Apocalypse now (zombieraeleah)

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Ma raison me hurle de partir. Elle ne laissera pas son chien, et je peux sauter dans la voiture sans qu’elle ne me poursuivre. Je n’ai jamais eu le moindre scrupule, et je n’ai pas envie que cela commence aujourd’hui. Bordel c’est un clébard, elle s’en remettra. On lui trouvera bien un autre animal errant à adopter et dont s’occuper s’il n’y a que ça. Alors pourquoi est-ce que je reste là, les bras ballants, pourquoi j’hésite encore ? J’ai les clés de la voiture, je ne suis pas une grande pilote, mes capacités en tant que conductrice ont toujours été bien limitées, mais on ne parle pas de conduire en plein centre de Brisbane là, je devrais pouvoir m’en sortir. Non, ce n’est pas ça, et si j’ai la rage au ventre qu’elle accorde plus d’importance à la survie de son chien qu’à celle de Mitch – c’est ce qu’elle fait à mes yeux, refusant de le laisser alors que nous sommes en danger alors qu’elle a tenu avec prendre un jour de repos ici quand c’est moi qui la suppliait de nous dépêcher. Je suis en colère, réellement en colère, mais pourtant mes jambes ne bougent pas et je me mords l’intérieur de la joue. « J’ai trouvé la balle. J’en ai pas pour longtemps, mais il saigne beaucoup. Il faudra que je le suture avant de partir d’ici. » On est vraiment en train de parler de suturer un chien. Je lève les yeux au ciel, mais avant que je n’ai le temps de répondre quoi que ce soit, elle enchaine. « T’as qu’à me laisser ici, je sais que t’en meurs d’envie. » L’observant se retourner, je lève les yeux au ciel. Très bien, si c’est ce qu’elle veut, aucun problème. Mon sac sur l’épaule je tourne les talons sans lui accorder un regard en direction de l’arrière de la maison, où j’ai garé la voiture. Rapidement je jette mon sac à l’arrière et m’installe côté conducteur, avant d’enfoncer les clés dans le contact. Je pose les mains sur le volant un instant, respirant trois grandes bouffées d’air, me rendant compte que je ne peux pas faire ça à Leah. « Putain fais chier ! » Je retirer les clés et descend de la voiture, donnant un coup de pied dans le pneu avant par la même occasion. Je suis en colère contre Leah et je suis en colère contre moi-même, d’être incapable de faire ce qu’il faudrait pour sauver ma peau à coup sûr. Je retourne à l’intérieur, poignard serré dans ma main et prête à me défendre, sans un mot pour la brune toujours accroupie à côté de son chien.

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Leah entendait Raelyn courir partout dans la maison, la peur au ventre. C'est-à-dire que si une horde de zombies leur tombaient dessus, elles étaient gravement dans la merde. Elle le savait. Et pourtant, c’est comme si ses jambes refusaient de fonctionner. Son cerveau lui hurlait de partir, mais elle ne pouvait pas s’y résoudre, c’était impossible. Elle nota la tentative de la brune de trouver une solution en proposant de conduire, mais c’était trop dangereux pour lui. Elle savait qu’elle n’y arriverait pas, elle devait rester au calme dans un endroit qui ne bougeait pas à la moindre bosse ou au moindre trou dans l’asphalte. Alors, sentant l’impatience de Raelyn grimper, elle lui lâcha avec froideur qu’elle pouvait partir sans elle. Elle n’en pensait bien entendu pas un mot, mais la voir attendre ainsi la rendait folle et ne l’aidait pas vraiment à se concentrer. Evidemment qu’elle serait déçue si elle partait, mais elle pourrait aussi comprendre. C’est ainsi qu’elle serra les dents en l’entendant tourner les talons pour s’engouffrer dans la voiture. « Fait chier. » Marmonna-t-elle en fronçant les sourcils tout en réalisant qu’elle allait se retrouver seule dans un merdier pas possible si elle ne faisait pas vite. Elle parvint enfin à extraire la balle et commença à contrôler le saignement à l’aide de compresses. C’est à ce moment que Raelyn fit une nouvelle apparition dans la pièce, se postant à l’entrée dans lui adresser un regard ; elle était restée. Décidée à ne pas lui faire regretter, Leah s’empressa de suturer aussi rapidement que possiblement. C’était un chien, il se fichait bien des vilaines cicatrices, pas vrai ? Elle commença donc, aspergeant la plaie d’alcool – car Pata n’était pas non plus à l’abri d’une infection – et suturant aussi vite qu’il était humainement possible de le faire. « J’ai fini. » Lança-t-elle finalement avant de tourner la tête vers Raelyn. « Tu m’aides à le transporter ? » Il était endormi et pesait extrêmement lourd, elle n’y arriverait pas seule.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Appuyée contre une vieille bibliothèque en bois, j’ai croisé mes bras contre ma poitrine. Regard noir, position fermée, mon langage corporel parle pour moi en termes d’agacement et de mauvaise humeur. Ma colère, elle est dirigé autant vers moi que vers la brune, prête à tout pour sauver son chien, prête à risque ma vie autant que la sienne, prête à risque de nous faire encercler par une meute, alors que je lui cherche pourtant des alternatives. Mais non, bientôt elle va me dire qu’il lui faut un bloc opération stérile pour soigner son toutou chéri, alors que je n’ai eu le droit qu’à des points de suture réalisés au bord de la nationale. Mais c’est Leah, je ne devrais pas être surprise parce que même si elle a changé et évolué, elle reste une femme droite dans ses bottes, une femme sensible. C’est ma réaction à moi qui est surprenante, parce que je n’ai pas assez besoin de Leah pour expliquer ce que je suis en train de faire. Non, une part de moi n’a simplement pas envie de l’abandonner, et je ne suis pas prête à admettre ça. « J’ai fini. » Je hoche la tête et décroise mes bras, me décollant du meuble contre lequel j’avais pris appui. « Tu m’aides à le transporter ? » Je m’approche d’elle et du chien rapidement, pressée de décamper, avant de ranger mon poignard à ma ceinture pour libérer mes mains. « Ouais. » Alors que Leah attrape l’arrière du corps de l’animal inconscient, je passe doucement mes mains sous sa tête pour aller attraper le haut de son corps, accrochant mes doigts en dessous de ses pattes avant. Une fois soulevé, il pèse son poids, et Leah et moi mettons quelques minutes à arriver jusqu’à la voiture. Ma joue me fait mal, mes poignets abîmés par les cordes me font mal et alors que je trimballe la boule de poils jusqu’à la voiture, le souffle court, j’ai juste envie de fermer les yeux et de dormir pendant vingt-quatre heures d’affilées. Je dépose doucement la tête du chien sur la plage arrière – cette pauvre bête n’y est pour rien dans la bêtise de sa maîtresse, et une fois la portière arrière du Pick up refermée, Leah s’installe naturellement côté conducteur. Sa un mot je retrouve le siège passager et lui tend les clés de la bagnole. La voiture démarre et alors que la maison s’éloigne derrière nous, je pose ma tête contre la vitre fraîche qui soulage ma pommette abimée. Je garde le silence dans un premier temps, certainement pour éviter de lui cracher ma frustration au visage, et pour que ma colère contre moi-même ne s’ajoute pas à celle que je ressens à son égard et que mes phrases dépassent ma pensée je m’enferme dans un mutisme pendant les premières minutes de trajet.

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Leah réalisait que Raelyn s’était plongée dans un espèce de mutisme face à sa réaction pour sauver Pata. Oui des morts-vivants étaient probablement en route vers la maison et oui, il fallait qu’elles déguerpissent au plus vite. Mais la brune n’y pouvait rien, il fallait qu’elle s’occupe du chien avant de pouvoir songer à l’éventualité de partir. La jeune femme ne comprenait sans doute pas – rien d’étonnant – et elle-même se surprenait à se montrer aussi sensible face à cette situation. Cette dernière démontrait simplement que de s’attacher était une très mauvaise idée, mais maintenant que c’était fait, Leah ne pouvait pas revenir en arrière. Elle eut beaucoup plus facile de s’occuper de lui une fois qu’il perdit connaissance – ainsi la douleur n’était plus un frein à ses gestes. C’est ainsi qu’elle se dépêcha de terminer les sutures avant de se relever et de prévenir Raelyn qu’elle avait terminé, lui demandant de l’aider à transporter le corps inerte de Pata dans la voiture. « Ouais. » Ce ne fut pas une chose aisée – Pata n’avait rien d’un petit chihuahua de deux kilos – mais à elles deux elles parvinrent à le déposer sur la banquette derrière sans trop de difficulté. Leah retourna juste en arrière le temps de choper les dernières affaires qu’elle avait laissé derrière elle avant de s’installer sur le siège conducteur, démarrant rapidement la voiture grâce aux clés que Raelyn lui tendait en silence. Elle pouvait sentir sa frustration et sa colère, mais en cet instant c’était le dernier de ses soucis. L’important était de dégager avant de tomber sur une horde. Elle démarra en trombe et croisa rapidement quelques zombies qui marchaient en direction du refuge qu’elles venaient de quitter ; il s’en était fallu de peu. Pas besoin de carte, Leah savait précisément où elle devait se diriger. Elles roulèrent ainsi dans le plus grand des silences jusqu’à ce que la brunette se décide à le rompre. « Pourquoi t’es restée ? » Elle aurait pu dire merci, mais le fait que Raelyn ait fait demi-tour pour l’attendre était bien trop étonnant que pour laisser passer ça sans laisser sa curiosité prendre le dessus.

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2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Je préférais me taire que laisser libre court à ma colère. J’étais autrefois pourvue de nerfs d’acier, me permettant de garder un calme olympien dans la plupart des situations. Face à des fournisseurs rustres qui pensaient avoir le droit de me reluquer, face à Mitchell même lorsqu’il était parfaite incohérent, face à ceux qui élevaient la voix, ceux qui me manquaient de respect et ceux qui mettaient des mains sur mes fesses en tout impunité. Je ne levai pas la voix, je ne m’énervais pas même lorsque je bouillonnais à l’intérieur. C’était ma force, c’était ce qui nous rendait complémentaires à l’époque Mitchell et moi. Mais depuis le début de l’épidémie, nos pertes, le manque de nourriture, le manque de confort, la peur et les horreurs dont nous avons été témoins, tout ça avait eu raison de mes nerfs. Et je savais que si je parlais maintenant ma colère prendrait le dessus, alors je préfère me taire, je choisis de garder le silence. De poser ma tête contre le vitre glaciale qui calme la douleur infligée par l’armoire à glace, ma joue sur laquelle un bleu commence déjà à pointer le bout de son nez. Finalement, c’est Leah qui brise le silence en s’adressant à moi pour la première fois depuis que nous avons quitté la maison de campagne. « Pourquoi t’es restée ? » Lentement je décolle la tête de la vitre pour la pivoter vers elle, l’observant un, instant avant de briser le silence à mon tour. « Je suis une mauvaise conductrice. » Je hausse les épaules avant de tourner mon regard vers la route, regardant le bitume défiler sous la faible lumière de nos phares. C’est faux, enfin en tout cas ce n’est pas la raison pour laquelle je suis restée, je le sais, et elle le sait certainement, mais je ne suis pas prête à admettre à voix haute que je n’ai pas eu le cœur à l’abandonner derrière moi. Je n’ai que faire du chien, mais Leah m’a sauvé la vie à plusieurs reprises, pas plus tard que cette nuit en fait, et une part de moi, une part que je déteste se serait haïe de lui faire ça. Mais je considère mon geste comme une faiblesse, et je ne veux pas m’appesantir dessus. Alors toujours énervée je chance tout de même de sujet. « Il faudra faire une pause, quand le jour sera levé. » Pas avant, nous devons mettre de la distance entre nous et notre QG temporaire, et s’arrêter de nuit était idiot, pas sans endroit où s’abriter. Mais ma tête tourne et est douloureuse, et l’adrénaline retombée j’ai l’impression d’être passée sous un rouleau compresseur.

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La tête posée contre la vitre de la voiture, Raelyn s’obstinait à regarder le paysage environnant plutôt que de lui parler. Le silence n’avait jamais été une source de malaise pour Leah, mais là elle savait que quelque chose se tramait et c’est bien pourquoi elle lança la perche à la brune afin qu’elle lui fasse part de ses griefs. Il valait mieux qu’elle exprime sa colère maintenant plutôt que quand Leah se retrouverait dans un mauvais pas et qu’elle aurait besoin d’elle pour l’en sortir. « Je suis une mauvaise conductrice. » La tête tournée dans sa direction, Raelyn mit quelques secondes pour répondre avant de reprendre sa position initiale. La jeune femme se doutait que cette information était vraie – sinon elle ne l’aurait pas avoué aussi facilement – mais probablement pas la seule raison de son changement de comportement. Revenir sur ses pas était probablement quelque chose qu’elle n’avait jamais fait, Leah en était persuadée. Elle cherchait à comprendre, sachant que Raelyn n’avait pas vraiment besoin d’elle. C’était mieux à deux, évidemment, mais de là à rester et risquer sa vie pour elle et Pata… Il y avait un pas. « D’accord. » Répondit-elle simplement sans insister, se disant simplement que la brune relancerait la conversation d’elle-même quand elle se serait calmée. Et elle ne tarda pas à le faire. « Il faudra faire une pause, quand le jour sera levé. » Leah hocha la tête en tournant celle-ci en direction de la brunette, fronçant légèrement les sourcils. « Il t’a bien amoché, hein ? » Elle serra les dents en repensant à la façon dont elles avaient été attaquées. « Je suis certaine qu’ils nous suivaient ces enfoirés. Une chance qu’ils n’aient pas compris qu’on était vraiment à deux. » L’interrogatoire mené par le leader sur Raelyn avait fait gagner un temps précieux à la jeune femme ; un temps mis à profit pour éliminer celle qui restait avant d’en finir avec lui. Mais la brune avait pris quelques coups, Leah l’avait entendu plus qu’elle ne l’avait vu ; tout ça s’était passé dans l’obscurité la plus totale. Même les blessures de Pata n’avaient été que faiblement éclairées grâce à la lampe de poche. Seuls les bâtiments pourvus de générateurs ou de panneaux solaires pouvaient prétendre à une électricité relative et sortir du Moyen-Âge dans lequel ils vivaient tous depuis le début.

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2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Je tourne un regard vers le chien, quelques secondes, avant de reporter mon attention sur la route. J’espère qu’il va survivre au moins le clébard, qu’elle n’ait pas mis notre vie en danger pour un animal mort. Sa respiration avait l’air régulière pour le moment, et lui au moins avait la chance de dormir. Où d’être inconscient, mais en tout cas d’avoir un peu de répit. Le répit, quelque chose que nous n’avions plus depuis bien longtemps. Leah et moi n’avions même pas pu profiter de 48h sans incident, et c’était devenu ça le quotidien, avec moins de journées calmes que de journée où nous manquions de nous faire étriper. « D’accord. » Je ne tourne pas la tête vers Leah, qui a au moins assez de jugeote ou de respect pour ne pas creuser plus loin, même avec l’explication clairement bancale que je lui ai fournie. « Il t’a bien amoché, hein ? » Je pousse un soupir avant de décoller à nouveau mon visage de la vitre. « J’ai l’impression d’être passée sous un rouleau compresseur. » Il m’a frappée au visage, et ça c’est à mes yeux, moi qui ai toujours prêté attention à mon apparence, la pire forme d’humiliation. Je me résous à baisser le miroir replié au-dessus de ma tête, pour observer mon reflet, ne pouvant m’empêcher de grimacer devant la vision de ma pommette déjà rouge et gonflée. Je vais avoir l’air d’une femme battue demain, génial. « Putain je regrette que tu m’aies pas laissé le buter. » J’aurais vraiment voulu lui coller une balle dans la tête, avoir le plaisir de prendre sa vie, et pourquoi pas de lui asséner quelques coups de pieds dans l’estomac avant. De lui casser le nez éventuellement aussi, je suis sure que j’y aurais tiré pas mal de plaisir. « Je suis certaine qu’ils nous suivaient ces enfoirés. Une chance qu’ils n’aient pas compris qu’on était vraiment à deux. » Je réfléchis un instant avant de répondre, toujours sur la retenue, pas complètement déridée. « J’ai pas fait gaffe, ils avaient une voiture ? Tu penses qu’ils nous suivaient depuis où ? » Ouais, j’ai pas été très attentive pendant qu’ils me passaient à tabac.

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Raelyn tourna la tête en direction de Pata comme si, l’espace de quelques secondes, elle s’inquiétait de son sort. Leah elle-même jetait des regards fréquents dans le rétroviseur central, histoire de vérifier que tout allait bien pour lui. Tant qu’il dormait, il n’avait pas mal. Elle espérait donc qu’il tarde à se réveiller, même si cela serait un signe qu’il se remettait tout doucement. Désireuse de savoir comment se portait la jeune femme, elle lui demanda tout en l’observant de biais. . « J’ai l’impression d’être passée sous un rouleau compresseur. » La brunette connaissait cette sensation, et ça lui faisait de la peine que Raelyn ait été celle à se faire taper dessus même si ça lui avait permis de les sortir de là dans la finalité. « T’as l’air de quelqu’un qui est passé sous un rouleau compresseur. » Elle lui adressa un petit sourire, pour la forme, pour dédramatiser la nuit qu’elles venaient de passer. Parce qu’elles auraient aussi bien pu passer l’arme à gauche, elles n’étaient qu’à deux et demi contre cinq. Et pourtant, ça n’était pas encore aujourd’hui qu’elles serviraient de pâté à zombie. « Putain je regrette que tu m’aies pas laissé le buter. » Leah hocha la tête. Elle aurait pensé la même chose que la brune si elle avait été à sa place, elle comprenait donc. « Disons que la logistique ne me permettait pas vraiment de te filer mon arme, mais la prochaine fois promis je trouverai un moyen." Grimaça la jeune femme en secouant la tête. Cela aurait pu être le moment où elle aurait plaisanté en disant qu'il n'y aurait pas de prochaines fois, sauf qu'elles savaient l'une et l'autre qu'il y en aurait une, puis encore une autre. Un espèce de tourbillon sans fin de meurtres et de survie qui ne prendrait fin que lorsqu'elles rendraient l'âme pour de bon. Jusqu'à présent elles avaient eu beaucoup de chance - parce que oui la chance était un ingrédient essentiel à la survie - et Leah espérait sincèrement que ça dure. La brunette enchaîna sur le fait qu'elle était persuadée qu'elles s'étaient fait repérer et suivre par le groupe qui les avait attaqué, déclenchant une mine concentrée chez Raelyn. « J’ai pas fait gaffe, ils avaient une voiture ? Tu penses qu’ils nous suivaient depuis où ? » Leah haussa les épaules, prenant une bifurcation avant de tourner la tête vers son amie. "J'en ai pas vu, mais ils étaient pas à pied c'est sûr. Et ils ont du nous voir pendant qu'on cherchait de l'essence... Nous suivre pour savoir si on avait un endroit sympa, des vivres et si on était plusieurs. Ils ont attendu la nuit parce que c'est ce que j'aurais fais aussi et... Tu connais la suite." Elle se mordit la lèvre. "Le jour va pas tarder à se lever, dès qu'on y voit quelque chose je te soigne ça." Elle lui adressa un léger sourire avant de se reconcentrer sur la route.

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2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Quand je m’observe dans le rétroviseur, je ne vois plus grand-chose de la jeune femme que j’étais autrefois. La jolie blonde légèrement provocatrice a laissé place à une jeune femme dont les yeux ne brillent plus comme ils le faisaient avant, et même quand je tente de faire un peu d’humour, de détendre l’atmosphère c’est sans grande conviction. Mais là je n’essaye même pas, parce que la colère noue mes tripes et parce que la douleur m’enlève toute envie de plaisanter. Le manque de sommeil aussi certainement, la désillusion après ces quelques jours passés avec une éphémère sensation de sécurité au creux du ventre. « T’as l’air de quelqu’un qui est passé sous un rouleau compresseur. » Je pivote la tête vers elle, un sourire en demie teinte sur le visage – parce que je n’ai pas oublié les raisons qui font que je lui en veux – avant de lever mon majeur dans sa direction. « La prochaine fois c’est ton visage qui fait diversion, et moi qui baille aux corneilles. » Je secoue la tête, essayant de ne pas mélanger ma rage envers ce type et la colère que je ressens pour Leah, essayant simplement de ne pas tout mélanger pour ne pas exploser. « Disons que la logistique ne me permettait pas vraiment de te filer mon arme, mais la prochaine fois promis je trouverai un moyen. » Je hoche la tête, m’imaginant avec plaisir en train d’écraser la pointe de mes rangers dans l’estomac de ce pauvre type. « J'en ai pas vu, mais ils étaient pas à pied c'est sûr. Et ils ont du nous voir pendant qu'on cherchait de l'essence... Nous suivre pour savoir si on avait un endroit sympa, des vivres et si on était plusieurs. Ils ont attendu la nuit parce que c'est ce que j'aurais fait aussi et... Tu connais la suite. » Je réfléchis un instant. « Je vois pas l’intérêt d’une telle arrivée en fanfare, s’ils voulaient s’approprier la ferme. C’était évident qu’ils la condamnaient en ouvrant le feu. Mais oui, ils nous ont peut-être repérées plus tôt. » Et je sais ce que cela veut dire : que ni elle ni moi n’avons été assez attentives pour nous apercevoir que nous étions suivies. Et ça, j’ai du mal à l’encaisser, moi qui ne supporte pas plus les erreurs chez moi que chez autrui. « Le jour va pas tarder à se lever, dès qu'on y voit quelque chose je te soigne ça. » Je jette un dernier coup d’œil dans le miroir avant de le rabattre, chassant mon reflet. « Ouais. Je t’avoue que prendre des coups ça commence à me tendre un peu. » Discuter de choses sans importance, la stratégie que j’avais adoptée pour ne pas parler de ce qui me faisait vraiment chier : qu’après un laïus sur la sécurité, qu’après m’avoir expliqué que nous devions absolument attendre un jour de plus avant d’aller retrouver Mitch, elle ait risqué nos vies pour un clébard.

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Raelyn n'avait pas vraiment l'air de redescendre et Leah tenta une vague plaisanterie sur son aspect physique, récoltant un sourire qui aurait tout aussi bien pu être un majeur en l'air. Elle sourit à son tour tout en gardant un oeil sur la route. Au vu du merdier dans lequel elles vivaient depuis deux ans, la brune avait appris à relativiser et à passer outre les détails stupides. Mais Raelyn s'avérait légèrement plus rancunière, et si elle ne formulait pas exactement ce qui l'embêtait, Leah avait une idée derrière la tête à ce sujet. Mais il faudrait que la jeune femme se décide à parler d'elle même pour crever l'abcès avant que ça ne prenne des proportions qu'elles ne pourraient plus contrôler. « La prochaine fois c’est ton visage qui fait diversion, et moi qui baille aux corneilles. » La brune haussa un sourcil avant de lâcher un petit soupir exaspéré. "J'ai déjà eu ma part tu sais. Puis c'était pas de tout repos de trouver un plan pour t'éviter d'y passer alors qu'ils étaient deux à pouvoir te tirer une balle dans le crâne au moindre geste de travers." Ca aurait pu se passer bien plus mal et Leah aurait espérer un rien de reconnaissance. Mais il semblerait que le sauvetage de Pata lui reste davantage en travers de la gorge. « Je vois pas l’intérêt d’une telle arrivée en fanfare, s’ils voulaient s’approprier la ferme. C’était évident qu’ils la condamnaient en ouvrant le feu. Mais oui, ils nous ont peut-être repérées plus tôt. » Elles n'étaient pas forcément d'accord sur la façon dont avaient procédé le groupe qui les avait attaquées, mais au final cela n'avait plus vraiment d'importance. Le résultat était là; ils étaient morts et pas elles. "Il faudra se montrer plus prudentes." Lança Leah, exprimant ainsi à haute voix ce qu'elles pensaient tout bas. La brunette avait parfois tendance à penser qu'il n'y avait plus qu'elle et tous ces morts-vivants, mais il y avait bien plus de survivants qu'on ne pouvait l'imaginer, et ils étaient eux aussi éparpillés un peu partout. Il fallait qu'elle arrête de se comporter comme si personne ne risquait de lui tomber dessus à tout moment. La jeune femme lui proposa ensuite de s'arrêter dès qu'elles y verraient quelque chose, ce à quoi Raelyn lui répondit un « Ouais. Je t’avoue que prendre des coups ça commence à me tendre un peu. » sur lequel la brune ne put s'empêcher de rebondir. Parce qu'elle était comme ça Leah. "Y a que de prendre des coups qui te tend en ce moment?" Un sourire élargit le coin de ses lèvres, sachant pertinemment que la tempête allait s'abattre.

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Ce coup-ci je pouvais faire tous les efforts du monde pour détendre l’atmosphère, je ne réussissais même pas à donner le change, je crois en tout cas, puisque je n’avais pour l’instant que peu tourné la tête vers la brune, peu désireuse de précipiter nos explications. Je savais qu’elles viendraient, mais il me fallait avant toute chose descendre en pression pour éviter de tout mélanger, la douleur, la peur de me faire trancher l’artère fémorale, toutes ces choses qui venaient créer un imbroglio de raisons de me sentir en colère. Finalement, l’attitude ne Leah n’était qu’un détail en comparaison, mais c’était elle que j’avais en face de moi pour soulager mes nerfs. « J'ai déjà eu ma part tu sais. Puis c'était pas de tout repos de trouver un plan pour t'éviter d'y passer alors qu'ils étaient deux à pouvoir te tirer une balle dans le crâne au moindre geste de travers. » Elle aurait pu se tirer, c’est vrai, et cette pensée me poussa à tenter de me tempérer, de faire en sorte de faire redescendre la vapeur. Je finis par pousser un soupir, capitulant devant l’évidence : elle n’y était pour rien si elle avait réussi à atteindre l’escalier et pas moi, elle n’y était pour rien si ce type avait décidé de me transformer en sac de frappe, et elle m’avait sauvé la vie alors que rien ne l’y obligeait. « Ouais. » Préférant couper court que reconnaître que j’avais tort, je hausse les épaules.

« Il faudra se montrer plus prudentes. » Je n’avais rien à redire à ça, parce qu’elle disait tout haut ce que nous pensions toutes les deux, elle mettait des mots sur ce que nous ressentions : de la colère face à notre propre négligence. Et là-dessus aucune de nous deux n’était plus à blâmer que l’autre. Nous nous étions sentie en sécurité dans cette ferme, nous avions baissé notre garde et ce soir nous avait encore prouvé une chose : nous vivions dans un monde où il pouvait être mortel de le faire. Cette fois ci, quand je hoche la tête, c’est avec plus de conviction. Parce qu’elle sait certainement que je m’en veux autant qu’elle, que je me sens aussi stupide qu’elle doit se sentir en ce moment. « Y a que de prendre des coups qui te tend en ce moment ?» Ma mâchoire se contracte. Non Leah, ce n’était pas le moment, il fallait me laisser redescendre… Je laisse finalement échapper un bref rire sarcastique, avant de tourner la tête vers elle. « Si y’a autre chose qui me tend ? » Je marque un temps de pause, avant de reprendre. « Ouais y’a autre chose qui me tend. Ton sens des priorités par exemple. » Je déglutis, avant de prendre une inspiration, pour me calmer. Pour l’instant miracle, ça marche, mes mots tranchent, mais je reste d’un calme olympien, même si l’agacement est palpable dans mon ton. « Le fait que quand il s’agisse de retrouver un être humain tu sois prête à perdre deux jours quand on sait que dans ce monde on risque notre vie quatre fois en une journée, mais que tu sois prête à risquer nos vie pour un clébard. Ça ça me tend. » Je n’avais pas été rationnelle en voulant foncer retrouver Mitchell, par peur qu’il lui arrive quelque chose, mais elle ne l’avait pas été non plus en retardant notre départ pour son chien.

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Leah se mettait à la place de Raelyn avec facilité, tout simplement parce qu’elle avait vécu et ressenti exactement la même chose. Faire face à des hommes qui usaient de leur supériorité physique pour humilier et prendre le dessus était un sentiment horrible. La brune n’avait jamais aimé se sentir vulnérable, et aucun doute sur le fait que Raelyn non plus ne devait pas apprécier. Rien d’étonnant donc qu’elle ait ressenti le besoin de faire savoir à son agresseur ce qu’elle pensait de ses manières. Malheureusement, la façon dont les choses s’étaient déroulées avait empêché qu’elle puisse se détacher à temps pour le tuer elle-même, sinon Leah lui aurait passé son glock avec grand plaisir. « Ouais. » Raelyn continuait de se murer dans un silence approximatif, et c’est à ce moment que la brunette décida de lui rentrer dedans sans filtre, au moins pour qu’elle dise ce qui n’allait pas et qu’elles puissent passer à autre chose. Elles avaient plus important à faire aujourd’hui que de se faire la gueule. « Si y’a autre chose qui me tend ? » La brunette haussa un sourcil dans sa direction, comprenant qu’elle allait en prendre pour son grade dans les secondes qui suivaient. « Ouais y’a autre chose qui me tend. Ton sens des priorités par exemple… Le fait que quand il s’agisse de retrouver un être humain tu sois prête à perdre deux jours quand on sait que dans ce monde on risque notre vie quatre fois en une journée, mais que tu sois prête à risquer nos vie pour un clébard. Ça ça me tend. » Leah avait gardé son regard fixé sur la route, mais son attention était totalement focalisée sur la jeune femme. Ses griefs étaient justifiés, elle ne pouvait pas prétendre le contraire, même s’il s’agissait là d’une question de perspective. Lentement, elle tourna la tête vers Raelyn le temps de l’observer avant de se reconcentrer sur ce qui se passait devant elle. « Ne penses pas que je privilégie la vie d’un chien à celle d’un humain, ça n’a rien à voir. Mais quand tu m’as demandé de retrouver ton ami, on venait de retomber l’une sur l’autre et je savais pas si je pouvais te faire confiance. » Elle soupira légèrement, tournant de temps en temps la tête vers la brune comme pour ponctuer ses phrases. « Rester en standby une journée était le choix logique à faire, on est blessée et il fallait refaire notre stock pour la voiture et les vivres. Je vais pas m’excuser pour ça. » Elle haussa les épaules avant de reprendre. « … Mais je m’attendais pas à avoir une réaction comme celle-ci pour Pata. Je pensais pas y être attachée à ce point, et je suis désolée de nous avoir mis en danger pour lui. » Elle jeta un regard affectueux dans le rétroviseur en direction du corps endormi de son chien. Elle ne s’attendait de toute façon pas à ce que la brune comprenne, mais au moins elle lui donnait un semblant d’explications.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

La brune souhaite crever l’abcès le plus tôt possible, et si je comprends l’intention, me concernant ce n’est pas la meilleure des manière de m’aborder. Surtout quand une armoire à glace vient de me prendre comme exutoire, surtout quand j’ai un mal de crâne digne d’un lendemain de cuite parce qu’il a cogné trop fort, parce qu’il ne cherchait pas à m’épargner et qu’il n’avait que faire de m’abîmer, ayant probablement prévu de m’achever après coup que je parle ou pas. Mais si elle veut parler, on va parler, et alors mon ton reste froid mais sans éclat, je mets un point d’honneur à garder les yeux rivés sur la route, le visage fermé. Plus fermé qu’il ne l’a été depuis que nous nous sommes retrouvées. « Ne penses pas que je privilégie la vie d’un chien à celle d’un humain, ça n’a rien à voir. Mais quand tu m’as demandé de retrouver ton ami, on venait de retomber l’une sur l’autre et je savais pas si je pouvais te faire confiance. » Ça y ressemble pourtant… Nous étions en danger, elle autant que moi, et elle a choisi de rester. Je serre la mâchoire et accuse le coup silencieusement. « Rester en standby une journée était le choix logique à faire, on est blessées et il fallait refaire notre stock pour la voiture et les vivres. Je vais pas m’excuser pour ça. » Si Mitch est blessé ou mort quand on le retrouve, je vais la faire s’excuser pour ça, et elle ne comprendra pas ce qui lui tombe dessus, même si je sais qu’elle en a conscience. « … Mais je m’attendais pas à avoir une réaction comme celle-ci pour Pata. Je pensais pas y être attachée à ce point, et je suis désolée de nous avoir mis en danger pour lui. » Respirant un grand coup je ravale ma colère. Ce qui est fait est fait, et rien ne me dit que notre attente aura eu des conséquences. « C’était stupide et complètement inconscient. » Elle en a certainement conscience, mais je ressens le besoin d’enfoncer le couteau dans la plaie une dernière fois, d’en rajouter une couche. Je ferme la discussion pour l’instant, consciente que si quelque chose a mal tourné pour mon compagnon cela reviendra sur le tapis.

Nous roulons quelques minutes dans un silence pesant, avant que le jour ne commence à pointer le bout de son nez. Nous avons besoin de repos, et même moi j’en suis consciente. Ma tête tourne et ma joue – si elle ne me semble pas ouverte, me fait un mal de chien. J’ouvre le carte un instant, avant de briser le silence. « Y’a un chemin dans deux kilomètres sur la droite, tu n’auras qu’à l’emprunter, pour qu’on souffle un peu. »

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Apocalypse now

Le visage fermé, Raelyn écoutait ses explications sans toutefois montrer le moindre signe de lâcher-prise. Il n’était pas évident de parler à un mur, mais Leah s’y employa quand même, au moins histoire de lui expliquer sa vision des choses. Après tout, la brune lui avait demandé de prendre des risques inconsidérés pour partir sauver quelqu’un qu’elle ne connaissait absolument pas. Elles avaient croisé une horde immense, elles n’avaient plus d’essence et elles étaient dans un tel état que le moindre combat au corps à corps se serait sans doute soldé par un échec. Cependant, elle comprenait que la jeune femme se vexe en voyant sa réaction pour sauver son chien ; réaction qu’elle-même ne comprenait pas. Elle avait été la première étonnée. « C’était stupide et complètement inconscient. » Elle s’était tournée en direction de Leah, prenant une respiration comme pour s’empêcher d’ajouter quoique ce soit de plus. La brunette hocha vaguement la tête ; difficile d’argumenter là-dessus. Sa chance était qu’elles ne s’étaient finalement pas fait attaquer -une deuxième fois- mais elles avaient rapidement croisé des rôdeurs après leur départ et si elle n’avait pas agit rapidement, les choses se seraient déroulées d’une toute autre façon. « Je sais. » Concéda-t-elle, espérant que la suite de la journée leur permette de mettre ça derrière elles. Et surtout, que ce Mitchell serait encore en vie une fois qu’elles arriveraient à leur point de rendez-vous. Le silence s’installa dans l’habitacle pendant un long moment et Leah laissa ses pensées divaguer sur ce qui allait se passer ensuite. « Y’a un chemin dans deux kilomètres sur la droite, tu n’auras qu’à l’emprunter, pour qu’on souffle un peu. » La brune hocha une nouvelle fois la tête et ne tarda pas à repérer le dit-chemin, bifurquant sur la droite pour retrouver un chemin légèrement ombragé. Elle roula encore quelques instants jusqu’à trouver un endroit où garer la voiture, s’enfonçant légèrement dans les arbres pour rester autant que possible hors de vue. Elle sauta ensuite de la voiture pour vérifier comment se portait son chien et en constatant qu’il reprenait doucement connaissance, elle lui prépara une gamelle d’eau ainsi que de quoi manger pour reprendre des forces lui aussi. Elle attrapa ensuite la trousse de secours pour se diriger vers Raelyn. « Bon on va t’arranger ça. » Murmura-t-elle en grimaçant, voyant enfin le côté tuméfié de la jeune femme. Autant dire que ça n’était pas très beau à voir.

AVENGEDINCHAINS

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Leah, qui a certainement conscience de l’ampleur de mon sale caractère ne cherche pas à réfuter mes arguments, à argumenter à en perdre son calme avec moi. Est-ce qu’elle l’est réellement désolée ? Consciente de sa bêtise, celle que je lui prête en tout cas puisqu’elle a choisi de rester en arrière pour sauver le dénommé Patacroute, ou bien me dit-elle simplement ce que je veux entendre, parce qu’elle sait que c’est le seul moyen d’apaiser un peu les tensions ? De toute façon je m’en veut à moi plus qu’à elle, parce que ce que j’ai fait, de rester alors qu’elle avait fait son choix, c’était aussi idiot que sa décision de prendre le temps de suturer le chien, à mes yeux en tout cas. « Je sais. » Je hoche la tête, avant de me reconcentrer sur la route, sortant la carte pour l’observer de retrouver ainsi un peu de contenance, pour calmer mes nerfs aussi, et leur donner autre chose sur laquelle se focaliser.

Après une demie heure de route Leah emprunte finalement le chemin que je lui indique, s’enfonçant suffisamment pour nous éviter d’être repérées, avant de couper le moteur de de descendre de la voiture. Je reste assise quelque seconde avant de sauter à terre à mon tour, poussant un soupir. Le jour qui s’est levé offre le loisir à la jeune femme de voir mon visage un peu mieux. « Bon on va t’arranger ça. » La grimace qu’elle ne peut réfréner m’en dit lui sur l’allure de mon visage. « C’est si horrible que ça ? » A mon tour je ne peux m’empêcher de grimacer, alors que ses doigts se posent doucement sur ma pommette. « Heureusement que j’ai cessé de m’accrocher à l’idée de ressembler à quelque chose. » Et que j’avais laissé toute vanité derrière moi, dans cet appartement luxueux dans lequel je vivais. Cela me serait toujours le cœur quand je me croisais dans une glace, surtout après avoir été passée à tabac de la sorte, mais je tentais de le dissimuler, de l’oublier, d’agir comme si cela ne me touchait pas. « Y’a quelque chose que tu peux faire ? » Je n’avais pas l’impression d’être ouverte ou d’avoir besoin de points de suture. Le côté droit de mon visage me semblait juste être un champ de bleus en devenir.

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