Ce matin-là, j’avais déposé ma fille Zoey chez la nounou. Elle semblait être fatiguée la pauvre, mais ravie de voir la petite blonde qu’elle gardait depuis sa naissance. L’année prochaine, si tout va bien au niveau de la couche, elle pourra rentrer en crèche. Mais pour l’instant, ça nous arrangeait bien que cette nounou voulait bien encore de ma fille. Ses traits étaient tirés, et je me demandais si elle faisait bien ses nuits. Il ne me semblait pas pour autant qu’elle avait d’enfant. Peu importe au final, je ne le saurais pas vu comment elle me déteste depuis que je suis revenu d’Irlande. Je ne peux pas l’en blâmer, j’avais abandonné cet ange, même si ce dernier ne s’en rappellera jamais. Ma conscience si, par contre. Toujours est-il que je fus surpris quand la nounou m’adressa la parole pour me confier que Maxyn n’allait pas bien en ce moment. Les idées loin d’être claires, les yeux bien trop rouges et des fréquentations à laisser désirer. Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas vraiment bien. Je savais que mon ex était passée par des épreuves très dures et qu’elle avait tendance à se morfondre. Mais en pénalisant notre fille ? Non, je ne voulais pas y croire, c’était moi le mauvais parent, pas elle. Mais il fallait que j’en aie le cœur net. Alors tant pis, ils m’attendront un peu au boulot. Je me rendais alors jusqu’à l’appartement de Maxyn et sonnais. J’attendais patiemment qu’elle m’ouvre, me sentant tout de même assez stressé à l’idée de trouver une maman au bord du gouffre. Déjà parce que notre fille ne mérite pas deux parents qui ne sont pas responsables, même si je le suis devenu depuis plus de deux ans, Maxyn n’avait pas intérêt à le devenir à son tour. Mais j’avais comme un pressentiment. Je ne voulais pas la découvrir mal en point, parce que je tiens toujours à elle et que je lui serais toujours redevable d’être parti comme un voleur. Et pourtant je savais que si elle s’était égarée, je me devais de la remettre sur le droit chemin, ou tout du moins lui faire comprendre qu’elle ne pouvait pas faire ça à Zoey.
“The best way to not get your heart broken, is pretending you don't have one.”
Zoey n’était pas là. Elle était avec son père aujourd’hui, la journée était donc à moi…. Rien qu’à moi et la solitude m’envahissait.
J’étais à ma deuxième bouteille de rouge… Et j’étais encore trop lucide à mes yeux. Ma lucidité me faisait hurler… Hurler en silence la plupart du temps mais mon cœur ne faisait que saigner. J’avais un vieux film en noir et blanc à la télévision, les volets étaient fermés, j’étais plongée dans l’obscurité avec mes malheureuses bouteilles d’alcool.
Je pleurais… Je laissais évacuer toute cette hargne et peine en moi… Indiana n’était pas là aujourd’hui et je ne me sentais pas apte à sortir seule. J’avais besoin d’elle… Et en soirée j’étais perdue sans sa présence à mes côtés… Alors je buvais. Boire pour oublier, voilà ma vie.
Deux heures s’étaient écoulées… J’étais bien ivre en plus d’avoir fumé 2 joints pour me détendre. Je planais c’était le pied. J’avais ouvert la fenêtre de la cuisine pour évacuer l’odeur des joints… Je ne voulais pas que Zoey revienne avec une telle odeur… Je voyais donc un peu de lumière… Mais ça piquait. Beaucoup trop.
Mais je me sentais si reposée… Si détendue… Je pouvais fermer les yeux et m’envoler au pays des merveilles… Alors je les fermais délicatement… Jusqu’à qu’un bruit extérieur me fasse sursauter.
J’ouvrai les yeux aussi grands que je pouvais et je me reconcentrais sur ce même bruit. Quelqu’un toquer à ma porte ? Il était arrivé quelque chose à Zoey ? Mes pensées étaient confuses, j’écrasais mon joint au sol, là, sur le carrelage sans prendre le temps de le mettre ailleurs, je me dirigeai vers la porte d’entrée, en passant par le salon qui était toujours plongé dans l’obscurité, je marchais rapidement en titubant un peu beaucoup… Puis une fois devant la porte… Je me redressai, je me forçai à écarter encore plus les yeux, ouvrant enfin cette dernière.
- Bonjour que voulez-v…
Choc.
Enzo… Je devais avoir les yeux défoncés, je ne savais pas si je sentais la weed à moi toute seule… Là je me sentais juste coupable de tout. Alors je refermai presque la porte sur moi, le laissant me voir qu’à moitié comme pour l’empêcher d’entrer.
- Tu veux quoi Enzo ? Où est la petite ?
Je devais parler lentement… Comme si je me réveillais d’une mauvaise sieste. J’espérais surtout… Surtout… J’espérais quoi à la fin ? Qu’il revienne vers moi et me dise « hey je t’aime encore, formons le couple parfait pour notre fille ? » J’étais ridicule… Alors, je baissais les yeux, regardais ses chaussures pour qu’il évite mon regard et j’attendais….
Patiemment, j'attendais. J'espérais vraiment qu'elle vienne m'ouvrir. Mais était-elle chez elle ? Je n'apercevais pas de lumière filtrer sous la porte. Seulement il fallait que j'essaie coûte que coûte, que je vois par moi-même si mon ex a certains problèmes qui ne peuvent pas se mêler à la vie de notre fille. Ce fut donc assez long, et l'inquiétude commençait à s'emparer de moi quand la porte s'ouvrit enfin. Sur une Maxyn totalement à l'ouest. Wah, c'était étrange, je ne l'avais jamais vu dans pareil état. Je sais que parfois je la perdais et je me demandais où ses pensées vagabondaient, surtout quand elle avait perdu la vue, mais là … Là c'était vraiment inquiétant. Surtout qu'elle finit par refermer la porte et se cache derrière. J'ai bien cru qu'elle allait me la refermer au nez d'ailleurs. A la place elle me demandait simplement ce que je voulais. Je restais silencieux un moment, observant la blonde, ne la voyant pas assez nettement à cause du manque de lumière. Je ne pouvais pas me baser simplement sur les dires de la nounou pour faire de telles accusations. Et puis quelque part, j'espérais tellement que ça ne soit pas vrai, j'espérais que Maxyn sache s'en sortir sans toutes ces merdes. Je me sentirais bien moins coupable ainsi. Oui, c'est facile de se sentir coupable après ce que je lui avais fait subir, et j'en avais pas le droit quelque part. Je posais alors ma main sur la porte, la poussant légèrement vers elle pour qu'elle me fraye un chemin à l'intérieur. C'est bien la première fois que j'osais faire ça depuis que j'étais revenu d'Irlande. Zoey va bien. Je l'ai déposé chez la nounou. C'est toi que je viens voir. J'étais à l'intérieur, et j'observais l'alentour. Ca sentait le shit, je pouvais en mettre ma main au feu. Le manque de lumière, les réactions trop prononcées de la blonde, oui, j'avais assez d'éléments pour l'accuser, mais je savais que ça me ferait du mal si je la regardais dans les yeux, et que je la voyais défoncée. Qu'est-ce qu'il se passe Maxyn? Je restais dos à elle, observant mon ancien chez moi, me rappelant malgré moi tous les moments qu'on avait passé ensemble, bons ou mauvais.
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Pitié qu’il ne sente rien, pitié qu’il ne sente rien, pitié qu’il ne sente rien. C’était mon unique et seule pensée à ce jour… Certes il était encore à l’extérieur mais je savais que l’odeur du shit ça accrochait… Même si le joint était à la cuisine, non au salon… Mais j’espérais… Beaucoup…
J’avais beau la porte à moitié refermée sur moi, Enzo restait… Neutre, aucune émotion sur son visage et lorsqu’il ouvrit enfin la bouche, ça me refroidit. Il venait me voir. Pourquoi ? Il poussa légèrement la porte, me forçant à le laisser entrer… Qu’est-ce que je pouvais faire après tout ? Lui hurler dessus ? Le gifler ? Lui interdire de rentrer car il n’était plus ici ? Provoquer une énième dispute ? Paraître encore plus coupable que je ne l’étais déjà ?
Il avança de quelques pas dans son ancien chez lui… Ca me faisait toujours aussi bizarre de le revoir là… Dans ce salon où on avait partagé tant de souvenirs… Mais j’essayais de rester concentrée sur lui, ne pas paraître dispersée ou juste à côté de la plaque. Sauf quand il me demanda ce qu’il se passait, j’étais en totale panique… Mais je devais rester neutre.
- Je ne vois pas de quoi tu parles, tout va bien…
Je passais devant lui, faisant mine d’aller chercher quelque chose à la cuisine pour en ressortir deux secondes après, fermant la porte qui menait jusqu’à cette pièce. Histoire de maintenir l’odeur… Là-bas. Même si je savais que j’étais déjà à moitié foutue à ce niveau, mais je devais rester le plus normale possible.
- Puis au pire, qu’est-ce que ça te fait Enzo ? Je n’ai aucun compte à te rendre. J’ai 29 ans dans quelques jours et j’adore la vie que je mène ! Depuis que je ne parle plus à Saul, ça me permet de respirer, de lire, de jouer avec Zoey, de rattraper les heures de sommeil de perdues… Puis je suis à fond sur Netflix, c’est top ! Donc tu vois, j’ai une vie très passionnante, dynamique, je me cultive…. Je suis heureuse. Voilà. Tu peux partir maintenant, non ? T’as eu ce que tu voulais, de mes nouvelles.
Je devais parler lentement ou trop rapidement. J’avais du mal à me jauger à ce niveau. Dans l’obscurité je n’arrivais pas bien à percevoir le visage d’Enzo malgré la faible lumière. J’aurais bien aimé ouvrir mes volets mais si je le faisais, il allait trop voir mes yeux rouges. Puis… Pourquoi il s’inquiétait pour moi ? Est-ce qu’il m’aimait encore ? Voulait-il me reconquérir ? Que voulait-il ? On avait recouché ensemble depuis deux ans… Depuis qu’il était revenu. Mais à chaque fois ça s’arrêtait là.
- Ou alors tu veux coucher avec moi car tu n’as personne d’autres sous la main,c’est quoi le plan ?
Je savais que cette fausse question avait été de trop mais là j’étais tellement ailleurs que je parlais sans réfléchir, sans peser l’ampleur de mes mots ou les conséquences qu’il pourrait y avoir à la fin. J’étais vraiment… Finit.
Le déni. Voilà ce qu’elle était en train de faire, et j’avais l’impression que c’était un bon trait de caractère chez elle pour éviter la confrontation, pour éviter de voir les problèmes en face. Oui, j’avais l’impression de voir une gamine en face de moi. Mais je me permettais d’être autoritaire parce qu’il s’agissait de notre fille. Je ne pouvais pas laisser faire sa mère alors qu’il y avait de grandes chances pour que son comportement ne lui soit pas digne. J’avais déjà fait assez d’erreurs comme ça, et Zoey commençait à devenir grande et à comprendre certaines choses. Il est évident que le noir et l’odeur de cette fumée est loin d’être adéquate pour un enfant. Maxyn faisait bien sûr semblant de ne pas comprendre ce que je voulais dire. Donc ce déni me prouvait que la nounou avait raison, ou tout du moins, que quelque chose n’allait pas. J’ai toujours su que la blonde ne réussirait jamais entièrement à ce sortir de son traumatisme d’enfant, mais je pensais qu’elle arrivait à vivre avec. Je m’étais certainement trompé. Le fait de la voir agir comme une gamine me prouvait que j’avais raison. Je ne relevais pas son déni, non, j’avançais légèrement dans son salon, sentant de plus en plus l’odeur du shit. Peut-être que les chiens avaient un meilleur odorat, mais le mien les talonnait de peu. Et je savais qu’il y avait des substances illicites dans cet appartement. Bien sûr, je ne serais clairement pas en droit de l’arrêter pour du shit, elle est chez elle après tout, et puis quand bien même si elle avait de la coke, je n’arriverais pas à lui passer les menottes. Mon ex me sortait alors bien rapidement de mes pensées et de mon inspection. Elle revenait de la cuisine, et fallait pas être un génie pour deviner qu’elle me cachait ses conneries. Elle m’agressait presque avec ses « nouvelles ». Et elle parlait bien vite pour quelqu’un qui est stone. Ou quelqu’un qui est totalement sobre. Non, je n’espérais vraiment pas qu’en plus de la fumette, elle buvait à cette heure-là de la journée. Sauf que ça ne me suffisait pas comme nouvelles, je voulais qu’elle comprenne que ça n’allait pas. Je ne disais toujours rien, je la laissais s’agacer toute seule, jusqu’à ce qu’elle aille trop loin. Elle ne se laisse jamais aller ainsi. J’haussais alors les sourcils, choqué par ce qu’elle venait de dire et ne prenais même pas la peine de répondre Tu permets que j’ouvre et aère un peu ici, ça sent la mort. Lui disais-je sans vraiment lui demander son avis. Après tout, elle me cherchait avec ses répliques cinglantes, et elle allait me trouver, oh oui !
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Il ne bougeait pas d'un poil... Rien. Il restait là au milieu du salon... Comme s'il était seul, comme si mes mots ne l'atteignaient pas. J'étais si hors service que ça pour le voir inactif ou alors était-ce sa réelle réaction?
Je le regardais là, l'air perdue, la vision un peu troublée, et rien. Rien jusqu'à qu'il prononce CETTE phrase. Je le regardais encore et toujours. J'avais arrêté de cligner des yeux tant j'étais totalement en bug sur lui. Je m'attendais à qu'il hurle, ou qu'il me remballe, ou qu'il me sermonne... Enfin qu'il réagisse en somme mais là... Même le ton de sa phrase était trop calme pour être réel.
Alors, je restais là, face à lui, ne disant rien, ne répliquant aucunement à ses mots. Il voulait quoi? Que je lui dise "oui t'as raison je fume trop, désolé, la prochaine fois je t'invite"? Puis j'étais trop fatiguée et "ailleurs" pour avoir un semblait de réelle conversation... Et je n'avais pas la force de l'affronter.
Voilà en quoi... Ma relation avec Enzo était dédiée en 2017. L'ignorance, l'inconnu... Plus rien, plus de flamme... J'avais beau flirter et conclure avec des vingtaines de nanas, ça ne changeait rien... Et les hommes, on en parlait? J'avais tellement Enzo en tête que... Mes yeux ne voyaient que lui. J'aimerais être Zoey et tomber amoureuse d'un physique... Comme son amour éternel pour Abel... Ma fille était amoureuse d'un homme bien plus âgé que moi en prime et moi j'étais encore attachée à l'impossible. Les hommes me faisaient penser à Enzo mais combien de femmes Enzo a-t-il fréquenté sans penser à moi?
Alors, sagement, j'avançai et m'installai sur le canapé. Je le laissais ouvrir autant de fenêtre qu'il voulait, laissant les rayons du soleil traverser la pièce pour enfin m'éclairer. Je plissais des yeux tant cette lumière me faisait mal et je regardais le sol. Là, assise bêtement sur mon canapé comme si je savais que j'avais fait "une grosse bêtise" et que je devais être punie... Comme une enfant.
- Tu peux partir, je n'ai pas besoin de toi.
J'avais besoin de lui mais il s'en fichait, n'est-ce pas? Qui j'étais pour lui? Juste la mère de sa fille? Mère qu'il va prendre en pitié? Je ne voulais surtout pas ça, je ne voulais pas qu'il sache mon état réel et là, il était là à quelques mètres de moi, l'air pensif. Alors, je ne bougeais pas, restant sur mon malheureux canapé comme une abrutie finit.
A quoi bon rentrer dans son jeu, à quoi bon lui répondre alors que tout ce qu'elle cherche à faire c'est me virer de chez elle ? Quand j'ai du l'affronter à mon retour d'Irlande, j'étais clairement pas aussi buté qu'aujourd'hui, parce que c'est moi qui avait fait la connerie. Aujourd'hui, j'étais déterminé pour notre fille, pour la princesse de ma vie. Et il fallait pour ça que Maxyn arrête ses conneries, qu'elle trouve un peu de responsabilité pour éduquer notre fille dans un lieu sain. Là, ce n'était juste pas possible. Et je ne suis pas le genre de type à laisser s'enfoncer la mère de mon enfant pour avoir la garde complète. D'abord parce que Zoey a davantage besoin de sa mère, et qu'en plus de ça, pour ce que j'ai fait subir à mon ex, je ne pourrais jamais lui faire ce genre de crasse. Et oui, aussi parce que je tiendrais toujours à elle. Je fus rassurer quand elle ne m'empêcha pas d'aller ouvrir les fenêtres et ne me gênais pas pour en ouvrir un maximum. Je respirais un bon coup d'air frais, mais la mission était loin d'être terminé. Je me retournais et je voyais Maxyn assise sur son canapé, comme si elle voulait se cacher, et oui, j'avais de la peine pour elle. Surtout qu'elle me disait ne pas avoir besoin de moi, et quelque part, oui, elle mériterait bien mieux que moi. Mais pour l'instant, c'était moi qui était là et qui la voyait dans un état pitoyable. Je connais toutes ses douleurs, ou presque, et je ne pouvais pas lui en vouloir de succomber à ce genre de substances. J'allais donc m'installer à ses côtés, gardant le maximum de distance et lui disais Mais ta fille a besoin de toi. Je ne suis pas là pour te faire la moral, mais franchement, tu ne penses pas à elle en faisant ça. Je ne peux pas te laisser faire. C'est ma fille aussi. Et je peux être très protecteur. Comme je l'avais malheureusement été avec Saul une fois. Mais pas envers Zoey, non. Et je m'en sens parfaitement coupable.
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Il devait me trouver pathétique, ridicule... Mais là j'avais mon cerveau à moitié éveillé et dur de penser correctement. Là uniquement les pensées négatives venaient à moi et me donnaient envie de pleurer et de me cacher.
- Ca va très bien Enzo et Zoey... Se porte très bien. Je ne fais rien de mal en sa présence, je l'aime trop pour la faire souffrir... Je sais ce que je fais. Promis, je ne vais pas fuir dans un autre pays la laissant seule chez moi.
Je regrettais déjà cette petite pique mais mes pensées négatives étaient omniprésentes et je n'arrivais pas à voir un point de positif à cet instant précis. Puis ça me faisait mal de le voir si près et si loin à la fois. A une époque je serais déjà sur ses genoux pour être près de lui dans un énième câlin, ou juste ma tête sur son épaule et ma main dans ses cheveux. Mais non... Là il y avait un immense mur entre lui et moi.
- Zoey va bien Enzo. Elle va très bien... Elle se trouve des amoureux à droite et à gauche, elle adore nos balades dans le parc et... Tout va bien. Elle en oublie même Saul, comme moi je l'oublie. Donc tu vois... Ca va. Puis quand je suis seule, je peux faire ce que je veux. Je ne fais de mal à personne... Personne.
Je regardais discrètement à ma gauche et je le voyais... Là avec ses yeux... Me retardaient comme si j'étais une folle à lier...
- Arrête de me regarder comme ça s'il te plaît. Ca va très bien.
Alors je me levai... Je me levai si vite que j'en perdais presque l'équilibre me rattrapant tant bien que mal à l'aide de la table basse.
- Ca va.
Il n'avait encore rien dit mais j'allais peut être juste plus vite que la lumière.
- Tu veux une bière ?
Je lui disais que ça allait et qu'il pouvait partir et là je lui offrais une bière? Mon cerveau était clairement déconnecté. Je restais dos à lui, face à une des fenêtres qu'il avait ouvert, regardant le paysage lointain. Je sentais mes yeux souffrir à cause de cette lumière intense si soudaine, mais je n'arrivais pas à l'affronter en face à face pour qu'il voit le véritable état de mes yeux même s'il se doutait déjà de leur état. Il était tout sauf bête mais je refusais de craquer et lui dire que ça n'allait pas. Qu'est-ce que ça allait changer au fond? Il n'allait pas revenir et me demander ma faim, puis s'installer de nouveau ici et faire comme si rien ne s'était passé... Alors pourquoi était-il encore là? Pourquoi?
C'était joué avec le diable. Parce que la dernière fois qu'on s'était retrouvé chez elle, à une distance aussi courte, j'avais été faible, parce que oui, j'ai encore des sentiments envers Maxyn et j'en aurais toujours. Au début, je n'étais pas fichu de comprendre ça, mais à présent, je sais que c'est vraiment de l'affection, parce que vivre ensemble et être en couple pendant quatre ans, ce n'est pas un rien, ce n'est pas une erreur de parcours, non, je ne regretterais jamais d'avoir passé autant d'années avec elle, même s'il est évident que j'aurais aimé que ça se termine autrement, que ça ne se termine pas du tout même. Mais voilà, je n'étais pas assez mature pour cette vie que j'avais eu l'impression de subir. Alors forcément je m'en étais mordu les doigts quand j'avais revu son regard magnifique se poser sur moi, ce regard amoureux qui m'avait tant manqué, mais qui avait été terriblement blessé. Forcément la honte s'était emparée de moi. Mais voilà qu'aujourd'hui, j'avais réussi à tourner la page, même si je ne peux pas m'empêcher de penser trop souvent à elle, et à comparer chaque femme que je peux rencontrer. Je savais qu'elle ne ferait jamais de mal à notre fille, et que c'était à moi qu'elle voulait en faire, et elle finissait par réussir. Oui, je les avais quitté sans rien dire, pour un autre pays, et j'étais sensé répondre quoi ? Rien. J'assume, on en avait déjà assez parlé, et elle m'avait déjà dit sa façon de penser. Mais ça ne me plaisait pas quand Maxyn me disait que Zoey se trouvait des amoureux à droite à gauche ? Ca veut dire quoi ça ? Je fronçais les sourcils, bien trop perplexe et inquiet. Elle ne faisait de mal à personne, peut-être pas maintenant. Je restais un moment sans rien dire, l'observant pour comprendre vraiment où elle voulait en venir avec tout ça, et l'état de ses yeux me faisait vraiment mal au cœur Si tu continues comme ça, je t'assure qu'en grandissant elle sera assez intelligente pour s'en rendre compte. Parce que oui, je savais ce que c'était. Il y a d'abord le déni, puis on se rend compte que notre mère ne s'occupe plus de nous, et qu'elle n'a d'amour que pour son verre d'alcool … Et comment ça elle a des amoureux à droite à gauche ? Demandais-je à mon ex avant qu'elle ne me propose une bière. Avait-elle déjà oublié que je ne buvais jamais d'alcool à cause de mon alcoolo de mère, ou alors pensait-elle que je m'y étais mis depuis qu'on n'était plus ensemble, ou ne pensait-elle juste pas et essayait encore de prendre la fuite ? Je suis sensé être au boulot Maxyn … Ne me dis pas que tu vas encore boire ?! Je ne voulais pas lui faire la moral mais je ne voulais pas la voir encore plus en piteux état. Mais en même temps, rien ne me prouvait qu'elle avait déjà bu. Ca me semblait juste évident.
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Je me sentais si vide quand il me parlait... Si vide que je ne savais pas si ses mots me touchaient vraiment. Peut être que je m'en fichais des mots et que j'attendais des gestes? Gestes pour quoi au final? Pour qu'on couche ensemble et que ça s'arrête là? Je regardais alors l'horizon, écoutant ses mots sans trop comprendre leur sens. J'étais trop fatiguée pour avoir un cerveau qui marchait correctement... Trop fatiguée... Puis quand il me posait des questions... au fond, avait-il vraiment envie de savoir? J'avais envie qu'il souffre comme j'ai mal là, je pourrais lui dire que je vois des hommes et que Zoey les aime... Ou du moins qu'elle en aime un au moins... Abel... Ce gars que je connaissais à peine et pourtant Zoey y était déjà trop attachée.
- Elle aime bien Abel, elle a le droit d'avoir des... Coups de coeur.
Je ne précisais pas son âge, son nom de famille, de toute façon je ne le connaissais même pas.
- Une bière ça ne tue personne.
Alors, sans attendre, je tournais mes chevilles et j'allais jusqu'à la cuisine, j'osais ouvrir cette porte qui puait encore plus le shit que le salon, j'allais vers le frigo, j'ouvris ce dernier et là... Plus rien à part deux misérables yaourts. Fallait que je fasse les courses... Mais quand Zoey n'était pas là, je ne m'alimentais même pas, dormant à droite et à gauche dehors ou alors je me contentais juste de fumer entre ces murs. Je ne m'éternisais pas ici, je revenais au salon et là je ne savais pas où me mettre... et je ne voulais pas que le regard d'Enzo croise une fois de plus le mien.
- Zoey m'aime et se porte très bien. C'est l'essentiel Enzo. Le reste.. Ce n'est pas grave. Puisque tout va bien.
Je lui disais ça en restant dos à lui, revenant à ma fenêtre où je posais mes mains sur ce rebord. Je ne savais même pas ce que j'attendais et je ne savais même pas pourquoi Enzo était là. Il voulait quoi? Des preuves que je sois une horrible mère? Voilà, il en avait. Il pouvait partir à tout instant.
- Zoey mérite d'être heureuse.
Une phrase lancée comme cela... Sans but précis. Peut être que je voulais dire mon nom et celui de Zoey à la place. Peut être que je voulais dire "j'ai le droit au bonheur aussi" mais... mon bonheur était lui et il ne pouvait me donner ce que je voulais. C'était fini et pourtant j'étais incapable de penser à un autre... Pas si ouvertement et objectivement et surtout consciemment.
Alors, je me taisais, laissant les larmes monter à mes yeux... Yeux toujours fixés vers cet horizon si lointain.
Bizarrement, je fus bien soulagé quand elle me parlait que d'un seul prénom. J'avais peur qu'elle m'en sorte des tas et que dans le bas à sable elle ne fasse déjà trop de ravage. Bon ok, elle est devenu trop grande pour le bac à sable, mais elle grandit trop vite et j'ai l'impression de rater bien trop de choses. Ce sont les aléas d'être parents séparés malheureusement. Mais je me bats pour elle, chose que je n'avais pas trop l'impression chez mon ex. A quoi jouait-elle ? Pourquoi me dire sans arrêt que tout va bien, alors que ça crève les yeux que rien ne va. Elle insistait même pour la bière et je secouais la tête de désespoir. Je perdais mon temps, voilà ce que je ressentais et ça me faisait bien chier. Parce que si Maxyn se sent mal, Zoey aussi. La blonde revenait bredouille de la cuisine, sans même me regarder en se réfugiant vers l'extérieur. C'était tant mieux s'il ne lui restait plus rien, je n'imagine même pas dans quel état elle aurait été si elle avait continué. Parce que peut-être qu'une bière ne fait pas de mal, mais quand tu en ajoutes plusieurs, ça devient plus vite dangereux. Je restais alors là, assis, la regardant alors qu'elle essayait elle-même de se convaincre que tout allait bien. Elle voulait que Zoey soit heureuse. Je me levais instantanément face à cette réflexion et lui répondais Alors donne toi les moyens de la rendre heureuse. Arrête … arrête au moins le shit, je ne préfère même pas savoir si tu prends d'autre chose et bats-toi pour elle. Mon ton se voulait vraiment compatissant et attentionné, loin de cet air que je pourrais avoir quand je fais la morale à un pauvre gamin qui n'a rien de mieux à faire que de se détruire les poumons et les nasaux. Non, là je tiens bien trop à elles. Et bizarrement, oui, je me sentais capable d'aider Maxyn, de ne pas la lâcher jusqu'à temps qu'elle aille mieux. Mais bien sûr, j'étais incapable de savoir jusqu'où j'étais capable d'aller, parce que oui, ce serait jouer avec le feu.
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J'étais dans un mauvais film hollywoodien voilà où j'étais... Ca va, ça va, ça va, ça va. Je me répétais ça... Sans cesse. Quitte à me perdre dans mes pensées pour oublier ces larmes qui ne voulaient que couler, sauf quand il prononça le mot "shit" je compris que c'était... Mort officiellement pour juste sourire et dire que ça allait. Il était tout sauf bête mais au fond j'avais espoir que mon "faux semblant" lui suffisant sans qu'il n'ait à poser de mot dessus... Mais c'était ce qu'il venait de faire.
- Zoey va bien Enzo. Si tu t'inquiètes de savoir si je fume devant elle, la réponse est NON!
Lorsque le "non" fit prononcer, je m'étais retournée brutalement, en hurlant ce mot dans tout l'appartement. J'étais désormais face à Enzo, ou presque. Mes yeux rouges défoncés venaient confronter son regard... Un regard de pitié... Encore.
- Je me porte extrêmement bien et j'ai le droit de fumer autant que je veux. Zoey n'a aucunement cette odeur la journée et jamais... mais jamais je ne me permettrais de me retrouver dans cet état face à elle... jamais.
Mes yeux devaient lui faire peur. Des yeux rouges vifs avec un teint si pâle c'était peu commun et assez... glauque voire vampirique.
- Je vais très bien... Je vais très bien...
Je répétais ça encore. Comme si le dire à voix haute et pas juste dans ma tête allait finir par marcher et que j'allais me convaincre toute seule par ces simples mots.
- Si tu veux tout savoir, Abel m'aide à t'oublier donc ça va très bien.
Gros mensonge. Abel ne savait même pas l'existence d'Enzo et il n'y avait strictement rien entre lui et moi. C'était plus un inconnu à ce jour qu'autre chose... Nous étions même pas amis, rien... Juste de simples connaissances... Il était là depuis 1 mois à peine, je l'avais vu 3 fois et c'était impossible en si peu de temps d'oublier Enzo avec nos 4 ans de relation derrière nous...
- Donc tu vois, je me porte très bien Enzo et Zoey adore Abel. C'est quelqu'un de très bien...
Je prenais une légère pause.
- ... pas comme moi.
Moi? Oui. J'avais mal à la tête, la lumière avait encore plus tué mes yeux, j'étais fatiguée et je m'en voulais de mentir à Enzo mais s'il tenait à moi il serait jaloux non? Mais est-ce qu'il tenait vraiment à moi au moins? Etait il seulement le père de Zoey et rien de plus? Alors gênée, je me mordis fortement ma lèvre inférieure, baissant mes yeux pour cacher les larmes qui remontaient à la surface.
Quand j’avais décidé de venir voir Maxyn, je savais que ça ne serait pas une partie de plaisir, non, parce qu’il y avait beaucoup de chances pour que la nounou ait vu juste concernant l’état de la blonde. Je ne pouvais pas fermer les yeux dessus, il avait fallu que je vienne en avoir le cœur net, pour Zoey, pour qu’elle ait une hygiène de vie parfaite. Du moins, essayer de s’en rapprocher. Sauf qu’avec le manque de responsabilité de mon ex, ça risquait d’être compliqué et je n’étais pas du tout rassuré. Elle m’affirmait tout de même ne pas fumer devant Zoey, d’une façon bien agressive, et j’apercevais enfin de façon claire ses yeux, ses yeux tellement rougi à cause de la fumette et … des pleurs. Pourquoi pleurait-elle si vraiment tout allait bien ? Je voulais arrêter de la pousser à bout, je voulais me retirer, je voulais la laisser souffler, mais ce n’était pas le bon moment. Il fallait déjà qu’on mette tout à plat, qu’elle arrête de se voiler la face et qu’elle se décide à agir, vraiment. Parce que même son agression avec son mot « non » ne m’avait pas découragé. Je n’étais pas resté autant impassible que tout à l’heure, mais je ne me laissais pas avoir. Sauf que même si elle ne fumait pas devant Zoey, elle ne voyait pas où je voulais en venir, mais je ne comprenais même pas comment elle faisait pour dire ce genre de stupidité Sauf que tu ne peux pas tout contrôler Maxyn. Et si jamais il y a une urgence ? Si là, tout de suite on t’appelait pour te dire que Zoey est malade et qu’elle te réclame ? Si moi je suis en intervention et non joignable, tu ferais comment ? Elle ne pense pas à tout, elle n’est pas prête à tout, et ça me surprenait que les rôles soient autant inversés à présent. Mais en y réfléchissant bien, à part la confier à la nounou, elle avait du mal à être la maman de Zoey au tout début, avant que je parte. Les vieux démons restent. Malgré tout ça, elle arrivait à m’atteindre, à me déstabiliser, en parlant du fameux Abel, avec qui elle m’oublierait ? J’étais complètement largué et ça devait se lire sur mon visage C’est quoi ce délire ? J’avais tellement d’interrogation et d’incompréhension qui se bousculait dans ma tête que je ne pouvais répondre que ça. En plus de ça, elle avait besoin de m’oublier ? J’étais persuadé qu’elle m’avait oublié depuis que je l’avais abandonné. Depuis que je lui avais fait du mal. Quand Maxyn rajouta des éléments, je comprenais mieux. C’était certainement le type qu’elle fréquentait en ce moment que Zoey adorait … C’est bien quelque chose qui me serre le cœur. Pour Zoey ou Maxyn ? Aucune idée, elle a bien réussi à me dérouter pour le coup. Je reprenais mes esprits quand elle osa dire qu’elle n’était pas une bonne personne. J’haussais un sourcil et lui disais Sérieusement ? Maintenant tu t’apitoies sur ton sort ? C’est trop facile ! Assume tes actes, fais en sorte qu’ils soient meilleurs ! Personne ne le fera à ta place ! Réveille-toi un peu ! La tendresse et délicatesse m’avait abandonné. Bon ok, j’avais été assez froid et neutre en vrai, mais là, je la secouais, et peut-être un peu trop fort, mais elle jouait un peu trop avec mes nerfs. Parce qu’une chose est sûre, Maxyn est une femme exceptionnelle et je me rendais compte à quel point elle ne le voyait pas.
“The best way to not get your heart broken, is pretending you don't have one.”
Zoey malade... Voilà quelque chose auquel je n'avais jamais pensé... Et si elle était malade? Je n'en savais rien... Pour moi Zoey était tellement parfaite que j'en oubliais qu'elle n'était qu'une simple humaine... Une petite fille encore fragile face à une nature pas toujours tendre. Alors gênée, honteuse, je ne répondais même pas. Je gardais ma tête baissée, les yeux rivés vers le sol... Puis plus ça allait et plus je le sentais monter en pression. Déjà quand il me demandait "c'était quoi ce délire" pour finir par me hurler quasiment dessus en étant moins froid mais plus... "à bout de nerf."
Je ne savais pas quoi répondre... Je n'avais pas la force de mentir encore plus concernant Abel, déjà car c'était faux, que Abel méritait mieux et car mon coeur était encore attaché à Enzo et que j'avais du mal à le faire souffrir aussi consciemment et volontairement. Alors, je revins dans la cuisine qui empestait le shit. Je pris le mégot au sol que j'avais écrasé de façon assez incongrue pour le jeter dans la poubelle, avant de commencer à faire couler l'eau de l'éviter. Je la mis au plus froid avant de passer mes mains dessous et de me rincer le visage ainsi comme pour me réveiller et me faire violence... Je pris ensuite un vieux torchon de cuisine pour m'essuyer légèrement le visage. Ca m'avait un peu réveillé... Un peu oui...
Je le voyais encore là, il n'était pas parti ou n'avait pas continué à crier et ne m'avait nullement insulté. Pourquoi il devrait... Mais non. Il disait que je m’apitoyais sur mon sort.... Peut-être avait-il réellement pitié...
- Pourquoi tu es encore ici? Si tu veux je te laisse Zoey à plein temps...
Je n'avais pas la tête à avoir une vraie conversation et même je ne savais pas quoi dire.
- On a tous nos périodes Enzo... Tu as eu la sienne, j'ai la mienne... Je ne sais pas quoi te dire... Je suis désolée? C'était ça que tu voulais entendre? Je suis désolée?
Alors sans attendre j'allais dans ma chambre. J'étais chez moi après tout... La chambre où Enzo dormait avait mais ça c'était avant... Je voulais me changer et mettre une tenue qui n'était pas encore imprégnée par le shit. J'ouvrais mon placard et je pris un mini short en jeans et un débardeur blanc plus que banal. Je me mettais de dos à la porte, enlevant mon vieux jeans, restant en culotte noire avant d'enfiler le short puis je me mettais "topless" toujours de dos, ne supportant pas avoir de soutien-gorge à la maison, avant d'enfiler mon débardeur. Puis, après je faisais mine de ranger la chambre... Je commençais à faire mon lit. Comme si me forcer à bouger m'aider à rester éveillée et surtout m'aider à ne pas avoir "cette fameuse conversation"... J'étais lâche.
Une chose est sûre, je ne pouvais pas rester les bras croisés et attendre que Maxyn se détruise et détruise notre fille par la même occasion. Non, j’avais essayé la manière douce et délicate, là, il fallait que je la brusque un peu. Parce qu’elle s’enfonçait encore plus dans sa connerie et elle m’avait fait du mal avec ses paroles. Ca m’avait touché, mais je ne pouvais pas vraiment dire quoi que ce soit, pas avec les conneries que moi j’avais pu faire. Sauf que ce n’était pas une raison pour qu’elle en fasse aussi et que je la pardonne, non, ce serait trop facile. Le but n’était pas de l’écraser ou de récupérer la garde complète de Zoey, non, je voulais qu’elle se reprenne en main, et pas seulement pour notre fille. Je fus tout de même surpris quand elle ne répondait pas à mon attaque. Elle aurait pu réagir de façon bien plus poussée, elle aurait pu littéralement s’énerver contre moi et me foutre à la porte. Je me serais laissé faire, parce que j’étais allé trop loin. Mais en même temps, j’avais bien l’impression que c’était ce dont elle avait besoin. Je la regardais faire, estomaqué qu’elle reste si calme, ou si stone à vrai dire, partant à la cuisine pour se passer un coup d’eau sur le visage après avoir jeté son mégot. Elle répondait enfin à ma tirade moralisatrice en s’excusant. Que pouvais-je dire de plus ? Que ça ne suffisait pas ? Qu’il fallait des actes pour prouver qu’elle était vraiment désolée et qu’elle allait tout faire pour que ça aille mieux ? Elle ne semblait pas être dans cet état d’esprit et je me demandais si je ne devais pas partir. Sauf qu’elle fila dans la chambre. Chambre qui me rappelait bien des souvenirs et qui était loin de me laisser de glace. J’avais l’impression que cette attirance pour mon ex ne partira jamais. Et pourtant, c’est Delilah qui me plaît, c’est avec elle que je veux vivre une nouvelle histoire. Mais avec Maxyn … Oui forcément, c’est beaucoup plus fort. Et ça ne m’aidait pas de la voir se changer. Elle n’aurait pas pu fermer la porte derrière elle ? Etait-elle trop en confiance ou avait-elle simplement oublié que je pouvais la voir de là où je me tenais. Je n’osais rien dire et je me sentais comme un stalkeur, pris au dépourvu, alors que oui, concrètement j’avais intérêt à partir. Surtout qu’elle commença à ranger sa chambre. J’étais torturé entre l’envie de la rejoindre et de partir. Je ne pouvais pas la laisser dans un tel état, je m’en voudrais si je le faisais. Je prenais une bonne respiration et j’allais jusqu’à la porte de la chambre. Je m’appuyais contre l’encadrement, sans pour autant rentrer, croisant les bras sur mon torse pour la regarder et lui demander d’une façon bien plus calme, curieuse et intéressante, comme si aucune dispute n’avait eu lieu. Alors c’est qui ce Abel ? Oui, si elle avait un nouvel homme dans sa vie, ça pourrait lui permettre de se sentir mieux, qui sait. Donc oui, je faisais un sacré effort à lui demander ça, mais après tout, je ne veux que le bonheur de mon ex, quoi qu’elle en dise.
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