Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
C'est son t-shirt qui passe par-dessus ma silhouette séchée à la va vite. Celui qui sent autant moi que lui, celui dérobé dans ses tiroirs qui sont devenus les miens aussi. Dehors, la journée est encore jeune et elle est belle, elle l'est vraiment. La brise secoue les feuilles des immenses arbres qu'on voit par la fenêtre de son appartement, celle qui lorgne par-dessus son épaule alors qu'on prend mille ans et tout autant de je t'aime à se dire au revoir, sur son pallier. « Je t’aime encore plus, Ginny, tu n’imagines pas. » à chaque déclaration qu'il murmure entre deux baisers, j'en ajoute une des miennes. À chaque baiser aussi, il s'en étire une infinité supplémentaire. Il est beau Ezra, il l'est encore plus quand il est heureux, quand il me regarde comme ça. Sa serviette est laissée lâche sur le plancher entre le salon et la cuisine, la pièce en entier est un champ de bataille de couvertures et de coussins qui y resteront, prêts pour nous accueillir, pour l'après.
Je n'y pense jamais, d'habitude, à l'après. Il me fait peur, il me terrorise, il m'angoisse. L'après est toujours synonyme d'attentes irréalisables, de rêves bousillés, bafoués. L'après est irréaliste, il n'est jamais ce à quoi on s'attend, il fait toujours mal, déçoit tellement souvent. Pourtant je m'y tâte, je m'essaie. Dans son regard, je vois autant de doutes que de rêves, et il est encore plus beau comme ça, à espérer avec toute son authenticité. Quand on reviendra ici, on pourra s'inventer une chambre au salon, on pourra y passer la nuit. On pourra discuter d'avenir et de projets, on pourrait s'inventer des dizaines de plans qu'on respectera maintenant, parce qu'on pourra le faire, parce qu'on s'en donnera enfin le droit. On pourra faire le tour de monde si c'est ce qu'on veut, ou on pourra rester ici, et se le construire notre propre petit monde, un noyau de plus au centre de notre vie.
« Blablabla. » que je me moque, lèvres collées aux siennes, absolument incapable d'être sérieuse quand il me rend aussi heureuse. La confiance a fait place à une assurance en nous qui me donne envie de me battre, qui me donne envie d'être plus forte. Pas seulement pour Ezra, mais pour la petite boule d'amour qui a à peine quelques vestiges déjà, en moi.
C'est pourtant sans un regard en arrière ni sans la moindre hésitation que je l'embrasse une dernière fois, mes bras lovés autour de ses épaules et mon coeur qui bat une mélodie parfaitement accordée à la sienne. « À tout de suite. » il me manque déjà.
***
« Fais tes valises. »
J'ai pas pu attendre. Je suis arrivée à la maison, ils étaient déjà à la cuisine. Maman cuisinait pour l'une des seules fois dans l'année, papa épluchait le journal dans son éternel silence de glace. Ils étaient calmes et j'étais heureuse, naïve, si idiote, la pire des connes. Quand je leur ai annoncé que j'avais quelque chose à leur dire, quand je leur ai demandé de me laisser parler, finir. Ils l'ont fait, ils ont écouté, chaque mot, chaque syllabe. Au point où je me suis sentie assez confiante pour leur parler du bébé au-delà de l'idylle que j'entretenais avec Ezra depuis des mois maintenant. C'est là où maman a laissé tomber une coupe de cristal au sol, où papa a fermé patiemment son journal. C'est là où Jill est entrée dans la cuisine aussi, elle qui est arrivée exactement au pire moment d'entre tous sans même le savoir.
« Maman, arrête, tu comprends pas, je - » « Tu vas monter à l'étage Virginia, et tu vas faire tes sacs. Jill va t'aider. »
Jill qui ne fait rien, bras croisés, appuyée sur l'embrasure de la porte. Je ne la verrai pas de toute façon, mes prunelles braquées dans celles de ma mère. « Jill m'aidera pas à faire quoi que ce soit, je bouge pas, je pars pas. » « Virginia, je ne répèterai pas une autre fois. » elle veut partir mais je ne comprends même pas où, elle fait des allers et des retours dans la cuisine, lion en cage incapable de se poser. Elle grommelle et elle grogne, elle punit et elle gronde, à chaque fois qu'elle relève la tête vers moi elle me fusille du regard le plus noir et le plus déçu, le plus dégoûté qu'elle arrive parfaitement à maîtriser.
Mais celui qui se maîtrise le plus, c'est Isaïah. « Matt, s'il-te-plaît. » c'est vers lui, que je me tourne, quand papa se lève, quand il se dirige vers mon frère, lui qui n'a rien dit non plus de toute l'altercation, lui qui bouille sûrement mais qui n'en montre pas un seul trait. Ils m'énervent à être deux rocs, ils me font paniquer bien plus que tout le reste à me fixer, à se murmurer à l'oreille, à désormais ne pas bouger d'un poil, si ce n'est que pour se pencher l'un vers l'autre, mutins. « Matt... » oui, c'est une supplication, et oui, il y en aurait eu des tas d'autres. De tous les volumes et de tous les mots, espérant qu'il crie, qu'il hurle, qu'il fasse tout, absolument tout, sauf ça.
« Je reviens. »
La seconde d'après, il part. Et je sais exactement où il va.
Made by Neon Demon
Ezra Beauregard
les adieux volés
ÂGE : trente-neuf étés colorés, né une certaine fête nationale australienne de quatre-vingt cinq. STATUT : le second mariage en grandes pompes est tombé à l'eau, et certains s'amuseront surement à lui dire 'on t'avait prévenu' en apprenant le comportement qu'a eu sa future-ex-femme dans son dos. MÉTIER : il n'est plus question de travailler aux côtés et/ou pour lily, donc machine arrière: il faut de nouveau qu'il se pose pour savoir que faire de toutes ces entreprises qui portent son nom sur le bail. LOGEMENT : #159 third street (logan city), où il a mis les affaires de lily sur le pas de la porte et a fait changer les serrures de la maison. tous les enfants vivent avec lui, dans un capharnaüm sans temps-mort. POSTS : 52573 POINTS : 120
TW IN RP : deuil, fausse-couche, maladie infantile (rémission), tromperie. ORIENTATION : J'aime les jolies filles. PETIT PLUS : la famille avant tout › n'était pas donneur compatible de rein, don qui avait pour but de sauver son fils › cora coverdale est la plus belle, et bee scott beauregard › a rencontré son fils (2017); coup de foudre au premier regard, comme on dit › après une longue lutte pour le petit, pour Ginny, et finalement pour lui, Noah est enfin tiré d'affaire de cette maladie qui a failli lui coûter la vie grâce à une greffe de rein (octobre 2017).CODE COULEUR : cornflowerblue. RPs EN COURS :
EZRAUDEN › My loneliness is killing me, and I must confess I still believe. When I'm not with you I lose my mind. Give me a sign. Hit me, baby, one more time.
surprise:
RPs EN ATTENTE : charlie #2 › ginny #26 RPs TERMINÉS :
AVATAR : sam claflin. CRÉDITS : fassylover (avatar) › nobodys (profil gif) › RENEGADE (signature icons) › stairsjumper (le petit géranium+userbars) › harley (crackships ezrauden). DC : damon williams, la lueur de l'ombre (ft. rudy pankow) › malone constantine, le prix du vice (ft. jack lowden) › ruben hartfield, le problème à trois corps (ft. harry styles) › millie butcher, les enfants du silence (ft. zendaya coleman) › maxwell eames, le silence des agneaux (ft. matt smith). PSEUDO : luleaby. INSCRIT LE : 07/04/2015
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
Ezra vint démarrer en trombes de chez le bijoutier. L’avenir lui tendait les bras et il ne voyait aucune raison de ne pas d’y réfugier au plus vite. Ginny était enceinte et il était chiant à rayonner de bonheur, en cet instant. Elle allait donner la vie, il allait lui demander sa main, toutes les choses allaient rentrer dans l’ordre et tout irait bien. C’étaient les paroles qu’il se répétait en boucle alors qu’il prenait le chemin de chez la demoiselle. Il l’avait promis, et il n’avait pas oublié. Ils se rejoignait là-bas, ils l’avaient dit. Les mots dits par Ginny étaient gravés dans son esprit. Et il y serait arrivé, dans un autre monde, dans celui qui les laissait heureux et tranquilles. Il aurait débarqué dans ce salon qu’il connaissait par coeur en mettant un genoux à terre et en tentant de convaincre le père McGrath qu’il était la meilleure chose qui puisse arriver sa plus jeune fille. Tout ça aurait été de beaux souvenirs à raconter à leur futur enfant - dans une autre vie. Parce-que dans celle-ci, dans la vraie, Ezra eut tord de reporter son regard vers son appartement, lieu devant lequel il était obligé de repasser pour aller au manoir McGrath. Il eut tord de regarder les voitures qui y étaient garées et de repérer celles qu’il connaissait déjà par coeur. Il eut d’autant plus tord de s’inquiéter pour un rien et de venir se garer juste derrière la voiture de Matthew. Qu’est-ce qu’il faisait là ? Il n’était pas attendu par le Beauregard, et il se pointait juste après que sa soeur soit parti de l’appartement. Ezra espérait juste que rien n’était arrivé à Ginny - et au bébé lui glissait désormais sa conscience. Il vint alors monter les marches, le coeur cognant contre sa poitrine, le souffle se faisait court au fur et à mesure des étages. Et lorsqu’il poussa la porte, son regard vint directement accrocher celui de Matt.
***
Les mots du McGrath résonnaient dans son esprit, venant marteler une vérité qui lui semblait pourtant irréelle. Ginny ne veut plus te voir, qu’il lui avait dit. Ses yeux injectés de sang et sa langue telle celle d’une vipère. Il ne voulait pas y croire un mot, de tout ce qu’il disait, Ezra. Il se refusait à rien qu’imaginer que cette révélation puisse être la vérité, la vraie. Ginny ne voulait plus le voir et son coeur venait de se briser en mille morceaux. Tout ceci n’avait été qu’une pièce de théâtre bien répétée et il n’avait servi que de simple pion dans un monde qui n’était clairement pas le sien. Dans quelques jours, lorsqu’elle aurait rassemblé toutes ses affaires, elle s’envolerait pour Londres avec le reste de sa famille, à sa demande. Elle avait besoin d’air frais, d’espace pour penser, de retrouver une liberté. Pendant ce temps là, le coeur d’Ezra vint se briser en mille morceaux d’un coup d’un seul. Il le sentit, là, à travers sa chair et de part son sang. Il sentit son palpitant ne plus résister à la tension et à la pression. Ginny était partie, qu’il lui sonnait telle une mauvaise mélodie. Elle t’a abandonné, qu’il entendait dans l’écho des battements de ce dernier. La solitude qui s’imposa si fort à lui qu’il en perdit le souffle. Il ressentait tout en puissance mille, Ezra. Parce-qu’il tombait des nues et qu’il ne se serait jamais imaginé qu’elle puisse avoir de telles pensées à son égard. Là où l’attention et la délicatesse n’avaient fait qu’un avec ses gestes et ses paroles, elle préférait ne plus jeter un oeil en arrière dans sa direction et le laisser tomber. La vérité était rude, la vérité faisait mal. Et alors que le premier éclair se fit entendre au delà des murs de son appartement, et alors que son coeur se brisa de nouveau, et alors que la tempête se lançait dans une rage incontrôlée, les larmes se mirent à couler. De vraies larmes, de celles qui tirent votre coeur au bord des lèvres et qui vous arrachent les poumons de l’intérieur. De celles qui témoignent d’une tristesse infinie et inattendue. Tout était possible, tout était réalisable. Et il avait fallu qu’elle daigne jeter ces éventualités à la poubelle comme on jetterait un vulgaire mégot de cigarette. Jamais il n’avait ressenti si grand chagrin, Ezra. Il avait l’impression qu’une partie de lui-même venait de lui être arrachée avec son départ. Matthew n’avait été qu’un messager, un porte-parole dans une situation bien trop grande pour lui. Il l’avait lu dans son regard, la rancune, et pourtant présentement il n’en avait que guère à faire. La seule chose qui lui semblait importante et sur laquelle il s’osait à se concentrer, c’était le trou béant laissé désormais dans sa poitrine. Là où avait eu pour habitude de se situer son coeur. Là où avait eu pour habitude de loger son amour pour elle. Pleure, mon enfant, demain est un autre jour.
Who will lead us when our faith is all but gone, who will be the light when daylight doesn't come? Who will be the ones to sacrifice their souls, who will be the men to live just for love? I can see now how the child can grow old, and I can see just how the darkness takes it's hold. And I have seen how the compromise is made, and I can see how a light can loose his way. I've been living on a rainbow. I was living on a rainbow.
Les mots de Matt résonnent, ils sont comme tant de gouttes d'eau se cassant sur du verre, tranchants.
Ezra ne veut plus te voir.
Il est revenu depuis de longues minutes déjà. Sa silhouette est toujours dans l'entrebâillement de la porte de ma chambre, mais je ne la vois pas, je ne la vois plus, je ne vois plus rien désormais. Mes yeux sont fermés, forts, allongée sur le côté dos à lui et dos au monde entier. Il est allé voir Ezra et il est allé lui parler, il le fallait et je l'ai laissé faire. Parce que j'ai tenté de toutes mes forces de faire front ici quand Ezra lui, ferait front lui aussi. J'ai tenu le fort et j'ai hurlé même, cassé des assiettes, cassé ma voix à défendre mon point. Je l'aime, ça changera pas et l'enfant, on le gardera ou pas, on sait pas. Mais le reste il reste le même justement, et nous aussi. J'en tremblais de rage, j'étais prête à partir, effrayée de la boule brûlante qui s'était logée dans ma gorge, fondée de colère et d'injustice qui poignaient au point où mon ton jouait de lui-même. Pas une seule fois par contre j'ai flanché, pas une seule fois j'ai arrêté de les toiser, maman et papa, prête à toutes leurs attaques, prête pour la suite.
Ezra est parti. Pourtant la suite, elle fait mal, elle m'a coupé l'élan, elle m'a coupé la voix, elle m'a coupé le souffle, elle m'a coupé les ailes. Il a besoin d'air que Matt m'a dit, tout va trop vite qu'il a confirmé. Ils se sont parlé et ça a fait mal, mais pas autant que de savoir à quel point Ezra était incertain maintenant, à quel point avec du recul il ne se sentait pas prêt pour être père, pas prêt pour du sérieux, pas prêt pour tout ça. Que c'était pour ça qu'il n'était pas venu ici, qu'il n'était pas venu comme promis. Qu'il a hésité, quand Matt lui a demandé s'il m'aimait, quand il lui a demandé de lui dire la vérité, lui qui le lui devait si bien. Il t’a abandonnée. Alors j'ai tout abandonné moi aussi. J'ai rendu les armes, j'ai perdu la bataille. Je suis montée à l'étage, je suis montée à ma chambre, me suis allongée sous les draps, y suis restée immobile, éveillée, pensive, détruite, démolie, brisée.
Ils ont multiplié les tours de garde, je crois. J'ai entendu leurs murmures dans le couloir, j'ai entendu maman finir de boucler mes valises, les fermetures éclair grincer sur elles-mêmes. J'ai tout entendu d'eux, mais ils n'ont rien entendu de moi. Quand mes sanglots se sont étouffés dans mon oreiller pendant les heures qui ont suivi, puis dans la douche qu'ils m'ont forcée à prendre après avoir multiplié les insomnies.