Apocalypse now (zombieraeleah)

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Discuter faisait du bien, discuter avec quelqu’un d’autre que la même personne que avec laquelle je conversais depuis maintenant deux ans. Mitch et moi avions appris à nous connaître, à savoir anticiper les réactions de l’autre, et à vrai dire cela nous avait sauvé la vie à plusieurs reprises. Lorsqu’attaqués nous étions retenus sous la menace, j’étais capable de lire dans ses yeux le plan auquel il pensait, j’étais capable de voir à quel individu il allait s’attaquer, quand il allait passer à l’attaque. Mais cela avait aussi des inconvénients. Le principal étant qu’avec nos deux caractères forts parfois des disputes éclataient, et dans ces moments là il m’était impossible de m’éloigner, impossible de parler à quelqu’un d’autre de mon trouble, de mes doutes et de ce qui traversait mon esprit. Leah et moi n’étions pas les meilleures amies du monde, mais elle représente un vent de nouveauté dans ma vie, c’est indéniable. « Santé à ça. » Elle lève à son tour son verre, grimaçant encore une fois. La gnôle est mauvaise, aucun doute sur la question, mais la brulure de l’alcool dans ma gorge, dans mon estomac, je renoue avec avec plaisir. Parce qu’elle me rappelle un autre temps. Un temps où j’étais bien plus insouciante. « Non c'était pas simple, mais c'était nécessaire. C'est pour ça que j'évite de croiser d'autres personnes... Pour ne pas me retrouver dans une situation qui me forcerait encore à tuer. Au final ça me fait de la peine de voir que les derniers survivants préfèrent encore s'entretuer que de faire front contre ces saloperies. » Je comprends, même si je n’ai jamais eu peur de devoir passer à l’acte je comprends, et c’est ce à quoi je pense portant à nouveau le verre à mes lèvres. Je commence à m’y habituer en fait, et sens déjà mon cerveau s’entourer d’un agréable nuage. J’ai toujours eu une forte tolérance à l’alcool, mais aujourd’hui, après deux ans sans mettre la main sur une bouteille, et suis consciente que ce soir les effets risquent d’arriver plus vite. « Je comprends. » Je pousse un soupir, portant à nouveau la poire à mes lèvres. « Je ne dis pas que c’est bien, je ne dis pas c’est comme ça que le choses devraient être. Mais je comprends ce que c’est, d’être prêt à tout. De se dire que chaque inconnu peut être un danger. » Je réfléchis un instant, choisissant d’être honnête. « J’ai souvent fait ce choix. Prendre une vie plutôt que de prendre le risque d’être tuée, même infime. Et toi aussi. Je l’ai vu dans tes yeux avant que tu ne choisisses de m’aider hier. » Elle a hésité à me tuer, l’autre jour alors que j’étais suspendue au balcon.

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Apocalypse now

L'ambiance entre les deux jeunes femmes se détendait au fur et à mesure des heures et cela se ressentait dans leur conversation. Leah n'avait pas eu l'occasion de parler à qui que ce soit depuis un long moment maintenant et elle devait bien avouer que même si c'était Raelyn son interlocutrice, elle appréciait beaucoup le fait de pouvoir parler à quelqu'un d'autre que Pata. D'ailleurs elle se leva un instant le temps de lui servir à lui aussi un repas comme le leur, il l'avait mérité au moins autant qu'elles. Le chien lui lança un regard reconnaissant avant de se jeter à son tour sur sa gamelle. La brune avait un stock illimité de croquettes pour lui - étonnamment ce genre de chose ne s'était pas fait dévaliser dans les magasins - mais de temps en temps elle lui accordait un traitement de faveur. Ce chien était ce qu'il y avait de plus proche d'un ami pour elle, mais elle s'abstint de formuler cette pensée à voix haute afin de ne pas essuyer les moqueries de Raelyn; elle ne comprendrait pas. « Je comprends. » Ah oui? Leah aurait cru que son épanchement sur la survie de l'humanité la ferait beaucoup rire, mais elle semblait se mettre à sa place; elle aussi avait changé. « Je ne dis pas que c’est bien, je ne dis pas c’est comme ça que le choses devraient être. Mais je comprends ce que c’est, d’être prêt à tout. De se dire que chaque inconnu peut être un danger... J’ai souvent fait ce choix. Prendre une vie plutôt que de prendre le risque d’être tuée, même infime. Et toi aussi. Je l’ai vu dans tes yeux avant que tu ne choisisses de m’aider hier. » La brune hocha la tête en reprenant place face à Raelyn, buvant une nouvelle gorgée de cet horrible breuvage qui lui réchauffait pourtant le corps, comme si on l'enveloppait d'une couverture. "En effet, j'ai hésité une seconde de trop. Si t'avais été une inconnue tu serais plus là pour en parler."Avoua-t-elle en toute franchise. "Mais toi et moi on est aussi la preuve qu'il est possible de s'entraider." Elle haussa les épaules avant de se laisser tomber contre le dossier de sa chaise dans un léger soupir.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Je l’ai vu dans ses yeux, lorsque suspendue à cette putain de rambarde en fer brulante je me débattais pour ne pas lâcher, agitant mes jambes et perdant une énergie folle alors que je voyais ma vie défiler sous mes yeux. Leah est arrivée, et pendant quelques secondes j’ai vu qu’elle hésitait, qu’elle ne savait pas comment réagir ? Attendre que je tombe naturellement, sans qu’elle n’ait à intervenir pour aller rencontrer mon créateur ? Cela aurait à peine pesé sur sa conscience. M’abattre d’une balle de la tête, par pitié, m’évitant ainsi ce qui m’attendait en bas alors que la chute ne me tuerait pas sur le coup ? Cela pouvait s’entendre aussi. Mais elle a choisi de me sauver la vie, de prendre un risque, parce que j’aurais pu tenter de m’en prendre à elle, parce que je ne suis pas quelqu’un de fiable et elle le sait.
« En effet, j'ai hésité une seconde de trop. Si t'avais été une inconnue tu serais plus là pour en parler. » Je laisse échapper un sourire, plus franc, plus grand, surement grâce à la gnôle qui commence déjà à me faire de l’effet. « Une seconde de trop hein ? » Un air amusé sur le visage, je la dévisage. Regrette-t-elle de m’avoir aidée ? « Si t’avais été une inconnue j’aurais pas hésité à te coller une balle entre les deux yeux non plus après que tu m’aies sortie de là. » La reconnaissance, la loyauté, le sentiment d’avoir une dette, tout ça n’apporte plus rien, tout ça ne rime plus à rien maintenant. Cela ne nous nourrit pas, cela ne nous sauve pas la vie lors d’une attaque ou d’un coup de couteau dans le dos. Si un inconnu m’avait aidé il aurait réellement signé son avis de mort. J’ai parlé d’une voix neutre, en haussant les épaules, comme si tout ça était parfaitement normal, comme si parler de prendre la vie d’un inconnu n’est pas plus choquant que de parler de la pluie ou du beau temps. « Mais toi et moi on est aussi la preuve qu'il est possible de s'entraider. » Encore un sourire, plus franc large encore. « On s’est pas encore entretuées, et rien que ça c’est un miracle. » Oui, le terme d’entraide était encore beaucoup trop mièvre pour que je ne sois capable de l’employer. Finalement, je lui partage la pensée qui m’a habitée une bonne partie de la journée. « C’est pas si horrible que ça au final. D’avoir quelqu’un à qui parler, quelqu’un d’autre je veux dire. » Quelqu’un d’autre que Mitch, avec lequel je partageais toutes mes journées depuis deux ans.

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Raelyn avait décidé de ramener sur le tapis la façon dont elles s'étaient retrouvées, et ça aurait été de mentir que de dire qu'elle n'avait pas été prête à la tuer. Mais tel un fantôme de son passé, la brune s'était imposée à son esprit comme autant de flashs d'une vie qui était révolue à jamais. Comme par respect pour la femme qu'elle était avant, la brunette avait eu besoin de renouer avec ses souvenirs et c'est sans doute ce qui avait sauvé la vie de Rae. La nostalgie d'une vie passée, probablement. « Une seconde de trop hein ?... Si t’avais été une inconnue j’aurais pas hésité à te coller une balle entre les deux yeux non plus après que tu m’aies sortie de là. » Leah haussa un sourcil amusé. Au moins elles étaient sur la même longueur d'onde sur le sujet. "Je suppose qu'on a eu de la chance de se connaître finalement..." Elle haussa les épaules, sachant que le discours de Raelyn rejoignait exactement ce qu'elle pensait des autres survivants; ils tuaient sans se poser de question, et c'était bien pour ça qu'elle avait du se résoudre à faire pareil. « On s’est pas encore entretuées, et rien que ça c’est un miracle. » La brunette laissa un rire s'échapper de ses lèvres. Elle avait tellement raison... Leurs caractères étaient opposés et il était difficile de croire qu'elles étaient parvenues à trouver un terrain d'entente. Il avait fallu la fin du monde pour que ça arrive. "J'avoue. Enfin la journée n'est pas encore terminée, hein." Lança la jeune femme avec un sourire en coin avant de reprendre quelques gorgées de cette horrible boisson. « C’est pas si horrible que ça au final. D’avoir quelqu’un à qui parler, quelqu’un d’autre je veux dire. » Leah hocha la tête, observant son interlocutrice avec un brin d'étonnement. L'alcool lui montait-il à la tête? Dans son cas, elle n'avait plus eu personne à qui parler depuis un long moment. "Pas si horrible? J'espère bien." Elle fronça le nez avant de reprendre plus sérieusement. "Mais je suis d'accord, ça fait du bien. La solitude c'est compliqué à gérer par moment." Surtout quand il s'agissait de garder espoir et de trouver un sens à cette survie si difficile. Parfois l'idée de se tirer une balle dans la tête lui avait effleuré l'esprit, mais jusqu'à présent elle avait réussi à reprendre le dessus.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Une chose de plus sur laquelle nous sommes d’accord finalement, et une fois de plus c’est assez surprenant. Plus surprenant en fait que la plupart des choses sur lesquelles nous nous sommes accordées durant ces dernières 24h. Parce qu’il s’agit bien là d’une conversation où nous partagions toutes les deux le sort tragique que nous aurions fait subir à l’autre lors de nos retrouvailles, si nous avions été des inconnues, et si aujourd’hui ce genre de sujet avait l’air anodin, il s’agit bien là de prendre une vie de sang-froid dont nous parlions. Est-ce que je suis pire que la brune parce que je me suis vite accoutumée de ce mode de fonctionnement, sans trop m’en choquer alors qu’elle n’a fait que suivre le mouvement lorsqu’elle y était forcée ? Je ne suis même pas sure. Cela montre juste que chacun peut être prêt au pire pour sa survie. « Je suppose qu'on a eu de la chance de se connaître finalement... » J’esquisse un sourire espiègle avant de lui répondre du tac au tac. « Tu peux répéter ça ? Faudrait que je l’enregistre, parce que je pensais pas l’entendre un jour. » L’entendre dire qu’elle a de la chance de me connaître, j’entends. Parce que c’était clairement pas son point de vue avant 2019. « J'avoue. Enfin la journée n'est pas encore terminée, hein. » Je souris face à la remarque. Baumann a toujours eu de la répartie, c’est ce que j’appréciais déjà chez elle à l’époque, avant qu’elle ne devienne une pleurnicheuse. « Pitié, plus de rebondissement pour aujourd’hui. » On a donné il faut dire durant les dernières 24 heures.

L’alcool commence à me monter au cerveau, je le sens et ma langue se délie. Au point que quelque chose qui ressemble presque à un compliment, ou en tout cas à quelque chose de gentil sorte de ma bouche. « Pas si horrible? J'espère bien. Mais je suis d'accord, ça fait du bien. La solitude c'est compliqué à gérer par moment. » Je pousse un soupir, faisant tourner à nouveau mon verre entre mes mains, avant de boire une gorgée de plus. « Être continuellement avec la même personne c’est parfois épuisant aussi. Le manque d’alternatives, ça fait douter en fait. » Raelyn Blackwell qui se confie sur ses doutes, c’est une première ça. Mais j’en ai, alors qu’avant tout ça j’affichais tellement une façade si sure de moi. Parce que j’ai du mal à comprendre ce qui me lie à Mitch, et ce qui le lie à moi surtout. Parce qu’une part de moi a cette peur irrationnelle que je sois juste sa seule option. Et je ne sais pas ce que je déteste le plus, ce constat ou bien le fait qu’il arrive à me faire me sentir mal et surtout si insécure, moi qui ne l’ai jamais été.

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La conversation prenait désormais une drôle de tournure. Le genre qui n'aurait pas pu exister avant que la fin du monde ne leur tombe dessus. A présent, discuter de l'alternative funeste qu'auraient eu leurs retrouvailles si elles avaient été des inconnues l'une pour l'autre était devenu normal; un comble quand on se rappelait d'elles il y a des années d'ici. Pour Raelyn cela n'avait pas changé grand chose, mais pour Leah ça avait été différent. Devoir tuer l'avait profondément changée et si elle en parlait avec facilité et une indifférence apparente, elle ne pouvait pas dire être tout à fait en paix avec ses actions. « Tu peux répéter ça ? Faudrait que je l’enregistre, parce que je pensais pas l’entendre un jour. » La brune laissa un sourire narquois étirer ses lèvres. Elles s'étaient quittées sur un coup d'éclat de sa part il y a des années - lumière - de ça, et on ne pouvait pas dire que ses paroles aient été très sympathiques à l'égard de son interlocutrice. Si elle ne se rappelait plus des termes exacts, elle était persuadée que "avoir de la chance de se connaître" n'avait pas fait partie de leur joute verbale. "Trop tard, je voudrais pas que tu t'habitues. Et ne vas pas croire que je t'aime bien..." Elle fronça le nez avant d'attraper son verre une nouvelle fois afin d'en vider son contenu en grimaçant. Ce truc était réellement infâme. « Pitié, plus de rebondissement pour aujourd’hui. » Si elles se faisaient attaquer, Leah allait réellement finir par croire qu'elle était maudite. Un peu de repos était le bienvenu et elle espérait sincèrement qu'elles y auraient droit. Sans ça, elle ne donnait pas cher de leur peau pour la suite des évènements. Raelyn lui confia que ce n'était sans doute pas si horrible que ça finalement d'avoir quelqu'un à qui parler, et si la brune la rejoignait, elle ne put s'empêcher de rebondir en disant qu'elle espérait bien que sa compagnie lui soit profitable. Il y avait pire qu'elle, c'était certain. « Être continuellement avec la même personne c’est parfois épuisant aussi. Le manque d’alternatives, ça fait douter en fait. » Plus épuisant que la solitude? Leah en doutait fort, mais elle s'imaginait que si la jeune femme ressentait ça, c'est que ça devait être pour une bonne raison. "Je pense que ce qui te fait douter, c'est que la personne en question soit un homme." Elle haussa les épaules avant de préciser sa pensée. "J'ai jamais ressenti ça avec Lene... Tu ressens sûrement ça parce que vous couchez ensemble. Le sexe ça complique tout."Elle attrapa la bouteille avant de leur resservir à boire à toutes les deux. La brûlure de l'alcool allait s'avérer nécessaire si elle s'amusait à jouer au psy ce soir. Pour Raelyn Blackwell de surcroît.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Combien de gorgée de ce truc ai-je bues ? Trop pour m’en souvenir visiblement, mais pas assez, si je me pose encore ce genre de question. Je ressers mon verre qui n’est même pas vide pour le remplir à nouveau, comme si après toutes ces années j’avais peur de manquer. Comme si cette douce sensation anesthésiante que je commence à ressentir j’avais peur de ne plus la ressentir, j’avais peur qu’elle s’en aille qu’elle m’échappe. Et je me souviens, je me souviens pourquoi j’aimais tant ça, parce que même aujourd’hui que je vis la peur au ventre, je me sens insouciante, je me sens plus légère alors que les vapeurs d’alcool commencent à monter rapidement. « Trop tard, je voudrais pas que tu t'habitues. Et ne vas pas croire que je t'aime bien... » Je laisse échapper un sourire, secouant la tête. Un peu trop fort visiblement, puisque je suis prise d’un vertige, et j’ai l’impression de tomber un instant. « Non, ça serait dommage. » J’ai presque l’impression de retrouver le jeu idiot auquel je jouais avec la jeune femme lorsque nous n’étions que des jeunes filles. J’aimais la cherchais, j’aimais piquer sa susceptibilité comme celle de tous ceux qui m’entouraient. Aujourd’hui je suis devenue plus lasse, et garde mon énergie pour survivre, mais si ce genre de moments prouve bien quelque chose c’est qu’on ne change pas, qu’il suffit de gratter un peu la surface pour le constater. Je ne sais pas ce qui me fait m’ouvrir à la brune par contre, parce que ça ce n’est pas dans mes habitudes. Cela ne l’a jamais été, je n’aime pas me montrer vulnérable, et je n’aime pas me livrer. « Je pense que ce qui te fait douter, c'est que la personne en question soit un homme. » Je relève les yeux, fronçant les sourcils. « J'ai jamais ressenti ça avec Lene... Tu ressens sûrement ça parce que vous couchez ensemble. Le sexe ça complique tout. » Je l’observe un instant, réfléchissant à ses paroles. Elle a surement raison, mais cela tient plus de la nature profonde de Mitch et de la mienne, et de la nature de nos rapports que de la seule attraction physique engendrée par le fait que nous soyons simplement de sexes opposés. Je pousse finalement un soupir. « Non c’est… C’est plus que ça. On était pas destiné à être ensemble c’est tout. On a toujours eu du mal à ne pas se prendre le bec avant ça, et c’est juste que… » Je réfléchis un instant à ces mots que je n’ai pas envie de dire. C’est juste que je ressens quelque chose de fort pour lui aujourd’hui. Et je n’ai pas envie d’être le choix par dépit que je suis. « C’est simplement que… Parfois je me demande si ça changerait quelque chose pour lui, que je sois n’importe qui d’autre. » L’insécurité ne me ressemble pas, et sans l’alcool qui me délie la langue, parce que je ne suis plus habituée à ses effets, jamais je n’aurais confié ce genre de choses à Leah.

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L'alcool commençait clairement à faire son petit effet, et avec lui venaient les habituelles tombées d'inhibitions. Ce que Leah ressentait en cet instant, c'est presque exactement ce qu'elle avait ressenti lors de la dernière soirée passée en compagnie de Raelyn - la drogue en moins. Mais vu sa sobriété forcée de ces dernières années, cet alcool faisait au moins office des deux. Elle avait toujours eu une bonne résistance à l'alcool, mais l'apocalypse avait légèrement altéré ces compétences au profit d'autres plus utiles. Dans tous les cas, ça n'est pas en sa propre compagnie qu'elle se serait descendue une bouteille, il avait fallu que la brune se mette sur sa route pour que ça arrive. Mauvaise influence un jour... « Non, ça serait dommage. » Leur habituel petit jeu reprenait avec presque autant de facilité qu'au premier jour, comme un vieil automatisme jamais vraiment oublié. La brunette sourit une nouvelle fois, avalant à nouveau une gorgée en soupirant. L'heure des confidences était arrivée, et avec elle, les épanchements de Raelyn sur sa situation compliquée avec cet homme qu'elles devaient retrouver. Aux yeux de Leah, tout était plutôt clair; le sexe amenait aux sentiments et le coeur poussiéreux de Raelyn devait se demander ce qui lui arrivait. Elle s'abstint de formuler ce commentaire à voix haute, se tenant à la psychanalyse de bas étage pour commencer. « Non c’est… C’est plus que ça. On était pas destiné à être ensemble c’est tout. On a toujours eu du mal à ne pas se prendre le bec avant ça, et c’est juste que… » C'est juste que maintenant tu vois plus comment tu pourrais avancer sans lui. La brune leva le menton en direction de son interlocutrice, attendant la suite avec une lueur amusée dans le regard. La voir dans cette position était rafraichissant, elle avait moins l'air d'un robot dénué de sentiments. « C’est simplement que… Parfois je me demande si ça changerait quelque chose pour lui, que je sois n’importe qui d’autre. » Nous y voilà. Leah passa une main dans ses cheveux avant de poser ses coudes sur la table et de fixer Raelyn. "Cette fin du monde réduit fortement les probabilités de trouver son âme soeur sur cette terre, mais je suis certaine que s'il continue de te supporter après tout ce temps, c'est que tout ça doit être réciproque." Elle laissa un sourire dévoiler ses dents avant de reprendre. "Tu t'en fais pour rien, il aurait sûrement pu plus mal tomber que ça..." Enfin, tout était relatif. La brunette n'avait jamais été très douée pour remonter le moral et on ne pouvait pas dire que ça s'était arrangé avec l'apocalypse.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Alors que ma langue se délie je me maudis, et tente de retenir les mots mais il est déjà trop tard, je ne réfléchis plus avant de parler, et me confier ainsi à cause de l’ivresse ne m’était pas arrivé depuis des années, depuis plus de dix ans au fait. J’avais appris à me couper des autres, à ne garder mes pensées les plus intimes pour moi et moi seule, à ne laisser que quelques privilégiés entrevoir mes fêlures et mes ressentis les moins avouables. Tout ça pour papoter avec Leah Baumann aujourd’hui comme s’il s’agissait de confidences sur l’oreiller. Et les mots continuent à défiler, je continue à les vomir sans pouvoir m’arrêter, ces putains de sentiments. A ma façon bien sûr, mais déjà beaucoup trop, bien plus que ce que je ne voudrais. Et Leah me regarde avec un sourire sur le visage, et déjà j’ai l’impression qu’elle se fout de ma gueule. Je n’aime pas ça. Elle se penche en avant, pose ses coudes sur la table, me dévisageant avec attention. « Cette fin du monde réduit fortement les probabilités de trouver son âme sœur sur cette terre, mais je suis certaine que s'il continue de te supporter après tout ce temps, c'est que tout ça doit être réciproque. » Je lève les yeux au ciel en voyant l’air amusé, l’air satisfait qu’elle affiche. S’il était encore possible de se demander pourquoi il est à mes yeux stupide de se livrer et de partager ses sentiments… J’ai bien envie de dire que cela m’apprendra, mais je sens que l’alcool n’a pas fini de me rendre volubile ce soir. « Tu t'en fais pour rien, il aurait sûrement pu plus mal tomber que ça... » Je relève les yeux vers elle en secouant la tête. « On t’as déjà dit que t’étais franchement nulle pour remonter le moral des gens Baumann ? » Je ne suis pas de ceux qui ont besoin qu’on leur remonte le moral cela dit, pas même maintenant, mais si là elle a donné tout ce qu’elle avait… Je redeviens un peu plus sérieuse. « Réciproque… Le souci c’est que moi non plus j’ai jamais été très douée pour mettre des mots sur certaines choses. » Certaine chose voulant dire ce que je ressens, mes ces quelques mots me semblent tellement idiots qu’ils ne semblent pas passer la barrière de mes lèvres. « Et je sais pas. J’ai l’impression de plus être complètement vivante depuis deux ans. D’être un genre de coquille vide, un putain de robot. Je sais que ce qu’on a c’est la seule chose qui me donne plus l’impression de vivre que de survivre, mais j’ai pas l’impression qu’il me reste grand-chose à offrir pour autant. » Me rendant compte que j’ai trop parlé, qu’encore une fois la buée autour de ma tête me fait dérailler, je secoue la tête, et reprends, pour empêcher Leah de se foutre de ma gueule. « Ouais je sais que c’est débile, la ferme. » Attaquer avant de l’être, attaquée. Du grand Raelyn.

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Leah commençait elle aussi à avoir l’esprit embrumé par cet alcool douteux dégoté par Raelyn lors de la fouille de la maison. Leur estomac n’était pas vide – pour une fois – mais ce truc était plutôt fort tandis que leur tolérance, elle, avait chuté au fil des mois. Cependant, elle cru un instant qu’elle rêvait en entendant la brune se confier sur ses doutes. Elle ne devait pas réaliser la chance qu’elle avait d’avoir quelqu’un qui veille ainsi sur elle et qui la considère comme une priorité. Leur relation devait sans doute être étrange, mais aux yeux de Leah, c’était bien moins important que d’avoir un partenaire dans des temps aussi sombres. Elle eut bien du mal à se mettre dans le rôle de la confidente avertie, et elle commença par une plaisanterie qui ne semblait pas être du goût de Raelyn qui leva les yeux au ciel pour la forme. La jeune femme se rattrapa – plus ou moins – en ajoutant qu’il aurait pu tomber sur pire qu’elle. « On t’as déjà dit que t’étais franchement nulle pour remonter le moral des gens Baumann ? » La brunette hocha la tête en prenant un air contrit. « Souvent oui. Je sais pas pourquoi le fait de n’avoir que des zombies à qui parler n’a pas arrangé les choses. » Un sourire étira ses lèvres tandis que Rae reprenait tout de même la parole avec sérieux. « Réciproque… Le souci c’est que moi non plus j’ai jamais été très douée pour mettre des mots sur certaines choses. » Certaines choses, hein ? Leah était la même, elle pouvait comprendre son ressenti. « Et je sais pas. J’ai l’impression de plus être complètement vivante depuis deux ans. D’être un genre de coquille vide, un putain de robot. Je sais que ce qu’on a c’est la seule chose qui me donne plus l’impression de vivre que de survivre, mais j’ai pas l’impression qu’il me reste grand-chose à offrir pour autant… Ouais je sais que c’est débile, la ferme. » La jeune femme leva les mains en l’air, une façon à elle de se dédouaner de ce que Raelyn pensait d’elle. « Il doit sûrement penser la même chose. Je pense que tu te fais trop de soucis, l’important ce sont vos actions l’un envers l’autre. Je te dirais bien d’essayer d’ouvrir le dialogue, mais s’il est à moitié comme toi je pense pas que ça en vaille la peine. » Elle fronça le nez avant de reprendre plus sérieusement. « Estimes toi heureuse d’avoir ce que tu as et profites-en au lieu de t’inquiéter. Vous êtes liés, et avec tout ce merdier, c’est le plus important. » Elle haussa les épaules avant de terminer une nouvelle fois son verre. Elle commençait à se sentir triste, ce qui était mauvais signe. L’alcool faisait s’épancher Raelyn tandis qu’il réveillait des émotions enterrées chez elle ; génial.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

L’alcool n’a jamais agi comme ça sur moi, jamais. Et je déteste ça, sans savoir si c’était ma sous-alimentation, ma sobriété forcée ou bien le stress permanent dans lequel nous vivons qui me rend plus vulnérable. Ce n’est pas important de toute façon, ce n’est pas comme si j’allais remettre la main sur la moindre bouteille de sitôt. Mais être sujette aux confidences ne me ressemble pas, et je tente de me de me museler, sans succès dans un premier temps, les vapeurs d’alcool prenant le dessus. « Souvent oui. Je sais pas pourquoi le fait de n’avoir que des zombies à qui parler n’a pas arrangé les choses. » Je laisse échapper un vague sourire, mais qui n’a pas grande chose de joyeux. Sous l’effet de l’alcool et du vacarme qu’il créé dans mon esprit je ferme les yeux un instant, tentant de faire le vide et de retrouver le fil de mes pensées, me rendant compte que j’en ai trop dit, que je suis allée trop loin. Leah et moi ne partageons pas encore une relation de confiance, et à mes yeux me confier quant à mes failles me rends vulnérable. Elle lève les mains, et – je lui en suis reconnaissante – ne rit pas à mes dépens. « Il doit sûrement penser la même chose. Je pense que tu te fais trop de soucis, l’important ce sont vos actions l’un envers l’autre. Je te dirais bien d’essayer d’ouvrir le dialogue, mais s’il est à moitié comme toi je pense pas que ça en vaille la peine. » Je laisse échapper un rire jaune. Ouais, il est encore pire que moi le Mitchell, et il faut bien ça pour me déstabiliser en même temps. « Estimes toi heureuse d’avoir ce que tu as et profites-en au lieu de t’inquiéter. Vous êtes liés, et avec tout ce merdier, c’est le plus important. » A mon tour de froncer les yeux, devant la tristesse qu’elle n’arrive pas à dissimuler. Je la ressens dans son ton, et je la ressens dans ses paroles. « Ouais, il est… Bien pire que moi. » Je secoue la tête, avant de reprendre. La solitude a l’air de peser sur la demoiselle plus qu’elle ne veut l’avouer, et avide changer de sujet j’en profite pour rebondir là-dessus. « T’es pas obligée de rester seule tu sais. Compter sur quelqu’un pour protéger ses arrières, c’est pas une preuve de faiblesse. C’est être maligne. » Dans ces nouvelles circonstances je me fiche d’avoir l’air faible. Les apparences ne servent plus à rien, et la vérité c’est que moi au moins j’ai quelqu’un pour surveiller mes arrières. Finalement, écœurée par la sensibilité dont je viens de faire preuve, je fais une grimace avant de porter mon verre à mes lèvres. « Te fais pas d’idée hein Baumann, je suis pas en train de te proposer de te joindre à nous. » Et pourtant, peut être que si ? Je n’en sais rien, mais me surprends à penser que je ne serais pas contre l’idée au fond. Elle n’est plus si désagréable que ça aujourd’hui.

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Même si Leah n'avait pas vraiment prévu que la soirée prenne une telle tournure, elle s'employa à prendre les choses avec un minimum de sérieux. La Raelyn qu'elle connaissait ne se serait jamais laissée aller à de telles confidences, et cela en disait long sur le mal-être qu'elle devait ressentir. Elles étaient dans le même bateau, et en discuter n'était peut-être pas la solution à leurs problèmes, mais c'était un petit début pour amorcer un léger "mieux". Il n'était pas si difficile de laisser de côté leur passé commun, celui-ci semblait appartenir à une autre vie et les deux jeunes femmes n'étaient clairement plus ce qu'elles étaient à l'époque. La brune tenta tout de même une plaisanterie ou l'autre histoire que l'ambiance ne soit pas complètement plombée par ces confidences sorties de nul part. « Ouais, il est… Bien pire que moi. » Ah. Leah ne savait pas si ça restait possible, mais ce type devait être un phénomène à lui tout seul si c'était le cas. « T’es pas obligée de rester seule tu sais. Compter sur quelqu’un pour protéger ses arrières, c’est pas une preuve de faiblesse. C’est être maligne. » La brune haussa un sourcil, constatant que Raelyn était peut-être plus empathique qu'elle ne l'aurait cru. Elle avait dû déceler sa tristesse dans ses paroles. La jeune femme haussa les épaules avec un sourire en coin. "Je sais bien, j'étais pas toute seule avant, et c'était bien plus simple. Mais trouver quelqu'un en qui tu peux placer ta vie, ça court plus tellement les rues par ici." Raelyn laissa une grimace effacer son air compatissant avant de reprendre à son tour une gorgée de cet alcool. « Te fais pas d’idée hein Baumann, je suis pas en train de te proposer de te joindre à nous. » Leah laissa échapper un petit rire en relevant le nez en direction de son interlocutrice. "Pour tenir la chandelle pendant que vous ne "discutez pas". J'espère bien." Elle avait prit un air insolent, même si cette idée n'était pas si désagréable. Les rejoindre bien entendu, pas de tenir la chandelle... Seigneur. Elle leva les yeux au ciel face à cette pensée.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Une fois la partie confidences passée – et je suis contente de mettre ça derrière moi, et consciente que si je suis devenue sujette à l’alcool qui rend bavarde il va falloir que je me méfie, mais peut-être est-ce une fois, la réaction de mon corps à cette intoxication dont il n’a plus l’habitude – je me permet de faire une réflexion à Leah. Une réflexion qui pourrait bien avoir l’air d’un conseil, et c’est assez inhabituel venant de moi pour être souligné, simplement parce que j’ai senti ce pointe d’amertume. Comme si elle m’avait dit estime toi heureuse de ne pas être seule. Et elle a raison. Ma relation de Mitch est porteuse de doutes, mais je l’ai, et si je sais une chose, c’est qu’il est prêt à tout pour me protéger. L’ancienne Raelyn n’aurait jamais eu besoin de plus, alors je compte bien m’appliquer à que cela redevienne le cas. A apprendre à me blinder, et à ne pas laisser tout ça me monter à la tête. « Je sais bien, j'étais pas toute seule avant, et c'était bien plus simple. Mais trouver quelqu'un en qui tu peux placer ta vie, ça court plus tellement les rues par ici. » Je hoche la tête, simplement et sans répondre. Elle a raison, et j’aurais mieux fait de la fermer parce que j’ai la chance d’avoir ce quelqu’un. Je l’aurais fait, si l’alcool ne m’avait pas rendue mélancolique. Je lutte cette fois ci-contre son effet, et fidèle à moi-même je lance une pique à la demoiselle. Alors qu’au fond, cela ne me dérangerait pas qu’elle nous suivre. Elle s’est révélée être bonne compagnie – ce qui est surprenant – elle est débrouillarde et équipée, et à être toujours l’un sur l’autre Mitch et moi pourrions profiter d’une troisième présence. Mais ça je ne suis pas capable de l’exprimer à voix haute. Pas encore en tout cas. « Pour tenir la chandelle pendant que vous ne "discutez pas". J'espère bien. » J’esquisse un sourire cette fois plus amusé, plus large même sous l’emprise de l’alcool. « Ça te ferait pas de mal pourtant de pouvoir te divertir à défaut de participer. » Mon sourire se transforme en une moue espiègle avant que je ne laisse échapper un léger rire, secouant la tête et reprenant un peu d’alcool. La discussion que nous avons pousse mon esprit à penser à ceux que j’ai perdus moi aussi, Alec surtout, et je n’ai pas envie de penser à ça, alors je change de sujet. « J’ai l’impression d’être complètement ivre avec un ridicule verre. Quand est-ce que je suis devenue une petite nature, je me le demande… »

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Apocalypse now

L'alcool avait toujours eu tendance à la rendre joyeuse et à faire tomber ses inhibitions, mais ça c'était encore d'actualité quand son seul véritable problème consistait à trouver une tenue adaptée pour sa prochaine soirée. A présent, son quotidien s'était mué en un espèce de film d'horreur épouvantable dans lequel elle tenait le rôle de la jeune femme tuant des zombies et des humains pour survivre. Le genre de rôle qui aurait fit un carton à Hollywood mais qui était bien moins amusant quand il s'agissait d'un rôle à vie. La tristesse prenait le pas sur sa "bonne humeur" et elle voulait que Raelyn ouvre les yeux sur ce qu'elle avait plutôt que de se plaindre sur ce qu'elle n'avait pas. La brune semblait prendre un peu conscience de sa chance en réalisant que Leah n'avait plus cette personne sur qui compter désormais, un manque qui avait laissé un trou béant à la place de sa poitrine. C'est en tout cas l'impression que la mort de Lene lui avait laissée. Finalement, Raelyn pointa du doigt le fait que de s'accompagner de quelqu'un était un choix stratégique et non pas un signe de faiblesse, ce qui laissa un nouveau sourire étirer les lèvres de Leah. Ce n'était pas à elle qu'il fallait dire ça, rester seule était désormais un choix, mais ce choix n'en était pas un à la base. On lui avait arraché la seule personne sur qui elle s'appuyait en fermant les yeux et maintenant elle devait composer avec ça. Heureusement que Pata était toujours là, lui. Raelyn précisa que ça n'était en rien une invitation à la rejoindre elle et son ami, et la jeune femme rétorqua que d'être la cinquième roue du carrosse ne l'intéressait de toute façon pas. « Ça te ferait pas de mal pourtant de pouvoir te divertir à défaut de participer. » Très drôle. Le rire de la brunette la fit une nouvelle fois sourire tandis qu'elle secouait la tête, consternée. "Merci, mais non merci." Les deux jeunes femmes se resservirent une nouvelle fois; la bouteille commençait à se vider gentiment. Elles allaient le regretter le lendemain, mais ça faisait du bien sur le moment. Plus ou moins. « J’ai l’impression d’être complètement ivre avec un ridicule verre. Quand est-ce que je suis devenue une petite nature, je me le demande… » Leah éclata de rire, vidant le contenu de son verre de quelques gorgées. "Je me demandais la même chose..." Elle fronça le nez, provocant ouvertement Raelyn en précisant qu'elle trouvait elle aussi qu'elle était devenue une petite nature. La brunette s'étira un peu avant de pencher la tête sur le côté, étouffant un bâillement. "Je pense qu'on devrait s'arrêter là, on risque déjà de ressembler à nos amis les morts-vivants au réveil..." Elle sourit légèrement, laissant son regard se perdre sur Pata qui dormait d'un oeil.

AVENGEDINCHAINS

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Peut être que le moment venu, et lors d’une conversation plus sérieuse qu’à une heure avancée et alcoolisées, je proposerai à la brune de nous rejoindre. Elle m’avait sauvé la vie, et l’idée me déplaisait moins que ce que je pensais, au fond. Mitch aurait son mot à dire, et il était généralement plutôt dur en affaire, mais il ne connaissait pas la Leah que j’avais appris à découvrir depuis 24h. Et si elle me ramenait à lui je lui serais redevable. Au point de transformer notre duo en trio ? (en tout bien tout honneur) Peut être, pour l’instant difficile à dire, et c’est une promesse que j’étais incapable de faire sous l’influence de l’alcool. « Merci, mais non merci. » Hilare à cause de l’alcool et devant son air consterné, je ne peux retenir un éclat de rire supplémentaire, posant finalement mon verre sur la table, un air songeur sur le visage, me demandant réellement comment je peux être dans un tel état. « Je me demandais la même chose... » Bon je ne suis pas la seule aussi, surtout que dans mes souvenirs, la brune tenait plutôt bien l’alcool, et en tout cas arrivait à suivre mon rythme sans trop de difficultés. Elle resserre mon verre, que je bois lentement, avant qu’elle ne brise à nouveau le silence. « Je pense qu'on devrait s'arrêter là, on risque déjà de ressembler à nos amis les morts-vivants au réveil... » Je bois une gorgée d’alcool supplémentaire, me faisant la réflexion que finalement, ce n’est plus si mauvais que ça, et que ça a le mérite d’anesthésier ma douleur, que ce soit la physique, due à mes plaies, ou la mentale, due à mon incertitude quant au sort de Mitchell. Je regarde la bouteille et tente de jauger son niveau, le regard flou. « Il reste deux verres à peine là-dedans, tu vas pas m’abandonner maintenant. » Je lui adresse un sourire, réservant nos deux verres. Je n’ai pas compté, pas fait attention à notre consommation ce soir, mais nous regretterons certainement ce moment demain. Mais tant pis, pour le moment l’insouciance me fait du bien. Quelques minutes passent encore dans le silence, et je reprends, curieuse, et d’une voix mal assurée, la faute à l’alcool. « Dis-moi, je suis curieuse. Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter un silence radio ? Qu'est ce que tu me reprochais exactement ? » Non pas que ça m’ait blessé à l’époque, seulement mon égo, mais incapable de ressentir empathie et compassion, sincèrement en tout cas, cette question je me l’était vraiment posée. Aujourd’hui cétait de la curiosité, parce que ça n’avait plus la moindre importance.

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