Apocalypse now (zombieraeleah)

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Apocalypse now

De façon très étonnante, Raelyn ne prit par à la légère ce que Leah appréhendait, et rien que pour ça elle lui en fut reconnaissante. Il ne s’agissait pas là d’une quelconque peur à l’égard d’un inconnu, non, il fallait comprendre que ce nouveau monde avait amené avec lui une source de danger encore plus grande. Les gens tiraient à vue, peu inquiets de savoir s’ils avaient raison ou tort. Survivre était devenu presque une mission impossible, et ça n’était même plus le fait des morts-vivants mais bien celui de l’espèce humaine qui n’avait désormais plus le moindre sentiment de culpabilité en tuant ses congénères. Leah l’avait bien compris, pour la simple et bonne raison qu’elle était devenue comme ça elle aussi. Alors ce Mitchell ne devait pas être différent des autres. « Non, il te descendra pas. » Elle secoua la tête, comme pour appuyer ses paroles en adoptant un ton détaché mais pourtant convaincant. Une moue déforma les traits de la brunette qui se contenta finalement de hausser les épaules en se remettant en route. « Si tu le dis. » Elle n’était pas forcément rassurée pour la cause, mais si Raelyn le disait, c’est qu’elle devait y croire… A moins qu’elle ne dise ça pour être sure qu’elle l’amène à bon port, avec elle rien n’était à négliger. Elles s’étaient considérablement rapprochées ces derniers jours, mais Leah gardait en tête à qui elle avait affaire – elle y était obligée. Après quelques minutes, la jeune femme lui annonça qu’il allait falloir abandonner la voiture pour rejoindre la grange à pied ; une perspective qui ne l’enchantait absolument pas. Se mordant l’intérieure de la joue par nervosité, elle l’interrogea sur un éventuel itinéraire bis qui pourrait les rapprocher, elles et la voiture. « Y’a un chemin un peu plus long en sortant à la sortie suivante et en passant par le nord. Ça nous rapproche un peu, mais dans tous les cas il faudra faire les derniers 500 mètres à pied. On a jamais eu de visiteurs indésirables là-bas. » Leah hocha la tête, lui faisant comprendre que c’était ce chemin qu’elles emprunteraient, car ce qui se trouvait dans cette voiture était trop précieux pour être abandonné sans surveillance ; d’autant que le pare-brise était complètement foutu. « Oublie pas que les morts bougent, eux aussi. » Se contenta-t-elle de répliquer, pas vraiment dans le même état d’esprit qu’elle. Si une planque était parfaite d’un point de vue sécurité pendant un temps, ça ne voulait pas dire qu’il en serait ainsi pendant des années ; les humains restaient une minorité. Le silence s’installa ensuite dans l’habitacle sur les derniers kilomètres, les deux jeunes femmes étant l’une et l’autre perdues dans leurs pensées. « C’est celle-là. » Enfin, elles y étaient. Leah prit une inspiration avant de bifurquer, sachant qu’il n’y avait désormais plus de retour en arrière possible. Le chemin devint de plus en plus impraticable, jusqu’à finalement s’arrêter complètement. « Bon, je suppose qu’on a trouvé notre emplacement de parking. » Lança-t-elle en penchant la tête sur le côté, laissant son regard se promener sur les environs pour en faire un rapide état des lieux. « T’es prête ? » Demanda-t-elle ensuite à Raelyn, cherchant son regard pour avoir le signal signifiant qu’elles pouvaient bouger.

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(#)Mer 13 Nov 2019 - 0:24

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Le sujet Mitchell semble tranché, ou en tout cas si je ne convaincs pas la jeune femme elle choisit de ne pas me donner tort et de laisser tomber, se disant certainement que le temps lui dira si j’ai raison. Il faut bien avouer une chose : Leah a toutes les raisons du monde de penser que je suis capable de lui planter un couteau dans le dos, avait en tout cas, avant que je ne lui prouve à plusieurs reprises que j’étais fiable, ce matin encore en prenant le risque d’y passer pour ne pas les laisser, elle et son clébard en arrière. J’aurais pu me tirer. La clé était sur le moteur, même si je suis une piètre conductrice j’aurais su me débrouiller. « Si tu le dis. » Je hausse les épaules, consciente que je ne la convaincrais de tout façon certainement jamais. « Oublie pas que les morts bougent, eux aussi. » Je secoue la tête, un fin sourire sur les lèvres. Leah et moi avions toujours eu un point commun : celui de toujours vouloir avoir le dernier mot. « J’ai pas survécu deux ans en pensant vivre dans le monde des bisounours figure toi. » Un ton amusé, je me reconcentre finalement sur la route, peu désireuse de montrer mon stress. J’ai passé les quatre derniers jours à me convaincre que Mitchell serait là, et si ce n’était pas le cas ?

C’est dans le silence que le trajet se poursuit et finalement j’indique à Leah la sortie, puis les différentes directions qui nous mènes jusqu’à un chemin d’abord rocailleux, puis de terre, jusqu’à ce qui finalement pick-up ne puisse pas aller plus loin. « Bon, je suppose qu’on a trouvé notre emplacement de parking. » Reconnaissant les alentours, je sens un frisson parcourir mon échine. « C’est ici. » Je descends de la voiture et enfile mon sac sur mes épaules. « T’es prête ? » Je lui désigne du bout du menton un petit chemin à peine visible que j’emprunte, me pliant à plusieurs reprises pour éviter branchages et ronces. Mon cœur bat la chamade alors que nous approchons de la grange, et je suis incapable de faire la discussion. Quand je reconnais les environs de la grange, je me retourne vers Leah, que Pata suit sur les talons. « Reste derrière moi. » On ne sait jamais, il vaut mieux que je sois le premier visage que mon compagnon d’infortune n’aperçoive. Après une dizaine de minute la grange se détache finalement, et je m’approche prudemment. Faites qu’il soit vivant. Faites qu’il soit là. « Mitch ? » Je fais fi de toute prudence, ignorant le risque que des morts vivants soient de sortie, ignorant le risque que la grange soit habitée, mais plus par lui. Mais c’est son visage qui se détache, un fusil à la main qu’il baisse rapidement en m’apercevant. Le nœud dans ma gorge se lève alors que je me dirige rapidement vers lui, oubliant la brune l’espace d’un instant pour lui tomber dans les bras, alors qu’il m’enserre à son tour et passe une main derrière ma tête. Je reste instant quelques secondes, le visage dans son cou, avant de me reculer, sentant qu’il redresse la tête vers la brune qui m’accompagne. « C’est qui ça ? » Je me retourne à mon tour en direction de la brune qui semble hésiter. « Une vieille connaissance. C’est bon, elle est avec moi. »

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Les deux brunes reprirent donc leur route tout en étant consciente qu’une fois à cette fameuse grange, la dynamique de leur duo allait changer. Leah se sentait un peu soulagée d’avoir fait part de ses doutes à Raelyn, au moins maintenant elle savait à quoi elle penserait en tombant sur ce Mitchell ; s’il était là, bien entendu. Leah sentait l’impatience de la brune devenir de plus en plus forte à mesure qu’elles s’avançaient vers leur but, presque comme si retrouver cet homme mettait entre parenthèse tout le reste. La jeune femme ne put s’empêcher de lui rappeler que les morts-vivants se fichaient bien de savoir que cette grange était un lieu isolé et soi-disant sûr, et qu’ils n’hésiteraient pas à attaquer s’ils leur tombaient dessus. « J’ai pas survécu deux ans en pensant vivre dans le monde des bisounours figure toi. » Mouais. Raelyn ne se laissait pas aller à une quelconque mauvaise humeur, conservant un ton amusé que Leah ne lui connaissait pas, ou presque pas. La voir ainsi la perturbait, et elle se contenta de se murer dans le silence jusqu’à ce qu’elles atteignent le point entouré sur la carte. Une fois que le chemin emprunté se mua en un espèce de sentier impraticable, Leah coupa le moteur tandis que la brunette lui confirmait qu’elles étaient arrivées à bon port. « C’est ici. » La poitrine de Leah se serra un peu, mais elle s’efforça de conserver un calme apparent, se contentant de sortir de la voiture en restant aux aguets. « Reste derrière moi. » La grange était apparue dans leur champ de vision, et Leah s’arrêta net, Pata faisant de même en restant assis à ses pieds. Raelyn avait raison, mieux valait la laisser y aller seule au début, même si ça ne rassurait pas vraiment la brunette qui s’imaginait qu’après autant de temps, elle pouvait tout aussi bien tomber sur autre chose que Mitch. Ou alors Mitch sous un nouvel aspect, moins séduisant. « Mitch ? » Elle s’avançait, et Leah porta une main angoissée à son visage en voyant qu’elle y allait directement sans même se soucier une seule seconde de savoir si elle était à découvert, prête à se faire attaquer à la moindre opportunité. « Tu vois Pata, l’amour ça fait faire n’importe quoi. » Siffla-t-elle en direction du chien qui leva un regard incompréhensif dans sa direction, se contentant de soupirer avant de se laisser tomber à terre. Les secondes qui suivirent furent très longues, mais finalement un homme apparu dans le champ de vision de Leah, fusil à la main. Elle se contracta immédiatement, mais ses épaules retombèrent en voyant qu’il baissait sa garde en ayant reconnu Raelyn. Il était donc bien là, et vivant. La brunette était contente pour la jeune femme, bien qu’une grimace ne vienne déformer son visage en la voyant lui tomber dans les bras telle une héroïne de comédie romantique – sérieusement ? De là où elle était, elle n’entendait pas leur conversation, mais le regard de l’homme se porta droit sur elle et elle serra les dents une nouvelle fois, frustrée de ne pas entendre ce qu’ils disaient. Finalement, le regard de Raelyn lui indiqua qu’elle pouvait s’avancer, et c’est ce qu’elle fit. « Moi c’est Leah. Et lui c’est Pata. » Lança-t-elle d’un ton neutre en direction de Mitchell, nerveuse au possible et prête à dégainer son glock au moindre geste mal placé.

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(#)Jeu 14 Nov 2019 - 0:51

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Quand la silhouette, puis le visage de Mitchell se détache, je ressens un soulagement auquel je ne m’attendais pas. Moi qui ai juré toute ma vie de ne pas devenir dépendante et de ne plus m’attacher à personne après la mort d’Aaron, j’ai beau être perdue quand à mes sentiments pour le brun je ne peux pas nier que j’y suis profondément attachée. Notre relation a changé il y a quelques mois et je ne saurais appeler ça amour, parce que c’est en sentiment qui me parait bien dérisoire et d’un autre temps, mais j’ai besoin de lui, et pendant les deux dernières années il a été mon seul repère. C’est lui qui m’a tirée de la ville, lui qui m’a protégée et sauvé la vie à plusieurs reprises. Ni lui ni moi ne sommes doués avec les mots, mais alors qu’il m’attire et que je viens me blottir contre lui je me rends compte que je ne peux plus jouer l’indifférente. Que mon étreinte veut dire que j’ai peur, qu’il m’a manqué même si je reste silencieuse. Je respire son odeur quelques secondes et résiste à l’envie de déposer un baiser sur ses lèvres, trop vite ramenée à la réalité. Finalement je me décolle de lui, renouant avec la réalité et me rappelant de la présence de la brune, qui s’avance doucement, méfiante. « Moi c’est Leah. Et lui c’est Pata. » Son obstination à présenter le chien comme s’il s’agissait d’un être humain me fait sourire, mais je sens la tension dans le corps de Mitch. Il est méfiant, et je le serais aussi si j’étais dans sa position. Il jauge la brune du regard et elle soutient son regard, et se reconcentre finalement sur moi, observant mon visage. Je préfère ne pas savoir à quoi je ressemble après avoir été passée à tabac par l’armoire à glace de ce matin. « Qu’est ce qui t’es arrivé ? » Il ne cherche pas à exclure Leah, je le sais, mais c’est à moi uniquement qu’il s’adresse. Mitch n’est pas le genre de type facile à approcher. Je fais signe à Leah de s’approcher. « Après qu’on ait été séparés j’ai essayé de revenir. Au bout de trois jours je suis tombée sur une horde, c’est Leah qui m’a aidée. » Je jette un œil à la brune et lui adresse un signe de tête, la remerciant. « Elle a une voiture, on a eu quelques … contre temps en route, mais c’est elle qui m’a raccompagnée. » Bon les présentations sont faites, pour moi c’est suffisant, et je me retourner vers la brune. « Voilà la grange. Hôtel deux étoiles, certificat d’excellence, confort assuré. Le voiturier est en congé par contre, désolée. » Je me dirige vers l’intérieur et pose mon sac à dos dans un coin, proche des couvertures entassées qui nous servent de lit. « Je peux te faire visiter mais le tour sera vite fait. » Je jette un coup d’œil vers le tas d’arme, soulagée qu’il soit toujours là. Notre réserve de nourriture commence sérieusement à faire de la peine, par contre.

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Leah n’en menait pas large, mais elle s’obstinait pourtant à conserver un air neutre en s’approchant de cet homme dont Raelyn avait tant vanté les mérites. Elle avait raison sur un point ; il avait de quoi plaire. Cependant, si la question physique lui importait à l’époque, ça n’était désormais plus le cas. L’apocalypse avait au moins le mérite de vous faire revoir vos priorités, et Rae pouvait avoir l’esprit tranquille en ce sens. Leah n’aurait bien entendu par été contre un soutien indéfectible de la part d’un homme, mais la perte de Lene l’avait déjà suffisamment mise au trente-sixième dessous que pour s’éviter un nouvel attachement avec un autre être humain. Mitch l’observa avec méfiance, et elle en fit de même sans baisser les yeux une seule seconde, s’efforçant de ne pas laisser une lueur de défi s’allumer dans ses prunelles noisette. Après tout, il allait lui offrir un abri, mais elle voulait qu’il comprenne que s’il attaquait ; elle se défendrait. « Qu’est ce qui t’es arrivé ? » Il détourna son attention de Leah pour se concentrer sur la brune, détaillant son visage tuméfié en fronçant les sourcils. « Après qu’on ait été séparés j’ai essayé de revenir. Au bout de trois jours je suis tombée sur une horde, c’est Leah qui m’a aidée. » La brunette repensa brièvement à leurs retrouvailles, alors qu’elle était sur le point de la tuer. Oui, il valait mieux rester sur la version où elle était arrivée tel un ange gardien pour la sauver des méchants zombies. Elle esquissa un sourire en direction de la jeune femme quand celle ci l’observa avec une reconnaissance étonnante, puis se concentra à nouveau sur la tête de son interlocuteur. « Elle a une voiture, on a eu quelques … contre temps en route, mais c’est elle qui m’a raccompagnée. » Des contretemps, bel euphémisme. « Voilà la grange. Hôtel deux étoiles, certificat d’excellence, confort assuré. Le voiturier est en congé par contre, désolée. » Leah ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel face à cette explication, amusée en son for intérieur. « Ca reste mieux que la voiture. » Lança-t-elle finalement en haussant les épaules, jetant un œil vers Pata qui semblait d’accord avec elle. D’ailleurs, il était déjà entré pour faire l’état des lieux, sous l’œil perplexe de Mitchell. « Il est propre, bien dressé et il sait comment buter les rôdeurs. » Précisa-t-elle afin qu’il n’ait pas le temps de lui demander de laisser le chien dehors ; c’était hors de question. « Je peux te faire visiter mais le tour sera vite fait. » La brunette s’avança à la suite de Raelyn, observant les alentours avec attention. « T’en fais pas…. » Elle imita la brune et jeta le peu d’affaires qu’elle avait sur elle par terre, reprenant la parole avec un ton plus bas, presque un chuchotement : « Tu penses qu’il est d’accord ? J’ai pas envie de m’installer s’il se le sent pas, ça me dérange pas de vous laisser si… » Sa voix se coupa, tandis qu’elle réalisait que si, ça l’embêtait de partir. Leah avait beau prôner sa solitude dans ce nouveau monde, elle devait bien avouer que d’avoir quelqu’un d’autre que son chien à qui parler était plutôt sympa finalement.

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(#)Sam 16 Nov 2019 - 2:38

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Je réalise que quatre jours seulement ont passé depuis que ma route a croisée celle de la demoiselle, une semaine depuis que j’ai été séparée de mon compagnon de route. Sept jours c’est peu, mais dans notre nouvel univers c’est un laps de temps après lequel il ne faut généralement plus trop avoir d’espoir. Je réalise la chance que j’ai qu’il soit là et que rien ne lui soit arrivé – Mitch a beau être un dur à cuire il n’en restait pas un homme seul dans un univers sans pitié. Je réalise aussi que j’ai du mal à imaginer laisser partir la brune et son clebs, tant je me suis habituée à leur présence ces derniers jours. « Ça reste mieux que la voiture. » C’est bien mieux que la voiture. Et moins confortable que la ferme dans laquelle nous avions élu domicile les deux dernières nuits, mais ici j’ai le sentiment d’être en sécurité. Je ne sais pas si c’est l’habitude, la présence de Mitchell ou les deux, mais un peu de la tension que je portais en moi ces derniers jours s’est envolée en posant les yeux sur lui, en petite forme mais vivant. « Il est propre, bien dressé et il sait comment buter les rôdeurs. » Je me retourne et comprends que Leah parle de son chien au brun (pas l’inverse, fort heureusement) et en croisant le regard de Mitch j’acquiesce doucement, comme pour lui dire qu’il n’a aucun soucis à se faire. La brune m’emboite le pas rapidement et pénètre dans la grande derrière moi. « T’en fais pas… » J’hoche la tête, et finalement elle se rapproche et baisse le ton. « Tu penses qu’il est d’accord ? J’ai pas envie de m’installer s’il se le sent pas, ça me dérange pas de vous laisser si… » La vérité c’est que j’ai souvent bien du mal à savoir ce qu’il pense, mais que je sais aussi qu’il l’aurait déjà chassée s’il était fermement opposé à l’idée qu’elle reste ici, un temps au moins. Nous avons un point commun certain : ni lui ni moi ne sommes du genre à prendre sur nous quand quelque chose nous déplait. « Je peux pas te dire si ça le ravit, mais s’il était contre tu le saurais. » Je réponds sur le même ton qu’elle, avant de rajouter. « Il se fera à l’idée. Surtout quand il verra que certes t’es insupportable, mais tu peux être utile. » Je lui adresse un sourire insolent, avant d’entendre la porte s’ouvrir à nouveau et de sentir la main du brun se poser dans mon dos. Je lui adresse un sourire fatigué, et je sens son regard se porter sur l’arrière de mon crâne, et une décharge électrique me parcourt le corps quand il effleure la plaie suturée par Leah qui s’y trouve. « Belle suture. » Je regarde Leah en levant un sourcil, un air qui semble vouloir dire "tu vois je te l’avais dit" sur le visage. Je ne précise pas qu’elle en est à l’origine, il me semble évident que je n’ai pas pu suturer l’arrière de mon crâne. « Ouais. Tu jetteras un œil ? Je veux pas que ça s’infecte. » Il hoche la tête. C’est Leah qui a fait ça ces derniers jours, mais mes réflexes reviennent vite et c’est habituellement l’apanage du brun. Je me retourne vers la brune. « T’as faim ? Nos réserves sont de plus en plus maigres, faudra qu’on ravitaille vite mais prendre des forces avant me semble pas idiot. » Il doit pas être loin de midi après tout et nous avons été réveillées aux aurores.

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Leah prenait peu à peu ses marques, déposant ses affaires – si on pouvait appeler un glock et un mini-sac à dos comme telles – et observant les alentours en essayant de se projeter pour la suite des évènements. Fonctionner en duo lui avait pris beaucoup de temps d’adaptation après des mois à errer seule après la mort de Lene, et le fait que cette dynamique change une nouvelle fois au profit d’un trio dont elle savait n’être qu’une voix minoritaire ne la ravissait pas vraiment. Cependant, Raelyn semblait avoir retrouvé une joie de vivre insoupçonnée, et au fond d’elle même Leah était contente pour elle. Il n’y avait plus qu’à espérer que tout se passe correctement maintenant. Un peu mal à l’aise, elle ne put s’empêcher de demander à la brune ce qu’elle pensait de la réaction de Mitch vis à vis de son installation avec eux. « Je peux pas te dire si ça le ravit, mais s’il était contre tu le saurais. » Bon, c’était déjà ça. Seul l’avenir lui dirait si elle avait été totalement acceptée ou non, en attendant elle se préparait à la perspective de devoir partir. « Il se fera à l’idée. Surtout quand il verra que certes t’es insupportable, mais tu peux être utile. » La brune esquissa un sourire dans sa direction, un air narquois sur le visage. Mais si quelques années plus tôt cet air était teinté de méchanceté, Leah ne décelait désormais plus tout ça chez la jeune femme. Un fait étonnant mais qui collait avec cette nouvelle vie qui s’offrait à eux avec cette ère apocalyptique. Elle s’apprêta à rétorquer une des remarques cinglantes dont elle avait le secret, mais l’arrivée de Mitchell dans la pièce l’en empêcha. « Belle suture. » Il observa l’arrière du crâne de Raelyn avec attention, et Leah ne put s’empêcher de ressentir un élan de fierté. C’était Lene qui lui avait appris à suturer. « Ouais. Tu jetteras un œil ? Je veux pas que ça s’infecte. » Il se contenta de hocher la tête sans prononcer le moindre mot, et la brunette se demanda s’il était d’un naturel calme et si ce mutisme était habituel ou non. En lui posant cette question, Rae mettait fin à ses services de surveillance quant à une éventuelle infection, et ça l’arrangeait plutôt bien. « Je pense que t’es bien partie pour éviter l’infection, mais il reste des antibiotiques dans la voiture. » Précisa-t-elle tout en se disant qu’il ne fallait pas tarder à reprendre tout ce qui traînait dans le véhicule. « T’as faim ? Nos réserves sont de plus en plus maigres, faudra qu’on ravitaille vite mais prendre des forces avant me semble pas idiot. » Il Leah hocha la tête avec gravité ; il ne fallait pas prendre les choses à la légère, si les vivres commençaient à manquer il fallait déjà s’en inquiéter. Le fait de rester sédentaire ne plaisait pas beaucoup à la brunette, mais le fait de se diriger vers une plus grande ville par après était un débat qu’elle désirait lancer plus tard, lorsqu’elle connaîtrait mieux son nouvel hôte. « Oui on va manger quelque chose… Et récupérer les stocks de la voiture aussi, j’aime pas trop l’idée que ça traîne là, sans surveillance. » Ajouta-t-elle avec sérieux.

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(#)Mar 19 Nov 2019 - 8:06

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Les doigts de Mitch sur mon crâne, qui effleurent pourtant à peine la plaie provoquent une décharge qui me rappelle que je ne suis pas en forme. Se reposer est important, et nous avons besoin de reprendre des forces, elle comme moi. Deux jours, trois jours peut-être le temps que nos plaies et contusions commencent à cicatriser et disparaître. Entre les vivres de Leah, celles que nous avons trouvées dans la maison et ce que nous avons avec Mitchell la situation reste préoccupante, mais pas critiques. Et dans l’état actuel des choses et vu notre petite forme, la moindre attaque pourrait nous être fatale. « Je pense que t’es bien partie pour éviter l’infection, mais il reste des antibiotiques dans la voiture. » Je hoche la tête, un air nouveau sur le visage, de la reconnaissance. Chaque blessure peut être la dernière dans un monde sans médicament, et sans les antis inflammatoires de Leah cette plaie, aussi ridicule soit-elle, aurait pu me tirer mon dernier souffle. « Oui on va manger quelque chose… Et récupérer les stocks de la voiture aussi, j’aime pas trop l’idée que ça traîne là, sans surveillance. » J’attrape un sac à dos vide et en tend un à Leah, alors que Mitchell vide celui que j’ai utilisé ces derniers jours. « Y’a des vêtements pour toi et des couvertures supplémentaires dans la voiture. On est tombées sur ce qui ressemblait presque à un havre de paix. » Je tourne à nouveau la tête vers Leah. « T’as raison, il faut qu’on rapatrie tout. » Vivres, armes, médicament, vêtements, autant de denrées si rares aujourd’hui. Notre petit groupe se met en route et finalement Mitch reprend la parole. « L’endroit dont tu parles, qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Je jette un regard en coin à Leah, peu enthousiaste à l’idée de revivre pour lui les événement de cette nuit. « Je sais pas, on a été imprudentes je pense, un groupes de quatre personne nous a attaquées cette nuit. Ils avaient dû nous repérer la veille. C’est à ces charmantes personnes que je dois ça. » D’un geste nonchalant de la main je montre mon visage. « Mais tu devrais voir dans quel état Leah a laissé ce type. C’est bien pire. » Le trajet jusqu’à la voiture continue en une restitution de ces derniers jours, et finalement nous sommes obligés de trois aller retours pour tout emmener jusqu’à la grange. Ce n’est qu’une fois la dernière conserve rangée et déposée dans un coin que je me laisse tomber, mettant la main sur une des boites métalliques pour l’envoyer à Leah, avant d’en tendre une à Mitchell et d’en ouvrir une pour moi. Après le repas, Mitch s’absente finalement le temps de refaire le tour des environs pour les inspecter, et être sûr que nous n’avons pas été suivies. Je sens que la peur de le perdre, plus forte que ce à quoi je me serais attendue, a laissé des séquelles, puisque lorsqu’il pose ses lèvres sur mon front avant de rabattre la porter derrière lui je lutte contre l’envie de le retenir. Finalement, je me retourner vers Leah, un sourire sur les lèvres. « Pas de commentaire. » Face à tout ça, à cette complicité apparente entre moi et mon compagnon, face à ces gestes et attentions que j’aurais autrefois qualifiés de mièvreries.

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Maintenant qu’elles étaient arrivées à destination et que le danger semblait être derrière elles, Leah se sentait légèrement faillir sous la fatigue et l’accumulation du stress des derniers jours. Raelyn n’avait pas l’air en meilleure forme qu’elle, d’autant qu’elle avait été plus atteinte physiquement lors de leur dernière rencontre avec l’espèce humaine ; c’était du joli. Laissant Mitch jeter un œil à la blessure de la brune, lui rappela qu’il y avait toujours des antibiotiques et d’autres ressources utiles dans leur voiture – un bon moyen de suggérer de s’y rendre pour la vider avant que d’autres ne le fasse à leur place. Hochant la tête, Raelyn lui tendit un sac vide qu’elle attrapa d’un geste, se dirigeant déjà vers la porte grande ouverte de la grange. « Y’a des vêtements pour toi et des couvertures supplémentaires dans la voiture. On est tombées sur ce qui ressemblait presque à un havre de paix. T’as raison, il faut qu’on rapatrie tout. » Leah releva un sourcil dans sa direction, l’air de dire : « Évidemment que j’ai raison. » Un sourire au coin des lèvres, elle se baissa pour attraper son glock et le coincer dans son dos, espérant ne pas avoir à s’en servir. « L’endroit dont tu parles, qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Le regard de la brunette croisa celui de Raelyn, les deux jeunes femmes se remettant à peine de la perspective d’avoir failli y passer cette nuit-là. Mordant sa lèvre inférieure, Leah laissa le soin à Rae d’expliquer ce qu’elle voulait à son compagnon, peu désireuse de se transformer en raconteuse d’histoires. « Je sais pas, on a été imprudentes je pense, un groupes de quatre personne nous a attaquées cette nuit. Ils avaient dû nous repérer la veille. C’est à ces charmantes personnes que je dois ça. » Imprudentes. Leah n’aimait pas l’idée que ça ait été le cas, mais comment expliquer qu’elles ne se soient pas aperçues qu’elles étaient suivies ? Elles se devaient d’être plus vigilantes à l’avenir, elles avaient été chanceuses. « Mais tu devrais voir dans quel état Leah a laissé ce type. C’est bien pire. » La brune releva la tête avec un petit sourire en entendant qu’on parlait d’elle et de ses exploits, et elle haussa les épaules avec une humilité feinte ; elle était plutôt fière de prendre le dessus sur des sales types comme celui qu’elles avaient croisé. « C’était eux ou nous. » Conclut-elle avant d’accélérer le pas, toutes ses pensées dirigées vers le véhicule qu’elle n’aimait pas savoir sans surveillance. Ensemble ils parvinrent à ramener tout le stock qu’elles avaient accumulés – même si la majorité de ce stock était dû aux raids que Leah avait effectué avant de tomber sur Raelyn – en quelques trajets placés sous le signe du silence. Une fois que la voiture fut vidée, la brunette se laissa glisser contre un mur non loin de la jeune femme, attrapant une des conserves qu’elle lui lança ; raviolis. C’est qu’elle commençait à la connaître. La brune devait reconnaître qu’elle était réellement affamée et dû se retenir de ne pas vider sa conserve en moins de deux minutes – son estomac peu habitué ne l’aurait pas supporté. Mitchell déserta la pièce en annonçant qu’il allait vérifier les alentours pour être sûr qu’elles n’avaient pas été suivies – à croire que leur petite histoire avait déclenché quelques appréhensions chez lui. Avant de partir, il s’avança vers Raelyn pour l’embrasser sur le front avec tendresse ; un geste qui n’échappa pas à Leah qui détourna le regard en levant les yeux au ciel. « Pas de commentaire. » Retenant un petit rire, la brunette leva les mains vers le haut, comme pour dire « Je vois pas pourquoi j’aurais un commentaire à faire. » Elle observa ensuite la jeune femme avec un air amusé, décidée à profiter de cet excès de sensibilité qu’elle ne lui connaissait habituellement pas. « Non mais vous êtes mignons hein. » Un nouveau sourire étira le coin de ses lèvres, ravie que la tendance s’inverse une nouvelle fois entre elles.

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(#)Mer 20 Nov 2019 - 8:13

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

C’est étrange finalement, de nous voir fonctionner comme un vrai trio si rapidement, à vider la voiture pour transporter nos affaires jusqu’à la grange. Je ne me voile pas la face, je sais qu’il reste du travail avant que nous n’arrivions à trouver un équilibre et fonctionner correctement : Mitchell et moi sommes habitués à former un duo, nous l’étions même avant la fin du monde même s’il était d’un autre genre, et quand à Leah elle évolue seule depuis trop longtemps et si elle s’est vite habituée à ma présence il en sera peut-être autrement avec Mitchell qu’elle ne connaissait pas avant tout ça. Je n’aurais jamais cru que nos relations passées auraient pu être un atout en ma faveur, mais il semble que finalement le fait de ne pas être de simples inconnues nous ait aidé à nous habituer l’une à l’autre. Parce que finalement aujourd’hui retrouver des têtes connues, même celles avec lesquelles vous aviez une relation conflictuelle avant tout ça, ça rassure. « C’était eux ou nous. » Qu’a répondu la jeune femme lorsque j’ai évoqué à Mitchell les événements de cette nuit, et finalement, cela résume bien le cours de notre vie à tous depuis que les morts ont pris le dessus sur les vivants, nous poussant à nous cacher, à survivre plutôt que de vivre.

Finalement quand Mitchell part faire le tour des alentours pour vérifier que nous n’avons pas été suivies, il nous laisse seules, la brune et moi. Quand il dépose un rapide baiser sur mon front je ferme les yeux quelques secondes, me préparant déjà aux railleries de la brune. Décidément, si j’avais su un jour que c’est ainsi que se passeraient les choses. « Non mais vous êtes mignons hein. » Je lève les yeux au ciel, avant de rétorquer sur un ton bourré d’ironie. « Je sais que t’as lâché la fac, mais qu’est-ce que t’as pas compris dans pas de commentaires ? » Un air narquois sur le visage, je viens finalement me rasseoir sur les couvertures qui nous servent également de lit depuis que nous nous sommes installés ici, et pousse un soupir. « C’est pas la ferme ici en terme de confort, mais depuis qu’on s’est installés là on a eu aucun incident à déplorer. » Et ce fragile sentiment de sécurité, ça vaut tous les matelas King size du monde. « Y’a une rivière à quinze minutes de marche. L’eau est gelée, je vais pas te mentir, mais on pourra y aller demain pour prendre un semblant de douche. » Appuyée contre le mur de la grange je laisse ma tête basculer en arrière et ferme les yeux quelques secondes. Je suis épuisée, parce que nous avons été tirées du sommeil au beau milieu de la nuit et avons eu notre lot de surprise aussi, mais soulagée, et tous le stress qui m’a tenaillé le ventre ces derniers jours commence à s’évaporer, me laisser vidée de toute émotion.

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Apocalypse now

Pour l’instant, Leah n’émettait pas d’opinion quant à ce Mitchell dont Raelyn vantait tant les mérites. Elle savait qu’elle avait affaire à un criminel notoire d’avant l’apocalypse et même si la fin du monde avait radicalement changé les gens – elle y compris – elle ne lui faisait aucunement confiance. La brune lui avait prouvé qu’elle pouvait compter sur elle, et c’était ce qui avait permis à leur duo de fonctionner correctement, mais elle ne pouvait pas agir avec le même laisser aller quand il s’agissait du brun. Il allait lui falloir quelques jours, voire quelques semaines, avant de pouvoir savoir si elle pouvait se fier à lui. En attendant elle resterait sur ses gardes ; une fois n’était pas coutume. Après avoir vidé la voiture et expliqué en détails au jeune homme les nombreuses péripéties auxquelles elles avaient eu droit, elles se posèrent enfin à l’intérieur tandis que lui partait faire le tour des lieux pour sécuriser l’endroit ce soir. Amusée par la relation et l’alchimie qui régnait entre Raelyn et lui, Leah observait la brune avec un petit air narquois qui en disait long sur ce qu’elle en pensait. « Je sais que t’as lâché la fac, mais qu’est-ce que t’as pas compris dans pas de commentaires ? » Une nouvelle fois, la jeune femme esquissa un sourire en coin en relevant les mains vers le haut, comme pour se dédouaner de ce qui venait de se passer. « C’est pas la ferme ici en terme de confort, mais depuis qu’on s’est installés là on a eu aucun incident à déplorer. » Leah l’imita en se couchant non loin d’elle, pas vraiment perturbée par le manque de confort. La ferme avait été un gros coup de chance et en règle générale, elle se contentait de dormir à même le sol. « Le confort c’est pas la priorité. Puis tu sais je bougeais tout le temps avant, j’avais pas exactement le temps de me faire un lit. » Répondit-elle en haussant les épaules, espérant qu’elles continueraient à ne déplorer aucun incident, comme elle le disait si bien. Les récents jours avaient été plutôt intenses, beaucoup trop à son goût. « Y’a une rivière à quinze minutes de marche. L’eau est gelée, je vais pas te mentir, mais on pourra y aller demain pour prendre un semblant de douche. » A moitié endormie – il ne lui en aura pas fallu beaucoup – la brunette hocha la tête en étouffant un énième bâillement tout en se décalant un peu pour laisser son chien se poser contre elle. « Ça me va. Je pense que là je vais me contenter de dormir et de ne penser à rien d’autre. » Lança-t-elle avec un petit sourire, rassurée pour la première fois depuis longtemps en sachant qu’une troisième personne se chargeait de surveiller les alentours et de s’occuper de leur sécurité. Elle n’en relâchait pas moins son attention, mais elle se sentait un peu plus détendue que d’habitude – et ça faisait du bien.

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(#)Mer 20 Nov 2019 - 23:57

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

La nuit est tombée et aujourd’hui c’est désormais ce qui rythme nos journées. Evoluer lorsqu’il fait nuit noire est devenu dangereux, aussi bien à cause de nos semblables que des Autres, qui pour une sombre raison préfèrent sortir la nuit. Je les entends souvent, quand je n’arrive pas à trouver le sommeil, grogne autour de la grange, gratter parfois, mais nos systèmes de sécurité sont bon et ils se dispersent avant le petit matin finalement assez mystérieusement. Ils sont si nombreux que nous avons de la chance, qu’ils ne soient pas dotés d’intelligence. « Le confort c’est pas la priorité. Puis tu sais je bougeais tout le temps avant, j’avais pas exactement le temps de me faire un lit. » Oui, la sécurité reste la priorité, et là-dessus je pense qu’il n’y a pas un seul vivant qui nous contredirait. Se nourrir, se laver, se vêtir et surtout dormir en ayant la certitude de se réveiller le lendemain, autant de choses que nous prenions pour acquises avant tout ça. « Ça me va. Je pense que là je vais me contenter de dormir et de ne penser à rien d’autre. » Je hoche la tête, et alors qu’elle s’allonge à quelques mètres de moi avec le clébard, je reste le dos appuyé contre le mur de la grange, incapable de fermer l’œil tant que Mitchell sera dehors. Quand il rentre je sens un certain soulagement m’envahir, et j’ôte mon jean pour me glisser sous les couvertures. Il me rejoint et pour la première fois depuis notre arrivée nos lèvres se trouvent, et dans ses bras je trouve un réconfort et tombe rapidement dans un sommeil bien plus paisible que ces derniers jours, bien moins agité aussi.

Jour 9

Les jours qui ont suivi notre arrivée, nous les avons mis à profit pour reprendre des forces et la brune comme moi en avions bien besoin après les différentes attaques essuyées en un laps de temps bien trop court. A trouver un équilibre à trois aussi, Leah et Mitchell étant certainement dans une position plus délicate que moi, à s’observer et s’apprivoiser sans trop savoir comment réagir l’un face à l’autre. La brune nous a laissé seuls à plusieurs reprises, s’éloignant de la grange sous prétexte d’aller observer et découvrir les alentours, mais je sais qu’elle fait ça pour nous laisser nous retrouver, retrouver une certaine forme d’intimité – quand bien même ce terme a perdu de son sens après l’apocalypse, et la veille elle est partie toute l’après-midi, si bien qu’endormie dans les bras de mon compagnon je ne l’ai même pas entendue rentrer la veille. Je dors profondément, aussi profondément que j’en suis capable en tout cas mais assez pour que les premiers bruits des créatures ne me réveillent pas. C’est la voix de Mitch qui me tire de mon sommeil. « Raelyn ! » Péniblement, j’ouvre les yeux et aperçois Leah, en train de se redresser, et Mitchell, déjà debout. Mon cerveau se met difficilement en marche et j’entends, les bruits, les grognements, bien plus forts, les grattements contre les planches en bois, bien plus nombreux qu’habituellement. Je ne sais pas combien ils sont dehors, assez pour faire céder le bois et ouvrir une brèche ? Rapidement je me lève, et enfile mon jean à la va-vite. « Tu crois que… » Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que les premiers craquement sinistres du bois se font entendre. Nous sommes coincés, comme des rats.

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Apocalypse now

Les jours s’étaient enchaînés les uns après les autres, et Leah commençait à croire Raelyn lorsque celle-ci lui disait que cette grange était ce qu’il y avait de plus proche du havre de paix. Reculé et pourtant proche des ressources les plus fondamentales, cet endroit était plutôt bien positionné même si des raids s’avéraient nécessaires pour pallier au manque de nourriture et autres besoins. Peut-être qu’elle avait raison, peut-être qu’ils pourraient songer à s’installer ici et à commencer la culture de certaines plantations ? L’esprit de Leah s’arrêtait sur des possibilités qu’elle n’aurait même pas considéré quelques jours auparavant, mais force était de constater que ce trio fonctionnait plutôt bien en dépit du fait que Mitchell et elle cherchaient encore à s’apprivoiser et à se faire confiance. La brune avait pris le parti de les laisser seuls de temps à autres histoire de les laisser se retrouver sans qu’elle ne soit dans leurs pattes tout en profitant de l’occasion pour analyser les environs et voir ce qu’il était possible d’accomplir ici. Cependant, tout s’écroula en un seul instant, quelques jours à peine après qu’ils se soient retrouvés. Un bruit tira la jeune femme du sommeil et quelques secondes après, un cri de la part du brun. « Raelyn ! » Déjà debout tandis qu’elle-même se redressait, Mitchell criait en direction de Rae pour qu’elle se réveille à son tour. Il ne lui fallu pas bien longtemps pour comprendre qu’ils étaient encerclés. « Tu crois que… » La brune était en train de commencer à s’habiller tandis que Leah et Mitch, plus réactifs, s’armaient déjà et embarquaient ce qu’ils pouvaient sur eux. Pata avaient tous ses poils dressés et grognaient d’un air mauvais en direction du vacarme fait par les rôdeurs. Les ombres dansaient par les petites fenêtres et le bruit significatif indiquait qu’ils étaient en bien mauvaise posture. « La horde qu’on a évité… » Lança Leah en direction de ses deux acolytes, l’air sombre ; ils étaient ici. Dieu seul savait combien, mais ils étaient entrain de forcer le passage pour entrer et il n’était qu’une question de minutes avant qu’ils y arrivent. « On prend ce qu’on peut et on se casse d’ici. » Cria-t-elle en visant ce qui était prioritaire : les armes, les clés de la voiture et le minimum de bouffe qu’elle pouvait mettre dans un sac sans se ralentir pour fuir.

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(#)Ven 22 Nov 2019 - 2:26

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 9

Je mets quelques secondes à émerger, moi qui pourtant ne dors plus que d’une oreille depuis des mois, depuis le début de l’apocalypse, j’ai baissé ma garde, et je me déteste pour ça. Retrouver Mitchell m’a rendue idiote, ou en tout cas c’est ainsi que je le vis, mais j’enrage de ne pas avoir fait plus attention, me sentant pour une raison inexplicable coupable de ce qu’il est en train de se passer, simplement parce que j’ai cru être en sécurité. J’ai cru qu’il n’allait rien nous arriver, en tout cas pas tout de suite, j’ai cru que nous allions pouvoir souffler. Mais non, et alors que j’enfile mon jean je ne peux m’empêcher d’enchainer les jurons. Je passe mon blouson aviateur que je referme rapidement jusqu’au cou, avant de vriller mes yeux dans ceux de Mitch. C’est la brune pourtant qui me répond, et je trouve la tête vivement vers elle. « La horde qu’on a évitée… » Je secoue la tête, parce que je ne veux pas y croire, ils ne marchaient pas dans cette direction, il ne peut pas s’agir d’eux. Je refuse de voir la réalité en face parce que je la visualise parfaitement la horde, bien trop nombreuse que nous puissions la fuir, j’en suis persuadée. Les planches de bois qui constituent le mur de la grande sont en train de céder, ne nous laissant que quelques minutes, quelque secondes de réflexion. « On prend ce qu’on peut et on se casse d’ici. » J’acquiesce et attrape à mon tour mon gros sac à dos, alors que Mitchell est déjà en train de charger le sien. Que le nécessaire, surtout que hier nous avons chargé la voiture de couvertures et vêtements de rechange, en vue d’une expédition que nous avions prévue pour ce matin. J’attrape deux fusils et deux glocks sans réfléchir, ainsi que toutes les munitions qui me tombent sous la main. Des conserves viennent les rejoindre dans un joyeux bordel, et c’est la main de Mitch sur mon épaule qui me fait connecter à nouveau avec la réalité, et je réalise que mes mains tremblent. Tentant de contrôler les tremblements je ferme le sac, avant de le passer sur mes épaules. Il est lourd, mais nous n’avons pas le choix, partir sans rien signerait aussi notre arrêt de mort, et je ne suis pas prête à tout abandonner. Mon regard croise celui de mon compagnon, et il n’a pas besoin de parler pour que je comprenne ce qu’il a en tête. Je me tourne alors vers la brune. « Y’a une issue à l’arrière, une espèce de trappe comme celles pour faire rentrer les animaux. » Elle n’est ni haute si épaisse, je suppose que les animaux qui occupaient autrefois la grange étaient à peine plus grands que le clébard. Des cochons peut-être. Mais on passera tous, Mitchell et moi nous en étions assurés en arrivant ici. Mon esprit semble laisser place à mon instinct de survie, et je m’y dirige rapidement. « On peut pas être sûrs qu’il y en aura pas de côté-là aussi, mais si c’est ça ou attendre comme des rats pris au piège… » Les craquements et bruits de griffures s’amplifient, nous n’en avons plus que pour quelques dizaines de seconde, j’en suis persuadée. Je me baisse pour déverrouiller le loquet, avant de prendre une inspiration et de pousser la trappe doucement. Aucune créature ne se jette sur moi, sans réfléchir je me met à quatre pattes pour passer et me redresser une fois de l’autre côté. A peine sortie une, puis deux et un groupe de morts vivants m’aperçoivent et se mettent en marche dans ma direction. « Bougez-vous. » Que je hurle à Mitchell et Leah.

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Apocalypse now

Le cauchemar continuait, et avec lui ces éternels morts-vivants qui semblaient partout, parcourant inlassablement le monde à la recherche de chair fraîche à mettre en charpie. Les réveils brutaux faisaient partie du quotidien et l’esprit apprenait à rester vif en toutes circonstances – le mode survie était activé. Il ne fallu pas bien longtemps à Leah pour prendre conscience de ce qu’il se passait et en à peine quelques secondes, elle était déjà prête et s’activait à remplir son sac de ce qui s’avérait le plus rare et important à ses yeux. Dieu merci, la voiture avait préalablement été préparée au raid matinal qu’ils s’apprêtaient à faire aujourd’hui et si celle-ci n’avait pas été prise d’assaut, ils avaient de quoi tenir quelques jours à l’intérieur. Tandis que Raelyn terminait de s’apprêter elle aussi, l’esprit de Leah carburait à toute vitesse et elle se rappela la horde qui se dirigeait vers le nord – les avaient-elles attirés jusqu’ici sans le vouloir ? Le regard des deux jeunes femmes se croisa rapidement mais elles ne dirent rien de plus, se contentant de rassembler des armes pour faire face à ce qui les attendait à l’extérieur. Ils étaient pris au piège et était clairement en infériorité numérique. « Y’a une issue à l’arrière, une espèce de trappe comme celles pour faire rentrer les animaux.» La brune grimaça, peu enthousiaste à l’idée de sortir à quatre pattes – une position qui la rendrait forcément vulnérable aux attaques s’il y avait des rôdeurs là-bas aussi. Mais si c’était la seule sortie, ce n’est pas comme s’ils avaient le choix. « On peut pas être sûrs qu’il y en aura pas de côté-là aussi, mais si c’est ça ou attendre comme des rats pris au piège… » Le trio se dirigea d’un seul mouvement vers la fameuse trappe et Raelyn passa en première en prenant une grande inspiration, suivie de Mitchell. Leah regardait derrière elle avec un air paniqué, entendant les premières infiltrations se faire à l’intérieur de la grange. Les grognements se rapprochaient et tout son corps se tendit alors qu’elle relevait son arme, prête à se défendre s’ils arrivaient par derrière. « Bougez-vous. » La jeune femme se retourna d’un coup, apercevant les jambes de Mitchell disparaitre et lui permettre de passer à son tour. Elle ne se fit pas prier et s’engouffra dans la trappe, son regard tombant immédiatement sur le groupe de morts qui était entrain de leur tomber dessus. Elle s’extirpa tant bien que mal tandis que les premiers coups de feu se faisaient déjà entendre. La brunette se releva rapidement, suivie par son chien qui ne se fit pas prier pour se jeter sur leurs assaillants ; il était trop tard pour fuir sans se battre.

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