| Welcome to the family • Thomas & Myrddin |
| | (#)Dim 19 Fév 2017 - 17:03 | |
| J'hoche la tête lorsque Myrddin commence à m'expliquer avoir effectivement parler à sa mère de ma relation avec Daniel. Il ne lui a rien dit de plus que ce que Charlotte n'aurait pas apprit de ma mère qui est sa meilleure amie. Et c'est ce que font les meilleurs amis : ils se disent tout, se confient à l'autre sans être jugé sur quoique ce soit. Je dévie le regard, me demande un instant si ma mère a aussi évoqué ma tentative de suicide au près de son amie. Je pince les lèvres et cligne un peu des yeux en prenant une profonde inspiration « Tu … t'as juste dis que ça c'était mal fini ?» demandais-je doucement « Rien de plus ? Tu … tu lui as pas dit comment ça s'est vraiment fini … ?» voulais-je savoir sur un ton très bas, montrant bien évidement à quel point je suis mal à l'aise. Seul Myrddin, Matthew et ma mère connaissent la vérité. Se pourrait-il qu'un d'eux ai trahis ma confiance en parlant à Charlotte ? Je ne l'espère pas. Du fond du cœur, j'espère que la mère de mon meilleur ami n'est au courant de rien. Sinon je ne pourrais plus jamais la regarder dans les yeux et soutenir son regard. «Et si tu parles de Thomas et de la réaction qu'a eu ma mère : je ne lui ai rien dit. Pendant tous ces derniers jours, je n'ai pas évoquer Thomas. Ou juste rapidement » je soupire « C'est juste que … ma mère me connaît trop bien. Elle est trop protectrice et je ne suis pas celui qui cache le mieux ses sentiment. Mais elle n'a pas le droit de s'en prendre à lui. Je veux dire … comme tu disais, c'est entre lui et moi, personne d'autre» je soupire doucement et hausse les épaules.
Je continue ensuite, expliquant pourquoi j'ai voulu venir m'isoler ici. Nul doute que Myrddin se rappel aussi de la dernière fois qu'on était ici. Je présume aussi que le fait d'avoir put marcher à cette époque ajoute un coup à ma mélancolie. Et Myrddin ? Il me répond que je n'ai pas le droit de m'apitoyer sur mon sort car il est persuadé que je remarcherais. « Je ne m'apitoie pas sur mon sort » dis-je, peut-être un peu trop vivement que je ne le voudrais «Je sais que je vais marcher mais … laisse tomber. Je veux dire, tout ici me rappel a quel point ma vie a changé. Je … enfin ça me frappe encore plus ici, chez toi »
Il continue aussi, changeant de sujet comme je lui avais demandé à la base. Évidement, il parle d'Arthur. De quoi aurait-il put parler d'autre ? Ce garçon occupe son esprit depuis tellement de semaines et puis c'est son fils. Normal qu'il veuille en parler. Même si dans le fond j'aurais bien aimé qu'il parle d'autre sujet, je reste attentif et hoche la tête pour lui montrer que je comprends bien ce qu'il me raconte. Je souris aussi en apprenant qu'Arthur est dans le berceau qu'occupait mon meilleur ami lorsque lui-même était petit et me joins furtivement à son rire quand il évoque l'émotion que pourrait ressentir Charlotte en voyant son petit fils ainsi. Mais, ce qui devait être une discussion légère, se transforme rapidement et devient plus noire. J'apprends qu'Arthur ne va pas tarder à se réveiller a cause de ses cauchemars et ses terreurs nocturnes qui sont trop fréquentes. Rien à faire apparemment. Je me retiens de dire un 'tel père tel fils' qui serait vraiment très mal placé et hausse simplement les épaules lorsque Myrddin annonce qu'entre lui qui ne dort pas et Arthur qui ne fait pas ses nuits, Thomas ne va pas avoir beaucoup de repos. « Au moins y en aura un de vous qui sera directement réveillé quand le petit se réveillera» répondais-je « Mais ...tu sais quand vous allez retourner à Brisbane ? Je repars le 5, moi. Tu crois qu'il y aurais moyen que je revois Arthur ? Je pensais repartir à Londres le 4, histoire de n'avoir qu'à prendre la Navette » je souris doucement « Et ne t'inquiète pas, je ne vais pas vous déranger, un pote m'hébergerait. Mais j'aimerais bien quand même dire au revoir à Arthur quand de repartir» je lève mon regard sur Myrddin « Ce serait possible, tu crois ?» demandais-je, incertain. |
| | | | (#)Dim 19 Fév 2017 - 18:29 | |
| — THOMAS & MYRDDIN & NATHAN — Je vois pas vraiment de quoi tu parles, mais en tout cas j’lui ai pas dit pour ta tentative de suicide. Juste que ton ex avait plus tard trouvé la mort et que c’est l’enterrement auquel j’étais allé peu après mon arrivée à Brisbane. C’est tout.
J’hausse les épaules, et termine là-dessus. Certains doivent être mentionnés, mais les détails s’avèrent inutiles après tout, et ne serviraient qu’à tout compliquer. Etonnement, je pense que ma mère aurait eu beaucoup de compassion. Mais Nathan ne veut pas que ça se sache, même dans ce qu’on peut considérer comme de la famille. Peut-être Eve en a-t-elle parlé à Charlotte ; ne pas pouvoir le partager avec sa meilleure amie depuis 28 ans doit en tout cas être très difficile. Je crois avoir compris que Nath’ l’avait dit à Matthew, il m’a avoué avoir parlé de « tout » avec lui. Qu’il ne veuille pas que ma mère soit au courant m’étonne un peu, car elle n’a pas été moins là pour lui que pour son propre fils dans les moments difficiles. Néanmoins ça ne me regarde pas. Et si j’y réfléchi ça va finir par m’énerver. Je mentionne que nous sommes quittes, et il part dans une diatribe expliquant qu’il n’a rien dit à sa mère sur Thomas pour qu’elle réagisse comme ça. Simplement elle a su déceler des signaux qu’elle a extrapolé.
— Je faisais juste référence aux réactions de nos mères, pas au fait que tu lui avais parlé ou non, expliquais-je avec un demi-sourire. Y’a plus de soucis tu sais bien.
Lorsque Nathan me raconte les souvenirs qu’il a, et ce qu’il ressent en ce moment, il ajoute au passage qu’il se rappelle surtout du temps où il marchait ici. Il y aurait tellement plus pourtant. Pourquoi s’arrêter sur un tel état physique, alors qu’il finira par retrouver ledit état ? Il remarchera, c’est certain, et j’essaie de lui faire comprendre qu’il n’a pas à être mélancolique à propos de ça, parce qu’il retrouvera l’usage de ses jambes un jour. J’aurais réagi différemment s’il avait évoqué notre dernier moment ici, ensemble, avant mon départ pour Londres, ou s’il avait dit que nos jeux lui manquaient. Ou n’importe quoi d’autre. Mais je comprends Thomas et l’impression qu’il a de Nathan, fait est qu’il n’y a pas que ça chez lui. On peut aisément se tromper sur certains aspects des personnes ; connaître les autres aide à la compréhension, et a l’indulgence. J’hoche simplement la tête lorsqu’il tente de s’expliquer. Puis il coupe court à tout ça et me demande de lui parler d’autre chose.
J’obtempère, et choisit le premier sujet qui me vient à l’esprit : mon fils. Cependant, contre mon gré, cela n’est pas aussi léger que je l’aurais voulu. J’évoque les cauchemars du petit, et ça me fait un peu de bien d’en parler avec quelqu’un d’extérieur, même si Nathan n’apportera aucune aide réelle autre que celle de m’écouter. Il me fait remarquer que comme je dors peu, au moins je serais toujours là dès qu’Arthur aura besoin de moi. Je souris doucement, en hochant la tête. Puis concentre mon attention sur mon meilleur ami qui me parle de notre retour à Brisbane.
— Ouais ça sera tout à fait possible, lui répondis-je, un brin amusé. Il souhaite dire au revoir à Arthur avant de repartir pour Brisbane, et je trouve ça adorable. On devrait revenir mi-janvier, si tout se passe bien. On voudrait être sûr qu’Arthur nous a assez accepté, et on est sur la bonne voie je pense. En tout cas on repart à Londres demain après-midi. Donc ouais, on pourra arranger une balade avec Arthur par exemple. Je finis mon verre, puis souris à mon meilleur ami et lui tapote l’épaule. Il t’a déjà eu avec sa bouille d’ange hein ? rigolais-je.
On discute encore quelques instants d’Arthur, avant que nous ne trouvions la température trop basse. Et puis, un coup d’œil à ma montre m’indique que minuit, et l’année 2017, n’est plus qu’à une vingtaine de minutes. J’espère aussi que les feux d’artifices prévus par la ville seront assez loin pour laisser mon petit Arthur tranquille. Nous rentrons donc, alors que je rappelle à notre bon souvenir les parties de cache-cache mémorables.
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| | | | (#)Dim 19 Fév 2017 - 20:29 | |
| J'hoche la tête aux explications de mon meilleur ami. Il n'a donc rien dit à sa mère. Et je n'ai aucune raison de ne pas le croire. «Merci » soufflais-je «Je … ça te parrait sûrement idiot et surtout illogique, non ? Je veux dire, ta mère est … c'est ma deuxième quoi. Je lui ai toujours tout dit, je suis même resté en contact avec tes parents quand tu étais à Londres, je venais manger ici parfois. Pas aussi souvent que quand on était ensemble encore mais … enfin je suis très proche de Charlotte. Et je sais que je peux lui faire confiance. Je n'ai pas de raisons de ne lui cacher ça » dis-je en haussant les épaules « Mais … quand même. Je sais pas. Ça me mettrais mal à l'aise si je sais qu'elle est au courant » je baisse les regard et triture mes doigts « J'aimerais ne pas savoir qu'elle le sait » je relève le regard et secoue la tête en pinçant les lèvres en une grimace d'énervement. Mais plus de l'énervement contre moi-même. « C'est totalement con. Désolé » soufflais-je, déglutissant.
Nous évoquons Thomas et le fait que Myrddin et moi soyons quitte. Mais il parlait juste de la réaction de nos mère respectives. J'hoche la tête quand il me dit qu'il n'y a pas de soucis de ce côté. Je préfère en rester là et demande à Myrddin de changer de sujet. Évidement, il se met à parler de son fils. Mais ce qui s'apprêtait à être quelque chose de joyeux se fini totalement différemment. Tel père, tel fils : cauchemar et terreurs nocturnes. Mais pas pour la même chose. Fait est que Thomas n'aura sûrement pas autant de repos qu'il le voudrait.
Par la suite, je demande à Myrddin quand il compte rentrer. Il me répond que ce sera sûrement vers la mi janvier et qu'il n'y aucun soucis concernant le fait que j'ai envie de revoir Arthur. Il m'indique qu'on trouvera bien un moyen d'organiser une balade lorsque je reviendrais à Londres. J'habiterais chez Josh et peut-être que celui-ci m'emmènera à l'aéroport directement. Ce serait plutôt cool. Mais peu importe. « Ce serait vraiment top, ouais » dis-je avant de rigoler doucement en hochant la tête lorsque mon meilleur ami me demande confirmation quant au fait qu'Arthur m'a déjà eu avec sa bouille d'ange. « Tu vas voir, je vais être la définition du tonton qui ne va rien pouvoir laisser passer à son filleul » rigolais-je doucement. Je secoue la tête et relève mon regard vers mon meilleur ami « Tu sais Myrddin, j'ai beaucoup réfléchis...» je marque un temps d'arrêt puis souris « J'ai décidé que, quand Arthur soufflera sa deuxième bougie, il sera dans un coin de l'appartement à prendre la poussière» dis-je, sûr de moi, en tapotant les roues de mon fauteuil roulant « Mais j'aurais besoin que tu me donne des coups de pieds au cul si jamais je flanches. OK ?» mon sourire s’étire d'avantage alors que je fixe Myrddin, persuadé qu'il prendra mes paroles de façon littérale. |
| | | | (#)Dim 19 Fév 2017 - 20:31 | |
| Je lance un coup d’œil sur ma montre et commence tout doucement à m'impatienter que Myrddin n'est toujours pas de retour. Bon, je ne vais pas faire mon difficile, il a bien le droit de passer un peu de temps avec son meilleur ami. Mais et si Arthur pleur ? OK, il a le baby phone, mais s'il ne l'entends pas ? Ça ne risque pas, je sais bien, mais quand même ! « ça va Thomas ? T'as l'air un peu nerveux» me demande Charlotte en posant une main sur son épaule. Je baisse mon regard sur elle et lui offre un sourire « Non, non t'inquiète pas» dis-je en posant ma main sur la sienne «je me demandais juste … ça manque un peu de musique non ? » mentais-je, histoire de cacher ma nervosité. Alan se redresse et hoche la tête. «Je suis bien d'accord avec toi » dit-elle en disparaissant subitement du salon. Charlotte roule des yeux et me lance un regard accusateur mais, étant donné le sourire qu'elle m'offre en plus, je comprends sans mal qu'elle n'est pas sérieuse. « Quelle idée de le lancer là dedans» je lève les mains en l'air et pince les lèvres en une moue innocente « C'est pas ma faute » dis-je en me joignant à son rire «En plus de son métier et du vin, la grande passion d'Alan c'est la musique » m'explique-t-elle. J'hoche la tête «Il joue d'un instrument ? » demandais-je, intéressé. « Non, lui il est plus du genre à écouter. Myrddin par contre il joue du piano. C'était tellement beau quand il s’entraînait» j'arque un sourcil «Myrddin ? Un pianiste ? Sérieux ? » elle m'interroge du regard « Tu savais pas ?» je secoue la tête «Non. Après c'est pas non plus comme s'il avait l'occasion de me le montrer. Ma ...mon ex femme est prof de piano par contre. J'adorais travailler avec pendant qu'elle jouait. C'est magnifique »
Charlotte me sourit et s'apprête à dire quelque chose lorsqu'Alan revient dans le salon avec plusieurs vinyle et un tourne disque. Évidement. J'aurais été bien plus étonné qu'il vienne avec des disques. Il me fait signe d'approcher et me montrer les nombreuses pochettes. The Cure, Dire Straits, rolling Stones, the who, the beatles, pink floyd, Jethro Tull, Black Sabbath et j'en passe. J'arque un sourcil, pas mal impressionné par cette collection. « 'the dark side of the moon'...» soufflais-je en prenant l'album en main « Je ne l'ai jamais vu en Vinyle, tu sais ?» souriais-je «Pourtant ce doit être mon album préféré » je me penche en avant, posant mon verre sur le côté « Cela dit ...» j'attrape l'album 'dire straits' du groupe éponyme «ils sont très différent tous les deux, mais je les adore les deux là » Alan observe mon choix comme s'il me jugeait puis se penche en avant et prends 'Mr Wonderfull' de fleetwood Mac en main «Tu veux plutôt dire que 'dark side of the moon' et 'Mr Wonderfull' se valent, c'est ça ? » me demande-t-il avec un sourire en coin. Je fronce les sourcils puis me redresse « Je ne demande qu'à être convaincu » déclarais-je en croisant les bras.
Le signe pour Alan de brancher son tourne disque et mettre l'album en route. Il baisse le son et nous fermons toutes les portes histoire de ne pas risquer de réveiller le petit Arthur. Je me recule et, bras croisé, j'écoute attentivement la musique de fleetwood mac. Je laisse passer deux ou trois chansons -entre temps Myrddin et Nathan nous ont rejoint- avant de déclarer «C'est bien. Mais … non, ça ne vaut pas Dire straits » Charlotte arque un sourcil, comme si elle n'osait pas entendre que j'ose m'opposer à son mari. Mais hey, les goûts ne sont pas universel hein. « Déjà, c'est une femme qui chante ...» je me tourne vers Charlotte et Eve « ne voyez là rien de sexiste, hein ! C'est juste que personnellement j'ai beaucoup de mal avec les femmes qui chantent, sauf peut-être Melody Gardot. Elle doit être la seule que j'aime bien. Mais c'est que personnel, évidement» expliquais-je « Sinon … je sais pas. La guitare là, elle ne gère pas trop, ça manque de rythme, c'est plat. C'est pas mal, mais c'est pas ce qui me resterait en mémoire. Genre demain je ne vais pas me rappeler de la mélodie, tu vois ?» déclarais-je en me tournant vers Alan. « Dire straits par contre, ils ont ce rythme et ces mélodies bien à eux. Du genre dont on se rappelle des semaines après encore. Mark Knopfler est un dieu ! Ok, pas comme Jimmy Hendrix ou Santana, mais il s'en approche pas mal » Alan est silencieux, comme s'il réfléchissait à comment me contre dire. «La voix de Nicks est quand même formidable. Elle a un effet relaxant et je maintiens que rien en vaut cet album » je grimace puis hoche la tête. Alan est une tête de mule et ce n'est pas moi qui pourrait le faire changer d'avis. « Bon du coup on change et on met pink floyd ? Ça mettra tout le monde d'accord. Pas vrai ?» lançais-je à la ronde. Tout le monde acquiesce et Alan s'en va changer de disque. J'en profite pour me tourner vers Myrddin et lui lancer un clin d’œil complice. |
| | | | (#)Lun 20 Fév 2017 - 0:48 | |
| — THOMAS & MYRDDIN & NATHAN Nous nous expliquons rapidement avec Nathan, et puis il finit par me dire que tout ça doit me paraître illogique. Au fond, lui aussi ne sait pas pourquoi il ne veut pas que ma mère soit en courant, alors qu’ils sont pourtant proches. Soi-disant, il serait mal à l’aise, s’il sait qu’elle sait. Lorsqu’il conclut en disant que c’est débile, je rigole légèrement.
— Tu sais Nath’, elle m’a connu dans un état absolument lamentable. Je sais pas trop comment tu as été après ton réveil, mais moi c’était horrible. Soit je ne disais rien, j’étais absent, soit je hurlais. C’était soit l’apathie, soit la rage, j’avais pas de milieu. Et mes parents.. ils ont fait leur possible. Je suis certain que ma mère a cru que je pouvais me suicider. Et j’y ai pensé parfois. Je me passe une main dans les cheveux, puis lève les yeux vers les étoiles. Bref, tout ça pour dire que… Je vois pas pourquoi tu serais mal à l’aise, surtout vis-à-vis de ma mère, soufflais-je finalement.
Y’a des chances qu’elle soit déjà au courant par Eve. Honnêtement, rien ne me surprendrait moins. Après tout, il faut bien en parler, sinon ça finit par peser sur l’esprit. D’autant qu’à peu de choses près, elles ont vécu des expériences similaires. Mais je me garde d’énoncer ça à voix haute. A la place, je parle encore des réactions de nos mères, toutes deux aussi déplacées l’une que l’autre. Et puis Nathan me demande de parler d’autre chose alors, après un petit détour par le fait qu’il remarchera dans le futur, j’évoque mon fils. J’aurais souhaité parler de sujets plus légers autour de mon fils, mais c’est les cauchemars qui finissent par l’emporter. Nathan arrive à détourner la conversation ensuite. Il me pose des questions sur notre retour à Brisbane, et s’il aurait la possibilité de voir Arthur avant de partir le 5 janvier. Je lui réponds bien sûr que ça sera possible, lors d’une balade par exemple, sachant que je me vois mal imposer Nathan chez les Evans. Ils font déjà beaucoup pour nous, je ne voudrais pas abuser. On s’amuse du fait que Nathan est déjà gaga face à mon fiston, et qu’il est certain de finir en tonton bien trop gentil. Rien d’étonnant. Puis viennent quelques révélations, que je suis ravi d’entendre.
— Je me ferais un plaisir de te rappeler ces paroles mon cher. Mais j’te tiens au mot ! 12 décembre prochain, t’as plus besoin d’fauteuil.
Je lui souris largement, lui donne une tape dans le dos pour conclure ce marché, et nous prenons le chemin de la maison. De sa douce chaleur. Une fois à l’intérieur, je me débarrasse de ma veste avec plaisir. Tout le monde est au salon, les portes fermées. En m’approchant, je suis un peu surpris d’entendre de la musique, et échange un regard avec Nath’. Nous entrons assez discrètement, et je comprends à présent que si les portes sont closes, c’est pour que le moins de bruit possible ne parviennent jusqu’à Arthur. Me faisant une note mentale de voir comme la musique agit sur lui, j’observe ce qui a changé depuis mon départ. C’est avec un sourire que je vois le tourne-disque de mon père, et une partie de sa collection de vinyle. Bizarrement, je devine que Tom y est pour quelque chose.
Tout le monde écoute la musique, pendant que je vais me servir en whisky. J’honore mes racines comme dirait mon père. Il a déjà un verre en main, qui est vide, alors je suppose qu’il a déjà eu droit à sa petite dose. A un moment, la voix de Thomas résonne, et j’avoue ne pas réellement écouter, plus attiré par les livres posés sur le guéridon. J’en prends un en m’asseyant sur l’accoudoir du canapé pour lire le quatrième de couverture. Je comprends par quelques bribes que Thomas est en désaccord avec mon père au sujet d’un album, ce que je peux comprendre. Mais, Alan est têtu, et a aussi ses arguments. Ce qui pousse Tom plutôt à changer de sujet qu’à continuer. Je relève les yeux vers eux, et sourit à Thomas lorsqu’il propose de mettre de Pink Floyd. Ma mère préfèrerait du classique, mais elle a appris depuis longtemps à faire avec les goûts éclectiques de son mari ; un jour où l’autre, on entendra de nouveau du Beethoven dans cette maison, après du jazz ou du rock anglais. Elle n’est pas non plus très difficile. Cependant, alors que mon père changeait de vinyle, Charlotte vint poser une main sur son bras, le retenant quelque peu.
— J’ai une idée. Myrddin, se tourna-t-elle tout sourire vers moi. Et instinctivement, je sus que je n’allais pas franchement aimer. Tu m’as bien dit que tu avais continué le piano à Brisbane ? J’hoche la tête, incertain. Oui, j’avais dégoté un piano électrique pour m’entrainer, qui doit toujours être chez Nathan en fait. Mais… Oh. Ne voudrais-tu pas nous jouer un morceau ?
Et voilà. Je n’aurais pas dû prendre une gorgée de ma boisson car je manque de recracher le tout. Fort heureusement j’avale – je ne dirais pas ‘merci Thomas’ pour cette habilité. Je reconnais l’expression de ma mère, celle qui me confirme que ce n’est pas vraiment une question. Avec ses yeux qui me disent « pour me faire plaisir mon cœur ».
— Ça fait longtemps que j’ai plus pratiqué et..
— Le piano est toujours à sa place, dans le petit salon.
Je regarde ma mère, puis soupire lourdement et me lève. Le petit salon est assez éloigné par rapport à ma chambre, alors je ne pense pas déranger Arthur. Auquel cas, j’espère qu’il aimera assez le son du piano. Je finis mon verre cul-sec, pour me donner un peu de courage.
— Un seul morceau, et j’espère pour toi que ça ne réveillera pas Arthur.
Je suis à peine menaçant, et de toute façon elle ne me prend pas au sérieux, vu son large sourire. Ravie, elle tape deux fois dans ses mains. Elle s’excuse de devoir faire bouger tout le monde, mais ça ne durera que quelques minutes. Eve est aussi impatiente, je peux le voir. Elle glisse quelques mots à Matthew, tout en me jetant un coup d’œil. Elle doit avoir souvenir de mes répétitions. Mon père et ma mère ont déjà ouvert la voie dans le couloir. J’échange un coup d’œil avec Tom, et hausse les épaules en passant à côté de lui. Je glisse discrètement ma main dans la sienne, gagnant un peu plus de courage. Et de stress. Je ne veux décevoir personne, et pourtant, je n’ai aucun morceau qui me vient en tête. Nous arrivons dans le petit salon, avec ses grandes fenêtres donnant sur le jardin. Pièce calme et intimiste s’il en est, mais que j’ai toujours aimé pour lire. En dehors de la bibliothèque bien entendu. Je lâche la main de Tom en passant la porte, et suis un peu surpris quand mon père me tend mes anciennes partitions. Je lui souris et les feuillette en allant m’asseoir.
— Oh ça fait longtemps, soufflais-je pour moi-même.
Un coup d’œil à ma mère, dont l’émotion se lit sur le visage, ne m’aide guère à être détendu. Pourtant je lui offre un sourire. Je n’ai pas touché à ce piano depuis des lustres. A vrai dire, je ne me rappelle même pas de la dernière fois. Enfin si. Après mon coma, lorsque je suis revenu vivre un temps ici avant de m’envoler pour l’Australie. On m’avait conseillé de pratiquer. Que ça aidera la motricité de mes mains, et en même temps ma mémoire. Mais je m’étais bien plus énervé contre moi-même qu’autre chose. J’hésite entre deux partitions, l’une écossaise et l’autre galloise. Mon humeur décide pour moi. Ça sera l'écosse et la fuite de Bonnie Prince Charlie. Sous le silence des autres ayant pris place sur les fauteuils ou restés debout, je mets en place les feuillets, et prend une position correcte en parcourant les portées du regard. Mes doigts commencent à s’agiter doucement. C’est l’un de mes morceaux favoris alors finalement, je crois que tout est encore bien au chaud dans un coin de mon cerveau. Alors, après un soupire, je commence à jouer. En priant que la maison soit assez grande pour ne pas réveiller mon Arthur.
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| | | | (#)Mar 21 Fév 2017 - 8:35 | |
| C'est la première fois que Myrddin me parle de son réveil après le coma avec autant de détail. Je savais que son réveil n'avait pas été facile, je m'en doutais fortement, ayant vécu la même chose. Mais je ne l'avais jamais vraiment entendu de sa propre bouche. J'hoche la tête, légèrement, doucement puis soupire avec un demi sourire aucunement joyeux «Tu parles à quelqu'un à qui il manque deux mois de sa vie et qui en se réveillant a apprit qu'il lui manquerait trois autres choses pour le reste de sa vie » répondais-je, désignant mes jambes d'un coup de menton. Je parle aussi de mon père « Mais … j'ai opté pour la solution 'je me renferme encore plus que normalement'» je dévie le regard et pince les lèvres en apprenant que Myrddin a aussi pensé au suicide. Ça ne m'étonne pas. Clairement. Mais je ne fais aucune commentaire là-dessus, hochant simplement la tête lorsqu'il m'assure que je n'ai vraiment aucunes raisons de me sentir mal à l'aise, surtout face à Charlotte. J'hausse les épaules «T'as sans doute raison »
Nous discutons encore un peu, de chose plus ou moins joyeuses, évoquons quelques souvenirs plus agréables et je conclu en disant que dans un an, lorsqu'Arthur soufflera sa deuxième bougie, je n'aurais plus besoin de ce fauteuil. Ça fait marrer Myrddin qui me promet de me prendre au mot. Et je sais que je peux compter sur lui. Souriant, je reprends mon verre que je coince entre mes jambes puis manœuvre pour me tourner et suivre mon meilleur ami à l'intérieure de la maison. Je me débarrasse, moi aussi, de ma veste et mon écharpe que je pose sur une chaise puis me dirige vers le salon. Là, je remarque, évidement, les portes fermées et interroge Myrddin du regard avant d'entrer derrière lui. Nous avons rapidement les réponses à notre question : la musique qui ne doit pas réveiller Arthur.
Discrètement, nous nous approchons alors que Thomas et Alan sont en plein débat pour savoir si Dire Straits et Fleetwood mac se valent. C'est un débat stéril, aucuns d'eux n'ayant vraiment envie de donner raison à l'autre. Au final, c'est Charlotte qui prend les choses en mains et demande à Myrddin s'il ne veut pas jouer un morceau au piano. Je lève mon regard alors que je suis entrain de me servir un verre de whisky et en renverse un peu à côté. Grognant, je m'en vais chercher une éponge pour nettoyer mes conneries, ne suivant pas la conversation. Je rejoins tout de même rapidement les autres, rangeant tout le whisky ni vu ni connu. Arrivé dans le petit salon, je vois Myrddin assit au piano et entre discrètement.
Je prends ma première gorgé lorsqu'il commence à jouer et je dois avouer qu'il n'a rien perdu de son talent. Certes, je connais très bien le morceau -le nombre de fois où il l'a joué est un chiffre à 4 ou 5 unités- donc j'entends les quelques fautes qu'il peut faire. Mais ce n'est vraiment pas grave et ça ne change rien à la beauté du morceau. Un sourire étire mes lèvres en observant mon meilleur ami qui semble être dans une bulle que seules les dernières notes et l'applaudissement qui en suit peut éclater. Je ne suis pas en reste, moi. «C'est génial ! » m'exclamais-je « Tu vois, je te l'ai toujours dit : le piano c'est comme le vélo, t'oublies jamais » Charlotte hoche la tête, me donnant raison « Si tu t'entraines un peu plus, tu retrouveras très facilement le niveau que tu avais » dit-elle en allant enlacer les épaules deson fils par derrière. « C'était génial » souffla-t-elle en déposant un baiser sur sa joue. |
| | | | (#)Mar 21 Fév 2017 - 8:36 | |
| Argumenter contre Alan est peine perdue. Je le remarque très rapidement. Et c'est pour ça que je décide de mettre fin à cet échange en lui proposant de mettre en route un vinyle de Pink Floyd. Mais Charlotte ne l'entends pas de la même manière. Non, elle, la seule musique qu'elle a envie d'entendre c'est celle que Myrddin peut faire avec ses doigts. Et je dois dire que je suis bien d'accord avec elle sur ce coup ! Je l'encourage avec un sourire et un hochement de tête et Myrddin accepte. Ce même sourire s'agrandit donc, encore plus lorsqu'en allant au deuxième plus petit salon, mon amant glisse sa main dans la mienne. Je sers gentiment les doigts, lui communiquant ainsi un peu de courage et caresse le dos de sa main avec mon pouce avant de le lâcher lorsqu'il se dirige vers le piano.
Bras croisés, debout à côté de Nathan, Eve, Matthew, Alan et Charlotte ayant prit place sur le canapé et les sofa, j'observe la petite préparation mentale de mon amant. Et lorsqu'il commence à jouer, j'oublie tout, absolument tout. Que ce soit ce qui m'entoure ou mes pensées, je ne suis concentré que sur Myrddin. Je l'observe avec une telle attention, placer ses doigts avec dextérités sur les touches, que je ne remarque pas ses quelques hésitations. Au contraire, les pauses sont bien gérées et ne rendent le morceau que plus beau. Un coup d’œil vers Charlotte me montre qu'elle n'en ressent pas moins que de la fierté pour son fils.
Et lorsqu'il arrête de jouer, c'est peut-être Nathan qui est le premier à parler, mais Charlotte est la plus rapide. Elle va enlacer son fils et le serre contre lui dans une étreinte chaleureuse et maternelle, puis embrasse sa joue en le félicitant. Les autres personnes présentent dans la pièce sont d'accord avec elle et félicitent mon amant qui se met à rougir. Je ne peux m'en empêcher et rigole doucement, attendrit, alors qu'il revient se placer à côté de moi. Je ne dis rien, mais mon regard parle moi-même. D'un commun accord et sans avoir besoin d'échanger un mot, nous laissons un peu d'avance aux autres qui décident de sortir sur la terrasse parce que la nouvelle année va commencer rapidement. Une fois seul, je me tourne vers Myrddin et l'embrasse. «C'était magnifique » dis-je en lui caressant la joue «Ce serait tellement dommage que tu ne te serves pas d'avantage de ce talent » déclarais-je en me reculant pour lui attraper la main et commencer à sortir du salon «Je crois qu'on doit encore avoir l'ancien piano d'Ida quelque part dans le garage, qui va aller à la déchetterie un jour prochain. Autant que tu le reçoives, non ? » demandais-je en éteignant la lumière du salon. « Enfin, on en parlera une fois de retour à la maison, mais ça ajoutera dans tous les cas un charme à l'appartement » reprenais-je, ayant déjà pris ma décision personnelle.
Nous rejoignons rapidement les autres sur la terrasse où Alan commence à distribuer les coupes de champagne. J'en attrape une petite alors que l'homme fini sa tournée au moment du compte à rebours. Tout le monde se prend au jeu et arrivé à 2 je me tourne vers Myrddin et l'embrasse vraiment. Peu importe s'il y a ses parents dans les parages, peu m'importe si son père dira quelque chose plus tard, ils ne peuvent pas m'empêcher de faire ça. Un baiser passionné plus tard, je lui souris avec tendresse puis offre des 'bonnes années' et des rires joyeux à tout le monde. Nathan n'est pas en reste non plus, évidement. Je reprends ensuite place à côté de mon amant que j'attrape par les épaules alors que les premier feux d'artifices commencent à être tiré. Fort heureusement, ils me semblent venir de loin. Les explosions ne sont pas bien fortes. Si Arthur se réveil ce sera sûrement plus à cause de nous qu'autre chose. Enfin pour l'instant il semble être calme. Mais ne parlons pas trop vite. «Faudra pas trop tarder non plus, ok ? Demain on a le train à 12h40 » lui glissais-je « Te connaissant tu vas facilement dormir jusque 13h» me moquais-je gentiment. |
| | | | (#)Mar 21 Fév 2017 - 23:15 | |
| — THOMAS & MYRDDIN & NATHAN Même si la discussion avec Nathan n’a, au final, rien eu de léger, je crois que j’en suis content. J’ai l’impression que mon meilleur ami est un peu moins sombre. Réfléchir, et parler de ce qui gêne peut s’avérer utile. Notre conclusion, pour le retour au chaud, s’articule autour de joyeux souvenirs d’enfance, mais aussi le vœu de Nath’ de remarcher d’ici au second anniversaire de mon fils. C’est à présent gravé dans ma mémoire et je le lui rappellerais aussi souvent que le besoin s’en fait sentir. Nous débarrassant enfin de nos vêtements d’extérieur dans la douceur de la maison, de la musique nous parvint. Derrière les portes closes, quelques chansons de Fleetwood Mac résonnent faiblement. Nous échangeons un regard avec Nathan avant d’entrer.
Là, Thomas et mon père sont bientôt en grande discussion pour savoir quel album est meilleur que l’autre. Comme je sais qu’aucun d’eux ne cédera du terrain, je vais me verser un peu de whisky pour me tenir occupé. C’est peine perdue dès l’instant où ma mère s’adresse à moi. Je mets un peu trop de temps à comprendre où elle veut en venir, et je ne suis guère ravi de son idée. Elle sait très bien que je ne peux pas lui refuser une telle chose. Donc, bien sûr, j’accepte. Je descends d’abord mon whisky, puis me lève pour suivre les autres pour le petit salon où se trouve le piano. Au passage, je prends quelques instants la main de Tom dans la mienne. Sans le regarder, je pourrais deviner qu’il est curieux de m’entendre jouer. Ida étant elle-même professeur de piano, je n’ai jamais osé lui parler de ce passe-temps. J’ai peut-être dû raconter qu’étant enfant, j’avais appris, sans plus. Fait est que je ne voulais pas pouvoir être comparé avec son ex-femme. Et puis, je n’ai plus mon niveau de l’époque, auquel cas j’aurais été bien plus confiant. Donc, je stresse de ne pas être à la hauteur. Le contact de Thomas m’offre au moins quelques instants de répit avant que je ne me retrouve seul face aux touches noires et blanches.
Naturellement, des gestes, des pensées, un état d’esprit me reviennent. Ce piano a toujours été là, d’aussi loin que je me souvienne. J’ai l’impression de retrouver un vieil ami. Il en va de même pour les partitions qui s’offrent à moi. N’en retenant qu’une, je me lance bientôt. Mes doigts bougent presque seuls, en souvenir de ces heures passées sur ce tabouret à effectuer les mêmes mouvements. Mais la partition m’est bien utile en quelques endroits, lorsque le doute me prend. Quelques erreurs se glissent ici et là, rien de trop marquant cependant. Je me surprends moi-même, lorsque le morceau touche à sa fin, de ma maîtrise encore présente. Les applaudissement résonnent, mais c’est Nathan qui me sort de mes pensées, alors que les ultimes notes s’effacent dans l’air. Il exprime son admiration, et ajoute qu’il avait vu juste au sujet de la pratique du piano. Ça ne s’oublie pas facilement. Je me retourne un peu, assez pour regarder mon meilleur ami et lui offrir un grand sourire, car je n’ai aucun mot. Ma mère est d’accord avec Nath’ ; venant m’enlacer, elle estime qu’avec de l’entrainement je retrouverais mon niveau d’avant. Je la remercie avec un grand sourire, alors qu’elle m’embrasse sur la joue.
D’autres compliments me parviennent. Formulés, comme ceux d’Eve par exemple, ou silencieux, comme ceux de mon père. Je finis par en rougir, manquant toujours de mots autre que merci. Les autres commencent lentement à bouger pour sortir de la pièce, tandis que je me dirige vers Thomas. Nous restons un peu en retrait, les laissant partir pour la terrasse. Une fois seuls, je n’attendais qu’une chose de mon amant, et il le fait. Ce baiser est un soulagement, car je sens combien il a aimé ma prestation. Le reste, je m’en ficherais presque. Je souris simplement, les joues encore rougies. J’hoche doucement la tête lorsqu’il me dit trouver dommage que je ne joue pas davantage.
— Je.. ouais, ça m’a manqué je dois dire, ajoutais-je en le laissant prendre ma main pour me guider dans le couloir. Alors il commence à évoquer l’ancien piano d’Ida, qu’on pourrait récupérer. Je me fige un instant en retirant ma main de celle de Thomas. Non, soufflais-je en le fixant dans les yeux. Il marque une pause, éteignant la lumière du salon, puis ajoute qu’on a le temps d’y réfléchir, mais qu’il imagine bien un piano dans l’appartement. Autant en acheter un. Je sais que c’est cher mais, j’aimerais mieux un piano qui m’appartienne qu’un… J’suis pas assez à l’aise avec ton ex-femme pour lui piquer son piano. En occasion il trouvera bien un acheteur, on se débarrasse pas d’un piano en déchetterie, dis-je, tandis que nous rejoignons les autres sur la terrasse.
Je suis d’accord pour un piano. C’est une idée qui m’a tenté depuis notre emménagement à vrai dire, même si ça n’avait encore que les contours du rêve. Un piano oui, celui d’Ida non. Je ne pense qu’elle apprécierait non plus. J’économiserais s’il le faut, pour m’en payer un pas trop mal. Sur ce, nous arrivons à temps dehors (et habillé en conséquence) pour recevoir chacun une coupe de champagne pour trinquer à la nouvelle année. Matthew donne l’impulsion et le tempo pour le décompte des dernières secondes. A l’avant dernière, Thomas se tourne vers moi et m’embrasse passionnément. J’oubli le monde durant ces quelques précieux instants, revenant sur terre en 2017. Un grand sourire étire mes lèvres, alors que je murmure un « bonne année » à mon australien. Ensuite tout le monde a le droit à son embrassade, les meilleurs vœux, etc., etc. Au moment où les feux d’artifices démarrent, Tom a repris place à côté de moi. Son bras autour de mes épaules, je me laisse aller contre lui avec bonheur.
— Hé, je dors pas souvent, alors quand je peux dormir j’en profite ok ? rétorquais-je en riant légèrement. En plus, Arthur me réveillera avant.
En disant ça, je détourne un instant les yeux du spectacle coloré pour regarder le babyphone. Pas de cris, pas de pleurs, voilà qui est inespéré. Le feu d’artifice a l’air assez loin, et la maison doit être assez insonorisée pour que rien ne le dérange au final. Ainsi, certains feux d’artifice sont trop bas pour que nous les voyons, mais le reste est de toute façon magnifique. A la fin, tout le monde s’accorde à dire que la ville n’avait pas fait les choses à moitié. Nous commençons tous à rentrer, finissant plus ou moins vite notre coupe de champagne si celle-ci n’a pas déjà été vidée. C’est alors que j’entends les pleurs d’Arthur à travers le babyphone. J’échange un regard avec Tom. Je me débarrasse en vitesse de mes affaires. Tout le monde entend bien sûr le petit.
— J’dois y aller, le devoir m’appelle, souriais-je. Et c’est aussi un bon moment pour aller se coucher même si j’aimerais rester. Ma mère me sourit, acquiesçant, et me demandant l’heure exacte de notre train demain. 12h40, c’est ça ? répondis-je tout en demandant confirmation à mon amant. Charlotte me souhaite une bonne nuit en venant m’embrasser sur la joue, et je saluts tout le monde par un signe de tête. Bonne nuit à vous, de toute façon on se voit demain matin. Tout le monde dort en effet sur place, au final. Je commence à me reculer, passant devant Thomas. Je pose une main sur son bras. Tu peux rester encore si tu veux, t’es un grand garçon.
Je raffermi un instant ma prise avant de le lâcher, de saluer une dernière fois tout le monde à la volée, puis de sortir en vitesse. Dans le couloir, les pleurs d’Arthur me parviennent plus nettement. J’éteins le babyphone devenu inutile. Je monte les marches deux par deux pour me rendre le plus rapidement possible dans ma chambre. Et je ne perds pas plus de temps pour rejoindre Arthur, assit dans on lit. Je le prends dans mes bras et commence à le bercer, le câliner, lui parler. Tenter de le rassurer, en somme. Et ça prend bien une bonne dizaine de minutes pour qu’il redevienne silencieux. Il est plus calme, mais refuse nettement que je le remette dans son lit. Alors je décide de refaire le tour de ma chambre, lui parlant de pleins de choses, et chantonnant finalement une berceuse dans l’espoir que le sommeil le rattrape.
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| | | | (#)Sam 25 Fév 2017 - 0:15 | |
| Je regarde Myrddin lorsqu'il me répond clairement que non, il n'acceptera pas le piano d'Ida. Il se sentirait trop mal. Je peux le comprendre, toutefois, acheter un piano ce n'est pas donné. Même si Myrddin aimerait s'y remettre, je ne sais pas si nous aurons les moyens de nous en payer un. Entre Arthur et les dépensent qu'il va engendrer, le fait que ni Myrddin ni moi ne travaillons -cela-dit ce dernier point va, je l'espère, changer rapidement. Enfin, nous verrons ça en temps et en heure. J'hoche donc seulement la tête lorsqu'il me parle et hausse les épaules, sans rien ajouter de plus et nous nous empressons de rejoindre les autres sur la terrasse. Là, le décompte vers la nouvelle année est rapidement lancé. Le baiser que j’échange alors avec Myrddin commence en 2016 et se fini en 2017. Un peu comme pour marquer le coup : il y a un an le passage à la nouvelle année annonçait la couloir de l'année. Noire, sombre, semé d'embûches, de remises en questions et d'erreurs. Cette nouvelle année doit commencer dans les meilleures conditions possibles. Alors pourquoi pas avec un baiser ? Montrer ainsi à mon Myrddin que tout commence à redevenir rose, que les erreurs de l'année passées sont finies et oubliées. Seul lui, moi et notre futur avec Arthur compte maintenant.
Je prends mon amant dans mes bras, observe les feux d'artifices avec lui. A la fin, je lui indique que nous devrions nous couché histoire de pouvoir prendre le train demain. Au même moment, Arthur se manifeste. Myrddin en profite donc pour s’éclipser après un au revoir général. Il m'a, certes, dit que je pourrais encore rester et c'est ce que je fais. Mais pas longtemps. Je tiens une petite dizaine de minutes de plus avant de monter à mon tour. Après avoir dit au revoir individuellement et avoir fini mon verre de champagne, je monte les escaliers. Je passe rapidement aux toilettes, me brosse les dents, puis me trompe de chambre et me retrouve dans ce qui doit être la chambre des parents de mon amant. Je m'empresse d'en sortir, referme la porte, hésite un instant puis pousse celle d'en face. Et cette fois-ci c'est la bonne !
Je vois mon amant enroulé en boule sous les couvertures et, souriant, me débarrasse des mes affaires. Je passe encore rapidement voir si Arthur dort. Il s'est calmé et suce son pousse en respirant tranquillement. Je souris doucement et, très discrètement, vais rejoindre mon amant sous les couvertures. Je me colle contre son dos et passe mon bras autour de son torse. Je dépose un baiser dans le bas de sa nuque et lui caresse la poitrine sans perdre mon sourire. «Bonne nuit darling » dis-je, avec un accent britannique sur le 'darling' comme je le fais toujours. Je souris sur la peau de mon amant et ferme les yeux, heureux de passer cette première nuit de l'année avec mon amour. |
| | | | (#)Sam 25 Fév 2017 - 0:18 | |
| Le petit concert de Myrddin pour clôturer cette année est parfait et vient à point nommé. C'est, en l'écoutant, que je me rends compte à quel point je l'ai toujours admiré, cet homme. Que ce soit au théâtre, en cours, en musique, il a toujours été meilleur que moi, dans tout (sauf en science peut-être où c'était moi qui lui donnait parfois des cours de rattrapage) Il lisait plus vite, apprenait plus vite, jouait mieux. Il avait cette confiance que je n'ai jamais eu et que je n'aurais sans doute jamais. Oui, on peut dire que Myrddin a toujours été comme un model pour moi. Je sais aussi que je me suis juré qu'un jour je serais comme lui. Confiant, droit, qui sait ce qu'il veut et qui atteindra ses rêves. Mais la vie est une désillusion qui nous a frappé tous les deux en plein cœur. Lorsque j'ai revu Myrddin 6 ans après l'avoir quitté sur cette balançoire de son jardin, il n'était plus que l'ombre de lui-même. L'homme que j'ai un jour tellement admirer n'était plus ce qu'il a été jadis. Même si jamais mon amour pour lui n'aura changé, la réalité a été autrement plus dure à encaissé. Mais dans le fond, Myrddin reste Myrddin. Cet homme emplie de passion, d'humour un peu douteux, de gentillesse et de bonté mais c'est surtout ce côté loyal que j'ai retrouvé en mon meilleur ami. Il lui faut du temps, ça ne fait qu'un an qu'il s'est rendu compte à quel point sa vie a et va changer. J'ai mis plus de deux ans à m'y faire, moi. Mais je sais qu'a force de patience, Myrddin retrouvera son entrain d’antan. Maintenant qu'il a un fils, sa vie arrive encore à un tournant particulier, mais dans le bon sens du chemin.
Je met quelques temps à me remettre de mes esprits et a revenir sur terre. J'avais envie de rester auprès de mon meilleur ami, rien que pour lui dire réellement à quel point sa musique m'a touchée, mais Thomas est déjà près de lui. Et j'ai été assez sentimental pour aujourd'hui. Alors je me détourne et pars avec ma mère, Matthew et les parents de Myrddin vers la terrasse. Mon meilleur ami et son amant nous rejoigne au moment où Matthew commence le décompte. Je me prends au jeu et, joyeusement, souhaite la bonne année à tout le monde. Je prends tout le monde dans mes bras, mais je fais cadeau de ma plus longue étreinte à ma mère. Je lui caresse les cheveux alors que je lui promet, dans le creux de son oreille, de revenir rapidement. Toutefois, c'est Matthew qui m'interrompt en me disant que la prochaine fois c'est eux qui descendront en Australie. Je leur dis qu'ils seront, bien évidement, les bienvenues et qu'ils peuvent venir quand ils veulent. Je vois dans le regard de ma mère qu'elle y réfléchit bien sérieusement. Ce qui me fait vraiment plaisir.
Myrddin aussi reçoit sa part d'amour de ma personne, jusqu'à ce qu'Arthur ne le réclame. Je le laisse repartir après un dernier 'bonne nuit'. Peu après, c'est Thomas qui s'en va. Au moment où je l'entends monter les marches, je me rappelle que je ne l'ai pas totalement remercier d'être venu prendre ma défense contre ma mère, avant. Enfin, ça attendra demain. Je reste encore avec les autres, mais à 1h30 du matin, lorsque je manque de m'endormir sur mon fauteuil et de tomber -c'est Matthew qui m'a retenu au dernier moment- je décide de me coucher aussi. J'indique à Charlotte que je n'ai pas besoin qu'elle me montre la chambre que j'occupe, je m'y connais assez pour trouver la plus petite des chambres d'amis. Petite, mais tout de même accessible pour mon fauteuil et moi. Après une tournée générale de bonne nuit, je m'en vais embrasser mon lit qui, ma foi, est fort confortable. Pas autant que celui de chez ma mère, mais tout de même très agréable.
La nuit est parfaite. Le lendemain je me réveille à 8h totalement reposé. Et complètement excité lorsque je vois la fine couche de neige qui s'est déposée sur le trottoir ainsi que les gros flocons qui tombent. Plus jeune, je serais directement sorti. Sans manteau. Et limite même en pyjama. D'ailleurs, ça m'est arrivé un jour quand j'avais 10 ans. Sans que mes parents aient put faire ou dire quoique ce soit, je suis sorti en pyjama et j'ai joué dans la neige pendant bien 10 minutes jusqu'à ce que mon frère me fasse entrer en panique. Mes lèvres étaient déjà toute bleue et je tremblais comme une feuille mais moi je pensais que c'était l'excitation. La pneumonie que je me suis choppé par la suite n'était, elle, pas due à l'excitation par contre. Mais peu importe.
Cette fois-ci je contiens d'avantage ma joie, mais elle est bien présente sur mon visage lorsque j'arrive dans le salon. Je suis accueillis par la bonne odeur de café, de croissants et de petits pains fraîchement sortis du four. Charlotte a de nouveau dressé un sacré buffet. Saumon fumé, fromage, confiture, beurre, charcuterie. Ma mère elle a préparé des champignons et des saucisses, avec la sauce dont seule elle détient la recette. Et même si, de base, je n'avais toujours pas très faim de hier soir, je dois bien avouer que là mon ventre réclame à manger.
D'ailleurs, au moment même où je me dirige vers la table, Myrddin, Thomas et Arthur débarquent dans le salon. Je les observe avec un large sourire et me dirige vers eux. «Bonjour » dis-je joyeusement avant de reprendre mon sérieux. Je lance un coup d’œil vers le salon qui a été déserté par les femmes avant de me tourner vers Thomas. « Je n'ai pas eu le temps hier pour m'excuser pour ma mère et sa réaction excessive » dis-je, plus doucement « Mais surtout, je n'ai pas eu l'occasion de vraiment te remercier pour … ce que tu as fait» je soupire doucement et me frotte le font « C'était vraiment très chouette de ta part Thomas, merci» lui dis-je avec toute la sincérité du monde. Je le vois qui échange un coup d’œil avec Myrddin avant de me regarder avec un sourire qui, pour une fois, est aussi sincère que mes paroles «C'est normal Nathan » dit-il en hochant la tête «et puis si ça a pu rassurer ta mère alors c'est l'essentiel »
Je souris en hochant la tête, lorsqu'un petit cris se fait entendre. C'est Arthur qui se manifeste en me voyant. Il se penche dans les bras de son papa et tend ses petits bras vers moi. Je rigole doucement et m'avance vers lui. « Salut toi » dis-je en attrapant une de ses mains « Alors, t'as bien dormi, hm ?» demandais-je, lançant un coup d’œil vers Myrddin. En fait, j'attends réellement une réponse. Mais Arthur ne lui laisse pas le temps car il se penche encore vers moi et je l'attrape dans mes bras, l'installant confortablement sur mes genoux. «Tu veux faire un tour ?» demandais-je au petit. Il se penche un peu sur le côté et inspecte les roues du fauteuil sous mon regard attentif. « Attention, faut bien te tenir hein !» le prévenais-je en commençant à rouler doucement. Tout gazouillement joyeux cessent tout à coup et Arthur tourne un regard interrogatif vers Myrddin. Je suis son regard puis pousse à nouveau sur mes roues. La surprise fait rapidement place à l'excitation et je roule ainsi avec Arthur mes genoux jusqu'à la fenêtre où je lui explique tout ce qu'il doit savoir sur la neige. |
| | | | (#)Mer 1 Mar 2017 - 0:49 | |
| — THOMAS & MYRDDIN & NATHAN Petit à petit, des choses, que je pensais à jamais disparues, reviennent. Mon agression aurait pu me couter la vie, mais pour autant, les séquelles ont presque été pires. Un temps, j’ai réellement cru ne plus avoir de but, ne plus être capable d’accomplir mes rêves, de poursuivre mes passions. Partir loin était la seule alternative, du quitte ou double. Ça a été la première marche du destin. Puis Thomas. Le savoir si proche et si loin a réellement été difficile au début, mais sa simple présence apportait quelque sens à ma vie. L’amour que j’avais encore pour lui faisait apparaître tout le reste faible en comparaison. Et puis l’univers a encore tiré ses ficelles. A présent, si je regarde l’année passée, je peux affirmer que j’ai gravi quelques belles marches, et commencé à remonter réellement la pente. Et puis maintenant, il y a Arthur, et je parle bel et bien de me remettre sérieusement au piano. Avec le temps, sans doute que je retournerais à une profession dans le théâtre, ou au cinéma, qui sait.
Pour le moment, cette année se termine bien mieux qu’elle n’avait commencée. Il y a un an, notre fierté et notre stupidité nous avaient éloignés, Tom et moi. C’est dans un baiser que 2016 laisse place à l’année suivante. Je n’arrive pas à croire, encore, tous les changements qu’une simple année a pu avoir. Des erreurs, des victoires aussi… J’espère que la suivante sera un peu plus calme ; je veux profiter des hommes de ma vie.
C’est ensuite la tournée des vœux pour la nouvelle année. Ma mère se montre particulièrement ferme dans son étreinte, et mon père me glisse à l’oreille qu’il aimerait beaucoup découvrir l’Australie, à l’occasion. Ne brusquant pas les choses, je me contente de leur dire qu’ils seront les bienvenus. Les feux d’artifices séparent petit à petit les dernières embrassades, sauf pour Thomas qui vient m’enlacer. Je me laisse aller contre lui, profitant de sa chaleur et de son soutien en même temps. A la fin du feu d’artifice, alors qu’on commence à rentrer, Arthur se manifeste. Sous ses pleurs, je m’active pour saluer tout le monde, leur souhaiter une bonne nuit, avant de me dépêcher pour rejoindre mon fils. Ce dernier met bien dix minutes pour enfin se calmer. Mais je fais preuve de trésors de patience avec ce petit. Lorsque finalement, il me laisse le recoucher, je reste à côté de son lit à le regarder céder doucement aux appels de Morphée. Ne voulant ensuite pas le réveiller, je décide d’aller directement me coucher, sans passer par la salle de bain.
Presque au même moment, j’entends de l’agitation à l’étage, et n’est pas surpris en entendant Thomas rentrer dans la chambre. Je ne bouge pas de sous ma merveilleuse couette, déjà à demi-endormi. Un courant d’air assez frais passe sur mon dos lorsque mon amant me rejoint dans le lit, bien vite remplacée par la chaleur de son corps. Machinalement, je me blotti contre lui, poussant un léger soupir sous son baiser. Amusé par son accent anglais lorsqu’il me souhaite bonne nuit, je laisse échapper un léger rire ensommeillé. J’ai moi-même retrouvé ce que je pense être un accent prononcé, un accent ordinaire par ici. Je suppose qu’à force d’entendre tout le monde parler ainsi, Thomas a plus de facilité à l’imiter. Je prends l’une de ses mains pour y déposer un baiser, avant de la replacer contre mon torse, sans la lâcher.
— Ton accent anglais s’améliore… Encore un peu de temps ici, et tu seras presque crédible… plaisantais-je en un murmure. Bonne nuit mon amour.
Pour une première nuit avec Arthur – car oui, il ne faut pas l’oublier, c’est une première –, cela s’est relativement bien passé. Comme prévu, il s’est réveillé quelques fois. Trois pour être exact. La première, ayant moi-même été réveillé, je me suis levé pour m’occuper de lui. Il a été plus rapide à se détendre. La deuxième fois, je me suis aussi levé, un peu plus à contre cœur car j’avais retrouvé le sommeil. Arthur était moins décidé à se calmer et, comme Thomas a été réveillé par les pleurs, j’ai amené le petit sur notre lit, entre nous deux. Lorsqu’il s’est rendormi, je n’ai eu qu’à le porter délicatement dans son lit. Et puis la troisième fois, c’est Thomas qui a été le plus rapide à réagir. Je ne sais s’il avait envie de partager un peu les tâches, s’il voulait me laisser me reposer, ou s’il voulait simplement s’occuper du petit à son tour. Toujours est-il que j’ai pu les observer tous les deux, le regard encore empli de sommeil. La suite je ne la connais pas, car à mon réveil, plus tard, je me sens étonnement reposé. J’ai depuis longtemps essayé d’arrêter de comprendre mon rythme et le fonctionnement de mon sommeil. Que je sois paré pour la journée à 8h, comme me l’annonce mon portable, est à peine surprenant. Je me tourne vers Thomas, me redresse un peu, l’embrasse sur le coin de la bouche avec un léger sourire, avant de me lever. En m’étirant, je m’approche du lit d’Arthur, et c’est deux grands yeux, brun et bleu, qui m’accueillent.
Je souris en murmurant de douces paroles à mon fils. Je le prends dans mes bras, alors que je devine que Thomas s’agite. Je vais écarter les épais rideaux pour laisser le peu de lumière du matin entrer ; et la neige rend tout bien plus lumineux. Arthur est fasciné par les gros flocons de neige qui tombent du ciel. Je lui explique qu’on aura le temps de les voir après, et commence à le changer et le préparer pour la journée. Plus tard, une fois prêts, nous descendons tous les trois au rez-de-chaussée, où l’odeur du café nous amène jusqu’au salon ; ma mère et Eve ont déjà dressé un beau petit buffet pour le petit-déjeuner. Et il n’est même pas encore neuf heures. Je salue les deux femmes en souriant, mais elles ont encore à faire. C’est Nathan qui nous souhaite le bonjour, et directement après, en voyant qu’un peu d’intimité nous a été accordé, présente des excuses et remerciements à Tom pour hier. J’échange un regard avec mon amant, un peu étonné aussi. Mais je suis ravi de le voir sourire avec une forte sincérité. Arthur se décide à montrer sa présence. Il s’agite en direction de Nathan, depuis mes bras. Mon meilleur ami le salue alors, lui demandant s’il a bien dormi…
— Assez ouais, en tout cas il est bien réveillé maintenant, lançais-je, juste avant de me pencher pour le laisser rejoindre les genoux de Nathan.
Je me recule un peu, observant mon fils prendre ses marques. Il doit trouver ça étrange que Nathan est assis, tout le temps, et qu’il « roule », au lieu de marcher. Lorsque mon meilleur ami commence à avancer, Arthur me lance un regard un peu inquiet. Cette fois-ci, un simple sourire suffit à le calmer. Me savoir serein l’aide à passer outre la surprise. Et puis, après tout, c’est comme la poussette, ça roule. Nathan l’amène près de la fenêtre, et lui raconte alors ce qu’il faut savoir sur la neige pour le plus grand plaisir de mon gamin. Avec un sourire, puis un soupire, je vais m’assoir à table. Ma mère revient, avec encore quelques bricoles dans les mains, et vient m’embrasser sur le front pour me saluer. Et me recoiffe – essaye plutôt – au passage.
— Bien dormi mon chéri ? me demande-t-elle en me servant du café. Je lui raconte alors rapidement que retrouver la chambre où on a grandi fait du bien. Ça a toujours été mon point de chute. Et le petit Arthur ?
— Vous ne l’avez pas entendu ? demandais-je en arquant un sourcil. Lorsqu’elle hausse les épaules, je reprends la parole. Il s’est réveillé quelques fois, mais on a été assez rapides je pense, j’avais peur que ça vous réveille. Je me lève un peu pour chopper quelques trucs afin de remplir mon assiette. Et comme je sens venir les questions, je prends les devants. Il a eu quelques cauchemars, il ne fait plus ses nuits depuis le- l’accident de sa mère. Donc on s’attendait à des réveils. Mais ça a été au final. Et c’est vrai, ça ne m’a guère dérangé, vu mon propre rythme nocturne défectueux.
— Et toi Thomas, as-tu passé une bonne nuit ? demande ma mère, après avoir assimilé ce que je lui ai expliqué sur Arthur. Comment trouve-tu la maison ? La chambre de Myrddin n’a pas bien changé depuis des années, je suis sûre qu’il y a quelques trésors bien embarrassants…
— Maman ! lançais-je, offusqué et rougissant, en reposant mon assiette désormais pleine d’un digne petit déj’ anglais devant moi. J’ai 27 ans et un gosse enfin, arrête de.. faire ça !
— C’est mon rôle mon chéri, je suis là pour te mettre mal à l’aise devant ton copain, réplique-t-elle en riant. Elle est trop de bonne humeur dès le matin, c’est affolant. Tout mon contraire je dirais, comme en témoigne mon soupire. Elle tourne alors un regard conspirateur vers Thomas. En tout cas, j’ai bien quelques albums photos qui valent le détour.
Comment lui en vouloir, ce n’est pas souvent qu’elle a eu l’occasion de m’embarrasser avec des photos de mon enfance devant mes conquêtes. Ça a dû arriver une ou deux fois je pense. D’un côté, si Tom a envie de parcourir nos photos de famille, ce n’est pas moi qui m’interposerais. Face à ma mère, personne ne le pourrait de toute façon. Néanmoins, cette histoire m’a rappelé que les photos prises à Londres il y a onze doivent être toutes proches, et j’ai vraiment envie de les retrouver.
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| | | | (#)Jeu 2 Mar 2017 - 19:36 | |
| Arthur est trop mignon. Une fois la surprise, d'être sur un engin roulant, de passée, il est totalement excité et très intéressé. Je sens bien qu'il m'écoute malgré que son regard soit fixé sur les gros flocons qui tombent en nombre dehors. Je lui explique avec des mots simples ce que c'est et a quel point c'est froid, avant de me tourner à nouveau vers la table lorsque Charlotte et ma mère reviennent dans le salon. Je vais installer Arthur dans la chaise haute puis m'installe à la même place que hier soir. Je me penche en avant pour aller me servir en croissant, petits pain frais, scones et autre délices de ce genre.
Charlottes, Alan, ma mère et Matthew prennent finalement place. Charlotte demande comment s'est passé la nuit d'Arthur et hausse simplement les épaules lorsqu'elle apprends qu'il a pleuré trois fois. C'est bizarre qu'elle n'ait rien entendu. Parce que même moi ça m'a réveillé deux fois. Mais rien de grave, et puis j'ai le sommeil assez léger donc c'est normal. Mais peu importe. Je souris à Arthur qui observe avec attention les assiettes de ses papas, lorsque Charlotte s'adresse à Thomas et fous en même temps la honte à son fils. Je rigole doucement lorsqu'elle évoque les albums photos de l'enfance de Myrddin. Autant Thomas ne semble pas trop emballé par ça, autant moi c'est autre chose.
"J'espère que t'as gardé la photo quand Myrddin est tombé dans l'étang? Et qu'il était recouvert de vase?" je lance un coup d’œil à mon meilleur ami "On en a encore trouvé derrière ton oreille trois semaines après! " je secoue doucement la tête puis hausse les épaules "Et la première fois qu'il a mangé un gâteau à la crème ?! Oh Myrddin, cette photo est épique !"
oui, je sais, ça le ferait surement grandement chier. "Nathan, chéri. T'as pas besoin de réagir comme ça. parce que je te promet que tes photos à toi sont aussi collector." intervient ma mère. Je lève mon regard et la fixe, l'air profondément trahis avant de grimacer et hocher la tête "Touché ... " soufflais-je en me penchant à nouveau sur mon assiette. "J"ai hâte de voir ça !" ajoute Matthew avec un large sourire. J'entends les rires des autres personnes présente, jusqu'à ce que Thomas ne reprenne la parole, déclinant gentiment l'offre. Ils n'ont pas trop le temps, ayant un train à prendre.
D'ailleurs, à la fin du repas et lorsqu'ils sont sur le point de partir, je les rejoins, emmitouflé dans ma veste et mon écharpe, bien décidé de les accompagner à la gare. Je n'ai jamais roulé sur la neige, ça ne risque pas d'être pas une partie de plaisir, mais je ne vais pas non plus m'enlever ce plaisir d'être dehors par ce temps ! Et puis, ça ne semble pas les déranger outre mesure. Ainsi donc, une fois que tout le monde est près, qu'Arthur est bien au chaud, que Myrddin et Thomas ont promis à Charlotte et Alan de revenir un de ces jours prochains, nous partons.
Heureusement, il y a 4 roues en plus des miennes: je ne ralentis donc pas la progression. Sauf lorsque je décide de me pencher pour former une boule de neige que j'envoie dans le dos de Myrddin. Pas fort. Juste assez pour le faire réagir. Je lui offre un large sourire et le défie silencieusement du regard. Thomas ne remarque et s'empresse d'attraper la poussette pour éloigner Arthur au cas où une boule se perdrait. |
| | | | (#)Jeu 9 Mar 2017 - 14:55 | |
| — THOMAS & MYRDDIN & NATHAN Arthur est très content d’être sur les genoux de Nath’, et celui-ci s’amuse à lui expliquer ce qu’est la neige. Le petit ne doit pas tout comprendre, mais les flocons ont gagné toute son attention. Le laissant aux bons soins de son tonton, je m’installe à table avec Thomas, alors que ma mère, ainsi qu’Eve, reviennent de la cuisine. Nous commençons à nous servir, tandis que j’explique en quelques mots à ma mère la nuit que nous avons passé. Arthur est bientôt dans sa chaise haute à côté de moi, et tout le monde est attablé face à une assiette remplie et une tasse de café ou de thé fumant. Ma mère s’amuse ensuite à me mettre la honte, en évoquant les photos de famille. J’essaie de la réprimander, mais de toute façon, Thomas n’a pas l’air d’en avoir quelque chose à faire. Et je ne sais pas si ça m’arrange, ou m’attriste, qu’il montre si peu d’intérêt à mon enfance.
Mais je peux toujours compter sur Nathan. Toujours. Il arrive à la charge en parlant d’une mésaventure amusante qui m’était arrivé, et dont une photo subsiste. J’étais tombé dans un étang, moi qui était téméraire étant gosse, et ça m’avait un peu servi de leçon. Je soupire en fixant Nathan, de manière à lui faire comprendre que son intervention n’est pas nécessaire. Mais il s’en amuse bien, et parle aussi de la première fois où j’ai mangé un gâteau à la crème ; j’étais bien jeune, et j’en avais mis partout. Je m’apprête à lui rappeler quelques photos « épiques » de son enfance, lorsque sa mère prend les devants et le recadre. Il n’est pas le mieux placé pour se moquer de moi, étant donné que les albums photos des Potter contiennent aussi quelques perles. Je ricane un peu, prenant une gorgée de thé. Et Matthew qui surenchérit, curieux de voir ça.
Tout le monde laisse échapper quelque rire. Je jette un coup d’œil à Arthur, occupé à boire son biberon. C’est ma mère qui s’occupe de lui ; je ne pouvais pas le lui refuser. Thomas prend enfin la parole, pour rappeler que nous avons un train à prendre. Il est vrai que si on commence à mettre le nez dans les photos, on ne sera jamais parti à l’heure pour rentrer à Londres. Le petit déjeuner se déroule ensuite tranquillement, mais une fois les assiettes terminées, il est l’heure pour nous de finir de rassembler nos affaires. C’est relativement vite fait, et nous sommes prêt à partir. Après de grosses embrassades, bien que nous reviendront certainement, nous rejoignons la rue. Nathan a décidé de nous accompagner jusqu’à la gare, ce qui n’a pas été accueilli avec froideur par Tom. La température est encore bien fraîche, la couche de neige a l’air de tenir au sol, et Arthur est emmitouflé comme il se doit. Ce qui ne l’empêche pas de bouger pour essayer d’attraper les derniers flocons qui tombent du ciel.
Alors que je demande à Thomas de me faire penser à appeler rapidement les Evans pour les informer de l’heure de notre retour, je reçois une boule de neige dans le dos. Juste assez fort pour me stopper net, et tourner vivement la tête vers Nathan, une expression faussement colérique sur le visage. Nath’ reste là, avec un grand sourire plaqué sur le visage. Je laisse Tom récupérer la poussette et continuer sur quelques mètres, pour amener Arthur à l’écart du gamin qui lui sert de père. Je lui jette un regard pour le voir qui sourit en coin, puis doucement, comme avec l’autorisation, je me penche vers le muret de la propriété d’à côté pour récupérer une bonne dose de neige. Mes doigts commencent à protester sous le froid, mais je vise avec précision le torse de Nathan, qui ne peut guère manœuvrer assez pour éviter le projectile. Il a eu le temps de se tourner un peu, et la boule de neige s’écrase sur son épaule. Peut-être même qu’un peu a glissé dans son cou. Je tire la langue à mon meilleur ami, et prépare rapidement une deuxième boule de neige au cas où. Formant une boule dans mes mains, je recule lentement.
— Attention Nath’, rappelle-toi, ça n’a jamais bien fini ce genre de choses…
Je le mets en garde, ce qui ne l’empêche pas d’en lancer une nouvelle que j’arrive cette fois-ci à esquiver de justesse. Je lance donc la boule de neige que j’avais dans les mains, qui rate Nathan mais touche son fauteuil. Cela marque une sorte de trêve, et de toute façon, je rejoins en trottinant Thomas et mon fils.
— Allez on va être en retard après ! lançais-je en souriant à mon meilleur ami, avant que Tom ne le fasse.
Nous attendons qu’il nous rejoigne totalement pour repartir. La gare n’est pas bien loin, et sur le chemin nous évoquons le retour prochain de Nathan sur Londres. Thomas ne fait aucun commentaire sur la balade prévue, celle qui permettra à Nathan de profiter une dernière fois d’Arthur avant qu’il ne décolle pour l’Australie. Je ne sais pas trop ce qu’il en pense, mais il n’a guère le choix. Nous arrivons un peu en avance pour notre train, ce qui est parfait. Arrivés à notre voiture, nous saluons Nath’, qui finit par un bisou pour Arthur avant de se reculer et de nous laisser monter dans le train. C’est un peu compliqué avec la poussette, même pliée, comme la dernière fois, mais nous arrivons finalement à nous installer confortablement. Arthur, un peu anxieux depuis quelques minutes, avec tout ce bruit dans la gare, se retrouve sur les genoux de Tom. Bientôt, le train démarre, direction Londres.
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| | | | (#)Mar 14 Mar 2017 - 13:43 | |
| Je rigole de bon cœur lorsque Nathan nous parle des photos épiques de mon amant. J'avoue que pour le coup j'adorerais les voir, ces photos et je suis même tenté d'accepter l'offre de Charlotte. Mais ce n'est pas possible. Il faut que nous partons assez rapidement. Même si de toute manière nous reviendront ici au courant de notre séjour anglais. Ça nous laissera le temps de parcourir tous les album photos de la famille Owens. Faudrait d'ailleurs que Myrddin et moi investissons dans un album photo à notre tour. Alex et Clara ont le leur respectif. Il faudrait mettre en place un album pour Arthur aussi. Je suis sûr que Myrddin y penses aussi. Mais peu importe.
Emittouflé dans nos vestes, écharpes et bonnets, Myrddin, Nathan, moi et Arthur sortons de la maison familiale des Owens. Nathan nous accompagne à la gare et ça ne me dérange pas plus que ça. Au début c'est Myrddin qui s'occupe de la poussette d'Arthur, mais lorsqu'une boule de neige le frappe au niveau du dos, je réagis rapidement et lui prend la poussette des mains pour éloigner Arthur, laissant les meilleurs amis s'amuser un peu. Ils engagent une bataille de boules de neige. Courte mais intenses, emplie d'éclats de rire. Même Arthur semble intrigué par son père qui ricanne comme un âne.
Après deux ou trois minutes de rude bataille, s'en est fini. Dommage, j'avais envie quelque part que Myrddin profite de sa position de supériorité pour faire un savonnage en bonne et due forme à Nathan. Enfin. Nous reprenons donc notre route, arrivons rapidement à destination. Le jeune anglais nous accompagne jusqu'à la porte du train, nous salut, colle un bisou sur la joue d'Arthur et s'en va une fois que nous sommes entrer dans le wagon. La poussette pliée et rangée, Myrddin et moi nous installons à notre place. Moi je garde Arthur sur mes genoux et lui parle tranquillement pour le calmer. Il fait un dernier signe de la main à Nathan qui fini par s'éloigner.
Le reste du séjour est placée sous le signe du bonheur. Le pur, celui qu'on chéri et qui ne nous quitte pas. Celui dont on se rappelle même dans les moments un peu plus dur. Ce ne fut pas une mince affaire que celle de faire accepter la paternité officielle de Myrddin au gouvernement Britannique. Fort heureusement, le côté homosexuelle de la chose n'a pas été un frein. Ce n'est d'ailleurs même plus interdit par la loi. Nous n'avons pas eu de problèmes de ce côté, ça a juste durer une éternité. Deux bonnes semaines, pendant lesquelles Myrddin et moi nous nous relayé en commission et auprès d'Arthur. Celui-ci s'habitue rapidement à notre présence, nous reconnaît facilement et nous aime. Il est adorable, affectueux et un amour au quotidien. Lorsque Nathan est revenu à Londres, j'ai laissé les meilleurs amis seuls. Autant parce que je sais qu'ils en avaient un peu besoin, que parce que j'étais occupé, moi.
Et finalement le 23 janvier, nous disons au revoir aux Evans pour passer la sécurité de l'aéroport. Mme Evans pleurs, mais nous lui promettons de revenir le plus vite possible et qu'elle sera toujours la bienvenue chez nous, en Australie. Elle dit que ce n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde et je suis persuadé qu'elle va accepter cette invitation. Ça me ferait plaisir, je dois l'avouer. D'ailleurs, Myrddin lui a laissé le numéro de téléphone de ses parents pour qu'ils puissent prendre contact. Je suis sûr que Charlotte et elle s'entendront très bien. Car, au final, ils font parti de la même famille quelque part. Lorsque nous montons dans l'avion, je ne pense à rien, si ce n'est au bonheur que cette nouvelle vie va nous réserver, à Myrddin, à moi et surtout à Arthur. |
| | | | | | | | Welcome to the family • Thomas & Myrddin |
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