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 joamie + from a life to another

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptyVen 23 Sep 2016 - 19:20


☙ from one life to another


Serait-ce du souci que la jeune femme se fait pour mon ego qui la pousse à mettre de la pommade dessus en me listant quelques qualités qu’elle apprécie chez moi ? Certainement, car jusqu’à présent, elle me faisait la vie dure. Elle complimente donc mon audace et ma persévérance –ce qui peut être des qualités pour les uns et des défauts pour les autres- et s’accorde enfin un écart dans son stoïcisme pour glisser un mot à propos de mon apparence. « C’est ce que j’aime entendre. » dis-je avec un sourire satisfait. Qu’importe si cela fait de moi un homme superficiel, au moins, je sais désormais que je ne la laisse pas indifférente, et que j’ai donc mes chances auprès d’elle. Assez pour avoir droit à une invitation à souper alors que les autres essuient des refus à la pelle. J’apprends que Grace a un fils nommé Edward issu du mariage avec son défunt mari. Je me penche un peu vers elle pour entendre sa petite voix m’intimer les problèmes de virilité de son époux. Alors j’imagine qu’à moins d’avoir un amant, elle n’a pas été satisfaite depuis des lustres. « Et malgré ça vous me rejetez ! » je m’exclame un peu fort tant cela me semble absurde. Qu’elle refuse les avances de ceux qui ne demandent qu’à épouser sa dot, fort bien, mais pour ma part je m’engage à rien et je n’ai jamais sous-entendu lui proposer quoi que ce soit d’autre que mes services. Voilà qui est encore offusquant. Je noie ma vexation dans une gorgée de vin, puis réponds à mon tour à la question qu’elle me retourne ; « Non. » Je cherche rapidement les mots les plus habiles. « Disons que je ne suis pas proche de ma famille. Je n’ai pas de femme, et que je sache, pas d’enfants. » Mais je ne serais jamais tout à fait certain de la véracité de cette information. « Et je considère que l’amour est bon pour les enfants. » Un petit jeu bien mignon lorsque l’on est petit et auquel il faut cesser de s’adonner une fois adultes. On en donne à son entourage, à ses proches, à sa descendance, mais s’offrir exclusivement à une personne pour ma part est impensable. C’est le genre de prison dans laquelle on ne me verra jamais. Le mariage, s’il le faut, mais l’amour, sûrement pas. Les nombreux plats du souper sont disposés sur la table et absolument tout fait envie, sans oublier que les odeurs qui s’élèvent ouvrent l’appétit en grand. Je crois que l’habitude de me servir en dernier a la vie dure, car j’attends et reprend une gorgée de vin. Du coin de l’œil, je capte le regard de Grace qui me demande, entre les lignes, de la peindre. « Vous savez que tout portrait a un prix. » dis-je avec, de nouveau, ce sourire malicieux qui en dit long. Celles qui l’osent me payent en nature et ce n’est pas quelque chose que je refuse. Les autres se content de pièces. Le prix dépend de la taille et du temps que demande l’oeuvre. Même pour la Lady, cela ne sera pas gratuit. L’Angleterre est un pays cher, et je dois m’acheter des habits neufs. M’apprêtant à reprendre, je suis interrompu par l’intervention d’un homme invitant Grace à danser. Comme quoi certains ont autant d’audace que moi. La jeune femme refuse poliment, et l’autre s’en retourne bredouille. C’est avec plaisir que je retrouve toute l’attention de Grace qui trahit une certaine hâte à l’idée d’avoir une conversation plus privée. « Pas encore, je dois demander congé pour la soirée auprès du roi. Je suis très loin d’être aussi libre que j’aime le croire. » Et ce Monsieur a tous les droits sur mes faits et gestes, il décidera donc de la soirée qu’il m’accordera, s’il daigne m’en accorder une aussi tôt après ma prise de service à ses côtés. « Je suppose que cela est normal pour une jeune veuve aussi convoitée que vous l’êtes. Je les comprends. » Encore une fois, une interruption. « Monsieur ? » Par une voix féminine cette fois. Je tourne la tête et pose mon regard étonné sur Anne Boleyn. « Le roi souhaite vous parler. » Sans prendre le temps de prendre correctement congé auprès de Grace, je me lève et file rejoindre le roi dans une petite antichambre. Il a sûrement la réponse que j’attendais. Anne reste auprès de la Lady un petit moment, prenant ma place. « Si je peux me permettre, Grace, je ne veux pas être médisante, mais vous ne devriez pas vous entourer d’un homme pareil. » Les mains jointes, elle semble vraiment embarrassée par ce genre de paroles, mais on devine qu’elle ne souhaite que le bien de la jeune femme. « Georges lui trouve du talent, et il n’est pas sans charme, mais… Il ne m’inspire pas confiance. » Elle reste jusqu’à ce que le roi refasse son apparition, alors elle reprend sa place près de lui. Lorsque je retourne dans la salle, un bon nombre de minutes après, un large sourire inspiré par d’excellentes nouvelles, je me retrouve bien penaud en constatant que la petite Lady ne m’a pas attendu pour se trouver un cavalier et danser. Je soupire, prêt à passer à autre chose. Tant, qu’importe, ce n’est pas important. Mais l’idée de baisser les bras me contrarie, alors je dévie de ma trajectoire pour me faufiler entre les danseurs, et au moment opportun, je subtile furtivement la main de Grace à celle de son Lord pour poursuivre la danse, ponctuant le geste habile d’un simple « Excusez-moi » courtois et malicieux, comme si je ne faisais que reprendre une place qui m’appartient.
 
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptyVen 23 Sep 2016 - 19:53

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Il semblait être satisfait de savoir qu'il plaisait physiquement à Grace. Mais il savait tout autant que la jeune femme ne s'arrêtait pas à cela, même si c'est pour que ne finir dans son lit pour une seule nuit. Alors qu'il s'intéressait à la famille de la Comtesse, celle-ci lui confia à voix basse les problèmes d'impuissance de son mari après la naissance de leur fils. L'artiste semblait tout autant être offusqué qu'elle soit impassible à ce sujet. "Je ne vous pas rejeté, sinon, vous ne seriez pas à mes côtés." rétorqua-t-elle avec un sourire amusé. "Cela ferait de moi une femme facile d'accepter les avances du moindre homme qui puisse me plaire. N'est-il pas plus intéressant de tenter de s'accroche à celles qui semblent moins accessible." A se faire languir l'un l'autre jusqu'à ce qu'elle cède. Une quête interminable de sous-entendus jusqu'à trouver satisfaction. On s'ennuyait facilement des personnes faciles d'accès. Grace s'intéressa à son tour à son sujet. Et il n'y avait ni enfant, ni épouse à son actif. Elle ne manqua pas d'être surprise qu'il trouvait l'amour futile. Surprenant, pour un artiste. "Etes-vous seulement tombé amoureuse une seule fois dans votre vie, Monsieur ?" lui demanda-t-elle. "Avez-vous déjà été dans le lit d'une femme pour qui vous ressentiez quelque chose ?" La réponse était certainement négative pour qu'il ne s'intéresse pas à l'amour. Grace avait appris à aimer son époux. A défaut de pouvoir lui donner entièrement satisfaction durant leurs nombreuses nuits passées ensemble, il cherchait à la satisfaire par tous les autres moyens possibles. "Qu'avez-vous donc contre l'amour pour que cela vous révulse à ce point ?" Elle était assez curieuse de voir sa vision des choses. C'était peut-être utopiste, mais il n'y avait pas de vie sans amour, pour la Comtesse. Une part romantique d'elle-même que bien peu connaissait. Grace lui dit finalement qu'elle serait intéressée par un portrait. "Pensez-vous que ce prix me pose problème, Monsieur, pour que vous me le rappeliez ainsi ?" lui rétorqua-t-elle en riant. Grace avait les moyens, il n'avait pas de raison de s'inquiéter à ce sujet. Elle espérait que le jeune portraitiste puisse se libérer au plus vite afin qu'il vienne chez elle et qu'il lui montre ses oeuvres. Bien sûr, il devait demander la permission au Roi pour avoir un congé. Grace commençait à être agacée par ces interminables avances, cela n'en finissait plus. L'inconnu comprenait la gente masculine. Cette fois-ci, ce fut Anne Boleyn qui vint portait un message au servant du roi. Il s'y rendit sur le champ, et la Lady s'installa aux côtés de la Comtesse. "Je vous conseille de prendre le temps de le connaître, Lady Anne. Vous qui aimez les arts et les esprits libres, je pense que vous pourrez l'apprécier." répondit Grace, en toute gentillesse. Lady Anne lui sourit amicalement. "Et je puis vous assurer que je reste sur mes gardes. C'est un homme qui aime les femmes, je ne voudrais pas m'ajouter à son palmarès." lui dit-elle plus bas en riant. "Comme tout artiste qui se doit. Leur esprit de liberté leur font penser qu'ils ont tous les droits en matière de libertinage." "C'est certainement la ressemblance de ces deux mots qui les portent à confusion." Et les deux jeunes femmes rièrent jusqu'à ce qu'un Duc invite la Comtesse à danser. Grace s'excusa d'un signe de tête auprès de la maîtresse du roi. Elle ne vit pas l'inconnu revenir, et finit par se lever pour suivre les autres danseurs. Ils discutèrent de quelques banalités. Grace était surprise de voir qu'il ne fonçait pas tête baissée sur la dot de la jeune femme. Un détail qui lui plut. Elle lâcha la main du noble pour tournoyer sur elle-même, et ce fut l'inconnu qui était là pour la reprendre. Il avait une expression, comme s'il s'agissait d'une évidence qu'il se retrouve à son bras. Grace rit, amusée. "Seriez-vous un brin possessif sur ce que vous convoitez, Monsieur ?" dit-elle en continuant de danser avec lui. "Pourquoi le roi voulait-il vous voir ? A moins que ce ne soit trop politique pour moi..." La petite blonde s'étonnait à apprécier la compagnie de cet homme dont elle ne connaissait toujours pas le nom. Elle restait certes pour le moment impassible. A part s'il se montrait très attentif, et qu'il voyait ces brefs moments où elle laissait son regard pétillé ou un sourire s'afficher de manière tout à fait naturelle. Ils dansèrent pendant longtemps, et Grace ne s'en lassait pas. Il fallait dire qu'il guida à merveille. La seule fois où ils acceptèrent de rejoindre leur siège était pour l'arrivée des desserts.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptySam 24 Sep 2016 - 18:53


☙ from one life to another


« Ce n'est pas ce que vous disiez plus tôt quand vous parliez de ne jamais apparaître sur mon tableau de chasse. » je rétorque, sourcils froncés par l'incompréhension, lorsque Grace m'assure qu'elle ne m'a pas rejeté. Pour le coup, je ne sais plus sur quel pied danser. A moins que cela fasse partie de son petit jeu de dire tout et son contraire afin que je sois déstabilisé, parce qu'elle assume bien son envie de me faire courir après elle autant que possible. Je suis habitué à mon rôle de distraction, autant que j'estime que les femmes sont la mienne, et j'ai plusieurs fois joué au chat et à la souris jusqu'à obtenir ce que je désire, mais cette partie me semble plus intéressante que les autres. « Disons que, au moins, vous ne m'ennuyez pas. » Ce qui est un exploit en soi, je me lasse si vite. C'est bien pour cette raison que je ne retourne que rarement deux fois dans le même lit et que je n'ai pas d'amis. Une fois qu'il n'y a plus rien à découvrir d'une personne, je m'ennuie. Et la petite Lady, elle, ne cesse de me surprendre. Comme toutes les femmes, elle est éprise de beaux sentiments et aime l'amour, ce mythe qui ne vaut pas plus que les histoires de chasse au dragon ou au Graal ; tout le monde le cherche, personne ne le trouve. Je perds mon sourire un instant, ce n'est pas vraiment un sujet qui me plaît. « Ca ne me révulse pas. C'est comme les enfants, c'est mignon de loin. Je suis heureux quand je vois un couple bien assorti. » J'hausse les épaules. Que les autres s'aiment, tant mieux, grand bien leur fasse. Mais que ce sentiment ne m'atteigne pas. Je préfère y être imperméable. « J'ai été amoureux bien sûr. J'aurais pu me marier. Ca ne s'est pas fait. » Ce n'est qu'une autre histoire de coeur brisé comme il en existe des milliers. Mais c'est mon coeur, et pour que cela ne se reproduise plus, je l'ai fortifié. Je trouve l'affection nécessaire à toute être vivant d'une autre manière qui me sied parfaitement. « Je suppose que ça n'est pas fait pour moi. » je conclus, ne souhaitant pas m'attarder plus longtemps sur le sujet. Je ne veux pas passer pour le cliché du coureur de jupons qui venge les maux que lui ont infligé une femme sur toutes les représentantes de la gente féminine. Ce n'est pas ça. Et cela fait déjà bien plus d'informations que nécessaire qui sont désormais en la possession de Grace. Celle-ci me demande de faire un tableau d'elle, curieuse du résultat. Bien sûr, ne manquant pas de ressources pécuniaires, le prix n'est pas un frein pour elle. « Mon prix, oui. » je lui assure avec un sourire. Néanmoins, je ne prendrai pas le risque de passer à côté d'une commande juste parce que j'exige d'elle le seul mode de paiement qu'elle me refusera toujours. Quelques pièces feront aussi l'affaire. Avant que nous ne puissions poursuivre la conversation, Anne apparaît pour m'envoyer auprès du roi. Même si l'entretien est court, il est tout de même assez long pour qu'un homme ait eu le temps de me voler ma place auprès de Grace. Place que je re-subtilise habilement, ne comptant pas laisser le champ libre à qui que ce soit. Et puis, elle est en bien meilleure compagnie avec moi. « Je vous sauve d'un homme sans intérêt, vous pourriez me remercier. » dis-je en ayant l'air vexé. Mais elle a raison, je suis possessif. Elle l'a dit elle-même, je suis persévérant, et lorsque j'ai une chose en tête, je ne m'en détourne pas. A ce moment-là, je ne me rend même pas compte que, de fait, la petite Lady éclipse tous les autres regards posés sur moi et j'affectionne tant habituellement. « En effet, ce n'est que politique. » je réponds à propos de mon entrevue avec Henri. « J'ai obtenu un rendez-vous au Vatican le mois prochain. Je pars dans deux semaines. Vous ne m'aurez plus dans les pattes pendant quelques temps. » Je me demande si je lui manquerai, si je serai parvenu à la faire craquer d'ici là, ou si elle aura un fiancé à mon retour. « Et je pourrai vous rendre visite dans trois jours. » Une permission exceptionnelle accordée par le roi.
 
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptySam 24 Sep 2016 - 19:53

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Oui, Grace ne voulait pas figurer sur son tableau de chasse. N'être qu'un accomplissement comme il l'aurait ressenti pour n'importe quel d'autre. Elle ne saurait trop expliquer, mais elle voulait qu'il se souvienne d'elle, qu'il revienne auprès d'elle. Bien sûr, le mariage n'était pas une possibilité pour elle. Mais tant qu'elle l'avait sous la main, elle voulait le garder autant que possible. Alors autant rester pendant longtemps l'objet de ses plus grandes convoitises jusqu'à ce qu'aucun des deux n'en puisse plus. Elle devinait bien l'assurance qu'il avait, il devait parvenir systématique à ses fins, et ce n'était pas lui qui cédait. Elle voulait que ce soit l'inverse, pour une fois. Elle voulait le pousser dans ses retranchements, le déstabiliser au possible, et cela semblait fonctionner. Grace lui sourit, lorsqu'il admit qu'elle ne l'ennuyait pas. "J'en suis flattée." lui répondit-elle avant de porter son verre de vin au bord de ses lèvres. Cependant, l'inconnu ne semblait pas vouloir tomber amoureux. Non pas que ça le dégouttait, mais il ne voulait pas ressentir quelque chose de la sorte. Grace devina qu'il avait été amoureux un jour, mais que ça ne s'était pas fini comme il l'entendait. Certains persévéraient, d'autres préféraient prendre du plaisir, et fermer son coeur à toute personne intéressée. Grace comprit qu'il ne voulait pas discuter davantage à ce sujet, et elle le respecta pour cela. Autant parler de son talent, et du prix à payer. Encore une fois, il ne manquait pas de lui faire comprendre quel était son prix à lui, et qu'il ne s'agissait pas de cadeaux ou d'une bourse bien remplie. En effet, très persévérant, à croire qu'il en avait véritablement envie. Elle vint à se demander s'il allait partager la couche d'autres femmes le temps que la Comtesse ne lui accorde ce privilège, ou s'il allait se contenir jusqu'à obtenir ce qu'il convoitait. Il s'absenta ensuite sur demande du roi, et bien qu'il ne fut pas dans la salle que l'espace de quelques minutes, c'était amplement suffisant pour l'on invite Grace à danser. Mais l'inconnu voulut rapidement retrouver sa place. Il y parvint avec brio. Grace rit à sa remarque. "Comment savez-vous s'il s'agit d'un homme sans intérêt, le connaissez-vous ?" lui demanda-t-elle dans le seul but de le taquiner. "Je vous dois tout de même des remerciements. Je préfère danser avec vous." ajouta-t-elle avant de tourner sur elle-même. Grace s'intéressa de l'entrevue qu'il avait eu avec le roi. Elle ne cacha pas sa surprise lorsqu'elle l'entendit dire qu'il partait au Vatican. "Et je ne serai plus dans les vôtres pendant ce temps là, également." lui répondit-elle doucement. "Vous a-t-on réclamé commande, là-bas ?" Elle était curieuse de savoir ce qu'il allait y faire. Mais s'il s'agissait uniquement de politique, il savait qu'il n'était pas nécessaire de s'étendre sur le sujet. Grace était véritablement ravie d'entendre que le roi lui avait accordé une permission, impossible pour elle de se défaire de son sourire. "Dans trois jours, alors, c'est parfait." Elle n'oubliera pas la date, c'est certain. Elle ressentait une certaine excitation à l'idée de savoir qu'il allait venir chez elle, lui présenter ses oeuvres, dîner avec lui. "Je serai probablement mariée quand vous reviendrez." Ce genre de voyages étaient longs et pénibles, beaucoup de choses pouvaient se passer entre temps. "Vais-je vous manquer ?" finit-elle par demander. "A moins que cette question ne dépende de votre prix." reprit-elle en faisant allusion à l'une de leurs conversations précédentes. Elle savait qu'une fois qu'il aura obtenu ce qu'il voudrait, il allait l'oublier dans les secondes qui suivent, en se rhabillant. "J'ai hâte que vous me montriez vos oeuvres." lui avoua-t-elle. A la fin de la danse, ils se réinstallèrent pour le dessert. Elle nota qu'il garda ses yeux rivés sur elle, et qu'il faisait absolument tout pour se l'accaparer, et qu'elle ne fasse la discussion qu'avec lui. Grace appréciait cette démarche, bien que c'était au détriment de tous ses prétendants. En fin de soirée, il la raccompagna jusqu'à l'extérieur d'Hampton Court. Il faisait bien froid à l'extérieur. "Je vous dis à dans trois jours, dans ce cas, Monsieur." lui dit-elle. Il n'y avait qu'une faible distance entre eux, le genre de distance peu acceptée à la Cour. Mais il n'y avait personne aux alentours, tout le monde festoyait encore beaucoup à l'intérieur et peu s'était soucié de son départ. Elle porta l'une de ses mains sur son cou, son pouce faisant un bref passage sur ces lèvres. Celles-ci donnaient. Elle lui esquissa alors un dernier sourire. Mais pas l'un de ces nombreux rictus joueurs, ou impassibles, non, Grace souriait véritablement. "Et bonne fin de soirée à vous." conclut-elle avant d'ôter sa main et de tourner les talons, déstabilisée que son rythme cardiaque s'était sensiblement accéléré.
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptyDim 25 Sep 2016 - 13:18


☙ from one life to another


Qu'on me trouve prétentieux, qu'importe, mais j'estime que la compagnie de la plupart des hommes de la Cour que j'ai rencontrés jusqu'à présent est d'un ennui mortel au bout de quelques minutes. A peine ont-ils terminé de citer leur liste de titres longue comme le bras que l'on baille déjà. Mais de tout manière, ils n'ont guère plus de conversation que ça. A mes yeux, je ne pouvais que sauver la petite Lady d'une danse sans aucun épanouissement. Et puis, il n'était pas question de perdre son attention au profit de qui que ce soit. « Non, je n'ai pas besoin de la connaître; vous ne riiez pas avec lui comme vous riez avec moi, alors autant vous éviter de perdre votre temps. » La vie est trop sérieuse pour ne pas s'amuser pendant une danse. Tout le reste peut attendre. Mon sourire a retrouvé sa place, et mon regard dans celui de Grace, pendant que je la guide pas après pas. Il est parfois difficile de mener une partenaire, et de s'habituer à chaque danseuse. Ce n'est pas un problème avec la jeune femme ; depuis la première fois que nous avons partagé quelques pas de danse, la chorégraphie est une évidence, fluide et sans accrocs. A vrai dire, l'évidence de chaque mouvement et la parfaite coordination dont nous faisons preuve me permet presque de ne plus penser à mes gestes. Ils s'exécutent tout naturellement, et elle me suit comme si nous avions grandi en dansant ensemble. Ainsi, discuter n'est pas un problème. Sans trop en dire, j'informe Grace que je serai parti dans deux semaines pour l'Italie, et pareil voyage la tiendra éloignée de moi et de mes avances pendant quelques temps. J'ai une ointe d'amertume à cette idée, que je balaye en me disant qu'il y aura bien d'autres femmes avec qui m'amuser au pays. Quoi que le motif de l'entrevue qui m'a été accordée est on ne peut plus sérieux. « Non, pas de commande, même si j'espère avoir le temps de peindre là-bas. Je dois régler quelque chose d'important. » Je commence à voir le bout de ces dix années de combats. Je ne sais pas si j'aurai gain de cause à la fin, je dois m'en remettre à la plus haute autorité. Le voyage sera sûrement assez long pour que la petite Lady soit remariée à mon retour vu le nombre de vautours qui planent autour d'elle. Même si je ne pars qu'un ou deux mois, l'on attend rarement aussi longtemps pour reprendre un époux. « Vous me manquerez. Je rencontre rarement des femmes avec votre esprit. » je lui assure. Des femmes belles ou simplement charmantes, il y en a à la pelle. Mais jamais il n'y a cette pointe d'alchimie qui rend une compagnie plus intéressante qu'une autre. « Il faudra que je fasse votre portrait avant de partir. Cela vous fera un souvenir de moi lorsque je ne serai pas là. » Quoi que je sais que ce je lui manquerai pas. Je ne suis qu'un divertissement comme un autre pour éviter l'ennui de la vie à la Cour. Nous restons ensemble jusqu'à la fin de la soirée. Etrangement, même si je sais parfaitement que je ne partagerai le lit de personne ce soir, je ne m'en soucie pas et ne me met pas en chasse de qui que ce soit. Je garde toute mon attention sur Grace. Lorsqu'elle se sent fatiguée, je la raccompagne jusqu'à la sortie du château. Nous nous reverrons dans trois jours, et j'avoue que cette idée m'exalte. « J'ai hâte. » dis-je avec un petit sourire. Notre proximité me rend légèrement fébrile. Mon coeur reçoit un coup de fouet lorsque le pouce de la jeune femme passe sur ma bouche. Sans que je ne me rende compte, attiré par ses lèvres, mon visage s'approche subtilement, petit à petit, de celui de la Lady. Elle m'échappe avant qu'il ne puisse se passer quoi que ce soit. Je pose une main sur mon ventre pour calmer tous les papillons qui virevoltent dans mes entrailles. « A vous aussi... » je murmure alors qu'elle est déjà loin. Quand sa cape bleue disparaît dans la calèche, puis la calèche dans la nuit, je me dis tristement qu'elle me manque déjà un peu. Mais elle craquera en premier, oui. Elle craquera en premier.

Les trois jours passent à toute vitesse, et même si j'espérais entrevoir la silhouette de la petite Lady avant notre rendez-vous, je ne la croiserai pas à la Cour. En prévision de mon voyage, je m'active sur mes commandes afin de les terminer le plus tôt possible, alors je dors peu et n'ai pas vraiment le temps de faire du charme à qui que ce soit -bien que l'on me trouvera toujours au coin de l'aile dans laquelle je réside, en conversation mielleuse avec une femme qui m’ennuie toujours trop rapidement. Le soir en question, avant de me préparer, je décroche trois toiles de leur châssis afin de les enrouler et de les glisser dans un tube qui me permettra de les transporter jusqu'à la demeure de Grace. J'ai encore bien peu de possessions dans mes appartements et peu de choix en matière d'habillement, alors pour pareille occasion je ne peux qu'opter pour quelque chose de sobre dans une belle teinte bordeaux. Au bout du couloir de cette aile du château qui est devenu mon terrain de jeu ces derniers temps, je suis interpellé brusquement. « HEY ! » Avant que je ne puisse le réaliser, je suis entouré de quelques gros bras menés par un homme à l'allure bien plus noble, mais tout aussi en colère. Il ne me semble pas le reconnaître -ni aucun des autres d'ailleurs. « Je ne sais pas qui vous êtes pour que le roi vous ait à la bonne à ce point, mais vous devriez être puni pour ce que vous avez fait. Vous pensiez pouvoir vous glisser dans le lit de femmes mariées impunément ? Vous ne vous en sortirez pas si facilement. » Oh, ce n'est qu'un mari en colère. Et même s'il aurait pu simplement s'asseoir sur mon visage pour me tuer avec le poids de sa bedaine, il a préféré jouer les bourreaux avec quelques amis. Je soupire, et avant de me prendre une raclée -parce qu'il n'y a aucune chance pour que je m'en sorte, autant m'éviter la fatigue d'une résistance inutile- je retire le tube en bandoulière sur mes épaules et le jette plus loin, en supposant que ces Messieurs auront la courtoisie de ne pas s'en prendre à mon travail. Et en effet, alors qu'ils me rouent de coups, ils ne paient pas attention aux toiles. Pour mon plus grand soulagement, je reçois peu de coups au visage. Mais je devine le goût du sang dans ma bouche et une pommette bien endolorie. Lorsqu'ils ont terminé, les hommes s'en vont dans une pluie d'insultes. Pour ma part, mal en point, je m'appuie sur le mur pour traîner ma carcasse jusqu'à ma chambre et ne m'autorise à tomber inconscient, bien sonné, qu'une fois mon lit atteint.

Le lendemain est douloureux. Dès les premiers mouvements, je me devine couvert d'hématomes. Ce ne sont que des rougeurs pour le moment, mais elles suffisent à me faire grimacer. Je n'ai qu'une coupure à la lèvre et une autre sur la joue -je suppose que mes assaillants se doutaient que le roi n'apprécierait pas qu'un membre de son entourage soit trop amoché. A la première heure, je me rend auprès du monarque pour le rituel de chaque matin. Et malgré mes blessures, la journée se déroule comme si de rien n'était. Je ne m'en plains pas, je ne dis rien. Je sais reconnaître quand un châtiment est mérité. Je n'ai pas oublié Grace, néanmoins j'estime que des excuses par porteur seraient lâches. Je me fais donc conduire chez elle après avoir paré le roi pour la soirée. La demeure est immense, pour sûr. Trop grande pour une femme seule, se dit-on immédiatement. Un majordome m'ouvre et me fait annoncer. Je suis prié d'attendre dans un vestibule. J'ai encore une fois pris les tableaux avec moi, en espérant que la jeune femme ne m'en voudra pas et acceptera de me recevoir. Lorsqu'elle apparaît, je m'incline courtoisement. « Je suis sincèrement désolé de vous avoir fait faux bond hier soir. J'ai été retenu. » Je suppose qu'un coup d'oeil à mes petites blessures suffisent à comprendre ce qui m'a empêché de quitter le château la veille. « Si votre invitation tient toujours, j'ai apporté quelques œuvres à vous montrer, et je serais honoré de dîner avec vous. »
 
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptyDim 25 Sep 2016 - 14:49

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Bien qu'elle aurait certainement adoré voir cet inconnu qu'elle allait accueillir chez elle d'ici quelques jours à peine. Mais elle n'avait aucune envie d'aller à la cour, préférant passer du temps avec son fils. Celui-ci aimait toujours lui montrer ses progrès en lecture, ou tout ce que ses éducateurs ou son oncle ait pu lui apprendre. Il avait huit ans, et la petite blonde se félicité d'avoir un fils aussi aimable, et incroyablement curieux, comme sa mère. Elle avait bien évidemment informé ses suivants pour la soirée prévue afin qu'ils puissent aller acheter et préparer tout le nécessaire afin que tout soit en ordre le moment venu. Elle avait également occupé une de ses après-midi avec une balade à cheval avec le reste de sa famille, tout le monde appréciant prendre un bon bol d'air en étant un peu retiré de Londres. Le soir de la venue du jeune homme, Grace avait fait un effort vestimentaire, comme à chaque fois où elle accueillait des invités chez elle. Installée sur un fauteuil près de la grande cheminée de la maison, où le feu crépitait, la Comtesse attendait sa venue. Lui nuit était tombée depuis un moment, les servants avaient allumé toutes les bougies de la demeure. Tout autant qu'elle, ils attendaient de se mettre au travail une fois que l'invité serait là. Grace resta longuement silencieuse, avant de demander un verre de vin, qu'elle sirotait pendant une longue période. Elle aurait du s'en douter, qu'il ne vienne pas. Lui faire faux bond était certainement volontaire de sa part. Elle riait jaune, jusqu'à ce qu'elle annonce à ses servants qu'ils pouvaient disposer, même manger ce qui avait été préparé. La Comtesse avait perdu tout appétit, et finit par monter dans sa chambre, où on l'aida à se défaire de sa robe avant qu'elle n'aille dans le lit. Le coeur lourd et amer, elle peina à s'endormir. A quoi aurait-elle du s'attendre ? Il voulait se moquer d'elle et il a été finalement gagnant de ce petit jeu instauré entre eux. La journée suivante fut particulièrement monotone. Une journée comme un autre, et, encore une fois, Grace n'avait pas le coeur à se rendre à la Cour. Elle lisait un libre installée sur le même fauteuil où elle était assise la veille, comme de nombreux soirs. Jusqu'à ce qu'elle note que son majordome ne se rendre à l'entrée. Il se présenta à elle quelques secondes plus tard. Il était là, cette fois-ci. Grace donna son libre à l'une de ses suivantes afin qu'elle le range, puis se rendit au vestibule. Elle était d'abord impassible. La jeune femme constata qu'il était en piteux état. Ses blessures justifièrent rapidement ses excuses. D'un simple signe de tête, elle l'invita à rentrer. La Comtesse ordonna ensuite au majordome d'aller transmettre le message qu'il y avait un invité, et donc, un dîner à préparer. Grace l'invita à s'asseoir. Elle restait debout, et s'approcha de lui. De quelques doigts sous son menton, elle redressa son visage. "Regardez-vous." dit-elle tout bas. Le bout de ses doigts passaient sur la joue qui était un peu plus rouge que l'autre. "Quels ennuis êtes-vous donc aller chercher ?" Encore une fois, son pouce passait sur ses lèvres. Elle finit par s'installer en face de lui. "D'habitude, j'ai horreur que l'on me fasse faud bond ainsi, Monsieur." dit-elle en le défiant presque du regard. "Mais vu votre état, je suppose que ce n'était pas de gaieté de coeur." Grace finit enfin par lui sourire. On apporta sur un plateau deux verres de vin. L'hôte et l'invité en prirent un chacun. Grace reconnaissait que ça l'avait quelque peu irritée d'avoir du attendre une journée supplémentaire pour le revoir. "Et si vous me montriez les oeuvres que vous avez apporté avec vous ?" C'était la raison principale de sa venue, n'est-ce pas ? Grace était un peu plus simplement habillée que la veille. Mais une femme de son rang se devait de faire un effort quotidiennement. Elle n'était juste pas allée chercher dans les détails le matin là, pas autant que la veille au soir, alors qu'elle l'attendait. Elle était surprise que le roi lui ait permis de venir le soir-là alors qu'il ne lui avait autorisé que la veille. "J'ai quelques chose, pour vous." D'un regard, l'une de ses suivantes comprit immédiatement de quoi il s'agit, et elle rapporta rapidement une large boîte en bois contenant des vêtements de qualité. "Je me suis dit que ça pourrait vous être utile dans votre... ascension, et pour cette mission qui vous a été confié, lorsque vous serez au Vatican." Elle savait qu'il ne pouvait pas se permettre encore de s'en acheter, du moins, pas avec de tel tissu, ni une couture faite avec autant de soin. Il y avait deux ensemble complets dans ce qu'elle venait de lui offrir, et elle lui laissait le soin de les voir de plus près.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptyDim 25 Sep 2016 - 16:04


☙ from one life to another


Vexée de m'avoir attendue pour rien, Grace aurait pu me claquer la porte au nez et me renvoyer au château comme un malpropre. Elle pourrait d'autant plus ne pas apprécier cette visite surprise qui la met devant le fait accompli. Je ne l'en blâmerai pas, cela ne serait qu'une suite logique à une punition bien méritée, et je tournerai la page comme je l'ai toujours fait. La jeune femme semble d'abord stoïque, sûrement désabusée par mes frasques. Elle me fait tout de même entrer et je la suis sans un mot jusqu'à un salon où elle m'invite à prendre place. Je suis rarement aussi humble, j'avoue ne pas faire le fier. Mon attitude égoïste ne peut que m'attirer des ennuis que j'accueille comme il se doit, mais je suis toujours très embêté lorsque cela se répercute sur quelqu'un d'autre. Je me doute que l'épouse de l'homme qui m'a châtié s'en est pris à elle et une partie de moi s'en sent coupable -tandis que l'autre scande que la dame a fait ses choix et que ce sont des erreurs qu'elle assume, pas les miennes. Je me sens presque plus coupable vis-à-vis de Grace, je déteste ne pas tenir mes engagements. La frivolité n'empêche pas la volonté de se montrer fiable. Je laisse la jeune femme inspecter mon visage. Ce n'est pas si moche que ça, mais on devine les coups qui sont passés par là. « Ce n'étaient que les foudres d'un mari en colère. Et de deux ou trois de ses amis. » Cela me contrarie un peu, que l'on s'en prenne à moi à plusieurs. Je pensais que les nobles obéissaient à plus d'honneur que cela, et que c genre d'affaires se réglerait d'homme à homme, comme on le dit. Mais il y a des lâches dans toutes les catégories sociales et en voici une piqûre de rappel. J'accepte sans détourner le regard les yeux durs de Grace, jusqu'à ce qu'elle se radoucisse. « Je suis vraiment navré. » dis-je tout de même. Je prends la coupe de vin qui m'est tendue et en prend une gorgée vivifiante. D'un signe de tête, j'approuve la demande de la Lady de jeter un œil aux œuvres dans le tube. Sans attendre, je m'exécute et retire le capuchon pour faire glisser les toiles dans ma main. Je trouve une table sur laquelle les étendre avec soin pendant qu'elle m'indique avoir quelque chose à me donner. « Pour moi ? » Cela me semble absurde, je n'ai rien fait pour mériter le moindre présent. Ce ne doit pas être grand-chose, une babiole trouvée au marché. Rien à voir. Quand je me retourne, je tombe nez à nez avec une boîte contenant deux ensembles complets d'habits de haute facture. Je tente de ne pas avoir l'air déstabilisé, mais j'ai du mal à dissimuler ma surprise. Je passe mes mains sur les tissus d'une qualité que je n'avais pas effleurée depuis longtemps. « Merci infiniment. C'est superbe. » Je tire une veste de a boîte pour l'admirer dans son ensemble, à la lumière des bougies. « Ils semblent bien à ma taille, vous avez l'oeil. » S'il le faut, je ferai faire quelques ajustements. Je souris en coin, en me disant que Grace n'a pas la moindre idée du genre d'ascension dont elle parle, mais qu'importe jusqu'où j'irai, je sais que ces habits auront toujours une place particulière. Je repose avec soin la veste et range la boîte à côté de mon tube pour ne pas l'oublier en partant. « Pourquoi me faire un cadeau pareil ? » je demande, curieux. Pas que je ne sois pas habitué à me faire entretenir, mais dans la mesure où Grace n'a jamais profité d'aucun de mes services, je ne comprends pas d'où lui est venue l'envie de me faire un présent si coûteux. L'attention de la jeune femme se posant sur les œuvres, je me mets à côté d'elle pour les lui présenter succinctement. « Ce sont des toiles qui remontent à mon séjour en France auprès de Jane. » Elles n'ont donc pas plus d'un an et témoignent de mon style récent. Je les lui indique tour à tour. « C'est elle, ici. Son compagnon, le Duc. Et un portrait de ma tante, de mémoire. » Une femme dont l'âge ne se devine pas, vraiment superbe, à la chevelure dorée et au sourire doux. « Elle était connue pour sa beauté. Je l'aimais beaucoup. » J'ai quitté l'Italie un peu avant sa mort, je me suis toujours senti coupable de ne pas avoir été au chevet de celle qui m'avait accueilli et protégé.
 
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptyDim 25 Sep 2016 - 16:52

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Pour une fois, il ne faisait pas le fier, bien au contraire. Il avait de quoi avoir des remords, à avoir fait attendre la Comtesse toute une soirée pour rien. Grace avait de multiples raisons de refuser qu'il mette un pied chez elle. Mais elle avait tout de même accepté, ayant besoin d'un peu de compagnie. Il s'installa sans dire mot là où Grace le lui avait indiqué. Elle regardait son si beau visage quelque peu abîmé. La jeune femme n'était même pas surprise de qui lui avait porté ses coups. "Je suppose que vous deviez vous y attendre." Cela devait être certainement un plaisir particulier que de coucher avec des femmes mariées. Beaucoup d'hommes avaient ce genre de fantasmes. Lorsqu'elle était mariée, il y en avait quelques uns qui se risquaient de lui faire des avances, ce que Grace refusa catégoriquement. Elle ne se prêtait pas à ces jeux là, et elle était avant tout très fidèle à son mari, bien que celui-ci fut inapte à accomplir son devoir conjugal pendant de nombreuses années. L'artiste s'excusa une nouvelle fois, après qu'elle ait précisé qu'elle n'appréciait absolument pas qu'on lui fasse faux bond. Il acceptait le moindre regard qu'elle pouvait lui lancer, Grace en était quelque peu déroutée. Préférant passer à autre chose, elle lui suggéra de montrer enfin ses toiles. Sans attendre, il disposa sur la table ce qu'il avait peint. Mais avant qu'elle ne se penche dessus, Grace lui donna ce qu'elle avait prévu de lui offrir la veille. Elle se leva, gardant son verre à la main. Grace était heureuse d'avoir pu décrypter de la surprise sur son visage, lui qui laissait si rarement transparaître ses véritables émotions, son visage étant constamment chargé d'expression pour être impassible. "Pourquoi faut-il toujours trouver une raison d'offrir un cadeau ?" lui rétorqua-t-elle avec gentillesse. "S'il vous faut vraiment une réponse à une question, disons que ce n'est qu'un geste de bienveillance." En effet, Grace n'attendait rien en retour. "Je ne vous devais rien, et vous ne me devez rien en retour de son cadeau." dit-elle, avec un ton faisant comprendre que c'était ainsi, et pas autrement. De toute façon, elle se doutait qu'il ne se sentirait pas obligé de faire quoi que ce soit en retour. Grace devina également un discret sourire au coin de sa bouche. "Et que signifie ce petite sourire mutin ?" lui demanda-telle en souriant avant de porter le verre de vin à sa bouche. Ensuite, son regard bleu se posa sur les toiles qui'l avait amené. Les oeuvres qu'il avait amené était particulièrement récente. Elle écoutait avec attention ses explications. Grace était surprise par ces portraits. Les traits étaient fins, détaillés, on devinait son obsession pour les détails et la précision. C'était bien différent de ce qu'elle avait pu voir jusqu'ici. Elle resta longuement silencieuse, à contempler chacun des portraits. "Votre tante était effectivement une très belle femme." lui dit-elle avec un sourire. "C'est ce que reflète ce portrait." Elle y était magnifiquement représentée. Encore un long moment de silence, où elle observait chaque détail. Elle se penchait parfois pour voir de plus près certains détails. "Vous avez énormément de talent, à n'en pas douter." finit-elle par dire, ses yeux bleus se posant sur lui. "Je suis impressionnée." Elle sourit. "Il me tarde de voir ce que vous allez faire de mon propre visage sur l'une de vos toiles." La Comtesse regarda encore pendant quelques instants les toiles. "Rangez-les vite dans leur tube, je ne voudrais qu'elles finissent abîmées d'une quelconque manière." Ils se réinstallèrent ensuite au niveau des fauteuils, près de la cheminée. Il fallait encore patienter un petit peu avant que tout le dîner ne soit prêt. "En dehors du règlement de compte d'hier soir, qu'avez-vous fait, ces derniers jours ?" finit-elle par lui demander. "Avez-vous prolongé la liste de votre tableau de chasse ?" Elle avait un sourire amusé, se doutant qu'il avait du goûter au plaisir de la chair. Il ne pouvait certainement pas se passer de ceci, lui qui aimant tant les femmes. Ils discutèrent ensuite quelques instants, jusqu'à ce qu'un des servants de Grace ne vienne annoncer que le dîner était prêt. La table était déjà dressée. La Comtesse l'invita afin de s'y installer. [color=#006699]"Ai-je désormais le droit de connaître votre nom ?" lui demanda-t-elle, une fois les plats servis et les assiettes bien garnies.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptyDim 25 Sep 2016 - 18:06


☙ from one life to another


« Vraiment rien ? Vous m'étonnez. » dis-je en arquant un sourcil. Les actes de bienveillance n'existent pas à mes yeux. C'est toujours donnant-donnant. Qu'importe si l'on croit ne rien demander en retour, dans le fond, la dette est gravée dans un coin de votre crâne et pour avoir été gentil avec une personne, on se met automatiquement à attendre que cette personne soit gentille en retour, sans quoi il s'agirait d'ingratitude. Pourtant, la dette est purement virtuelle. Et je sais très bien que je ne dois rien à Grace. C'est néanmoins la première fois que l'on ne me demande pas expressément quelque chose en échange d'un cadeau ou d'un acte de générosité. Tout comme je ne fais jamais rien sans avoir une idée derrière la tête. Rien n'est gratuit. La jeune femme remarque mon sourire, malicieux et amusé à la fois, pendant que j'inspecte les habits qu'elle m'a offert. « Disons que… si tout se passe comme prévu, je pourrai vous rendre la pareille, et je l'espère vivement. » Je pourrai la lui rendre au centuple même. D'habitude, je ne nourris pas d'espoirs de ce genre, et malgré mes dix années de quête je me suis toujours persuadé que si je devais perdre, cela ne serait pas grave. Mes aspirations semblent tellement chimériques après tout. Mais depuis la lettre du Vatican, je me surprend à vraiment y croire, avec un tel optimisme que la peur d'être déçu ne m'effleure pas. Toute cette affaire ennuierait sûrement Grace, qui préfère se pencher sur les toiles que je lui ai apportées. Elle s'attarde un instant sur celui de ma tante. « C'était la femme la plus gentille qui puisse vous être donné de rencontrer dans une vie. Elle était connue dans tout le continent pour sa beauté et son amour de l'art. Elle m'a toujours encouragé sur cette voie. » Grace s'avoue impressionnée. Je ne sais pas trop à quoi elle s'attendait, mais je suis flatté d'être visiblement au-dessus de ses estimations en matière de talent. « C'est très aimable à vous. Ce n'est pas impressionnant et certainement pas académique à mes yeux, mais je suis fier de chacune de mes œuvres. » Celles qui ne me conviennent pas finissent souvent jetées, brûlées, repeintes et oubliées. C'est pourquoi certaines commandes peuvent me demander beaucoup de temps. Je sens que le portrait de Grace en fera partie. « Vous le saurez avant mon départ. » Hors de question de naviguer jusqu'à Rome sans que la jeune femme ait eu son tableau. « Ca sera comme mon cadeau de mariage en avance. » Puisqu'il semble évident qu'elle aura un nouvel époux à mon retour, et j'aurai sûrement raté la cérémonie. Avec précaution, je m'occupe d'enrouler les toiles à nouveau et de les ranger. Puis je m'installe auprès de la jeune femme dans un fauteuil. Un petit rire résonne dans la pièce lorsqu'elle présume que je me suis adonné à d'autres batifolages. « Non, j'ai mis ma chasse en pause et je me suis contenté d'être d'agréable compagnie pour qui voulait de moi puisque ma partenaire de danse préférée ne daignait pas montrer le bout de son nez à Hampton Court. » dis-je avec un regard narquois se voulant faussement accusateur. Puis je reprends ; « Je me concentre sur mes tâches auprès du roi et sur mes toiles. Je dois terminer mes quelques commandes avant de retourner en Italie. » De fait, je suis fort occupé. Après quelques minutes, nous sommes invités à passer à table. Mon regard glisse sur chaque détail de la bâtisse, la décoration, les peintures, les meubles, puis sur la table de la salle à manger, sur la vaisselle et les mets brûlants. Il y a un goût certain entre ces murs, et une forme de chaleur. J'entends la question de Grace, mais je demeure un peu distrait et silencieux. Le temps que je réfléchisse, les servants sont garni nos assiettes. Je prends une gorgée de vin également, et observe la jeune femme qui ne semble pas se formaliser de mon temps de réponse. Je suppose que des habits aussi chers valent bien un nom. Mais je ne lui dois rien. Néanmoins elle m'est agréable, et pour en référer à une de nos premières conversations, je crois que j'aimerais qu'elle se souvienne un peu de moi. Au final c'est au nom de notre plaisante alchimie que je lui livre mon prénom. « Celso. » Le nom de famille se méritera plus tard. « Ma tante disait que c'était un prénom fait pour moi. Il signifie ''exalté''. » Et j'ai toujours été optimiste, plein d'énergie et d'entrain. Epuisant pour certains, entraînant pour d'autres. Je soupire, mais toujours avec le sourire, tandis que j'attaque mon assiette. « Voilà, je perds une partie de mon mystère et de mon intérêt à vos yeux. »
 
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptyDim 25 Sep 2016 - 19:33

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Il était particulièrement surpris qu'elle ne demande rien en retour de ces précieux cadeaux. Il était vrai que tout était fait de compromis, de dettes et de promesses. Il n'y avait pas vraiment de place pour la générosité dans tout cela. Pourtant, c'était ce que faisait Grace, rien de plus. Elle ne demandait rien en retour, elle ne voulait pas lui imposer quoi que ce soit. "Vraiment rien." répéta-t-elle, sûre d'elle même, avec un sourire. "A croire que nous somme tous les deux plein de surprises." ajouta-t-elle en riant. La jeune femme était heureuse que les vêtements et tissus qu'elle avait minutieusement choisi lui convenait. Curieuse, la Comtesse tentait de soutirer autant d'informations que possible afin de comprendre ce qu'il allait faire à Rome. Apparemment, il y avait de très fortes possibilités que cela le rende riche. "Me rendre la pareille ? Vraiment ?" Son ton était fortement intrigué, se demandant bien quelles affaires au Vatican pourraient le rendre fortuné. Le roi était en mesure de faire comme de défaire une réputation. "Vous me rendez bien curieuse." Il semblait si certain d'atteindre ce franc succès. Mais il n'en racontait pas plus, et la petite blonde s'intéressa volontiers aux portraits apportés par le beau brun. Celui-ci ne fit que des éloges de sa défunte tante, qu'il semblait énormément porter dans son coeur. "J'aurais adoré faire sa connaissance." dit Grace en toute honnêteté. Si sa tante aimait autant l'art qu'elle, cela leur aurait un point commun. La jeune femme aimait beaucoup les oeuvres du portraitiste. "C'est toujours très intéressant de ne pas être... académique, comme vous le dites. Il faut savoir sortir des sentiers battus pour aller vers le progrès et l'élargissement de l'imagination." lui dit-elle avec un sourire sincère. "J'aime voir ce genre de nouveautés." Il comptait faire en sorte que le portrait soit fait avant son départ. Qu'il parle déjà de cadeaux de mariage l'aurait presque fait rire. "Nous nous reverrons d'ici quelques mois, certes, mais rien ne dit que je serai mariée d'ici là. Certes, ma famille attend de moi un remariage. Mais mon frère préfère que je sois têtue et exigeante que facile et naïve en terme de choix. Il finira par s'impatienter, mais ce ne sera pas pour tout de suite." Il y avait des avantages dans son veuvage, et bien qu'attristée par la perte de son mari, Grace ne voulait pas trop se précipiter. "Alors, si ce n'est pas un cadeau de mariage, qu'est-ce que ce sera ?" lui demanda-t-elle avec un sourire malicieux. Grace lui demandait s'il avait repris ses activités habituelles durant ces derniers jours où elle ne s'était présentée à la Cour. "Votre partenaire de danser préférée ? Vous me flattez." dit-elle en riant. Mais il avait beaucoup à faire, en effet. Elle se demandait comme il arrivait à tant bien gérer ses deux occupations. Il s'installèrent à table, où Grace lui demanda une nouvelle fois son nom. A sa grande surprise, elle eut droit à son prénom, et même à sa signification. "Pensez-vous vraiment que vous ayez moins d'intérêt à mes yeux uniquement par la connaissance de votre prénom ?" Elle lui sourit avec malice. "Vous resterez toujours secret à mes yeux, Celso. Il est toujours difficile de cerner intégralement l'esprit d'un artiste, n'est-ce pas ?" Leurs pensées décalées, leur imagination hors-pair qui faisait que leur monde était bien trop petit pour eux. "Je pense que vous demeurez un mystère bien plus grand que je ne le suis pour vous." ajouta-t-elle, avant de prendre enfin une première bouchée de son assiette. Les plats étaient copieux, Celso pouvait se reservir d'autant qu'il le voulait, il ne manquait de rien. Le vin coulait à flot également, tout au long du dîner. Ils restaient longuement à table, le temps de digérer un petit peu. Parfois, on n'entendait que le feu crépitait et vivre dans la cheminée, mais ce n'était pas gênant. Grace appréciait le calme de sa demeure. Elle se rendait volontiers aux événements et aux festivités, mais elle se réjouissait tout autant de rentrer chez elle et de dormir paisiblement. "Le dîner vous a-t-il convenu ? Désirez-vous autre chose ?" lui demanda-t-elle, en tant qu'hôte. Peut-être que désormais, la seule chose qu'il désirait, c'était elle, elle n'en savait trop rien. Grace se mentirait si elle se disait qu'il la laissait indifférente. Il suffisait de se rappeler de ce rapprochement physique mais avorté avant qu'elle ne quitte Hampton Court, il y a quelques jours de cela. Qu'il ait exigé quelque chose ou non, ils finirent par se lever de table, afin de laisser les servants débarrasser et nettoyer le tout. Grace fit quelques pas dans le séjour, Celso n'était jamais bien loin. "Vous faites vos portraits de mémoire, où avez-vous besoin de votre modèle sous les yeux ?" demanda-t-elle finalement en s'installant sur le fauteuil près de la cheminée. "Que je sache s'il faut que je me libère selon vos disponibilités."

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptyLun 26 Sep 2016 - 18:03


☙ from one life to another


A mes yeux, il ne fait absolument aucun doute que la Lady sera remariée d’ici mon retour. Même si elle ne souhaite pas se presser et que son frère préfère qu’elle prenne son temps pour sélectionner un époux de qualité comme un choisit un fruit assez mûr dans un cageot, il existe une pression bien plus grande que ses frêles épaules qui finira par peser sur elle. Celui de tous ces regards qui se demanderont pourquoi elle tarde tant à s’allier à une nouvelle famille. Il en va des intérêts de la sienne, mais cela ne doit pas intéresser une jeune femme aussi peu férue de politique. Ce genre de jeu d’alliances est d’un ennui mortel, et pourtant, c’est eux qui régissent la vie des dames de son genre. Bien plus vite qu’elle ne veut le croire, elle sera forcée d’avoir une bague toute neuve au doigt, et un mari allant avec. Si mon voyage est plus long que prévu, qui sait si en plus d’avoir changé de nom et de titre, la Lady attendra également son second enfant. Ce genre de choses n’attend pas non plus. Je me surprends à espérer que quitte à ne jamais connaître un mariage d’amour (puisqu’elle y croit), elle tombe au moins sur un homme qui saura la respecter et l’apprécier à sa juste valeur. Ce n’est pas n’importe quelle jeune femme de la Cour, c’est un esprit bien trop rare à mes yeux, c’est une femme qui mérite que l’on fasse attention à elle et que l’on nourrisse son regard bleu d’un peu plus de brillant et de pétillant. Quoi qu’il en soit, je ne contredis pas Grace. Lorsqu’elle demande ce que sera donc le tableau dans le cas où elle ne se marierai pas, je réponds simplement ; « Juste un souvenir. » Je sais déjà ce que je pourrais écrire au dos, juste pour elle. Un petit mot. Et puisqu’elle sait mon nom désormais, je pourrai même le signer. Grace l’a gagné, même si cela semble la surprendre. Je suppose que je perds ainsi un peu de terrain dans notre petit jeu, un quelconque avantage me permettant de l’intriguer un peu plus. Elle m’assure que le mystère reste entier, et que j’en sais de toute manière bien plus à son sujet qu’elle au mien. « Si vous saviez… » Il y a bien des choses qu’elle ne sait pas. Qui ne l’intéressent peut-être pas. Pour ma part je m’intéresse rarement au passé des autres, je pose peu de questions. Je prends chaque personne comme elle est dans l’instant présent, et le reste ne me regarde pas ou peu. Quoi que je garde l’oreille attentive pour les secrets. « J’espère ben toujours garder une part de mystère à vos yeux. Je ne voudrais pas qu’un aussi joli regard se détourne de moi. » Pas seulement parce que j’en aime leur teinte de bleu, mais parce que leur manière de me regarder est différente. Grace ne cesse de me définir comme un artiste alors que moi-même je ne m’accorde pas ce titre. Personne ne me voit ainsi. Moi, je suis un homme de compagnie, à peine mieux qu’un homme de joie, à la différence près que je décide dans quel lit je vais. La jeune femme me voit comme une personne. Et cela remonte à longtemps la dernière fois qu’un regard m’a fait exister de cette manière. Pendant le dîner, je l’observe de temps en temps, discrètement. Je remarque l’élégance avec laquelle elle porte sa fourchette à sa bouche, ou son vin. La finesse de ses doigts, la pâleur de sa peau. Je me laisse distraire parfois, et je reprends mon plat avant qu’elle ne s’en rende compte. « C’était parfait, merci. » dis-je à la fin du repas. « Je crois que je vais simplement me permettre d’abuser du vin et d’en reprendre une coupe. » Message bien reçu par le servant qui la remplit généreusement. Je suis Grace hors de table jusqu’au salon où le feu a été allumé. Les grandes bâtisses sont toujours pleines de courants d’air. Pendant que je sirote mon vin, je reste non loin de la jeune femme. Voire même de plus en plus près. « C’est à votre convenance. Comme je vous l’ai dit, je ne peins que la nuit. Jusqu’à présent mes clients m’ont demandé de peindre de mémoire, à partir de rapides croquis. » Personne ne sacrifierai de précieuses heures de sommeil pour un tableau s’il peut être exécuté sans avoir à poser des heures durant, ce que je parviens à faire, alors je le respecte. Les commanditaires n’en sont que plus surpris du résultat. « Mais si cela ne vous dérange pas de rester éveillée une partie de la nuit en ma compagnie… » je murmure avec un sourire joueur qu’elle ne peut pas voir ; je m’approche de son dos, pas à pas. « Quoi que je devrais vous peindre de mémoire, votre présence pourrait me distraire. » Juste derrière elle, je mon visage près du sien, et frôle délicatement son cou du bout des lèvres. « Mais je ne vous ai pas admirée d’assez près pour ça… »
 
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptyLun 26 Sep 2016 - 21:51

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Grace n'était guère enthousiaste à se remarier, bien que c'était ce dont on attendait d'elle. Plus de terres, plus de titres, plus de tout, mais moins de libertés. Elle connaissait quelques dames qui étaient parvenues à conserver leur veuvage pendant quelques années. Bien sûr, la Comtesse ne voulait pas que ça dure aussi longtemps, mais elle aurait bien voulu s'accorder ce plaisir là pendant quelques mois. Cela lui permettait aussi de jauger les intéressés et de se trouver celui qui saura faire son bonheur.. Si la jeune femme n'était pas mariée au retour du bel homme, le portrait qu'il aurait fait d'elle serait un souvenir. Un bien qu'elle gardera précieusement, elle le savait déjà d'avance. "Ce sera un très beau souvenir, dans ce cas." lui répondit-elle avec un doux sourire. La jeune femme savait qu'il resterait un mystère pour lui encore bien longtemps, qu'il y aura toujours cette zone d'ombre qu'elle ne saura peut-être jamais. Quelque chose qu'il ne voudrait jamais lui dévoiler. Il avoua même qu'il espérait rester ainsi. Cela lui permettait, selon lui, d'avoir toujours ce regard bleu posé sur lui dès qu'ils se trouvent dans une même pièce. "Technique plutôt efficace jusqu'ici, je trouve. N'est-ce pas ?" lui dit-elle avec un sourire au coin de ses lèvres. Le dîner suivait son cours et elle voyait Celso manger avec appêtit. La seule chose dont il avait encore envie à la fin de son repas était une coupe de vin supplémentaire, rien de plus. Il suffisait simplement de le demander. Après quoi, ils se lèvre pour s'approcher de la cheminée. La Comtesse s'intéressait à l'organisation de Celso, comment il voulait préférentiellement procéder pour faire ce fameux portrait. Il restait derrière elle, Grace se demandait si c'était bien volontaire de sa part. "Je m'adapte selon ce dont avez besoin." lui répondit-elle simplement. Son regard était rivé sur les flammes qui dansaient dans la cheminée. Un spectacle dont elle ne se lassait jamais. Grace le sentait se rapprocher peu à peu d'elle, lorsqu'il parlait de compagnie prolongée durant la nuit. Il admettait qu'il devrait peut-être mieux peindre son portrait de mémoire, sa présence risquant de bien trop le perturber. Grace sourit. "On vous distrait si facilement que ça ?" demanda-t-elle en riant légèrement. Toujours sa coupe à la main, elle la porta à ses lèvres. Il devait peindre bon nombre de femmes avec qui il finissait par coucher avec, la Comtesse se demandait s'il était autant perturbée pour chacune d'entre elle. Grace sentit alors sa chaleur lorsqu'il était tout juste derrière elle. Ses paupières se fermèrent quand elle sentit sa bouche effleurer la peau de son cou. Cela remontait à une éternité, la dernière fois qu'un homme l'avait approcha de si près, se permettant de la toucher ainsi. Elle frissonna légèrement, on ne peut plus sensible à ce contact léger. Cela ne l'empêchait pas d'avoir les idées claires. Elle se retourna pour faire face à lui, maintenant la même distance entre eux qu'il avait imposé, c'est-à-dire quasi aucune. "Cela tombe, vous avez toute la soirée pour noter chacun de mes détails. Ceux qui vous plaisent, comme ceux qui vous conviennent un peu moins..." lui dit-elle tout bas, en soutenant son regard sans le moindre problème. Leur visage était bien proche l'un de l'autre. Cela laissait l'occasion à la jeune femme d'admirer le regard vert du portraitiste. Chacun devait certainement se demander qui allait céder le premier, car l'envie était on ne peut plus palpable. Grace sentait à nouveau son coeur s'accélérer, comme le soir où il l'avait raccompagné à l'extérieur d'Hampton Court. Délicatement, Grace déposa à nouveau sa main sur sa joue. Ses doigts effleuraient à nouveau ses lèvres, qu'elle trouvait si douce. Elle savait alors que chaque femme avait adoré chacun de ses baisers, que ce soit sur ses propres lèvres ou sur leur peau. Elle reconnaissait qu'elle adorait les sentir sur la sienne. Grace n'avait pas couché avec un homme depuis bien des mois. Il y avait des soirs où une présence masculine lui manquait. Elle aurait pu largement se le permettre, mais elle n'était pas encline à un tel libertinage. "Quels détails désirez-vous voir de plus près ?" lui murmura-t-elle. Du bout de ses doigts, elle effleurait les différentes parties du visage du bel homme. "Mon nez, ma bouche, mon front, peut-être même mon con..." dit-elle alors que sa man glissait le long du sien. "A moins qu'il n'y ait d'autres choses que vous adoreriez admirer ?" Bien sûr qu'elle le cherchait, qu'elle le défiait, même. Juste pour voir qui céderait en premier, même si elle avait très envie de l'embrasser.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptyMar 27 Sep 2016 - 0:49


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En m'avançant pas à pas, je m'attends à tout instant à ce que Grace se retourne pour me faire face et me faire reculer. Le genre de proximité que je lui impose au fur et à mesure est déjà particulièrement intime. Il y a une distance à respecter avec les femmes de son rang, comme une distance de courtoisie dont je n'ai que faire à cet instant. Alors j'avance, doucement, comme on s'approche d'une biche en forêt, sans geste brusque, sans se précipiter, afin qu'elle se disparaisse pas d'un saut dans les fourrées. « Les vraies beautés accaparent toute mon attention et mon regard se retrouve incapable de se contenter d'une simple représentation sur une toile. » je lui explique. Et même si je peins parfois de belles femmes, celles-là n'ont rien d'aussi captivant. Il y a plusieurs sortes de beautés ; il y a celle qui ne rend que le physique attrayant et même s'il est agréable de poser ses yeux dessus, cette beauté lasse et l'art devient à mes yeux plus important. Et il y a la beauté qui ne se reflète pas toujours sur le corps de la personne, mais qui rend sa présence particulière. Grace a la chance d'avoir à la fois de l'allure et du charme. Et pour cette raison je sais qu'il me sera difficile de ne pas me perdre dans ce regard bleu entre deux coups de pinceau. C'est peut-être pour cette raison que je l'approche de dos. Parce qu'elle pourrait me désarçonner en un sourire. Mais aussi pour sentir le léger frisson qui la parcourt lorsque ma bouche frôle son cou. Elle se retourne, toujours avec cet éclat malicieux dans les yeux. « Tout me convient chez vous. » je lui réponds aussi bas. Je ne vois rien à jeter, rien qui puisse me déplaire. Si proches, à quelques millimètres l'un de l'autre, nos souffles sensiblement accélérés se mélangent. Mon coeur tambourine un peu plus vite. Ce que j'aimerais goûter cette peau, ces lèvres. Poser mes mains dessus et en parcourir les courbes. Tracer chacun de ses traits avec ma bouche et mes doigts. Je la déshabille derrière mon regard légèrement vitreux d'envie, dans un songe qui arrivera peut-être un jour. « J'aimerais vous admirer et vous flatter toute entière. » je murmure, envoûté par ses fines caresses sur mon visage. Il me demande énormément de volonté pour maintenir le peu d'écart qui nous sépare. « Mais je n'ai pas toute la soirée comme vous le pensez. » Je saisis délicatement la main de Grace pour la retirer de mon cou. Je la serre un petit instant et finis par déposer un fin baiser dessus. « Je dois retourner auprès du roi, je n'aurais même pas du partir ce soir. Il ne sait pas que je suis là. » Il sera sûrement contrarié. Je ne devrais pas abuser de lui ainsi alors qu'il m'offre son aide. Encore moins pour batifoler. Mon sourire joueur devient un brin triste. « Je dois partir. » Pourtant je reste quelques secondes sans bouger, avant de trouver le courage de m'éloigner et de faire quelques pas. Je récupère mon tube avec mes œuvres, et la boîte en bois contenant les habits. « Merci encore pour ce présent. » dis-je en le glissant son mon bras. Suivi par Grace, je trouve mon chemin jusqu'au vestibule puis la porte d'entrée. On m'ouvre, et un vent glacial pénètre dans la demeure. Il a neigé à petits flocons dehors. « Venez me voir demain, après le souper. » Une heure à laquelle je n'ai plus d'obligations nous laissera plus tranquilles pour que je puisse débuter ce fameux portrait. Et pour… parler, je suppose. Sans plus de cérémonie, je m'incline avec courtoisie pour saluer la jeune femme -et dissimule ma satisfaction à l'idée de la faire languir un peu plus. « Bonne nuit, petite Lady. » Puis je retrouve ma calèche et mon chemin jusqu'à Hampton Court. Le principe même des jeux est qu'il n'ont pas de sens. Pas d'autre but que d'être amusants ou distrayants. Je suis amusé par cette partie de cache-cache avec la jeune femme, mais je sais qu'il y a un quelque chose en plus. Et que de fait, ce n'est plus qu'un jeu. Soucieux, je me demande si je ne joue pas avec le feu, et m'interroge sur ce qui se cache derrière le fait que nous bataillons l'un contre l'autre par orgueil. Ce qu'il se passera si l'un de nous deux cède.
 
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptyMar 27 Sep 2016 - 1:45

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Grace fut réveillée par les lueurs matinales. La veille, elle avait pris un certain temps avant de s'endormir, n'arrêtant pas de penser aux derniers instants passés avec Celso. Un désir partagé, mais tous les deux étaient bien trop fiers pour être le ou la première à céder. La Comtesse parvenait à tenir ses ardeurs et à le frustrer tout comme lui parvenait à se contrôler et à la faire languir. Mais si ce n'était qu'un jeu, une occupation comme une autre, elle ne prendrait pas tout ça à coeur. Ca ne l'emballerait pas autant, elle ne serait pas autant intriguée par cet homme si sûr de lui. Il avait une certaine arrogance, dans le fond, mais ça ne déplaisait pas à Grace. Elle finit par se lever du lit, l'une de ses suivantes l'aida à faire sa toilette et s'habiller. C'était quasi protocolaire, tous les matins, les mêmes gestes. Les seules variantes se portaient sur le choix de la robe, des bijoux et de la coiffure. Elle souriait en repensant à l'une des dernières qu'il lui avait dites. Qu'elle devait venir le voir demain. Cela avait sonné presque comme un ordre, une affirmation, comme s'il ne pouvait pas en autrement. Drôle de façon de se comporter pour un homme de son rang envers une Comtesse. Cela pouvait être considéré comme de l'insolence, mais elle ne lui tenait pas rigueur. Ca ne la choquait, elle le connaissait ainsi. "Madame ?" dit l'une de ses suivantes qui venaient d'entrer dans sa chambre. Grace était encore assise, à finir de mettre ses boucles d'oreille. "Lord Stafford, votre frère, est là." Grace acquiesça d'un signe de tête, et se pressa d'enfiler son collier et de réajuster sa coiffure avant d'aller au rez-de-chaussée. Elle enlaça son frère. "J'ai entendu dire que tu avais sympathisé avec un artiste." dit-il en s'installant sur une chaise, faisant comme chez lui. "Les nouvelles vont vite, à ce que je vois." "Il a une certaine réputation auprès des dames, apparemment." "Je le sais." répondit-elle en haussant les sourcils. "Ca ne l'empêche pas d'être particulièrement talentueux." "Ah oui ?" "Il m'a montré quelques unes de ces toiles hier. J'ai également commandé un portrait fait de sa main." Nicholas rit. Sa soeur se passionnait d'art et ça ne le surprenait que très peu qu'elle profite des pinceaux d'un artiste dont elle venait de faire connaissance. "Je suppose que cette rencontre a du ralentir ta recherche d'un nouveau prétendant." Grace soupira. "Te voilà déjà bien impatient." "Je ne fais que me soucier de votre avenir, ma chère petite soeur." lui lança-t-il avec un regard complice. "Certains ont même daigné venir me demander ta main sans avoir pris le temps de faire ta connaissance. Je leur ai expliqué la manière dont tu percevais ta prochaine union." "Il y a bien d'autres veuves à la Cour, pourquoi ne vont-ils pas demande leur main à elles ?" "Toutes ne sont pas aussi belles et jeunes que toi. Ce sont des argument de taille." expliqua-t-il en haussant les épaules. "Nous avions convenu que tu ne te presses pas, Grace, et cet accord tient toujours. Je comprends tes envies de liberté, mais que cette période ne soit pas trop longue." "Et je t'ai dit que cette situation ne durerait pas des années, même si l'on y prend rapidement goût." "Je m'en doute." dit-il en riant. "Tu n'es pas venu me voir que pour cela, je suppose." "En effet. Je dois me rendre en campagne pour y régler quelques affaires, je pensais emmener ton fils avec moi." Grace avait toujours un petit pincement au coeur lorsque l'on éloignait son fils d'elle, mais elle savait qu'il était entre de bonnes mains. "Merveilleuse idée. Quand partez-vous ?" "Demain matin, si cela te convient." Grace ordonna à ce que l'on chercher son fils, Edward, afin qu'elle passe la journée avec lui. Ils étaient chez elle. Son fils voulait lui montrer ses prouesses en lecture, mais il aimait tout autant entendre sa mère lui raconter des histoires. C'éait un petit garçon qui avait déjà adopté toutes les bonnes manières d'un petit Comte, mais il était très affectueux avec sa mère. Elle lui avait appris à jouer aux cartes. Ils allaient d'occupation en occupation jusqu'au soir, où Nicholas le récupéra pour passer la nuit chez lui et partir ensuite de bon matin. Dans ces cas-là, son frère lui écrivait très fréquemment pour l'informait de ce que faisait Edward. Après avoir dîné, elle se rendit à Hampton Court, comme convenu la veille avec le bel homme. Arrivée à destination, elle retrouva d'elle-même le chemin vers les appartements de Celso. Il les lui avait montré auparavant. Grace toqua à la porte, et patienta quelques minutes avant qu'il ne daigne la lui ouvrir. "Monsieur." dit-elle avec un sourire. "Eh bien, vous ne m'invitez pas à entrer ?"

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 2 EmptyMar 27 Sep 2016 - 9:44


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Respirant un coup, la main sur la poignée de la porte, je tente de ravaler toute la contrariété de la journée. Mon éternel sourire a bien du mal à percer comme le rayon de soleil qu'il est d'habitude, mais il parvient à demeurer un discret rictus. J'espère que ce n'est pas elle. Pourtant, quand j'ouvre la porte, mon regard se pose sur la petite Lady. Pas avec la même sympathie que la veille, la même… affection. Je l'observe simplement de haut en bas en me faisant le plus agréable possible. Autant ne pas perdre une commande par dessus le marché. « Vous êtes venue. » dis-je avec une pointe d'étonnement. Je pensais qu'elle aurait bien mieux à faire en meilleure compagnie que la mienne. Mais peut-être qu'elle ne se lasse pas de son petit jeu. Qu'importe, je m'écarte et l'invite à pénétrer dans mes appartements. « Je ne pensais pas que vous viendriez. » Je vis ici dans une sorte de grande chambre qui regroupe toutes les fonctionnalités à la fois. Ce n'est pas du grand luxe, cette pièce étant normalement pensée pour le servant suivant le Lord de celle d'à côté, mais celui-ci a rejoint la Cour seul et la place est restée vacante. On m'en a néanmoins changé quelques meubles pour d'autres de meilleure facture. Tout dans le même espace se trouvent donc un grand lit, le nécessaire pour la toilette, une belle armoire un peu moins vide depuis la veille, un bureau et un grand entassement de toiles et de matériel de peinture pour un atelier improvisé. « Ne faites pas attention au désordre. » Je suppose qu'elle s'y attendait un minimum. Une chambre de garçon, d'artiste qui plus est, ne peut pas avoir bonne allure. Mais généralement les femmes qui en passent la porte s'en fichent bien, elles ne sont pas là pour constater mes talents en matière de rangement. Sans cérémonie, je tire une chaise, celle que j'utilise habituellement pour faire poser les commanditaires, et la place devant le chevalet. D'un signe de tête, j'invite Grace à s'asseoir. « Commençons, voulez-vous ? Installez-vous. Je ferai uniquement un croquis ce soir, afin de préparer le portrait pour la prochaine fois. Alors nous nous reverrons afin que vous m'indiquiez les affaires avec lesquelles vous souhaitez être représentée. » Je l'habillerai plus que je ne la déshabillerai. Qu'importe, qu'importe… Je mets la main sur mon grand carnet de croquis et le pose sur le chevalet. Je trouve crayon et fusain, et me maudits soudainement de l'avoir laissée entrer. « Pendant ce temps nous pouvons parler de choses et d'autres... » Je n'ai même plus envie de faire ce tableau. Mon regard, qui avait jusqu'à présent complètement fui la petite Lady, ne fait que des allers retours furtifs sur sa personne pour commencer à dessiner. Mais je la regarde à peine, ce n'est pas assez pour avoir des traits assurés. Même ma main refuse de bouger comme je le veux. J'ai pourtant l'air impassible, et le menton haut, juste plus hautain que d'habitude pour masquer toute ma contrariété. Je n'y arriverai pas longtemps. « ...comme de votre mariage prochain avec Lord Lyle. Il a demandé votre main à votre frère et se vante à qui veut l'entendre d'avoir eu vos faveurs. » C'était la rumeur du jour, et quand je l'ai finalement entendue de la bouche de l'homme lui-même, ma vexation n'était pas descriptible. Mais cela l'a bien fait rire de souligner qu'il était parvenu à partager la couche de la jeune femme avant moi, et que de toute manière je n'avais pas mes chances, qu'elle s'était bien fichue de moi. J'ai tout de même demandé au frère de Grace confirmation de cette demande en mariage pour savoir quel crédit donner à ces propos, et lorsqu'il a acquiescé, alors la colère m'a gagné. La main tremblante, je finis par poser le crayon, n'arrivant à rien et sûrement pas à faire comme si de rien n'était. Mon regard, dur, se plante dans celui de Grace. « Si vous n'étiez pas intéressée, Grace, il suffisait de me le dire franchement plutôt que de vous jouer de moi à ce point. J'accepte d'être offert en cadeau, j'accepte qu'on me donne un statut proche de l'animal de compagnie, j'accepte d'être perçu comme un intriguant bout de viande puisque c'est l'image que je nourris, mais ce que je n'accepte pas c'est qu'on se fiche de moi. » Elle me faisait croire que je n'étais pas que ça à ses yeux, elle m'a offert des habits, pourquoi ? Par pitié ? A moins que cela la faisait bien rire mesquinement dans sa grande demeure.
 
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