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 joamie + from a life to another

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyLun 9 Jan 2017 - 17:20

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Grace n'arrivait pas à pleinement profiter du banquet, et ça l'énervait. Impossible d'avoir l'esprit à la fête, aux danses, aux rires ou à la musique. Elle en voulait encore bien trop à Celso, de la manière dont il lui avait parlé, dont il l'avait menacé. Certes, il était le roi, et elle trouvait qu'il s'était un peu trop rapidement assis sur ses lauriers, à faire exécuter son plein pouvoir comme bon lui semblait. Alors peut-être s'était-il vexé lorsqu'elle avait à peine réagi face à ses intentions. Jane avait bien souligné qu'il avait été ivre au moment de sa libération. Peut-être qu'il regrettait ses actes, peut-être pas. L'esprit devient bien étrange lorsqu'il est sous l'emprise du vin. Cette fois-ci, ce fut lui qui quitta en premier la table, sous prétexte d'avoir quelques impératifs à régler avant le départ. Grace ne restait pas bien longtemps non plus, à vrai dire. Elle discutait encore avec quelques nobles avant de rejoindre ses appartements et retrouver un environnement plus calme. Finalement, laisser Tricarico avec ses fantômes derrière elle n'était peut-être pas une si mauvaise chose. Elle restait longuement assise dans son fauteuil, elle ne s'était même pas débarrassée de ses bijoux et de sa tiare. Pourtant, il était tard, et il était peut-ête temps d'aller se coucher. Grace savait d'avance qu'elle peinerait à trouver le sommeil. Jane faisait en sorte que son verre de vin ne soit jamais vide, mais elle ne buvait pas beaucoup. Elle n'aimait pas être en conflit avec son époux. Jamais ils n'avaient de périodes de tension aussi longues, cela en devenait insupportable. C'était comme si on l'empêchait de respirer, si on lui retirait tout l'air dont elle avait besoin. C'était oppressant et elle avait l'impression que le simple toucher des lèvres de Celso sur les siennes lui permettrait d'avoir une bouffée d'oxygène. La petite blonde regardait le foyer, sans prononcer le moindre mot pendant longtemps. Elle finit par se lever afin de se rendre aux appartements de Celso. L'un de ses valets lui annonça qu'il n'était pas là. Il n'y avait plus qu'un endroit où il adorait se réfugier et être coupé du reste du monde. C'était certainement le seul endroit où elle pouvait peut-être retrouver l'homme qu'elle aimait, et non ce roi autoritaire et intransigeant. Elle ouvrit la porte sans même toquer. Elle la referma derrière elle avant de s'approcher de lui avec une allure normale. Son expression semblait être toujours la même. Lui était assis sur son tabouret. Grace s'approcha de lui et posa délicatement ses doigts sous son menton pour qu'il redresse sa tête. Elle avait l'impression que cela faisait une éternité qu'ils ne s'étaient pas regardés, droit dans les yeux, si ce n'est lorsqu'ils se défiaient l'un l'autre. C'était bien songeuse qu'elle observait les traits de son visage, sur lesquels elle passait ses doigts fins. On notait une certaine lueur de tristesse dans son regard. Elle mourrait d'envie de l'embrasser, mais ne s'y sentait pas autorisée. Déjà rien que ces quelques gestes de tendresse lui semblaient de trop, mais il ne bougeait pas, et ne protestait pas. "Votre Majesté..." souffla-t-elle tout bas. Elle ne savait pas quel type d'épouse il voulait désormais. Alors Grace se mit à genoux devant lui, la tête bien basse, afin d'être à la place qui avait toujours été la sienne. Elle ne pouvait endurer leur querelle plus longtemps, c'en était trop pour elle. Grace aurait bien été capable de lui tenir tête longuement, mais il restait roi, et elle faisait partie de ses sujets. Epuisée de ce trop plein d'émotions négatives qu'elle gardait pour elle, elle sanglota silencieusement avant de prendre la parole. "Je dépéris un peu plus à chaque minute passée loin de vous. Et Dieu seul sait combien cette distance était énorme durant ces derniers jours. Je me sens encore mourir au point d'avoir perdu goût à toutes ces choses qui me plaisent. Que si je dois mourir par amour, ça ne doit pas être dans ces conditions-là, pas ainsi." Elle préférait dépérir après avoir donné la vie, ou d'une maladie, mais pas de peine d'amour. Le vouvoiement était également de rigueur, Grace ne sachant plus ce qu'il attendait désormais d'elle. "Je n'en peux plus, de souffrir autant, votre Majesté. C'est d'une torture innommable et cela m'empêche de dormir, d'avoir un coeur si meurtri et si lourd de peine et de tristesse." Grace appréhendait le voyage du lendemain, tout comme leur arrivée et l'accueil à Naples. Mais sur le moment, ce qu'elle craignait le plus, c'était bien la réaction de son mari.
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyLun 9 Jan 2017 - 18:55


☙ from one life to another


Cheveu après cheveu, dans toute leur finesse et leur transparence, je garnis le crâne blanc du poupon qui dort dans la peinture, j’esquisse d’imperceptibles sourcils, et borde ses yeux clos de quelques cils. Il doit être parfait dans le moindre détail, lui être fidèle, toucher la réalité autant que possible. Francesco, notre premier enfant, notre premier fils, ne sera petit, si tendre, paisible et dodu qu’une seule fois, c’est le genre de souvenir qu’il est important de garder. Je me satisfais déjà du pli des draps blancs qui le couvrent, les reflets d’une lumière chaude et protectrice qui se pose sur lui, ou même l’esquisse de ses si petits doigts qu’il me faut encore finaliser. Face à la toile et sans le poids de la couronne sur la tête, il me semble enfin pouvoir réunir mes esprits et retrouver le Celso qui a disparu ces derniers jours, on ne sait pourquoi, on ne sait comment. Mon pinceau se lève lorsque la lourde porte de l’atelier s’ouvre. Une seule personne connaît cet endroit, c’est donc cette seule personne qui se trouve derrière moi. Je dépose délicatement l’outil sur le bord du chevalet alors que les pas s’approchent de moi, me rendant à chaque fois un peu plus nerveux. Je ne veux pas d’une nouvelle confrontation, pas ici, pas maintenant. Pas lorsque je frôle enfin un vague sentiment de paix. Docilement, je laisse Grace tourner mon visage et relever mon regard vers le sien. Voilà qu’il me semble redécouvrir ces yeux bleus à l’éclat si glacial depuis quelques temps, dénué de cette tendresse et de cette complicité qui les anime d’habitude. Je la laisse tracer les traits de mon visage du bout des doigts, incapable de m’identifier au titre qu’elle me donne, tandis que j’admire les siens en contrebas. Mais les places s’inversent bien soudainement, et la jeune femme se retrouve à genoux devant moi, chose qui ne lui a jamais été demandée et qui ne le sera jamais. Cela fut, et sera toujours ma place devant elle, car le cœur m’est douloureux dès qu’elle se soumet de la sorte comme n’importe quel sujet. Ma gorge se noue en devinant ses pleurs sous sa tête bien basse. Elle n’a pas idée de la difficulté de l’épreuve qu’elle m’a fait subir, mais je devine bien à travers ses mots qu’elle ne s’est pas épargnée en me punissant pour mon comportement, par conviction. Pourtant elle abandonne cette stratégie pour une raison que j’ignore, peut-être du désespoir, la peur partagée de voir notre mariage voler en éclats et n’être qu’un exercice de courtoisie de plus si la plaie s’infecte et se nécrose avant que nous n’agissions pour revenir en arrière. Je demeure silencieux un long moment, incapable d’articuler quoi que ce soit, partageant et ressentant toute la peine que mon épouse étale devant mes yeux avec la plus grande impuissance. « Il n’y a pas de Majesté ici. » dis-je tout bas. Celui-ci ne saurait passer la porte de ce sanctuaire qui n’est que le mien. Et de ce que j’ai pu voir ces derniers jours, je n’ai rien à voir avec cette personne, ce n’est pas moi. Doucement, je descends de mon tabouret et repousse celui-ci un peu plus loin. Moi-même à genoux devant Grace, je me fais son sujet comme je l’ai toujours été. A mon tour, je relève son joli visage et prend sa tête entre mes mains. Mon regard n’est qu’adoration pour elle. « Mon amour… » je murmure en espérant qu’elle me laissera la nommer ainsi avec autant d’affection. Je n’ai pas les mots pour lui signifier à quel point je me sens coupable, souillé et misérable. « Je suis tellement désolé. » Cela semble si peu, malgré toute la sincérité qui transparaît dans mes yeux, entre mes lèvres. « J’ai effleuré ce qu’il peut y avoir de pire en moi, et j’ai peur aussi. Je m’en veux tellement de te faire de la peine. Je… » Ce n’était pas dans mon intention de la blesser. Quoi que j’ai en effet voulu l’atteindre en lui confisquant sa suivante, et c’était une manipulation de la pire sorte que ma conscience n’a pas supporté. Je ne sais pas ce qui m’a pris et je doute que Grace le sache non plus. Mon regard embué se baisse, ma tête tombe lourdement, et se réfugie auprès des mains de la jeune femme, posées sur ses cuisses. C’est là tout le pouvoir qu’elle a sur moi. « Pardonne-moi, ma Lady. »
 
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyMar 10 Jan 2017 - 0:29

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Ce n'était pas que Grace baissait les armes. Mais à ses yeux, l'amour devait surmonter bien de choses, surtout une passion comme la leur, qui allait bien au-delà de bon nombre de conventions. Celso restait son roi, et elle n'était que simple sujette, malgré tous ses sentiments pour lui. Lui la qualifiait de reine, elle ne se sentait pas comme tel sur le moment. La jeune femme demeura longuement silencieuse après ses propos, laissant le temps à Celso de décider ou non s'il comptait la pardonner ou se faire pardonner de ces derniers jours qui furent bien noirs. La première chose que le beau brun parvint à articuler était le fait qu'il ne voulait pas qu'il l'appelle ainsi. Ni dans cet atelier, nulle part ailleurs. Celso avait toujours voulu qu'elle reste vraie avec lui, bien que cela les avait mené à quelques tensions de couple que l'on qualifierait d'habituel. Mais elle disait ce qu'elle pensait, bien que cela puisse choquer ou outrer son cher et tendre. Le roi se mit à même niveau qu'elle, descendant de son tabouret et s'installant en face d'elle afin de prendre délicatement son visage entre ses mains pour plonger son regard dans le sien. Cette fois-ci, ces yeux verts débordaient d'amour et de tendresse. Celso l'appelait même par ce surnom affectif qu'il adorait lui donner à tout moment. Entendre ce mot-là fut comme un soulagement pour Grace, qui craignait qu'il ne lui tienne rigueur de son comportement et du fait de n'avoir jamais baissé les yeux lorsqu'il voulait imposer son autorité. Le beau brun s'excusa. Certains critiqueraient la simplicité de ses mots. Grace se demandait surtout pour quoi il s'excusait précisément. Tant de choses s'étaient passées en si peu de temps, elle ignorait ce qu'il regrettait le plus parmi dans cette longue liste de faits et gestes cherchant à blesser l'un ou l'autre. Il avait pris conscience qu'il s'était approché d'un homme qu'il trouvait méconnaissable et qui ne lui ressemblait pas. Ce n'était pas lui. Il le craignait tout autant qu'elle et espérait certainement ne jamais s'en approcher, d'une manière ou d'une autre. Il en perdait même ses mots, préférant se soumettre à la volonté de sa belle en logeant son visage triste dans ses mains. Le voir si désemparé lui brisa le coeur. "Mon amour..." souffla-t-elle tout bas lorsqu'il prit position. Elle l'entoura de ses bras et le lova. L'une de ses mains caressait ses cheveux, l'autre, Celso l'avait prise et la gardait tout contre lui. Elle restait ainsi aussi longtemps que nécessaire pour que son esprit soit apaisé. Le roi autoritaire finissait toujours par se soumettre à sa belle, à quelques exceptions près, bien sûr. Mais l'ordre du pouvoir était véritablement bien marqué, et cela, personne mis à part eux, ne le savait. "Je te pardonne, mon amour." dit-elle au bout d'un long moment de silence. Elle se pencha pour embrasser sa joue. Tout semblait subitement apaisé, plus serein. L'air était moins lourd. "Nous ne pouvions laisser ceci derrière nous à Tricarico. Ce château nous a tant vu nous aimer, il faut qu'il garde ce souvenir là de nous, pas de nos querelles. Elles sont si futiles. Je préfère tant t'aimer, Celso."lui dit-elle avec douceur. Elle préférait tant être l'épouse épanouie et émerveillée, que celle que certains maris préféraient avoir. Ils s'aimaient certainement bien trop pour se haïr de la sorte. Ils restaient un moment ainsi, le temps que leur esprit s’apaise et se retrouve. Elle caressait inlassablement ses cheveux avec délicatesse. La jeune femme finit par redresser son visage pour pouvoir poser ses lèvres doucement sur les siennes, lui offrant un baiser des plus tendres.
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyMer 11 Jan 2017 - 17:31


☙ from one life to another


Explorer un court instant ses propres démons est une expérience particulièrement effrayante. Je ne peux nier que cette impression de pouvoir, cette domination incontestable, même la capacité à inspirer de la frayeur ou de l’intimidation fut parfois exaltante et, malheureusement, plaisante ; mais c’est le plaisir tiré de ces méfaits dont je ne me serais jamais pensé capable qui m’horrifie le plus. Je ne veux pas croire que cela fasse autant partie de moi que tous les autres aspects du Celso que Grace connaît ou celui qui s’est hissé jusqu’à ce rang par mérite. Je ne veux pas devenir roi pour devenir un tyran. Je ne sais pourquoi ce comportement s’est imposé à moi ; est-ce le soudain poids de la couronne ou la rage de la vengeance qui prirent le contrôle de mes pensées et de mes actions quelques heures, ou est-ce, même cela j’y songe, le fameux démon qui m’a arraché à la mort ? Cet homme atroce est apparu et a disparu en un claquement de doigts. Que ce serait-il passé si j’avais embrassé cette autorité aux aspects parfois plaisants, quelles autres ignobles décisions auraient été prises, combien de têtes auraient été coupées et combien de temps aurait-il fallu à Grace pour cesser de m’aimer ? Elle est toujours là, elle ne m’abandonne pas face à cette passade du pire genre. Je n’ai pas honte d’implorer son pardon de la sorte, à genoux devant elle, recroquevillé misérablement ; ce dont j’ai honte, c’est de la peine que je lui ai causé, des mots crachés si violemment sur son doux visage, des regards remplis d’animosité que nous nous sommes échangés, et de lui avoir arraché une de ses rares amies dans le seul but de la blesser. Ce genre d’excuses mérite d’avoir la tête aussi basse que possible. Le pardon de Grace m’offre le plus grand des soulagements. « Merci. » je souffle, la gorge nouée. Je n’aurais pas supporté que ma femme m’en veuille plus longtemps. J’aurai été patient afin d’effacer mes fautes, néanmoins, je n’aurais pas supporté la distance et sa froideur bien longtemps. C’est le pouvoir qu’elle a, la reine de mon cœur et de mon âme, ma raison, capable de m’arracher toute envie de vivre en un mot. Mais elle guérit mon esprit meurtri en déposant ses lèvres sur ma joue, en glissant ses doigts dans mes cheveux avec l’affection qui a cruellement manqué ces derniers jours. J’embrasse à mon tour la peau blanche de sa main et pose mon front dessus un long moment à la recherche d’une quiétude d’esprit qui tarde à s’installer. Ce n’est que lorsque Grace m’offre un baiser et colle ses lèvres aux miennes que je me sens véritablement libéré du fardeau de mes erreurs. Nous ne quittons l’atelier qu’après de pleines retrouvailles, et une toute dernière nuit d’amour à Tricarico.

Nous passons deux jours à traverser, cette fois, les millions d’arbres qui composent les forêts qui séparent Tricarico de Naples. Le paysage est absolument idyllique sous le soleil doux et printanier. Jusqu’à l’arrivée à la périphérie de la capitale du royaume, la route est particulièrement caillouteuse et nous passons des heures, silencieux, envahis par le brouhaha des pierres car nous ne pouvions pas nous entendre. Francesco eut bien du mal à dormir autant d’heures que ce que son organise de bébé lui exige, et nous connurent ses premiers grands pleurs de fatigue qui furent presque impossibles à arrêter. Et puis, soudainement, la route se pave et devient bien plus praticable. Les roues de la calèche n’ont plus à souffrir, et nos dos non plus. J’ai beau me dire que si Tricarico n’est qu’à deux jours de route de Naples, nous pourrons y retourner souvent, néanmoins je doute d’avoir le courage de supporter un voyage aussi difficile fréquemment. Le silence s’impose une nouvelle fois lorsque nous longeons le Vésuve, tous les regards rivés sur le volcan endormi pendant que nous roulons sur une cité oubliée dans une parfaite ignorance. « Nous y sommes presque. » lance le cocher à moins de deux heures de l’entrée de la ville qui se dessine droit devant nous. « Pouvons-nous faire une pause ? » Un refus n’est guère une possibilité, alors nous nous arrêtons afin de dégourdir un peu nos jambes avant d’arriver à la Cour et d’être rapidement submergés par des conventions qui ne nous laisseront pas de répits durant des heures, voire des jours. Francesco a également besoin de prendre l’air. Bien lové dans les bras de sa mère, il se repose enfin, bercé par la balade. « Je suis nerveux. Et très excité à la fois. Et toi ? » je demande à mon épouse. Je pense que nous partageons beaucoup d'appréhension suite à l'expérience vécue à Bologne, mais nous devons laisser une chance à Naples; de toute manière, c'est la ville qui sera à notre image, et non l'inverse.
 
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyJeu 12 Jan 2017 - 17:44

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Le pardon de Grace était une chose indispensable pour Celso. Un peu moins concernant son approbation, elle savait qu'il ne le lui demandait que quand ça lui chantait. Mais le comportement qu'il avait ces derniers jours lui pesait tellement sur la conscience. La petite blonde espérait ne jamais revoir cette partie si sombre de lui. Elle ne le reconnaissait pas, sous ces traits de l'homme tyrannique, elle n'avait pas épousé cette personne là. Il l'effrayait en étant ainsi, allant même jusqu'à la punir de son comportement en lui privant de sa plus fidèle amie. Il avait été d'une cruauté peu mesurable, même avec elle. Désormais, Grace appréhendait de le revoir ainsi. Il était né dans ses murs, Dieu sait ce qu'il pourrait advenir de lui. Oui, elle avait véritablement. Mais elle lui pardonnait malgré tout, elle l'aimait beaucoup trop pour l'ignorer si longtemps bien qu'elle en était parfaitement capable. Ils firent l'amour et allèrent se coucher ensemble, retrouvant enfin la chaleur de l'un l'autre. C'était la boule au ventre que la petite blonde entrait dans la calèche qui était en direction de Naples. Voir Tricarico s'éloigner puis disparaître de sa vue la rendait profondément triste. Leur fils n'arrivait pas à se reposer à cause des routes sinueuses parsemées de gros rochers. Elle n'aimait pas le voir ainsi, incapable d'être consolé tant il était fatigué. Dès que la route fut plus calme, le petit s'endormit sans mal. Celso demanda à faire un pause quelques heures avant d'arriver dans leur nouvelle maison. Le couple fit quelques pas, retiré un peu des autres. Francesco était bien blottit contre sa mère, profondément endormi, adorable comme tout. Grace se rappela du croquis que son mari lui avait rapidement dessiné afin de se faire pardonner. Leur fils était vraiment beau, Grace savait déjà qu'il ne laisserait pas indifférent la gente féminine. "J'avoue ne pas vraiment ressentir une quelconque excitation à l'idée d'arriver là-bas." dit-elle, gênée, et le coeur serré. "Je sais que je n'ai pas été dans les meilleures conditions pour Bologne, mais je n'en garde tout de même pas un bon souvenir. Ca double l'appréhension que j'ai pour Naples." Bien que cette fois-ci, ce n'était pas la cour de Charles Quint, c'était la leur. Ils allaient devoir s'adapter à leurs nouveaux souverains. "Je redoute leur accueil." Peut-être qu'ils n'avaient rien prévu, qu'ils n'étaient pas enthousiastes d'avoir un couple royal dans leur ville. "Je sais bien que tu ne laisseras personne faire ou dire quelque chose qui irait à mon encontre. Mais depuis que le roi d'Angleterre ait rompu les liens avec le pape, je doute que le peuple italien porte véritablement les Anglais dans leur coeur." Elle marqua une brève pause. "Tant qu'ils t'aiment toi, Francesco, et les autres enfants que je saurai peut-être te donner, j'espère, ça me va." Elle sait que Celso ne tolérerai pas que le peuple n'aime pas leur reine, mais cela avait peu d'importance pour Grace si son mari et leur enfant étaient aimés eux. Il était le roi, le petit était l'héritier, c'était tout ce qui comptait. Ils profitaient encore du beau temps pendant plusieurs minutes avant de songer retourner auprès de la calèche. Grace était uniquement enthousiaste d'arriver et de découvrir ses appartements, et ceux de Francesco. Des endroits où elle espérait trouver tranquilité et sérénité bien qu'elle savait qu'elle passerait bien peu de temps dans ces pièces. Elle s'était beaucoup isolée à Bologne, et personne n'était en mesure de le lui reprocher étant donné sa condition. Elle entrait alors le coeur serré dans la calèche, l'esprit de moins en moins tranquille alors qu'ils s'approchaient de Naples. Elle était très peu bavarde, tentant de penser à autre chose en regardant son fils blotti contre elle ou le paysage, mais rien n'y faisait. Le temps passait bien plus vite qu'elle ne l'aurait voulu, mais impossible de faire marche arrière. Le cocher annonça alors qu'ils se trouvaient désormais non loin des portes de Naples. Grace ne saurait pourquoi elle avait tant d'appréhension. Peut-être en avait-elle assez de voyager et de changer autant de lieux de vie, ou bien était-ce suite aux derniers événements. L'empoissonnement, la prétendue trahison d'Anatoli, les plans suspects de la Sforza, l'accès de colère et de tyrannie de Celso. Dieu sait ce que Naples pourrait faire de lui, cette fois-ci. Pourtant le peuple semblait curieux, d'autres s'enthousiasmaient en agissant leur bras en espérant avoir un hochement de tête ou un signe de la main de leurs souverains. Ils étaient nombreux, très nombreux, à s'être mis au bord de la route pour les voir, s'ils en avaient la chance.
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyLun 16 Jan 2017 - 21:33


☙ from one life to another


Il me semble que cette arrivée dans la ville de Naples remonte à bien longtemps lorsque je regarde ses rues depuis le palais, débordantes de vie comme les tunnels d'une fourmilière ; chacun ayant sa place, son rôle afin de faire grandir la cité, l'embellir, l'enrichir, et avoir sa propre pitance ; ceux qui vont vers le port chercher les marchandises, les étoffes, les œuvres, les produits provenant de pays que nous ne visiterons jamais et qui confèrent leurs senteurs exotiques à l'air ; ceux qui descendent du bord de mer vers le centre, les marins, les commerçants, les artistes, des projets, des espoirs, des rêves plein la tête, et qui n'aspirent qu'à contribuer à l'essor de ce carrefour du monde, faire partie de la pierre angulaire italienne. Voilà deux ans que ces rues ne font que s'emplir encore et encore jusqu'à manquer de déborder, et toutes ces voix, ces odeurs, cet optimisme se glisse jusqu'aux portes du château. Le sud a hérité d'un vice-Roi fort en commerce d'une part, ce qui servit à donner un nouveau souffle à la dynamique marchande de la ville, mais aussi un amoureux de l'art, accueillant volontiers les artistes à la Cour, finançant et logeant les plus talentueux, et les laissant animer les banquets. Malgré cette ouverture sur le monde, la culture et l'esprit que dégage Naples, et malgré cette expansion, la Cour et plus généralement les habitants de Naples sont des personnes que l'on ne peut arracher à leur traditionalisme. L’Église demeure l'une des grandes priorités, et pour leur plaire, nous en avons construit plus d'une. Grandes, neuves, luxueuses, elles font également la renommée de la ville jusqu'à Rome où cette piété est particulièrement appréciée. Parce que nous n'avions pas le choix, les juifs furent chassés de la ville, puis du royaume. Comme toujours, la politique est faite de décisions à prendre auxquelles l'on adhère soi-même plus ou moins, et parfois, pas du tout. Pourtant il faut rester dans les bonne grâces du roi, le seul qui soit désormais au-dessus de ma tête. Sous couvert de protectionnisme de l'Empire, le royaume fut fortifié, et la ville gagna des remparts et des tours. Faire la guerre aux pirates qui rôdent non loin de nos côtés est une bonne excuse pour se préparer à la véritable guerre à venir. Et celle-ci s'approche plus que jamais. S'il fut si important de faire l'unanimité auprès des plus conservateurs de la région, c'est bien parce que leur vision vers le passé leur fait mépriser l'Empire actuel au moins autant que moi. Et si ce mépris n'enfle que dans les murmures de la ville, ils seront bientôt assez forts pour alimenter mes justifications à l'encontre du roi. Je n'avais pas eu de nouvelles à ce sujet depuis bien longtemps. Les lettres d'Ippolita avaient cessé. Jamais elle ne vint en visite. Milan est fort éloignée après tout. Mais en voici une, reçue ce matin. Une qui m'annonce le décès de son mari, parti souffrant se battre à Sienne. La Sforza est veuve une seconde fois, toujours sans enfant. Le papier traîne entre mes doigts tandis que mon regard demeure posé sur la ville, adossé au bord de la grande fenêtre du cabinet. La machine peut enfin démarrer, c'est un grand jour, et pourtant, nul ne le sait, nul ne le sent comme moi. On frappe à la porte ; dès lors que je n'aperçois pas de visage dans l’entrebâillement, mon regard se baisse et trouve Francesco qui pousse les épaisses planches en bois de toutes ses petites forces. Nous avons fêté ses deux ans le mois dernier, il n'y a eu que cela pour me faire réaliser qu'il n'y a pas si longtemps, il n'était qu'un bébé qui pleurait de fatigue dans la calèche nous menant jusqu'ici depuis Tricarico. N'ayant aucun souvenir de cette ville ou de Bologne, Francesco n'a aucun mal à considérer Naples comme sa maison, et je m'y suis également bien adapté en eu de temps. Quant à Grace, elle dut redoubler de piété pour faire oublier la comparaison entre elle et son Roi. Le garçon court à travers la pièce pour me rejoindre ; à peine ais-je le temps de poser la lettre sur le bureau que je me baisse pour l'intercepter et le prendre dans mes bras. « Giulia dit vous demander si je peux prendre encore du gâteau. Je peux ? » interroge-t-il alors que quelques miettes de la part précédente tombent du coin de sa bouche sur sa veste. « Difficile de résister aux gâteaux de Giulia, hein ? » Il acquiesce vivement, mais son regard montre bien qu'il ne perd pas sa question de vue, et que je n'y ai pas répondu. « Tu le peux. » dis-je avec un sourie tendre en passant une main par sa tignasse claire afin de dégager son visage. « Merci papa. » Sans attendre, il retraverse le cabinet d'un pas rapide. « Et en anglais ? » je demande avant qu'il ne passe la porte. « Thank you ! » Je l'entends filer dans le couloir et retourner auprès de ceux qui sont pour lui comme des cousins -et qu'il appelle comme tels. Pour ma part, bien des papiers requièrent mon attention, mais aucun ne parvient à s'imposer dans mes pensées plus que la lettre d'Ippolita. Alors je demeure pensif à la fenêtre jusqu'à ce que quiconque veuille passer à nouveau la porte. Je souris toujours lorsque mon regard se pose sur Grace. Rares furent les mauvais jours depuis Tricarico, une leçon bien apprise et un traumatisme certain. Notre amour ne prend pas une ride, contrairement à nous. Lorsqu'elle apparaît, je lui fais signe de venir à moi. Et avec toute la délicatesse du monde, je prends son visage entre mes mains afin de l'embrasser longuement.
 
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Dernière édition par Jamie Keynes le Mar 17 Jan 2017 - 1:20, édité 1 fois
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyLun 16 Jan 2017 - 22:42

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

La cour de Naples restait stupéfaite que leur vice-reine se contente de trois suivantes. Même certaines princesses en avaient bien plus, mais la petite blonde n'en avait pas besoin. Elle avait engagé une jeune femme, plus jeune que Jane et Luisa, mais tout aussi douce et habile. Maria, c'était son prénom. Issue d'une famille de haute bourgeoisie nappolitaine, elle restait très simple et d'une extrême piété qui convenait beaucoup à Grace. Elle avait été triée sur le volet, la vice-reine restait très méfiante vis-à-vis de la cour. Mais elle n'avait pas vu ces deux années passer. Il y avait une joie de vivre, elle adorait arpenter les rues commerçantes à découvrir de nouveaux artistes, de nouvelles étoffes ou des créateurs de bijoux qui étaient plus ambitieux. Un véritable vent de fraîcheur, incomparable à Bologne. Elle qui appréhendait tant cette ville, voilà qu'elle s'y plaisait, bien que Tricarico lui manquait parfois. Grace avait rapidement été appréciée du peuple. Elle se rendait régulièrement à la messe, et les marchands étaient toujours ravis de la voir se promener avec un regard curieux. Elle avait des nouvelles régulières de son frère. Il lui avait récemment annoncé qu'Henri VIII s'était marié avec Anne Boleyn, et que celle-ci était enceinte. Nicholas notait également qu'il n'appréciait guère à quel point la nouvelle reine d'Angleterre se mêlait des affaires politiques du pays. Grace ne s'en mêlait pas, mais appréciait avoir quelques nouvelles de son pays natal. Les choses semblaient avoir bien changées, en si peu de temps. C'était autre chose qui tracassait l'esprit de la jeune femme. Depuis leur arrivée, elle n'était pas retombée enceinte. Bien sûr, Celso ne lui tenait pas rigueur, il ne le demandait même pas d'ailleurs. Mais elle savait bien que c'était ce genre de choses qui faisait perdre la place d'une reine. Elle ne devrait pas se plaindre, elle avait déjà pu avoir un fils qui est en parfaite santé et qui faisait déjà preuve d'intelligence. Mais l'on n'était jamais assez sûrs. Ces pensées écourtaient ses nuits dernièrement, mais elle n'en parlait à personne, pas même à Jane. Celle-ci devait tout de même se douter que sa maîtresse n'était pas tout à fait sereine. Elle ne se mêlait que très peu des affaires politiques, et Celso n'en parlait pas tant que ça. Il s'en occupait déjà à longueur de journée. En fin d'après-midi, Grace voulait voir son époux, ne pouvant attendre l'heure du dîner pour cela. Il était dans son cabinet, bien pensif, prêt d'une fenêtre. Mon son visage s'illumina dès qu'elle apparut dans son champ de vision. La petite blonde lui rendit un sourire tout aussi doux et s'approcha de lui. Sans attendra, il l'embrassa. Pendant de longues minutes, ils ne décollaient pas leurs lèvres, comme pour rattraper tous ces baisers qui n'avaient pas pu être faits au courant de la journée. Grace caressait son visage ensuite avec le sien. "Mon amour..." dit-elle tout bas. Elle passa ses bras par dessus ses épaules et l'enlaça. "Certaines journées me semblent si longues, lorsque je ne peux pas te voir plus que cela." soupira-t-elle tout bas. Ce n'était pas une plainte, une simple constatation. Elle n'entravait jamais le travail de Celso, et réclamait rarement sa présence. Elle profitait tout simplement du temps qu'il lui accordait. Ses nuits de tracas commençaient à se lire sur son visage. Son teint était un peu plus pâle que d'habitude. Elle lâcha son étreinte puis lui vola un baiser. "Je me suis dit que je pouvais me permettre de réclamer quelques baisers de ta part avant de te laisser à ta besogne." Elle rit doucement. Les mots n'avaient pas leur place, ils s'échangeaient juste quelques regards tout aussi amoureux, quelques caresses qui donnaient rapidement envie d'en avoir plus. "Francesco fait es efforts considérables en anglais, ces derniers jours, je trouve. Je suis heureuse de voir qu'il parvienne à comprendre si aisément l'anglais. Je crois qu'il a deviné que ça me faisait plaisir." ajouta-t-elle en riant. "Il te ressemble tant." dit-elle en passant ses doigts sur les traits de son visage. "Il a la même vivacité d'esprit que toi. Un peu trop malin pour son âge, je trouve." Grace passait beaucoup de temps avec leur enfant, ne serait-ce que pour jouer avec lui, ou se promener un peu, ou lui lire une histoire. Il y avait un réel lien entre l'enfant et les parents, et Giulia faisait de son mieux pour continuer de le mettre en avant. Elle était parfaite, comme nourrice. "Quelles sont les nouvelles du jour ? Qu'est-ce qui te fait donc demeurer si pensif et empêche de te faire signer toute cette paperasse sur ton bureau ?" Elle avait fait quelques pas, regardant le tas de lettres et de décrets posés sur le bois. Grace portait ce jour-là la robe, plus que majestueuse, que Celso avait commandé lors de leur escale à Florence. Elle l'aimait beaucoup, on voyait que l'artisan avait mis tout son coeur dans le moindre détail. Celso n'avait jamais dit quelle somme il avait versé à cette boutique. Grace leur servit à chacun une coupe de vin et s'approcha de lui. "Promis, après ça, je te laisse tranquille." dit-elle avec un regard malicieux.
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyMar 17 Jan 2017 - 2:21


☙ from one life to another


Plus de responsabilités ont également mis plus de distance entre Grace et moi, une distance qu'il est parfois difficile de tolérer. Il est rare qu'elle se permette une petite intrusion dans mon cabinet, pourtant ces moments sont toujours les bienvenus. Elle est le petit rayon de soleil qui passe la porte pour me donner du courage. Nos appréhensions au sujet de Naples se sont rapidement dissipées, et nous avons fait de cette ville notre chez nous, comme je le lui avais promis. Nous n'avons pas à regarder par dessus notre épaule en permanence de peur d'être poignardés dans le dos. Nous n'avons pas à craindre quoi que ce soit pour notre fils. Je pense même pouvoir dire que nous sommes heureux ici, autant que l'on peut l'être. Néanmoins, mon épouse me manque parfois, lors de ces journées où nous ne partageons pas plus que les repas. « Je sais, elles sont longues pour moi aussi. » Mes bras cerclent sa taille, toujours fine. Aucune grossesse en deux ans, pas l'ombre d'un second héritier. Grace a la pause qu'elle souhaitait après la naissance de Francesco, certes. Une longue pause. Je ne m'en étais jamais inquiété avant maintenant. Mais les choses s'accélèrent désormais. Et s'il est une chose qui demande du temps, ce sont bien les enfants. « Tu peux me réclamer tout ce que tu veux. » je murmure, ce rictus amoureux ne quittant jamais vraiment mes lèvres en la compagnie de la jeune femme. Chaque moment avec elle m'est précieux, même ceux passés à ne rien faire. Sa présence me suffit, pouvoir la serrer contre moi à tout moment. Peut-être a-t-elle croisé notre petit garçon dans le couloir en arrivant, bien heureux d'avoir droit à plus de goûter. « C'est important, il est un peu anglais aussi, et qui sait si ça peut lui être utile un jour... » je réponds à son sujet. J'en demande beaucoup à Francesco, comme n'importe quel père je suppose. J'aimerais qu'il maîtrise les deux langues dès le début, qu'il puisse penser en anglais, rêver en anglais, aussi bien qu'il maîtrise l'italien. Je veux qu'il soit instruit, qu'on lui parle d'Histoire, du pays, de l’Église. Qu'il soit prêt. Parfois j'oublie qu'il a le droit d'être un enfant de deux ans. Son esprit vif n'aide en rien, il est parfois difficile de réaliser qu'il n'est qu'un bambin. Il est intelligent pour son âge. Quand d'autres peinent à aligner trois mots, lui compose une phrase maladroite. Quand les autres essayent de maîtriser leur langue natale, Francesco s'essaye sur deux. « Il n'y a rien de mauvais à être malin. Il le sera sûrement plus que moi d'ailleurs. » Et il sera plus sage que je ne le suis également, avec l'aide de sa mère. Avec sa guidance, il fera toujours les bons choix. La Lady parcoure la pièce, touchant avec les yeux, survolant à peine ces affaires pour lesquelles elle n'éprouve aucun intérêt -et moi non plus aujourd'hui, ce qu'elle a bien remarqué. « Moi ? Je ne fais que songer à ta beauté sans égale. » je réponds, remettant temporairement à plus tard un sujet de conversation susceptible de fâcher. Je laisse Grace nous servir du vin, attrape la coupe qu'elle me tend et bois une gorgée. « Oh non, s'il te plaît, ne me laisse pas tranquille. J'ai envie d'être avec toi. » Je m'assois sur l'épais bord en pierre de la fenêtre, adossé à celle-ci. Rares sont les passants qui lèvent le nez vers cet endroit dans l'espoir d'apercevoir une silhouette royale. Ils n'en verront que le dos aujourd'hui. « J'aimerais que me rejoignes dans l'atelier ce soir. Cela fait longtemps que tu ne m'as pas servi de modèle. » dis-je en admirant son joli visage. Grace semble manquer de repos, sûrement la nuit fut-elle courte et peu reposante. La prochaine ne sera que meilleure je pense. Après un long moment passé dans le silence, profitant d'un de nos rares moments à deux en journée, je reprends une gorgée de vin et soupire. « Tu ne vas pas aimer ce que je vais dire... » Je ne me voile pas la face, je m'attends même à une courte crise de la part de mon épouse, et donc, à ruiner ce moment de même qu'elle me laissera seul dans l'atelier ce soir. « Ippolita est en chemin pour Naples. Son époux est décédé pendant une bataille. Elle souhaite s'éloigner de Milan quelques temps. Son père va prendre la tête de la ville. » Autant dire que nous ne pourrions pas rêver d'avoir des pions mieux placés que cela n'est le cas. Il ne manque plus que Florence de notre côté, ce qui est encore trop bancal. « Je sais que tu ne l'aimes pas, mais les Sforza sont d'importants alliés. » Du moins, mieux vaut les avoir de notre côté plutôt que chez l'ennemi. La lettre d'Ippolita montre qu'elle ne m'a pas oublié, qu'elle demeure loyale malgré tout. Cela a pris le temps nécessaire, mais les pièces s'assemblent, chacun trouve sa place, tous dans le même but ; « Nous allons bientôt pouvoir nous mettre en guerre contre l'Empereur. »
 
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyMar 17 Jan 2017 - 12:44

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Grace savait depuis le début que sa vie de couple n'allait pas être de tout repos. Une telle détermination pour une telle ascension demandait bien des sacrifices. Et le principal pour Celso était de renoncer à passer des heures avec elle, ne serait-ce que pour un jeu de cartes, un baiser, ou le temps de crayonner un peu son visage sur une feuille de papier vierge. Pour le peu de fois où elle se permettait d'interrompre le cours de ses pensées, il l'accueillait toujours avec le même enthousiasme, le même amour. Ca ne l'avait jamais dérangé. Etrangement, à chaque fois qu'elle venait était durant un moment parfaitement opportun. Mais la jeune femme ne manquait pas de partager sa lassitude au fil de ces jours qui lui semblaient être interminables. Il la gardait contre elle un moment, ce qui permettait à la jeune femme de puiser un peu de sa chaleur et de son affection. Il lui manquait beaucoup. "Je ne me le permettrai pas." répondit-elle avec un petit rire, lorsqu'il disait qu'elle pouvait réclamer ce qu'elle voulait. Bien sûr qu'elle le pouvait. Mais Grace n'avait véritablement pas pris la grosse tête en endossant le rôle de vice-reine, certains la qualifiaient trop simples, d'autres appréciaient qu'elle garde toujours bien les pieds sur terre. Ils évoquèrent rapidement leur unique enfant, et ses progrès fulgurants. Celso semblait tenir à ce qu'il apprenne la langue de sa mère. "C'est toujours très apprécié, d'être polyglotte. Ca lui sera nécessairement bénéfique." Celso était particulièrement exigent, mais c'était un phénomène normal. Il ne souhaitait que le meilleur pour lui, qu'il ne manque pas de ressources et d'intelligence, afin de le préparer à faire face à un monde qui était loin d'être tendre.  "Je le pense aussi." dit-elle avec un large sourire avant de l'embrasser tendrement. Grace marchait un peu dans le cabinet, constatant le tas de paperasse sur son bureau. "N'importe quoi." répondit-elle avec un petit rire. Elle leur servit du vin, Celso lui suppliait presque de rester avec lui. Il retrouva sa place initial et n'arrêtait pas de l'admirer, comme le premier jour. C'était bien une chose qui n'avait absolument pas changé, depuis tout ce temps. "Ca sera avec plaisir." lui répondit-elle avec un franc sourire. Pourtant, le rictus de Celso disparut au bout d'un long moment de silence. Il soupira. Perplexe, son épouse fronça légèrement les sourcils, attendant la suite de son discours. Effectivement, le sourire s'effaça également des lèvres de la petite blonde lorsqu'elle entendit le nom de la Sforza. Quelque part, elle avait espéré qu'il l'oublie. Que l'on n'entende plus parler d'elle. Apparemment, la brune occupait bien ses esprits, encore. Grace aurait presque pu rire en découvrant que son second mari était également mort - elle était prête à mettre sa main à couper en supposant qu'elle avait quelque peu contribué au décès de son mari, lui ayant prodigué une quelconque potion qui l'aurait affaibli avant d'aller sur le champ de bataille. "Ce sont tes alliés, Celso. Pas les miens." répliqua-t-elle. Et ce serait une bien mauvaise idée que Celso ne se risque à dire que ce sont leursalliés. Grace n'avait absolument pas confiance en Ippolita, et elle n'avait jamais rencontré son père. Son coeur se serra lorsqu'il parlait ensuite de guerre. Il allait être à la tête de son propre camp. Cette simple idée terrifia la jeune femme, elle s'imaginait déjà presque veuve. Le visage totalement fermé, Grace demeura longuement silencieuse. Son regard était impassible. Qu'il n'ose pas lui demander de faire un effort envers la Sforza, lui n'en faisait aucun pour accorder un tant soit peu de valeur aux soupçons de son épouse, il n'en avait cure. La présence de Grace aux banquets allait s'amenuiser, c'était certain. "Eh bien, tu avais raison. Je n'aime pas ce que tu viens de me dire. Je n'en aime absolument aucun mot." Inutile de tergiverser ou de vociférer, ils allaient chacun rester sur leur position, quoi qu'il en soit. Elle ne comprenait pas pourquoi il avait une confiance aussi aveugle envers la Sforza. Il voulait que son épouse se méfie de tout le monde, mais lui se faisait brillamment avoir par la beauté et l'esprit malicieux et intelligent d'Ippolita. Elle l'avait dans ses filets depuis leur première conversation. "Je vais te laisser tranquille. Tu as... Tu as certainement beaucoup à faire, avec tout ça." dit-elle en forçant un sourire on ne peut plus discret. Elle s'inclina légèrement et quitta la pièce en déposant son verre -dans lequel elle n'avait bu qu'une gorgée- sur la table. Une fois de retour dans ses appartements, Grace demanda poliment à ses suivantes de la laisser seule. Elle s'installa sur le bord de son lit, ayant l'impression de suffoquer dans son corset. Le coeur serré également, elle ne put retenir de discrètes larmes qu'elle essuya rapidement. Elle ne voulait pas qu'il parte en guerre. Grace ne lui avait rien dit de plus parce qu'elle savait que c'était comme se battre contre l'air. Cela ne leur aurait rappelé que leur dispute concernant l’exécution d'Anatoli il y a deux ans de cela, rien de plus. La jeune femme ne vit pas le temps passer. Elle ne s'en rendit compte que lorsque Jane se permit de toquer discrètement et d'entrer pour lui annoncer que c'était l'heure de dîner. La blonde acquiesça d'un signe de tête et se rendit silencieusement dans la grande salle, suivit de près par son amie. Elle feinta un bref sourire à son époux en s'installant puis regarda les plats qui étaient en train d'être servis.
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyMar 17 Jan 2017 - 16:24


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La partie la plus agréable de cette entrevue est de bien trop courte durée. Néanmoins, je ne peux cacher la venu de la Sforza à Naples bien longtemps, et au contraire, mettre Grace devant le fait accompli serait une stratégie de bien mauvais goût et d'une grande lâcheté. La jeune femme et moi nous disons tout, ce que nous avons sur le coeur et ce qui nous traverse l'esprit, nos espoirs autant que nos craintes, et il n'est pas question d'avoir des secrets l'un pour l'autre. Nous ne pouvons véritablement compter que sur nous-mêmes, et c'est ce qui doit renforcer notre lien. La jeune femme croit sûrement que Ippolita fait partie de l'équation, qu'elle a ma pleine confiance et toute mon amitié, mais elle est bien loin de la vérité. Malheureusement, s'il est un secret que je ne peux pas divulguer à mon épouse, c'est bien tout ce que je sais au sujet de cette étrange alliée. Elle ne comprendrait pas et serait révoltée que je veuille encore de l'aide de celle qui m'a empoisonné, autant que sa rancoeur au sujet de l'exécution d'Anatoli reviendrait à la charge. La Sforza mérite de rencontrer le bourreau autant que lui, mais elle s'est rendue bien trop indispensable pour cela. Tel était son plan afin d'assurer sa place et sauver sa peau. Sa visite future efface toute trace de sourire sur le visage de la Lady. « Mes alliés sont aussi les tiens Grace. » je corrige d'une voix douce, ne cherchant pas à la contrarier, mais à lui rappeler que nous sommes dans le même bateau. Elle ne peut pas faire bande à part et me laisser seul. Tout ceci est autant pour moi que pour elle et notre fils. Il serait injuste qu'elle me tourne le dos de cette manière. Pourtant, contrariée, la jeune femme décide de quitter le cabinet, me laissant seul. « Grace, s'il te plaît... » Cela ne l'empêche pas de passer la porte. Je termine ma coupe de vin et, plutôt que de retourner aux affaires du royaume, je me contente de ma contemplation de la ville, depuis notre château posé sur la colline. Mon épouse disparaît jusqu'au banquet du soir. Contrairement à l'aménagement de cette grande salle dans les autres Cour que nous avons connues, notre table n'est pas mêlée aux autres ; elle est installée et désinstallée tous les jours, à chaque repas, face aux trônes sur l'estrade. Et pour les moments où nous aimerons déjeuner ou dîner en privé, il existe une autre salle, plus petite, où nous pouvons manger et être servis pendant que les autres nobles sont ici. Cette option est malheureusement trop peu souvent utilisée. Être à notre table est un honneur que connaissent peu de gens. Même Francesco dîne à la table de Giulia avec les autres enfants. Il lui arrive de nous rejoindre pour le dessert. Je n'ai droit qu'à un maigre sourire de la part de ma femme, réduisant à néant l'espoir de pouvoir passer une agréable soirée avec elle aujourd'hui. C'est le pire sentiment qui soit, à mes yeux, lorsque ma propose épouse me fait sentir seul. « Grace... » J'attends que nos asiettes soient servies et nos coupes pleines avant de lui adresser la parole, les servants n'ayant pas à entendre la conversation -et le bruit ambiant suffisant à couvrir ma voix pour le reste de la Cour. Je me risque à poser ma main sur la sienne. « Ne sois pas difficile avec moi à ce sujet. Je sais que tu n'aimes pas Ippoita, je l'entends, je l'ai compris, je t'assure. Mais tu dois me faire confiance. J'ai vraiment besoin de savoir que je peux compter sur ton soutien. » Même s'il ne s'agit pas d'approuver toutes les personnes dont je m'entoure, au moins qu'elle ait foi en notre projet, qu'elle y croit autant que moi. La force de sa confiance et de ses prières est de la lus grande importance. « J'ai besoin de toi à mes cotés. » Sans ça, pourquoi me donner tout ce mal ? « Ippolita ne te fera aucun mal. » je lui assure en serrant délicatement sa main. S'il est une chose dont je m'assurerai pendant le séjour de la Sforza, c'est qu'elle se tienne à bonne distance de mon épouse. Qu'elle ne lui propose rien à boire, à manger, pas même de partager une balade dans les jardins. Cela ne sera pas pour déplaire à Grace, je n'en doute pas. Hors de question de prendre le risque que la brune s'en prenne à elle, et elle s'est montrée bien trop imprévisible pour que ce scénario soit écarté. « Et elle n'est pas une menace pour ta place dans mon coeur. Je n'aime que toi. » j'ajoute avec un léger sourire, puis porte la main de mon épouse à mes lèvres pour y déposer un baiser.
 
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyMar 17 Jan 2017 - 17:11

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I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Celso jugeait bon de la corriger lorsqu'il était question d'alliés. Une bien belle erreur qui ne la fit que se braquer davantage. L'allié qu'ils avaient en commun, Celso avait préféré le mettre face au bourreau sans entendre sa voix et son propre témoignage. C'était une chose que la jeune femme n'oubliait pas, loin de là. Cela avait laissé une amertume au fond de sa bouche dont elle n'arrivait pas à se défaire. Elle en rêvait encore, de cette tête séparée subitement du reste du corps, du regard noir de Celso, de ses actes punitifs envers elle. Elle savait désormais ce dont il était capable et elle se doutait que cette partie sombre de lui sommeillait encore, et ne demandait qu'à être réveillé pour reprendre ses tâches sanglantes et les exécuter, une par une. Grace préférait partir, laisser son mari avec ses plans qu'il gardait bien secret et son amitié pour la Sforza. Elle n'en voulait pas, de tout ça. Elle préférait amplement s'isoler avec son inquiétude et cette amertume. Ses suivantes avaient respecté son choix jusqu'à ce qu'il soit l'heure de dîner. Elle était bien peu enthousiaste à cette idée, mais il le fallait bien. Grace se contenta de faire le minimum syndical auprès de son époux. Les plats étaient alors servis et il s'assura que tous les servants aient bien fait leur travail pour reprendre leur précédent sujet de conversation. Elle le laissait tout de même poser sa main sur la sienne. Ses yeux ne le regardèrent que lorsqu'elle reprit la parole. "Je te fais confiance. Mais certainement pas à elle. Pourquoi te fies-tu tant à elle ? A se demander ce qui t'aveugle. Sa beauté, son intelligence, sa malice, son intérêt pour la politique, je n'en sais rien. Je suis certaine qu'elle s'en prendra à toi au moment où tu t'y attendras le moins. Peut-être qu'elle manigance bien des choses d'un autre côté. Mais tu fonces tête baissée." Et il lui demandait de faire la même chose, en somme. Celso ne cessait de dire combien il avait besoin de la petite blonde, de son soutien et surtout de son amour. "Comment peux-tu en être si certain ?" demanda-t-elle. "Et si je commence à la déranger, dans cette étrange stratégie ? Elle s'est certainement débarrassée de ton frère, alors qu'est une vice-reine, pour elle ? Et si elle s'en prenait à Francesco ? Elle parviendra toujours à justifier ses fins, n'est-ce pas ?" Tant de questions qui réanimèrent d'un coup toute cette angoisse. Grace savait qu'une fois que la Sforza aura posé le pied à Naples, plus rien ne sera sûr, elle ne s'y sentira plus en sécurité. Ces deux années de répit n'étaient finalement que le calme avant la tempête. Autant Grace ne craignait pas pour sa place de vice-reine - parfois, être une simple noble anglaise lui manquait. C'était plutôt sa place dans le coeur de Celso qui l'angoissait. Il semblait l'avoir bien compris. Il était évident que la Sforza avait plus de points communs avec Celso qu'elle. Il embrassa délicatement sa main. Elle souriait, mais, au bout de quelques secondes, celui-ci devint un peu triste. "Et si ça devenait l'une de ses conditions ? Un mariage avec elle ?" Grace ne s'y connaissait pas vraiment en alliance et en politique, mais elle se doutait bien que ça lui rapporterait énormément en somme d'argent et en terre. De quoi étoffer son empire en devenir. "Ce n'est pas impossible, n'est-ce pas ? Etant donné que tous ses maris disparaissent mystérieusement les uns après les autres, je suppose qu'il sera bien difficile de marier nos enfants avec les siens. Et tu dois être intéressant sur bien des points pour elle, et il n'y a pas mille et une façons d'agrandir un territoire." Des centaines de sources d'inquiétude découlait de cette simple venue dans l'esprit de Grace et elle ne venait qu'à en révéler une partie à son époux. Elle n'osait pas encore imaginer cette guerre à venir, les conséquences potentielles, et surtout, la possibilité que Celso ne revienne pas. Il fallait faire bonne figure, tant qu'ils étaient présents auprès des autres nobles, en faisant honneur rien que par leur présence. Discuter de pareilles choses au moment du dîner n'était certainement pas le plus opportun. De plus, ça coupait un peu l'appétit alors que ce qui était présenté dans l'assiette semblait être délicieux. Les nuits précédentes avaient déjà été bien courtes avec cette hantise de ne pas tomber à nouveau enceinte, et voilà que la Sforza allait également faire partie de ces cauchemars. Grace n'aimait pas avoir de conversations aussi tendues avec lui -cela faisait un certain temps qu'ils n'en avaient pas eu. Il voulait qu'elle lui fasse confiance alors qu'elle était persuadée qu'il fonçait droit dans un piège. Quelque chose ne tournait pas rond, elle le savait. Le reste du dîner était bien silencieux. Ils quittèrent la salle pour rejoindre leurs appartements respectifs afin de se changer- ou peut-être que Celso avait besoin de s'isoler dans son atelier.
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyMar 17 Jan 2017 - 18:20


☙ from one life to another


Faute d'avoir de nombreux moments pour parler et n'ayant guère envie de teinter toute la soirée à venir avec l'amertume que fait naître la venue d'Ippolita, espérant pouvoir passer un moment plus agréable dans l'intimité de l'atelier ou de nos appartements une fois le banquet terminé, ce n'est qu'avant d'attaquer le repas qu'il me semble opportun de mettre à plat cette délicate situation. Et bien que je respecte les opinions de mon épouse, les encourage et les écoute bien souvent, concernant la Sforza, je ne peux que l'implorer de suivre mes pas sans poser de questions, et de me laisser être pour elle comme un phare dans la nuit pendant que nous naviguons sur des eaux troubles et agitées. Que ma femme apprécie ou non cette alliée par défaut que nous avons m'importe peu tant que son aversion pour la brune ne met pas en péril cette alliance fragile. De la même manière, toute la haine qu'Ippolita m'inspire depuis que je sais qu'elle est à l'origine de mon empoisonnement est dissimulé, mis sous clé dans un coin de mon esprit ; je ne l'oublie pas, je ne le pardonnerai sûrement pas, mais le plus intelligent consiste à laisser la jeune femme conduire la barque jusqu'à ce que le bon moment pour saisir les rames se présente, et pourquoi pas, lui faire enfin payer ses stratégies précédentes. La vraie question dans ce sac de nœuds est de savoir qui a réellement le contrôle de la situation, et qui n'en a que l'illusion. « Je ne fonce pas tête baissée. » j'assure à Grace avec le plus grand sérieux, serein et absolument sûr de moi. Cela n'est que l'impression que je donne. Le brin de vulnérabilité qui permet à la Sfozra de s'accrocher à moi et de penser qu'elle garde un coup d'avance. « Je sais bien des choses. C'est pourquoi tu dois te fier à moi. » J'ai conscience de lui en demander beaucoup. D'accepter d'être dans l'ignorance et de me faire aveuglément confiance pendant que nous sommes entourés de vipères, et tout cela sans paniquer, sans douter. La plus grande foi peut être mise à l'épreuve dans pareil contexte. Bien entendu, la méfiance de Grace lui fait craindre pour sa propre vie. Je peux avoir la mainmise sur bien des événements, mais certainement pas la mort, qu'importe ce que disent les rumeurs à ce sujet. « Ca n'arrivera pas, c'est tout. » je réponds avec la même assurance. Je sais plus que mon épouse de quoi la Sfozra est capable, bien qu'elle l'ai toujours soupçonné. Je ne peux acquiescer à ses théories, bien qu'elle ait raison. Cela ne ferait que lui donner la véritable mesure d'un danger qui l'angoisse déjà en l'état. En revanche, l'hypothèse selon laquelle Ippolita souhaiterait un mariage avec moi met soudainement en perspective bien des événements. Comme si Grace venait de pointer du doigt une pièce manquante. C'était le plan de départ, l'arrivée de la Lady a absolument tout chamboulé pour la Sforza. « J'ai déjà une femme. Rien ni personne ne m'en arrachera, ni ne l'arrachera à moi. » J'embrasse une nouvelle fois la main de la belle blonde, avec l'espoir qu'elle me sourit juste un peu pendant la soirée, puis que nous pourrons parler de sujets plus plaisants plus tard, uniquement tous les deux. Pourtant, après le dîner, nous nous séparons. Comme prévu, une fois changé, une fois les couloirs vides, je me rends dans l'atelier. Une nouvelle pièce qui n'appartient qu'à moi, aménagée deux étages plus haut ; de là, on ne saurait mieux surplomber Naples. Et j'attends Grace ce qui me semble être une éternité, l'oreille tendue au moindre bruit de pas, au moindre grincement de la porte qui ne furent que le fruit de mon imagination. J'ai gratté sur le papier quelques motifs aléatoires de la robe qu'elle portait aujourd'hui, la robe sur laquelle semble s'être posé le voile de la nuit. Finalement, après de longues minutes passées à songer, à penser politique faute de pouvoir m'en empêcher, je me résigne et quitte cette antre. J'ouvre la porte des appartements de Grace pour l'y trouver. « Tu n'es pas venue. » je murmure, déçu. Les traits fermés, fatigués, durs, mon regard triste ne se pose pas sur elle. « Nous parlerons demain. Bonne nuit. » Me passant de réponse, je referme la porte et me rends dans ma propre chambre ; à genoux au pied du lit, je tente de tuer le sentiment de solitude dans la prière, et d'attirer sur nous une protection dont nous aurons bien besoin.
 
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyMer 18 Jan 2017 - 0:07


from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Qui allaient en découle. Elle devait faire confiance en l’inconnu, un brouillard total et sombre. C’était effrayant pour elle, et c’était beaucoup trop demandé. Néanmoins, résignée, elle fit un signe de tête. Celso était aussi certain qu’il ne lui arriverait rien lorsqu’Ippolita arrivera à Naples. Cette femme était dangereuse, Grace ne comptait pas lier une quelconque amitié avec celle qu’elle comparait aisément à une vipère, dont le venin était mortel. Elle avait fait par de son aversion pour elle dans l’une des lettres envoyées à son frère, en Angleterre. A la fin du repas, ils se séparaient, chacun allant dans leurs appartements - à moins que Celso ne préfère aller directement dans son atelier afin de s’y isoler. Jane défit silencieusement le corsage de sa maîtresse avec le plus grand soin. Maria et Luisa rangeaient quant à elles les bijoux qu’elles venaient juste d’enlever. Grace avait l’intention de rejoindre son époux dans son atelier. Mais une pensée lui traversa soudainement l’esprit, comme si elle venait de redescendre sur terre. “Quel jour sommes-nous, déjà ?” demanda-t-elle tout bas à Jane. Les deux autres discutaient et riaient dans leur coin, pendant qu’elles continuaient de tout mettre en ordre. “Le treize mars, votre Majesté.” répondit-elle tout bas. Grace fronça alors les sourcils, toujours aussi pensive. Elle ne voyait pas le temps passer, les journées se suivaient et se ressemblaient tant que l’on perdait certaines notions de temps, parfois. Jane sourit discrètement et lui chuchota. “Cela fait bien des semaines que vous n’avez pas saigné, votre Majesté.” “Tu fais attention à ce genre de détails ?” s’étonne la petite blonde. “Je sais combien c’est important pour vous, à quel point vous y tenez. Mais vous étiez si pensive, ces derniers temps, vous me sembliez ailleurs, perdue. Alors je me suis dit que je pouvais aussi compter de mon côté.” Elle haussa les épaules, comme si cela était parfaitement normal et évident à faire. Grace accordait une certaine liberté d’expression pour ses suivantes, lorsqu’elles se trouvaient dans ses appartements. Elle passait beaucoup de temps avec elle, et aimait se divertir en leur compagnie. Jeux de cartes, promenades, broderie ou lecture, principalement. “Je me disais bien être en retard, mais je ne pensais pas que cela pouvait se compter en semaine.” confia Grace. “Cela fait cinq semaines, nous approchons même de six.” lui assura Jane, alors qu’elle retirait le reste de sa robe. Grace demeura alors bien silencieuse. Cette discussion avait grandement retarda le déshabillage, cela avait prit bien plus de temps que nécessaire. Mais Grace se demandait s’il était sage d’en parler de suite à Celso ou s’il fallait attendre encore un peu. C’était durant ces longues minuts de réflexion que le roi fit son apparition, l’air bien grave, et surtout triste. Il était déçu qu’elle ne se soit pas présentée dans son petit atelier, alors qu’elle comptait véritablement y aller. “Celso, attends…” dit-elle alors d’un air désolé. Mais il fila comme le vent, préférant s’isoler dans ses propres appartements, à attendre que cette tension ne se dissipe. Jane finit de vêtir sa maîtresse de sa robe de chambre. Puis Grace n’attendit pas davantage pour rejoindre son cher et tendre en entrant discrètement dans sa chambre. Elle le regardait d’un air tendre, à le voir prier silencieusement, agenouillé devant son lit. Quelques années plus tôt, elle ne l’aurait jamais imaginé capable d’une telle piété. Elle s’approcha de lui et se mit à ses côtés, dans la même position. “Mon amour…” souffla-t-elle tout bas, ses yeux bleus rivés sur lui. “Quelque chose est en train de se passer.” dit-elle au bout de quelques minutes de silence. Cette phrase pouvait être interprétée de mille et une façons. C’est pourquoi elle prit la main de Celso et la déposa sur son ventre. “Je veux dire… Quelque chose est en train de se passer, juste là.” Un fin et adorable sourire se dessina sur ses lèvres roses. Son pouce caressait le dos de sa main, lui laissant le temps de comprendre ce qu’elle était en train de lui dire. “Je comptais te rejoindre, Celso, je te le promets. J’ai bien pris du temps à me changer parce que Jane m’a fait constater que cela fait bien des semaines que je n’ai plus… saigné. Je me suis bien rendue compte qu’il y avait un retard, mais je ne pensais pas tant. Et je ne savais pas si je devais tout de suite ou s’il fallait attendre encore un peu. J’espère que tu voudras bien me le pardonner.” Elle caressa tendrement sa joue de sa main libre tandis que l’autre guidait la main de son époux en-dessous de sa chemise de nuit, pour qu’il puisse effleurer sa peau directement. “Je porte ton deuxième enfant, mon amour.”
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyMer 18 Jan 2017 - 14:25


☙ from one life to another


Attendre, pourquoi ? La raison pour laquelle Grace n’est pas venue à l'atelier est évidente ; c'est toujours ainsi qu'elle me punit et me fait subtilement comprendre un désaccord ou un mal-être, car elle sait que c'est de cette manière qu'elle m’atteindra le plus et non en m’affrontant de front. Elle ne se montre tout simplement pas et me rappelle si bien, ainsi, la solitude dont je suis la proie si je n'ai pas l'affection de mon épouse. Ce genre de chantage affectif ne m’offusque pas autant qu'il me blesse parfois, comme ce soir. Les hommes ont bien des manières de se faire entendre, comprendre et obéir ; les femmes ripostent avec leurs propres armes, et nous rendent bien souvent plus faibles que nous ne voulons l’admettre par le simple refus de sourire. Cela n’est que plus difficile lorsque l’on aime autant celle qui partage notre vie, cette vie dont tous les choix et les décisions qu'elle est susceptible de désapprouver ne sont faits que pour elle, pour ce nous tant chéri. Si Grace souhaite donc me punir d'accepter d'accueillir la Sforza dans nos murs dans quelques jours, soit. Il n’y a rien de plus à en dire, et je n'attendrai pas que la jeune femme explicite le fond de sa pensée, déjà fort limpide. J'espère trouver un peu de réconfort auprès de ce Dieu trouvé un peu tard -quoi qu'en suis-je encore en recherche, et en attente de preuves de la bonté dont Il m’a souvent privé. J'ai appris à Le craindre plus qu'à Le respecter, et je demande plus souvent sa clémence que son aide. Cela faisait quelques temps que je ne m'étais pas mis à genoux pour Lui d'ailleurs, mais ce soir, j'ai une longue liste de vœux. J'ai besoin de faire protéger ma famille et mes ambitions de l'imprévisibilité d'Ippolita, cela n'est pas une mince besogne en soi même pour un dieu. Je demande aussi, avec autant de ferveur, que Francesco puisse grandir et vieillir sereinement, ainsi qu'un second enfant -et le courage d'aborder cette conversation avec Grace le lendemain. Avoir un unique héritier nous affaiblit, et face aux futurs événements, c'est une situation qui doit prendre fin. Comment, je n’en ai pas la moindre idée. Cela dépend-t-il d'elle ou de moi, je n'en sais rien. Quoi qu'il en soit, un seul garçon n’est pas suffisant pour réunifier et reconquérir tout un pays. Cela demande d'autres fils, et des filles à donner en mariage. Et si Francesco venait à périr à cause de la guerre à venir, d'une maladie, d'un accident ? Alors nos plans seront mis en échec. Il n'est pas d'intérêt à obtenir pareil trône uniquement pour soi. Absorbé par mes murmures, je suis arraché à ces nombreuses prières par le bruit de la porte s'ouvrant sur Grace. Je ne lui accorde pas un regard, encore vexé, et n'espère qu'une brève conversation déplaisante avant qu'elle ne me laisse me mettre au lit. Les journées d'un souverain sont longues, demain n'y fera pas exception. La belle blonde s'installe auprès de moi, et je devine la douceur de ses traits du coin de l'oeil. Je ne m'attendais pas au moindre geste d'affection. Je tourne alors timidement mon visage vers elle, intrigué par cette tendresse dans ses paroles. Sans opposer de résistance, je laisse mon épouse poser ma main sur son ventre, et je crains soudainement que l’animosité de ce cher dieu à mon égard frappe encore une fois, qu'elle m’annonce qu'elle n’enfantera plus jamais. Pourtant elle sourit. Mon coeur est perdu et ma tête ne sait que penser. Il est bien nécessaire que Grace me dise tout haut qu'elle est enfin enceinte à nouveau pour qu'un immense soulagement de fasse ressentir. Le temps de réaliser, je dévisage la jeune femme comme pour m'assurer qu'elle dit bien la vérité -mais pourquoi mentirait-elle ? C'est absurde. Je lâche un rire nerveux, et les épaules libérées d'un poids, je laisse l'émotion envahir mon regard rougi par des larmes de joie. Immédiatement, je saisis ma petite Lady et la serre de toutes mes forces dans mes bras. “C’est une merveilleuse nouvelle.” j'articule d'une voix étouffée dans son cou. “Je suis si soulagé. J’avais si peur que cela n'arrive plus, qu'il y ait un problème, à cause de toi ou à cause de moi et qu'on ne nous permettrait plus jamais d’avoir un enfant.” Pourtant nous faisions tout le nécessaire, et rien en deux ans. Même une fausse-couche aurait été plus rassurante concernant notre fertilité que cette absence pure et simple de tout événement. “Cela semble si idiot maintenant.” j’ajoute avec un rire nerveux. Les enfants demandent du temps, tout simplement. Maintenant il nous faut chérir ce nouvel être et prier pour sa venue au monde. “Peut-être bien qu'il y a un dieu finalement.” je murmure, humant le parfum de mon épouse, les yeux fermés, goûtant à cette émotion merveilleuse, ce soulagement et cette joie incomparables. Je ne desserts mon étreinte que pour embrasser longuement et passionnément Grace. “Je t'aime tant…” je souffle au bord de ses lèvres, souriant tendrement. Je re-glisse ma main sous sa chemise de nuit afin de la poser sur son ventre, et couvre la jeune femme de baisers.
 
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 21 EmptyMer 18 Jan 2017 - 15:18

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Grace était à la fois la force et la faiblesse de Celso. C'était insupportable pour lui de savoir que sa belle était opposée à ses idées, ses intentions, sa manière de penser. Elle parvenait toujours à le lui faire comprendre, ne serait-ce que par un regard. Elle n'avait même pas besoin d'ouvrir la bouche pour lui montrer sa désapprobation. Ca ne faisait pas plaisir à la jeune femme, de se montrer ainsi, mais elle avait des principes et certaines idées bien arrêtées que même lui n'était capable d'effacer. Ces tensions étaient tout de même bien rares dans leur couple, si bien que chaque fois était insupportable. Les voix n'avaient pas besoin de s'élever, les coups n'avaient pas à voler pour créer un profond mal-être en chacun d'eux, n'attendant qu'un pardon ou un baiser. Priver son âme soeur d'affection était certainement la pire chose qui soit, mais c'était un excellent moyen pour Grace de se faire comprendre. Mais là, ce soir, une nouvelle venait totalement changer la donne, et Grace se devait de mettre fin au plus vite à ces hostilités. Dès qu'elle fut dans la même pièce que lui, chacun de ses mots et gestes n'étaient que tendresse. Ce qui déroutait grandement le roi, ne sachant plus où donner de la tête. Grace lui annonça la grande nouvelle, et il fallut de longues minutes pour qu'il réalise que tout était bien vrai, qu'il allait effectivement avoir un nouvel héritier. Rapidement, ses yeux verts s'humidifièrent et rougirent sur le coup de l'émotion et il ne tarda pas à la prendre dans ses bras et la serrer aussi fort qu'il le pouvait. La petite blonde caressait quant à elle ses cheveux, lui laissant autant de temps nécessaire pour qu'il réalise. Il semblait on ne peut plus soulagé. Grace le ressentit et réalisait que cela devenait en fait une pression supplémentaire pour elle. Ce bébé devait venir au monde, quoi qu'il advienne. Cela devenait étrangement une question de vie ou de mort pour elle, elle avait bien trop peur que Celso ne lui en veuille si elle venait à perdre l'enfant. Son visage niché dans son cou, le beau brun se confia à elle, faisant part de son apaisement. "Ca ne peut pas venir de toi. Tu es roi." lui répondit-elle. On ne critiquait jamais la fertilité d'un roi, c'était inconcevable. S'il n'y avait pas d'enfants, on ne pouvait que le reprocher à elle. "C'est uniquement de ma faute. Je me pensais plus fertile que ça, je suis désolée." Sa voix laissait comprendre que ce sujet était la source de ses tourments de ces derniers nuits, les écourtant et l'empêchant de se reposer sereinement. Elle devrait être soulagée, elle aussi, mais c'était pour elle le début d'une période où elle allait devoir redoubler d'effort et d'attention. Celso sera certainement encore plus attentif à sa sécurité maintenant qu'il savait qu'elle portait son deuxième enfant. Elle était tout aussi heureuse que lui, mais cela créait une certaine source d'angoisse décuplée avec l'annonce de la venue de la Sforza. "Est-ce que tu me pardonnes, d'avoir pris autant de temps ?" Le souverain deserrait un peu ses bras et l'embrassa longuement, et amoureusement. Grace avait pris son visage entre ses mains et répondit à son baiser avec tout autant d'ardeur. Il déposa à nouveau sa main à même sur la peau de son ventre, comme pour vouloir sentir la présence de ce nouveau petit être. "J'espère qu'il s'agit d'un garçon." souffla-t-elle tout bas en regardant son ventre. "Je suis certaine que Francesco adorerait avoir un petit frère." Et il était toujours plus intéressant d'avoir un second héritier qu'une héritière. Elle caressait délicatement son visage avec le sien, s'imprégnant de sa tendresse et de sa chaleur. "Dessine-moi." finit-elle par souffler tout bas. "Il n'est pas encore trop tard, et je trouve que c'est finalement une belle soirée pour dessiner, une date à tracer quelque part." Elle souriait avec tendresse, effleurait ses lèvres avec les siennes. "Dessine-moi comme tu l'entends, comme tu en as envie." Grace voulait rattraper cette soirée qui avait assez mal démarré. Elle devait se terminer sur une note au moins tout aussi positive que la nouvelle qui venait d'être annoncée. Ils finirent par se lever, ne détachant pas son regard de l'autre. Grace se mettait sur la pointe des pieds pour passer ses bras au-dessus de ses épaules et l'embrasser une nouvelle fois. Les baisers manquaient toujours, durant ces longues journées, où ils étaient chacun de son côté. "Je t'aime, Celso. Je t'aime de tout mon coeur." lui murmura-t-elle en plongeant son regard dans le sien, avant de l'embrasser à nouveau.
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