I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Ce mois fut particulièrement long pour Grace. Elle passait le plus clair de son temps isolée dans ses appartements. Elle se félicitait d'être enceinte, ainsi personne ne pouvait lui reprocher ses nombreuses absence et le peu de nouvelles qu'elle donnait d'elle. Elle était si malheureuse. La jeune femme avait proposé de maintes fois à ses suivantes de sortir un peu, d'aller se distraire le temps d'une danse, mais les trois continuaient à prouver leur loyauté en restant auprès d'elle, même si ce n'était que pour regarder le temps passer. Jane et Andrea s'étaient mariés. Elle demandait régulièrement conseil à Grace. L'écrivain avait rapidement compris la loyauté sans bornes de son épouse envers sa reine, et le respectait. Ils semblaient très amoureux, tous les deux. Si Grace pouvait tirer ne serait-ce qu'une bonne chose du mois qui venait de s'écouler, c'était que son bébé se portait bien. Elle avait fait plus d'un malaise, mais avait demandé à ce qu'on en parle pas à Celso. Ses suivantes savaient qu'elle en faisait tant parce qu'elle avait une perte d'appétit conséquente. Difficile de trouver quelque chose qu'elle acceptait bien de manger. Elle dormait peu, persuadée de sentir une présence de l'autre côté de la porte. Mais ce n'était peut-être rien de plus qu'une impression. Elle ignorait tout de cette histoire de guerre et de conquête, elle ne savait pas où Celso et les autres en étaient dans cette histoire, et elle ne tenait pas à le savoir. Ce soir-là, plongée dans l'ennui, elle avait congédié ses suivantes assez tôt. La petite blonde s'était rapidement allongée sur le lit. Parfois, elle trouvait qu'il serait mieux de ne pas se réveiller, qu'elle reste profondément endormie pendant de longs jours. Ayant froid, elle s'était tout de même glissée sous ses couvertures et ses yeux scrutaient le feu au fond de la cheminée pendant de nombreuses heures, pour ne pas dire toute la nuit. Elle ne trouvait pas le sommeil, cela lui était impossible. A sa première grossesse, ses journées étaient ponctuées par les visites de Celso. Là, elle avait l'impression que si elle mourrait, personne n'en saurait rien, personne ne s'en soucierait. Le moral au plus bas lui empêchait de voir de l'espoir dans sa vie de couple et pour les jours qui allaient venir. Elle sursauta lorsqu'elle entendit toquer, et Celso était bien la dernière personne à laquelle elle s'attendait à voir. On devinait sur ses traits tirés que la jeune femme manquait cruellement de sommeil. Et son coeur se serra vivement dans sa poitrine lorsque Celso annonçait son départ pour la guerre, le lendemain. Son visage se crispa de tristesse et d'inquiétude. Voilà qu'ils venaient de rater plusieur semaines de leur vie conjugale, mais des semaines particulièrement cruciales. Grace finit par se découvrir pour se mettre debout. Les mains jointes, elle hésitait à trop se rapprocher de lui. Il semblait supporter sa présence, à ce moment là. "Je t'aime aussi." osa-t-elle lui répondre dans un murmure, un très discret sourire sur ses lèvres. Un long moment de silence régna entre eux. "J'ai peur." dit-elle. "J'ai tellement peur pour toi." Quelques larmes se déversèrent le long de ses joues, à la fois accablée par le mois qui venait de passer et la véritable peur qui lui tordait le ventre à l'idée que son époux allait partir en guerre pendant des mois. "Je... Qu'est-ce que je suis sensée faire... ? Comment suis-je supposée accoucher si je sais que tu es si loin ?" Malgré la distance psychique établie entre eux, la distance physique palliait de manière inconsciente. On savait que l'être aimé était là, et c'était tout ce qui comptait. Dès le lendemain, la jeune femme était supposée savoir vivre sans lui pendant des mois. Des mois entiers similaires à celui-ci, sans la moindre marque d'affection, sans de soirées à passer à discuter de sujets que l'on évoquerait pas en dehors de ces murs, à tenter de sentir l'enfant bouger. Elle s'approcha timidement de lui, d'un pas lent. Elle se permit ensuite de prendre délicatement sa main pour la poser sur son ventre bien rond. "Reste un peu, pour le bébé." souffla-t-elle tout bas, la gorge serrée. "Je peux comprendre que tu ne veuilles plus passer de temps avec moi, mais... reste un peu avec lui. Peut-être que tu le sentiras bouger." Elle lui adressa un fin sourire à cette idée, espérant effectivement que l'enfant se manifeste en sentant la présence de son père. Un autre moment de silence s'imposa. "Je t'aime, Celso." tint-elle à répéter tout bas, en levant les yeux vers lui, sincèrement désolée que ces derniers semaines aient été simplement gâchées.
Le couloir est vide à cette heure-ci. Le palais dort. Personne ne peut me voir, là, devant cette porte qui me nargue depuis un mois, chétif et mal assuré, osant à peine frapper, osant à peine parler. Est-ce qu'il est trop tard pour recoller les morceaux, essayer de se quitter le coeur moins lourd ? La rancune demeure, je n'ai pas eu d'excuses de la part de Grace, et elle ne semble pas prête de m'en donner. Je ne sais pas si elle croit encore ou pas à ces histoires, ce que je suis à ses yeux, si elle ressent encore du dégoût. Je me souviens de ses larmes, ce jour-là, mais je suppose encore aujourd'hui qu'il s'agissait de peur ; elle vient d'un pays où l'on décapite les femmes dont on souhaite se débarrasser, elle craignait sûrement d'être jetée à la rue, traitée comme une paria. Si elle n'est pas venue vers moi, si elle n'a pas tenté d'avoir mon pardon, est-ce parce qu'elle ne veut plus de moi ? Peut-être que le status quo lui convient. Ne pas parler, ne pas se regarder, faire bonne figure et profiter des avantages du titre, nourrie, logée. A l'issue de ces semaines de silence, je ne sais pas quoi penser. Je suis piteux, là, à lui avouer que je l'aime toujours, à laisser deviner que j'ai peur de partir. Je ne m'attendais pas à ce que la porte s'ouvre, qu'elle soit réveillée, et encore moins qu'elle me réponde. Sur le moment, j'ai même du mal à croire que je l'ai entendue me dire qu'elle m'aime. Qu'elle a toujours énormément de crainte pour moi. « Comme dirait Sforza, tu n'as pas de raison d'avoir peur. Je ne me bats pas, je ne suis pas un guerrier. » dis-je tout bas, ne voulant pas que ma voix résonne trop fort dans le couloir rempli de chambres aux occupant endormis. Mon regard est un peu fuyant également, mais lorsqu'il tombe futivement dans celui de Grace, il y voit les larmes qui bordent ses yeux et dévalent sur ses joues blanches, ses traits tirés par les nuits sans sommeil. Ais-je encore ma place à ses côtés, ou est-ce que je la répugne ? Elle regrette que je ne puisse pas être présent lorsqu'elle mettra notre enfant au monde, mais ce n'est pas un cas isolé ; bien nombreuses sont les reines qui traversent cette épreuve seules. « Tu t'en sortiras très bien. Tu nous donneras un deuxième bébé en parfaite santé. J'en suis certain. Tu apporteras cette bonne nouvelle à la Cour et au peuple, et tu prendras soin d'eux pendant mon absence. » C'est son devoir, elle doit s'y raccrocher, et elle doit l'accomplir. Alors nous pourrons chacun être fiers de nous. Doucement, d'un pas hésitant, Grace s'approche de moi. Elle prend ma main et la dépose sur son ventre. Il me semble tellement plus rond que la dernière fois que j'ai eu l'occasion de le frôler. Notre bébé se porte bien. Pas de réflexe de recul, de la part d'aucun des deux partis. « Je veux passer cette journée tous ensemble. Je sais qu'une journée ne rattrapera pas le mois que nous avons gâché, mais je veux que nous en profitions tous les trois. Ou quatre. » Grace, moi, nos deux enfants. Nous pourrions jouer avec Francesco, traîner au lit, faire une balade, ne penser qu'à nous. Je craque lorsqu'elle me dit à nouveau qu'elle m'aime ; je me jette immédiatement sur elle pour la prendre dans mes bras, ne supportant plus la moindre distance, le moindre manque d'affection, cette relation qui n'est que l'ombre de ce que nous avons toujours été l'un pour l'autre. « Mon amour... » La serrant autant que je le peux, et autant que sa grossesse me le permet, je fourre mon visage dans son cou et prends une grand bouffée de son parfum. Je me permets enfin d'entrer dans la chambre; sa main dans la mienne, je la guide jusqu'au lit au bord duquel elle eut s'asseoir, et m'installe à genoux face à elle. « Quand tout sera terminé, vous me rejoindrez tous à Rome. Toi, Francesco, et notre petit garçon ou notre petite fille. L'Empereur ne sera qu'un mauvais souvenir. Je suis certain que nous y arriverons. Nous avons passé toutes ces semaines à nous préparer, nous sommes au point. Tout ira bien. Ce n'est pas notre dernier moment ensemble, j'en suis convaincu. » Je glisse une main sur sa joue, puis dans ses cheveux ; j'approche mon visage et attire le sien vers le mien, jusqu'à ce que nos lèvres se touchent et se scellent dans un long baiser.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Ce n'était pas parce que Grace se montrait plus froide et peu encline de faire des excuses - ne voyant pas pour quoi elle devrait s'excuser, d'ailleurs - qu'elle ne se faisait pas de soucis pour son époux. Certes, elle avait marqué un discret rejet à ses baisers, il avait pris un peu de temps pour le ressentir, mais elle ne l'avait jamais éloigné en tant que tel, elle ne l'en empêchait pas. Ils n'en avaient plus parlé, de toute cette histoire. Mais le mariage d'Andrea avec sa suivante, et même quelques autres dires des semaines auparavant l'avait convaincu que ces rumeurs n'étaient que des balivernes et que ce que ses suivantes avaient vu étaient en effet mal interprétés. Cela arrivait à tout le monde, de porter un jugement trop hâtif, il fallait bien que Grace sa fasse avoir une fois dans sa vie. Elle mourrait d'inquiétude pour Celso, et le lui laissait comprendre. "Tu vas tout de même en guerre, que tu te battes ou non. C'est un mot effrayant, surtout lorsque la personne que l'on aime plus que tout s'y plonge dedans. Et je ne peux rien faire pour t'aider." Prier pour un dieu auquel il ne croyait lui semblait futile, mais la jeune femme allait le faire quand même. Parce qu'elle ne pouvait rien faire d'autre. Grace appréhendait également son accouchement. La présence de son époux lorsqu'elle avait mis au monde Francesco lui avait été d'un grand secours, durant ces longues heures de travail, avec tous ces chuchotements qui demandaient ce qu'il fallait faire, qui il fallait sauver. Encore une fois, il semblait si certain que tout allait bien se passer. "Et si ça se passe mal ?" dit-elle avec un sourire triste. "Je me sens... plus fatiguée que lorsque je portais Francesco, et ce n'est pas ton absence qui va prolonger mes nuits de sommeil." Grace porta une main délicate sur sa joue, pour la caresser avec une certaine timidité. Elle ne savait pas si elle pouvait se permettre un tel geste d'affection. "Et le prénom, je veux que tu choisisse à nouveau le prénom." Il ne sera pas là pour la naissance, mais il aura pu décider de quelque chose pour ce second enfant si c'était lui qui déterminerait le prénom. Fille ou garçon. Il ne lui restait plus beaucoup de temps pour réfléchir à cela, à moins qu'il ne préfère se laisser surprendre par son épouse. Celso, après tout un mois sans pouvoir se toucher, put enfin poser la main sur le ventre de sa femme. Il s'émerveillait toujours de cette incroyable fait, qu'une femme puisse ainsi concevoir un enfant de toute pièce. Lorsque Grace lui rappelait ces mots d'amour, il n'attendit pas une seconde pour la prendre dans ses bras, sans la moindre hésitation. Son visage enfoui dans son cou, il la serrait plus que possible. C'était un sentiment quasi libérateur que ressentait la jeune femme. Les sentiments étaient toujours bien là, ils s'étaient simplement tus durant ces quelques semaines. Ce soulagement fit verser les dernières larmes stockées au bord de ses yeux, pendant qu'elle glissait délicatement l'une de ses mains dans ses cheveux et l'autre dans son dos pour lui rendre pareille affection. Celso entrait finalement dans sa chambre, fermant la porte derrière eux. Il invita sa belle à s'asseoir au bord du lit et lui avait repris l'habitude de s'agenouiller devant elle, visualisant déjà leur futur. Elle sourit, elle adorerait que tout se passe comme prévu. Grace répondait avec tout autant d'ardeur à son baiser. Elle avait même pris son visage entre ses mains, caressant sa peau du bout des doigts. Il était bien difficile de détacher les lèvres de l'un l'autre, ils avaient bien trop de temps à rattraper. "Et si... Et s'il y a un imprévu, que dois-je faire ? Quelque chose à laquelle tu ne t'attendrais pas ?" demanda-t-elle alors. "Dis moi ce que je dois faire dans ces cas là. Je préférerais que je le sache, que nous en parlons, quitte à ce que nous en rions, de toute cette inquiétude inutile, le jour où je te retrouverai à Rome." Elle lui sourit avec une infinie tendresse, admirant les traits de son si beau visage. "Promets-moi que quoi qu'il advienne, nous nous retrouverons. Je sais que tu ne crois pas ce en moi je crois, mais promets-moi qu'on se retrouvera, où qu'on soit, quoi qu'on fasse, quoi que nous puissions devenir." Elle avait besoin d'entendre ces mots, d'être soulagée de ce poids. Que, dans tous les cas, ce n'était qu'une séparation temporaire. Qu'il finirait par se retrouver un jour tous les deux. Elle l'embrassa à nouveau, gardant bien son visage entre ses mains. "J'ai confiance en toi, mon amour." Des mots qui avaient bien plus d'importance que chacun ne saurait l'imaginer. "Essayons de dormir quelques heures, sinon je ne pourrai pas faire beaucoup de choses pour cette journée. J'ai envie d'être dans tes bras." lui souffla-t-elle au bord de ses lèvres, le regard éperdument amoureux.
Je me demande où est passée la Grace sans peur que j'ai eu un jour sous les yeux. Si la guerre lui a pris tout son courage, si elle ne sait plus que trembler désormais, et me rappeler que je ne suis qu'humain, qu'il est possible que je périsse, qu'elle pourrait ne pas remplir son rôle. J'aimerais la voir confiante, digne et pleine d'assurance, que nous nous nourrissions l'un l'autre d'une confiance en l'avenir fabriquée de toutes pièces mais dont nous pouvons nous persuader si nous sommes ensemble. J'ai peur aussi, je songe à tout ce qu'il pourrait arriver, ici et là-bas, et je n'en dors pas. A ce stade, il n'y a pas d'autre issue possible que la victoire ou la mort. Si je suis victorieux, je deviens roi du pays, sinon, il n'y aura pas d'endroit trop éloigné sur terre pour empêcher l'Empereur de me trouver et me faire payer cette tentative de lui dérober son trône. La prochaine fois que Grace et moi nous reverrons, soi nous serons tous deux couronnés, soit exécutés. « Ca ne se passera pas mal. » dis-je en me montrant confiant pour deux. Grace n'a pas d'autre choix que de réussir à mettre cet enfant au monde. Pour lui, pour elle, pour moi. Elle ne peut pas mourir, elle n'en a pas le droit. Personne, dans cette pièce, ne mourra. Je veux m'en persuader, que le plan est parfait, que nous gouvernerons sur l'Italie ensemble. L'autre manière dont peut terminer cette histoire, je ne tiens pas à la connaître. Pourtant c'est une possibilité qui ne quitte pas Grace, quitte à m'inquiéter et semer le doute. Et si je disparaissais ? Et si elle se retrouvait seule ? « Tu dois… Être forte, comme tu l'as toujours été. Tu dois garder la tête haute et faire ce qu'il y a de mieux à faire pour toi, les enfants, et le peuple. Te remarier si nécessaire. » Qu'elle sache qu'elle a mon accord. La jeune femme n'a pas à rester veuve pour toujours. Qui sait si elle retombera amoureuse, ou si une opportunité de mettre notre famille à l'abri se présente sous condition de mariage. Elle ne me trahira pas, ni moi, ni ma mémoire, je le sais. C'est ce pourquoi nous nous sommes battus, nos héritiers, qui importent avant toute chose. « Rends-moi fier. » j'ajoute. C'est la seule consigne que je peux lui donner. Être loyale jusque dans la mort en étant dévouée à ce qu'il restera de moi auprès d'elle ; nos enfants. Si elle me le promet, alors j'en ferai de même concernant sa demande. « Je te le promets. » je concède tout bas avec un fin sourire. Nous nous retrouverons. Comme Grace le suggère, et comme je l'acquiesce tacitement, nous nous mettons au lit pour quelques heures de sommeil. Nous ne sommes pas civilement vêtu ni l'un ni l'autre, il ne nous suffit que de nous glisser sous les draps. Cette fois, je garde la jeune femme tout contre moi, une main sur son ventre. Et il faut peu de temps pour nous endormir profondément, une poignée d'heures nécessaires. Je me réveille, le nez chatouillé par les mèches blondes de la petite lady, toujours enrobé par sa chaleur. Elle dort encore un peu. J'ai le temps de l'observer, paisible et si belle. Je n'ose pas bouger, pas même caresser son ventre. Ses traits sont encore tirés, mais le repos se devine sur ses joues un peu moins pâles. Lorsqu'elle émerge, lentement, je l'embrasse dans le cou, le creux de la mâchoire, puis de l'oreille. J'hume constamment son parfum, je ne veux pas l'oublier. Je veux pouvoir fermer les yeux, quand je serai loin, et me l'imaginer comme si elle se trouvait tout près de moi, dans mes bras, comme ce matin. Du grain de sa peau à la courbe de son ventre, de sa manière de papillonner des paupières le temps de s'habituer à la lumière, au joli sourire qu'elle m'adresse une fois un peu plus réveillée. Je l'embrasse tendrement, la main sur sa joue. Délicatement, ma langue trouve la sienne. Le baiser gagne subtilement en sensualité. La chaleur gagne mon crâne et mon bas-ventre. Puis une étincelle de désir déclenche une vague de passion. Qu'importe qu'elle soit enceinte, je la veux tant.
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La fatigue accumulée au fil de ces derniers semaines empêchait Grace d'être aussi forte qu'elle ne l'était d'habitude. Bien sûr qu'elle retrouvera ces traits qui la décrivaient, au bout de quelques heures de sommeil et d'un véritable repos, sans avoir le coeur serré dans la poitrine en se remémorant les mauvais momoents passés avec son époux. Tout ceci allait bientôt être oublié, réconcilié par des mots d'amour et quelques baisers. Celso voulait compter sur cette force, cette assurance qu'elle avait pour qu'elle puisse guider ses propres pas si les événements venaient à mal tourner. Il était évident qu'elle devait prioriser la sécurité et le bien-être de leurs enfants, quel qu'en soit le prix. Si elle devait se remarier encore une fois, eh bien, qu'elle le fasse. Grace ne se voyait pas à nouveau tomber amoureuse, mais elle serait aussi certainement plus en sécurité avec un époux, si celui-ci accepte les enfants. Il y avait avoir des conditions dans les deux sens, et Grace était assez douée en terme de négociations de ce genre, à défaut de s'intéresser aux affaires politiques. Celso voulait qu'il soit fier d'elle, quoi qu'elle fasse. A ces mots, elle lui esquissa un léger sourire et acquiesça d'un discret signe de tête. "D'accord." répondit-elle tout bas. Elle avait eu besoin d'entendre ces mots, même s'ils ne seraient que de vagues futilités lorsqu'ils seront à Rome, tous ensemble. Ainsi, en contrepartie, Celso scella une promesse, certainement pour rassurer son épouse. Celle-ci savait qu'il ne croyait en ce qu'elle s'était imaginée des années durant. Qu'elle préférait croire en la réincarnation plutôt qu'en la résurrection. Elle savait que dans tous les cas, ils se retrouveraient, quoi qu'il advienne. Epuisée par tout ceci, ils furent tous les deux d'accord de se permettre quelques heures de sommeil avant de démarrer leur journée ensemble, à tenter de rattraper tout ce temps perdu. A peine furent-ils sous les draps que Celso se colla à elle, allongés sur le côté. L'une de ses mains avait trouvé son chemin jusqu'à son ventre rond, Grace avait posé la sienne sur ses doigts. Cela faisait bien longtemps qu'elle ne s'était pas endormie aussi rapidement, aussi apaisée. Certes, les quelques heures passées ainsi n'étaient pas suffisamment pour tout compenser, mais elles furent particulièrement réparatrices. C'était si apaisant, d'avoir ce moment de sérénité. Le bel homme lui laissait tout le temps dont elle avait besoin pour se réveiller, et c'était bien dur pour elle. Dès qu'il la devina un peu plus éveillée, il parcourait sa peau de baisers qui lui procurèrent quelques frissons qu'elle n'avait plus senti depuis bien longtemps. Toutes ces marques d'affection lui avait tant manqué, elle s'en imprégnait alors autant que possible. Grace se retourna légèrement, un discret sourire sur ses lèvres roses, encore bien trop éblouie par la lueur du jour. Il embrassait sa bouche, et peu à peu, le baiser devint de plus en plus amoureux, fougueux. Alors que leur langue se retrouvait, la petite blonde sentait qu'une vague de chaleur émanait de son corps à lui, qu'un désir le brûlait au possible, laissant deviner qu'il ne s'était pas adonné à ce genre de plaisir depuis bien longtemps. La condition de Grace allait certainement mettre leur imagination à rude épreuve en terme de position, lui qui aimait tant se loger entre ses jambes. Voilà qu'un enfant prenait toute la place. Mais ils n'en étaient pas encore là. Grace répondait avec la même fougue à chacun de ses baisers. Elle prit délicatement la main de son époux afin de la guider sous sa chemise de nuit, et la fit glisser lentement sur chacune de ses courbes. Ainsi, non seulement il pouvait se souvenir de son odeur, mais aussi de chacune de ses formes, bien qu'elles aient un peu différentes que d'habitude, du fait de sa grossesse. Il pouvait aussi se souvenir de la douceur de sa peau, mais aussi la moindre de ses imperfections, ces petites choses qu'il pouvait tant aimer. Sa main finissait alors par effleurer sa poitrine. La jeune femme se permettait également d'effleurer la peau du dos de Celso. Elle était brûlante, elle sentait sous ses doigts ses muscles s'électriser à son passage. Elle sentait sa virilité déjà prête pour se faire accueillir dans le corps de la jeune femme, l'unique objet de sa convoitise. Par moment, au milieu de tous ces gestes de tendresse, elle l'interrogeait du regard. Comment comptait-il s'y prendre ? Il était évident qu'il ne voulait pas s'arrêter à ce moment là, et Grace avait tout aussi envie que lui de le sentir en elle. Mais lorsqu'elle ne parvenait pas à capter de réponse dans cette paire d'iris verts, elle repartait à la conquête de ses lèvres, qui lui avaient bien trop manqué.
Mon absence est planifiée, mes affaires sont prêtes. Il reste qu'à attendre l'heure, le grand jour. Grace et moi n'aurons pas été séparés aussi longtemps depuis mon départ de Londres et les quelques mois nécessaires à nos retrouvailles en Italie. Depuis, nous avons toujours voyagé ensemble, nous avons traversé le pays en long et en large tous les deux. Impossible de nous séparer, la distance devenant vite insupportable. Qu'est-ce que quelques kilomètres d'éloignement pendant quelques semaines sur toute une vie à deux ? Les fois précédentes relèvent presque du caprice en comparaison avec ce départ. Cette fois, il retour est incertain. Cette fois, la jeune femme ne peut pas venir avec moi. Elle restera ici, à prendre les décisions, à prendre soin de nos enfants, en attendant de savoir si elle me rejoindra à Rome pour mon couronnement ou mon inhumation. Je crois bien que face à cette idée effrayante, le seul moyen de dormir un peu est l'un avec l'autre. Cette ain que je garde sur son ventre me serait interdite par bien des membres de la Cour qui n'ont décidément par de limites de jugements. Alors désirer mon épouse enceinte, pensez-vous, cela relève de l'outrage. Peut-on me blâmer de vouloir Grace avant le départ, qui sait, une dernière fois ? Bien sûr, elle pourrait refuser, dire qu'elle n'en a pas l'envie, ni l'énergie, que cela n'est pas bon pour le bébé, mais ce n'est pas ce qu'il se passe. Elle prolonge mes baisers, m'invite à parcourir son corps sous le tissu qui la couvre, à toucher son ventre à même la peau, puis sa poitrine en effet bien plus ferme qu'à l’accoutumée. Ma main reste sur son sein, mes lèvres capturent une nouvelle fois les siennes. La simple contact des doigts de Grace dans mon dos me fait frisonner ; elle n'a plus parcouru ma peau ainsi depuis longtemps, ni personne d'autre d'ailleurs. Cette chaleur humaine me manque, cette tendresse aussi. Oui, nous méritons un dernier moment d'intimité, et de dire fi des croyances. Ce n'est pas conventionnel, mais ce n'est pas grave. Avant de trouver comment nous y prendre, je continue de dévorer les lèvres de la jeune femme. Je ne m'en détache que pour lui retirer sa robe de nuit aussi délicatement que possible, sans la brusquer. Inconventionnels jusqu'au bout. J'ai besoin de sa chaleur, de sa peau tout contre la mienne, de me nourrir de cette présence, et ce n'est pas cette fois que je m'en priverai. J'ôte également ma chemise de nuit afin de me retrouver nu. Dès que je me colle à Grace, je lâche un soupir de satisfaction. Elle est si douce et chaude, la moindre caresse de son corps contre le mien m'envoûte. J'attrape à nouveau son sein dans une main, prend l'autre en bouche, accompagné par les doigts de ma belle qui serrent mes cheveux. La courbe de son ventre mène mes caresses jusqu'à l'entrejambe de la petite blonde. Son intimité, brûlante, palpite au moins autant que la mienne. Son souffle s'étouffe entre mes lèvres, mais le son s'envole tout de même à travers la chambre, jusqu'à la porte. Derrière, les suivantes de Grace se sont figées en l'entendant. Elles se regardent entre elles, ne sachant que faire. Habituellement, elles viennent à cette heure-là réveiller leur maîtresse, mais celle-ci ne semble pas dormir. Mais ce bruit-là est étrange en provenance des appartements d'une reine enceinte et à l'abandon. D'autres gémissements étouffés leur paviennent. Maria est celle qui veut en avoir le coeur net ; elle se signe pour se faire pardonner ce qui n'est pas vraiment de la curiosité, se penche et jette un coup d'oeil à travers le large trou de la serrure. Ses yeux manquent de sortir de leurs orbites lorsqu'elle devine un dos nu ici, un sein là, des baisers particulièrement langoureux et deux corps passionnés l'un par l'autre. Le roi et la reine ont un rapport sexuel à d'autres fins que la procréation. Ils couchent ensemble alors que sa Majesté est enceinte. Ils le font nus. Elle pâlit comme si le diable se trouvait dans cette chambre. « Nous devrions partir. » murmure-t-elle à Jane et Luisa, et toutes trois s'exécutent.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Celso ne montrait aucune timidité lorsqu'il s'agissait de toucher à nouveau les formes de sa belle. Il palpait alors sans gêne son sein, retrouvant avec un plaisir certain sa douceur et sa chaleur. Tout ce qu'il ne parvenait à contenir, il le rendait dans chacun de ses baisers, plus fougueux que l'un l'autre. Avide de vouloir la retrouver pleinement avant le grand départ, il la dévêtit, le laissant entrevoir son corps de femme enceinte, de mère, d'épouse. Il se fascinait toujours autant, et il n'y avait pas un seul instant durant leur moment d'intimité où il fut écoeuré de la voir. Il appréciait chacune de ses formes et les vénérait à foison, comme si elle était la chose la plus précieuse qui puisse exister en ce monde. Malgré ce long mois d'absence et d'ignorence, toutes ces pensées semblaient être toujours le cas, vu la passion qu'il mettait dans chacune de ses caresses. Il prenait énormément soin d'elle, faisait attention au moindre de ses gestes afin de ne pas le brusquer, ni elle, ni le bébé. Celso se mit également à nu. Il avait envie de faire véritablement l'amour une dernière fois à son épouse, les conventions perdaient alors tout son sens durant ces instants où il n'y avait que l'amour qui régnait. Qui sait quand serait la prochaine fois où ils pourront avoir un tel moment. Des semaines, des mois, une éternité entière. Plus qu'avide d'elle, il porta sa bouche sur l'un de ses seins qu'il se mit à caresser délicatement. L'une de ses mains prenait soin de l'autre, parvenant ainsi à arracher quelques soupirs de satisfaction à la jeune femme. Elle était bien plus sensible à cet endroit là, et le fait de ne pas avoir pu approcher son époux pendant plusieurs ne faisait que décupler les sensations. Ses doigts fins se crispaient dans ses mèches de cheveux brunes, se donnant totalement à lui. Hâtif de retrouver chaque partie de son corps, il ne tarda pas à faire glisser ses doigts le long de son ventre rond, jusqu'à atteindre son entre-jambe. Déjà fébrile, ces caresses firent gémir la jeune femme. Celso tentait de les étouffer grâce à ses baisers, certains sons parvinrent à se frayer un chemin en dehors de ce baiser. Son dos se courba maintes fois sous ses caresses. Parfois, ses doigts de planter dans la peau au niveau de ses omoplates, dès que certains gestes électrisaient ses muscles. Cependant, Grace fut rapidement gênée par sa position. En effet, être allongée sur le dos n'était pas la position la plus agréable qui soit, surtout à ce stade de la grossesse. C'était en se tournant sur le côté qu'elle avait peut-être trouvé un moyen pour que leur coprs puisse s'unir comme ils le désiraient tant. Dos à lui, elle prit l'une de ses mains pour qu'il reprenne ses caresses. Elle avait légèrement pivoté le dos afin qu'elle puisse atteindre ses lèvres et les embrasser avec la même passion. Le corps de Celso s'était spontanément collé au sien, comme lorsqu'ils venaient de dormir contre l'un l'autre. Ils échangeaient alors un regard, mêlé entre l'amour et la complicité. Grace bougeaient son nez, comme pour tenter d'attirer son visage vers le sien, et embrasser à nouveau ces lèvres qui allaient bien lui manquer. Elle l'envoûtait par ce simple regard, alors que pendant ce temps, en toute délicatesse, elle guida sa virilité en elle, doucement. Elle voulait autant voir l'expression de son visage à ce moment là que lui avait envie de la voir durant cette union de leur corps. Ils retrouvaient ainsi une symbiose proche de la perfection. Elle avait un peut bougé son bassin afin qu'ils aient par la suite un peu plus d'aisance pour les mouvements qui allaient. Grace ne se doutait pas qu'ils furent épiés quelques secondes, c'était bien le cadet de ses soucis à ce moment là. Tout ce qu'elle désirait, c'était de retrouver pleinement son époux avant que celui-ci ne doive s'éloigner d'elle pour aller réclamer ces terres qui lui appartenaient de droit. C'était un besoin pour elle comme pour lui. Se pardonner, et s'aimer comme ils savaient si bien le faire. Ils savaient que pareil amour ne pouvait blesser leur enfant, ils savaient tous les deux que Dieu ne pourrait les punir de s'aimer tant, même durant une grossesse. Neuf mois sans s'aimer ainsi était impossible, pas pour un couple comme le leur. Elle était parvenue à glisser ses doigts dans les mèches de son amant, les serrant alors soudainement entre ses doigts lorsqu'il commença les mouvements de va et viens.
Il y a une perfection, une beauté dans ce moment que je ne veux qu'embrasser, et tout le reste n'a plus la moindre importance. Ce ventre rond est à mes yeux d'une grâce inégalée, cette courbe parfaite qui n'est autre que le summum de la féminité. Je ne veux pas penser aux interdits ni croire que nous pourrions faire du mal au petit être abrité là-dedans. J'ai besoin de ce moment d'intimité, de cette vague d'amour. J'ai besoin de retrouver Grace, la retrouver entièrement, renouer avec tout ce dont je n'aurais plus accès durant les prochains mois, juste pour aujourd'hui. La magie de la jeune femme me fait perdre la raison, je perds pieds, et cela ne me freine en rien. Tout ce qui importe, ce sont nos corps et nos âmes dont toutes les parcelles s'appellent et hurlent. Je peux sentir cette boule brûlante de désir prendre de plus en plus d'ampleur dans ma poitrine et s'étendre dans mon estomac, vibrante comme un aimant qui s'approche de sa moitié. Il suffit que je pose ma main sur son ventre pour que mon coeur éclate. Je trouve toutes ses formes, et pourtant, tant de choses ont changé. Ses courbes ne sont plus les mêmes, mais je les aime tout autant. Entre nos baisers, ma respiration est haletante, et réclame toujours plus le souffle de Grace, comme si mes poumons ne pourraient jamais assez inspirer l'air qui traverse ses lèvres. Mon regard la dévore totalement, montrant que tout chez elle m'a manqué et m'envoûte, que ses baisers, ses caresses, sa tendresse ne seront jamais oubliées, qu'elle fait partie de moi. La jeune femme se tourne doucement sur le flanc afin de se soulager du poids du bébé. Derrière elle, mon corps se colle et épouse parfaitement le sien. Caressant son ventre d'une main, remontant sur ses seins, ou descendant caresser doucement son intimité, je l'embrasse dans le cou, inlassablement, atteins parfois ses lèvres qu'elle m'offre en se tournant légèrement. Pouvoir sentir la totalité de son corps contre le mien me rend complètement fébrile, la chaleur que nous échangeons étant des plus agréables. L'éclat de lucidité nous fait réaliser que nous venons tout juste de trouver comment contourner la contrainte de la grossesse pour nous unir malgré tout. A l'aide de ma jambe, je replie peu à peu l'une des siennes. Il me suffit de songer à la suite pour me sentir plus fiévreux que jamais. J'aurais aimé faire durer l'attente, languir, mais j'en suis incapable, et je crois que Grace aussi. Mon esprit et mon corps hurlent leur besoin de sentir mon épouse au plus près de nouveau, chaque rapprochement rendant l'attente plus insupportable. Sans laisser passer une minute supplémentaire loin d'elle, la jeune femme met un terme à ce qu'il reste de distance entre nous deux en guidant ma virilité en elle ; je m'y loge de plus en plus profondément avec une lenteur qui permet de savourer chaque seconde, laisser chaque centimètre annihilé se transformer en une vague de plaisir, sentir la caresse de chaque parcelle de peau rencontrant l'autre, contempler le regard vitreux de l'être aimé noyé dans le désir, jusqu'à ce que nous ne fassions plus qu'un. Je serre toujours un peu plus la petite bonde contre moi au fur et à mesure de cette avancée. Enfin pleinement en elle, au plus près d'elle, ma respiration jusqu'alors complètement coupée reprend, et un long soupir traverse mes lèvres qui n'ont à aucun moment cessé de frôler celles de Grace. L'effet est immédiat. Autant pour elle que pour moi. Son petit corps se tend, son échine se courbe, ses doigts dans mes cheveux serrent mes mèches brunes. Ce contact est de ceux qui m'ont le plus manqué. Notre passion l'un pour l'autre, la fougue des baisers, le feu dans les regards, et pourtant, la tendresse, la délicatesse, tout l'amour dans chaque mouvement, chaque va-et-vient. Parce que Grace est plus que jamais ce que j'ai de plus précieux au monde, un bijou, un trésor. Elle mérite de l'application, tout l'attention possible. Alors la houle demeure lente et ample, d'une sensualité qui se devine même à travers les draps qui nous couvrent et glissent peu à peu sur nos corps entremêlés. Nos échangeons de longs regards, nos lèvres se frôlant, nos doigts s'accrochant à l'autre. J'empoigne parfois sa cuisse, sa fesse, son sein, sans me lasser de flatter son cou et ses épaules de baisers, ou passant de longues minutes à l'admirer, envahie par le plaisir prodigué par chaque délicat coup de rein. Mes propres gémissements passent de ma bouche à la sienne, mes tremblements et mes vagues de plaisir viennent envahir son petit corps. Je retrouve cette symbiose avec l'être que j'aime le plus au monde, et je ne sais pas si c'est de plaisir ou de douleur à l'idée de partir que mon coeur explose, me faisant lâcher un nouveau râle alors que la cadence s'intensifie sensiblement. Cet amour dont je ne voulais plus entendre parler ces dernières semaines continue de s'infiltrer dans mon sang, prendre possession de mes membres, de mes pensées, de mes baisers. Et je l'aime tellement. Elle me manquera tellement. Je n'imagine pas ces prochains mois sans elle, je ne suis que peine à l'idée de ne pas être avec elle lorsqu'elle donnera naissance à cet enfant, mais je ne nous imagine pas ailleurs que sur ce trône qui nous attend, et je sais que quand tout sera terminé, nous serons réunis.
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Il n'existait certainement pas de roi aussi passionné avec une femme que Celso. Qu'il ne se lasse pas d'avoir toujours la même dans son lit et de l'aimer avec une dévotion qui ferait trembler n'importe quel mur. Le manque accumulé au fil de ces dernières semaines n'avaient rien arrangé et il semblerait que des retrouvailles de ce genre soit primordiales avant qu'il n'aille au front. Des réconciliations en bonne et due forme, des moments d'amour comme ils n'en auront plus pendant de longs mois. Ce n'était pas l'envie qui manquait, que de faire durer cet instant au maximum. Mais le temps commençait à manquer, s'ils voulaient profiter de cette journée comme ils pouvaient l'entendre. Et puis, l'un comme l'autre avait envie de se sentir à nouveau au plus proche de l'être aimé, de pouvoir se délecter de ce contact au combien agréable. La jeune femme aimait sentir sa peau brûlante collée à elle, avide de sa douceur. Comme s'il était impossible qu'ils se séparent un tant soit peu. Lorsqu'elle ne se tordait pas le dos, il ne se lassait pas de couvrir son épiderme de porcelaine de baisers, sur son épaule ou au creux de son cou. Sa main s'occupait soigneusement de son torse, épousant le galbe de son sein pour le masser tendrement. Grace aurait aimé capable de donner un peu plus, mais sa condition limitait grandement l'éventail de tout ce qu'elle pourrait faire. Dès qu'elle le pouvait, elle mêlait ses doigts à ses mèches de cheveux ou effleurait la peau de sa main ou de son bras du boit de ses doigts. La tête souvent posée sur l'oreiller, elle profitait de chaque geste d'amour qu'il faisait, sentant un frisson émaner de sa peau lorsque la bouche de Celso venait à sa rencontre. Jusqu'à ce que qu'il soit temps qu'ils s'unissent enfin, d'un geste lent au possible. L'on sentait que le roi profitait de chaque seconde lorsqu'il venait de plus en plus profondément en elle, faisant gémir la petite blonde, bien heureuse de le retrouver ainsi. Ses doigts serraient entre eux les cheveux de son amant alors que sa bouche laissait échapper de nombreux soupirs. Sa houle était d'abord bien délicate, mais malgré lui, l'âme ardent, il avait accélérer peu à peu la cadence. Se contenir pendant tout ce temps les rendait plus fébrile, plus sensible, et bien plus envieux et hâtif de rejoindre ce point de non-retour, où tout perdait son sens, si ce n'était l'amour qu'ils ressentaient pour l'un l'autre. Malgré le peu d'effort que Grace faisait, les sensations initièrent en elle de vives vagues de chaleur, faisant perler sur son front et à quelques endroit de son corps de fines gouttelettes de sueur. Bien peu endurante, elle sentait rapidement cette vague de plaisir gonfler avec une facilité extrême en elle. Pourtant, elle faisait de son mieux pour la contenir, pour faire durer encore plusieurs minutes cet instant avec son époux, histoire de profiter de chaque seconde avant que son devoir politique ne l'arrache d'elle. Mais on pouvait entendre sa respiration se saccader de plus belle, son visage se crisper tant elle se retenait d'atteindre cet orgasme, voulant encore sentir Celso aller et venir en elle avec cette passion certaine. Lorsqu'elle ne put contenir quoi que ce soit, elle l'appelait, son nom glissait entre ses lèvres humides. Puis son corps se raidit et se crispa de plus en plus. Elle croisa ses doigts avec ceux que Celso, qu'elle serrait de plus en plus jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus contenir quoi que ce soit et que tous ses muscles se raidissent. Même sa respiration se coupait sur le coup de l'émotion, pendant de longues secondes jusqu'à ce qu'elle puisse enfin évacuer un long gémissement d'un plaisir incroyablement pur. Seulement là, son corps voulait bien se détendre progressivement. Elle sentait que Celso faisait encore quelques mouvements de bassin en elle. Ils étaient doux, agréables, Grace n'était pas contre, loin de là. Elle soupirait encore à certains de ses mouvements, profitait du moindre contact les yeux clos, alors qu'elle caressait délicatement son bras. Elle n'aimait pas se rendre compte qu'ils retombaient dans la réalité, de ces quelques heures qu'ils leur restaient à profiter du temps ensemble. Elle avait l'impression que s'ils ne sortaient pas de ce lit, le temps resterait suspendu, et que le lendemain n'arrivera jamais. Alors elle restait calmement blottie contre lui, apaisée, sereine. Cette sensation lui avait terriblement manqué et la retrouver était particulièrement agréable.
Ce n'est pas tant la durée que la signification du moment qui importante, et même si nous souhaiterions tous les deux que cet instant dure encore et encore, Grace est bien vite en proie aux grands tremblements de plaisir annonciateurs d'un pic de volupté imminent. Impossible de l'empêcher, elle cède et fond de plaisir entre mes bras. Lorsque sa respiration se bloque et que son corps tout entier se contracte, à ce moment où toutes les valves s'ouvrent sous la pression des sensations, le temps suspend longuement cette seconde si particulière pour la rendre comme plus réelle qu'elle ne l'est déjà. Comme au ralenti, il me semble voir le moindre détail de cet instant. Ainsi, pendant que ses doigts se crispent, entrecroisés avec les miens, et que ses membres se bloquent dans ce long spasme, je peux voir ses yeux fermés, sa bouche ouverte à la recherche d'oxygène, ses joues enflammées sur lesquelles ses mèches de cheveux se collent, tous ses traits froissés céder face à l'arrivée de cette vague de plaisir dont la jeune femme a tant essayé de retarder la venue. Toutes les sensations sont d'une terrible précision. Sous mes paumes, je peux palper son épiderme brûlant et moite. Tout ce corps en perdition se plaque complètement contre le mien, tout aussi chaud et humide. C'est, décidément, la meilleure sensation qui existe, celle d'être à l'origine de pareil plaisir, d'être instigateur et spectateur de cette volupté. Pendant cette seconde, au plus profond d'elle, le séisme qui la secoue déboule le long de son échine jusqu'à moi. Je peux deviner cette secousse alors qu'un plaisir pur s'infiltre absolument partout en elle. Poursuivant les mouvements, retrouvant un rythme particulièrement lent, je l'observe souffler et soupirer avec délice, sensible à chaque va-et-vient supplémentaire qui ancre un peu plus le plaisir dans sa chair. J’atteins ce même point de non retour avec plus de discrétion ; collé à Grace, la serrant avec force, le visage logé au creux de son cou, j'y étouffe un long râle au moment où le plaisir m'étreint. L'orgasme n'en est pas moins intense, seulement plus délicat. Il me laisse tout aussi fatigué, les membres mous et vide de volonté. Ces sensations me quittent à peine. Elles traînent, là, dans mon crâne et dans mes veines. Je ne veux pas quitter cet état, relever la tête, laisser mon regard se poser sur la réalité. Non, je garde cette bulle quelques secondes de plus, je m'y accroche comme tout en dépendait. Il me suffit de fermer les yeux et me sentir toujours en elle. Mon corps se défait finalement du sien, mais je garde la petite blonde dans mes bras. Ma main retrouve son ventre et lorsque je retrouve le moyen de se redresser un peu, je l'embrasse tendrement. « Tu es si belle... » je murmure, caressant ses lèvres, sa joue, sa mâchoire du bout des doigts. Mon regard la scrute, rempli d'amour. « J'ai déjà hâte que tout soit terminé... » Je n'ai jamais eu envie d'aller sur le champ de bataille. Pourtant, le jour où je suis revenu en Italie, le jour où le Pape et l'Empereur m'ont humilié, j'ai compris qu'aucun trône ne se gagne sans armée. Ce moment était inévitable depuis le début. « C'est comme si tu me manquais déjà. Je sais que c'est l'appréhension… Mais je n'ai plus l'impression de valoir grand-chose sans toi. » Mes lèvres effleurent son cou. Je pourrais rester dans ce lit toute la journée. Je caresse toujours tendrement le ventre rond de Grace, songeur, et si triste. « Je veux toujours l'appeler Lucia. » dis-je au bout d'un moment. Je veux toujours rendre cet hommage à ma tante, rien n'a changé. « Et je sais que je n'ai pas besoin de songer à un prénom de garçon. C'est une fille, sans aucun doute là-dessus. » j'ajoute avec un léger sourire.
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Essoufflée, Grace profitait encore des particules de plaisir qui traînaîent dans son sang. Les yeux fermés, elle appréciait toutes ces sensations qui restaient en elle et qui prenaient bien leur temps pour s'effaçait. Ca ne la gênait pas, bien au contraire. Qu'elles restent là, à suspendre le temps et à lui faire croire qu'elle était en train de rêver. Celso avait fini par se retirer d'elle mais semblait bien déterminé à bien rester collé à son corps, caressant avec délicatesse ce ventre bien rond. La jeune femme somnolait, bercé par la chaleur et les gestes de son époux. Lui ne se lassait pas d'admirer les traits de son visage, les courbes de son corps et les flatter comme bon lui semblait. Il déposait des baisers dans le creux de son cou, le long de sa mâchoire, sur sa joue encore bien rose. Grace sourit, puis tourna sa tête en sa direction, le regard rempli du même amour. "Ne sois pas trop hâtif non plus, le temps te semblera incroyablement long, là-bas. Tu t'impatienteras, et tu pourrais prendre des décisions un peu trop vite, ce ne serait pas raisonnable." lui répondit-elle avec un sourire. "Laisse-le temps au temps. Nous nous reverrons, je le sais." Elle caressa alors tendrement sa joue du dos de sa main. Elle lui manquait déjà et il lui en faisait déjà part. "Plutôt que de songer au départ, ne veux-tu pas que l'on profite de cette journée, sans que je puisse déjà te manquer ? Tu auras des semaines entières pour ça, pas aujourd'hui." Ensuite, elle déposa un doux baiser sur ses lèvres. Elle comprenait ce qu'il voulait dire, parce qu'elle ressentait exactement la même chose. Seulement, Celso avait besoin d'être rassuré, aimé, pas qu'on lui rappelle tout ce qui allait être si loin de lui le lendemain. C'était aussi ça, son rôle d'épouse. L'apaiser durant ce genre de moments, lui promettre d'autres instants de tendresse similaires à celui-ci dès son retour. "N'oublie pas qui tu es. Tu vaux bien plus que ce que tu es lorsque tu es avec moi. Tu es un Borgia, il y a ce sang qui coule en toi et qui ne demande qu'à avoir ce dont tu as toujours rêvé. Ton héritage. Ton du. Tu retrouveras la place qui est la tienne, et ton âme aura enfin trouvé une paix dans ce que tu as recherché au fil des années." Celso n'avait grandi qu'avec cette idée en tête. Il n'était parti de rien, avec la ferme détermination d'être celui qu'il aurait du être depuis fort longtemps. Qu'il ne se réduise pas simplement au rang d'époux, d'un homme qui aimait éperdument sa femme. Grace s'assurerait que l'on se souvienne de lui, quoi qu'il advienne. "Et si tu penses ça de toi, moi, qu'est-ce que je vaux, alors ?" Encore moins que lui, moins que rien. Elle n'était qu'une noble anglaise, de base, après tout. Rien de très royal, mais avec une grande chance, il fallait l'admettre. Beaucoup aimerait être à sa place. "Il faut que tu restes prudent malgré tout." lui conseilla-t-elle tout de même. Qu'il ne se repose pas trop vite sur ses lauriers. Il semblait persuadé que ce soit une fille. "Suis-je devenue si laide que ça pour que tu en sois si sûr ?" rétorqua-t-elle en riant, alors qu'il avait complimenté sa beauté quelques minutes plus tôt. "Je l'appellerai Lucia, dans ce cas." lui assura-t-elle en caressant délicatement ses cheveux. Ils finirent par se lever, et réenfilèrent rapidement leur chemise de nuit afin de faire comme si de rien n'était. Chacun avait une certaine hâte de se préparer, chacun de leur côté, afin de ne pas perdre une miette du temps qui leur était imparti. Les suivantes avaient fini par rejoindre leur maîtresse, elles étaient bien silencieuses. "Que se passe-t-il, Maria ?" demanda-t-elle à la plus pâle d'entre elles. Mais sa bouche restait fermée, et elle tentait de rester concentrée sur ce qu'elle faisait. "Elle a regard" au travers de la serrure, ce matin." dit Jane, en défiant du regard sa suivante. Grace avait été intransigeante, concernant le devoir de se montrer franche envers elle. Encore une fois, la pieuse petite Maria n'avait pas tenu parole. "Ce n'est pas bien raisonnable de ta part." "Nous vous entendions et..." bégaya-t-elle. Cela se voyait, qu'elle était choquée de ce qu'elle avait vu. La nudité, la condition de Grace, les gémissements. "Et alors ?" rétorqua Grace. "Es-tu déjà tombée amoureuse, Maria ? As-tu déjà désiré un homme ?" La jeune femme secoua nerveusement la tête, les joues bien rouges. "Alors je ne te permets de juger sur ce que je fais avec le roi tant que tu ne sauras pas toi-même ce dont il s'agit." répliqua-t-elle. "Bien évidemment, je compte sur ta discrétion." Grace ne savait même pas pourquoi elle le lui rappelait. Luisa et Maria finirent par s'éloigner pour faire un peu de rangement. "Je peux vous poser une question... personnelle ?" demanda-t-elle timidement en continuant de tresser ses cheveux. "Bien sûr." "Comment c'est... sans vêtements ?" Elle parlait particulièrement bas, et bégayait. Pourtant, Jane était curieuse et elle se savait suffisamment proche de Grace pour le lui demander. "Ton bel écrivain ne te l'a pas proposé. Les artistes sont pourtant plus... aptes à user de ce genre de pratique." "Si, mais... je n'ai pas osé, je..." Elle soupira, embarrassée."Si je peux te donner un conseil, fais lui confiance. Il saura te mettre à l'aise. Et si vous vous aimez réellement, tu comprendras que les vêtements n'ont pas un réel intérêt à être porté durant ce moment là. J'ai bien conscience que cela va bien au-delà des pratiques usuelles, mais ne penses-tu pas que Dieu voudrait que nous puissions aimer notre époux comme nous le voudrions ? Pourquoi devrions-nous nous cacher devant la personne que nous aimons le plus au monde ?" Grace parlait aussi bas, c'était une conversation juste entre les deux Anglaises. Et Jane semblait parfaitement comprendre ce qu'elle disait. "J'étais tout aussi incertaine que toi, avec lui, au début. Mais une fois cette étape là franchie... tu verras par toi-même." Jane semblait être rassurée par les paroles de sa maîtresse et un sourire plus grand s'afficha sur son visage. Les suivantes terminaient de la préparer et elle quitta enfin ses appartements. Celso l'attendait dans le couloir, entièrement vêtu également, et la petite blonde n'eut que pour seule envie de se jeter sur ses lèvres pour lui offrir un doux baiser.
Grace a raison, il nous faut profiter de cette journée sans laisser le ciel être obscurci par les pensées du lendemain. Je suis encore là, près d'elle, je peux me nourrir de sa présence, m'imprégner de sa chaleur, et pourtant une sorte de puits sans fond s'est formé en moi, avalant toute cette affection comme si cela ne sera jamais assez pour tenir tout ce temps loin d'elle ; je sens que le jour suivant mon départ, l'angoisse sera déjà présente et le manque particulièrement palpable. « J'ai bien peur de ne rien pouvoir y faire... » je murmure, le regard bas. Je ferai de mon mieux bien sûr, mais la peine et a peur sont deux émotions puissantes qui savent bien trop prendre le dessus sur les autres si on ne les combat pas énergiquement. Et je n'ai jamais manqué d'optimisme, néanmoins, je ne suis jamais parti en guerre, pas de cette manière. Ma guerre, en réalité, je la mène depuis quasiment quinze ans désormais. Face à cette dernière ligne droit, je sens l’essoufflement, le point de côté, avant de peut-être trouver un second souffle qui me fera tenir jusqu'au bout. Sans Grace, cela me semble plus compliqué. Je partage ma force avec elle ; sans sa présence, j'en suis amputé, ce qu'elle réfute avec conviction. « Tu vaux énormément, je t'interdis ne serait-ce que de penser le contraire. Tu es une Borgia aussi, je te rappelle, ma femme, et mon trésor, le plus précieux de tous. » Même ce rêve de gloire, ce trône, cette couronne, semblent pâlir à côté de la perspective d'une longue vie à deux, alors pourquoi s'obstiner et partir ? Etrangement, je suis dans l'impasse. Ce titre a été ma motivation pensant plus de la moitié de ma vie, ma raison d'être. Grace ne peut pas le transcender, même si elle peut l'égaler. « Non, tu restes magnifique. » j'assure à la jeune femme qui s'inquiète de ma certitude que notre famille s'agrandira avec la présence d'une petite fille dans quelques mois. « Mais tu m'as dit te sentir plus fable qu'avec Francesco, pour moi cela veut tout dire. » Elle me promet une nouvelle fois d'être fidèle à mon souhait de nommer la petite après ma tante. S'il s'agit finalement d'un garçon, elle avisera. Nous quittons le lit afin de profiter du reste de la journée. Après nous être habillés, nous profitons d'un déjeuner que nous ne partageons qu'à deux. J'ai bon espoir que personne ne trouvera matière à critiquer mon besoin de profiter uniquement de ma famille la veille de mon départ. Personne ne met le mot guerre sur la campagne pour laquelle je vais m'absenter, mais petit à petit, les murmures se concrétisent et mes objectifs deviennent évidents. Cela divise la Cour, cette trahison vis-à-vis de l'Empire, mais je décide de n'écouter que ceux qui se réjouissent de voir le pays réunifié. Après le repas, nous récupérons Francesco auprès de sa nourrice. « Viens là mon fils ! » Il me saute dans les bras avec enthousiasme, joliment habillé par Giulia sachant l'importance de cette journée ; je dois emporter avec moi l'image d'un magnifique garçon et digne héritier. « Prends ton après-midi Giulia, nous nous en occupons. » lui dis-je avec un sourire. Cela la surprend, mais elle accepte volontiers ; elle-même n'est pas contre une journée pour elle, cela est bien rare avec tous ses fils. Grace, Francesco et moi nous rendons dans les jardins. Le temps est agréable, les grosses chaleurs se font de plus en plus rares. « Qu'est-ce que en dis, de passer le reste de la journée avec ta mère et ton père, avant qu'il parte demain ? » Le petit acquiesce à cette idée d'un signe de tête, puis songe à un détail ; « Où tu vas ? » « Je vais à Rome. L'Empereur a quelque chose qui est à moi, et je vais le récupérer. » Un enfant normal de trois ans penserait que l'Empereur m'a volé un doudou. Un enfant royal sait qu'il peut s'agir de terres et de titres. « Tu pars longtemps ? » Je soupire. Difficile de répondre. « Je ne sais pas, topolino. Mais toi et maman viendrez aussi à Rome plus tard. » Je ne veux pas évoquer la possibilité de périr et ne jamais se revoir. Je pense que parler de malheur mène le malheur vers soi, comme si l'on se collait soi-même une cible sur le front. Je préfère croire à la victoire, y croire de toutes mes forces, et placer la cible sur le front de l'Empereur. « Entre temps, ta sœur sera née. » je reprends pendant que nous marchons dehors, Francesco toujours dans mes bras. Je l'y garde aussi longtemps que possible. Nous longeons tranquillement les bosquets, le chemin parfois coupé par le passage d'une abeille, les cailloux du chemin craquant sous nos pieds. « Ma sœur ? Comment tu sais ? » « Je le sais, c'est tout. » je réponds avec un petit rire. Il fronce les sourcils, adorable, et interroge sa mère du regard. Au bout du chemin, il y a des enclos. Des lapins, des poules, des cochons élevés au meilleur grain pour les banquets. Les écuries sont encore plus loin. « Tu veux aller voir les animaux ? » « Oui ! »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Bien sûr que l'inquiétude et la peine étaient deux émotions dont il était bien difficile de se débarrasser, même avec la plus grande volonté du monde. Grace le savait bien. Mais elle se devait de continuer de lui faire voir le verre à moitié plein, et ce, tout du long de la journée. Il faisait de son mieux, mais c'était une tâche bien difficile. Grace le regardait avec une infinie tendresse. Suite à quoi, Celso tenait à rectifier les mots de la jeune femme. Comme quoi elle avait bien plus de valeur que n'importe qui ne saurait le penser. Une certaine dépendance s'était construite autour d'elle. Pendant toutes ces années, ils furent incapables de se séparer, au point de faire voyager une femme enceinte, quelque chose de particulièrement périlleux voir dangereux pour l'époque. Mais tout s'était finalement bien passé. Là, Grace n'avait aucune idée de quand elle allait le revoir. "Je suis une Borgia, certes, mais par union, ça ne coule pas dans mon sang. Contrairement à toi, à Francesco, et à l'enfant que je suis en train de porter." lui répondit-elle avec tendresse, avant de déposer un doux baiser sur ses lèvres. Il était persuadé que leur prochain enfant allait être une fille. Grace était prête à parier qu'il rêverait qu'elle soit le portrait craché de sa mère, de la tête au pied. Le même regard, les mêmes cheveux, le même sourire. Mais il préférait la rassurer, lui rappelant qu'il la trouvait toujours aussi belle. Ce qui lui avait mis la puce à l'oreille, c'est de savoir que la jeune femme se sent bien plus épuisée qu'à sa précédente grossesse. C'était la preuve indéniable à ses yeux, il n'en pouvait être autrement. Grace le laissait dans cette certitude. Elle préférait ne pas trop se fixer sur quoi que ce soit. A ses yeux, tant que l'enfant sera né en bonne santé, tout ira bien. Elle reconnaissait qu'elle ne serait pas contre avoir une fille, elle qui n'avait qu'accoucher de garçon jusque là. Elle se laissera surprendre le moment venu. Une fois que tout le monde était bien vêtu, Grace et Celso s'en allèrent chercher leur fils pour passer un peu de temps avec lui. Le père tenait à garder son fils dans ses bras, histoire de profiter de chaque seconde passée avec lui. Il lui expliquait le plus simplement possible la raison de son absence. En revanche, il était bien perplexe que son père puisse ainsi deviner qu'il aurait une petite soeur. Cela n'avait pas beaucoup de sens pour lui, mais qu'importe. Il avait bien hâte de voir les animaux. Grace n'avait pas mis le nez dehors depuis une éternité, et sentir le soleil sur sa peau lui faisait le plus grand bien. Le sourire aux lèvres, elle regarda Celso poser leur petit à terre afin que celui-ci puisse s'approcher de lui-même des enclins, bien curieux. "Il est notre plus belle réussite, à mes yeux." dit-elle tout bas à son roi, ses yeux bleus rivés sur leur enfant. "Plus qu'un royaume, il est le fruit de notre amour, tout comme l'enfant que je suis en train de porter. Et pour moi, c'est le plus beau cadeau qui soit. De voir que tout le monde va bien, et d'être capable de t'offrir une descendance." Puis elle rit doucement, repensant à leur conversation précédente. "Ca, c'est valorisant, par contre." Elle le taquinait, bien évidemment. "Maman, je voudrais que tu me portes." "Oh, mon chéri, je n'en suis plus vraiment capable tu sais. J'ai déjà bien mal au dos." Forcément, la réponse ne convenait pas au petit. "Mais continuons de marcher si tu veux, et nous pourrons nous asseoir un instant sur les bancs. Je pourrais te prendre sur mes genoux, à ce moment là." lui assura-t-elle avec un doux sourire. Enthousiaste à cette idée, c'était le petit qui reprenait la marche. Il se mit à courir, bien heureux de passer un moment juste avec ses deux parents. Le banc en question se trouvait à l'ombre, ce qui était tout aussi agréable. Francesco, arrivé bien avant eux, les attendait avec impatience. Après cette petite marche, la jeune femme s'installa volontiers et son fils ne se fit pas prier davantage pour aller sur les genoux de sa mère. Celso s'était installé juste à côté d'elle, cela faisait un portrait de famille parfait. "Je pourrai jouer avec ma soeur, quand elle sera là ?" demanda Francesco, qui avait finalement suivi la réflexion de son père. Grace lui caressa tendrement les cheveux tout en lui répondant. "Oui, bien sûr. Mais tu sais, au tout début, elle sera toute petite, et fragile, il faudra prendre soin d'elle et y faire très attention. Et quand elle sera un peu plus grande, vous pourrez jouer ensemble, oui." lui assura-t-elle. Elle embrassa sa tête. "Et il y en aura d'autres ? Giulia, elle est la maman de plein d'enfants." La petite blonde rit à cette réflexion. "Ah ça, je ne peux pas te répondre, tu dois voir ça avec ton père." répondit-elle avec le même rire, bien contente de renvoyer la balle à Celso.
Oui, Francesco est notre grande réussite. Notre trésor. Lui aussi devrait valoir plus qu'une guerre, plus qu'une couronne supplémentaire, et pourtant je le laisse derrière moi. Cela ne signifie pas que je ne l'aime pas plus que tout au monde. Ma chaire et mon sang. C'est pour son avenir que je pars, pour tenir la promesse que j'ai faite à Grace il y a longtemps ; donner à notre famille ce qui lui revient de droit. « Notre futur petit roi. » je murmure avec un sourire, observant mon fils qui se penche sur les lapins pour les caresser sans craindre d'être mordu. Et tous les poussins s'activent et piaillent autour de lui. Lorsqu'il est lassé, ou qu'il préfère la rare compagnie de ses parents à celle des rongeurs et des poules, il réclame d'être porté par sa mère spécifiquement. Hélas, cette option n'est plus envisageable. Francesco est contenté lorsque sa mère lui assure qu'il aura droit d'être sur ses genoux une fois assise sur un banc. Vite, il trotte jusqu'à l'assise la plus proche, à l'ombre, sous nos regards attendris par son sourire d'oreille à oreille. Je réalise à quel point j'ai trop peu profité de mon fils, à quel point il me manquera lui aussi. Je prendrai plus de temps pour lui, à Rome, je me le promets. Sur le banc, je passe mon bras autour des épaules de Grace qui étreint notre garçon. Il est toujours très curieux lorsqu'il s'agit de la grossesse de la jeune femme. Il est sûrement encore trop petit pour comprendre pourquoi un bébé est fragile avant d'en avoir un sous les yeux. Le voilà qui se demande s'il aura autant de frères et de sœurs qu'il a de cousins, les enfants de sa nourrice. Je ris nerveusement, à la recherche d'une réponse convenable pour tous, sans promesses qu'on ne puisse tenir. « Ca ne dépend pas de moi, ni de ta mère. C'est entre les mains de la nature. » dis-je. Et Francesco me corrige tout naturellement ; « Et de Dieu. » Pincement au coeur. Ah, oui, lui. « Oui, Dieu aussi. » j'ajoute donc en y mettant juste assez de conviction pour convaincre un garçon de trois ans. Après un moment de calme sur le banc, tout l'énergie prisonnière de ce petit corps se manifeste à nouveau tandis qu'il s'agite de plus en plus sur les genoux de sa mère. « Je veux voir les chevaux maintenant ! » déclare-t-il, le menton haut, en montrant les écuries du doigts. « Oh, tu as entendu le petit prince ? je demande à Grace avec un rire. Nous devons aller voir les chevaux alors. » Nous reprenons alors notre marche jusqu'à atteindre le grand bâtiment annexe au palais, débordant de foin, et à l'odeur toute particulière qui chatouille les narines du petit. Bien sûr, il souhaite monter sur l'une des bêtes, et un des écuyers nous indique le plus docile, le plus imperturbable qui saura coopérer pour cet exercice. Sur le dos du cheval, le voilà qui se sent comme le roi du monde. « Tiens toi bien Francesco. C'est bien. » Je m'assure qu'il empoigne fortement le crin de l'animal, que ses petits pieds ne battent pas d'enthousiasme sur ses côtes, et veillant constamment sur son équilibre. « C'est doux, n'est-ce pas ? » Il approuve, sans pour autant lâcher pour caresser le poil caramel de la jument. Ce n'est que par fierté qu'il ne montre pas qu'il est bien plus craintif qu'il n'en a l'air. Pas de raison d'avoir peur après tout, si ses parents sont à côté. Il faut nous rendre fier surtout. « Tu te souviens de notre balade à cheval sur la plage à Squillace ? » je demande tout bas à Grace qui regarde la scène, non loin de nous. Notre dernier jour là-bas, nous nous étions levés aux aurores pour aller voir le lever de soleil. La Cour s'inquiétait de notre absence lorsque nous sommes rentrés. Cela paraît si lointain aujourd'hui. La voix d Francesco me tire de cette courte rêverie. « Papa, qu'a le cheval ? » De cette hauteur, le garçon s'est aperçu d'une autre bête dans le boxe d'à côté est allongée et souffle particulièrement fort. C'est l'écuyer, qui nous supervise de loin depuis le début, ne tenant pas à avoir un accident sur la conscience, qui lui répond ; « C'est une femelle. Elle vient de donner naissance à un petit, et elle est épuisée. La mise bas a été très compliquée, et elle n'est plus très jeune. » Francesco se montre très soucieux soudainement, l'animal semble vraiment en peine. Pour rassurer mon fils, je le reprends dans mes bras. Non, pas devant un servant ; il préfère être posé au sol pour le moment et demander, très sérieux, l'homme à petit homme ; « Elle ira mieux ? » Hésitant, l'écuyer se risque à dire la vérité ; « Non, Majesté. Elle va sûrement mourir. » Là encore, un enfant normal de son âge aurait une perception abstraite de la notion de mort. La manière dont une personne s'éteint, s'endort pour toujours ; une présence qui disparaît, une voix que l'on entendra plus jamais, des yeux qui ne s'ouvriront plus. Francesco, lui, commence malheureusement à comprendre. Je lis son immense vague de panique dans ses yeux lorsqu'il demande ; « Et maman ? » Il la regarde, l'analyse. Enceinte, elle aussi donnera la vie à un petit. Un petit humain, certes. Est-ce qu'elle sera épuisée, elle aussi ? Est-ce qu'elle soufflera ainsi, agonisante ? Est-ce qu'elle mourra ? En quelques secondes, le regard de notre fils s'est bordé de grosses larmes qui roulent sur ses joues. « JE VEUX PAS QUE MAMAN MEURE. » s'époumone-t-il. Il lâche ma main, tape du pied, hurle. « JE VEUX PAS DE SOEUR. »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Francesco était bien malin pour son âge, et on lui avait rapidement expliqué quel sera son rôle lorsqu'il sera un homme, et que son père arriverait à son dernier souffle. A cette époque là, on leur bourrait trop le crâne de responsabilités dès leur plus jeune âge. Alors il voulait faire ses preuves, montrer à ses parents ce dont il était capable, alors qu'il n'était alors qu'un enfant. Il arrivait à l'âge où l'on se questionnait de tout, les pourquoi s'enchaînaient jusqu'à ce que les adultes ne sachent plus vraiment quoi répondre. Certaines informations étaient plus faciles à enregistrer que d'autres, certaines pensées étaient encore bien abstraites pour sa petite tête. Il comprendra certainement quelques années plus tard. Et pourtant, bien curieux, il se demandait s'il allait avoir d'autres frères et soeurs. Francesco croyait déjà en Dieu, et même lui reprenait son propre père à ce sujet, ce qui amusa beaucoup Grace, affichant alors un sourire. Comme tout enfant de son âge, il perdait rapidement patience, et avait hâte de faire autre chose. C'était d'un pas plus ralenti que ses parents suivaient le mouvement. Les maux de dos de la reine s'accentuaient et elle prenait son mal en patience pour ne pas trop l'afficher. En revanche, elle voulait limiter les efforts physiques, de crainte de faire un malaise jusque là. "Il est déjà bien exigent." dit Grace avec un léger sourire. Il savait ce qu'il voulait et pouvait avoir. Un roi qui connaissait ses limites. C'était bien facile à retenir parce qu'il n'en avait pratiquement pas. Il était cadré par une éducation juste, parfois un peu trop ferme, mais en soi, il avait tous les droits. Son père céda à sa demande en le mettant sur un cheval. La jeune femme les observait en restant à une certaine distance. Francesco n'avait aucun problème de contact avec les animaux, il les adorait. "Ca me semble si lointain." répondit Grace une certaine nostalgie. "Squillace, tout comme Tricarico. Ce n'était pas il y a si longtemps que ça, et pourtant." ajouta-t-elle plus bas. Ils furent interrompus par leur fils, intrigué par une jument qui n'était pas au meilleur de sa forme, loin de là. Celso tenta de lui expliquer les choses le plus simplement et platement possible. Il se rapprocha de la bête, bien perplexe, et interrogea le servant pour comprendre son état. Mais les mots employés par ce dernier étaient loin d'être les plus délicats qui soient, mais Francesco fit très rapidement les liens entre la jument qui venait de mettre bas et sa mère enceinte, qui allait accoucher d'ici quelques mois. Il fit alors une énorme colère, une immense crise de larmes à l'idée de perdre sa mère. Celle-ci soupira, regarder son petit aussi triste lui fendait le coeur. Alors elle finit par s'agenouiller par terre - une position peu digne d'une reine, mais elle s'en fichait bien. "Francesco, approche." dit-elle avec une extrême douceur. Mais il était bien plus concentré sur son chagrin et sa colère pour le moment. "Viens chez moi, mon trésor." reprit-elle en tendant les bras. Elle répéta plusieurs fois sa phrase, le temps que les petits pas timides du garçon le mène jusqu'à sa mère. Celle-ci sécha ses larmes et prit son visage entre ses mains. "Je veux pas de soeur." répéta-t-il entre ses hoquets. "Viens par là." dit-elle en lui faisant signe d'approcher davantage afin qu'elle puisse le prendre dans ses bras. "Tu sais, je t'ai déjà expliqué que ce n'est pas la première fois pour moi. Que j'ai déjà un grand garçon qui vit en Angleterre, et je t'ai toi. Et tu vois, je suis toujours là." lui expliqua-t-elle doucement. "Mais..." "Alors il n'y a pas de raison que ça se passe différemment cette fois-ci." Le petit se calma, et hoqueta, en se frottant les yeux. "Je pourrais être avec toi ?" "Oh, tu sais, ça dure très longtemps, tu t'ennuierais. Mais tu sais ce que tu pourras faire, et qui pourra vraiment beaucoup m'aider à ce moment-là ?" Les yeux de Francesco s'illuminèrent alors, voyant là un espoir de pouvoir faire en sorte que sa mère ne s'éteigne pas, grâce à lui. Il acquiesça alors d'un signe de tête, ses yeux plongés dans ceux sa mère. "Le moment venu, je voudrais que tu pries pour moi. Que tu pries de toutes tes forces." "Avec le chapelet ?" "Avec le chapelet, si tu en as envie, oui. Et je suis certaine que Dieu t'entendra, et qu'il m'aidera à mettre au monde ta petite soeur, tu ne crois pas ?" lui demanda-t-elle avec un sourire. "Et après, je pourrai venir te voir ?" "Bien sûr que tu pourras. Mais je serai certainement très fatiguée, ça demande beaucoup d'effort, tu sais. Mais tu ne devras pas t'inquiéter. Il faut que tu te dises que c'est comme après une journée où tu as fait beaucoup de sport, ou tu as beaucoup joué. Tu es si fatigué que tu veux dormir. Ce sera pareil pour moi. Tant que tu crois en moi autant que tu crois en Dieu, je suis certaine que tout se passera bien, mon trésor." Sa voix était restée douce tout du long. Mais encore un peu chagriné, Francesco se blottit à nouveau longuement contre sa mère. "Je prierai pour toi tous les soirs." souffla-t-il. "Merci beaucoup, mon trésor." Ils restaient quelques minutes ainsi, avant qu'il ne soit temps que Grace se relève, avec l'aide de son époux.