Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
C’était probablement le jardin, ce que j’aimais le plus à la maison. Le jardin et les vignes grimpantes, et les dizaines de rosiers. Les jonquilles par bouquets, les haies fraîchement taillées qui embaumaient l’air. Isolé, en doux périphérique, et rien ni personne qui ne venait me déranger lorsque j’allais m'y cacher avec mes carnets, mes crayons, mes idées. Un trait de fusain par ci, un peu d’aquarelle par là. Et ces jours-ci, c’était la photo qui me gardait occupée, c’était le vieil appareil familial sur lequel j’étais tombée dans les boîtes traînant au grenier qui avait suffit à me donner envie. D’abord quelques tests, en bordure de la rivière qui se drainait au parc du quartier. Puis avec Tad, qui se prêtait au jeu comme personne par habitude. Les clics qui changeaient des croquis, plus rapides, moins faciles à anticiper. Et le reste du temps, je le passais en chambre noire au lycée, profitant des derniers jours avant la fin des classes pour user les installations que les professeurs d’arts plastiques mettaient à notre disposition. Un oasis de tranquillité, de silence, un endroit de plus à ajouter sur ma liste de safe spots qui réduisait au fil des années, qui s'effritait alors que je cherchais encore ma place, et qu’elle n’était clairement plus au collège. Toujours dans l’attente de la lettre d'acceptation de l’Académie, toujours en stand by, un aparté dans lequel je me complaisais parce qu’il n’y avait rien à la clé, qu’il fallait être patiente et confiante, mais qu’aucune responsabilité ne faisait mal, n’alourdissait mes épaules. Le vent qui caresse ma joue, les branches qui craquent, et je l’ai à peine vue, la journée qui s’enfuit, qui passe trop vite, qui a été d’un calme apaisant pour une fois. La maison complètement vide, Jill partie à la conquête du monde, les parents à un énième événement caritatif, et Matt qui s’est envolé une fois le déjeuner terminé sans plus de cérémonies. « Attends moi deux secondes ici, faut que j’aille négocier les clés au paternel. » c’est sa voix d’ailleurs, le grand frère railleur qui rigole, qui manifeste sa présence, me fait sursauter à travers alors que je l’entends de ma cachette, s'occuper à baratiner son invité. Un peu plus et je lève la tête à sa rencontre, attrape son regard entre les arbres, et voilà qu’il déboule à ma hauteur tout sourire. Dans l’élan, j’allais le rejoindre - et l’instant d’après, je m’immobilise. « Gin, Ezra, Ezra, Gin. » la tête blonde qui dépasse, tout derrière Matt. Les présentations imposées, et déjà mon aîné qui rigole devant mon inconfort, pas tant enjouée à l’idée de rencontrer un autre de ses potes de soirées, un autre des minis Matt qui pullulent autour, qui rigolent fort, cumulent les bières, commentent les jambes à n’en plus finir de Jill. Un sourire à peine esquissé, et je pense déjà à m'éloigner, à disparaître. « Tu la traumatises pas surtout, hen. » et je le retiens à peine le soupir, les yeux qui montent au ciel, sachant très bien qu’il fait référence au malaise constant, ambiant que j’étrenne à la perfection depuis 17 ans maintenant. « Matt... » et il rigole alors que je râle, et il ébouriffe mes mèches, et il renvoie sa mine bien amusée, bien légère à Ezra, l’air de rien. La seconde d’après il se détache, visant la maison comme nouvelle cible, et au moins là, je sais que je ne serai plus au centre de ses conneries. « Papa est pas là. Mais y’a le double des clés de la Weston dans son bureau, troisième tiroir. » j’ignore d’où elle vient, cette impulsion de jouer les fouines, d’aider à peaufiner son plan de kidnapper l’une des voitures des parents, de lui dévoiler le tout en secret, manigances de gamine. Probablement parce qu’il est la personne que j’aime le plus au monde, probablement parce que mon frère, je ferais tout pour lui. Y’a sûrement un peu de ça. Mon sourire complice s’accroche au sien, avant qu’il ne nous laisse vraiment seuls, et que je retrouve ma pile de cahiers, de clichés, mon univers.
« … tu t’intéresses à la photo? » ce n’est qu’après de longues minutes de silence que je remarque qu’Ezra est toujours là, toujours dans l’attente. Matt qui ne revient pas, il a fini par dériver tout autour, laisser son regard couler sur mon débarras, sur le chaos imparfait dans lequel je me complais, à placer des images par ci, des dessins par là. Les négatifs que je prends le temps de bien ranger, levant la tête vers le blond à qui j’offre une porte de sortie, une excuse pour nier l’intérêt, retourner à l’intérieur embêter un autre McGrath, celui qui l’a invité ici avant de se tirer en voleur et de le laisse derrière. « C’était avec l’argentique de ma grand-mère. Elle l’a laissé traîner à la maison et... » j’ajoute, son mutisme que je prends pour une pointe de curiosité, maintenant que mon attention s’active à farfouiller dans mon sac, en sortant l'entièreté de son contenu pour faciliter les recherches, dénicher ledit appareil qui y traîne, duquel je ne me suis pas séparée depuis la découverte. La tête ailleurs, les mains occupées, je finis par l’exhiber, l’agiter hors de son étui comme un trésor, comme une relique, comme un souvenir intarissable - ce qu’il est pas mal, au final. Et c’est aussi à cet instant que je me souviens d’à qui je parle. Pote de Matt, sûrement étudiant en architecture ou en finances ou en droit. Clairement abonné aux tournois de beer pong de la faculté. Sportif? Bien sûr. Artistique? Jamais. Australien typique qui a l’humour de la belle gueule, la drague facile. Et j’abrège ses souffrances d’une tête que je secoue de la négative, déçue d’avoir été un brin trop naïve. « … laisse tomber, c’est pas grand chose. » (mai 2008)
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Dernière édition par Ginny McGrath-Williams le Mer 15 Avr 2020 - 3:19, édité 1 fois
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
« Attends moi deux secondes ici, faut que j’aille négocier les clés au paternel. » Ezra vint hocher légèrement la tête, alors que Matt s’apprêtait à partir en direction de la maison - ou l’immense villa, s’il devait être honnête avec lui-même. Ils avaient décidé d’aller faire un tour par la plage ce soir, on leur avait parlé d’une fête à ne pas manquer. Même si l’hiver pointait doucement le bout de son nez, Ezra ne savait pas dire non à une soirée sur la plage. Parce-qu’il était amoureux de ces ambiances à la fois cosy et branchées, de l’air de la mer soufflant sur leur visage à la nuit tombée, des feux de camp en veux-tu en voilà se faisant lécher les pieds par les vagues. Et puis, ils étaient attendus. Ezra n’avait pas besoin d’aller demander à droite ou à gauche, il savait que leur bande de potes attendrai qu’ils arrivent sur place pour commencer correctement la fête. Ils pesaient dans le game à ce point là que ça ne étonnait encore Ezra. Lui qui avait toujours eu l’habitude de passer après les autres, à être le petit dernier des garçons, à ne pas importer autant - le voilà propulsé à une place de quasi-roi. Mais il en riait, parce-qu’il savait que ça ne durerait qu’un temps, celui des études. Et qu’à partir du moment où ils diraient tous les deux au revoir à cette vie là, ils tomberaient dans les abimes de l’oubli. Cependant, Matt n’eut pas le temps de faire quelques pas que le voilà faisant déjà demi-tour, allant au détour d’un buisson, de l’ombre d’un arbre, d’une balancelle presque oubliée par le temps. Presque instinctivement, les pas d’Ezra suivirent ceux du jeune homme et ils tombèrent nez à nez avec une jeune demoiselle, les joues déjà rosies par la situation, l’allure ailleurs, les cheveux presque en bataille. « Gin, Ezra, Ezra, Gin. » Un petit sourire déjà taquin vint se glisser sur les lèvres d’Ezra. « La fameuse Ginny. » Bien sur que Matt lui avait déjà parlé de sa soeur. De ses soeurs, d’ailleurs, si on voulait être juste. « Tu la traumatises pas surtout, hen. » Le rire qui se joint à celui de Matt. C’était mal de se moquer, légèrement, d’en rire. Mais c’était ce genre d’inside jokes qui tissaient leur amitié davantage chaque jour. Et, pour sa défense, il ne connaissait pas encore Ginny réellement, autre qu’à travers les paroles de Matt. « Matt... » Le ton déjà agacé que la jeune femme prenait pour parler à son frère, qui ne s’empêchait pas de rigoler davantage. « Papa est pas là. Mais y’a le double des clés de la Weston dans son bureau, troisième tiroir. » A peine les mots prononcés que Matt se ruait à l’intérieur de la bâtisse, à la recherche de ces fameuses clefs attendues comme le saint-Graal. Mais Ezra ne bougea pas. Il savait que son meilleur ami finirait par venir le chercher avant de partir, que la suite des aventures se passeraient forcément à deux - et puis, son regard avait été attiré par autre chose. Des esquisses dans un coin, et des pellicules restant à peine en place dans l’autre. L’artiste de la famille, que Matt l’appelait. Ezra avait omis cette précision concernant Ginny - comme si tenter l’architecture de son côté n’était pas assez artiste aux yeux de Matt. « … tu t’intéresses à la photo? » Le regard d’Ezra dévia des carnets à Ginny, qui avait repris sa place initiale, celle qu’elle abordait avant qu’ils ne viennent la déranger. Il ne s’était pas aperçu qu’il était resté si longtemps le regard dans le vague, les pensées ailleurs, à scruter ce qui semblait être le travail de la jeune femme. Il n’eut cependant pas le temps de faire une moindre phrase que la jeune femme renchérissait déjà. « C’était avec l’argentique de ma grand-mère. Elle l’a laissé traîner à la maison et... » Et elle se mit à chercher dans son sac, à tout retourner de gestes tant précis que fouillis. Un doux sourire, le premier d’une longue série, s’étira sur le visage d’Ezra à regarder la jeune femme. Il vint s’accroupir à ses côtés, la laissant mettre la main sur l’appareil qu’elle venait de mentionner. Trouvaille qui eut le don d’illuminer son visage un instant - avant que son regard ne perde en intensité. « … laisse tomber, c’est pas grand chose. » Il haussa un sourcil. « Pas grand chose ? » Il vint se permettre de lui retirer des mains l’appareil, le regardant sous tous ses angles rapidement, évaluant son potentiel d’un coup d’oeil. « A regarder sa date de fabrication et la marque, je suis désolé de te dire jeune demoiselle que ce n’est pas pas grand chose. » Il vint lui reposer dans les mains, un petit sourire en coin. « Tu devrais en prendre soin, ça vaut un bras ces conneries là. » Et alors que Matt apparaissait de loin de nouveau déjà dans son champ de vision, Ezra se releva lentement. « Parce-que oui, je m’intéresse à la photo. On peut être cool et cool, tu sais. » La petite blague, le clin d’oeil qui se faufila comme naturellement à l’intention de Ginny, le petit rire qui s’en suit sans aucune gêne. Il savait que la plupart des gens, en le croisant, le prenait pour l’étudiant type - et il l’était, il ne se voilait pas la face. C’était certainement ce que Ginny avait directement pensé de lui. Et en plus, il était ami avec Matt; ça lui donnait l’exemple. Mais il n’était pas que ça, et il aimait à le rappeler aux autres par la vanne.
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Dernière édition par Ezra Beauregard le Mer 14 Nov 2018 - 10:25, édité 3 fois
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
Si honnêtement je n’avais pas le moindrement remarqué l’heure qui tourne, le soleil qui finit sa course, les frasques de la soirée qui remontent, c’est à entendre Matt qui s’amuse à l’entrée du jardin, et ses pas additionnés à ceux de son allié du jour qui me ramènent à aujourd’hui, à maintenant. La tête dans les nuages en permanence, les idées jamais vraiment claires si elles ne sont pas alignées directement vers mes carnets, vers mes croquis, je finis par laisser à mon frère tout le bonheur de mettre un visage sur les quelques détails à peine complets que ses potes ont à mon sujet, j’autorise Matt à rigoler, à passer une main dans mes cheveux déjà ébouriffés pour tenter d’en faire quelque chose - ce qui échoue lamentablement. Avant qu’il ne se tire en beau lâche, me laissant en pâture à Ezra, et à ses coups d’oeil vers les clichés éparpillés autour de moi, mon travail du jour. J’avais en tête un projet photo pour l’été, un truc bien émotif, différent, quelque chose qui me garderait de penser à l’Académie et à son univers des possibles, au pourcentage encore trop élevé de me retrouver recalée, à errer sur le campus de l’université de la ville dans l’espoir de m’y retrouver alors que le chemin tout tracé de mes parents en architecture pour moi aussi ne me branchait pas des masses. La littérature serait une option viable sinon, les piles de livres et de premières éditions qui sillonnent mes deux grandes bibliothèques personnelles aménagées dans ma chambre pourraient justifier cet autre choix de carrière, mais à la simple mention qu’il soit un choix, justement, mon coeur se serre. « C’est pas une connerie. » là aussi, ça pince à l’intérieur. J’insiste sur ses mots, je défends même sans besoin de, lui qui a parlé avec un ton bien blagueur, lui qui ne veut probablement pas mal faire. Mais c’est un objet empreint de souvenirs, c’est grand-maman et sa passion pour les archives, pour l’ancien, pour le vintage, l’époque qui ressort, et même si le sourire en coin du blond vend la mèche, je laisse de longues secondes flotter, entre sa prise impolie du boîtier d’entre mes mains, et le retour à l’envoyeur en mes paumes qui enserrent le plus précieusement du monde. Le pas grand chose était venu pour calmer ses ardeurs, son jargon fait claquer ma langue, hausser mon sourcil. « Et apparemment, je suis pas la seule à penser ça. » si Ezra en fait son discours, s’il parle de prix, de valeur, c’est qu’il sait très bien de quoi il s’agit, ce à quoi il a affaire.
Son regard a changé le temps qu’il lorgne encore un peu plus sur mon état chaotique des lieux, et qu’il alimente ses propos en me situant sur ses propres hobbies. Je ne peux faire autrement que prendre appui sur l’arbre derrière moi, le temps d’arquer la nuque, de le jauger des prunelles. Lui, artiste? « S’il l’apprend, il risque de se moquer de toi à vie. T’inventer des tas de surnoms d’artiste maudit, te coller de fausses histoires larmoyantes d’esprit créatif torturé pour te ridiculiser en public. » ma voix chante maintenant que j’ai le beau jeu, à lui agiter l’humour tâche et bien vache de mon aîné sous le nez. Bien loin de moi l’envie de m’en tenir aux préjugés, encore fallait-il savoir que jamais un ami de mon frère n’était sorti du cadre duquel Matt les prenait, les trempait, les infusait. J’en reste curieuse, mais bien parce qu’Ezra semble tenir à ce que l’info glisse à mes oreilles et non à celle de l’autre McGrath dans le coin. « Je dirai rien, promis. » main d’honneur en l’air, je laisse mon visage prendre une expression neutre pour la forme. « À une condition. » et le voilà qui est attentif, ou du moins, à mon sens. Encore une fois, je prends mes aises, me replace sur mon siège de fortune, joue avec l’objectif qui tinte sous mes doigts, me donne l’impression d’être presqu’à l’aise, presque joueuse. La vérité, c’est qu’il n’y a rien de plus passible de me mettre mal à l’aise que ce qui se trame dans le jardin à l’instant. Je détestais les inconnus, je détestais les amis de mon frère, je détestais leur parler, je détestais être mise à l’honneur, être obligée de fournir informations et discussions, d’être la bonne potiche volubile que papa et maman avaient tant voulu que je devienne à travers les cours de diction et de bienséance. « Que t’arrête de fixer ce que je fais comme si je t’en avais donné le droit. » mais il y a encore quelque chose que je déteste plus que tout le reste, que tout ce qui me force à être mise de l’avant envers et contre tout. C’est lorsqu’on se mêle de mon cocon créatif, c’est lorsqu’on gratte quelques pages de mes carnets par-dessus mon épaule, qu’on donne son avis sur mes dessins sans que je l’aie demandé, qu’on envahit ma liberté d’imagination. La suite, c'est que je me retire, que je préfère ma solitude à tout le reste, comme la plupart du temps au final. Ezra n’aura pas vraiment le temps de réagir avant que Matt ne repasse vers nous, tout sourire, et qu’il se poste à notre hauteur l’air de rien. « Ez, les filles veulent passer ici avant. On boit un verre dans la réserve avec elles avant de se tirer? » déjà, je suis ailleurs, déjà, je ramasse mes affaires, les salue d’un geste de la main, retourne à la maison sans attendre la réponse de l’un, l’engouement de l’autre. Ma chambre reste l’alternative la plus sécuritaire, l’option la plus solide pour que je ne sois plus dérangée, et que je puisse me remettre à l’élaboration du projet du jour sans être interrompue. Jusqu’à ce qu’on toque à ma porte, jusqu’à ce que j’entende des rires provenir du couloir, et que d’un soupir, je sache que si j’ai réussi à trouver un peu de calme entre mes draps et mes quatre murs dédiés dans la dernière heure, la suite ne risque que d’être un obstacle supplémentaire à mon calme tant désiré. (mai 2008)
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Ezra Beauregard
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ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
« C’est pas une connerie. » Il savait bien entendu que c’en était ps une. A la façon dont Ginny vint le regarder alors qu’il lui attrapait le boitier des mains, à comment elle en parlait, et la façon dont elle semblait avoir passé la journée juste avec ce petit appareil en disait long. Et puis, il y avait le fait qu’Ezra s’y connaissait assez pour qu’il comprenne la valeur de l’objet en question. « Et apparemment, je suis pas la seule à penser ça. » Haussant un sourcil un peu rieur, un peu provocateur en direction de Ginny, c’était le petit rire qu’il dut retenir. Bien sur qu’elle n’était pas la seule à penser ça, il ne lui parlait pas de la sorte juste pour l’impressionner - quoi qu’il en aurait été capable. « S’il l’apprend, il risque de se moquer de toi à vie. T’inventer des tas de surnoms d’artiste maudit, te coller de fausses histoires larmoyantes d’esprit créatif torturé pour te ridiculiser en public. » La remarque de la jeune femme eut le don de tirer un petit rire à Ezra - mais de ceux un point coincé de comprendre la vérité. Il savait qu’avec Matt, ça avait été le coup de foudre immédiat. Ils s’étaient entendus dès le premier regard, dès la première vanne, dès la première heure de cours de l’année. Mais ils s’apprivoisaient encore parfois, et il était vrai qu’Ezra avait déjà remarqué que Matt manquait d’ouverture d’esprit par moment. Ca n’était jamais tombé sur lui, ça ne l’avait jamais réellement dérangé jusque maintenant - mais il n’était pas improbable qu’il en fasse des tonnes le jour où il découvrirait que son pote avait une passion si peu cool que de passer des journées appareil photo en mains. « Je commence à comprendre l’animal, t’en fais pas. » Et puis, qu’est-ce qu’elle pouvait en avoir réellement à faire, la petite Ginny, soeur de Matt ? Elle devait avoir l’habitude de voir les gens défiler ici, se présenter tour à tour - elle ne se souviendrait même pas de son prénom le soir arrivé. Et puis, en commençant à côtoyer Matt, il avait rapidement compris également qu’ils n’évoluaient pas dans le même monde. Qu’est-ce qu’une gosse de riche en aurait à faire des potes d’école de son frère ? « Je dirai rien, promis. À une condition. » Haussant un sourcil un peu surpris, tendant l’oreille un instant, Ezra prêta alors un instant supplémentaire attention à Ginny et ses paroles. S’il avait simplement su que ce n’était que al première attention d’une longue série qu’il lui portait. « Que t’arrête de fixer ce que je fais comme si je t’en avais donné le droit. » Alors les traits de son visage vinrent se détendre instantanément, un petit rire osa même à s’échapper d’entre ses lèvres. Et alors qu’il s’apprêtait à répondre, Matt réapparut parmi eux. Oh, s’ils savaient que ce n’était que la première fois d’une longue série qu’il venait les déranger de la sorte. « Ez, les filles veulent passer ici avant. On boit un verre dans la réserve avec elles avant de se tirer? » Le regard qui vint rapidement naviguer entre les deux McGrath, et les pas qui finirent par se tourner vers Matt, qui commençaient déjà à prendre la fuite. « T’oses me poser la question ? » Le rire un peu plus lourd, plus gras, et les pas de Ginny qui se firent rapidement entendre à leur côté. Elle en profitait pour fuir la situation, pour aller se réfugier - et Ezra qui n’avait même pas eu le temps de lui répondre. Quoi au juste ? Il n’aurait trop su. Mais cette conversation avec comme goût d’inachevé et il n’aimait guère ça. « Vous pouviez parler de quoi avec la gamine ? » Il vint détacher son regard de Ginny au loin, revenant au plus proche, au présent, à Matt. Pour la première fois d’une longue série. « On parlait de toi, sombre crétin. » Le sourire et le rire automatiques par la suite, et Ezra qui partit en détalant comme un lapin quand Matt saisit l’insulte, quand il sortit les griffes pour se venger.
Le soleil était couché depuis bien longtemps lorsque Matt, les files débarquées à la baraques entre temps et Ezra décidèrent d’aller faire un tour en centre ville pour arpenter les boites de nuit jusque mort de fatigue s’en suive. Comme un rituel, quelque-chose à prouver lorsque les soirées tenaient jusque si tard. Le plus partant des deux était bien sur Matt, qui avait du liquider la moitié de la réserve personnelle du père en whisky durant les cinq dernières heures - mais ça n’avait pas l’air de le secouer plus que de raison. « Dépose tes affaires là-haut, on reviendra ici en sortie de boite ! » Les paroles de Matt lui parvenaient avec grande difficulté alors qu’il avait le regard accaparé par la blonde des deux, là, celle avec les jambes à n’en plus finir - c’était d’ailleurs étonnant de voir qu’elle n’était pas plus grande que lui. « Je vous rejoins ! » Les pieds d’Ezra qui s’attaquaient déjà aux escaliers menant à l’étage des chambres, se perdant par la suite dans ce dédale qui servait de maison aux McGrath - dire qu’il en connaitrait la moindre latte de parquet grinçant par la suite. Déposant son sac sur le lit de la chambre d’amis - hors de question de partager une pièce avec Matt ce soir -, il finit par s’arrêter un instant devant la chambre de Ginny. Il savait que c’était la sienne parce-que Matt n’avait as pu s’empêcher d’ajouter une remarque la dernière fois qu’ils étaient passés devant. « Come on, mon beau, on va pas t’attendre cent ans. Je vais pas t’attendre si longtemps, en tous cas. » Et les rires qui s’en suivent. Hésitant, il finit quand même par venir frapper deux ou trois coups rapides sur le bois de la porte. Le visage de Ginny apparut là, de l’autre côté, quelques secondes plus tard. Tirant un petit sourire désolé - car il ne savait même pas pourquoi il avait fini par toquer ici -, il se passa une main dans les cheveux, tentant de dissiper le malaise, de retirer l’étrangeté de cette situation. « Pour te signaler qu’on va en ville, peut-être que ça t’intéresserait ? » Et à regarder l’atmosphère calme et paisible qui émanait de la chambre de Ginny, il savait qu’il se plantait sur toute la ligne, qu’il devenait bizarre et un peu lourd de son côté. Ce n’était pourtant pas son genre, sa marque de fabrication. « Ou qu’au pire on se casse et tu seras tranquille pour le reste de la soirée. » « Ezra ! » Il haussa les épaules, petit sourire aux lèvres. « Aller, je te laisse retourner à… ce que tu faisais. » Il recula de quelques pas, en fit un de travers, se tourna un instant dos à Ginny avant de venir lancer son regard de nouveau dans sa direction. « Et au fait, faut pas être si dure avec les gens qui regardent tes oeuvres. Ca veut dire que ça vaut au moins la peine. »
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Dernière édition par Ezra Beauregard le Mer 14 Nov 2018 - 10:26, édité 1 fois
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
La minute d’après, Matt est de retour. Et comme à mon habitude, j’ai à nouveau la tête plongée dans mes cahiers, les pensées ailleurs. Ezra bien loin derrière les croquis, les clichés, la caméra, et les idées qui suivent, je les entends qui rigolent, qui planifient leur soirée comme un écho, plus du tout concentrée à autre chose qu’à monter à ma chambre, qu’à poursuivre en toute solitude. « Sois sage hen, Virginia. » que j’entends mon aîné lancer à mon intention, moqueur, une fois mon sac passé sur mon épaule, ma silhouette qui s’engouffre entre les bosquets. Et y’a un fin sourire qui se dessine sur mes lèvres, de voir comment malgré à quel point il se targue d’être un beauf de service, à entendre son humour douteux, à le voir à l’oeuvre faire le fou, faire la fête ; y’a toujours ce petit fond de grand frère, ce besoin de garder un oeil sur moi. Même s’il ne le dira jamais à voix haute. Il est lourd Matt, il empiète, il prend de la place, il parle fort, mais jamais je ne douterais que derrière ses blagues, ses vannes et ses piques, se cache seulement un type qui a ses soeurs à coeur. Oh, comme les temps ont changé, et comme ma perception n’est plus la même. J’ai tôt fait d’enfiler mon pyjama, d’attacher ma tignasse, de me glisser au creux des coussins de mon lit maintenant que tout ce qui recouvrait l’herbe du jardin se trouve sous mes yeux, à mes pieds, sur la table basse. Le montage que je poursuis, les couleurs que j’analyse, le projet qui risque de me garder éveillée toute une nuit durant et je ne m’en plaindrai pas, sachant à quel point mon sommeil me fait défaut ces jours-ci. Une vieille tasse de café tiède datant de ce matin qui fait office de breuvage, et je suis à découper quelques pièces de carton pour agencer au collage lorsqu’on toque à ma porte, lorsque j’entends des voix résonner dans les couloirs de la maison et me confirmer qu’encore une fois, Matt a bel et bien ramené la crème de la crème à la maison. L’insistance des coups sur le bois vernis me tire de ma posture de confort bien malgré moi et, traînant des pieds, je finis par tourner la poignée, entrouvrir, m’appuyer dans l’embrasure. Ezra qui semble avoir laissé les autres se précipiter dans les escaliers, en retrait, son invitation qui m’occasionne un froncement de sourcils et des bras croisés sur mon vieux t-shirt tie-dye trois fois trop grand. « Déjà occupée, désolée. » pas de surprise ici, rien dans mon attirail, ni dans le spectacle des retailles artistiques que je lui montre du menton ne suggère que je vais enfiler un jeans et les suivre parce qu’un pote de mon aîné me l’a offert. Quand il confirme leur départ, que je serai bientôt seule et tout sauf dérangée, j’hoche de la tête docilement, un « Cool. À la prochaine. » pas tant assuré qui glisse sur mes lèvres. J’allais faire volte-face et fermer la porte pour retourner à mon programme principal quand le blond fait marche arrière et se poste à nouveau devant moi. Accusateur, cette fois.
Habituellement, j’aurais fermé ma porte. J’aurais pas fait fi de son commentaire, simplement parce que les gens comme lui s’abaissent pas aux gens comme moi. Les fêtards, les joueurs, les épicuriens, ils n’en ont rien à faire de la gamine pas majeure pas fofolle, qui trouve paix, inspiration et bonheur dans ses quirks, ses habitudes de vieille âme. Mais il est nouveau dans l’entourage de Matt, et apparemment, mon frère l’aime assez pour le qualifier de brother from another mother. Soyons moins rude avec lui, expliquons-lui les faits avant qu’il comprenne, et qu'il détale. « C’est pas contre toi. » ma voix qui franchit mes lèvres avant de remonter à mes oreilles. Immobile, je poursuis une fois que je suis certaine d’avoir son attention, et que l’autre blondasse dans le couloir a cessé de susurrer à son oreille pour voler vers d’autres cieux. « Habituellement, j’ai droit à deux discours de la part des potes de Matt. » je parie qu’il décroche déjà de mon plaidoyer, qu’il regrette amèrement d’avoir eu la bonne idée, que dis-je, d'avoir fait sa BA du jour, en cognant chez moi. « Celui où ils s’amusent à m’embêter parce qu’ils ont vite remarqué que j’étais pas aussi fun que lui, que je suis plus calme dirons-nous. » elle était là la grosse différence. Comment une nana aussi beige pouvait-elle être la soeur du fabuleux, de l’extravagant, du charismatique Matt McGrath? De l’explosive Jill? Mystère toujours irrésolu. « Et l’autre, où ils sont super sympas, où ils discutent, me posent des questions, sont un peu moins lourds que les autres. Pour finir par m’ignorer le jour d’après. » y’avait toujours un ami de Matt qui apparaissait au fil des mois, semblait plus cool, plus posé que les autres. Jusqu’à ce qu’il cesse de me parler, m’ignore presque, quitte la pièce à mon arrivée sans que je comprenne ce qui avait bien pu changer. « J’ai juste pas eu envie de passer par l’une ou l’autre de ces deux cases-là ce soir. » lasse, blasée, pas envie de jouer les hypocrites non plus, en sachant très bien qu’il était sûrement poli juste parce qu’il se sentait redevable que sa copine soit maintenant en train de crier son nom au bas des escaliers comme si son avenir en dépendait. « T’es attendu, je pense. » battant des cils, j’appréhende déjà que ce soit là le maximum de mots qu’on échange l’un avec l’autre pour le restant de nos vies respectives.
Made by Neon Demon
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
A l’instant où Ginny avait ouvert la porte sur lui, Ezra commençait presque déjà à regretter son geste. Il voyait très clairement qu’il dérangeait la jeune femme dans une soirée qui s’annonçait douce et tranquille de son côté. « Déjà occupée, désolée. » La rapidité de sa réponse, presque lancée à la volée, confirmait les pensées du jeune homme. Il était clairement pas à sa place là, et entendre ses camarades de soirée en contre-bas qu’ils l’appelaient à tue-tête n’aidait clairement pas à la situation. Mais il avait pressenti quelque-chose, comme s’il se devait de venir frapper à la porte de Ginny ce soir là. Alors il s’était juste lancé. Au pire, la petite soeur de Matt ne voudrait pas le voir de si tôt et l’éviterait quand il reviendrait ici la prochaine fois - ça ne l’empêcherait pas de dormir ce soir. Il finit par prendre congé afin de la laisser tranquille pour le reste de la soirée. « Cool. À la prochaine. » Il avait compris le message - elle voulait être laissée seule pour ce soir. Cependant, lui revint en mémoire ce moment plus tôt dans la journée, où ils s’étaient retrouvés tous les deux dans le jardin pendant que Matt s’était éclipsé un instant dans la maison, et la façon dont elle avait été retissante à laisser à Ezra le loisir de jeter un coup d’oeil à ce sur quoi elle travaillait. Et comme il n’avait pas eu le temps d’ajouter quoi que ce soit à ce moment, il se permit de le faire maintenant. Ce n’était toujours pas sa place à dire et faire ça, mais il avait toujours eu ce côté un petit peu rebelle et espiègle - il en avait fait passer des sales quarts d’heure à son père. Et il pensait qu’ils allaient en rester là, qu’ils allaient tous deux retourner à leurs activités pour la soirée. Mais la remarque qu’Ezra fit ne tomba pas dans l’oubli et Ginny ne put s’empêcher de s’exprimer à son tour. « C’est pas contre toi. » Finissant de se tourner de nouveau complètement vers Ginny, curiosité titillée, il haussa un sourcil, attendant un peu plus d’explications. « Habituellement, j’ai droit à deux discours de la part des potes de Matt. Celui où ils s’amusent à m’embêter parce qu’ils ont vite remarqué que j’étais pas aussi fun que lui, que je suis plus calme dirons-nous. » Il vint croiser les bras sur son torse, attendant la deuxième version de cette histoire. Savoir dans quelle catégorie elle tentait de le placer - car pour l’instant, coupable se sentait-il de faire légèrement partie déjà de cette première catégorie. « Et l’autre, où ils sont super sympas, où ils discutent, me posent des questions, sont un peu moins lourds que les autres. Pour finir par m’ignorer le jour d’après. » Et apparemment, il avait réussi à entrer aujourd’hui au moins en partie dans la deuxième catégorie également. Mais ce n’était pas par gaité de coeur que Ginny semblait lui expliquer ceci ce soir. Son ton était calme, posé, mais un brin lassé à la fois. Hochant légèrement la tête, Ezra s’apprêtait à parler quand une voix féminine se fit de nouveau entendre depuis le bas de l’escalier - et pourtant, il était grand cet escalier. « Ezra, sérieux ! » Il vint tirer un petit sourire désolé à Ginny. Etrange comportement, releva t-il, car l’instant d’avant il était déjà prêt à partir et désormais il semblait s’excuser de devoir le faire. « T’es attendu, je pense. » Il hocha de nouveau la tête. « Yep, je crois aussi. » Un petit sourire s’étira aux coins de ses lèvres. « A demain, Ginny McGrath. » Il finit par descendre les escaliers, persuadé que la jeune femme ne croirait pas de si tôt qu’ils puissent effectivement lui adresser de nouveau la parole le lendemain. Le quatuor finit par s’éclipser rapidement de la maison, la blonde du groupe attrapant la main d’Ezra à peine avait-il fini de descendre les escaliers.
Le soleil était à peine levé sur la ville lorsqu’Ezra s’extirpa du lit le lendemain matin. La jolie blonde dormait toujours à poings fermés à ses côtés, il tâcha alors de faire le moins de bruit possible pour enfiler rapidement un jogging et sortir de la chambre. Les parents McGrath ne rentreraient pas avant le déjeuner, il y avait encore un peu de temps avant qu’il ne s’attelle à réveiller les fêtards pour que tout le monde rentre chez soi. Il fila donc à la cuisine, un bon café bien chaud ne serait pas de refus. Tasse à la main, il finit par passer le seuil de la cuisine pour se retrouver sur la terrasse, clope au bec. Il n’y avait qu’en lendemain de soirée où il se permettait d’abuser de ce tube blanc si tôt le matin - comme si la soirée n’était pas réellement finie. Ce ne fut que quelques minutes plus tard qu’il entendit du bruit dans son dos. Et il trouvait ça étrange que quelqu’un dans cette maison soit déjà levé. Il n’était pas du matin en règle générale, c’était un fait, mais il avait abusé sur l’heure du réveil aujourd’hui et il ne pensait pas que l’un de ses camarades de la veille serait capable de faire pareil en ce jour. Alors quand il vit que la silhouette appartenait à une jeune femme plus petite, dotée d’une chevelure plus brune, un sourire s’étira sur ses lèvres. Il vint jeter sa cigarette dans le cendrier mis à disposition pour les fêtes par Matt, avant d’entrer de nouveau dans la cuisine. « Bonjour, Ginny. » Son ton était ouvertement moqueur, alors qu’il se dirigeait de nouveau vers la cafetière. « Café ? Longue nuit ? » Il vint verser le breuvage noir dans une seconde tasse avant d’en verser de nouveau dans la sienne, se perchant par la suite sur l’un des tabouret de la cuisine.
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
Je n’avais pas particulièrement envie qu’il s’éternise, étonnée que mes mots l’aient stoppé dans son élan, espérant presque qu’ils servent d’excuse parfaite pour qu’il me tire sa révérence. Pourtant, il reste et il écoute, il est le moindrement attentif, à peine qu’il sourit, à peine qu’il regarde ailleurs. Et l’espace d’un instant je me dis qu’il n’est peut-être pas aussi bête que les autres, aussi douchy, aussi mal intentionné. Il ne me donne momentanément pas l’impression d’être un double des innombrables sbires qui rôdent autour de mon frère - jusqu’à ce que les plaintes de sa conquête du soir résonnent jusque dans le couloir de l’étage comme les miaulements d’une minette affamée. Appuyée dans le cadre de porte de ma chambre, les doigts qui n’attendent que le signal final pour refermer le panneau sur sa soirée à lui et m’enfoncer dans ma soirée à moi. Il rigole le blond, il acquiesce à mon discours sans ajouter rien d’autre qu’un hochement de tête que j'appréhende, et je ne reste pas une seconde de plus dans l'entrebâillement à la seconde où il décide de partir rejoindre sa troupe de fanfarons comme l’histoire le dicte à chaque fois. Pourquoi est-ce qu’il s’est posté à mon intention, de toute façon? Pourquoi est-ce qu’il s’est rabaissé à aller toquer à la chambre de la cadette, plutôt qu’à errer devant les quartiers de Jill, de la soeur bien moins coincée, bien plus fun? Pourquoi est-ce qu’il n’est pas juste resté ancré sur le programme principal, à savoir celui de coller aux baskets de Matt en tout temps tout instant? Les doigts perdus dans mes pinceaux, les idées mélangées entre les derniers ajustements à faire, le flot d'inspiration qui remonte, j’oublie Ezra et son curieux comportement à la seconde où je m’installe à nouveau au pied de mon lit. J’y passerai une bonne partie de la nuit, à finaliser mon dossier, à m’amuser de coups de crayons et de collages approximatifs, à me laisser infuser du bruit du fusain qui gratte le papier, des ciseaux qui le découpent avec une science presque exacte. Les joues barbouillées de couleurs variées, les cheveux en bataille, les mains encore collées ; je m’endors heureuse la lune une fois bien haute dans le ciel. Les cris de surprise des unes me réveillent en sursaut, les rires étouffés des uns me font soupirer plus que de raison. Je m’attendais à entendre Matt rentrer de soirée le plus bruyamment du monde, mais comme à chaque fois, je suis lasse de réaliser qu’il n’y a aucune surprise ici, et que soeur endormie ou non, c’est toujours plus naturel, inné de faire un boucan invivable entre le hall et son lit, comme si chaque centimètre devait recevoir sa dose de gloussements alcoolisés et chuchotements forcés qui finissent en pouffements de rire. La tête enfouie sous les oreillers, mon insomnie chronique me garde de retrouver le sommeil pour une bonne et longue et ennuyante heure, assez que le soleil commence à peine à montrer le bout de ses rayons lorsque je finirai par fermer l’oeil, capituler dans les draps.
Pas de cadran et pas de problème, c’est mon corps lui-même qui émerge tout seul, pas besoin d'aide extérieure. Les restes de pyjama d’hier suffiront, et emmitouflée dans un vieux t-shirt de Jill et des joggings empruntés (volés) à Matt, c’est sans la moindre honte de porter presque toujours et inévitablement les vêtements trop grands de mes aînés que je me faufile dans le couloir. Jetant nombre de regards par-dessus mon épaule en espérant ne pas tomber sur l’un ou l’autre des vestiges humains de leur soirée d’hier. Personne à l’horizon, coeur soulagé, et j’en profite pour descendre sur la pointe des pieds les escaliers menant au rez-de-chaussée, amusée par le changement de traitement de faveur où, à ma saveur, un simple craquement de parquet passible de ne déranger personne ou à peine me terrifie. On repassera pour les techniques. La cuisine semble avoir été épargnée du retour de Matt et sa tribu, et je remarque à peine la cafetière déjà en marche quand ma tête s’enfonce dans les placards à la recherche de la boîte de céréales à la saveur la plus sucrée du lot. Sursautant en entendant la voix d’Ezra dans l’angle, je referme le cabinet avec politesse, écarquillant des yeux à la vue du jeune homme qui visiblement, n’a pas cru bon se couvrir complètement. « Pas aussi longue que la vôtre. » et je rétorque sur le même ton moqueur, pleine de sous-entendus et plaidant leurs relents au petit matin pour légitime défense. Repérant dans l’angle un hoodie que Matt a laissé traîner sur le comptoir et que je lance sans plus de cérémonie à Ezra avec un empressement à peine dissimulé. « Tu vas attraper froid. » mes paupières battent d’elles-même et j’en rirais presque, si je n’étais pas si exaspérée par ma pudeur qui encore une fois m’aura fait perdre mes mots, ma contenance, rougir les joues par la bande. Profitant d’un éclair de génie, je file vers le réfrigérateur, évitant les prunelles inquisitrices d’Ezra qui apparemment est persuadé que le fait qu’il m’ait servi le café justifie qu’on passe les prochaines minutes à se tenir compagnie. « Lait, sucre? La réponse qui va suivre risque de changer rapidement ma perception de toi. » elle fait sa maligne, la petite, pas du tout convaincue qu’elle pourrait étirer la sauce de l’ignorance et de la fuite encore bien longtemps. D’ailleurs, fidèle à son habitude, Matt choisit ce moment pour débarquer tout pimpant à son tour dans la cuisine. Il croque bruyamment dans une pomme, ébouriffe mes cheveux par automatisme, claque l’une des fesses d’Ezra alors que je détourne le regard. « Gin, t’embarque toujours? On part dans 15. » part of the deal pour que je supporte sans mot dire ses nombreuses frasques du moment où les parents sont hors de la ville : les nombreux allers-retours qu’il effectue pour moi à travers la ville pour me laisser dans les différentes brocantes, librairies et thrift shops que j’ai envie de visiter, de connaître. « Oui, oui. » en deux gorgées j’avale le contenu brûlant de ma tasse de café - café relativement correct, qu’Ezra n’a pas autant raté que ce que j’aurais pu croire, ce qui m’épate un temps - avant de passer par la case douche + habits convenables.
Me faufilant sur la banquette arrière de la voiture de papa que Matt a piquée sans gêne, entre blonde numéro 1 et blonde numéro 2, j’enfonce mes écouteurs dans mes oreilles et vrille mes rétines par la fenêtre. Mon frère avait pour moto de ne jamais laisser ses chicas prendre le bus le lendemain, un de ses principes de gentleman qui à mon sens n’étouffait pas du tout le fait qu’il chopait presque tout ce qu’il bougeait, m’enfin, passons. À l’arrêt qui m’intéresse - et qui je comprends se trouve en diagonale de l’immeuble où leurs deux copines d’un soir habitent, je m’extirpe de la voiture sans un regard pour personne. Le disquaire d’occasion de l’autre côté de la rue, j’y aboutis rapidement le sourire aux lèvres. Il faudra une bonne dizaine de minutes avant que je ne reconnaisse le visage d’Ezra au bout de l’une des allées, mes bras déjà chargés d’une pile trop grosse de vinyles pour que j’en sois raisonnable. « Perdu? » à sa hauteur, et j’arque déjà la nuque, curieuse de voir quelle est son excuse du moment pour m’avoir suivie à nouveau. (mai 2008)
Made by Neon Demon
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
Il savait bien qu’il allait l’étonner, la surprendre - il ne savait même pas si elle pensait qu’il se souviendrai de son prénom, pour tout dire -, et ça l’amusait d’avance. Ginny avait peut-être raison, il était peut-être l’un de ceux qui allaient la taquiner, juste parce-que c’était facile. Si c’était vraiment le cas, il n’y avait rien de méchant derrière son comportement - elle serait peut-être encore capable à son âge d’aller en parler à son frère et la dernière chose dont Ezra avait besoin c’était d’une remontrance de la part de Matt parce-qu’il avait embêté sa petite soeur. « Pas aussi longue que la vôtre. » La remarque de Ginny arracha un petit rire au jeune homme. On sentait lourdement le sous-entendu - et il ne pouvait pas se défendre en disant que ce n’était pas sa faute, il était en parti responsable de tout ça. L’action suivante que la jeune femme opéra fut cependant celle qui lui arracha son deuxième rire. Plus rapidement qu’il ne put l’anticiper, il se retrouva à devoir attraper au vol un hoodie qu’elle venait à lui passer. « Tu vas attraper froid. » Avec une lenteur à peine exagérée, il vint enfiler l’habit. « Si gentil de ta part, merci Ginny. » Et oh, qu’il se faisait un malin plaisir à ajouter son prénom tout aussi lentement en fin de phrase, petit insistement pour remarquer la façon avec laquelle elle se tenait à l’aise dans cette conversation. Il était apparemment le seul à avoir besoin d’être réchauffé dans cette cuisine. « Lait, sucre? La réponse qui va suivre risque de changer rapidement ma perception de toi. » Et la voilà qui changeait de sujet aussi rapidement qu’elle lui avait lancé le vêtement un instant plus tôt, déviant sur quelque-chose de plus neutre, de plus facile. « Oh non, noir le café. » Ezra n’eut pas le temps de taquiner davantage Ginny à lui demander les explications exactes derrière cette question que Matt fit son entrée, sourire aux lèvres à peine dissimuler. Et bien sûr, la claque qu’il vint amicalement lui donner sur l’une des fesses le fit rire idiotement. « Coquin va. » Double référence, inside joke. « Gin, t’embarque toujours? On part dans 15. » Et alors elle se mit à s’activer bien plus que de raison, finissant son café bien trop rapidement vu la chaleur qu’il dégageait. « Oui, oui. » Et elle filait déjà dans les escaliers, tel un courant-d’air. « Tu lui as dit quoi pour qu’elle ait les joues si rouges ? Fais gaffe, un mot de travers et elle va faire un arrêt. Elle est fragile, Gin, c’est pas Jill. » Ce fut en rigolant qu’Ezra vint boire sa nouvelle gorgée de café. Il avait compris au premier regard qu’elles étaient bien différentes. « J’avais oublié de mettre un tee-shirt. » Matt vint lui décoller un claque presque amicale sur l’épaule, accompagnée d’un t’es con dude. Vingt minutes plus tard, les cinq colocataires d’une nuit filaient à travers les rues de la ville, cheveux au vent. Le temps était une nouvelle fois plus qu’en leur faveur aujourd’hui. Quelque-chose face à laquelle Ezra ne pourrait jamais se lasser. Matt finit par ranger la voiture sur le bas côté de la rue, devant la destination émise par les deux demoiselles sur la banquette arrière. La troisième, qui s’était fait plus que discrète pendant le voyage, en profita pour s’éclipser à son tour. Quelques gloussements de leur part plus tard, les deux blondes montaient les étages du bâtiment, alors que Matt se tournait vers Ezra. « J’te redépose chez toi ? » Il vint secouer la tête. « Nop. Faut que j’aille acheter un truc pour le diner ce soir, mon père est en ville. » Et il accompagna sa phrase d’un léger haussement d’épaules. Pas qu’il n’était pas ravi de voir son père de temps à autre voler depuis Sydney jusque Brisbane, mais disons qu’il aurait préféré passer la soirée devant la tête avec une bonne pizza plutôt que dans un diner sans fin. L’instant d’après, il descendait de la voiture, commençant déjà à errer dans les rues adjacentes à leur emplacement de chute, entrant tour à tour dans les boutiques qui s’offraient à lui. Il voulait trouver quelque-chose de plus original qu’une simple bouteille de vin à offrir pour l’anniversaire de son père. « Perdu? » Le regard effectivement perdu, les yeux d’Ezra finir par se poser sur le visage de la jeune femme qui venait de lui adresser la parole - voix qu’il avait presque instantanément reconnu, si on soutirait la seconde d’hésitation qui était venue juste avant. « Indécis, je dirai plutôt. » Un petit sourire amusé vint se glisser sur ses lèvres. « Je vois que toi, tu n’as pas perdu ton temps en revanche. » Il avait l’impression qu’elle allait crouler sous le poids de tous ces disques, plus grands que ses bras. Puis, avec un temps de silence, il vint froncer légèrement les sourcils. Il tenait peut-être là sa solution. « On fait un deal ? Je t’aide à porter ça et tu me rends un service en échange. » Avant même que Ginny ait le temps de répondre, Ezra vint lui subtiliser les disques des mains. Si elle voulait les récupérer désormais, elle allait devoir l’aider. « Vu tout ce que tu as pris, t’as l’air de t’y connaître un peu mieux que moi. Donc, la situation est la suivante: je dois amener quelque-chose pour l’anniversaire de mon père. C’est le genre de gars assez bon vivant mais pas toujours marrant sur les bords. Tu lui prendrais quoi ? » Pop quizz, presque aussi inopiné que de demander si une personne prenait du lait ou non avec son café en ayant déjà une réponse prédéfinie dans sa tête. Haussant un sourcil, il attendait désormais avec beaucoup d’attention la réponse que la jeune femme allait lui donner. Il n’était pas réellement tout à fait honnête sur le moment, pour dire vrai. Il savait à peu près ce qu’il allait prendre à son père, mais il voulait voir ce qu’elle pourrait lui répondre, là, comme ça - et alors qu’il portait une tenue décente.
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
Seule au beau milieu des vinyles, égarée entre les titres que je connais par coeur, les pochettes de toutes les couleurs, les nouveaux bands que je découvre, pile d’albums que je prévois déjà écouter à outrance rien que pour profiter de chaque seconde de liberté, prise dans mon petit monde. La boutique n’est pas du tout populaire à cette heure de la journée, à peine le propriétaire lève la tête lorsque j'entre et fais tinter la sonnette, le regard perdu dans son journal, les lèvres trempant dans son gobelet de café qui embaume l’air jusqu’ici. J’oublie combien de temps je peux passer dans la section du vieux rock des 80’s, je reste fascinée devant une première édition des Clash qui sort de nulle part entre The Cure - que j’aurais toujours voulu renommer The Cause parce qu’à mes yeux, ça faisait tellement plus de sens - et Depeche Mode. Comme une relique bénie, je manipule la pochette de carton avec soin, scrute les coins, tourne au ralenti, décrypte les écritures affaiblies par le temps. Être ici, c’est comme une thérapie. En attendant que Tad ait terminé son boulot au supermarché, qu’il passe me chercher, qu’on orbite dans le quartier tout le reste de la journée à parler musique, à se disputer sur des opinions artistiques arrêtées qui, la minute suivante, seront déjà oubliées. Je note mentalement de lui montrer la section des VHS de concerts qu’ils viennent tout juste d’installer au fond du magasin, comme une chasse aux trésors, ayant déjà repéré les Spice Girls et Will Smith dans les top shelves, hilare de savoir à quel point il devra se claquer le visionnement non sans s'autoriser à dodeliner de la tête. Puis, je fais la maligne, quand je remarque Ezra dans l’angle, l’air toujours aussi perdu, sa grande silhouette errant dans les allées comme s’il n’y avait absolument pas sa place, comme s’il la cherchait. « Oh. » je fronce des yeux à sa remarque, le temps que je n’ai pas perdu qui finit par s’expliquer, alors que mes iris suivent les siens et que je réalise que mine de rien, j’ai probablement un tiers de la section où je traînais précédemment entre les mains. « Je fais que commencer. » affichant un grand, un énorme sourire malicieux, c’est tout juste si j’ai le temps d’anticiper que le blond s’allonge pour attraper ma cargaison. Horrifiée qu’il brise la pochette sainte parmi le lot, je me précipite, les mots déboulent, mes yeux s’écarquillent. « Non ça va, j’ai pas du tout besoin de ton aide, t’es pas obligé de... » mais trop tard. Il file déjà, et s’attend apparement à ce que je lui suive, maintenant que je traîne des pieds, étirant la nuque autant que possible question de repérer si London Calling survit au transport ou non, paniquée. Ezra a besoin d’une recommandation musicale donc. Je l’aurais parié. Déjà, parce qu’il ne pourrait pas faire plus tâche ici pendant que je l’imagine être du genre à apprécier le top 100 easy peasy jouant à la radio entre son départ de chez lui et son arrivée aux fêtes de la fac, surtout parce qu’il a l’air parfaitement mal à l’aise dans ses recherches. Ravalant l’espace d’une poignée de minute l’attitude sauvage dont je l’ai gratifié depuis la veille, je me retrouve dans un sujet que j’aime, que je connais, qui me plaît le moindrement. Une Ginny dans sa zone de confort est toujours plus confortable, c’est évident. « Du jazz. Juste assez rythmé pour qu’il ait l’impression que c’est joyeux, mais des vieux classiques pour garder les bases qui ne se démodent pas. » lui faisant signe de me suivre, je le poste devant les Miles Davis, les Bill Evans et le Dave Brubeck Quartet de ce monde, satisfaite de la logique, convaincue de la valeur sûre. Soit louée la personne qui a songé à disposer une station d’écoute à proximité, alors que je m’assure de glisser mes doigts intéressés à travers ma pile qu’Ezra s’est appropriée, retrouvant un vinyle au hasard que j’apporte avec moi avant de lancer le tout à travers les écouteurs molletonnés. Il aura amplement le temps de chercher, il a de quoi faire avec mes suggestions, il est arrivé à destination et je peux bien surveiller du coin de l’oeil ce qu’il fait avec ma cargaison. Une chanson passe, une autre suit, il semble avoir posé son verdict sur un album en particulier lorsque je libère l’un de mes oreilles à son approche. « C’est un peu la réflexion derrière le sucre et le lait tu sais. » attendant qu’il capte ce dont je parle, je poursuis, franchement plus sage que ce que je n’aurais pu penser pour mon âge. Ça devait être les habitudes de mamie qui remontaient avec l’effort. « Y’a rien de meilleur que la version traditionnelle, et dans le cas de la caféine, encore plus, parce qu’à mes yeux, tu prends un dessert ou un verre de lait si tu ne veux pas goûter à ton café. » j’hausse des épaules, concluant la conversation, glissant à nouveau les écouteurs sur mes oreilles, finissant par le voir quitter la boutique peu de temps après.
▲▲▲
Je rentre à peine, les baskets recouverts de terre le vélo encore grinçant appuyé sur la porte double du garage, que maman m’interpelle dans l’entrée. « Virginia, il y a une enveloppe à ton nom sur ton lit. » et pendant l’ombre d’un soupir, j’y pense pas, à ce que ça signifie. Je me dis que c’est une blague de Matt, qu’il m’a encore abonnée à un magazine pour mecs, le truc de mannequins en bikini bien bronzées bien huilées, juste pour voir à quel point je vais rager d’à nouveau tomber sur ce genre de photos qui, soyons honnêtes, me font rougir comme de raison. Ou bien, c’est Jill. Ça lui ressemblerait parfaitement d’avoir passé des heures à découper des lettres sur les différentes affiches publicitaires qu’on reçoit chaque semaine, m’avoir composé une lettre de menace anonyme censée me terrifier, alors que je sais pertinemment qu’elle est derrière le mauvais coup. Reste l’option Levi aussi, toujours rassurante, lui qui m’envoie des cartes postales de l’autre bout du monde, si je me souviens bien actuellement basé en Louisiane. Il me fait rêver avec ses voyages, il me donne envie de tout quitter aussi. Parce que si l’Académie finit par refuser ma candidature, ce n’est pas dit que je ne partirai pas une semaine, un mois, un an le rejoindre, rien que pour changer d’air un peu. Damn. L’Académie. « C’est de qui? » et elle capte Ginny, au ralenti, mais elle réalise, n’attendant même pas la confirmation de ma mère avant de grimper les escaliers deux par deux, de tomber quelques fois dans mon empressement, me casser le cou à ce moment fatidique de ma vie n’était probablement pas la meilleure façon de célébrer mon acceptation ou mon refus dans l’école que j’ai choisie pour faire mes études supérieures, et peut-être un jour espérer vivre de l’art, vivre de la peinture, de la photo, du dessin, de ce qui me passionne depuis toute petite. Le frisson qui traverse mon corps en entier lorsque je vois le timbre de la Brisbane Institute of Art qui me nargue, qui scintille, qui rompt sous mes paumes tremblantes, déchire le papier d’un coup sec, définitif.
“Dear Virginia McGrath, On behalf of everyone at BIA Academy, it gives me great pleasure to inform you that the Committee on Admissions has voted to accept your application for admission.We are happy to offer you a place in the first-year class for the fall of 2008. [...]”
C’est d’abord un cri, strident, aussi joyeux qu’hystérique qui traversera mes lèvres. La traditionnelle danse - secrète - de la joie aura lieu ensuite, motivée par la meilleure nouvelle que j’aurai reçue depuis tellement, tellement longtemps. Pourtant, la partie secrète sautera rapidement lorsque mon regard se pose sur celui d’Ezra, que j’entraperçois par l’embrasure de la porte. « Tu as vu quoi? Tu as vu? » bien sûr qu’il a vu, que je pense, encore essoufflée, le front en sueur. Poser la question, c’est y répondre.
Made by Neon Demon
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
Aucun mot de protestation qui tentait désespérément de se faire entendre depuis la bouche de Ginny n’arrêterait Ezra dans son geste; ignorer le fait que la jeune femme essayait tant bien que mal de reprendre sa pile de trouvailles semblait fonctionner puisqu’elle finit par baisser les bras, rendre les armes et se mettre à parler. Il avait tapé dans le mille, Ezra. Elle s’y connaissait effectivement bien mieux que lui dans le domaine. « Du jazz. Juste assez rythmé pour qu’il ait l’impression que c’est joyeux, mais des vieux classiques pour garder les bases qui ne se démodent pas. » Et avant même qu’il ne se rende réellement compte, il était là,là, à écouter des extraits, à faire son choix, classer ses idées. Les premiers extraits entendus sonnaient particulièrement bien, mais d’autres écoutés plus tard à travers la sélection de la demoiselle avaient un petit quelque-chose de plus qui plaisait aux oreilles du jeune homme. Il en était désormais persuadé, quelques morceaux plus tard, que le dernier disque était le meilleur. Il vint retirer le casque attaché à ses oreilles, se rendant compte par la même occasion que Ginny avait fini par l’abandonner pour aller écouter à son tour ses dernières découvertes. Elle reporta son attention à son égard alors qu’il réduisait la mince distance les séparant d’un pas ou deux., agitant dans les airs la pochette sur laquelle il avait fini par jeter son dévolu. « C’est un peu la réflexion derrière le sucre et le lait tu sais. » Une seconde, et une autre vinrent s’écouler avant qu’une commissure de lèvre s’élève sur le visage du jeune femme. Il ne se retint pas non plus de lever un brin les yeux au ciel, sans se cacher, alors que la demoiselle continuait sur son point de vue. « Y’a rien de meilleur que la version traditionnelle, tu prends un dessert ou un verre de lait si tu ne veux pas goûter à ton café. » Elle avait l’air tant sûre d’elle, qui se contenta d’étirer un petit sourire, de glisser un merci en montrant du regard la pochette gagnante qu’il ne lâchait pas - de peur que quelqu’un d’autre ne lorgne dessus et qu’il perdre le seul cadeau appréciable aux yeux de son père. Déjà, Ginny glissait de nouveau les écouteurs à ses oreilles, et Ezra se permit de laisser son regard s’évader un instant de plus vers la silhouette de la jeune femme avant de quitter la boutique. Matt qui ne parlait de sa soeur qu’en des termes qui ne correspondaient absolument pas à ce qu’Ezra avait entraperçut ces deux derniers jours, le voilà qui arrivait à en être étonné. Peut-être que sa foi en l’homme McGrath n’était pas si inébranlable que ça. Elle venait de lui sortir une belle épine du pied, elle et son attitude un peu trop geek qui pourtant lui donner un air enfantin et charmeur. Secouant la tête, petit rire échappé, Ezra finit par attraper au vol le bus qui allait partir sans lui.
▲▲▲
Ce sont les bruits sourds de pas dans les escaliers qui ramenèrent Ezra à la réalité. Ecrasant sa cigarette à même le toit, il enjamba le rebord de fenêtre avec prudence afin de revenir à l’intérieur de la bâtisse. Matt s’était glissé sous la douche, profitant de la petite heure de répit qu’ils avaient entre le match de football improvisé dans le parc de l’université et la soirée qui se déroulerait dans un bar pas loin de cette dernière pour se faire beau. Car, avec lui, l’apparence avait toujours son importance. Sauf qu’Ezra en avait profité pour se faufiler en douce dehors pour s’en griller une, à l’abris du regard des parents McGrath - et vu le vacarme que faisait l’escalier, il avait du se faire voir. Il choisit alors l’option confrontation, sortant à toute vitesse de la chambre de Matt - l’odeur de cigarette ? Non m’sieu, promis c’est pas moi ! - alors que la porte de la chambre de Ginny faisait un vacarme de l’autre côté du couloir au même moment. Aucun signe d’un adulte McGrath dans les parages, il se mit alors à avancer à petits pas en direction de la chambre de ginny, les sourcils froncés. A ce moment là, un cri strident, presque à en détruire les tympans, en sorti. Il accéléra le pas, passant une tête à travers l’encadrement du pan de bois. Et ce qu’il avait sous les yeux le rendu un peu confus. Un instant plus tôt, il entendait Ginny émettre un son de détresse - ça ne pouvait pas être autre chose que ça -, et désormais elle… dansait ? Ou quelque-chose qui s’y apparentait fortement, en tous cas. Ce ne fut cependant qu’après quelques instants d’observation que la jeune femme se rendit compte qu’elle avait un admirateur secret. Dire qu’il n’avait pas vu la panique traverser son regard serait mentir. « Tu as vu quoi? Tu as vu? » Il vint hausser les épaules, et comprenant qu’il n’y avait pas réellement mort d’homme, il vint se détendre un peu, osant presque un petit sourire à force de regarder l’air horrifié de la jeune femme. « J’ai vu, oui, mais je suis encore en train d’analyser ce que j’ai vu exactement. » La touche d’humeur, c’était presque un passage obligatoire pour ce genre de situation. Il venait d’attraper en flagrant délit une danse de la victoire, le genre de petit détail qu’on se réservait bien de montrer à qui que ce soit car ce genre de danse était embarrassante à coup sûr. Il finit cependant par entrer dans la chambre de Ginny, n’attendant pas son feu vert. Quelques pas, et il aperçut la feuille de papier à laquelle elle s’accrochait comme elle se serait accrochée à la vie. « C’est à cause de ça ? » Il vint attraper la feuille avant que Ginny n’ait le temps de dire ouf, s’écartant vers l’autre bout de la pièce, tentant de lire rapidement les quelques lignes - et en ignorant les potentiels protestations de la demi-portion qui arrivait de nouveau à sa hauteur. « L’académie ? Comme l’académie dont tu parles tout le temps à Matt et que tu vénères plus que tout ? » Regard interrogateur qui se dirigeait en direction de Ginny. Et pendant un instant, il se surprit lui-même à être vraiment dans l’attente de la réponse qui allait suivre. Si ses yeux ne lui jouaient pas des tours, il tenait dans sa main la lettre d’acceptation de la jeune femme dans l’établissement supérieur de son choix. Il en savait long comme de le bras de cette histoire, Matt n’avait qu’une hâte que cette lettre n’arrive pour que Ginny ne cesse de s’en faire. D’après ce dernier, ce serait des abrutis finis que de refuser une candidature telle que celle de sa soeur.
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
C’est la consécration, c’est la confirmation, c’est un petit bout de papier totalement innocent à prime abord, quelques mots à peine, des phrases toutes dictées, les mêmes pour tout le monde sans aucune personnalité, sans aucune chaleur, absolument rien de personnel si ce n’est mon vrai nom qu’ils ont allongé pour les besoins administratifs de la cause ; mais c’est aussi mon avenir, mon rêve, ma vie au complet qui s’étale en quelques lignes, tapées et imprimées en série.
J’allais étudier à l’Académie, j’allais passer des jours et des semaines et des mois et des années à faire ce que j’aimais le plus au monde, ce que j’aspirais à faire, pour toujours et une vie entière, peindre et dessiner et rêver et inventer et créer. Faire passer mes idées de mes cahiers à des canevas, des vrais, des sérieux, de la technique, et des couleurs à l'infini. Bien sûr qu’il y a une pointe de culpabilité, de crainte, de remords qui remonte quand je réalise que je devrai annoncer à mes parents la nouvelle. Eux qui n'approuvent pas du tout mon inscription, qui m'ont laissé faire parce que Matt a insisté, que Jill se soit mise de la partie. Qui regardent d'un très mauvais oeil cette possibilité, celle que je sois une artiste, et pas une cartésienne comme eux. Que je devrai leur confirmer que je n’irai pas étudier en architecture comme tout bon McGrath qui se respecte, que je serai celle qui sortira du cadre pour aller en habiller des dizaines, aux Beaux-Arts. Mais chaque chose en son temps, et je suis bien trop occupée à célébrer ma victoire de la plus awkward et pathétique danse de l’univers que je ne réagis que trop tard lorsqu’un bruit trahit la présence d’Ezra dans l'entrebâillement de la porte. De suite, comme un choc électrique, comme une décharge qui immobilise chacun de mes membres désormais désarticulés, je me fige dans mon élan, plonge mon regard horrifié dans le sien, tente de rattraper le coup alors qu’il est déjà trop, tellement trop tard. « Rien du tout, voilà, t’es fixé. » que je rétorque, quand il joue au plus fin d’entre nous deux et qu’il pointe ne pas du tout savoir ce à quoi il a assisté plus tôt, hilare mais retenu, moqueur mais tendu.
Mes joues sont aussi bouillantes qu'écarlates, et je ne pensais pas pouvoir être plus terrassée par la gêne que lorsqu’il se penche pour attraper ma lettre d'acceptation et y lorgner dessus comme si elle lui appartenait à lui-même. « Rends-moi ça. » aucune autorité ici, mes menaces passent comme un coup d'épée dans l'eau. Je tente d’attraper la feuille d’un geste vif avant qu’Ezra ne décide de m’embêter un peu plus encore, augmentant la distance entre nous, périmètre de sécurité qui me fait soupirer automatiquement. Puis, voilà qu’il sait exactement de quoi il s’agit, assez pour que je fronce les sourcils, pour que j’arque la nuque. « Oui. Cette Académie-là. » comme s'il y en avait d'autres. L’entendre dire à voix haute par quelqu’un d’autre que moi, alors que je me répète mentalement les mots lus et relus et relus encore dans ma tête depuis les quelques dernières minutes fait tout drôle. Un baume au coeur, une chaleur qui parcourt mon corps tout entier. T’es acceptée à l’Académie Ginny. T’as ta place, tu es worthy, y’a des gens qui trouvent que tu en vaux la peine. « Quelqu’un a bavassé. » que je finis par piquer, m’avançant à tâtons vers Ezra, soulignant le fait que dans son discours, de ce que je comprenais, Matt avait été celui qui s’était épanché sur mon cas au point où le Beauregard savait exactement ce qui se tramait. Puis, je précise, un fin sourire amusé qui se dessine sur mes lèvres. « Et quelqu’un a écouté. » derechef, je lui pique rapidement la lettre des mains en profitant d’une fraction de seconde de distraction de sa part, avant de filer en trombe dans le couloir de la maison pour débarquer à toute vitesse dans la chambre de mon frère. Il sort à peine de la douche, il a encore les cheveux humides collés au front, de nouvelles fringues sur le dos, quand je m’élance sans grâce aucune sur son lit, un immense sourire couronnant mes lèvres. « Devine qui va devenir peintre! » Ezra à ma suite, Matt qui oublie tout pour me soulever de terre dans la minute. « Tu leur as dit? » aux parents, qu'il fait référence, et mine de rien, la légèreté que je ressentais un peu plus tôt commence rapidement et violemment à disparaître. « T’es malade. Je vais attendre le bon moment. » « Ez et moi on peut faire distraction si tu veux. À la seconde où tu leur annonces que t’es prise, on lance un cocktail molotov sur le garage. Ou un truc du genre, peinard, relax, juste pour calmer les tensions. » et il s'esclaffe l'idiot, il trouve vraiment qu'il s'agit là de bonens idées, que son plan est impeccable. Se tournant vers le blond, mon aîné et son air de con bien affiché ajoute. « You in? Allez, fais ça pour ma soeur. »
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Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
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RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
Elle avait beau avoir arrêté ses mouvements, faire comme si de rien n’était est ajouter des « Rien du tout, voilà, t’es fixé. », la petite danse de la victoire qu’elle venait de faire était gravée à jamais dans l’esprit d’Ezra - et oh, il n’hésiterait pas à ressortir ce moment plus tard pour la taquiner. Mais rapidement, son attention dévie de cette danse pour aller se concentrer sur l’origine des célébrations: la lettre que tenait Ginny dans sa main. Le regard qui vint parcourir rapidement la feuille, alors que ses pas s‘éloignait au plus loin de la jeune femme. Les pupilles qui vinrent accrocher les mots, le nom qui lui permit de comprendre ce qu’il se passait. Alors, ce fut dans l’attente d’une vraie réponse, et même d’une affirmation, qu’Ezra se tourna de nouveau vers Ginny. Qui tentait de faire concurrence à une tomate, d’après la couleur de ses joues. « Rends-moi ça. » Il aurait très bien pu jouer encore une instant ou deux avec la lettre, à courir à travers la chambre de Ginny - en réalité, il n’avait plus besoin de lire le morceau de papier, ou tout du moins le plus intéressant était déjà lu. « Oui. Cette Académie-là. » Ginny semblait étonnée qu’il soit au courant de toute cette histoire là, mais il fallait dire qu’il était collé à Matt presque h24 et que celui-ci avait tendance à bavasser beaucoup lorsqu’il avait un coup dans le nez - métaphoriquement parlant, à cette époque. Et apparemment, les points se connectèrent dans l’esprit de Ginny aussi, puisqu’elle vint ajouter un petit quelque-chose, qui fit sourire Ezra, un peu comme un idiot et surtout presque inutilement. « Quelqu’un a bavassé. » « Comme si ça t’étonnait. » Qu’il ajouta, pour taquiner de son côté, parce-qu’il était si facile de se moquer du comportement du frère McGrath. « Et quelqu’un a écouté. » Elle vint lui subtiliser la lettre des mains, mais il n’en avait que faire; il se surprit à se rendre compte qu’il était heureux pour elle; juste ça, tout simplement. La joie suintait à travers tous les pores de sa peau, et c’était juste beau à voir. Et il secoua la tête rapidement pour retirer ce sourire idiot de son visage lorsqu’elle se mit à détaler dans toute la maison, à la recherche d’une tierce personne - une bien plus importante à ses yeux encore à l’instant. Ezra n’eut pas besoin d’être Sherlock pour comprendre la pièce dans laquelle elle se rendait ensuite. Quand il passa une tête par l’encadrement, Matt tenait déjà Ginny dans ses bras. « Tu leur as dit? » La question resta en suspens un instant. Ezra aurait pu répondre à la place de Ginny, dire qu’il avait grillé la première danse de la victoire de tout ça et qu’il n’était pas possible qu’ils soient déjà au courant, mais là n’était pas sa place: pas encore. « T’es malade. Je vais attendre le bon moment. » « Ez et moi on peut faire distraction si tu veux. À la seconde où tu leur annonces que t’es prise, on lance un cocktail molotov sur le garage. Ou un truc du genre, peinard, relax, juste pour calmer les tensions. » Le rire de Matt était contagieux et rapidement, il s’étendait à Ezra également. L’idée de voir la tête des parents McGrath suite à leurs idioties était tentant, il fallait l’avouer. « You in? Allez, fais ça pour ma soeur. » Une expression à mi-chemin entre une moue satisfaite et un sourire s’étendait sur le visage d’Ezra, alors qu’il venait hausser les épaules comme si de rien n’était, qu’il n’en ferait rien. « Si c’est pour ta soeur alors. » Matt vint lui coller un high-five et une claque sur les fesses, avant d’embrasser Ginny sur la joue et qu’il déguerpisse de sa chambre. « Allons boire une coup pour fêter ça, Ez ! » Apparemment, Ginny n’était pas invitée dans le plan - mais elle ne l’était pas dans le plan de base de la journée, et apparemment Matt ne considérait pas comme une bonne idée d’inviter sa petite soeur à juste trainer avec eux. « On se voit ce soir au barbecue. » Ce fut avec un petit sourire gêné qu’Ezra sortit de la chambre de Matt, laissant à Ginny le loisir de revenir à n’importe quelle danse de la joie.
Le soleil était tombé derrière l’horizon depuis bien longtemps lorsqu’Ezra vint s’asseoir auprès de Ginny, allongée dans l’herbe à regarder les étoiles. Le barbecue avait battu son plein, les rires de Matt s’entendaient encore, même de plus loin. La bière qu’il avait ingurgité durant la journée aidait bien, il fallait avouer. « Tu attends le bon moment pour leur dire ? » Vu que les parents McGrath avaient été de bonne humeur durant tout le repas, Ezra avait supposé - et surement juste - que Ginny ne leur avait pas encore annoncé la nouvelle concernant son admission à l’école de ses rêves. Sinon, ils en auraient parlé, sur un ton qu’il n’aurait pour sur pas plus à la jeune femme, durant tout le repas. « Ou peut-être le meilleur des pires moments ? » Il tourna son visage vers elle, laissant les étoiles de leur côté un instant. Il ne comprenait pas pourquoi il en était venu à s’asseoir aux côtés de la jeune femme, ni même ce qui l’avait poussé à venir chercher des réponses et s’enquérir auprès de Ginny. Il y a encore quelques semaines, il n’avait même jamais croisé la plus jeune soeur de Matt, et aujourd’hui il venait à ses côtés pour voir comment elle se sentait - parce-que clairement, il n’en avait que faire de savoir quand ses parents seraient au courant pour l’académie, mais il avait bien compris que ça la tourmentait de leur en parler. « Ca les ennuie tant que ça que tu aies choisi cette école en particulier ? »
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
Matt sait autant que moi que la suite ne sera pas aussi euphorique, que le maigre bonheur que je m’autorise en ce moment reste celui intouchable, celui auquel je me rattacherai après avoir fini par prendre mon courage à deux mains pour leur dire. Ils n’allaient pas apprécier, entre les cachettes de l’inscription et celles de renier complètement la branche carriériste de la famille, c’était assuré que la discussion – que dis-je, que l’engueulade – qui ressortira de cette annonce me laisserait brisée, déçue, incapable de regarder maman et papa dans les yeux pour quelques jours et encore. J’appréhende, même si mon frère tente de dédramatiser, qu’il fait un boulot impeccable à m’arracher un rire et un autre, me serrant un peu plus fort dans ses bras lorsqu’il croise mon regard et voit le voile qui s’y est niché entre temps. J’avais oublié qu’Ezra était dans le coin jusqu’à ce qu’ils s’amusent tous deux de potentielles manigances, que je secoue la tête de la négative à tenter de les dissuader de faire quoi que ce soit dans ce sens. C’était ma décision, c’était mon soucis, c’étaient mes mensonges, et c’était donc logiquement à moi de m’assurer de régler le tout de la manière la plus mature et adulte possible. En leur disant la vérité. Je pince les lèvres, ravale durement, me détache de mon aîné après une dernière étreinte qui en dit bien plus que toutes les conneries qu’il peut sortir à chaque minute de sa vie, et partage un énième regard en coin avec un Ezra qui me semble beaucoup plus ambiant dans mon quotidien ces derniers temps. Drôle d’impression. D’ailleurs, il reste une seconde de plus que Matt, statuant sans équivoque qu’on se reverrait le soir même. J’hausse l’épaule, pas particulièrement le cœur à la fête tout d’un coup. « Sûrement, oui. » alors pourquoi est-ce que tu viens d’accepter l’invitation entre les lignes, Ginny ?
Fidèle à lui-même, Ezra finit par me repérer en retrait à un moment de la soirée où Matt et Jill ont décidé que la vie valait la peine d’être vécue seulement s’ils se noyaient dans la même quantité d’alcool l’un que l’autre. Leur descente combinée me fait particulièrement peur, m’isoler dans l’herbe un peu plus loin me semblait être la meilleure des idées pour rassembler mes pensées et mes craintes face à l’annonce que j’appréhende devoir faire dans les prochains jours. « Tu attends le bon moment pour leur dire ? » est-ce qu’il y a vraiment un bon moment pour annoncer à ses parents qu’on a décidé de les décevoir une fois de plus, que je pense, avant qu’il ne se réponde de lui-même. « Ou peut-être le meilleur des pires moments ? » mon sourire est un peu trop triste à mon goût quand mes yeux finissent par croiser les siens. « Je vis dans le déni de me dire qu’ils finiront par l’apprendre quand ce sera déjà trop loin dans le processus pour qu’ils puissent y faire quoi que ce soit. Genre, à ma graduation, ou mieux, à ma remise de diplôme. » j’énumère, je me cache derrière un humour approximatif, notant qu’il a quand même à coeur de recevoir une vraie réponse s’il insiste à nouveau, s’il se pose au sol à mes côtés. Honnête au moins, je lui dois bien ça pour être le seul qui gâche sa soirée à me gérer quand il pourrait cumuler les shots avec ma sœur et mon frère à quelques mètres de distance. « Apparemment, on n’est pas un vrai McGrath si on ne termine pas avec mention honorable ses classes d'architecture. » une longue inspiration plus tard, je réalise que pour une des premières fois depuis que je connais son prénom, je n'ai pas détourné mon regard du sien en premier. « Ils ont toujours conçu que l’art c’était un hobbie, pas un métier. » et c’est là le soucis, et c’est là l’impression d’être tout sauf à leur hauteur.
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Ses lèvres sont encore sur les miennes que mon cœur manque un tour, que mes yeux s’écarquillent, que mon souffle s’arrête. Plus loin, sans que personne ne nous ai encore repérés, on entend tout le monde qui s’esclaffe, et Matt qui relance son discours d’anniversaire comme le même qu’il répète à chaque année, hilare, complètement bourré et heureux. Ezra qui ne bouge pas d’un centimètre, la panique qui se lit dans chacun des traits de mon visage, et un pas, un minime mais un pas tout de même que j’effectue en retrait, me dégageant à peine de lui, ajoutant à peine un fil de distance entre nous deux. « C’était quoi, ça? » c’était le meilleur ami de ton frère qui t’embrasse, Ginny. C’était le gars que tu avais mal jugé depuis le début, qui s’est avéré être un oreille attentive, un mec bien, vraiment, avec des valeurs sympas, avec un sens de l’humour qui t’a fait rire des tas de fois. C’était Ezra, juste Ezra, et ce vers quoi vous vous dirigiez depuis des semaines maintenant, alors que d’ambiant il est devenu récurent, rassurant dans ton quotidien. « On peut pas. Je peux pas. » le goût de ses lèvres encore sur les miennes, le regard que je lui réponds alors que j’attrape le sien au vol, tout ça, ça peut pas avoir lieu d’être. C’est impossible, c’est irréel, c’est terminé aussi. « J’suis désolée Ezra. » et même si tout mon corps sait qu’il doit mettre plus de distance encore entre nous, et même si mes yeux le supplient de partir, et même si ma tête me hurle que c’est la pire idée possible et inimaginable, je reste tout de même là, scotchée sur place, ses paumes autour de ma taille, mes bras de chaque côté de sa nuque.
Made by Neon Demon
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
Son regard qui vint s’attarder un instant de trop sur les lignes du visage de la jeune femme, alors qu’elle osait à peine tourner son regard complètement vers lui. Leurs pupilles qui s’accrochèrent, réellement, pour une fois. « Je vis dans le déni de me dire qu’ils finiront par l’apprendre quand ce sera déjà trop loin dans le processus pour qu’ils puissent y faire quoi que ce soit. Genre, à ma graduation, ou mieux, à ma remise de diplôme. » Elle tentait de prendre la porte de sortie de la facilité, de l’humour, celle qu’elle connaissait par coeur. Mais Ezra n’était pas dupe - ou peut-être plus, après tout il connaissait bien les agissements McGrath, il en côtoyait un tous les jours. « Apparemment, on n’est pas un vrai McGrath si on ne termine pas avec mention honorable ses classes d'architecture. » Et le soupire qui alla avec ses mots en disait long sur ce qu’elle ne pensait. Cependant, Ezra ne put empêcher un petit rire de s’échapper d’entre ses lèvres. « J’en connais un qui risque de se faire renier rapidement alors s’il continue comme ça en classe. » Matt était doué. Et, par dessus tout, il avait le talent de savoir toujours s’en sortir comme un chef. Mais Ezra le voyait évoluer au sein de l’école, il était assis tous les jours à ses côtés. S’il ne se donnait pas rapidement les moyens, l’école n’allait pas le garder longtemps dans leurs rangs, pour sûr. Ils avaient déjà assez de guignols de cette sorte là. Mais le sujet n’était pas à se moquer de Matt, pas aujourd’hui - si bien qu’il reprit son sérieux, se recentra sur ces yeux noisettes qui semblaient le transpercer d’une honnêteté qu’il n’avait pas vu depuis longtemps. « Ils ont toujours conçu que l’art c’était un hobbie, pas un métier. » Affichant une petite moue presque désolée, Ezra se pencha un peu plus vers Ginny pour lui murmurer les mots suivants, afin d’être sûr de ne pas être entendu; il voulait tout de même continuer d’être bien accueilli sous ce toit. « Ce sont eux les fous dans l’histoire. Comme y’en a un qui l’a dit, choisis un travail que tu aimes et tu n'auras pas à travailler un seul jour de ta vie. » Et, plongeant son regard une dernière fois dans celui de Ginny, il vint se relever afin de rejoindre les troubles fêtes qui s’en donnaient à coeur joie. Son rôle était bien plus auprès de ces deux là à finir rapidement son verre, plutôt qu’auprès de Ginny à tenter de calmer son coeur.
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La fête battait son plein. Littéralement. Les habitués avaient commencé à prendre les tables d’assaut pour y danser, et heureusement que le père McGrath n’était pas présent ce soir pour voir comment était utilisé sa table de billard. D’ordinaire, il n’était pas rare qu’Ezra fasse un ou deux commentaires préventifs à certaines personnes, connaissant les caractères qui avaient tendance à se révéler avec l’alcool coulant à flots de la sorte. D’habitude, trois quarts des personnes présentes dans la pièce auraient été dehors, de toutes façons. Sauf que, fait plutôt rare, une averse avait décidé de pointer le bout de son nez juste au moment où la soirée commençait, et ne semblait pas vouloir partir. Alors, à part les quelques courageux voulant fumer leur cigarette tranquillement - sans se faire, cette fois, tuer du regard par le McGrath -, la masse humaine se contenait à l’intérieur de la bâtisse. Ce qui n’arrangeait pas du tout Ezra. Car ça ne permettait pas à Ginny de pouvoir se réfugier tranquillement à l’intérieur de la maison, à l’abri des regards. Et donc elle aurait tendance à venir là où il y avait quelque-chose de familier, de rassurant - et ces derniers temps, Ezra faisait office de ça. Tellement familier auprès de la jeune femme qu’il s’était plusieurs fois, ces derniers temps, surpris à avoir un sourire tendre sur son visage lorsqu’il entendait son rire; même s’il n’était pas dans la même pièce qu’elle - et c’était bien ça le plus inquiétait. Cette petite chose qui était en train de se former en lui, cette petite chaleur qui n’arrêtait pas de réapparaître quand Ginny entrait dans une pièce, quand elle lui envoyait une blague à peine pensée, à peine drôle même parfois. Et cette façon qu’il avait de se sentir bien en sa présence - il se détestait pour ça, et il savait très bien qui le détesterait davantage s’il comprenait réellement ce qu’il était en train de lui arriver. L’alcool ingurgité ce soir n’aidant pas, au moment où son regard tomba sur cette chevelure brune qu’il connaissait presque par coeur, il ne perdit pas un instant et changea de pièce. Traversant la foule, ne passant finalement pas si loin de la jeune femme, l’évitant soigneusement, s’élançant à travers la cuisine. Son objectif de base était d’atteindre la pièce à l’arrière, celle qui menait à l’allée du garage; pouvoir se détendre, fumer une énième cigarette, se délier les nerfs et surtout se remettre les idées en place. « T’es la soeur de Matt qui boit ou celle qui a peur de l’alcool, je me rappelle jamais. » Un rire bien gras, bien exaspérant se fit entendre des lèvres d’un des gars invités ce soir - Ezra se demandait comment il pouvait être ami avec Matt parfois, à voir ses autres amis présents ce soir. « Celle qui te dit d’aller te faire foutre, Jacob. » Il lui fit un sourire à peine aimable avant de venir attraper délicatement Ginny par le bras, traversant la foule dans l’autre sens, à l’opposé de son objectif principal, vers le couloir qui menait au bureau de son père, le seul endroit interdit aux visiteurs le temps de la soirée. « Je te jure que si j’avais pas un minimum de retenu, il aurait déjà perdu ses dents. » Le front appuyé contre la porte du bureau côté couloir, les yeux à moitié clos, il prit une bonne inspiration avant de se tourner vers la jeune femme. De prendre sa défense devant tout le monde, ça n’avait rien d’inhabituel. Ezra avait endossé ce rôle sans trop s’en apercevoir, mais s’en plaindre non plus, au fil des semaines lorsque Matt n’était pas dans les parages. Il le savait protecteur envers sa soeur, et il pouvait comprendre son comportement sans problème. « Je suis désolé, Gin, il avait pas à te parler comme ça… » Les traits de la jeune femme n’était que faiblement éclairé par la lumière de l’extérieur qui perçait à travers la fine fenêtre. Comme une lueur de pleine lune. Ca lui donnait un air encore plus doux et adorable, d’après lui. Surement un peu trop par rapport à la retenue qu’il avait ce soir. Car, avant qu’il réussisse à se persuader de nouveau qu’il allait faire une connerie, il vint attraper délicatement la taille de Ginny. Ses yeux qui naviguaient entre ses iris et ses lèvres, et la pénombre qui rendait tout ça plus tentant, moins dangereux. Il sut qu’il faisait concrètement une bêtises quand son coeur loupa un battement au contact de ses lèvres sur les siennes. Quelque-chose de bien plus doux que ce qu’il avait pu imaginer. Et le frisson parfaitement à l’heure quand Ginny vint passer ses bras autour de son cou, où son corps vint se rapprocher encore davantage. Etait-ce donc à ça, que ressemblait l’interdit ? Quelque-chose de si doux que ça en devenait torture. Un instant plus tard, et Ezra décollait doucement ses lèvres de celles de la jeune femme, à contre coeur - mais il menait une bataille intense à l’intérieur de lui pour tenter de revenir dans le droit chemin, vraiment. « C’était quoi, ça? » Se refusant de lâcher la jeune femme, même du regard, Ezra vint se pincer les lèvres. Il savait qu’il venait de franchir une ligne, qu’une limite ne pourrait jamais plus être remise entre eux. Et il s’en voulait déjà. Le corps de Ginny qui s’écartait légèrement du sien, juste assez pour qu’il s’en aperçoive, pas assez pour que leur chemin se sépare réellement. « On peut pas. Je peux pas. » Et en fond, la voix de Matt qui devenait de plus en plus puissante, comme s’il était là en train de les observer, de les épier - prêt à bondir et à déjà crier au traitre, Ezra en était sûr. « J’suis désolée Ezra. » Les prunelles d’Ezra qui n’arrivaient pas à lâcher celles de Ginny, il fut le premier étonné d’entendre dans un presque soupire sa propre voix. « C’est moi qui suit désolé, Ginny… » Les quelques secondes où ils restèrent ainsi, à à peine oser se toucher, à à peine tenter de se décoller, parurent la plus douce éternité. Mais tout bon moment se doit d’avoir une fin, à ce qu’il paraitrait, et les voix qui venaient dans leur direction força Ezra à faire le plus grand pas en arrière, se détachant de la jeune femme, la laissant là dans le couloir alors qu’il rejoignait la fête. Qu’il se força à porter un sourire sur ses lèvres, à prétendre aux côtés d’un Matt hilare, alors que du coin de l’oeil il voyait Ginny remonter les escaliers en quatrième vitesse. Ce fut le mètre de shooters qu’Ezra vint liquider en quatrième vitesse, à peine Matt eut lancé le concours - il gagna, mais son coeur était au bord des lèvres de son comportement.
Tard, bien plus tard dans la soirée, alors que bon nombres étaient déjà rentrés chez eux, les pas titubant d’Ezra réussirent à lui faire monter l’escalier, et machinalement à rejoindre la chambre de Ginny. Trois coups, qu’il espérait assez perceptibles tout en étant le plus discrets, furent portés sur le bois de la porte. « Gin, c’est Ez, ouvre s’il te plait… » C’était un exploit qu’il arrive encore à aligner deux mots qui aillent ensembles, vu la quantité d’alcool qu’il avait ingéré - et la faible résistance connue qu’il possédait pour ces breuvages. Deux coups portés, plus forts cette fois ci. « Gin… » Il savait que son temps devant ce pan de bois était compté, ce dernier étant sur le chemin de Matt pour revenir à sa propre chambre. Il ne devait pas le voir là ce soir. Il était idiot par moments, mais pas complètement simplet. S’il surprenait trop de fois Ezra à venir roder autour de sa soeur sans raison apparentes, il commencerait à se poser des questions.
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
Et mon cerveau tente de se rattacher aux quelques minutes qui ont précédé le baiser qu’Ezra m’a volé, duquel je ne m’étais bien sûr pas dérobée. Je repense aux autres idiots qui gravitent autour de Matt comme s’il était leur système solaire, ses potes aux gros rires gras, aux idéaux stupides et/ou absents. L’un qui avait décidé de me parler, de m’immobiliser dans ma pseudo-fuite, et Ez qui était intervenu comme le chevalier servant qu’il se donnait le rôle d’être, quand au final, je souhaitais juste qu’on m’oublie, je rêvais juste de me fondre dans le mur, dans la masse, qu’on ne s’élance pas pour moi au même titre qu’on se donne la mission de me défendre. Juste une ombre – et ça m’allait. On avait ri, Ezra et moi, quand j’avais précisé à son intention, un « T’en fais pas avec lui, c’est Jacob. Il est déjà maudit d’avance. » insistant sur l’idée qu’être Jacob, en soit, c’était déjà une pas pire punition. Mon coup d’œil plus complice qu’à l’habitude, ou alors il l’était toujours autant avec lui, j’avais pas remarqué, tellement ça s’était fait naturellement depuis des semaines, des mois. De ses passages éclairs dans l’embrasure de ma porte à prendre des nouvelles aux moments empruntés où il restait plus qu’un instant improvisé au jardin quand j’y étais, quand on parlait de longues minutes, parfois des heures. Naturellement, comme son regard qui s’attarde un peu plus sur mes traits quand on est seuls, et mes railleries au sujet de Jacob que j’oublie totalement alors que ses bras passent autour de ma taille, les miens trouvant sa nuque. Mon premier vrai baiser, la première fois où ça compte, et j’avais senti mes joues rosir, mon cœur palpiter, mon ventre se serrer. Tout juste avant de paniquer, tout juste alors qu’il comprend mon mouvement de recul, n’oppose aucune résistance, me laisse libre de mes faits et gestes en s’excusant à son tour. Il était parti, aussi, vite, après. Sa silhouette qui s’engouffre dans le couloir pour rejoindre la fête, ses rires que je remarque d’emblée au-dessus du reste maintenant que je grimpe les escaliers un par un, deux par dix, trouvant un peu de calme dans ma chambre et son équivalence de cocon, de safe zone.
« T’es partie vite girl! » Jenna s’est invitée dans mon lit alors que j’ai étalé mes cahiers au sol, que j'y suis posée à travers, m’occupe l’esprit le plus possible. La soirée est déjà bien avancée en bas, les rires et les cris et les éclats résonnent plus fort au fil des heures. Elle passait toujours me voir quelques minutes quand elle venait à la maison Jenna, c’était d’abord et avant tout une pote de Matt, mais on avait toujours été proches toutes les deux, elle voyait sûrement en moi une petite sœur comme tous les autres qui passaient ici – sauf qu’elle, elle ne me traitait pas comme telle. Je me sentais comme son égale, et ça faisait énormément de bien. « J’avais des devoirs à terminer. » je réponds, une seconde de trop d’attente, elle hoche de la tête tout sauf convaincue, son hm hm qui dévoile qu’en effet, j’aurais pu faire mieux pour couvrir mes coups d’œil fuyants, ma fuite générale qu’elle avait sans doute remarquée. « La preuve. » je continue dans les justifications, elle boit une longue gorgée de sa bière, ne me lâche pas des yeux. Hm hm. Et je montre du menton, des paumes, les feuilles au sol, les croquis, les dessins, l’aquarelle, la totale. Ça passe, là ? Hm hm. Mais elle ne force pas Jenna, elle ne fait que me dire de la plus muette des façons, un seul coup d’œil vers moi, que si j’ai besoin de parler de ce qui me tracasse, elle est là. Je sais qu’elle est là. Mais je n’en parlerai pas pour autant.
Elle s’endort en prenant toute la place, tous les coussins, tous les draps. Je ne le réalise même pas, trop occupée avec mes devoirs pour la voir faire, ce sont ses ronflements qui me ramènent à l’ordre. L’heure plus que tardive, je finis par m’extirper de ma chambre le temps d’aller me brosser les dents, pas le moins du monde gênée de me balader dans les couloirs de la maison dans mon gros pyjama de flanelle aux motifs douteux, la fiesta d’anniversaire qui a l’air d’être bel et bien terminée anyways. Au retour de la salle de bain, c’est la voix d’Ezra qui m’immobilise dans mon mouvement, lui qui frappe à la porte de ma chambre où Jenna dort, et mes yeux écarquillés qui le voient faire à distance. « Qu’est-ce que tu… » j’ai pas le temps de terminer ma phrase que je vois, horrifiée, la poignée de la porte de ma chambre qui se tourne. À peine le temps de sprinter vers Ezra, de l’attirer avec moi dans la pièce d’à-côté, la chambre d’amis. Jenna n’aura rien vu, elle grommelle, elle grogne, finit par quitter ma chambre aussi. Alléluia. Une fois les parages désertes, c’est là où je fais volte-face vers Ezra, prête à lui interdir de faire ce genre de cascades à nouveau, paranoïaque maintenant, pour cause. Mais il titube, son regard est vitreux, sa peau sent l’alcool sucré, ses vêtements aussi. « C’était le rhum ton poison ce soir? » il a les vestiges d’une bouteille vide glissée dans la poche de son hoodie, je laisse échapper un rire muet, un sourire qui vient avec, avant de ranger mes impulsions rageuses pour penser à son mal de crâne à prévoir le lendemain. « Viens. » la chambre d’amis a également une salle de bain, j’en profite pour lui verser un verre d’eau, dégainer des cachets pour les maux de têtes dans la pharmacie. Lui tendant son duo de choc, j’attends qu’il oblige avant de poursuivre. « Tu me remercieras demain matin. »