Observant Rebecca, Gabriel ne pu s'empêcher d'avoir un petit sourire satisfait lorsqu'elle retira ses chaussures. C'était quelque part le signe qu'elle souhaitait rester un certain temps ici, du moins qu'elle n'était pas pressé de partir. Il ne voyait pas à quoi cette soirée pourrait aboutir mais il était curieux de le découvrir. Il se tourna un peu sur le canapé pour être bien face à Rebecca afin de l'écouter attentivement. En premier lieu, il ne comprit pas très bien le rapprochement avec le fait qu'elle doive le remercier mais il fut assez surpris d'apprendre qu'elle était stérile, il y a encore quelques jours. Gabriel n'était pas sans coeur et il se doutait bien que c'était quelque chose d'important pour une femme de pouvoir avoir un enfant au moins une fois dans sa vie. Pour ce qui était de lui, il ne s'était jamais poser la question après tout il hésitait un bon nombre de contraception et puis il n'avait jamais été avec quelqu'un assez longtemps pour avoir comme projet d'avoir un enfant.
- Whao. Je suis content pour toi, si ton problème est résolu, je suppose que c'est quelque chose qui te tenait à coeur mais je ne vois pas très bien en quoi tu devrais me remer…
Gabriel n'arriva même pas à finir sa phrase puisque cela fit « tilc » dans sa tête. Elle avait fait une fausse couche il n'y a pas si longtemps et leur ébat il remontait à quand ? A pas si longtemps non plus. Finalement, il n'était pas stérile non plus. Il se sentait gêné mais il ignorait pourquoi. Il se racla la gorge en échappant un bref rire avant de prendre une nouvelle gorgée de son verre, celle-ci, il en avait grand besoin.
- Ravi d'avoir pu t'aider alors. Tu vas pouvoir trouver un riche mari maintenant.
Il se mit à sourire une nouvelle fois en la regardant. Ce n'était pas un sourire moqueur ou autre, il était plutôt attendrissant. Une dernière gorgée et le verre de Gabriel se retrouva vide, il était un peu chamboulé mine de rien. Après tout, ce qu'elle lui avait annoncé n'était pas rien. Rebecca avait été enceinte même un bref instant de Gabriel.
Voilà, la petite bombe était lâchée. Et c'est fou comme je me sentais bien, non pas que je ressentais un poids avant de lui en parler, mais peut-être une petite appréhension et le besoin de partager cette bonne nouvelle avant tout. Je ne savais tout de même pas pourquoi j'avais eu besoin de lui dire qu'il avait été le père de cet enfant que j'avais perdu et que c'était grâce à lui que j'étais guéri au fond. Même si le vrai responsable de cette guérison est mon nouveau gynécologue. En attendant, comme je l'avais pensé, Gabriel mit du temps avant de comprendre où je venais en venir. Mais ça me faisait plaisir qu'il soit content pour moi, tellement que je lui souriais bien trop facilement. Comme si j'avais juste envie de me sentir bien et de ne plus chercher la merde. Il s'était finalement arrêté avant la fin de sa pensée, puisque cette dernière avait compris où j'avais voulu en venir. Tant mieux. Il n'est vraiment pas si bête que ça. Par contre je me suis mis à froncer les sourcils quand il parla d'un mari riche. Pourquoi il continue de croire que seul l'argent m'intéresse ? D'accord, je ne me vois pas me marier avec un pauvre de peur qu'il me vole tout mon argent après m'avoir tué. Mais ma seule envie est d'avoir un enfant. Avoir un mari ne m'intéresse aucunement. J'ai assez donné avec mon ex. Je veux seulement un enfant, et peu importe s'il nait en dehors d'un mariage et peu importe également si le père n'est pas au courant. Je n'en ai pas besoin. Disais-je avec encore cette idée un peu trop féministe, que je regrette un temps soit peu, pour la première fois depuis longtemps. Je venais ensuite amener mon verre à mes lèvres pour finir ce qui en restait. Et voilà que Gabriel m'en proposait un autre Tu veux me bourrer c'est ça ? Pour que tu puisses faire ce que tu veux de moi ? Lui demandais-je en arquant un sourcil, alors que cette idée ne me déplaisait pas au fond. Du coup je lui tendais direct mon verre.
Rebecca lui avait répondu aussitôt et sa réponse ne l'étonner guère. Il était clair qu'elle était une femme indépendante qui ne souhaiterait pas s'encombrer d'un mari, du moins pas pour l'instant. Un petit coté en lui était tout simplement content de l'entendre de sa propre voix. Bon le fait qu'il aurait pu être père lui-même était un peu dur à digéré enfin c'était un peu brutal comme annonce mais puisque ça n'arriverait pas, la pression devrait redescendre assez vite. Il lui sourit de nouveau avant de lui répondre.
- Et bien alors il ne te reste plus cas trouver l'homme parfait pour ensuite avoir un enfant, c'est plutôt bien non ? De lier l'utile à l'agréable.
Maintenant qu'il avait fini son verre, il en voulait un deuxième. Il serait sûrement plus détendu ensuite, bon c'était même certain. Alors qu'elle avait à peine fini le sien, il lui en proposa un second puisqu'il allait très certainement en prendre lui même un. C'était par politesse avant tout, se saouler n'était qu'une terrible conséquence de l'alcool. Il la fixa un instant se demandant si elle rigolait ou non parce qu'avec elle, il fallait se méfier, il l'avait apprit à ses dépends. Rebecca lui tendit son verre et il se leva en l’attrapant. Alors qu'il était de nouveau vers le bar il se mit à lui répondre.
- Tu crois ? A ton avis, qu'est ce que je veux de toi ?
Il y avait bien des choses qu'il voulait. Comme ne pas la voir partir, continuer leur petit jeu du chat et de la souris qui lui plaisait tant. Elle était différente des autres personnes qu'il côtoyait habituellement, elle chamboulait sa vie, ses habitudes et quelque part il aimait ça. Gabriel vivait dans sa bulle, c'était un peu le problème de tout artiste. Mais il aimait qu'on le bouscule, qu'on le sorte de cet univers et elle était clairement bien pour jouer ce rôle là.
Bien installée sur le canapé, les confidences avaient commencé à se faire. Seulement de mon côté, mais à vrai dire, ça m'allait très bien. J'ai toujours préféré m'entendre parler plutôt que d'entendre des histoires inintéressantes sur les autres. Est-ce que je pensais la même chose de la vie de Gabriel ? Je ne pourrais pas en être totalement sûre. Peut-être que je le laisserais se confier, après tout c'est ce que j'avais fait. Pourquoi pas lui rendre la pareille. On verra bien si l'occasion de présente et si vraiment je trouve la patience de l'écouter. En attendant on parlait de moi, de mes attentes et ça ne pouvait qu'amplement me satisfaire. J'étais tout de même surprise qu'il aille dans mon sens avec cette histoire d'enfant et d'utilité de l'homme. Peut-être se fichait-il tout simplement de moi. Peu m'importe. Je souriais, presque machiavéliquement et lui répondais Tu as tout compris, c'est même l'alliance parfaite. Je n'avais rien à ajouter, après tout il avait bien compris où j'avais voulu en venir, et ça faisait du bien de se faire comprendre un temps soit peu. C'est alors qu'il me proposa un second verre et je ne pus m'empêcher de lancer de l'huile sur le feu encore une fois et de l'allumer un peu. Chose à laquelle il me répondit par une question. Qu'est-ce qu'il voulait de moi ? C'était plutôt logique à mon sens Je suis persuadée que tu as tellement aimé notre ébat de la dernière fois que tu serais ravi de recommencer. Mais vu que tu n'es pas sûr de ton coup, tu as besoin de me rendre un peu plus docile. Du moins, c'est ce que tu te dis. Oui parce que après tout, il n'aurait pas du tout besoin de me saouler pour me faire accepter une telle proposition. Après tout, je voulais juste l'emmerder en le gênant le plus possible. Enfin si c'était encore possible.
En aucun cas Gabriel ne se fichait de Rebecca mais il estimait que cela ne le regarder pas tant qu'elle ne le choisirait pas pour avoir un enfant en le jetant ensuite. Et comme il était persuadé que cela n'arriverait jamais étant donner leur passé commun il ne voyait pas pourquoi il lui tiendrait un discours sur ce qu'elle devrait faire ou non de sa vie. Après tout, elle était assez grande pour décider elle-même, c'est pour cela qu'il préférait en plaisanter avec elle que de prendre tout ça très au sérieux. Il ne répondit que par un hochement de tête préférant laisser ce débat de coté. Alors qu'il était derrière le bar à remplir de nouveaux leurs verres, il se mit à rire.
- Effectivement, j'ai plutôt aimé ça. Mais tu sais ce qu'on dit ? Qu'il ne faut jamais abusé des choses que l'on apprécie...
Gabriel haussa les sourcils en souriant puis revint s'asseoir à coté de Rebecca tout en lui tendant son verre. Il ne s'attendait pas vraiment à ce genre de réplique de sa part puisqu'elle avait bien été clair sur le fait qu'elle considérait qu'il ne s'était « rien passé » entre eux. Peut-être que finalement elle y avait repensé et que c'était elle qui avait envie de visiter la chambre du jeune homme.
- Tu es sur que ce n'est pas toi qui a envie d'aller y faire un tour pour voir à quoi ressemble ma chambre ?
Si elle aimait lancé des piques, Gabriel aimait y répondre. Elle avait trouvé un excellent partenaire de jeu en sa personne bien que certaines remarques le piquer un peu plus que d'autre, au fond, c'était certainement son cas à elle aussi. Il bu une nouvelle gorgée de son verre se sentant un peu plus détendu que tout à l'heure. L'alcool faisait doucement son travail et ce n'était pas une mauvaise chose.
Mes hypothèses sont toujours vraies. J'arrive toujours parfaitement bien à cerner les personnes. Même si parfois c'est plus pour emmerder que pour réellement juger et avoir raison. Ils se remettent forcément en question et ça les perturbe, c'est tout ce qui m'intéresse. Mais ce soir avec Gabriel, j'avais juste envie de m'amuser, ne pas trop le chercher non plus puisque tout à l'heure je l'avais bien trouvé et que j'avais failli me faire déguerpir d'ici alors que je n'avais pas eu encore ce que je voulais. Pour le coup, ce que je veux, ça risque de prendre du temps, même si au fond je me dis que ce n'est pas une si bonne idée en fin de compte. Mais j'ai envie de m'amuser, et c'est exactement ce que je fais en sa compagnie et celle du gin. Je ne savais pas que j'étais une « chose » mais je vais prendre ça pour un compliment. Disais-je un peu outrée par son choix de terme. Mais je n'avais pas envie de me prendre la tête, ni même de le prendre de haut, au final je saurais parfaitement lui rendre la pareille, même si techniquement, c'était moi qui avait commencé. Il m'avait tendu mon nouveau verre que je ne tardais pas à goûter alors qu'il répliquait encore quelque chose qui faisait qu'il arrivait bien à me titiller. Je me suis mise à rire à sa question pour ne pas paraître intéressée alors que je l'étais totalement et lui répondais Je suis persuadée qu'elle est comme toutes les autres, avec un lit et un matelas. Après tout, faire l'amour dans un lit m'arrive relativement peu, mais c'est aussi pour ça que j'ai souvent des bleus ou des courbatures. Rien qui ne me dérange vraiment pour tout dire. Cependant, il n'était pas question que je cède la première à la chair de nouveau avec Gabriel, sachant que je voulais juste oublier cet épisode. Enfin, c'est ce que je lui avais dit, et je suppose que je le pensais vraiment. Mais aujourd'hui je me trahissait un peu. Pourquoi je serais venu jusqu'à lui, jusqu'à son loft si au fond je n'avais pas plus envie d'un simple verre ?!
Gabriel regarda Rebecca dans les yeux tout en bougeant sa tête de façon négative. Elle n'avait pas compris car elle n'était en rien une « chose », une sublime créature peut-être, mais ça il ne fallait pas trop qu'elle compte la dessus pour lui avouer, c'est peut-être ce qu'elle attendait finalement en disant cela. Un léger sourire se dessina au coin de ses lèvres et il se mit à parler pour lui répondre.
- La chose c'était ce qu'on a fait même si tu préfères faire comme si rien ne c'était passé. Tu n'es en rien une chose mais ne compte pas trop sur moi pour te complimenter. Il faudrait que tu me tortures pour ça.
Il bu une autre gorgée de son verre tout en gardant son regard rivé sur elle. Leur jeu devenait dangereux il le savait mais cela ne l'empêcha pas de continuer. Elle se mit à rire et il comprit la stupidité de sa dernière phrase, effectivement sa chambre était comme toutes les autres à quelques meubles près sûrement.
- C'est vrai, un point pour toi. N'empêche que ça ne t'enlève pas l'envie d'aller à l'intérieur pour voir ce qui s'y trouve vraiment... Quoiqu'on est quand même bien sur le divan. Personne ne t'attends ?
C'était une question où il connaissait plus ou moins la réponse. Personne ne devait l'attendre car dans le cas contraire, elle ne perdrait certainement pas son temps ici avec Gabriel, à moins qu'avec toute cette histoire, il était peut-être remonté dans son estime, qui c'est ? C'était difficile de se mettre à sa place, difficile de savoir ce qu'elle pensait vraiment, il voyait qu'elle avait l'habitude de semer le trouble dans l'esprit d'un homme. En réalité, c'était un peu idiot de rester figé sur ce qui se passé au lycée alors qu'il avait passé cette période depuis bien longtemps maintenant. Ah les souvenirs, ils sont tenaces surtout les pires.
C'est dans ces moments-là, avec ce genre de remarque ou de questions qu'on s'aperçoit de la nature de la personne interrogée. Il aurait pu se planter, il aurait pu éviter la question, il aurait même pu répondre différemment, mais fallait croire qu'il savait très bien retomber sur ses pattes pour que je ne le casse pas davantage. Il me donnait juste de quoi de le taquiner encore plus, chose assez rare dans mon entourage. Tout le monde réussit à s'enfoncer merveilleusement bien, mais pas lui. Et finalement, j'y prenais goût. Je souriais et lui répondais Techniquement, je t'ai déjà torturé puisque t’arrive à penser à moi de façon plaisante. Chose qui n'aurait sûrement pas pu arriver à l'époque du lycée. Lui répondais-je après réflexion. Peut-être que je n'arriverais pas à lui faire avouer certaines choses par la torture, mais il y a différentes manières d'y arriver, et à présent c'était mon but, parce que oui, je raffole des compliments. Il se mit ensuite à parler de sa chambre, et pour le coup, je le prenais vraiment au mot. Mais c'était pour mieux détourner la question. Question qu'il ne tarda pas à remettre sur le tapis. C'est qu'il ne perdait pas de vue son objectif lui dis donc. Enfin, il ne l'avait pas tourné comme une question cette fois-ci, il semble bien sûr de lui, et en temps normal j'aime ça, mais pour mieux casser derrière. Là, je n'arriverais pas à lui donner tord. Non je suis libre comme l'air, et c'est bien mieux comme ça. Oui c'était bien mieux comme ça, au moins je fais absolument ce que je veux quand je le veux sans jamais rendre de compte à qui que ce soit. En attendant, j'ai l'impression que c'est toi qui semble bien plus pressé de passer aux choses sérieuses que moi. Je bus une autre gorgée me rendant compte que finalement j'avais cédé en lui avouant que je voulais bien visiter sa chambre, autre que pour sa décoration.
Starseed
HRP:
Je suis trop nulle, j'étais persuadée que je t'avais répondu
Un léger rire s'échappa de la bouche de Gabriel alors que Rebecca lui répondait. Si penser à elle de façon plaisante était alors de la torture, il n'en souffrait pas beaucoup. La torture c'était plutôt de l'avoir là, assise face à lui et de pas poser ses mains sur ses hanches et ses lèvres contre les siennes. Si elle s'était dit que cela n'arriverait pas une autre fois, il s'était dit la même chose pas qu'il n'avait pas apprécier au contraire mais ce n'était pas dans ses habitudes mais elle avait prit une place dans son esprit qui lui faisait penser à Rebecca régulièrement.
- A l'époque du lycée, j'étais paumé. Je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie. Ma famille n'avait pas beaucoup d'argent et je n'avais aucune idée de comment j'allais réussir à me sortir de là. Il aura fallu d'un homme me détruise la mâchoire dans la rue pour que je sache enfin quoi faire de ma vie, ironique non ?
Elle ignorait sûrement qu'il y a dix ans, Gabriel s'était fait casser la mâchoire par un gros loubard dans la rue, il avait presque passé un an à l'hôpital pour ré-apprendre comment manger et parler. La cicatrice avait fini par presque complètement disparaître. La seule séquelle qu'il gardait se voyait lorsqu'il souriait ou se mettait en colère mais la plus part du temps, elle était presque invisible, les chirurgiens avaient vraiment fait du bon travail. Quelqu'un qui connaissait bien Gabriel pouvait faire la différence mais certainement pas Rebecca. Il n'alla pas plus loin dans sa réflexion pensant que ça n'intéresserait en rien Rebecca. Le fait qu'elle dise qu'elle était libre comme l'air le fit sourire et son regard se posa une nouvelle fois sur elle.
- Je parlais d'un rendez-vous ou quelque chose dans ce genre là mais je vois que tu tenais absolument à ce que je sache que tu es libre comme l'air. Je note.
Pour la suite des choses, Gabriel ne savait pas vraiment ce qu'il voulait. Quelque part, il la désirait c'était certain mais d'un autre, où tout cela les mèneraient ? Il n'avait pas non plus envie qu'elle pense qu'il avait juste envie d'elle lorsqu'ils se voyaient car ce n'était pas le cas. Plus il passait de temps avec elle, plus il se rendait compte qu'elle était pleine de surprise derrière ces petites phrases sanglantes dont elle avait le secret.
- J'ai l'impression que tu en as autant envie que moi.
La conversation se faisait de plus en plus longue et je dois bien avouer que ce n'est pas mon genre de la faire perdurer aussi longtemps, surtout quand j'ai d'autres idées en tête. Mais tout en buvant mon verre, on n'allait pas non plus se regarder dans le blanc des yeux, surtout que mine de rien, ça m'amusait de parler avec lui. Jusqu'au moment où l'époque du lycée refit surface. Il se mit à parler de lui-même et pour l'une des rares fois dans ma vie, j'étais intéressée par ses paroles, ou plutôt surprise par la tournure des événements qu'il avait vécu. Je me sentais mal pour lui. Il s'était fait briser la mâchoire et je l'avais à peine remarquer, c'est un bon point pour lui. Bien sûr, il a cette particularité quand il sourit que je ne me souvenais pas au lycée, mais à vrai dire je n'avais jamais pris le temps de vraiment le regarder, encore moins quand il souriait. Cette aventure n'aura donc pas eu que du mauvais. Me contentais-je de lui répondre, pas très sûre de mes paroles vu que je n'ai pas l'habitude de laisser parler les autres. Mais en plus de lui avoir fait découvrir sa voie, cet accident lui avait certainement donné un charme en plus. Encore plus quand on sait la véritable raison. Il avait eu de la chance tout de même. Mais on ne s’attardait pas non plus longtemps sur son triste sort puis que je lui faisais savoir que j'étais totalement libre et il me prit de court de nouveau en jouant sur mes mots. Je fronçais les sourcils, pas très contente qu'il ait réussi ce stratagème et lui répondais C'était surtout pour te signifier que je peux partir d'un instant à l'autre. Je ne grognais pas totalement, mais un peu quand même. Je n'aime pas être dépendante de quelqu'un, alors forcément je me braquais. Mais cela ne dura pas très longtemps vu que le sujet intéressant de la chambre fit surface. Seulement je n'en avais pas encore terminé de jouer avec lui et je comptais bien en tirer un minimum profit maintenant que mon deuxième verre était terminé Tu as autant envie que moi d'un excellent repas ? C'est parfait, je commence vraiment à avoir une faim de loup ! Lui répondais-je totalement à côté de ses espérances en lui souriant en coin. J'espérais bien que ça l'emmerderait un peu, autant l'idée qu'on allait pas faire des galipettes tout de suite, comme l'idée qu'il devait me faire à manger avant toute chose.
Non cette aventure n'avait pas eu que du mauvais. Suite à ça, il était parti à la conquête de l'Amérique. Là-bas, il était entré dans une école d'art et avait apprit pas mal de choses. Il avait fait de grands vernissages par pour ses peintures bien sur, il débutait juste mais pour admirer celles des autres et tout était surdimensionné à coté de Brisbane. Il avait fini par rentrer au bout de trois ans, après que ses sœurs aient mit tout en œuvre pour le faire revenir et surtout après qu'une jeune femme lui ait brisé le coeur. Mais Rebecca ne connaîtra jamais ses détails à moins qu'elle atteigne un très grand seuil d'intimité qui allait au-delà de le voir nu et ce ne serait sûrement jamais le cas.
- Oui, tu as raison.
Gabriel n'ajouta rien ne se sentant pas plus d'humeur à se confier ni même parler de lui. Ce n'était pas quelque chose qu'il le passionnait plus que ça. Après tout sa vie il la connaissait très bien, la raconter aux autres c'était plus barbant qu'autre chose. Le ton de la jeune femme changea et il fronça légèrement ses sourcils peut-être par imitation puisqu'il la regardait dans les yeux et qu'elle avait exactement la même expression sur son visage. Il n'aimait pas tellement qu'elle prenne ce ton là avec lui et si chaque homme dans son entourage s'abaissait à elle alors lui ferait en sorte de lui tenir tête aussi souvent qu'il le pourrait.
- Qu'attends-tu donc pour partir alors ? Ta toile est en bas à coté de la porte, n'oublie pas de bien refermer après être sortie.
Se levant du canapé où il était assit, il posa son verre presque vide sur la table du salon et se dirigea vers sa cuisine dans un coin arrière de la pièce. D'où il était, il pouvait aisément voir Rebecca et continuer de lui parler. Là, il espérait juste l'avoir prise au dépourvu et si elle partait tant pis, avoir parler de nourriture l'avait plutôt mis en appétit. Le soir, il avait plus l'habitude de se faire réchauffer un plat pour le manger devant la télévision mais pour faire bien devant la jeune femme il fit mine de sortir de quoi faire un vrai repas.
- Tu as tout compris. J'ai vraiment très faim.
Un sourire en coin se dessina sur sa bouche alors qu'il avait tourné son visage vers Rebecca encore assise sur le canapé. Si elle venait à le rejoindre, elle verrait bien quel genre de faim il avait vraiment.
Spoiler:
Désolée pour le retard. Et oui sur ma gif, Gabriel n'en peut plus des répliques sanglantes de Rebecca mais ça le fait quand même sourire.
Finalement on avait pas passé beaucoup de temps à parler de lui, et ça ne me dérangeait pas, même s'il avait réussi à m'intriguer avec son histoire. Sûrement n'avait-il que ça en réserve, ça ne me surprendrait pas. Oui il a été à plaindre, mais maintenant tout semblait aller bien pour lui. Alors forcément, la conversation se retourna sur moi et je me sentais bien plus à l'aise, même si j'ai encore eu le don de l'agacer au point qu'il me renvoyait limite de chez lui, de sa galerie encore une fois. Mais cette fois-ci il ne me jetait pas vraiment dehors. Alors je n'y tenais pas compte, je le regardais d'un regard perçant, encaissant sa remarque. Mais pas question que je le laisse tranquille pour l'instant. J'avais bien trop faim pour l'heure. Et je voulais qu'il me fasse à manger. Sûrement parce que j'avais envie de l'avoir encore plus sous mon emprise, surtout que pour l'instant rien ne fonctionnait réellement. Il était prêt à me laisser filer sans conclure pour la nuit. Après tout, est-ce vraiment ce que je dois vraiment faire. J'hésite depuis tout à l'heure entre les deux options, et mon manège ne fonctionne pas, alors à quoi bon continuer ? Au moins me faire faire à manger avant de rentrer chez moi et de m'écrouler dans mon lit avant de repartir pour une nouvelle proie dont je pourrais me servir bien plus aisément. Et c'est quoi le menu alors ce soir ? Lui demandais-je curieuse de savoir ce qu'il pourrait bien nous préparer pour ce soir, alors que je me dirigeais à sa rencontre, pieds nus, jusqu'à sa cuisine, espérant qu'il ait quelque chose de bien plus appétissant que de simples pâtes ou des plats à réchauffer comme font la plupart des hommes célibataires.
Gabriel ne se voyait pas comme une personne à plaindre mais contrairement à Rebecca il n'avait guère la passion de parler de lui-même. Forcément lorsqu'on lui posait des questions ou que le contexte s'y prêter, il parlait de lui mais sinon ce n'était pas quelque chose qui venait naturellement chez lui, juste pour parler… De lui. Gabriel était un enfant plutôt discret, renfermé sur lui-même, il n'avait pas beaucoup d'amis contrairement à Rebecca. Ils étaient parfaitement opposés. La peinture n'avait pas arranger cette situation bien que le fait d'être reconnu lui avait ouvert la porte à cette socialisation à laquelle il ne pouvait pas échapper. Le regard de Gabriel se posa sur Rebecca mais de façon assez discrète pour tout dire, si elle avait décidé de partir, il l'aurait sûrement rattraper dans les escaliers mais par chance elle se leva pour se diriger vers lui. C'était gagné pour lui, du moins c'est ce qu'il imaginait pour le moment.
- Qu'est ce que tu aimes manger ? Je suis sur que je pourrais te préparer n'importe quoi.
Là, il s'emballait un peu. Il se débrouillait en cuisine mais c'était loin d'être un grand chef mais bon ça l'amusait bien plus qu'autre chose. Pendant ce temps là, il se mit à sortir plusieurs casseroles et poêles. Il s'agitait comme s'il préparait un grand repas. Si jamais elle lui demandait de faire un plat compliqué, il était foutu. Sa dernière option serait d'arracher sa chemise, de lui arracher sa robe et de finir la soirée sans manger.
- Je suis le roi des plats réchauffés mais je doute qu'une femme avec autant de classe n'en ait jamais manger un jour.
Il se mit à sourire en coin, il avait prononcé cette phrase sur un ton un peu moqueur. Franchement il rêvait de la voir au réveil, les cheveux en batailles et les yeux à demi-fermés. Mais il était presque sur que même à ce moment là, elle devait être impeccable. Tous hommes un peu riches rêvaient sûrement de séduire une femme comme Rebecca, après tout elle était diaboliquement magnifique.
Sa question c’était ce que j’aimerais manger. Ca, c’était une très bonne question. De quoi avais-je envie. Même moi je n’étais pas sûr d’avoir une idée. Je me suis dis alors que je ne pourrais trouver inspiration qu’en fouillant les lieux. Au moins je ne serais pas déçue si par exemple je lui demande du poulet et qu’au final il n’en a pas. Je n’ai jamais été très exigeante niveau repas, excepté au restaurant bien sûr, chose que je me paye au moins une fois par semaine, toute seule ou accompagnée pour éviter au moins une fois dans la semaine de ne pas me préparer à manger. Non pas que je n’aime pas ça, mais cuisiner pour soi-même n’est jamais très motivant. Même si parfois ça m’arrive. Surtout quand ma sœur vient manger chez moi. Tu permets ? Lui demandais-je sans attendre sa réponse pour passer devant lui et me rendre au frigo pour voir ce qu’il y contenait. Je retenais et vérifiais à présent dans ses placards alors qu’il me parlait de plats réchauffés et de femme aussi classe que moi. J’aurais pu y voir un certain compliment, oui, mais c’était plutôt une attaque de cliché. Mais c’était loin de me déranger, au moins, il me surestimait Figure-toi que je ne me paye pas un resto tous les jours, non, je me prépare parfois à manger, et parfois je me fais livrer. Même si je préfère éviter les surgelés ou les plats réchauffés. Mais ce n’est pas pour autant que je venais de dire que je n’en avais jamais mangé. J’évite, voilà tout. Et assez bien à vrai dire. Et bien, je n’aurais jamais pu le croire, mais voilà que tu vas pouvoir nous faire un délicieux coq au vin. Lui répondais-je avec un malicieux sourire en coin. J’espérais bien qu’il ne sache pas en faire et qu’il avait prévu son poulet pour une autre occasion. Mais il ne m’avait pas échappé et je comptais en faire quelque chose ce soir.
Gabriel observait Rebecca se mouvoir dans son loft et quelque part au fond de lui ça lui plaisait de la voir ici. C'était presque troublant puisqu'elle pourrait aisément partir pour ne jamais revenir. Autant profiter de l'instant présent et lorsqu'elle s'adressa à lui, il ne prit pas la peine de répondre sachant très bien qu'elle ferait en fonction de ses envies et non des siennes, il s'écarta juste un peu pour la laisser passer devant lui. Il écoutait attentivement ce qu'elle disait persuadé que s'il loupait le moindre détail, elle le détecterait même si c'était pour penser à comment il enleverait cette robe qu'elle portait. Il se mit à répondre au tac au tac.
- Si je t'invitais au restaurant, tu viendrais ?
Il se mit à sourire en coin en se rapprochant d'elle pour regarder à son tour dans le frigo faisant mine que sa question était tout aussi banale que n'importe quelle question mais il fallait bien qu'il trouve déjà une autre idée pour la revoir... Elle en profita pour passer à coté de lui et regarder dans les placards. Elle parla de coq au vin et Gabriel fronça immédiatement le visage en regardant de plus près son poulet. Bon, c'était évident il ne savait pas en faire, il était même pas sur d'en avoir manger un jour. Par contre il avait la bouteille de vin, peut-être que s'il en servait tout de suite un verre à Rebecca, elle passerait à autre chose. Il tourna son visage posant son regard sur Rebecca.
- Le coq au vin ce n'est pas avec un coq ? Parce que là je suis presque sur que c'est un poulet. Ce n'est pas pareil tu sais.
Essayer de trouver un échappatoire avec une femme comme Rebecca c'était se faire coincer dans un filet où elle pouvait resserrer à sa guise les cordes. Peut-être que ce soir Gabriel était du genre à se laisser faire bien qu'il ne perdait pas une occasion pour la piquer un tout petit peu. Même si elle lui en avait bien fait baver à une époque, loin de lui l'idée de réellement la blesser aujourd'hui. Il n'irait pas à dire qu'un jour elle deviendrait sa meilleure amie mais faire du mal aux gens n'étaient pas dans ses attributions.