Un rien m'affectait depuis qu'on se voyait de nouveau avec Maxyn. Je sentais que ma jalousie était remontée d'un coup, tel un coup de fouet, et non je ne l'assume pas. Parce que je sais que c'est mauvais. D'abord parce que ce n'est pas simple avec elle et que j'ai peur que ça ne soit seulement pour me faire pardonner. J'ai peur que ça me dépasse surtout alors que je m'étais promis ne pas revenir avec elle. Certainement parce que la trouille de de nouveau tout abandonne m'assaille à chaque fois que je pense à un éventuel futur nous. Trop de pensées, trop de peur, trop de jalousie aussi, alors que je ne devrais pas. Je ne pense même plus à Delilah, je n'arrête pas de penser à mon ex, à l'envie à chaque fois que j'ai de vouloir la voir. Et ça me perturbe, c'est évident. Sauf que forcément, elle devait le remarquer, et il serait peut-être temps de parler de tout ça, de cloturer cette histoire passée pour peut-être repartir sur de bonnes bases qui sait. Oui, j'avais ce petit espoir qui me foutait la trouille encore une fois. Je me sentais bien à ses côtés mais pas spécialement à l'aise. Peut-être parce que je n'aime vraiment pas quand elle me cache des choses et qu'elle se fasse autant de mal. Et elle s'était mise à s'excuser alors qu'on venait d'arriver dans sa chambre pour commencer les soins. Je la rejoignais alors au bord du lit, essayant de ne pas penser au fait qu'on avait passé de nouveau un nuit ensemble dans ce même lit. Elle plaça rapidement les mots sur ma pensée, et comme je le pensais je n'avais pas été très discret. Notre situation, oui, ce serait peut-être bien d'en parler. Mais par quoi commencer ? Je ne suis vraiment pas doué là-dedans, et heureusement pour moi Maxyn était bien plus à l'aise avec le concept. A la place, autant la soigner, autant agir, c'est bien plus simple pour moi, même si je suis bien trop paumé pour éviter la discussion. En attendant, elle ne semblait pas très partante pour que je la soigne, mais j'insistais Retourne toi Maxyn. Je ne lui laissais pas le choix. Sauf que je me retrouvais à vouloir lui enlever son haut, mais si je commençais à le faire je n'étais pas sûr de pouvoir être maître de mes mouvements. Déjà que ça risque d'être compliqué tout court. Enlève ton haut. . Encore heureux qu'elle puisse garder son soutien-gorge, du moins, c'est ce que j'espérais, parce que sinon je craignais le pire. Ou, ce que j'espérais depuis notre nuit dernière. Voilà que mon ex s'excusait encore. Elle était loin de me faire souffrir, je me prenais la tête tout seul, voilà tout, j'avais des espérances débiles, je n'arrive même pas à comprendre je pouvais réagir ainsi. Je commençais à imbiber un peu d'alcool sur un bout de coton, attendant que Maxyn se décide à retirer son haut, que je puisse voir l'ampleur des dégâts. Tu ne me fais pas souffrir Maxyn, je perds un peu la boule, rien de bien grave, faut que je me reprenne un peu … Je … Je n'y arrivais pas, pas à lui dire que je ne pouvais plus voir Delilah parce que je ne pensais plus qu'à elle ces derniers jours et qu'elle me hantait de plus en plus.
J'étais là sur le lit, gênée, j'avais peur de la réaction d'Enzo. J'avais osé évoquer le prénom de Billie je ne savais pas si c'était une bonne idée ou pas mais il fallait en parler si jamais c'était ça la cause dû soucis. Il ne pouvait pas être blessé juste pour cela, si ?
Alors je restais sur le lit, tête baissée, à jouer avec mes doigts puis il prit enfin la parole. J'osais un peu le regarder avant de sentir mon ventre se serrer. Il etait d'accord pour en parler c'était un début mais je ne savais pas trop quoi dire. Je voulais être avec Enzo mais lui en avait il envie aussi? On n'avait pas l'habitude de parler lui et moi apres tout. Non... à chaque fois il prenait la fuite ou alors on criait sans réellement parler.
Je continuais de le fixer comme je pouvais avant qu'il me demande de me retourner pour que j'enlève mon haut. Ça me tordait encore plus le ventre. Pas que j'étais gênée mais il allait poser ses mains sur moi et je savais très bien que ca n'allait pas me laisser indifférente. Mais lui, qu'en pensait-il? Ça allait le laisser indifférent aussi? Ou etait il concentré uniquement sur mes éraflures ?
Je ne disais rien, je me retournais alors, restant au bord du lit. J'avais un body, mais flemme de l'enlever entièrement alors je me contentais de laisser tomber mes bretelles sur mes épaules avant de passer mes bras par dessus, laissant ma poitrine à découvert que je cachais de mes bras. Enzo ne voyait rien, oui, mais c'était un réflexe de pudeur sans doute. Ou je n'en savais trop rien en fait. Je laissais juste mes cheveux longs et ondulés caresser mon dos malade. Ce n'était pas vraiment agréable. Ca démangeait plus que ça faisait mal mais je n'étais pas spécialement prête à recevoir des soins. Apres tout ce n'était rien.... juste des éraflures.
- Tu perds la boule ? À t'entendre ça te fait mal... C'est à cause de moi? Tu as dit que je ne te faisais pas souffrir...
Je m'étais mise à parler tout bas. Comme si j'avais peur que Zoey du salon entende tout et comprenne tout surtout.
- Tu quoi? Finis ta phrase.... Tu veux plus que je te cache des choses mais toi aussi tu m'en caches... Non?
Je restais dos à lui, mes bras cachant toujours ma poitrine. J'avais juste envie d'être dans ses bras à cet instant. Je me sentais si faible et surtout debile. Sentir juste la chaleur de son corps contre moi mais on devait parler oui. On ne résolvait rien en s'embrassant et en fuyant le véritable problème.
- J'aimerais commencer à me confier si ça pouvait t'aider mais j'aimerais savoir ce que toi tu penses et ressens vraiment. Quitte à que ca fasse mal mais au moins ça sera dit et on pourra avancer.
Je remettais une mèche derrière mon oreille avant de me redresser légèrement pour me préparer aux soins qu'il allait me faire. Je savais que ça allait piquer.
- Si tu aimes vraiment l'autre fille je comprendrais que... tu veuilles mettre de la distance. Mais sache qu'avec Billie ce n'est pas... pareil qu'entre toi et moi. Billie... me permettait d'oublier mes problèmes. Saul, la compagnie, l'école, les élèves.... Elle etait ma drogue tu vois ? J'arrivais à oublier qui j'étais avec elle. Je n'avais plus mal à ses côtés même si elle ne connaissait rien de ma vie. Elle ne savait même pas que j'avais Zoey.... Je la vois juste de temps en temps mais je ne suis pas avec elle... Tu dois me prendre pour une fille facile désormais non ? Peut-être que tu n'aurais pas tord de penser ainsi apres tout....
Je sentais son regard sur moi mais je refusais de me retourner et de me mette à nue physiquement et psychologiquement aussitôt. J'avais besoin qu'il me parle... qu'on parle. Je voulais qu'on avance et j'espérais qu'il partage les mêmes envies que moi. Oui.... J'espérais. Je l'aimais toujours.
Perdre la boule n’avait rien à voir avec le fait de souffrir. Je ne savais simplement plus où j’en étais. De la simple confusion. Oui ça me prend la tête, mais la souffrance est bien différente, et je sais de quoi je parle. Il ne m’est jamais arrivé de souffrir autant que lorsque j’avais perdu mon père. Et Maxyn allait trop loin, parce que si moi je me prenais la tête, elle c’était doublement le cas. Je soufflais alors de désespoir, parce qu’elle ne voulait pas comprendre et lui répondais Souffrir est un bien grand mot Maxyn. J’ai du mal à savoir où j’en suis, voilà tout. Et pas seulement vis-à-vis d’elle, aussi par rapport à Delilah. Une chose est sûre, il fallait qu’on ait cette discussion elle et moi, pour tout mettre au clair. Mais en attendant, je regardais les quelques éraflures dans le dos de mon ex. Elles n’étaient pas très importantes en effet, mais elles n’étaient pas non plus bien superficielles. Et ça ne devait pas être agréable. Elle s’était mise à baisser ses bretelles, et sans même réfléchir, je retirais ses cheveux de son dos pour mieux soigner ses blessures et les déposer sur son épaule. Je ne me rendais compte du geste qu’une fois fait. Je déglutissais, essayant de me concentrer sur le soin, essayant d’oublier qu’elle était presque à moitié nue. Il fallait que je me concentre sur le principal. Sauf que j’avais du mal à parler à la blonde, vraiment. J’avais certainement peur de lui dévoiler certaines choses. De me les dévoiler aussi. Mais elle marquait un point. Si je ne voulais pas qu’elle me cache des choses, je devais en faire autant. Mais ça ne sortait pas. J’avais envie de lui dire ce que je ressentais, que je n’avais plus revu Delilah parce que je ne pensais qu’à elle, mais ça ne sortait pas. Elle enchainait de toute façon. Elle voulait que je me confie, sur ce que je ressentais. C’est vrai que je n’ai jamais bien réussi à me confier sur ce genre de chose aussi. Les sentiments. Parler de sentiments pendant des heures, c’est fait pour les nanas. Mais alors que j’allais commencer à lui passer le coton imbibé d’alcool sur ses blessures, voilà qu’elle me parlait justement de Delilah, et aussi de Billie. Mon cœur se serra quand elle me confiait qu’elle était sa drogue. C’était peine perdue, elle n’allait pas la lâcher, pas pour moi. C’était trop compliqué entre nous deux, et on devrait certainement avancer l’un sans l’autre. Sauf qu’elle employait le passer en parlant d’elle. J’eus une petite lueur d’espoir, jusqu’à ce qu’elle me dise qu’elle la fréquentait toujours. Est-ce que je pensais qu’elle était une fille facile ? Non, bien sûr que non. Si tu fréquentais une dizaine de personnes, ouais, là je pourrais certainement penser ça. Lui répondais-je simplement avant de m’attaquer enfin à son dos. Le silence s’imposa, alors que j’essayais de rassembler mon courage pour lui avouer ce que je voulais lui dire tout à l’heure Je ne fréquente plus Delilah. A vrai dire, notre rencard n’a pas été des plus fabuleux. Et pourtant j’avais fantasmé sur elle pendant bien longtemps. Certainement trop longtemps. Mais c’était surtout aussi que je ne pensais trop à Maxyn. Pas le temps de nous laisser une chance avec Delilah. C’était tout de même impossible pour moi d’avouer ça à mon ex, je ne m’en sentais pas la force. Peut-être que j’avais honte au fond, j’en sais trop rien.
J'écoutais ses mots avec beaucoup d'attention. J'essayais de lire entre les lignes mais quand ses mains vinrent juste poser mes cheveux sur le côté je ne pus m'empêcher de frissonner et je sentais déjà ma poitrine trop réagir, là, cachée sous mes bras gringalets. Pourtant beaucoup de gens étaient tactiles avec moi, oui beaucoup, mais un simple geste d'Enzo me faisait déjà partir loin, trop loin. Je devais me raisonner et vite.... Heureusement l'alcool fut ce boulot à ma place. A peine le premier coton posé sur mon dos que je me cambrais légèrement comme pour éloigner ce bout de coton loin de ma peau mais je savais que c'était pour mon bien et non de la pure douleur pour le plaisir... Déjà je détestais l'odeur et encore plus la sensation apportée.
- Pardon.
Disais-je immédiatement après cette tentative de fuite par mon inconscient. Je n'avais même pas réagi, ce geste était parti tout seul. Alors je serrais les dents et j'essayais de rester droite le temps qu'Enzo me désinfecte. Donc pour éviter de penser à la douleur je préférais parler mais je n'étais pas trop sûre de parler... intelligemment. Je voulais juste parler avec mon coeur... Sauf que lorsque je repensais aux derniers mots d'Enzo, un sourire béat vint s'installer sur mon visage. Je réagissais vraiment au quart de tour et fort heureusement, Enzo ne voyait rien.
- Oh tu ne la vois plus... Ca a été si désastreux que ça? Enfin, non oublie... Je ne suis pas là pour parler de tout cela. Enfin si mais... Ca doit être trop privé encore. Ca ne me regarde pas.
Ce sourire ne me lâchait pas, Enzo ne voyait plus cette fille mais moi j'avais Billie. Enfin... Oui je n'étais pas avec elle mais c'était la dernière fille que je voyais le plus fréquemment alors c'était elle qui ressemblait le plus à une... "petite-amie". Pourtant je ne la nommais nullement de la sorte. Billie savait manier sa langue, ses doigts et ses lèvres à merveille, voilà... Mais je doute qu'Enzo veuille entendre ce genre de détails et désormais, j'avais vraiment l'impression de le tromper.
- Si tu veux que j'arrête de te cacher des choses alors tu dois savoir... Quelques détails.
Je prenais un grand souffle d'air frais, compressant encore plus mes bras contre ma poitrine.
- Depuis deux ans j'ai... j'ai... j'ai couché avec... beaucoup de personnes. Enfin de filles... Alors... Le terme m'est peut-être approprié. Quand tu m'as quitté, que tu nous as quitté j'ai voulu combler énormément de choses et... le sexe, avec les filles, ouais... Ca m'aidait. Jusqu'à que je tombe sur Billie. Il y a quelques mois à peine. Je sais que tu veux peut-être pas entendre tout ça mais tu as dit que tu en avais marre que... je cache des choses et parfois je me dis que... tu appréciais peut-être l'ancienne Maxyn mais la nouvelle... Certes tu es déjà au courant pour mes soucis... de... drogue. D'alcool... Tu connais Billie. Mais... Je doute que tu ais une réelle image de qui je suis ou étais devrais je dire désormais.
Je soufflais encore, me sentant doublement honteuse, le ventre toujours aussi serré. Au moins les nausées n'étaient plus là... J'espérais que cela tienne un moment ainsi grâce aux cachets.
- Je... Je tiens à toi Enzo. Et tu le vois pas là, mais quand tu m'as parlé de Delilah, j'ai souri. Mais tu dois savoir que...
Non, non, je ne devais pas dire des mots que je risquais de regretter. Si je lui disais "je t'aime" maintenant et qu'il me quittait à l'annonce de ma grossesse, ça me briserait encore plus. Grossesse... Je ne voulais pas être enceinte, pas maintenant... Et encore inconsciemment, je vins toucher mon ventre de ma main, laissant mon autre bras cacher ma poitrine.
- ... Lorsqu'on a couché ensemble l'autre jour, pour moi c'était pas juste "comme ça".
Voilà j'avais abordé le sujet... Tant bien que mal mais je savais qu'il fallait en parler.
- Je sais que tu as vu Billie sortir de chez moi quelques jours après... Mais tu étais parti si rapidement et tu m'avais parlé de ta copine... enfin de la fille que tu "voyais" que je me suis dit que pour toi c'était juste... comme il y a deux ans. Juste comme ça. Sans promesse ou sans lendemain. Sauf si c'est ce que tu partages vraiment, je préférerais que tu me le dises de suite... Car dès que tu es près de moi, je... Je vrille tu vois? Enfin...
Je levais les yeux au ciel, je parlais beaucoup mais je m'exaspérais toute seule.
- Il y a trois jours à ton travail... J'ai dû me forcer à me raisonner. Et en même temps... J'étais excitée par la situation. Je savais que mes habits n'allaient pas te laisser indifférent et quand je t'ai vu avec Eric... Ca m'a excité encore plus.
Je parlais comme une fille en chaleur et je m'en voulais. Mais depuis deux ans ma libido s'était encore plus développée et le sexe était devenu pour moi une drogue comme une autre et depuis que j'avais regoûté au corps d'Enzo, je rêvais souvent de lui la nuit, il m'obsédait et ça me faisait culpabiliser.
- Si tu ne veux plus que je vois Billie... Alors je ne le ferais plus... Tu ne voulais plus que je boive et que je fume... J'ai arrêté aussi.
Je me mordais ma lèvre inférieure en ayant complètement oublié ce coton imbibé d'alcool, là, ma peau était plus attirée par celle d'Enzo qui n'était pas trop loin non plus. Mais non, ce n'était pas une bonne idée. Je devais calmer mes ardeurs, Zoey était devant la télé et à la base il me soignait... Comme il avait soigné mes bras avant qu'on finisse par coucher ensemble, sur ce même lit.
- T'as appris avec Zoey pour soigner aussi bien les gens? Si Zoey se blessait ainsi je serais capable de paniquer et d'appeler à peu près tout le monde tellement j'aurais peur d'aggraver ses plaies et de finir en prison pour maltraitance sur enfant.
J'haussais les épaules et je riais légèrement à ma propre bêtise avant de passer ma main derrière ma tête pour replacer une mèche de cheveux qui avait glissé, la remettant sur mon épaule dénudée.
- Je parle trop, non? Désormais tu me dois me prendre pour une pute atteinte de nymphomanie aigue qui ne se respecte pas et qui en plus à deux bras gauche, doublée d'une mère horrible qui cache son enfant à ses conquêtes.
Promis, j'arrêtais de parler désormais.. Je me recourbais presque sur moi-même, sentant ma colonne vertébrale ressortir, j'avais perdu du poids, je le sentais et je le voyais. Je ne savais même pas comment Enzo pouvait me trouver attirante deux secondes ainsi. Peut-être s'imaginait-il mon ancien corps quand il me voyait ou pensait-il peut-être à quelqu'un d'autre... Trop penser était aussi néfaste pour la santé que la drogue et l'alcool réunit.
Voilà, c’était dit, le pavé était lancé dans la marre et quelque part ça me soulageait. Oui, parce que je n’aime pas mentir, et même si je voulais me protéger de mes sentiments qui ressortaient, Maxyn méritait de savoir. Elle n’arrêtait pas de m’en parler, et je ne voulais plus qu’elle m’en parle. Tout comme je ne voulais plus qu’elle me parle de sa Billie, mais c’était inévitable. On n’était pas ensemble, elle pouvait donc faire tout ce qu’elle voulait en femme célibataire. J’ai été un peu trop vite en besogne quand j’ai cru qu’on allait avoir une bonne discussion après notre nuit ensemble. Au final, ça n’a fait qu’enfouir encore plus nos sentiments l’un envers l’autre. Et je sentais bien qu’elle était encore accrochée à moi, elle me l’avait déjà avoué. Sauf que j’avais encore cette retenue, cette peur. Peut que je ne ressentais pas quand je rencontrais une nouvelle femme qui me plaisait. Je sentais aussi la voix presque enjouée de mon ex quand je lui avais annoncé que je ne fréquentais plus Delilah. Un léger sourire vint au coin de mes lèvres, mais je me concentrais sur les blessures de la blonde que je soignais, même si cette dernière avait du mal à rester en place. Chose tout à fait normale. Ca me faisait davantage sourire surtout qu’elle me proposait de me confier à elle. Mais rien ne sortait. Je n’arrivais pas à lui dire que j’étais incapable de voir une autre femme parce que c’est Maxyn, c’est elle qui en occupe toute la place. Non, je ne pouvais pas l’assumer, pas encore. Alors je laissais mon ex s’exprimer. Surtout qu’elle semblait décider à ne plus me cacher quoi que ce soit. Et ça me faisait du bien. Je respirais doucement mais un bon coup, presque en même temps qu’elle, avant d’entendre ce qu’il ne me fera pas forcément plaisir. Mais c’était nécessaire. On se devait d’être honnête l’un envers l’autre si on voulait continuer à se voir aussi souvent. Elle commença par me raconter ses envies de sexe, particulièrement avec les femmes et encore plus avec la fameuse Billie. Mon cœur se serra dans ma poitrine, mais je ne me laissais pas dégonfler. Je finissais alors de la soigner et de la torturer, j’écoutais simplement ce qu’elle me disait. Elle m’avouait ce que j’avais cru comprendre, pour Delilah, et je fus rassuré quand elle m’avouait ne pas avoir couché avec moi juste comme une conquête de plus. Même si j’aurais pu le comprendre, et qu’au fond c’est ce que je mérite. Elle pensait que c’était mon but d’ailleurs, une simple coucherie d’un soir. Quand j’étais revenu d’Irlande, oui, c’était ce qu’il s’était passé. Mais la dernière fois ? Non, c’était bien plus fort. La preuve, je n’ai pas pu revoir Delilah depuis. J’avais aussi un effet bien plus intense sur elle que je n’aurais pu l’imaginer. Bien plus attirée par moi. Etait-ce simplement un effet sexuel ? Peut-être. En même temps, c’est ce que je me demande aussi, vu comment j’ai tout le temps envie d’elle. Là, je pourrais la prendre bien facilement, encore une fois, comme à mon boulot. Mais je savais me tenir, encore plus devant ma fille. Mais ses paroles ne m’aidaient pas, clairement pas. Mais ça semblait être plus que ça pour elle, vu qu’elle avait arrêté les conneries parce que je le lui avais demandé, et elle était prête à arrêter de voir Billie pour moi ? J’étais surpris, vraiment surpris. Tellement que je ne savais pas quoi en penser. Elle enchaina sur mes soins, sur Zoey, et ça me faisait rire doucement. Encore plus quand elle avoua qu’elle parlait trop. Mais mon rire s’étouffa quand elle se traita de mauvaise mère et nymphomane. Ce n’est pas être une mauvaise mère de cacher son enfant à ses conquêtes. Au contraire. C’est que Billie semblait blesser que tu ne lui aies pas dit. C’est qu’elle doit être plus qu’une simple conquête. Oui, la seule chose dont j’étais capable de parler sur tout ce qu’elle m’a dit, était de ma jalousie pour cette femme. C’est stupide, mais au moins, c’était dit. Et si tu veux continuer de la voir, je me vois mal t’en empêcher. Même si pour moi aussi, notre nuit passée ensemble voulait dire quelque chose. J’ai eu l’impression de te re-découvrir, d’apprendre de nouveau à te connaître. Comme si repartir de zéro était possible. Ma main se mit alors à caresser doucement son dos du bout de mes doigts, alors que ses blessures étaient encore un peu rouges. Je retirais ma main pour rajouter un bémol Sauf que je ne sais pas si ce serait possible, je n’arrête pas de me dire que ça pourrait foirer encore une fois … Mes paroles non plus ne devaient pas être faciles à entendre, mais elle m’avait demandé d’être honnête. Et notre conversation à cœur ouvert semblait bien démarrer.
Parfois je me demandais comment Enzo faisait pour ne pas me dire "ta gueule" tant je parlais encore et encore... Je ne lui laissais même pas deux secondes de répit... Ca ne semblait pas le déranger, peut-être qu'il pesait l'ampleur de chacun de mes mots pour ensuite me reprendre point par point. Mais là, je me sentais si faible face à lui. Déjà car j'étais à moitié nue, en plus d'être blessée et parce que j'avais l'impression de l'avoir trompé avec Billie après notre nuit ensemble. Lui il m'avait dit ne plus voir sa "copine" alors que moi j'avais revu Billie.
Alors, je baissais les yeux, me courbant un peu en attendant Enzo... Et fort heureusement il ne laissa pas une éternité entre mes mots et les siens. Moi aussi je pesais ses mots, j'essayais de lire entre les lignes mais j'avais du mal. Je pensais que ça allait lui faire plaisir de lui dire que je pouvais arrêter de voir Billie s'il le souhaitait. Peut-être car au fond, j'aurais aimé qu'il me montre sa possessivité mais là il semblait sur la défensive. Ce que je pouvais comprendre. Sauf que ses mots me firent réfléchir. Oui, Billie et moi n'étions pas en couple mais il soulignait au moins un point. Billie n'était peut-être pas qu'une simple conquête. Pourtant nous ne faisions rien ensemble à part coucher. Oui, elle me montrait sa possessivité. Elle ne faisait que me répéter que je lui appartenais, que j'étais à elle, que je n'avais pas le droit de voir quelqu'un d'autre, elle me faisait sienne et je la laissais me dominer à tous les niveaux... J'aimais ça. Avec Enzo c'était différent, peut-être car il y avait des sentiments en dehors du sexe mais quand j'avais vu Billie avec cette autre femme en ville, ça m'avait fait mal au coeur. Au final, j'avais sans doute un problème aussi. Pourtant Enzo reste et restera l'homme de ma vie. Il a été ma première vraie et longue relation, mon premier vrai amour, il est le père de ma fille... Ou alors, je voyais à travers Billie un peu d'Enzo. Ils se ressemblaient bien plus qu'ils ne le pensaient.
Alors je me taisais, le laissant s'exprimer, je savais que pour lui ce n'était pas un exercice évident. Il préférait agir ou fuir en règle générale. Chose qu'il aurait pu faire encore là mais il était resté pour parler tout en soignant ma bêtise d'il y a plus d'une heure. J'essayais de rester concentrée sur les mots d'Enzo mais j'étais une fois peinée, une fois heureuse. Les montagnes russe de l'humeur. Faible que je suis, je restais focus sur les mains d'Enzo sur mon dos. Oui, ce qu'il me faisait n'était pas des plus agréables mais juste sentir la douceur de ses doigts caresser mon dos torturé ne me laissait pas insensible.
Mes yeux s'étaient refermés, je sentais mon corps se réchauffer tout en sentant les battements de mon coeur s'accélérer. Ma poitrine se soulevait dangereusement sous mes bras qui la cachaient. Je m'imaginais déjà Enzo me retourner et m'embrasser passionnément, me faire sienne, me faisant comprendre que j'étais à lui et non à Billie, voulant me montrer qu'il était mieux qu'elle à tous les niveaux et que je devais être à lui et ne me donner qu'à lui qu'à partir de ce jour. Je m'imaginais déjà Enzo me plaquer sur le lit, caressant ma poitrine tout en torturant mes tétons pour les rendre encore plus durs pour lui, sentant sa main venir caresser mon entre-jambe, me procurant un orgasme au bout de deux minutes de caresse mais non... Je devais me calmer. Oui, il avait dit ne pas me juger et qu'il ne me prenait pas pour une fille facile. Pourtant, moi, je me voyais maladivement accroc au sexe tant depuis deux ans, deux jours d’abstinence m'étaient trop compliqués.
Je finissais par arrêter de m'imaginer tout cela dès qu'Enzo retira sa main de mon dos. J'avais rouvert les yeux instinctivement mais je n'osais pas me retourner. Peut-être car l'affronter du regard me serait encore plus compliqué. Là j'étais de dos, je ne voyais pas son visage... Je ne savais pas vraiment les expressions qu'il utilisait, c'était ma façon à moi de fuir "la chose". Peut-être que lui aussi ça l'aidait après tout... Si je l'avais affronté du regard il n'aurait pas osé me dire tout cela. Je me contentais juste d'hocher de la tête en étant d'accord avec ses paroles... J'avais mal au coeur au fond, après tout je ne savais pas si j'étais enceinte d'Enzo et il me disait explicitement ne pas savoir si un "renouveau" serait possible. Même s'il en a envie... Mais il avait peur, j'avais peur aussi.
- On sera deux à avoir peur alors.
Je souriais encore, restant toujours de dos à Enzo.
- Je ne suis pas amoureuse de Billie... Je... Je ne sais pas. Elle a su me combler à un niveau mais il y a encore pleins de niveaux qu'elle ne peut combler à elle seule. Billie est à part, elle n'est pas comme les autres filles mais elle n'est surtout pas comme toi. Même si je dois avouer que niveau caractère vous avez des traits communs. C'est peut-être pour cela qu'elle m'a attiré... J'ai commencé à coucher avec des filles car le corps des filles ne me faisaient pas penser à toi mais Billie, même inconsciemment, me faisait sûrement penser à toi à sa façon.
Je devais lui poser une question même indirecte... Je devais voir si... Un autre enfant même dans le futur lui serait envisageable. Oui, c'était lâche mais lui dire, là de suite... Alors que je lui avais promis de ne plus rien lui cacher... Je me trouvais ridicule à souhait.
- Tu te vois comment toi dans un an? Ou dans cinq ans si tu préfères? T'aimerais un autre enfant? Être enfin... marié ?
Oui, je n'avais jamais oublié sa demande et ça avait été un de plus beaux jours de ma vie, mais ça appartenait au passé désormais.
- Zoey m'a déjà demandé quand elle aurait un petit frère. Oui un petit frère... Va savoir. Elle n'a pas trop l'air d'aimer les filles. Au parc elle ne joue qu'avec les garçons.
C'était vrai, Zoey m'avait souvent demandé cela. A chaque fois j'essayais de la faire changer d'avis, lui disant qu'être enfant unique rimait avec "plus de cadeaux" et d'amour... Après je me dis qu'elle n'avait que trois ans et qu'elle pouvait changer d'avis toutes les semaines.
C’était gênant pour moi cette conversation. Voire même déstabilisant. Je n’avais spécialement envie de parler de ses aventures sexuelles, ou même de cette fameuse Billie, mais c’était inévitable alors j’écoutais simplement. Faire mon jaloux et possessif ? Je l’avais assez fait comme ça, et je me trouverais bien trop culotté si je recommençais. Après tout, j’avais merdé, notre histoire ne s’était pas terminé de manière à ce que je puisse me permettre de vouloir Maxyn rien que pour moi. C’était le cas bien entendu, mais je n’ai aucun droit de lui interdire de faire ce qu’elle veut de sa vie et de son corps. Elle se sentait tout de même obligée de m’expliquer ce qu’elle ressentait vraiment pour cette femme. Toujours en m’incluant, comme si j’étais l’original et que les autres n’étaient que de pâles copies. J’étais perplexe, je ne savais pas trop quoi en penser. Peut-être un peu blessé, je ne saurais dire. Je préférais rester silencieux pour le moment. Qu’avait-il à répondre de toute façon ? Rien. Elle avait dit ce qu’elle voulait dire. Surtout que me comparer à elle, ouais, ça me donner un point dans le cœur. Autant enfouir tout ça dans un coin. Elle restait toujours de dos, et je n’osais pas faire en sorte de la faire se retourner. Je m’appliquais à ranger simplement la trousse de secours, prenant mon temps, réfléchissant malgré moi à toutes ces paroles, jusqu’à ce je ferme définitivement cette trousse au moment où elle me demandait comment je me voyais dans quelques années. C’était bien une colle qu’elle me posait là. Y avait-il une bonne réponse à donner ? Ca me stressait plus que jamais. Je ne savais même pas comment je me voyais demain, alors dans des années ? Je suppose que j’aimerais retrouver l’amour oui. Pour le reste, je ne sais vraiment pas … Zoey me suffisait amplement. Mine de rien, vivre ce qu’on avait vécu m’avait rendu bien trop méfiant et revivre ce qu’on avait pu vivre m’angoisserait certainement beaucoup, rien qu’à l’idée que le passé pouvait se reproduire. Et forcément, je me suis mis à paniquer face à sa dernière remarque. Je ne savais pas dans quel sens elle disait ça, mais je ne voulais pas savoir. Je me relevais et lui répondais tout de même Je doute que ça puisse un jour venir de moi. Je me sentais maussade, pas spécialement bien à l’idée d’avoir un autre enfant. C’était de la peur, oui, mais laquelle exactement ? Je ne saurais dire. A la place, je partais totalement pensif, jusque dans la salle de bain, ranger la trousse de secours.
Je m'en voulais. J'avais senti ce malaise soudain s'installer à peine les mains d'Enzo quittant mon dos et lorsqu'il se mit à parler ça ne faisait que confirmer mes pensées. Sa façon de parler ou tout juste le ton employé étaient... Distants. Je pensais que cette conversation nous était nécessaire mais mon petit doigt me disait que j'avais foiré, encore. Sauf que lorsqu'il répondit à mes questions, je compris que l'erreur venait de moi et que non... Ce bébé ne serait pas bien accueilli. Il voulait retrouver l'amour mais pas avec moi. J'avais compris cela lorsqu'il avait dit que "ça ne viendrait pas de lui." Ca m'avait fait mal. Je pensais avoir dit des choses qui lui feraient plaisir car déjà elles sont vraies et que je pensais le valoriser par rapport au reste mais apparemment non.
Je restais dos à lui, l'entendant ranger la trousse de secours avant qu'il ne quitte la pièce sans me regarder. Même pas un regard déplacé ou coquin, ou un geste qui m'aurait fait comprendre qu'il avait envie de moi alors que j'étais à moitié nue, non. Il était peiné.
Je remis délicatement mon haut, grimaçant un peu quand je sentis le tissu de mon body flirter avec ma peau, je replaçais mes seins correctement, laissant mes cheveux couvrir le haut de mon dos et je quittais la chambre à mon tour. Je ne savais pas trop quoi faire, on devait parler mais la conversation avait été fini bien trop tôt. Je n'aimais pas cette sensation de frustration ou de quelque chose d'incomplet. Je détestais oui. Mais si pour lui c'était fini, comment pourrais-je le forcer à parler? Ca ne se faisait pas et je l'avais déjà assez brutalisé. Du moins, je comprenais la chose ainsi. Alors, timidement, je le suivais dans la salle de bain tandis qu'il rangeait la trousse de secours.
- La conversation se finit ainsi? Pour toi on a tout dit? Tout est réglé ?
Je lui avais tendu des perches, je l'avais complimenté, je lui avais fait comprendre que je tenais à lui et que je voulais être avec lui. Que s'il ne voulait plus que je vois Billie, je le ferais... Mes questions sur le "futur" nous concernaient indirectement mais il ne m'avait nullement inclus à l'intérieur. Il parlait juste de retrouver l'amour mais pas avec moi et si Zoey avait un "petit frère" ça ne viendrait pas de lui, donc "de mon côté" juste et encore une fois, il ne s'incluait pas dedans.
- Je veux pas te forcer à parler mais je pensais que tu voulais qu'on parle... Qu'on éclaircisse quelques points mais là je sombre encore plus. Je dois faire quoi pour t'aider? Je pensais qu'entre toi et moi... Il y aurait peut-être une nouvelle chance. Mais vu comment tu as quitté la pièce... Ca veut dire qu'il n'y a aucun futur envisageable entre nous? Enfant ou pas enfant... Je parle juste de toi et moi... Je t'ai demandé ce que tu pensais de Billie, si tu voulais que j'arrête... Car je suis prête à arrêter Enzo. Si quelque chose entre nous est possible, pourquoi je laisserais Billie entre nous alors? Je sais que... Voilà, je pourrais dire que je m'en fous de Billie, mais ce n'est pas le cas, mais je ne suis pas avec elle Enzo... Je ne suis pas amoureuse d'elle. Je ne ressens pas pour elle ce que je ressens pour toi, tu comprends?
J'étais juste devant la porte de la salle de bain, un pied dans le couloir, tenant la porte de ma faible main, ne quittant pas Enzo un seul instant.
Encore une fois, j’étais lâche. Parler de l’avenir ne m’intéressait pas. Pas de cet avenir si loin. Le proche semblait déjà bien trop compliqué à régler et j’avais aussi besoin de régler certaines choses du passé. J’avais bien compris qu’au fond mon ex voulait nous donner une seconde chance, mais rien que le fait de savoir qu’il y avait une autre femme, qui me ressemble, et qui serait prête à la faire chavirer, non, j’ai encore plus peur de notre seconde chance. Alors oui, j’avais quitté la pièce, mais je n’avais pas non plus envie de quitter l’appartement. D’abord pour Zoey, mais surtout parce que je savais que la conversation n’était pas terminée. J’avais juste eu besoin d’une pause. Je m’étais promis de ne plus être ce lâche qui évite ce qui ne lui convient pas. Alors quand elle débarqua à l’encadrement de la porte de la salle de bain, je l’écoutais. Je me tournais vers elle et je la voyais fragile, tellement faible. Elle semblait même bien pâle. Je me demandais comment elle arrivait même à tenir debout. Je savais que je n’aurais pas du poser mon regard sur elle, elle me rend plus faible qu’elle ne semble l’être. Cette envie de la protéger et de la chérir ne me quittait pas, et pourtant j’avais cette retenue. Cette peur de souffrir encore une fois. Et pourtant, j’étais ici, avec elle, et non avec Delilah, avec qui ça aurait pu être bien plus simple. Certainement bien trop simple. Je laissais donc mon ex s’exprimer de nouveau, parce que j’étais incapable de poser des mots sur ce que je ressentais pour qu’on puisse avancer. Mais avancer vers où ? Comme un petit couple tout mignon ? Est-ce que ça suffirait si je lui demandais simplement d’arrêter de voir sa Billie ? J’avais comme un doute là-dessus. Mais tu ressens quelque chose pour elle … Jalousie bonjour. Mais je ne voulais pas non plus parler de ça indéfiniment. Ecoute, moi aussi j’ai envie de cette deuxième chance avec toi mais … mais avec notre passif, il se pourrait que ça ne fonctionne pas. Qui nous dit que l’histoire ne pas se répéter ? Certes, tu as retrouvé ta vue, mais tu ne manges même plus. Je ne sais pas ce qu’il t’arrive, et même quand je le savais, ça ne nous a pas empêché de nous éloigner. Voilà, c’était dit. Ce que je ressentais. La peur que j’éprouve à l’idée de cette relation. Peut-être devrions-nous nous contenter d’une relation plus simple, je n’en sais rien. Ou alors devrions-nous foncer sans réfléchir à l’après. Juste aller de l’avant et tout faire pour que ça fonctionne. Mais je ne connaissais toujours pas le mode d’emploi, et si je devais la perdre une deuxième fois, je crois bien que je ne le supporterais pas. Tu devrais aller te reposer. Je m’étais avancé vers elle, posant ma main sur sa joue, la regardant autant avec d’inquiétude que de tendresse. J’avais encore terriblement envie de l’embrasser, et je ne sais plus à force ce qu’il me retenait. Si je voulais nous préserver ou si je voulais éviter la surprise à notre fille.
A mon tour d'entendre des choses pas tellement agréables... Tellement désagréables que mon coeur se serra et que je voulais à mon tour fuir. Me cacher dans les bras de Zoey avec ses petits poneys mais je me devais de rester. Il avait fuit oui, mais j'avais couru après lui pour finir cette conversation car j'avais trop de questions à ce sujet sauf que les réponses me désenchantaient.
Je baissais les yeux, j'avais honte. Je ne savais pas quoi penser... Il me parlait de Billie et dans sa façon de parler on aurait dit que j'étais raide in love de Billie ou alors qu'il avait peur d'être avec moi en pensant que je pourrais lui être infidèle. Les deux "suggestions" me blessaient. Je croisais mes bras sur ma poitrine, serrant mes poings de l'intérieur pour qu'il ne voit rien... J'avais envie de lui dire "stop" mais il parlait enfin et je savais que c'était dur pour lui de faire ça alors je le laissais même si c'était un mauvais moment à passer. A l'entendre, j'avais l'impression que tout était de ma faute, qu'il ne pouvait pas se remettre avec moi car j'étais malade, avant aveugle, désormais trop maigre. Je bouillonnais ne sachant pas trop ce que je voulais faire: pleurer ou hurler?
Je pensais avoir la réponse à ma question, pour moi tout cela voulait dire "non Maxyn, jamais on ne se remettra ensemble". Certes, il avait dit vouloir une seconde chance mais qu'il avait peur pour tout les éléments qu'il avait énuméré. Pourquoi me dire cela pour ensuite faire une contre-argumentation? Je ne comprenais pas. Sauf qu'il fit un geste que je ne compris pas. Il s'avança et posa sa main sur ma joue. Il était trop près et je m'en voulais. Une femme normalement constituée l'aurait rejeté après ce genre de paroles ou aurait mis le "hola" en finissant la conversation mais non... Moi je fermais les yeux et je penchais ma tête là où la main d'Enzo était posée comme pour le sentir encore plus proche.
- Pourquoi tu me fais ça Enzo?
J'inspirais fortement mais c'était plus fort que moi. Je voulais mon contact physique. Dans la chambre ça avait été trop palpable mais là... Je n'arrivais plus à me contrôler. J'entrais un peu plus dans la salle de bain, je fermais la porte de mon pied et en moins de deux secondes je pris le visage d'Enzo entre mes mains venant l'embrasser langoureusement. Peut-être car trop penser me faisait mal et que j'avais besoin d'être rassurée à ma façon. Je collais ma poitrine qui pointait depuis tout à l'heure contre son torse, cherchant sa langue de la mienne pour un baiser endiablé et remplit d'amour. Trop sans doute. Je sentais son souffle chaud ricocher sur ma peau ce qui me fit sursauter, je voyais mes poils blonds sur mes bras s'hérisser... Mais ma petite voix me fit "stop".
- Je suis désolée...
Susurrais-je contre ses lèvres en m'éloignant d'un pas.
- Je sais pas pourquoi j'ai fait ça, depuis tout à l'heure j'ai un souci. Je... Je sais pas quoi te dire Enzo à part que moi aussi j'ai peur mais je suis plus pareille... Oui j'ai maigri... Oui je le sais... Ca te dégoûte. Oui je suis malade mais c'est pas à cause... de la nourriture ou de l'alcool ou de la drogue ou de je ne sais quoi... C'est parce-que je suis...
Je me stoppais. Etait-ce le bon moment? Non. Mais quand ça allait l'être? Jamais? Il avait dit ne rien prévoir pour l'avenir, qu'il voulait juste trouver l'amour et que si Zoey avait un "petit frère" ça ne viendrait pas de lui. Alors oui, je m'effondrais au sol en pleurant. Les nerfs. Je craquais.
- Je te promets que j'ai pas fait exprès, je suis désolée... Je voulais pas.
Il ne devait rien comprendre alors, là, au sol, je me contentais de tendre mon bras et ouvrir un tiroir où j'avais rangé le test de grossesse. A côté de mes tampons certes, mais là n'était pas l'importance. Il n'était pas bête, il allait comprendre à la vue de ce test. Je n'avais pas la force de mettre des mots sur... Ca.
- Je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée, je suis désolée...
Je restais plaquée, au sol, contre la porte de la salle de bain. J'avais honte et l'envie de vomir me revint, je devais être encore plus pâle mais je me retenais en mettant ma main devant ma bouche. Il allait vouloir partir encore ou alors m'insulter... De toute façon, test ou pas, j'aurais su si j'étais enceinte dans moins d'une semaine à la venue de mes règles mais attendre jusqu'à là, avec cette conversation, avec ces promesses de "promis on ne se cache plus rien"... Non, trop dur.
- Dis-moi que tu me déteste pas ? Si tu savais à quel point je m'en veux...
Ouais, ça se fait "à deux" mais j'avais l'impression que tout était de ma faute. Si Enzo n'avait pas mis de capote c'était parce qu'il devait se dire que je devais prendre la pilule sans doute et que donc oui, c'était de ma faute... Car je n'avais rien dit. J'avais surtout peur qu'il pense que je l'avais piégé une nouvelle fois, comme j'avais fait avec Zoey... J'avais peur de tout. Je me sentais encore plus faible, tremblante de la tête aux pieds, honteuse jusqu'à l'âme.
Peut-être devrais-je ne pas penser, arrêter de me prendre la tête et foncer tête baissée. Quelque chose m’en empêcher. Notre passif. Et le fait qu’elle ait des soucis de santé n’aidait pas à me rassurer. Alors que c’est stupide, puisque j’ai envie d’être là avec elle, pour l’aider et la protéger. Mais pour ça, il me fallait être protégé à mon tour. Donc si je me laissais de nouveau aller, je n’étais pas sûr de pouvoir vivre encore une nouvelle mauvaise passe avec Maxyn. Et cette Billie. Peut-être que si mon ex n’était pas du genre à coucher à droite à gauche, peut-être aussi que j’aurais pu me laisser aller. Sauf que l’attirance que j’éprouve pour elle est bien trop forte, j’ai besoin de ce contact avec elle, de lui montrer que j’étais tout de même là, même si mes paroles la blessaient, je le voyais bien. J’avais envie de l’embrasser, la serrer contre moi, la tension le montrait bien, mais je pensais surtout qu’elle allait me repousser, et au fond, j’aurais voulu qu’elle le fasse, ça aurait été plus simple. Mais non. Au contraire, elle ferma la porte de la salle de bain et vint m’embrasser. Moi aussi j’aurais pu la repousser, mais j’en étais incapable. Alors ma main glissa le long de sa nuque pendant que mon autre bras la collais contre mon corps, encore un peu plus. J’aurais pu me laisser aller à ce baiser, la prendre ici, dans la salle de bain, mais elle fut bien plus lucide que moi. Elle s’éloigna de moi et je la laissais faire. Après tout, mes paroles lui faisaient comprendre que je ne pouvais pas revenir avec elle. Et c’est elle qui s’excusait. Je me sentais honteux de ressentir deux choses totalement opposées. Sauf que je commençais à m’inquiéter dace aux paroles de mon ex. Elle était malade mais pas pour les raisons que je pouvais m’imaginer. Je me mettais même à paniquer quand elle s’écroula d’un coup, par terre. J’ai bien cru qu’elle avait un malaise, mais elle semblait seulement mal vis-à-vis de moi. Je m’accroupissais pour lui faire face Tu ne voulais pas quoi Maxyn ? Qu’est-ce qu’il se passe ? J’étais totalement perdu et perplexe, je ne savais plus comment agir avec elle, j’avais l’impression que jamais rien n’allait. J’étais tout de même prêt à lui prendre la main, pour essayer de la rassurer, sauf que les contacts finissaient toujours par déraper. Elle s’excusait encore et encore et je commençais à mal le sentir. C’est alors qu’elle sortit un test de grossesse d’un de ses tiroirs. Je me relevais d’un coup. Le choc m’avait envahi. La panique aussi. Je me reculais inévitablement et finissais par m’asseoir sur le rebord de la baignoire. Elle devait voir mon air choqué puisqu’elle me demandait de ne pas la détester. Je n’arrivais même plus à penser tout à coup, comme si un violent coup de poing s’était abattu sur mon visage, ne sachant pas d’où il pouvait provenir. Qu’est-ce que … Je n’arrivais même pas à parler. C’est pas vrai … Mon visage tomba dans le creux de mes mains. Je n’arrivais pas à y croire. Ca recommençait. Et je ne pouvais qu’être que le père, elle ne semblait coucher qu’avec des femmes. Je ne sais même pas quoi penser Maxyn … J’avais relevé la tête vers elle, totalement perdu, mais une chose est sûre je n’allais pas fuir, je n’allais pas faire la même connerie qu’il y a trois ans.
Il s'était agenouillé face à moi et je voyais bien qu'il était paniqué ne comprenant pas comment je pouvais passer d'un baiser passionné à... Ca. Je pleurais et je sentais mon cœur s'emballer. J'avais peur qu'il me déteste, qu'il pense que je l'ai encore manipulé et menti.
Alors quand je le vis changer de ton, devenir livide et s'asseoir sur le bord de la baignoire à la vue du test de grossesse encore dans le tiroir je me sentais encore plus mal.
- Je te promets que j'ai pas fait exprès... La dernière fois je... Je prends pas la pilule et j'aurais dû te prévenir. Mais je pensais pas.. Je pensais pas que ça suffirait à.... Je suis desolee Enzo.... Je savais pas comment te le dire d'où je t'ai posé ces questions tout à l'heure....
Je pleurais comme une imbecile, la contre la porte de la salle de bain tandis qu'Enzo etait à l'opposé.
- D'où Zoey a dit que j'etais malade. J'ai des nausées et j'ai... J'ai peur. Je reconnais les mêmes symptômes qu'avec Zoey et j'ai pas mes règles avant la semaine prochaine. J'ai pas encore fait le test.... J'ai peur car... Car je ne veux pas de cet enfant Enzo, pas maintenant.
Je me séchais tant bien que mal les larmes mais plus j'en enlevais plus je pleurais et j'avais l'impression de faire un début de crise d'angoisse tant je me sentais mal.
- Tu viens de me dire que... Que tu n'as pas confiance en moi et que tu as peur que je choisisse Billie ou bien alors que je te sois infidèle avec elle. Je le ressens ainsi en tout cas... Tu as peur que je redevienne un fardeau pour toi comme quand j'étais aveugle sauf que cette fois ci c'est la nourriture la drogue ou l'alcool. Je suis un problème pour toi et... Tu as raison.
Je pleurais encore plus, à ne plus m'arrêter. Je parlais avec de grandes difficultés mais je ne pouvais pas ne pas parler.
- Je t'aime Enzo je suis desolee si ca t'effraie ou te dégoûte mais... Billie... Je ne suis pas amoureuse d'elle mais j'ai besoin d'elle mais j'ai l'impression que... que tu ne me veux pas comme moi je te veux. Tu me dis que tu n'as rien à me dire sur Billie et en même temps tu me reproches qu'elle soit la. Je... Je suis perdue et apres tu viens vers moi pour me caresser la joue.... Je veux pas.... Je suis pas prête à etre encore mère. Le boulot ça ne va pas du tout mais je commençais à remonter la pente malgré Clément qui m'a agressé à la fac, puis Saul qui petit à petit m'éloigne de la compagnie comme moi je m'en suis éloignée. J'ai peur Enzo je sais pas quoi faire et je parle trop encore je sais.... Je te promets que je ne voulais pas être enceinte... Pas comme ça et pas maintenant... puis tu veux retrouver l'amour mais pas avec moi si j'ai compris... et tu as dit que le petit frère de Zoey ne viendrait pas de toi... Je suis desolee....
Je me sentais si debile. Alors je me relevais un peu en restant à genoux me rapprochant d'Enzo. Je venais poser mes mains sur ses genoux tandis qu'il était assis sur ce rebord plutôt moisi.
- Je suis desolee Enzo j'espère que tu me crois sur ca je voulais pas te piéger.... pas une nouvelle fois. Je sais que tu as mis du temps à accepter Zoey...
J'étais littéralement à ses pieds. À genoux face à lui. Mes mains sur lui. La à pleurer et à m'empêcher d'avoir une crise d'angoisse dans la salle de bain. Je le regardais dans le blanc des yeux, même si ma vision était brouillée à cause de mes larmes trop abondantes.
Est-ce qu'elle était vraiment enceinte ? C'est ce qu'elle me disait, je ne suis pas fou, je ne rêve pas, elle est encore enceinte. Et de moi. Sinon, pourquoi me le dirait-elle, pourquoi aurait-elle autant de mal à me le dire. J'étais sur le cul. Et sur la baignoire, histoire d'essayer de me ressaisir. Je suis déjà père, et la peur de l'inconnu n'est plus présente. Mais rien n'est réglé entre Maxyn et moi, et je ne pensais pas que ça puisse vraiment l'être un jour. Elle a toujours un problème et même si j'adore être avec elle, je ne sais pas si j'ai encore les épaules pour la soutenir. Même si la voir ainsi me donne des crampes au bide tellement j'aime pas la voir ainsi. Elle se mit alors à pleurer, à s'excuser, à me dire que ce n'était pas prévu, qu'elle ne prenait pas la pilule, et tout un tas de choses que j'avais un peu de mal à cerner. A cause de mon choc et de son sanglot. Mais j'arrivais à entendre qu'elle ne voulait pas de cet enfant, et surtout qu'elle n'était pas encore vraiment sûre d'être enceinte. Elle parlait encore et encore, ses pleurs ne l'arrêtant pas. Je n'osais même pas la regarder, parce qu'elle me faisait bien trop mal au cœur et ce choc, il partit bien rapidement. Je voulais savoir surtout si elle était vraiment enceinte ou non. Elle me parlait encore du fait qu'elle ne pouvait pas se passer de Billie, qu'elle avait besoin d'elle et pourtant elle me disait qu'elle m'aimait ? Non ça m'énervait encore plus. Si elle avait tant besoin d'elle, je me demande vraiment ce que je fous là. Ouais, je fixais sur ces mots et pourtant, peut-être que je ne devrais pas. Elle me disait tout de même que rien n'allait dans sa vie. Encore une fois j'eus du mal à tout suivre mais je la sentais se rapprocher. Elle était là, à mes genoux, comme si elle cherchait mon pardon. Oui, c'est ce qu'elle faisait mais pourquoi, puisqu'elle disait ne pas l'avoir fait exprès. Je n'étais clairement pas en colère, j'étais serein bizarrement. Sûrement parce que ce n'était pas encore vraiment confirmer. Et même si la jalousie était bien prenante, je ne pouvais pas la laisser ainsi. Je lui pris les joues dans mes mains et essayais de lui sécher ses larmes tout en lui disant Arrête de pleurer Maxyn, je ne t'en veux pas. Je t'en veux d'avoir quelqu'un d'autre, c'est tout. Je t'en veux parce que je ne pourrais pas te suffire. Malgré le fait que tu sembles toujours m'aimer … Oui, quelque part j'en doutais. Après tout, je lui avais fait du mal, ça ne peut pas s'oublier si facilement. Faisons ce test ok ? Mais sèche moi ces larmes. Je lui faisais un sourire en coin, léger mais sincère, espérant que ça l'aiderait à calmer sa crise de larmes qui me brisait littéralement le cœur.
Je me sentais au plus mal, vraiment. J'étais là, à pleurer, à genoux face à Enzo qui semblait perdu et perturbé sur le rebord de la baignoire. J'avais du mal à respirer je partais dans tous les sens, enfonçant presque mes ongles dans le pantalon d'Enzo tant la tension était palpable. J'avais l'impression que tout était de ma faute, tout depuis le début. L'accident de voiture, je l'avais provoqué en voulant me suicider, je me suis ratée, je suis tombée aveugle par ma faute et j'ai été infecte à cause de tout cela et il m'avait quitté pour ça... Je suis tombée enceinte en lui mentant et ça aussi ça n'avait pas aidé à le garder à mes côtés alors peut-être que là je parlais pour "un tout" et pas juste pour cela...
Il avait pris mon visage entre ses mains, séchant mes larmes comme il pouvait mais ses mots me blessaient. Il m'en voulait, il l'avait dit. Il m'en voulait car j'avais Billie alors que je n'étais pas avec elle... J'étais accroc à Billie car elle comblait un vide dans ma vie depuis plusieurs mois alors qu'Enzo n'était pas là et j'avais l'impression qu'il me reprochait de "le tromper avec" alors qu'on ne s'était jamais promis. S'il m'en voulait d'être avec Billie, pourquoi ne pas me dire tout simplement de ne plus la voir? Pourquoi me disait-il que ça ne pouvait pas marcher entre nous à cause de notre passif? Je ne comprenais plus rien.... Alors je me taisais en fermant juste les yeux. Je mettais mes deux mains sur les poignets d'Enzo pour qu'il lâche mon visage mais je restais au sol, à genoux, bêtement, sans avoir la force de bouger.
- Tu m'en veux d'avoir Billie mais tout à l'heure tu as dit... Tu as dit que tu n'avais pas à me dire qui fréquenter alors que je t'ai dit que si tu voulais que j'arrête avec Billie, je le ferais aussi dur soit-il. Pourquoi tu me fais ça Enzo? Pourquoi tu ne peux pas juste me rejeter si tu ne veux pas de moi au lieu de me dire tout cela? Je suis perdue... Je te dis que je suis peut-être enceinte mais... tu ne réagis pas.... Tu réagis juste sur Billie. Je dois faire quoi Enzo? T'es le père de Zoey et si je m'avère enceinte... c'est toi le père pas Billie. Je suis avec toi là, pas Billie. Je dois faire quoi Enzo? Si je suis enceinte tu vas faire quoi? Tout à l'heure tu as dit...
Je m'arrêtais en essayant de reprendre mon souffle alors que j'avais du mal à parler. La crise d'angoisse était toujours là.
- Tu as dit que le petit frère de Zoey ne viendrait pas de toi et savoir que je suis enceinte, enfin, peut-être... Ne te.. panique pas autant? Je m'en rends malade, je dors plus, je n'arrive pas à manger, c'est Zoey qui me caresse les cheveux le soir tant je vais pas mal et que je me force à lui faire à manger malgré l'odeur qui me donne envie de vomir. Toi tu as bien eu Delilah en deux ans... Moi Billie je ne la vois que pour coucher avec elle... Et elle me fait du bien à ce niveau, toi avec Delilah c'était plus pousser non? Et avant de savoir que tu avais arrêté de la voir, jamais je ne t'avais dit quoique ce soit à son sujet... Si je suis enceinte on fait quoi Enzo? On fait quoi?... Je t'ai dit t'aimer et tu le crois à moitié... Alors que je suis à genoux devant toi. Que je me suis forcée à sortir aujourd'hui car je voulais être avec toi et la petite. Je ne veux pas que tu te mettes avec moi par pitié ou par obligation. Je ne veux pas... Je ne veux pas avoir cet enfant et être avec toi juste à cause de cela. Je ne le supporterai pas... Je pensais que tu m'aimais aussi ou du moins un peu...
Je me relevais tant bien que mal et je passais mon visage sous l'eau froide du robinet pour stopper mes pleurs et noyer tout mon chagrin. Faire ce test de grossesse m'effrayait et me donnait envie de vomir. Je n'étais vraiment pas bien, j'étais mal physiquement et dans ma tête. Je ne savais plus quoi penser ou où aller. J'arrêtais l'eau du robinet en prenant une serviette pour m'essuyer le visage, j'avais les yeux rouges vifs à cause des larmes puis je pris le test de grossesse entre mes doigts.
- J'ai peur Enzo.
Puis je me remettais à pleurer en tenant ce test de grossesse près de mon coeur, me mordant fortement ma lèvre inférieure pour m'empêcher de m'humilier davantage.
Au lieu que cela soit moi qui la repousse, il fallait que ça soit elle, parce que j’en étais incapable. Elle est bien trop faible pour que je la laisse dans pareil état en la rejetant encore plus. Je lui faisais déjà savoir que je ne pouvais pas me laisser aller à une relation entre nous. Et pourtant, je ressens quelque de chose de très fort pour elle, quelque chose de bien plus fort que lorsqu’on était encore en couple et fiancés. Je lui disais tout ce qu’il me passait par la tête et par le cœur. Tellement de choses qui faisait que je n’étais pas prêt pour une relation avec elle, mais il ne me semble pas avoir dit que c’était impossible non plus. Elle me confirmait alors que j’étais bel et bien le père et en quelque sorte que je ne devrais pas jalouser Billie. Mais c’était plus facile à dire qu’à faire. Elle ne m’expliquait toujours pas pourquoi elle avait tant besoin d’elle et ça me perturbait. Beaucoup plus que le fait de savoir que mon ex était enceinte. Parce qu’on avait déjà eu Zoey et que je me sentais à l’aise à présent à l’idée d’avoir des enfants. Même si franchement, je ne l’aurais pas prévu tout de suite. J’aurais voulu que ma vie amoureuse soit stable. Et pourtant, je n’étais pas effrayé d’en avoir un nouveau avec Maxyn. Alors que clairement, elle l’était apeurée à cette idée. Alors que lorsque Zoey était en route, c’est moi qui paniquait. Les rôles s’inversaient étrangement. Je la laissais tranquillement aller se rafraichir alors qu’elle finissait par me confier qu’elle avait peur. Je restais toujours aussi, ne préférant plus essayer de la réconforter, je lui faisais bien trop de mal et lui répondais Je t’aimerais toujours Maxyn. D’une certaine manière. Depuis qu’on se revoit, tu ne vas pas bien et je ne sais pas si ce que je ressens pour toi c’est encore de l’amour ou si c’est de la simple affection. Je suis perdu autant que toi. Cette fois-ci, je me relevais, histoire de lui montrer que j’étais sérieux et qu’elle pouvait se reposer sur moi Mais une chose est sûre, c’est que si tu es enceinte, cet enfant aura ses deux parents. Je ne t’abandonnerais plus jamais Maxyn. Plus jamais. Et rien qu’à cette idée ça me brisait le cœur. C’est qu’au fond, je dois bien ressentir bien plus que de la simple pitié ou affection pour elle. Je ne saurais dire. Je crois bien que je ne le saurais qu’une fois que ses problèmes seront réglés, une fois que je découvrirais la nouvelle Maxyn, celle que j’avais abandonnée il y a des années et qui était brisée.