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 joamie + from a life to another

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyLun 20 Fév 2017 - 18:37


☙ from one life to another


La crise larmes de Francesco me brise le cœur. Nous soufflons quasiment en cœur, Grace et moi. A mes yeux, rien ne sert d’éluder la réalité ; mourir en couche est une possibilité qui s’applique à toutes les femmes et notre fils doit en avoir conscience sans pour autant se laisser abattre. Néanmoins, je ne pense pas que j’aurais les mots corrects pour calmer la peine de notre fils, je laisse sa mère tenter de le consoler. Il met du temps avant de cesser cette crise de nerfs et d’accepter d’approcher de cette maman dont la perte le terrifie tant. Il en vient même à souhaiter que cette sœur qui lui est promis n’existe pas. Est-ce qu’il la détesterait, la renierait si la chance de Grace venait à tourner le jour fatidique ? Je veux vraiment croire qu’elle survivra cette fois aussi. Ma tante a donné la vie neuf fois avant de périr d’épuisement, et mon épouse est une femme taillée dans la même pierre. De toute manière je ne peux pas me résoudre à penser que cette journée est la dernière que nous partageons. Cela ne se peut pas. Mon instinct me dit le contraire. C’est impuissant que j’écoute Grace apaiser notre petit. Il semble être d’ors et déjà un fervent croyant en Dieu, l’idée de prier pour sa mère le réconforte et il se fait une mission de la protéger de cette manière, puisqu’il s’agit là de tout ce qu’il peut faire. C’est aussi tout ce que je pourrai faire, et étrangement, je sais que je prierai également pour elle tout naturellement. Parce qu’elle y croit, et qu’elle n’aimerait pas que je m’abstienne égoïstement du seul soutien que je pourrai lui apporter. J’aide la jeune femme à se redresser et dépose un baiser sur sa joue. Reniflant encore un peu, Francesco a les yeux bien rougis par les larmes et ressemble enfin à un petit garçon de son âge. Il traine des pieds jusqu’à moi, lève les bras et demande d’une voix timide ; “Papa ?” De cette manière il réclame à être porté. Ses petites jambes sont fatiguées par ces émotions, il n’a plus beaucoup de volonté à marcher. Et ce qu’il veut surtout, c’est de l’affection pour se remettre de cette terreur, autant que possible. “Je suis là, mon garçon.” Je le prends tendrement dans mes bras et le laisse poser mollement sa tête sur mon épaule. Une main sur sa tête, je caresse un instant ses cheveux. Heureusement qu’il ne réalise pas qu’il suffirait d’un mauvais coup du destin pour qu’il se retrouve orphelin dans les prochains mois. Je crois qu’il serait alors impossible à consoler. “Sois fort.” je lui murmure au creux de l’oreille avant de l’embrasser tendrement sur le front. J’adresse un regard désolé à Grace ; la mort est un sujet que nous aurions sûrement tous deux préféré éviter aujourd’hui, de même que de voir pleurer notre fils. D’un pas lent, nous quittons les écuries. Je remercie d’un regard l’écuyer qui nous a guidés, tandis qu’il se sent particulièrement coupable de la scène qui s’est déroulée. Il n’y est pour rien, il est des réalités qui doivent être affrontées, et la mort, aussi triste soit-elle, en fait partie. “Je pense que ta mère et toi êtes fatigués, allons nous reposer un peu.” je propose en cherchant l’approbation dans le regard de Grace. Cette balade doit être éprouvante pour son dos, et je me doute qu’elle ne se plaint pas afin de ne pas écourter ce moment ensemble. Pourtant, il n’y a pas de raison de ne pas profiter d’un temps calme bien mérité tous les trois. Pour cela, nous regagnons les appartements de la jeune femme –Francesco aura envie de se prélasser dans des draps qui ont l’odeur de sa mère à n’en pas douter. Je lui retire ses chaussures ; il est calme, encore sonné. Il s’installe ensuite au milieu du lit, bien calé entre les oreillers. Après m’être délesté de ma veste et de mes souliers, je le rejoins et m’allonge près de lui. Grace fait de même, sur le flanc, de la manière qui lui est la plus confortable. Habitué à avoir une sieste tous les après-midis, Francesco n’a aucun mal à s’endormir, et cela lui fait le plus grand bien. Dans son sommeil, il s’étale, étire ses membres, prend de la place comme s’il était le roi du lit. Grace et moi restons chacun d’un côté. Je passe un long moment à scruter le visage redevenu paisible de notre fils. Notre plus belle réussite. Vif, intelligent, sensible, il fait ma fierté. Ma tête se pose enfin sur l’oreille. Mon regard se pose ensuite sur Grace, follement amoureux et débordant de tendresse. J’adore tant chacun de ses traits. Mon trésor le plus précieux. « Je t’aime. » forment mes lèvres sans faire entendre ma voix afin de ne pas réveiller Francesco. Je somnole à mon tour, non pas de fatigue, mais tout à mon aise ; je nourris mon âme de la présence de ceux que j’aime plus que tout au monde, mon fils, mon âme sœur, notre futur enfant. Ils prodiguent l’énergie et le courage dont j’ai besoin.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyLun 20 Fév 2017 - 19:22

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Le petite Francesco était alors confronté à une réalité bien difficile à assimiler, encore plus à accepter. Comme tout enfant qui aimait sa mère, il ne voulait pas la perdre. Il y avait ce lien indéfectible entre eux, bien que Grace ne pouvait pas passer autant de temps avec lui. Mais la relation entre un fils et sa mère était toujours très particulière. Le cordon ombilical avait peut-être été coupé, mais il y avait ce lien extrêmement fort entre eux, et Francesco ne voulait pas le briser. Pas maintenant. Il aurait voulu que ses parents ne soient pas immortels. Il fallait que Grace en reparler avec lui, de cet accouchement, pour qu'il gère ses émotions et surtout pour qu'il ne déverse pas toute sa colère envers sa petite soeur si les choses venaient à mal tourner. Mais il semblait déjà particulièrement motivé pour prier pour sa mère afin que celle-ci soit épargnée, et que tout se passe bien. Il avait eu besoin de beaucoup de temps pour être apaisé, et une fois que c'était fait, le prince voulait désormais de l'affection venant de son père. Parce que lui, il pouvait encore le porter. Il se blottit alors contre lui, se sentant en sécurité dans ses bras forts, bercés par sa douce voix. Après cela, Celso suggéra de retourner à l'intérieur, afin de profiter tous ensemble d'un moment au calme. Grace acquiesça d'un signe de tête, et d'un léger sourire, à cette proposition. Ils marchèrent alors tranquillement jusqu'aux appartements de la reine. Francesco somnolait déjà dans les bras de son père, il se laissait volontiers se faire allonger au centre du lit de sa mère. On notait ce discret sourire sur son visage angélique, dès qu'il reconnaissait l'odeur de sa mère. Celso ne tarda pas à le rejoindre après avoir enlevé les vêtements superflus. Pendant ce temps, la petite blonde se défit de la majorité de ses bijoux royaux, pour se mettre plus à l'aise. Elle s'allongea à son tour, sur le flan, afin d'avoir dans son champ de vision son époux et son fils. Ils admiraient tous les deux le petit, qui s'était finalement profondément endormi. Toutes ces émotions l'avaient bien épuisé. Elle échangeait ensuite un regard avec Celso. Tout leur amour se transmettait par leurs yeux, mais il se sentait obligé de lui dire tout de même, en mouvant uniquement ses lèvres, qu'il l'aimait. Grace lui sourit avec tendresse, lui faisant comprendre qu'elle ressentait la même chose, avant de laisser tomber sa tête lourde sur l'oreiller. Elle aussi, elle était fatiguée. Dans cet instant de sérénité, avec sa famille, la petite blonde fermait les yeux et finit par s'assoupir. L'une de ses mains était posée sur son fils. C'était de légers mouvements de cheveux qui l'extirpèrent délicatement de sa sieste. Francesco jouait avec l'une de ses mèches de cheveux avec beaucoup d'attention. Il n'avait pas bougé de place, son père non plus. Ils attendaient simplement qu'elle se réveille. Le petit fit un large sourire en voyant les iris bleus de Grace. "Toi aussi, tu as dormi." dit-il tout bas. "Ca demande beaucoup d'énergie, de porter un bébé, j'ai aussi besoin de beaucoup de repos." lui expliqua-t-elle tout bas, avant qu'elle ne vienne embrasser sa tempe. La petite blonde se redressa légèrement ensuite pour pouvoir embrasser longuement Celso, avant de retrouver sa position initiale. "J'aime bien ton lit, maman." glissa-t-il ensuite, l'air malicieux. Grace riait doucement, comprenant bien que son fils adorerait faire quelques siestes dans les appartements de sa mère. "Tu pourras venir quelques fois, si tu le désires. Mais tu dois le demander gentiment à chaque fois, et il faut que je sois d'accord." Il fit un signe de tête, il n'allait certainement pas oublié qu'il en avait désormais le droit. Grace eut alors un léger sursaut. Elle sentait le bébé bouger. Alors, immédiatement elle prit la main de Celso afin de la déposer sur son ventre rond, un sourire ravi aux lèvres. "Quoi ? Que se passe-t-il ?" demanda Francesco, interloqué. "Ta petite soeur me donne des coups de pied. Tu m'en donnais aussi beaucoup, toi, quand tu étais dans mon ventre." lui expliqua-t-elle avec un large sourire. Forcément, il voulait aussi le sentir, alors la jeune femme avait guidé sa main jusqu'à ce qu'un sourire curieux et perplexe étire sa petite bouche. "Je bougeais vraiment comme ça moi ?" Grace acquiesça d'un signe de tête. "Et ton père adorait posé sa main sur mon ventre, et te sentir, savoir que tu était bien là." C'était le genre de beaux moments en famille que chacun se gravait dans un coin de sa mémoire. Pour Celso, afin qu'il puisse en sourire une fois qu'il sera en guerre, pour Grace lorsque son époux lui manquera bien trop, et pour Francesco, qui était un jour de découvertes, cherchant à comprendre tout ce qui pouvait se passer dans ce ventre où il avait un jour été.
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyMar 21 Fév 2017 - 17:04


☙ from one life to another


J’émerge tout doucement, m’étant finalement bien plus profondément endormi que je ne le pensais, pour un court instant. Francesco se réveille à peu près au même moment, s’étire un peu et se frotte les yeux. Avant qu’il ne dise quoi que ce soit, lorsqu’il s’aperçoit que je ne dors plus, je pose un doigt sur ma bouche pour lui faire signe de rester silencieux autant que possible. Grace, elle, se repose toujours. Elle a sur elle le regard affectueux des deux hommes de sa vie. « Regarde qu’elle est belle ta mère quand elle dort. » je souffle tout bas. Elle a l’entière admiration de son petit. « Elle va te manquer ? » Je soupire, toujours fort triste à ce sujet, me blâmant tant d’avoir perdu ces dernières semaines à nous faire la tête. « Tu ne peux pas imaginer… » Peut-être comprendra-t-il quand il sera plus grand, s’il a la chance de tomber amoureux un jour. « Et moi ? » « Toi aussi topolino. Je vous aime tous les deux plus que tout au monde. » je réponds en caressant son crâne blond. « Tu me manqueras aussi. » Ce n’est pas comme si nous passions beaucoup de temps ensemble, Francesco et moi. Mes obligations et des conventions bien ancrées nous maintiennent bien souvent à bonne distance l’un de l’autre pendant des jours. Nous avons tous les deux des impératifs ; être roi d’un côté, et se préparer à l’être de l’autre. Notre lien n’est pas aussi fort qu’il le devrait, mais cela ne m’empêche pas de l’aimer plus que ma propre vie. Je ne sais pas trop ce qu’il en est de lui. Je me demande de quelle manière il me voit, ce qu’il pense de ce père qui le prend si rarement dans ses bras. Il adore sa mère, il n’y a aucun doute là-dessus. Ses yeux brillent dès qu’ils se lèvent vers elle. « Elle ressemble à un ange, tu ne trouves pas ? » Il acquiesce vivement. « J’aime ses cheveux. C’est tout doux. » murmure-t-il en faisant glisser ses petits doigts jusqu’à une mèche blonde de la jeune femme afin de s’occuper avec. Grace ne tarde alors pas à se réveiller à son tour. Je souris face à l’infatigable curiosité de Francesco, titillée par le réflexe qu’a sa mère de prendre ma main pour la déposer sur son ventre lorsqu’elle sent le bébé s’agiter. Quelques petits coups, subtilement perceptibles, qui l’intriguent au plus haut point. Des mouvements que j’aimais tout autant sentir lorsqu’il n’était pas né. « Et te faire savoir que j’étais bien là, moi aussi. » j’ajoute aux explications de Grace. Nous n’allions pas faire connaissance avant des mois, mais il connaissait déjà ma présence, et c’est ce qui lui a permis de se sentir en sécurité dans mes bras lors de ses premières minutes dans le monde. « J’ai faim. » lâche-t-il sans comprendre pourquoi sa manière radicale de changer de sujet me fait rire. « Et si nous allions rendre une visite aux cuisines, et leur demander de nous préparer quelque chose de spécial ? » je propose. Il n’est absolument pas d’usage de voir la famille royale se balader dans ces pièces réservées aux servants, mais ce n’est pas un jour comme les autres, et je sais que les nuages de farine qui flottent dans l’air empli de bonnes odeurs pourraient plaire à un garçon aussi curieux. Mais d’abord, les priorités ; « Avec des fraises ? » « Tout ce que tu veux. » Je l’embrasse sur le front juste avant qu’il ne s’échappe et saute avec enthousiasme hors du lit ; il prend déjà la poignée de la porte et nous regarde nous rhabiller succinctement avec une pointe d’impatience. « Francesco, tu n’oublies rien ? » Mon regard glisse jusqu’à ses petits pieds nus. Rapidement, il remet ses chaussures, mais je me charge de les lacer. Ainsi, nous pouvons nous rendre jusqu’aux grandes cuisines d’où sortent tous les plats qui arrivent sur nos tables, la magie des viandes qui cuisent,  du pain qui gonfle, de la découpe attentive des légumes. Il y fait particulièrement chaud. Les commis, chacun ayant son rôle, fourmillent sans se marcher sur les pieds. Francesco s’approche d’une grande table sur laquelle sont disposés des centaines de petits ronds de pâte blanche enfarinés. « Qu’est-ce que c’est ? » « Des gnocchis, Majesté, pour le banquet de ce soir. » répond la femme qui s’occupe de les préparer, un à un, avec beaucoup de patience. « Je peux goûter la sauce ? » demande-t-il avec d’irrésistibles grands yeux –mais ce n’est pas tant pour cette raison que la cuisinière lui tend la cuillère en bois pour qu’il puisse y tremper le doigt. Un des valets de mon cabinet me trouve ici. Très austère, le visage fermé, il me parle à l’oreille afin d’être entendu dans tout ce brouhaha. « Majesté, des lettres pour vous. » Le moindre courrier peut-être important. Même si je ne souhaite que m’échapper de mes obligations aujourd’hui, je ne peux pas prendre le risque de découvrir une information capitale le jour de mon départ. « Je reviens tout de suite. » je glisse à Grace avant de suivre le valet –en attrapant une pomme au passage.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyMar 21 Fév 2017 - 18:04

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Les regards des deux hommes étaient rivés sur Grace alors qu'elle peinait à émerger. L'enfant qu'elle portait avait alors décidé de se manifester, et la jeune femme tint à le faire sentir au père, comme au futur grand frère. Ce dernier était bien perplexe, mais ça ne l'empêchait pas de s'émerveiller. Elle faisait de son mieux pour le lui expliquer. Cela devait si étrange pour lui, à son âge, de devoir comprendre tout ça. Mais, contre toute attente, Francesco sortit une phrase totalement hors contexte, qui fit bien rire ses deux parents. Le roi avait donc décidé de se rendre directement et d'eux-mêmes aux cuisines pour prendre ce dont ils avaient envie. Le petit avait une grande envie de fraises. Les enfants préféraient toujours manger sucré, il était normal qu'il préfère se nourrir de fruit. Pendant que le beau brun s'occuper des chaussures du petit, Grace prit son temps pour se lever et enfiler les quelques bijoux qu'elle avait retiré. Présentable, il fallait toujours être présentable. Le petit se laissait tenter par bien des choses qui étaient préparés par de nombreux servants. On commençait déjà à préparer le dîner du soir, avec beaucoup de soin et de précaution. Grace gardait un oeil sur son fils, qui découvrait toutes les coulisses de ces saveurs dont il avait roit. Cette journée aurait été parfaite en tout point si Celso n'avait pas été appelé par son devoir en plein milieu. La reine le devina instantanément dès qu'un valet se présenta à lui. Elle savait que cette journée qui était sensé rattraper tout le temps qui avait été perdu touchait à sa fin. Il s'approchait de sa belle pour lui dire qu'il reviendrait bientôt, avant de s'éclipser des cuisines. Grace le regardait partir avec un sourire triste, le coeur serré. Elle laissait ensuite Francesco grignoter un petit peu, juste ce qu'il fallait pour qu'il puisse tenir jusqu'au dîner du soir. Elle prit ensuite sa petite main pour retourner dans les couloirs. "Tu as l'air triste, Maman." dit le petit au bout de quelques minutes de marche dans le château. Grace avait été bien songeuse pendant tout ce temps. "Tu es triste parce que papa va partir ?" Elle lui sourit, un peu tristement. "Il va beaucoup me manquer." souffla-t-elle tout bas. "A moi aussi. Et Papa m'a dit que nous allions beaucoup lui manquer aussi." Ils finirent par retrouver les appartement de Grace. Elle s'installa sur son fauteuil et il voulait venir sur ses genoux pour l'enlacer. "Mais moi je suis là maman, et toi tu es là. Et ma petite soeur aussi." Touchée par ses mots, Grace ne put s'empêcher de laisser échapper une larme, qu'elle essuya rapidement le temps que son fils garde la tête sur son épaule. Ils restaient longuement tous les deux ainsi, dans le plus grand des silences. Jane finit par se manifester pour voir si sa maîtresse n'avait pas besoin de quoi que ce soit. "Peux-tu aller voir où en est sa Majesté ? Dis-lui que nous l'attendons avec impatience." dit-elle. Même si ce n'était que pour quelques minutes supplémentaires en famille. Encore juste un peu, si Dieu voulait bien lui acorder encore un peu de temps avec son mari. La petite Anglaise réapparut quelques minutes plus tard. "Il semble encore très occupé, Lady Grace." dit-elle tout bas, profondément gênée de devoir annoncer cette nouvelle là. La petite blonde s'efforça de sourire, faire comme si ça ne l'atteignait pas tant que ça. "Ce n'est pas grave. Merci, Jane, tu peux nous laisser seuls." La suivante se retira avant de s'être inclinée devant elle. "Maman, tu peux me chanter une chanson ? J'aime bien quand tu chantes." demanda alors Francesco qui s'était redressé pour pouvoir se fasciner devant les iris bleus de sa mère. Sans attendre, la jeune femme chantait une petite comptine, pas bien longue. Si courte pour Francesco qu'il en demandait, encore et encore. Grace finit par lui en apprendre les paroles pour qu'ils puissent la chanter ensemble. Une activité qui les occupa longuement. Grace espérait qu'à la fin de chaque chanson terminée, Celso ferait son apparition, qu'il les rejoindrait pour passer un moment ensemble avant d'aller dîner avec le reste de la cour. "Maman, est-ce que je peux aller jouer avec mes cousins ?" finit par demander le petit. Grace n'allait pas l'en empêcher. Elle fit alors appeler Giulia pour qu'elle vienne récupérer le petit prince, afin qu'il puisse s'amuser avant de devoir bien se tenir à table.
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyMar 21 Fév 2017 - 19:34


☙ from one life to another


Plusieurs lettres. L’une de Sforza qui, passant par Rome pour retourner à Milan, me confirme que la ville est indécemment prenable et qui plus est affaiblie par la transition d’un pape à l’autre. Un bazar, me dit-il, dont nous pouvons tirer profit. Il a prêché pour notre cause auprès du conclave, afin qu’un chef d’Eglise de notre côté soit élu le jour où la fumée blanche s’échappera du Vatican. Il ne reste plus qu’à prier. Si Dieu doit me donner une unique preuve de sa bienveillance envers moi et mes projets, je ne demande qu’à ce qu’il m’offre cette élection. L’autre lettre est signée de la main même de l’Empereur. Bien sûr, il ne fallait pas croire qu’un tel rassemblement à Naples des grandes puissances italiennes n’attirerait pas son attention, notamment le remariage d’Ippolita qui marque une alliance concrète et inédite entre nord et sud du pays. De quoi le faire un peu trembler, et c’est ce que je devine entre les lignes – à moins que cela ne soit que ce que je souhaite lire. La lettre n’a pas été écrite en Italie, mais en Turquie. Là-bas, l’Empereur s’efforce d’étendre son empire, négligeant celui qu’il possède déjà et nous laissant une porte grande ouverte. Son ambassadeur en France m’a également transmis les encouragements voilés du roi ainsi que des remerciements pour l’échange d’informations qui lui permettent aujourd’hui de mettre fin à la courte trêve signée il y a cinq ans entre lui et Charles Quint. Celui-ci doit aujourd’hui batailler sur tous les fronts : pour la conquête, pour la défense, et contre des ennemis de l’intérieur. Lorsqu’on me rapporte qu’il y a néanmoins des perturbations au sein de notre propre royaume vis-à-vis de cette campagne que j’entreprends, je demande que l’un de mes plus proches conseillers soit en charge de Naples en mon absence, et celui-ci sera secondé par Grace qui, malgré son désintérêt pour la politique, saura lui faire profiter de son instinct qui, lui, n’a jamais fait défaut. Les réponses aux lettres dictées et envoyées, la nomination de Guiseppe signée, de même que quelques décrets utiles à la régence du royaume pendant mon absence, je suis enfin libéré de mes prérogatives. C’est en passant par l’extérieur du palais que je reconnais les éclats de voix des enfants. « Francesco ! » Le garçon s’arrête immédiatement et approche de moi. « Où est ta mère ? » « Dans sa chambre. » « Tu l’as laissée seule ? » Un peu de rouge lui monte aux joues. Peut-être qu’il a fait une bêtise, il ne sait pas trop. « Je voulais jouer, elle a dit oui. » Je soupire et m’accroupis pour être à son niveau. « Bien… Tu seras à côté de moi au banquet, ce soir, d’accord ? » Il approuve et retourne auprès de ses cousins. Même pour lui, c’est un honneur de dîner à côté de moi. Ce n’est pas la place des enfants, sauf ce soir. « Tout va bien ? » demande Giulia. Je reconnais sur son visage la même inquiétude pour moi que celui qui passe parfois sur celui de Grace, cette ombre entre les deux sourcils. « Très bien. » j’assure avec un fin sourire, les mains sur ses épaules. Puis je l’attire dans mes bras pour l’étreindre un instant. Elle me manquera aussi. « Merci Giulia. » Elle n’a jamais exprimé de regret d’avoir quitté Florence. Elle prend très à cœur l’éducation et le bien être de Francesco, qui s’est ajouté à sa famille. Sa fidélité et son dévouement pour nous n’a sûrement pas de limites. « Je suis fière de toi. » me souffle-t-elle à l’oreille avec la chaleur dans la voix comme celle d’une sœur. Je la quitte pour retrouver Grace, elle n’a pas quitté ses appartements. J’imagine que le moins longtemps elle se tient debout, le mieux elle se porte. Comme n’importe quelle soirée après avoir fait le plus gros de mon devoir, je m’installe à ses pieds, comme si le sol à cet endroit est le plus confortable qui soit. Je pose ma tête lourde de nombreuses pensés et inquiétudes sur ses genoux et lui confie la tâche d’apaiser cet esprit. « Tu peux… ? » Pas besoin d’en dire plus, les doigts de Grace se faufilent entre mes cheveux, le long de mon crâne jusqu’à ma nuque. Je demeure silencieux un instant, ne sachant pas si la jeune femme souhaite savoir ou non l’objet des lettres qui m’ont arrachée à elle et notre fils quelques heures. « L’Empereur veut me convaincre de cesser. Mais il est trop occupé avec les français et les turcs, il s’éparpille, et le peuple ne veut pas de lui… Il ne pourra rien faire. » Aux yeux de nombreuses personnes, c’est un étranger qui s’est imposé et qui n’apporte rien de plus que lorsqu’il n’était pas là, si ce n’est des guerres. Un égoïste qui pense à son expansion avant son le peuple déjà conquis. Il regagne des cœurs grâce à sa lutte du protestantisme, mais il reste un espagnol trop loin de chez lui. « Tout sera bientôt terminé. »

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyMer 22 Fév 2017 - 0:21

Joanne Prescott a écrit:
from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Grace était un petit peu attristée de voir dans un premier temps son époux devoir s’absenter pour des affaires politiques, puis son fils, qui après ce moment de calme, voulait un peu se défouler avec ses cousins. Elle ne pouvait pas le lui reprocher, il n’était pas en âge de comprendre l’importance de ces moments passés. Mais cela laissait la reine dans un long moment de solitude, seule avec ses pensées. Elle avait congédié ses suivantes pour la journée mais Jane, bien qu’elle passait l’après-midi à la Cour avec son époux, ne pouvait pas s’empêcher de passer de temps en temps voir son amie pour voir si elle avait besoin de quoi que ce soit.Ce n’était qu’un maigre aperçu de la solitude qu’elle allait vivre durant les prochains mois, et cela lui semblait déjà insurmontable. Peut-être était-ce la fatigue qui décuplait ce profond mal-être, qu’après une nuit de repos, elle aurait les idées plus claires et aurait rassembler toutes les forces nécessaires pour porter ses masques habituelles. L’angoisse de séparation était plus que présente, durant ce long moment de silence. Elle soupira plusieurs fois, plongée dans ses pensées, jusqu’à ce que Celso fasse son apparition. C’était une agréable surprise, qu’il n’ait pas perdu le réflexe de venir la voir alors qu’il avait certainement bien d’autres chats à fouetter. Comme d’habitude, il se mit à ses pieds, la tête reposant rapidement sur ses genoux. Il avait toujours aimé se poser ainsi, à la merci de sa femme. Le roi n’avait même pas eu besoin de formuler entièrement sa question que Grace glissait délicatement ses doigts dans ses cheveux, les caressant avec tendresse. Un massage qui l’apaisait quasi spontanément. Elle sentait dans ces moments là sa tête devenir bien plus lourde. Ses muscles se détendaient et il se laissait aller. Grace l’observait avec tendresse, affectueuse, et très amoureuse. Elle n’avait pas envie de le voir partir, ni de le savoir si loin d’elle des mois durant. Tout aurait été parfait s’il n’avait pas commencé à parler de politique. Elle n’aurait pas voulu savoir le contenu de ces lettres, mais il semblait qu’il avait besoin d’en parler. Forcément, un tel mouvement ne passait pas inaperçu et Charles Quint tentait de dissuader son rival. La jeune femme prit un certain temps pour répondre. “Même si tout te semble d’une facilité presque déconcertante, reste sur garde.” Il le lui avait dit dès le début: il fallait se méfier de tout le monde. Et c’était encore le cas, encore plus qu’avant, maintenant qu’il s’était bel et bien englué dans cette mascarade politique, pour cette conquête de gloire et de pouvoir - qui lui revenait de droit. “Et même si c’est bientôt, ça restera l’affaire de plusieurs mois. Nous n’avons jamais été séparé si longtemps auparavant.” Parce qu’ils n’en étaient pas capables. Ils étaient indissociables. “Mais que dirait-on, si l’on voyait une femme près d’un champ de bataille ?” demanda-t-elle avec un doux rire. “Le temps me semblera terriblement long. Je ne pourrai pas me divertir comme je peux l’entendre, je ne pourrai même pas me réjouir que mon mari viendrait me voir dans la soirée.” Elle continuait de masser sa nuque, parfois même sa mâchoire. Ou bien elle mêlait ses doigts dans ses mèches de cheveux brunes sans jamais s’en lasser. Elle faisait cela depuis des années et elle avait toujours autant d’amour à lui donner. “Tu emmèneras bien mon chapelet avec toi, n’est-ce pas ? Qu’un peu de moi puisse t’accompagner où que tu sois.” Il n’était pas un fervent croyant, mais cet objet était avant tout pour lui un bien appartenant à la femme qu’il aimait plus que tout autre chose au monde, un objet pour lequel elle avait beaucoup d’attachement. “A défaut de pouvoir t’accompagner. Et bien que tu ne crois pas en Dieu, je prierai tout le temps pour toi. Il n’y a que ça, que je peux faire pour toi.” Et ce n’était vraiment pas suffisant à ses yeux, Grace aurait tellement voulu pouvoir faire plus. “Je n’ai même pas envie de me rendre à ce banque, je voudrais passer les heures qui nous restent rien qu’avec toi. Bien que ce ne sera pas suffisant à rattraper tout le temps perdu.” L’idée de le voir partir lui brisait déjà le coeur. Jane permit de toquer discrètement à la porte quelques temps plus tard, pour signaler que le couple royal était attendu par la Cour pour le banquet préparé avec grand soin. Grace acquiesça d’un signe de tête et sa suivante les laissa à nouveau seuls. Elle ne trouvait pas de réel enthousiasme à se lever, mais il fallait bien qu’elle le fasse. C’était main dans la main qu’ils allèrent en direction de la grande salle, où leur trône les attendait. Un dernier festin avant le grand départ.
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyMer 22 Fév 2017 - 16:30


☙ from one life to another


Comme pour Bologne, j’aimerais pouvoir être accompagné par mon épouse. Ce n’est peut-être pas sain d’être aussi indissociables, je ne doute pas que l’on puisse rire d’un roi qui ne peut pas se passer de sa reine, mais je n’en ai cure ; comme on dit, derrière chaque grand homme il y a une femme, et sans la mienne, je ne me sens plus si grand que ça. Mais Grace ne peut pas venir cette fois. Lorsqu’elle évoque elle-même le regard des autres sur cette possibilité d’avoir une femme près des champs de bataille, je lâche un soupir amusé, un rire bouche fermée. “Ce n'est pas une place pour toi.” Je pense que nous sommes d’accord sur ce point. Non seulement parce qu’elle est une femme, mais surtout une femme enceinte, fatiguée, sensible, qui n’a guère besoin d’assister à des guerres en ce moment plus que de se reposer et se dédier à son rôle de mère. Malheureusement, cette fois, pas de parade possible pour rester soudés l’un à l’autre, aucun moyen de faire autrement que de se séparer pour la plus longue durée que nous ayons connue jusqu’à présent. Nous ne pourrons pas nous consoler l’un avec l’autre, reprendre des forces à l’aide de toute l’affection que l’être aimé a à donner. Des mois de solitude à venir qui nous rendent bien moroses. Je n’aurai, en souvenir de Grace, que le chapelet bleu que je lui ai subtilisé à Londres et que je garde toujours dans une poche ou autour de mon cou, sous les couches d’habits. Un bien précieux à la valeur sentimentale bien plus que religieuse. “Il ne me quitte pas depuis quatre ans, il ne me quittera jamais.” je lui assure. Cela ne sera pas un appel à la protection de dieu pour ma part, seulement un bout de présence de mon épouse, et sa guidance à elle. Elle priera pour moi, que je crois ou non à la bienveillance de son dieu. “J’espère que cela fonctionnera…” je soupire, prêt à accepter tout le soutien qui m’est offert, et si ce cher dieu se décide à enfin se mettre de mon côté, alors ma victoire ne ferait plus de doute. A cet instant, je n’ai envie de me rendre au banquet également, malgré la promesse de délicieux gnocchis. Je pourrais rester ici bien longtemps, et attendre là le lendemain matin, assis aux pieds de Grace et bercé par ses caresses dans mes cheveux. “Je dois dire au revoir au reste de la Cour. Mais nous serons tous les deux après.” Il y a des chances qu’une fois dans la grande salle, nous laissions un instant notre morosité de côté pour profiter des festivités. Cela ne sera pas si mal. Jane nous appelle pour rejoindre la Cour. Les membres engourdis, je me lève et offre ma main à Grace pour la tirer de son fauteuil. Difficile de briser notre bulle. Mais traînons un peu des pieds dans les couloirs du palais. Comme prévu, Francesco s’est installé à la place à côté de la mienne, très fier d’avoir cet honneur –et habillé pour l’occasion par Giulia qui tient toujours à faire les choses bien, elle-même a sorti quelque uns de ses plus beaux vêtements. Avant de nous asseoir et de débuter, je devine l’attente d’un discours avant le départ. Voilà qu’un peu de nervosité me gagne ; mes mots ne doivent pas sonner comme des adieux. Derrière une expression stoïque, ma propre peur me noue la gorge. Je finis, après un long silence très solennel, par lever mon verre avec un léger sourire ; « Nous chasserons l’Etranger ! A une Italie unie ! » Tous trinquent à cela avec enthousiasme. Pendant que les coupes se vident, mon regard glisse sur l’assemblée ; pas de scène, pas de perturbation, pas de protestation. Satisfait, je bois à mon tour et prend place. Les tables se garnissent de plats et Francesco fait part de son intention de tous les goûter. L’une de mes mains retrouve celle de Grace et la serre. Nous échangeons un regard. « Fais quelque chose pour moi quand je serai parti. » dis-je tout bas. « Ne reste pas seule. Je sais que tu te renfermes facilement sur toi-même, mais je ne pense pas que ce soit une bonne chose quand je ne suis pas là pour te tirer hors de la forteresse de solitude le soir. Mêle toi encore plus à la Cour, participe à chaque banquet, montre toi. Laisse même te faire des avances et espérer ceux qui le veulent que je ne reviendrai pas et qu'ils pourront avoir ta main, nous les narguerons après.” Je jette un coup d’œil malicieux à la Cour puis à Grace. Délicatement j’embrasse le dos de sa main. “Tu nous représente en mon absence, alors sois là pour nous deux. Et trouve du temps pour ne pas t'inquiéter.” Parce ce que cela risque de beaucoup l’occuper, ça et les affaires d’Etat dont elle devra bien se mêler. Je l’embrasse à nouveau sur la joue. “Promets-moi de ne pas te fermer au monde.”

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyMer 22 Fév 2017 - 19:11

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Celso ne pouvait plus se passer du chapelet qu'il avait piqué à sa bien-aimée après l'une de leur première nuit d'amour. Depuis, le bijou ne le quittait plus, il le gardait constamment auprès de lui et il n'allait certainement pas s'en passer à un moment aussi décisif dans sa vie. Il fallait qu'elle soit un petit peu avec elle pour ce moment là, malgré la distance qui leur était imposée, et il leur était impossible de pouvoir contourner les règles pour se rapprocher à nouveau. L'un comme l'autre devra se montrer patient pour pouvoir à nouveau embrasser l'être aimé. Il acceptait les prières que lui promettaient Grace, bien qu'il ne croyait plus en Dieu, ni peut-être même à n'importe quelle forme de religion. Ni lui, ni elle n'était particulièrement enthousiaste de rejoinre la Cour pour le banquet. Mais comme Celso le disait, le roi devait dire au revoir à ses sujets avant de devoir s'absenter pour de très longues semaines. C'était d'un pas particulièrement lent qu'ils rejoignirent la grande salle. Une fois installé, les nobles attendaient quelques mots venant de leur roi. Quelques mots qui furent appréciés et arrosés de vin dès qu'ils furent prononcés. Personne ne semblait contre cette conquête, bien au contraire. Grace avait également trinqué, avec son sourire de façade qui bernait tout le monde, sauf son propre époux, peut-être. Silencieuse, la jeune femme mangeait avec un certain appétit. Celso la fit sortir de ses pensées en prenant délicatement sa main et pour la serrer avec tendresse. Elle leva alors ses yeux en sa direction. Et voilà que son roi lui demandait quelque chose qui lui semblait être insurmontable. Etre là auprès de sa Cour. Déjà qu'on ne lui laissait pas vraiment le choix de se mêler aux affaires politiques, voilà qu'il lui demandait d'être là, et même de laisser certains hommes l'approcher, la flatter dans l'espoir de la conquérir comme Celso avait pu le faire. La petite blonde n'avait pas la moindre envie de faire tout cela. Mais était-elle vraiment en mesure ou en droit de le lui refuser ? Durant une seconde, elle lui suppliait presque du regard de ne pas lui demander tout ça."C'est beaucoup demandé, surtout pour une femme enceinte." dit-elle avec un sourire presque triste. Des journées bien chargées s'annonçaient pour elle alors qu'elle était dans la deuxième partie de sa grossesse, et pas des moindres. Elle était déjà épuisée sans faire trop d'effort, elle appréhendait grandement les jours à venir si son époux demandait à ce qu'elles soient si chargées pour elle. "J'aimerais tant pouvoir te le promettre, mais je ne sais pas si je serai capable de m'y tenir." lui avoua-t-elle. Grace ne voudrait certainement pas le décevoir, mais il fallait qu'il soit réaliste. Malgré l'histoire qui traînait derrière, datant du jour où sa grossesse avait été annoncée, la jeune femme était particulièrement appréciée, de par sa simplicité et sa grande piété. Bien qu'elle était étrangère et originaire d'un pays ou le roi reniait l'Eglise catholique et son dirigeant, elle était aimée, ici. "Je veux bien essayer, mais je n'ai pas envie de faire une promesse que je ne suis même pas sûre d'être capable de la tenir. Et je ne voudrais pas te décevoir, je m'en voudrais énormément." dit-elle tout bas. Grace portait une main sur sa joue pour la caresser. "Tout me semblera si fade sans toi. Les banquets, l'ambiance, tout... Je pense que même ceux qui tenteront s'approcher de moi - d'ailleurs, je ne sais pas d'où tu viens cette idée, nous ne sommes pas sensés approcher une reine, n'est-ce pas ? Encore moins si elle est enceinte. -, m'ennuieront à mourir. Beaucoup m'ennuyaient déjà avant que je ne te rencontre, alors maintenant..." Ses traits par se radoucir et par oublier cette peine l'espace d'un instant. "Et je m'inquièterai toujours pour toi. Je ne serai que soulagée lorsque je pourrai à nouveau te prendre dans mes bras, lorsque tu pourras porter ton deuxième enfant." Elle redoutait tant le lendemain, les semaines qui allaient suivre. Elle se laissait bouffer par ses mauvais pressentiments et l'inquiétude qu'elle avait pour son époux. C'était le moment qu'il attendait depuis bien longtemps, et il arrivait, enfin. Grace resongeait à la promesse qu'il lui avait demandé de faire. "Je veux bien te promettre de faire de mon mieux pour répondre à toutes tes demandes." Cela lui semblait être un bon compromis, à moins que ce ne soit pas suffisant pour lui. Le dîner se poursuivait dans une certaine bonne humeur si bien que Grace avait l'impression d'avoir une certaine amertume. Elle avait hâte que le banquet touche à sa fin, elle avait besoin de s'isoler à nouveau, d'être au calme. Elle devait tout de même faire preuve de patience, Celso ne pouvait décemment pas négliger son dernier banquet avant de devoir partir sur le front. Grace souriait, regardait les autres danser, mais ce n'était qu'une façade, elle n'attendait que le moment où elle pourrait être à nouveau seule avec lui. Le banquet touchait à sa fin, il était bien plus tard que Grace ne l'était restée du temps de ses grossesses. Elle devenait moins tolérante au bruit durant ces neuf mois, elle avait hâte d'être à nouveau au calme.
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyMer 22 Fév 2017 - 22:09


☙ from one life to another


L’inquiétude et la fatigue ne mettent visiblement pas Grace de saisir des conseils prononcés dans son intérêt, ni une pointe d’humour. Mon espoir de la faire sourire et de la rassurer tombe à l’eau. Le cœur serré, je dois me contenter de l’entendre m’avouer qu’elle n’est pas certaine de pouvoir répondre à mes demandes dans sa condition. Des demandes qui n’avaient rien d’obligations. Tout ce que je souhaite, c’est que mon épouse ne passe pas les prochains mois à n’être que triste et seule. Est-ce tant demander ? Qu’importe, je ne serai pas là pour l’empêcher de passer des journées entières enfermées dans ses appartements, ni pour la réprimander si elle refuse de se montrer à un banquet. La jeune femme sera libre de cette pression-là. A vrai dire, si elle décide de ne pas s’impliquer dans les affaires politiques du royaume sous couvert de sa grossesse, je ne pourrai rien y faire. Au final, ma bonne intention se retourne contre moi, et je me vois quitter Naples inquiet pour ce qu’il adviendra de la ville et de notre domaine pendant que je ne serai pas là. Je souffle. Elle fera de son mieux, je n’en doute pas. Grace ne voudrait pas me décevoir, défaire ce que nous avons construit ici et ne pas se montrer à la hauteur de la confiance que je lui accorde. Je veux croire que je peux compter sur elle pour endosser les responsabilités de Naples. Ou au moins pour comprendre, plus tard, lorsqu’elle trouvera un peu de temps pour ne pas s’inquiéter, que je n’ai fait que vouloir son bien, non pas la couvrir d’obligations, et que j’ai maladroitement tenté de la faire sourire ce soir. « D’accord. » je souffle. Grace fera de son mieux. « Giuseppe sera également mon représentant en mon absence, tu pourras t’appuyer sur lui si tu en as besoin. » j’ajoute dans l’espoir que cela la rassure un peu et que l’intention ne manque pas complètement sa cible cette fois. Nous reprenons le repas. Francesco est un fan incontesté des gnocchis. Il demanderait à être resservi encore une fois si cela ne signifiait pas que son petit ventre exploserait. Je ne vais pas danser cette fois. J'aimerais, certes, mais les dernières rumeurs sont trop récentes pour que je me risque à quitter ma place auprès de Grace. Et puis, je ne me vois pas la laisser sur place ce soir. Je ne m'accorde un moment de solitude qu'après le banquet, après avoir souhaité une bonne nuit à mon fils, lorsque je me rends dans mes appartements pour me défaire de mes habits et rester en chemise de nuit. Le feu est déjà prêt dans la cheminée. À croire que je préfère le sol que les sièges ; je m'installe par terre face à l’âtre pour observer la danse des flammes pendant je ne sais combien de temps. Jusqu'à ce que l'on frappe à la porte. Ayant congédié tout le monde pour être seul, je me lève moi-même pour ouvrir et découvre Andrea sur le palier. « Qu’y a-t-il ? » je demande, jetant un coup d'œil inquiet dans le couloir afin de vérifier qu'aucun regard curieux ne se porte sur ce qui peut ressembler à des amants mariés pour la façade et se disant adieu. « J’aimerais vous donner ceci. » dit-il en sortant de derrière son dos un épais paquet de feuilles que je devine être tout son travail depuis son arrivée à Naples, des mois d'écriture qu'il souhaite me confier et faire lire. Je m'en saisis non sans un grand embarras. « Andrea, je ne pars pas en visite diplomatique demain, allez savoir dans quel état tout ceci finira. Je ne veux pas abîmer vos écrits ou prendre le risque de les perdre. » Je ne me le pardonnerais pas, je sais à quel point une oeuvre compte dans le coeur de son créateur. « Ce n’est rien, c’est une copie. Je vous ai tout recopié. » J’adresse à mon double un regard rempli de gratitude. Cela lui a sûrement demandé des jours. « Je… Merci. » Un étrange silence demeure. Faut-il dire au revoir, adieu, se souhaiter bonne chance ? Une étreinte ne nous mettrait qu'un peu plus mal à l'aise. « J’aurais aimé venir avec vous. » dit Andrea tout bas, comme si son épouse pouvait se trouver n'importe où, l'entendre et s'en vexer. Je souris, encore reconnaissant de son soutien. J'aurais aussi aimé qu'il vienne, à vrai dire. Avoir un ami avec moi. Mais un jeune marié a d'autres priorités avant de vivre sa première bataille, s'il doit en vivre une un jour. « Prenez soin de Jane. » dis-je avant de refermer la porte, assez doucement pour que cela ressemble à un bonsoir tacite. Je dépose les manuscrits sur une petite table de la chambre et retourne à ma place auprès du feu, attendant que Grace me rejoigne lorsqu'elle sera prête.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyMer 22 Fév 2017 - 23:22

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Celso ne cherchait qu'à donner des conseils glissés dans ses phrases pour Grace puisse profiter un minimum de ce temps où elle ne sera plus vraiment une épouse, mais avant tout une reine. Il ne voulait que lui donner des pistes, et la jeune femme avait interprété ses dires comme un étant un devoir, une série d'obligations, alors que ce n'était pas vraiment son intention. Les quiproquos étaient bien peu fréquents dans leur couple, mais ô combien déroutant. Elle avait bien vu que la réponse qu'elle avait donné ne lui convenait pas, que ce n'était pas ce qu'il voulait entendre. Elle baissa les yeux, admettant que cette soirée était alors devenue en demi-teinte à cause d'une mauvaise compréhension. Même la réponse de Celso sonnait faux, elle avait bien qu'elle l'avait déçue. Il lui assura que son conseiller le plus fidèle sera présent et qu'elle pourra se fier à lui pour certaines décisions politiques. Domaine dans lequel elle n'avait aucune expérience, mais Giuseppe sera alors là pour l'aiguiller dans le besoin. C'était quelque chose qui la rassurait énormément et qui rendait le lendemain. Elle embrassa délicatement. "Je ferai tout mon possible pour que tu sois fière de moi, je te le promets." dit-elle finalement, se sentant bien plus légère qu'au début de cette conversation. Par la suite, Celso ne s'était pas levé une fois pour aller danser. Il voulait certainement protéger son image et surtout ne pas laisser son épouse seule. Francesco mangeait avec énormément d'appétit, de son côté. A la fin du repas, Celso et Grace allaient chacun de leur côté dans leurs appartements afin de mettre les vêtements pour la nuit. La jeune femme était à nouveau silencieuse, l'estomac noué, et le regard perdu. Jane brossa longuement ses longs cheveux blonds avant d'en faire une simple tresse. Il n'y avait pas vraiment d'échange, les suivantes comprenaient et respectaient ce moment. Elles ne voudraient certainement jamais vivre pareil sensation, que de savoir que son époux partirait des mois durant le lendemain, au petit matin. Une fois qu'elles avaient fini, elles laissèrent donc Grace seule avec ses pensées. Elle avait l'impression que son coeur était oppressé dans sa poitrine. La jeune femme restait un petit moment seule, à boire quelques gorgées d'eau de temps en temps. Enfin, elle se décida à rejoindre son âme-soeur dans ses appartements. Il se trouvait par terre, tout près du feu, ne semblant pas se lasser de regarder les flemmes danser. Grace se fit particulièrement discrète, dans la mesure du possible. Elle s'approcha de lui et restait derrière lui. Ainsi, elle pouvait glisser la main dans ses cheveux et les caresser avec tendresse. Au bout de quelques minutes, elle finit par s'asseoir à côté de lui et elle déposa un baiser sur le long de sa mâchoire. "J'ai toujours aimé ton audace. Qui s'approchait même de l'insolence, parfois. Mais depuis le début, tu as cette liberté d'esprit que j'ai très rapidement aimé. Tu es si différente des autres." dit-elle tout bas, songeuse en le regardant avec une certaine admiration. "Après que nous ayons couché ensemble pour la première fois, ton annonce était bien la dernière chose à laquelle je m'attendais. Tout ce prestige qui coule dans ton sang, en plus de tes talents d'artistes. Tu es parti de si peu de choses, et nous voilà. Tu es roi, tu as ton héritier, tu es sur le point de récupérer ce qui te revient de droit et de sang. Cela semble presque irréel, lorsque l'on y pense, tu ne trouves pas ?" Elle sourit légèrement. Impossible d'oublier ce qu'il se passait le lendemain. "A quoi aurait ressemblé ma vie, si tu n'avais pas été là, ce soir-là ? Ou si je n'avais pas eu envie de me rendre à ce banquet là ? J'aurai su qu'un homme parti de rien avait conquis l'Italie par son simple nom et par le fruit de son dur labeur. Le destin ne se joue qu'à quelques détails, n'est-ce pas ?" Elle rit doucement. Elle posa ensuite sa tête sur l'épaule. "Je n'aurai jamais pensé pouvoir tomber amoureuse, dans ma vie, ce n'est pas le genre de choses que l'on peut se permettre en étant noble. Et voilà que je n'arrive pas à me dire que je vais passer tout ce temps sans toi alors que nous étions jusqu'ici indissociables, nous trouvions toujours le moyen de nous retrouver, qu'importe la distance ou les conditions. Il me tarde déjà de te retrouver à Rome, que tu puisses prendre ton enfant dans les bras, et que nous nous disions qu'il serait indispensable d'en avoir un troisième. Il me tarde d'être la nuit de nos retrouvailles." C'était peut-être le point négatif d'une grossesse, de ne as pouvoir jouir de ce genre de plaisir pendant plusieurs mois. "Je suis fière de toi, Celso. De tout ce que tu as su accomplir, de ce que tu es devenu, je n'aurais jamais pu espérer mieux, pour toi."
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyJeu 23 Fév 2017 - 0:19


☙ from one life to another


J’entends la porte s'ouvrir doucement, je devine les petits pieds de Grace se poser délicatement sur le sol et avancer jusqu'à moi, puis je devine sa présence, dans mon dos, un peu avant que ses doigts se glissent dans mes cheveux et me fassent pousser un soupir d'aise. Ma tête bascule légèrement en arrière sous le poids de mon crâne plus lourd, détendu. Les yeux fermés, je suis attentif à la caresse de la chaleur des flammes sur mes joues et mon cou. Toutes ces petits sensations qui composent ce chez moi qui va cruellement me manquer. Grace me laisse l'esprit engourdi par ses massages lorsqu’elle s'assoit à côté de moi, par terre également, malgré sa condition. Ce n’est sûrement pas ce qu'il y a de plus confortable, mais j'avoue que je n'ai aucune envie de bouger. J'aime pouvoir tourner légèrement mon visage pour effleurer les cheveux blonds de la jeune femme du bout du nez et humer leur parfum, les deviner me chatouiller la joue. Nous observons tous deux le feu, profitant à notre manière de ce moment. Grace prend la parole, et sa voix me semble être le plus merveilleux son qui puisse exister, un chant d'ange juste murmuré. Arriver si près du but pousse à mettre en perspective tout ce qui a été accompli pour parvenir à ce point décisif. Je souris en coin d'un rictus nostalgique à ses paroles, la manière dont elle évoque notre rencontre, Londres, notre première nuit ensemble. Irréel, c'est le mot. Cela me remplit de doutes. Quinze ans à courir après ce trône et m'en voilà si proche. Je me demande à quel moment je me réveillerai dans une de mes anciennes chambres d'artiste, à côté de celle des valets et des servantes qui se lèvent à l'aube pour préparer la demeure avant le lever des maîtres. Leur ballet parfaitement orchestré me réveillait toujours à la même heure, et j'aidais toujours le chef de famille à s'habiller, ou le souverain lorsque je résidais dans une Cour. Plus loin encore dans le passé, je revois Clarisse me débouter pour cet aristocrate qui, lui, a un nom. J'étais amoureux, et ce jour-là la Médicis m'avait brisé le coeur. Néanmoins pareille amourette n’a rien à voir avec ce que je vis avec Grace. Silencieux, je comprends que la jeune femme souhaite m'encourager, me rassurer en m'apportant tout son soutien. Elle a toujours su le faire. Cela fonctionne à chaque fois. “Merci, mon amour.” je souffle avant de l'embrasser sur le front. Toutes ses paroles me touchent au plus haut point. Mon regard reste rivé sur les flammes. Je souffle, non de lassitude, mais peut-être de nervosité. Qui ne le serait pas ? “J'ai toujours rêvé de tout ceci, et j'ai toujours su que… j'y arriverai. Que je ferais absolument tout pour y arriver. Ceci, le palais, la couronne, le royaume… Cela a toujours été fait pour être ma vie, c'était mon destin. Il ne pouvait pas en être autrement.” C'était en moi, au plus profond de mon être. Mon destin qui m'appelait depuis toujours, le sang bouillant en moi. Une partie de moi a toujours eu besoin d'une couronne sur la tête pour se sentir complète. L’autre n’avait besoin que de passion. “Mais toi tu es au delà de tous les rêves que j'ai pu faire.” j'ajoute en redressant délicatement le visage de mon épouse. “Je t'aime tant…” Ma main caresse son joli visage, mon regard s'ancre dans le sien et se noie dans cet océan bleu inlassablement. “T’avoir toi, et Francesco, et notre future Lucia… remet tout en question. Avec vous j'ai tellement plus que ce que je pouvais espérer. Est-ce que j'ai vraiment besoin d'être roi d'Italie pour être heureux ?” Même si je veux croire que oui, qu'il aurait été possible que je me contente de moins, malheureusement Grace et moi connaissons la réponse. Ce n’est pas tant le pouvoir qui m'obsède que cette injustice d'être privé de ce qui m'appartient. J'aurais vieilli bourré de rancoeur si je n'étais pas allé jusqu'au bout. “J'irai, mais ce n’est plus ma quête depuis longtemps. Je le fais pour vous, pour la promesse que je t'ai faite, et pour le peuple. Tu les as vus fêter cette future libération. Je ne peux pas tous vous décevoir.” Ni elle, ni nos enfants, ni ce royaume, ni tous ceux qui sont morts au fil des années mais croyaient en moi. Lucrecia qui m’a protégé, les Médicis qui me souhaitaient d'accomplir ce destin, Giulia qui n’a jamais cessé de me soutenir, et même ces quelques femmes qui ne savaient pas tout mais m’aidaient aveuglément à avancer. J'ai tous ces regards braqués sur moi et leurs espoirs pesant sur les épaules. “Mais je sais qu'en partant demain… Soit j'entre dans l’Histoire, soit j'en serai effacé.” Je ne mentirais pas : j'ai peur de la mort. Je suis terrifié par la mort. Assez pour avoir la volonté en moi de battre le poison. Je ne sais pas ce qu'il adviendra de moi si je péris. Je ne crois plus en dieu, ni à son paradis, en revanche l'enfer me hante, de même que le néant. Peut-être qu'il vaut mieux croire en une nouvelle chance, une nouvelle vie après celle-ci. “Tu crois qu'on parle de moi en Angleterre ? Tu crois qu'on se souvient de moi, de nous ?” je demande en reportant mon attention sur les flammes, espérant détourner celle de Grace de l'émotion qui embue mon regard. Mes lèvres se pincent. Mon coeur est si serré. Une légère nausée me guette. Je respire profondément mais ce n’est pas assez pour apaiser la crainte. “Peux-tu… peux-tu m'aider à prier ce soir ?” je demande finalement à Grace, timidement. Je n’y crois plus, mais j'en ressens le besoin. Un réflexe tant ancré que je n'ai plus besoin d'adresser ces prières à qui que ce soit pour que le soulagement fonctionne. Je dois simplement confier mon angoisse à quelqu'un, au néant, voire à Grace elle-même que j'ai toujours plus estimé de son dieu. Mon petit ange. Ce poids sur mon torse semble m'empêcher de respirer, elle seule peut m'aider à me sentir mieux.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyJeu 23 Fév 2017 - 1:11

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Celso avait toujours eu parfaitement conscience de tout ce qui lui revenait de droit. Il pensait que c'était ce qu'il y a de plus juste à faire, que de prendre ce qui lui avait toujours appartenu. Les motivations s'étaient certainement gonflées par la rencontre avec Grace, cet événement inattendu qui l'avait chamboulé. Il ne s'attendait pas à retomber amoureux, avec une telle intensité, au point de l'épouser, de procréer avec elle. S'il fallait choisir une divinité en laquelle il croyait, c'était bien elle. Une dévotion sans mesure, même durant les tensions et l'éloignement, il se mourrait à chaque heure passée sans la voir, ou lorsqu'il ressentait tant de rancoeur pour elle. Il était si certain d'arriver à son but, rien que pour elle et pour le fruit de leur amour. Il reconnaissait que cette rencontre et tout ce qui en avait découlé avait chamboulé ses plans. Mais il n'aurait jamais pu se contenter de tout cela, bien que c'était bien plus que ce qu'il n'aurait pu imaginer, mais il voulait récupérer ce qui était à lui. "Je t'aime aussi, mon amour." lui répondit-elle dans un murmure, alors qu'elle se laissait subjuguer par ces iris verts qu'elle aimait tant. "Pourquoi te poses-tu cette question alors que nous en connaissons déjà tous les deux la réponse ?" lui répondit-elle avec un sourire tendre, tout en passant le bout de ses doigts sur sa joue. Il en avait besoin, de ce trône. Cela faisait partie de lui, de son existence, c'était écrit. Mais il préférait se dire qu'il l'obtiendrait de toute façon, parce qu'il savait où mènerait la deuxième et unique issue possible. Grace se serait largement contentée d'être princesse, et être restée à Tricarico. Mais son amour pour Celso la poussait à l'encourager dans ce qu'il désirait faire, c'était son rôle. Lui aussi, le savait, mais il se montrait toujours grandement reconnaissant envers elle, du fait qu'elle continue à le soutenir continuellement dans ce projet qui paraissait parfois totalement fou. "Quoi qu'il advienne, je ne serai pas déçue, Celso." lui dit-elle en plantant à son tour son regard dans le sien. "Je suis déjà tellement fière de voir jusqu'où tu as su aller, de tout ce que tu fais. Je suis tellement fière d'être ta femme, de porter tes enfants. Garde ça en tête, je serai toujours fière de toi. Toujours. Même lorsque notre couple allait au plus mal, il n'y avait pas un seul instant où j'ai douté de toi." C'était ainsi, le véritable amour. Toujours à encourager, à être fier de son prochain, qu'importe les circonstances et les aléas de leur vie. Celso était terrorisé de mourir. Enfin, il verbalisait cette possibilité, après toutes ces années. "Rappelle-toi juste, que quoi qu'il se passe, nous devons juste nous attendre. Où que nous soyons, je sais que nous parviendrons à nous retrouver. Que ce soit à Rome, ou autre part. J'en suis certaine." Elle lui souriait, avec cette tendresse non mesurable. "Je n'en sais rien. Je sais que je raconte beaucoup de choses à mon frère et à mon premier fils, et qu'ils me répondent, bien heureux d'avoir de mes nouvelles. Eux, ils le savent, mais j'ignore s'ils en parlent autour d'eux, ou si le roi se positionne par rapport à tout cela." Et elle, elle ne s'y intéressait pas de toute manière. Elle voyait bien qu'il détournait le sujet, elle n'allait pas l'en empêcher. Elle était en revanche surprise de le voir demander de l'aider à prier. Même s'il n'était pas croyant, il en avait besoin. La jeune femme lui sourit, et croisa les doigts avec les siens. Grace se releva avec une certaine difficulté et invita Celso à faire de même. Elle enleva de son cou le chapelet. Elle, elle en avait toujours un auprès d'elle où qu'elle aille, quoi qu'elle fasse. Toujours sa main dans la sienne, elle le guida hors de ses appartements, pour finalement l'emmener à la chapelle, où elle l'invita à s'agenouiller à côté d'elle. Elle fit le signe de la croix et invita Celso à faire de même. Elle mit son chapelet bleu dans ses mains. "Il t'écoute. Dis Lui tout ce dont tu as besoin de raconter, de lui confier tout ce dont tu as besoin." dit-elle en souriant. "Tu peux vraiment tout Lui dire. Il sait tout, de toute manière, mais Il serait heureux de tout entendre de ta propre bouche, que tu parviennes à mettre des mots sur toutes ces pensées qui te torturent tant." Bien que l'heure était avancée, Maria et Luisa se promenaient dans le couloir et allaient dans un premier temps dans les appartements de Grace pour voir si elle avait besoin de quelque chose. Ne l'y voyant pas, elles s'approchèrent de la chapelle et aperçurent les deux silhouettes. Maria voyait son roi prier, aux côtés de sa reine. Elle ne sut que trop y penser, mais il ne devait pas être si démoniaque que ça, s'il s'agenouillait devant le Seigneur afin de lui adresser quelques prières et quelques paroles.
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyJeu 23 Fév 2017 - 16:23


☙ from one life to another


Grace a-t-elle déjà expérimenté cet irrésistible appel d’une force plus forte qu’elle ? Le destin qui attrape le cœur et les tripes et la pousse vers un objectif qu’il faut atteindre envers et contre tout, comme si sa vie en dépendait, comme si la cohérence de toute son existence était en jeu. Quelque chose pour laquelle elle est née, sans l’ombre d’un doute, son essence depuis toute petite. Se battre contre cette force serait comme tenter de combattre sa propre nature, et alors elle ne serait plus certaine d’être tout à fait saine d’esprit car cet élément manquerait pour faire d’elle un être humain complet. C’est cette force qui me pousse à marcher vers Rome, ce feu qui me dévore depuis toujours. Et je ne pensais pas qu’il puisse exister de vents contraires à cette ambition comme l’amour et le besoin de sécurité au sein d’un foyer. Non bien sûr, je n’aurais pas été heureux d’abandonner en chemin, je ne suis pas certain que j’y serais parvenu un jour d’ailleurs. Grace me connaît cette obsession, ce besoin oppressant de me battre pour récupérer ce qui devrait être mien depuis des années. « J'aurais aimé que la réponse ne soit pas ce qu'elle est, alors je n'aurais pas à partir. » Pourtant demain je quitterai le palais quand même, et commencera cette longue campagne. Rome n’est pourtant pas si loin, mais le royaume doit être débarrassé de ses émissaires avant toute chose, tandis que nous irons de ville en ville grossir nos rangs afin de fondre sur la capitale comme une seule grande vague humaine. Car cela est, littéralement, une question de vie ou de mort. Si j’échoue, est-ce que moi je me pardonnerai d’avoir essayé en vain ? Est-ce que je me relèverai de ma propre déception ? S’il y a quoi que ce soit à relever après pareil échec… Je souris tristement à Grace qui m’assure qu’elle sera fière quoi qu’il arrive. Qu’elle croit en moi. C’est sûrement le soutien le plus important dont je puisse bénéficier. « Je t'attendrais toujours. » je lui assure tout bas, presque prêt à croire que nous nous retrouverons dans la vie suivante. Car je sais que c’est ce qu’elle insinue, entre les lignes, lorsqu’elle évoque des retrouvailles ailleurs qu’à Rome. Je la connais bien assez pour savoir que cette fantaisie n’a pas quitté sa tête blonde et rêveuse. La jeune femme tient régulièrement informés son frère et son premier fils de sa vie ici. Cela est sûrement égoïste et vaniteux de ma part, mais j’espère que nous avons un nom, là-bas. Que même si tout ne se passe pas comme prévu à Rome, on se souviendra de moi. Mais je crois bien que dans le pays natal de mon épouse, le roi est trop occupé à se couronner chef de l’Eglise, et le peuple à décider de l’acclamer ou de s’offusquer. Dire que ce comportement est vu d’un mauvais œil en Italie est un euphémisme. Ce pays si pieux ne me pardonnerait pas de manquer la moindre messe, et heureusement pour moi, Grace corrige tous mes travers avant que j’ai le temps d’oublier, par exemple, le passage obligé par le bénitier. Mon esprit s’est déconnecté de ces détails, ces préoccupations religieuses. Pourtant je me retrouve à demander de l’aide à Grace afin de prier. Parfois des besoins irrationnels se font ressentir. Sans un mot, la jeune femme me mène jusqu’à la chapelle. Je n’y entre plus de mon propre chef depuis longtemps, je passe devant en lui adressant un regard de mépris ; l’endroit me révulse, me forçant presque à rester sur le seuil. Je me force à entrer, me mettre humblement à genoux comme mon épouse, et ferme mes mains sur son chapelet. Parler à Dieu, lui ouvrir mon cœur et lui confier mes pensées… Je m’y essaye. Je cherche les mots. Je ferme les yeux afin de tenter d’écouter ce que mon cœur a à dire et de le concrétiser. Celui-ci se serre, se recroqueville ; non, il ne veut rien lui dire, à ce dieu, ce traître. « Je... » Un soupir marque tout mon désespoir face au silence qui s’éternise. « Je ne sais pas quoi dire. » C’était ridicule. Lui et moi savons que je n’ai rien à faire ici. Je ne suis plus dans ses petits papiers. Il se prive pourtant d’un homme qui pourrait lui être particulièrement fidèle à force de lui tourner le dos. Ne voit-il pas que tout le dévouement que j’applique dans tout ce que je fais pourrait lui être adressé ? Si seulement il ne s’était pas détourné de moi, et moi de lui. Nous n’avons plus rien à nous dire au final. Je remets le chapelet autour de mon cou ; s’il veut de moi, un jour, il sait où me trouver. « Je ne sais pas pourquoi tu me hais autant. » je lâche dans un nouveau soupir, le regard abattu posé sur la statue. Toutes ces flammes, les espoirs d’hommes et de femmes qu’il ignorera sûrement, me font presque de la peine. Mes épaules s’affaissent. Grace doit être déçue. Je ne veux pas le deviner sur son visage. « Je ne peux pas... Je n'y arrive plus. Je suis désolé Grace... » Est-ce qu’il n’y a vraiment rien à faire ? Je prends une grande inspiration, croise à nouveau mes doigts et observe cette fois ce dieu avec défi ; « S'il te plaît, prends soin de ceux qui me sont chers et qui, eux, croient si fort en toi. Ma femme, mon fils et notre futur enfant méritent ta bienveillance. Ils te font confiance, ne les trahis pas. » Auquel cas, je pense que je ferai brûler chaque église et chaque chapelle sur mon chemin, je serai ce démon pour lequel il tient tant à me faire passer. Assez. Je me relève et tend une main à Grace afin qu’elle fasse de même. Je suis désolé de ne plus croire comme elle, mais m’a-t-il laissé le choix ? Je sais qu’elle m’acceptera malgré tout, mais peut-être est-elle peinée d’assister à cette guerre que je mène sur un autre front contre son dieu, cette défiance. « Je suis fatigué, allons dormir. » Nous quittons la chapelle pour retourner à mes appartements. Nous nous glissons sous la couverture, et mes bras étreignent immédiatement la jeune femme. Hors de question de perdre une seconde de sa présence, de sa chaleur. Le silence règne. Je n’arrive pas à croire que ce jour touche à sa fin. Je ne me sens pas prêt à me séparer de Grace. Peut-être que cela sera plus supportable une fois obnubilé par cette guerre, mes pensées n’auront pas le temps de réaliser à quel point elle me manque, jusqu’au soir où je serai ben seul. « S'il m'arrive quelque chose, j'aimerais que tu fasses emmurer mes peintures. » dis-je au bout d’un long moment de réflexion. La demande peut sembler incongrue, mais il ne me semble pas avoir une autre option. Qu’elles soient détruites me brise le cœur d’avance, autant qu’elles soient éparpillées auprès de personnes qui n’auront pas la moindre idée de leur signification, de leur valeur. « Je veux que tu les réunisses toutes dans une pièce sûre, comme l’atelier, et que tu mures tous les accès. Je ne veux pas qu'elles soient trouvées par n'importe qui, ou détruites. Elles sont une partie de moi, et de toi, elles renferment nos longues discussions et les soirs où tu posais pour moi. Ce sont les témoins de qui nous sommes vraiment, et ça compte tant pour moi. Je veux qu'elles soient en sécurité pour toujours. » Quitte à ce qu’elles soient oubliées à jamais. « Ca, tu dois me le promettre. »

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyJeu 23 Fév 2017 - 17:43

from a life to another
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Même si Grace le voulait, elle savait qu'elle ne parviendrait pas à empêcher son époux de se lancer dans cette voie qu'il avait suivi depuis un bien jeune âge. Il avait fait preuve d'une très grande patience, et il n'allait certainement pas abandonne en si bon chemin. La jeune femme aurait pu faire tout ce qu'elle savait faire. L'ignorer, l'empêcher de partager sa couche avec lui, faire des affronts juste pour qu'il sorte de ses gonds. Qu'il la prive de ses suivantes si ça le chantait, il n'allait pas l'atteindre avec tant de facilités. Certes, éloigner Jane l'avait beaucoup touchée, mais ce genre d'actes ne faisait qu'empirer la situation. Elle aurait pu faire tout cela, et malgré tout, elle savait qu'il aurait continué sa voix et ignorer sa traître d'épouse. Grace n'avait rien fait de tout cela, mais il savait qu'elle en aurait été tout à fait capable. La jeune femme se demandait s'il avait commencé à croire en cette romance, en cet espoir que de se retrouver quoi qu'il advienne. C'était ce que celso voulait sous-entendre dans ces propos, n'est-ce pas ? Elle lui souriait avec tendresse, avant de le conduire jusqu'à la chapelle. Elle ignorait depuis combien de temps il n'y avait pas mis les pieds. Elle, c'était quotidien, plusieurs fois par jour même. Mais elle sentait que Celso avait une aversion certaine pour cet endroit, qu'il y avait eu ce léger mouvement d'hésitation avant de poser son pied sur la pierre de la pièce sacrée A genoux, la petite blonde l'avait invité à parler à Dieu, à dire tout ce qu'il avait sur le coeur. Cette tâche semblait particulièrement difficile pour Celso, qui bégaya longuement avant de parvenir à prononcer une phrase entière. Mais globalement, les mots venaient à lui manquer. Il se demandait surtout pourquoi ce dieu lui avait tourné le dos. Son épouse le regardait silencieusement faire, désolée de voir qu'il n'y parvenait pas. Ni à Lui parler, ni à croire en lui. Il ne voulait croire qu'en une seule personne, et elle se tenait juste à ses côtés. Il s'excusa auprès d'elle, navré de ne pas savoir quoi faire de plus. "Ce n'est pas grave." lui souffla-t-elle tout bas. Bien sûr qu'elle aurait aimé qu'il parvienne à se confier à Lui un petit peu, mais elle était déjà touchée par l'effort de s'agenouiller devant Lui, et d'essayer. Elle était en revanche surprise qu'il se mette à Le défier de la sorte. Grace devinait presque une haine dans son regard. Le genre de lueur qui laissait deviner que si ce dieu ne respectait pas cette demande, Celso se vengerait en bonne et due forme. Un juste retour des choses, de Sa traîtrise. Après quoi, il se releva, et aida son épouse à se lever également, après qu'elle ait fait le signe de croix devant la statut. Il préférait aller se reposer. Une fois allongée dans le lit, dans l'obscurité, Grace fut prise d'une profonde tristesse. Il était collé à elle, main sur son ventre. Elle sentait son coeur se serrer dans sa poitrine, impossible de se défaire de cette peine si profonde. Après un long moment de silence, Celso reprit la parole. Voilà qu'il pensait qu'une mauvaise tournure des choses était parfaitement envisageable, sinon il ne ferait pas pareil demande à son épouse. "Je te le promets, Celso." dit-elle en serrant tendrement sa main. Elle se tourna afin de pouvoir être face à lui et deviner la lueur de ses yeux dans l'obscurité. "Je sais même déjà où je les mettrai. Mais je ne te le dirai pas. Le secret sera ainsi bien gardé et il n'y aura aucun risque pour que tes oeuvres tombent entre de mauvaises mains." lui assura-t-elle avec un sourire. Elle savait exactement où, et n'allait en parler qu'à une seule personne, mais ce ne serait pas Celso. Grace se mit à caresser doucement son visage, du bout de ses doigts. "Endors-toi mon amour." souffla-t-elle tout bas. "Tu as besoin de te reposer, une grande journée t'attend, demain." Ses doigts glissaient parfois dans ses cheveux, avec cette infinie tendresse. "Je veille sur toi." A défaut d'avoir un dieu sur qui il ne voulait pas compter, il savait qu'il l'avait elle. Une fois qu'il avait fermé ses yeux, qu'elle sentait qu'il commençait à s'assoupir, Grace se retourna, afin de pouvoir se coller contre lui. Ainsi, lui pouvait poser sa main sur son ventre rond, humer son parfum au niveau de son cou, ou de son épaule. La jeune femme peina à trouver le sommeil, se disant que cette journée ne se terminerait pas tant qu'elle ne s'endormirait. Mais la faitgue était bien présente, et elle se laissait emporter sans qu'elle ne s'en rende compte. On la réveilla aux premières lueurs du matin, Jane s'était permise d'entrer dans les appartements de Celso. Celui-ci était déjà debout, il n'était plus là. Il devait se préparer, finaliser quelques affaires. Grace espérait au moins pouvoir l'embrasser avant qu'il ne parte
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 26 EmptyJeu 23 Fév 2017 - 19:36


☙ from one life to another


L’heure avance et je songe de plus en plus à cette possibilité que j’ai passé la journée à éluder. Faillir, et, inévitablement, périr. Et je le dois, je dois faire face à cette hypothèse, car il est des mesures à prendre dans pareil cas dont nous devons discuter, ce n’est pas un sujet à éviter pour toujours malheureusement. Il est on ne peut plus important pour moi que Grace sache quelle est ma dernière volonté. Elle sait déjà ce que je veux pour elle ; qu’elle fasse au mieux pour notre famille, pour survivre, quoi qu’elle ait besoin d’entreprendre pour cela. Et j’ai songé à mon sort. Je me dis que j’aimerais être inhumé où Lucrezia se trouve, ou peut-être être le premier de notre lignée à être enterré dans un endroit où Grace me rejoindra, plus nos enfants, et nos descendants avec le temps. Quelque part entre Squillace et Tricarico, dans le royaume qui a été le nôtre, sur la côte qui sépare les villes, près de la mer. Pas à Florence, la ville n’est plus ce qu’elle était, et mes souvenirs d’enfance ont été souillés par des Médicis corrompus. Il est tout aussi important pour moi de savoir ce qu’il adviendra de mes œuvres. Toutes ces peintures qui accueillent ensemble un bout de mon âme. Et Grace me promet de suivre mes instructions. Ainsi, les peintures, nos complices, seront cachés à jamais aux yeux du monde, dans une pièce qui n’existera plus. Elle seule saura où elles se trouvent, où elles attendront que le temps passe et que leurs pigments deviennent fades. « Je sais que tu les mettras en sécurité. » je murmure. Grace y tient autant que moi. Elle me pousse à dormir tandis que je m’accroche à cette journée malgré la lourdeur de mes paupières et mes yeux secs. « Je ne veux pas… » Je garde mon regard planté dans le sien aussi longtemps que je le peux. Je sombre bien malgré moi.

Levé à l’aube, je ne peux pas dormir plus longtemps. Pourtant je me sens épuisé. On prépare mes dernières affaires. Je vais dans l’atelier faire mon au revoir aux toiles qui s’y entassent. J’ai dit que j’allais à la chapelle, ce qui est hors de question. Cela trompe tous ceux qui voudraient m’importuner dans mes derniers instants ici, mais pas Grace. Nous passons là de longues minutes à nous embrasser sous ces regards et ces paysages qui nous ont vus tant de fois nous aimer.

***

Ippolita, tout sourire, se leva de merveilleuse humeur. Tandis qu’elle était habillée par ses trop nombreuses suivantes, elle se plaisait à observer le paysage à travers la fenêtre de ses appartements. Rome est couverte de neige, le manteau blanc brille sous un magnifique ciel bleu. Une vue enchanteresse qui ne peut que gonfler un peu plus son cœur de bonheur. Elle avait demandé à être parée de ses plus beaux habits, ses plus merveilleux bijoux, qu’on la coiffe comme pour les plus grandes occasions. Elle souhaitait faire non pas une belle, mais une forte impression. Elle voulait qu’on se souvienne d’elle au meilleur d’elle-même, plus resplendissante que jamais. Elle a le menton haut des vainqueurs, ceux qui, pendant un moment, n’ont plus peur de rien –non pas qu’elle ait jamais eu peur de quoi que ce soit. Elle fit serrer son corset un peu plus que d’habitude, et ajouta des ornements à sa coiffure. A s’y méprendre, Ippolita pourrait être la reine de ces lieux. Parée, elle quitta sa chambre et refusa de se faire accompagner jusqu’à son rendez-vous. Elle adressa un sublime sourire aux gardes à la porte du bâtiment, absolument ravie de cette visite. Puis elle s’enfonça dans ces couloirs qui manquent de lumière, ce qui ne l’empêche pas de rayonner. Les talons de ses souliers craquent sur les dalles sales, frôlées par le bas de sa robe de si haute facture. Son petit nez poudré n’a cure des relents qui dominent l’air. Elle a tout calculé ; l’heure et le jour de sa visite n’ont rien d’un hasard. Son sourire ne la quitte pas. Elle passe une seconde porte en bois épais et effritée par l’humidité, lourde, ancienne, grinçante. Enfin, elle y est. « Je suis désolée de vous voir dans cet état. » dit-elle mélodieusement sans même chercher à avoir l’air hypocrite. Son regard pétillant traverse les barreaux de la cellule. J’occupe ces quelques mètres carrés depuis un mois. C’est interminable, dans un endroit pareil. Le temps ne passe tout simplement pas. Je ne sais s’il fait jour ou nuit ; je ne dors pas. Ces ersatz de journées sont rythmés par ce qu’ils appellent trop généreusement des repas. C’est surestimer ce qu’un bout de pain sec avec du vieux fromage peut donner à un corps qui a besoin de survivre dans ce trou. Même l’eau est âpre. Encore suis-je traité comme un prisonnier d’exception ; je ne suis pas mêlé aux autres, je suis hydraté sur demande, et j’ai ce trou dans le mur, supposément une fenêtre, qui laisse passer un rectangle de lumière. Mais à vrai dire, la solitude me pèse, la faim me rend somnolant, et ce jour que je devine briller au-dehors est une torture quotidienne qui me ferait préférer la mort. Je ne comprends même pas pourquoi je ne le suis pas encore. « Est-ce que vous avez des nouvelles de ma femme ? » je demande sans offrir à Ippolita la joie supplémentaire de m’énerver ; je n’en ai pas la force de toute manière. Son existence ne m’importe plus. Plus rien n’importe plus, en dehors de Grace. Combien de rivières de larmes ais-je pu déverser en songeant à elle, à nos enfants, leur déception, leur sort. En cela la solitude fut bénéfique. « L’Empereur la fait venir à Rome. Nous attendons son arrivée pour votre procès. » Une mascarade. Un grand spectacle ne visant qu’à m’humilier et autoriser qui le voudra à me jeter des pierres. Je servirai d’exemple au peuple auquel on me jettera en pâture. Me voilà animal de cirque –vivant dans les mêmes conditions. Il paraît que le pape nouvellement élu présidera lui-même ce procès. « Est-ce que vous connaissez le sexe du bébé ? » je reprends, sans me laisser atteindre, le cœur sec. « Non, personne ne le sait. » J’aimerais mourir avant l’arrivée de Grace. Que mon corps lâche et mon esprit le quitte subitement. Avant d’avoir à supporter son regard posé sur ma carcasse et la forcer à être spectatrice de cette déchéance. Je sais qu’on me gardera en vie. Ils tiennent à leur procès. Ma tête roule sur mon épaule, mon regard se lève vers la jeune femme. « Pourquoi avoir fait ça ? » Je sais pourquoi Ippolita a mis un mois avant de venir me voir ; c’est le temps qu’elle-même a passé à ma place, à Naples, avant que je ne daigne lui rendre visite. Mais là n’est pas la question. Elle sait ce que je lui reproche. « Vengeance, je suppose. Lassitude, ou juste par envie. Et puis, je suis fidèle à mon père. » Je serre les dents. J’aurais pu me douter de la trahison des deux Sforza. J’ai été aveugle et naïf de croire que le père de celle qui a tenté de me tuer serait enclin à m’aider. Mais lui ne m’a pas tourné le dos pour elle, non. J’en suis persuadé, bien que je ne connaisse pas encore ses motivations. « C’est l’instigateur, n’est-ce pas ? » Lui qui a persuadé Alessandro de se retirer au dernier moment, lui qui a averti l’Empereur et lui a révélé toutes les stratégies, en plus d’être celui qui m’a porté le coup final qui ne m’a permis de me réveiller qu’une fois enfermé ici. « Oh non… Cela fait simplement des années que l’Empereur attend le bon moment. Il propose bien plus que ce que vous pouviez offrir. » Une patience de presque cinq ans. Et tout cela juste pour me punir de l’arrogance dont j’ai fait preuve en revenant ici même pour réclamer ma couronne et mon trône, armé uniquement de papier. J’étais armé d’hommes cette fois, et cela n’a rien changé. Ils croupissent tous dans les autres cellules derrière la porte, le long du couloir qu’Ippolita longeait fièrement pour venir jusqu’à moi. Tout ce temps pour se venger et m’assener une correction. Et surtout, pour être enfin débarrassé. « Si j’étais vous, je me confesserai. J’avouerai tout. » reprend la jeune femme en prenant un air bienveillant que je n’achète pas. « Avouer quoi ? » « Qu’importe, toutes les charges qui seront contre vous. » En une seconde, un rictus flotte et disparaît au coin de ses lèvres. Mutin, maléfique et terriblement satisfait. Un indice laissant deviner qu’il ne s’agira pas d’un banal procès. Mon regard s’anime enfin. « Qu’est-ce qu’il se prépare ? Répondez-moi. » Elle retient un rire. Me répondre ? Sur ce ton ? Je ne suis plus roi de rien, je n’ai plus d’ordres à donner, je n’ai même plus le droit d’avoir le moindre élan d’autorité ou une quelconque exigence. Je ne suis qu’un cadavre très très frais. « Confessez-vous, Celso. » souffle-t-elle délicatement avant de songer à partir sur cette parfaite note aussi mystérieuse que dramatique. « Je mourrai dans tous les cas. »

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