.

Il y a les notes de It’s beginning to look a lot like Christmas de Michael Bublé qui commencent, ce qui fait stopper Birdie dans son geste alors qu’elle allait placer sa dernière guirlande. Un petit sourire vient sur ses lèvres alors qu’elle ferme les yeux tout en se balançant légèrement. La guirlande finit draper autour de son cou, ce qui rappelle le bal des années vintage. Elle se dandine de plus en plus et voilà qu’elle tend les bras vers Jordan. “Can I have this dance ?” Est-ce qu’elle cite High School Musical ? Totalement. Un peu sans le vouloir mais maintenant qu’elle vient de le dire, elle s’en rend compte. “Avant que j’aille chercher le petit monstre.” Car il va bien falloir que Chloe travaille un peu.

“Tout ce qu’on veut.” Vous allez être extra puissance mille, tu le sens fort et tu aimes beaucoup trop ça. Tu vois bien l’étincelle supplémentaire dans les yeux de Birdie cette année. C’est ses murs à elle aussi. Qu’elle a choisit avec toi, qu’elle a payé avec toi et ça change tout.

*****

Elle est tellement habituée à faire ça, tu la vois avec toutes les guirlandes autour de son cou comme si c’était absolument normal. Tes yeux sont beaucoup sur elle entre deux placements de guirlande. Entre deux baisers sur sa joue aussi. Des baisés volés. “Si si, bien sûr, on met toutes les lumières qu’on peut! Et si on peut plus sur le sapin, on mettra ailleurs.” Ton sourire se fait encore plus large car tu as toi aussi très envie de mettre le plus de guirlandes lumineuses possibles. Limite si les plombs sautent ce sera un signe de victoire. T’es stupide comme ça, mais tu aimes. Tu rajoutes la guirlande supplémentaire, tu es stratégique, tu fais ça bien, pour que ce soit bien réparti par rapport à celles que tu as mis déjà dans le sapin.

La musique change mais tu ne réagis pas comme ton oiseau. T’es pas vraiment fan de ces chansons et tu n’es pas non plus un connaisseur, à part Wham et Mariah. Mais tu vois bien ta fiancée qui a l’air de s’ambiancer sur la nouvelle mélodie. Tu vois son petit show et ça te fait sourire. Tu aimes beaucoup. “Can I have this dance ?” Ton sourire se fait encore plus large, appréciant cette invitation. “Avant que j’aille chercher le petit monstre.” Tu hoches la tête alors que tu t’approches de ton oiseau en attrapant ses mains avant de coller ton corps tout contre le sien. « Of course you can. » Tu réponds avec sincérité alors que tu sais pas spécialement de pas de danses mais tu te balances en rythme avec elle, un bras dans son dos, l’autre qui tient la sienne et vous avez la place de circuler dans votre salon immense. Votre belle maison. Tu vas même déposer un long baiser sur ses lèvres en même temps que tu tournes. Tu as gagné en équilibre depuis que tu prends des cours de danse, c’est certain.

« Tu as prévu de mettre quoi tout en haut du sapin ? » Tu lui demandes, curieux alors que tu danses toujours avec ton oiseau. « Tu vas laisser Chloe s’en occuper ? » Tu es presque sûr que la réponse est non, mais tu sais pas.

Birdie a l’impression de retrouver un peu de l’ambiance d’Elimbah quand ils faisaient le sapin tous ensemble aujourd’hui. Minus les contrariétés passées qui ne sont plus que de vilains souvenirs dont plus personne ne pense à cet instant. L’atmosphère est douce, la musique aussi, et elle attrape un bonnet de Noël avec petite clochette au bout pour le mettre sur sa tête - on dirait un mélange de Oui Oui et du père Noël, carrément. Tout en continuant sa petite danse sur place, une sorte de slow improvisé avec elle-même avant de sourire à Jordan et de tendre les bras vers lui avec la proposition naturelle de danser avec toi. « Of course you can. » Le sourire devient encore plus large alors qu’une sorte de valse étrange se forme dans leurs pas, ce qui fait rire Birdie car c’est absurde. Mais c’est ce qui rend le moment génial. Elle ne veut pas de la perfection, elle veut juste de bons souvenirs. Même s’ils sont grotesques ou drôles ou dérisoires. Elle a même le droit à des baisers plus ou moins intenses ici et là et ça fait gonfler son petit coeur. L’oiseau a vraiment l’impression que c’est son premier vrai Noël avec son fiancé. Sûrement parce qu’ils sont tous les deux dans le moment à cet instant précis même.

« Tu as prévu de mettre quoi tout en haut du sapin ? » Elle penche la tête sur le côté. « Tu vas laisser Chloe s’en occuper ? » Avant de froncer du nez et du front de façon totalement adorable. “Non!” Oui, c’est une enfant, faut pas l’oublier. “C’est mon sapin chez moi. C’est moi qui vais mettre le cimier. C’est pas parce qu’elle a la bouille la plus adorable du monde que ça lui laisse un free pass sur tout.” C’est adorable de la voir s’égosiller face à une enfant qui n’a rien demandé à personne et qui survivra sûrement très bien de ne pas mettre l’étoile tout en haut du sapin. “J’ai une belle étoile à mettre là-haut. Je l’ai ramené d’Elimbah. C’était ma préférée quand j’étais petite. Parce que tu te doutes bien qu’on en a pas qu’un.” Birdie glousse légèrement avant de détacher sa main de son épaule et de se faire tournoyer elle-même avec leurs mains jointes de l’autre côté. Elle atterrit en riant contre Jordan. “Oula, ça tourne dis donc!” Elle est si bête mais elle est surtout très heureuse, là. Incroyable à quel point cette fête réussit à lui faire oublier la moindre des contrariétés.

Les expressions du visage de ton oiseau te font beaucoup sourire. Elle réagit bien vite à tes question. “Non!” Et n’a aucune hésitation sur la réponse. Tu t’en doutais également mais c’est encore plus adorable de la voir toute possessive sur son sapin de Noël comme ça. Chloe et elle sont clairement sur un pied d’égalité à ce niveau là. Y’a pas de petit baby qui tienne. Elles sont toutes les deux des enfants et puis sûrement qu’elle va rien réaliser la petite. Elle va s’éclater avec ses boules tout en bas du sapin. “C’est mon sapin chez moi. C’est moi qui vais mettre le cimier. C’est pas parce qu’elle a la bouille la plus adorable du monde que ça lui laisse un free pass sur tout.” Elle est encore plus adorable de se justifier alors qu’elle n’en a pas besoin. “J’ai une belle étoile à mettre là-haut. Je l’ai ramené d’Elimbah. C’était ma préférée quand j’étais petite. Parce que tu te doutes bien qu’on en a pas qu’un.” Tu es même surpris que vous n’ayez qu’un seul sapin de Noël. Tu en imaginais bien un de plus dehors, dans l’entrée par exemple, ou sur la terrasse. Y’a tellement de place et de choix.

Birdie se fait tourner en boucle et tu es prêt à la récupérer si jamais elle se casse la gueule. “Oula, ça tourne dis donc!” C’est bel et bien sur ton torse qu’est son point de chute et tu la tiens fermement pour pas qu’elle ne tombe par terre. Il serait triste qu’elle se blesse par inadvertance alors que c’est le début des fêtes. Tu vas déposer un baiser sur sa moue, sur ses lèvres, t’as - comme très souvent - envie de la manger. « Je te porterai pour que tu mettes l’étoile au sommet. » Tu lui murmures comme un secret sur ses lèvres. T’es chou toi aussi. Vous allez donc faire ça en équipe. Comme toujours. La meilleure équipe qui soit. Tu entames un baiser un peu plus poussée car pourquoi pas ? Le moment est doux ça fait du bien par rapport à quelques heures auparavant. Tu ne comptes pas en reparler non. Ca y est, tout est revenu comme d’habitude, mais tu sais bien que rien n’a été réglé. Que c’est qu’un pansement sur une plaie. Tu es là si elle a besoin de toi pour faire cicatriser, tu penses qu’elle le sait.