Apocalypse now (zombieraeleah)

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Leah avait bien entendu fait les démarches pour camoufler au maximum leur présence dans cet endroit, mais cela sembla fortement étonner Raelyn. Elle s'attendait à quoi d'une femme qui avait survécu deux ans dans ce monde - dont quelques mois toute seule. « Si j’avais su qu’un jour on serait à ce point sur la même longueur d’onde… » Un sourire étira à nouveau les lèvres de la brune qui avait elle-même constaté qu'elles s'entendaient étrangement bien. "Il aura fallu la fin du monde pour que ça arrive." Répliqua-t-elle en haussant les épaules sans se départir de son sourire. Dans le passé, cette situation aurait tout bonnement été impossible. Elles étaient bien trop différentes et évoluaient dans des mondes totalement opposés pour que ça soit faisable. Par contre, la survie les avait rapprochées, étonnamment. Elles commencèrent à étaler les barbelés à des endroits stratégiques, Raelyn lui posant davantage de questions tout en évitant de s'écorcher les doigts. Malheureusement, Leah n'avait qu'une paire de gants et elle voulait bien être gentille, mais passer son seul moyen d'éviter de se blesser était un rien trop altruiste pour elle. Elle lui expliqua brièvement son expérience avec les autres survivants et conclut en disant qu'elle ne préférait pas faire confiance aux inconnus. « Et tu préfères te fier à moi ? » La brune releva le menton dans sa direction, haussant un sourcil pour la forme. "Disons que c'est un moindre mal, avec toi je sais déjà que je dois m'attendre au pire." Plaisanta-t-elle en fronçant le nez, espérant qu'elle avait raison de croire en son intuition et de baisser sa garde en compagnie de Raelyn. « T’as eu de la chance en tout cas. » Effectivement, elle avait déjà échappé à bon nombre de situations difficiles grâce à la chance. C'est que ça n'était pas son heure tout simplement. "J'avoue. Et toi? Vous n'avez jamais cherché à rejoindre un groupe?"Demanda-t-elle afin de continuer à en apprendre plus elle aussi.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

« Il aura fallu la fin du monde pour que ça arrive. » C’était une bonne conclusion à la discussion, parce que c’était criant de vérité. Leah et moi étions bien trop différentes, avions des morales qui s’opposaient et n’appartenions pas au même monde avant tout ça. Aujourd’hui les chose étaient différentes. Aujourd’hui il n’y avait plus de différence entre un criminel, un instituteur et un homme d’affaire. Aujourd’hui nous étions tous des survivants, nous crevions tous de faim et nous luttions tous pour survivre face aux Autres. Et à nos semblables, parce que s’il y avait quelque chose que la fin du monde n’avait pas changé, c’était bien la propension de l’être humain à s’entretuer. Au contraire, l’épidémie avait servie de combustible, de l’huile sur le feu qui avait réveillé nos pulsions les plus répréhensible et nos instincts les plus enfouis. J’aurais bien aimé pouvoir dire que l’espèce humaine s’était bonifiée, mais la vérité c’est qu’elle c’était plus rapprochée de ce que Mitch et moi représentions avant qu’autre chose. En pire, en bien pire. Capable de tuer pour une boite de thon. Capable de tuer simplement parce que l’on préférait prendre le risque de descendre un innocent plutôt que de se faire descendre.

Une fois dehors, la brune et moi nous attelons rapidement à la tâche. La nuit ne va pas tarder à tomber et je préfère être à l’intérieur lorsque cela arrivera. La seule chose pire qu’un Autre, c’est un Autre qu’on ne voit pas arriver. « Disons que c'est un moindre mal, avec toi je sais déjà que je dois m'attendre au pire. » Je laisse échapper un rire en secouant la tête. « T’as pas tort. La plupart du temps en tout cas. » Je ne vais pas chercher à cacher qui je suis, je préfère être honnête. Cependant je reprends. « Mais je te prépare aucun sale coup, si jamais ça peut te rassurer. » J’ai besoin d’elle, et un sentiment nouveau et désagréable commence même à prendre racine en moi depuis hier : la reconnaissance. « J'avoue. Et toi ? Vous n'avez jamais cherché à rejoindre un groupe ? » Je secoue la tête rapidement, sans réfléchir, comme si l’idée était absurde. « Non. Je pense qu'on tenait beaucoup trop à rester indépendants. Et maîtres de nos actes et décisions, surtout. » Oui, nous n’étions pas des champions de la vie en communauté et du compromis. Nous avions trouvé un équilibre tous les deux. « Et faire confiance n’a jamais été notre fort non plus. » J’ai du mal à la donner, la mienne de confiance, et Mitch est pire encore.

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Les deux jeunes femmes continuaient d’installer le dispositif supposé ralentir les rôdeurs et blesser quiconque tenterait de rentrer par la grande porte. Les fenêtres quant à elles allaient être barricadées du mieux qu’elles le pouvaient ; l’important c’était d’entendre si quelqu’un voulait rentrer dans la maison. Pata avait tous ses sens en alerte pendant la nuit, mais Leah préférait prendre un maximum de précautions. Plus le temps passait et plus l’atmosphère se détendait entre elle et Raelyn. Une situation déconcertante quand on connaissait leur passé, mais la brune préférait ça à une ambiance à couteaux tirés. C’était déjà compliqué de survivre à deux, alors si c’était pour s’embrouiller toutes les quinze minutes de surcroît, autant se mettre une balle en plein tête directement. « T’as pas tort. La plupart du temps en tout cas… Mais je te prépare aucun sale coup, si jamais ça peut te rassurer. »Rassurée, elle ne l’était qu’à moitié. Des mots restaient des mots, aussi réconfortants soient-ils. A ce stade, elle se contentait de faire confiance en son instinct, et en ce moment elle ne ressentait pas le besoin de se tenir de trop sur ses gardes, même si la méfiance était toujours bien présente. Il en allait de sa propre survie. « J’espère bien… Sans moi t’as très peu de chance d’arriver en vie jusqu’à ton acolyte. » Lança-t-elle en haussant les épaules, énonçant simplement un constat. Une horde gigantesque se promenait dans les environs et en plus de ça, Raelyn était incapable de gérer une voiture en panne ou d’en faire démarrer une nouvelle ; elle en était persuadée. Tant qu’elle aurait besoin d’elle, elle ne risquait rien. Normalement. « Non. Je pense qu'on tenait beaucoup trop à rester indépendants. Et maîtres de nos actes et décisions, surtout... Et faire confiance n’a jamais été notre fort non plus. » Le sujet dérivait sur les autres groupes de survivants, et là-dessus encore une fois elles semblaient être d’accord ; c’était un mauvais plan. « Tu m’étonnes. »Répliqua-t-elle en repensant aux confessions de la brune sur ses anciennes activités illégales – pas vraiment un environnement sain où on pouvait avoir une confiance aveugle en ses collègues. « Bon il nous reste juste assez pour faire l’arrière et puis on devra se débrouiller pour les fenêtres. » Lança la brunette en observant le rouleau qui était devenu bien moins épais.

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2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Je ne suis pas plus quelqu’un de fréquentable qu’il y a des années, avant tout ça, mais j’ai toujours fonctionné de la même façon : si j’ai quelque chose à gagner, alors je suis réglo. Et pour l’instant, Leah a un voiture, sais ponctionner de l’essence dans un réservoir, a elle-même été réglo avec moi et m’a sauvée la vie plus tôt dans la journée alors que rien ne l’y obligeait : toutes ces choses laissent à penser que je ne ferai rien qui pourrait directement la mettre dans la merde, à moins d’y être obligée pour sauver ma peau. Et encore, plus j’y pense, plus je commence à me dire que j’aurais du mal à abandonner Leah à son sort si un jour la question devrait se poser. Je n’aime pas ça, je n’aime pas ressentir ce genre de chose alors je les pousse dans un coin de ma tête pour l’instant. « J’espère bien… Sans moi t’as très peu de chance d’arriver en vie jusqu’à ton acolyte. » Oui il y a ça aussi. Le visage de Mitch s’impose à moi, s’imprime contre ma rétine, et je me contente de hausser les épaules. « Oui, ça aussi. » Je ne rajoute rien, parce qu’admettre que je suis dépendante qu’elle me brulerait la langue. Alors je me tais et me concentrer sur le barbelé que je tiens entre mes mains, m’appliquant pour l’apposer correctement, focalisant mes pensées à la tâche pour éviter de les laisser à nouveau dévier. « Tu m’étonnes. » Qu’elle me répond simplement lorsque je lui explique les raisons qui nous ont poussées Mitchell et moi à choisir de ne rester que tous les deux. Ce sont les même qui font que nous n’avons pas couru à la recherche de ces chimères, ces sanctuaires pour les survivants. Nous ne nous fions en règle générale qu’à nous même. Finalement la porte nous semble sécurisée, et Leah est la première à se redresser. « Bon il nous reste juste assez pour faire l’arrière et puis on devra se débrouiller pour les fenêtres. » Je hoche la tête en observant mes mains écorchées de façon superficielle à quelques endroits, avant de suivre Leah à l’arrière de la maison. « Tu comptes rester combien de temps ici ? » Parce qu’elle a parlé de m’aider à retrouver Mitch mais elle n’a pas précisé quand, et de mon côté chaque jour compte, parce que je sais que chaque jour passé seul dans ce nouveau monde est potentiellement une chance de moins de le retrouver en vie. J’attrape alors le barbelé pour commencer à l’installer, reproduisant les même gestions qu’à l’instant.

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Leah ne se sentait pas menacée pour l’instant, mais elle ne connaissait pas encore les réactions de Raelyn face au danger ; serait-elle du genre à la pousser au milieu d’une horde pour sauver sa peau ou alors de rentrer dedans pour tenter de lui sauver la vie ? Elle était égoïste – Leah n’était pas naïve – mais qui ne l’était pas devenue après tout ça ? Difficile de la juger pour un comportement qu’elle adopterait sans doute elle-même si l’occasion venait à se présenter. Si elle devait choisir sa vie ou celle de Raelyn, elle choisirait la sienne c’était évident. Partir sur ce constat facilitait les choses et baissait fortement les attentes qu’on pouvait avoir de l’autre. « Oui, ça aussi. » La jeune femme ne minimisait pas l’importance que Leah avait dans son plan inexistant pour retrouver son partenaire, et ça rassurait un peu la brune. Laissant la conversation filer sur le sujet des survivants et de la bonne idée ou non de tenter de les rejoindre, elles avancèrent plutôt rapidement sur ce qu’elles étaient entrain de faire. Elle ignorait si Raelyn avait l’habitude ou non de poser ce genre de système de sécurité, mais elle se débrouillait plutôt bien ; ses gestes étaient précis et elle n’était pas maladroite. C’était suffisant aux yeux de la brunette. Elles se dirigèrent ensuite vers l’arrière de la bâtisse afin d’effectuer exactement les mêmes mouvements afin de poser ce qu’il restait des barbelés. « Tu comptes rester combien de temps ici ? » La question était légitime et si Leah comprenait son impatience, elle comptait tout de même rester honnête avec elle. « J’avais en tête qu’on reparte dans deux jours. J’ai besoin de faire l’inventaire des armes, du reste des munitions et de la nourriture. » Elles étaient à deux maintenant, ça voulait dire deux fois moins de vivres pour le moment. « On doit trouver une route pour rejoindre l’endroit où tu veux aller, essayer de comprendre où la horde pourrait se trouver et penser à un plan B et à un plan C si on tombe sur eux. » Elle releva les yeux vers la brune « On a aussi besoin de se reposer pour faire face à ce qui nous attend. On est toutes les deux blessées et mortes de fatigue. Je sais que t’es pressée de retrouver ton ami, mais ça sert à rien de se précipiter dans notre état. » La préparation était la clé pour survivre à ce merdier, et si elle comptait l’aider, elle comptait aussi le faire sans y perdre la vie.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Je n’ose pas la formuler à voix haute, la crainte que j’ai de perdre trop de temps et de perdre Mitchell par la même occasion. Parce que je ne suis pas devenue plus douée avec mes sentiments et leur expression, Parce qu’à mes yeux laisser transparaitre ses doutes est une faiblesse, une idiotie. Pourtant j’ai peur, j’ai peur et je me déteste que cela soit le cas. Je voudrais pouvoir afficher un visage rassuré et serein, et faire comme si tout ça ne me touchait pas, mais ce n’est pas le cas. Je relève les yeux vers la brune et le couperet tombe. « J’avais en tête qu’on reparte dans deux jours. J’ai besoin de faire l’inventaire des armes, du reste des munitions et de la nourriture. » Mon sang se glace et ma mâchoire se contracte, parce que deux jours me semblent être une éternité. Parce que je n’ai pas envie d’attendre autant, me prélasser au bord du lac et prendre du repos m’importe peu. Mais je sais aussi que je suis démunie face à ça, et que je n’ai pas le choix. En partant à pied, c’est bien plus que deux jours que je perds. « On doit trouver une route pour rejoindre l’endroit où tu veux aller, essayer de comprendre où la horde pourrait se trouver et penser à un plan B et à un plan C si on tombe sur eux. » Je n’arrive pas à être rationnelle, pour moi ce sont des choses que l’on peut faire en route, nous n’avons pas besoin d’attendre. Je sais que Mitchell est capable de se descendre seul, mais je ne peux m’empêcher de me dire que pendant que je suis là, il y a toujours une chance qu’un Autre ou un déséquilibré lui tombe dessus, et l’idée qu’il trouve la mort parce qu’il était seul me donne la tête qui tourne. « On a aussi besoin de se reposer pour faire face à ce qui nous attend. On est toutes les deux blessées et mortes de fatigue. Je sais que t’es pressée de retrouver ton ami, mais ça sert à rien de se précipiter dans notre état. » Je reste quelques secondes, quelques minutes enfermée dans mon mutisme, m’appliquant à ne plus croiser son regard et à déroule le barbelé comme si c’était la tâche la plus passionnante que j’ai jamais abattue. Finalement, je ne peux m’empêcher de souffler entre mes dents. « Deux jours… » Je ne veux pas attendre deux jours, même si pour l’instant, je garde le silence, serrant les dents.

Nous finissons notre tâche dans le silence, et finalement je me redresse pour ôter les bandages autour de mes mains, avant de relever les yeux vers Leah. « Je vais les rincer, je reviens. » Je me diriger vers la cuisine, sans réellement faire attention à si la demoiselle me suit, avant de respirer un grand coup et de m’adresser à elle d’une voix forte. « Bon, j’ai faim, et toi ? » Nous n’avons rien avalé depuis ce matin, et j’ai besoin de penser à autre chose.

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Il ne fallait pas être devin pour se rendre compte que la réponse de Leah n’était pas exactement celle que Raelyn attendait. Elle lui lança un regard désolé tout en continuant de démêler les fils de fers. Elle comprenait parfaitement ce qu’elle ressentait en ce moment, et probablement que si ça avait été pour Lene elle aurait fait fi de toute rationalité pour se jeter dans la gueule du loup sans se soucier des conséquences. Sauf que c’était pour un type qu’elle n’avait jamais vu et que même si elle commençait à apprécier Raelyn sans trop comprendre comment ce miracle était entrain d’arriver, ça n’était pas une raison suffisante pour faire abstraction de ce qui était important. Elle était la voix de la raison en ce moment, mais dans son état la brune devait s’en ficher royalement. « Deux jours… » Oui enfin, deux nuits. Leah comptait bien partir au petit matin dès leur deuxième nuit passée ici, au final elles n’auraient que la journée de demain pour faire tout ce qu’elle avait prévu. Elle ouvrit la bouche pour préciser sa pensée mais s’abstint finalement de tout commentaire en constatant que la jeune femme évitait son regard. Elles continuèrent donc en silence jusqu’à ce qu’elles tombent à court de barbelés. « Je vais les rincer, je reviens. »Leah hocha la tête et la laissa se réfugier dans la cuisine tout en remballant tout le matériel, ses gants y compris. Elles avaient fait du bon travail. « Bon, j’ai faim, et toi ? » La voix de la brune lui parvint et Leah se dirigea vers elle, posant son regard sur son visage fermé. « Moi aussi. Je te propose qu’on mange à notre faim ce soir… pas de rationnement. » Il leur faudrait au moins ça pour récupérer des jours qu’elles avaient passé, et il leur fallait des forces pour guérir. La douleur lui martelait encore la tempe et son genou était fort gonflé, l’empêchant de marcher correctement. Alors courir n’en parlons même pas.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Je m’enferme dans ma fierté, ma foutue fierté qui m’empêche de dire que deux jours cela ne me convient pas. Que deux jours cela veut dire deux jours de plus à me demander si Mitch est en vie ou s’il est mort depuis le début, depuis que nous avons été séparés par la horde. Deux jours qu’il va devoir passer seul, à tenter de revenir vers la grange, et s’il y est déjà parvenu à se demander ce qui me retiens. S’il me pense morte que fera-t-il ? Combien de de temps attendra-t-il avant de décamper, de trouver une nouvelle planque, anéantissant pratiquement nous chances de nous retrouver dans le futur ? Plus que deux jours je l’espère, je sais que j’attendrais plus que ça si j’étais à sa place. Mais je ne l’étais pas, et Mitchell, était insondable, et ce qu’il pensait de notre relation, quel était son degré d’investissement dans tout ça, c’était un mystère pour moi. Il semblait attacher, et comme moi ne pas réussir pour autant à comprendre ce qu’il ressentait. Parce qu’il était difficile de parler d’amour quand des sentiments de dépendance et de reconnaissance entraient également en jeu, et quand on avait plus que la compagnie de l’autre pour se réchauffer le soir. Alors non, je ne savais pas plus ce que je ressentais, mais je savais que j’aurais attendu, bien plus longtemps, pour avoir la certitude absolue. Je fuis dans la cuisine ôter mes bandages parce que cela me donne une contenance, et vers un peu d’eau sur mes mains pour faire partir les perles de sang, avant d’essuyer mes mains sur les deux bandes de tissu que je jette finalement dans la poubelle. Quand j’interpelle la brune, je l’entends s’approcher derrière moi et me retourne, avec un visage un peu plus fermé que je ne le voudrais, parce que j’ai du mal à chasser la conversation que nous venons d’avoir de mon esprit. « Moi aussi. Je te propose qu’on mange à notre faim ce soir… pas de rationnement. » Est-ce par pitié qu’elle me le propose ? Je n’espère pas, parce qu’il n’y a aucun sentiment que je déteste plus au monde. Non, elle est rationnelle, et j’en viens à la même conclusion qu’elle. Nous avons besoin de prendre des forces. Jusqu’ici ma volonté me portait, mais alors que je me laisse aller à baisser ma garde, je sens la fatigue commencer à tétaniser mes membres, et la douleur dans mon crâne. « En plus y’a du thon pour plusieurs jours. » Je lui montre la trouvaille que j’ai faites plus tôt du bout du menton, avant de refermer ma main sur la bouteille d’alcool de poire. « A la tienne. » J’ouvre le bouchon rapidement, avant de porter la bouteille à mes lèvres pour en avaler deux grosses gorgées. Le goût est infect, mais la piqure familière de l’alcool sur mon palais ravive de vieux souvenirs. Je suis sure qu’à la troisième gorgée je m’y habituerai. Finalement, je tends la bouteille à Leah, un sourire au coin des lèvres.

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Leah se rendait compte que cela devait être difficile pour Raelyn de se retrouver dans cette position; dépendre de quelqu'un et devoir s'adapter à ce que cette personne estimait être le mieux. A sa place, elle aurait sans doute perdu son calme et elle était plutôt contente de voir que ça n'était pas son cas. La brune avait préféré partir et s'isoler quelques minutes dans la cuisine, temps que Leah lui laissa avec déférence au vu des circonstances. Cela dit, après avoir fini tout ce qu'elle avait à faire, elle décida tout de même de rejoindre la jeune femme afin que le dialogue ne soit pas totalement rompu pour une divergence d'opinion. Heureusement, Raelyn et son estomac ne l'entendaient de toute façon pas de cette oreille. La brunette lui proposa de faire abstraction du rationnement qu'elles s'imposaient d'habitude afin de récupérer un maximum de leurs forces, et la jeune femme opina du chef. « En plus y’a du thon pour plusieurs jours. » Du menton elle désigna la planque qu'elle avait découvert un peu plus tôt lors de leur fouille minutieuse de la maison et le regard de Leah s'éclaira; le thon c'était parfait pour les caler. "Parfait, on va se faire un petit festin." La brune s'empara des boîtes, d'assiettes - parce que quand elle pouvait éviter de manger comme une sauvage elle préférait - et déposa le tout sur une table avant de sortir des conserves de maïs qu'elle comptait ouvrir avec le thon. « A la tienne. » Délaissant rapidement l'idée de manger pour celle de boire, Raelyn avait attrapé sa deuxième trouvaille de la journée et avait avalé plusieurs gorgées qui n'avaient pas l'air exceptionnelles au vu de la tête qu'elle tirait. Hein hein. Leah hésita quelques secondes en voyant la bouteille tendue dans sa direction et l'attrapa finalement en haussant les épaules; advienne que pourra. Elle avala quelques gorgées à son tour avant de retendre la bouteille en direction de la brune. "C'est horrible ce truc, on dirait du désinfectant." Secouant la tête, elle laissa son regard dériver sur la table puis sur la jeune femme. "Je te propose de manger avant de se trouer l'estomac avec ça." Elle lui adressa un sourire à son tour.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

La nourriture était au moins un point sur lequel nous arrivons à tomber d’accord, et après la discussion que nous venons d’avoir c’est agréable de parler d’un sujet qui n’est pas sujet à désaccord. D’un sujet léger, d’un sujet qui ne me donne pas des pensées dangereuses, et qui ne me font pas me causer du souci. Raelyn Blackwell qui se fait du souci, se préoccupe d’un homme, il fallait la fin du monde pour que cela arrive. « Parfait, on va se faire un petit festin. » Je laisse échapper un sourire amusé, et mon estomac lui se laisse aller à un grognement, me rappelant à l’ordre, me rappelant que je n’ai pas mangé depuis ce matin non plus, et qu’il est quasiment dix-sept heure. J’ai appris à faire taire la faim, mais Leah a raison, nous avons besoin de récupérer des forces après la journée que nous venons de passer. Je porte ensuite la bouteille d’alcool à mes lèvres, galvanisée à l’idée de consommer quelques gorgées, et surtout à l’idée que cela puisse m’aider à chasser mes idées noires et préoccupations. L’alcool me râpe le palais, il est amer et puissant, et je sens déjà qu’il risque de me taper sur le crâne. Mais je me laisse aller à une seconde gorgée, avant de tendre la bouteille à Leah, qui hésite un moment, sortant quelques conserves de maïs, avant de me prendre la bouteille des mains. Elle boit une gorgée et grimace, ce qui me tire un rire amusé. « C'est horrible ce truc, on dirait du désinfectant. » Je récupère la bouteille et prends quelques conserves de thon dans l’autre, avant de les poser sur la table. « Je suis sure qu’à la troisième gorgée tu le tolèreras, et qu’à la dixième tu m’en demanderas une autre. » Elle secoue la tête, avant de reprendre. « Je te propose de manger avant de se trouer l'estomac avec ça. » Je hoche la tête dans un sourire, m’installant à table. J’ouvre une conserve de thon et une de maïs et les tends à Leah, avant d’en ouvrir deux autres pour moi-même. « Je pensais pas qu’un jour je qualifierais ce genre de repas de festin, mais j’en ai presque la larme à l’œil. » Et puis un dîner aux chandelles, quelques protéines – ces choses-là se font rares de nos jours et Leah Baumann, que demander de plus. Je me lève et ouvre un tiroir, attrape deux fourchettes et en tends une à Leah, avant de plonger la mienne avec appétit dans mon repas. « Je dois avouer Baumann que j’aurais pas parié sur toi, si on m’avait demandé laquelle de mes connaissances survivrait deux ans dans ce monde. » La réciproque était certainement vraie aussi cela dit.

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Leah préféra éluder la mine défaite de Raelyn et lancer le sujet sur le festin qu'elle prévoyait pour aujourd'hui. Du thon et du maïs, deux aliments qui devraient leur permettre de retrouver un peu de force. Si on y ajoutait une bonne nuit de sommeil - qu'elle espérait longue et non-interrompue par le danger - elles devraient être sur pied et en pleine forme pour le surlendemain. Courir sans cesse pour sa vie était épuisant et la brunette appréciait réellement ce moment de répit, même si Rae ne devait pas être de son avis puisque son esprit devait être dirigé vers cet homme qu'elle cherchait à rejoindre à tout prix. Tandis qu'elle préparait les divers éléments pour passer à table, la jeune femme entamait déjà la bouteille d'alcool qu'elle avait trouvé - et qui aurait aussi bien pu être un poison savamment élaboré, vu le goût - et qu'elle lui proposa presque immédiatement comme pour partager ce calvaire avec elle. Soit. Leah n'avait pas bu depuis une éternité et elle craignait les retombées, cela dit elle avait besoin de se détendre c'était certain. Peut-être que c'était la raison pour laquelle Raelyn était tombée sur sa route... « Je suis sure qu’à la troisième gorgée tu le tolèreras, et qu’à la dixième tu m’en demanderas une autre. » Ben voyons. La brune lui rendit la bouteille avec une grimace et une quasi insulte à ce liquide qui tenait plus de l'acide que du mojito avant de s'assoir à table tout en se disant que manger leur permettrait de survivre au liquide corrosif qui tenait dans cette bouteille. « Je pensais pas qu’un jour je qualifierais ce genre de repas de festin, mais j’en ai presque la larme à l’œil. » Lui lança la brune en lui tendant les conserves préalablement ouvertes par ses soins - Leah failli même s'évanouir face à ce geste - et la jeune femme laissa échapper un rire. "J'avoue que moi aussi." Il y avait un brin d'exagération mais cela faisait clairement longtemps qu'elle n'avait pas mangé à sa faim. Elle attrapa la fourchette que lui tendait Raelyn et commença à manger, se retenant de ne pas se jeter sur la nourriture même si ce n'était pas l'envie qui manquait. Vu l'état de son estomac, elle risquait d'être malade en faisant ça. « Je dois avouer Baumann que j’aurais pas parié sur toi, si on m’avait demandé laquelle de mes connaissances survivrait deux ans dans ce monde. » Leah haussa un sourcil tout en terminant d'avaler ce qu'elle avait en bouche, observant la brune avec amusement. "Ah oui? Je sais pas comment je suis supposée prendre ça." Elle ne faisait pas sa susceptible mais elle voulait que Raelyn développe sa pensée, qu'elle rigole un peu. L'entendre parler de la Leah du passé était toujours amusant à ses yeux.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Quand Leah porte la bouteille à ses lèvres, je ne peux m’empêcher de sourire, parce que je sais qu’elle est en train de céder, et parce que malgré tout j’ai toujours gardé ce côté d’enfant qui aime qu’on se plie à ses quatre volontés. Et ce petit côté, il se trouve que je ne l’ai pas perdu. C’est souvent source de discorde entre Mitch et moi, parce qu’il a la tête dure et que je ne connais pas plus têtu que lui, mais je suppose qu’il a appris à composer avec. Elle ne semble pas apprécier ses premières gorges, pas plus que moi en fait, mais nous avions toutes les deux besoin de lâcher prise le temps d’une soirée. Une fois installée à table en face de la brune je n’observe pas ma nourriture plusieurs heures avant de commencer. Je meurs de faim, je suis – comme tout le monde – en sous nutrition, et les jours où je peux me permettre de ne pas me rationner sont trop rares pour ne pas en profiter. « J'avoue que moi aussi. » Je laisse échapper un sourire, portant avec appétit ma fourchette à ma bouche. L’avantage de ce type de conserve, c’est que même deux ans après le goût n’est pas rance, il est presque identique à l’origine à vrai dire. Pour combler le silence, je finis par lui faire une remarque, alors que mon repas est bien entamé. « Ah oui? Je sais pas comment je suis supposée prendre ça. » Je relève les yeux vers la demoiselle, qui m’occupe avec plus de curiosité de d’amusant que de susceptibilité. Très bien, je n’ai aucune envie de devoir m’occuper de son égo. « Disons que… T’es loin de la jeune femme qui tremblait comme une feuille dans mon salon. » C’est la dernière image que j’ai d’elle, après tout. Cette enfant, nous étions toutes les deux des enfants, au bord des larmes et de la crise d’hystérie, me criant que j’étais une malade. « Et cette fille-là aurait pas survécu. » Parce que survivre demande de faire bien pire que de fermer les yeux sur une mort accidentelle. « Et parce que je ne t’imagine – ne t’imaginais – pas capable de prendre une vie. » Parce que ça demande du cran. Et un sens moral un peu approximatif également. Et parce que, je ne le précise pas tellement cela me semble évident, c'est une prérogative à mes yeux pour survivre dans ce monde. Et je le sais, je l'ai vu dans ses yeux la veille qu'elle aurait presque pu me coller une balle au milieu du front.

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La brune entama son assiette avec appétit, ayant bien du mal à contrôler son envie de dévorer le tout en l'espace d'une minute à peine. Elle était seule depuis bien longtemps et en aurait presque perdu ses bonnes manières, habituée à manger à même la conserve sans fourchette pour s'emparer de la nourriture. Cette soirée était spéciale à bien des niveaux, et Leah s'employait à faire comme s'il s'agissait d'une soirée parfaitement normale; une repas, à table, avec une connaissance de son passé. Ca aurait presque pu fonctionner si seulement elle n'avait pas son sixième sens qui lui soufflait qu'une zombie pouvait attaquer la maison d'un instant à l'autre et venir ruiner l'instant. Raelyn décida de rompre le silence afin de lui dire qu'elle ne l'aurait pas imaginé faisant partie des survivants de son entourage, et Leah haussa un sourcil étonné, lui demandant de développer sa pensée. « Disons que… T’es loin de la jeune femme qui tremblait comme une feuille dans mon salon... Et cette fille-là aurait pas survécu. » Ah ça. Les souvenirs de cette nuit là n'étaient plus aussi vivaces qu'autrefois, mais la brunette se rappelait encore la sensation d'horreur qu'elle avait eue en découvrant son ami mort à côté d'elle. Une réaction logique quand on n'était pas habitué à vivre ce genre d'évènements. Raelyn avait une longueur d'avance sur elle là dessus. « Et parce que je ne t’imagine – ne t’imaginais – pas capable de prendre une vie. » La jeune femme observa Rae avec l'esquisse d'un sourire au coin des lèvres. "Il a bien fallu que je m'adapte. Tu sais au début je pensais qu'on serait capable de survivre sans avoir à faire de mal à qui que ce soit. Lene était déjà plus réaliste que moi à ce sujet..." Elle se laissa tomber contre le dossier de sa chaise. "... Et puis un jour on s'est fait attaquer, juste parce qu'on avait probablement des vivres et des armes. C'était moi ou eux... A partir de là je ne me suis plus trop posé de questions." Elle haussa les épaules en reprenant une fourchette de thon. Cet évènement avait définitivement enterré l'ancienne Leah Baumann et sa naïveté face à cette fin du monde. C'était tué ou être tué. Un retour aux sources, comme dans le règne animal. Et Leah comptait bien rester en haut de la chaîne alimentaire.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Je ne me formalise pas de voir la jeune femme se jeter sur la nourriture, ou en tout cas attaquer avec appétit. Parce que je sais ce qu’est la faim, celle qui tenaille au ventre et nous pousse à manger n’importe quoi et n’importe comment. J’aurais fait une grimace autrefois devant la nourriture que nous avons sous les yeux. Je tuerai aujourd’hui pour un plat cuisiné par Alec, lui qui a toujours été un divin cuisinier. Je tuerai pour sentir le fumet d’un plat de lasagne accompagné d’un verre de vin rouge. Mais il faut se rendre à l’évidence, nous ne retrouverons jamais la vie que nous avions autrefois, espérer que quelqu’un trouve un remède à l’épidémie était utopique : toutes les personnes qui auraient pu le faire étaient certainement mortes, et les équipements et structures pour détruites. Alors il ne servait à rien de rêver au passé, de rêver qu’un jour les choses redeviennent telles que nous les avons connues : c’était ça notre vie à présent, et il fallait s’en accommoder.

Leah m’observe un instant, un sourire au coin des lèvres. Qui aurait pensé que parlé de meurtre, parler de prendre une vie provoque un jour ce type de réaction chez elle ? « Il a bien fallu que je m'adapte. Tu sais au début je pensais qu'on serait capable de survivre sans avoir à faire de mal à qui que ce soit. Lene était déjà plus réaliste que moi à ce sujet... » Effectivement, c’était bien naïf. Lorsque j’avais pris ma première vie je ne peux pas dire que cela ne m’avait rien fait, mais je l’avais vu comme une fatalité, c’était la seule façon que j’avais de survivre et cela ne m’avait finalement pas plus remuée que ça. Mais Leah n’était pas moi. « .. Et puis un jour on s'est fait attaquer, juste parce qu'on avait probablement des vivres et des armes. C'était moi ou eux... A partir de là je ne me suis plus trop posé de questions. » Je reste silencieuse un instant, avant de pousser un soupir. « Ouais, faut plus trop se poser de questions de toute façon. » Je termine mon repas rapidement, avant de refermer ma main sur la bouteille. Je me lève, fouille un instant les placards à la recherche de verres, avant d’en poser deux sur la table et de les remplir généreusement de liqueur. Je le fais tourner dans mes doigts un instant, comme je le faisais autrefois, avant de le porter à mes lèvres, grimaçant encore. Je suis sure qu’au bout d’un moment j’en apprécierai le goût. « Ça a pas dû être facile en tout cas… » Parce qu’elle n’était pas comme moi et je le savais, je l’avais toujours su. « Mais bon, deux ans après on est toujours là. »

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Apocalypse now

Raelyn semblait sincèrement étonnée de la savoir encore en vie après ces deux années de calvaire, tout comme elle apprenait à connaître la Leah qui était désormais face à elle - cette jeune femme n'avait plus rien à voir avec celle qu'elle était avant, c'était un fait certain. La brune commença donc à lui expliquer comment elle en était arrivé là; une histoire qui devait être similaire pour beaucoup des personnes ayant survécu jusqu'ici mais qui était tout de même propre à chacun. Leah avait été malade après avoir ôté sa première vie, et en avait longtemps fait des cauchemars. Ca avait été le cas encore les fois suivantes, et puis comme pour tout, elle s'y était fait. Le corps et l'esprit humain avaient cette faculté extraordinaire de pouvoir s'adapter à pratiquement toutes les situations, et c'este exactement ce qu'elle avait fait. L'égoïsme et la cruauté de certains de ses congénères l'avaient lentement fait perdre foi en l'humanité jusqu'à la faire devenir celle qu'elle était aujourd'hui. Elle avait hésité une seule seconde avant de loger une balle dans la tête de Raelyn, et ce laps de temps qui avait sans doute sauvé la vie de la brune. Cette hésitation n'avait eu lieu que parce que la tête de Raelyn ne lui était pas inconnue, elle avait vraiment eu de la chance. Leah restait encore un être humain en dépit de ce long moment d'isolation et des choses qu'elle avait eu à faire pour survivre. « Ouais, faut plus trop se poser de questions de toute façon. » Effectivement. Les deux jeunes femmes avaient déjà terminé leur assiette et il n'en fallu pas plus à Rae pour s'emparer de la bouteille qu'elle s'obstinait à vouloir descendre ce soir. « Ça a pas dû être facile en tout cas… Mais bon, deux ans après on est toujours là. » La brunette attrapa son verre et le leva en l'air. "Santé à ça." Elle en bu quelques gorgées avant de grimacer une nouvelle fois. "Non c'était pas simple, mais c'était nécessaire. C'est pour ça que j'évite de croiser d'autres personnes... Pour ne pas me retrouver dans une situation qui me forcerait encore à tuer. Au final ça me fait de la peine de voir que les derniers survivants préfèrent encore s'entretuer que de faire front contre ces saloperies." Elle haussa les épaules avant de reprendre une gorgée. Ce truc avait un goût horrible mais elle appréciait la brûlure dans sa gorge qui réchauffait tout son corps. Il ne lui en faudrait pas beaucoup pour être bourrée à cette allure.

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