Apocalypse now (zombieraeleah)

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Leah Baumann qui tente de me remonter le moral, à moi, il fallait bien une fin du monde pour que cela puisse arriver, et des morts vivants qui hantent les rues. Je trouverais ça drôle si je n’étais pas si préoccupée par l’idée de ne pas pouvoir rentrer au lieu de rendez-vous dont j’avais convenue avec Mitch si nous nous perdions : la grange. Alors j’essaye de penser à autre chose, une douche par exemple, et je dois bien admettre que vu l’état dans lequel je me trouve c’est suffisant pour me remonter un peu le moral. Je suis dans une voiture, nous sommes armées et possédons des vivres, les choses pourraient être pires. La perspective ne de pas dormir dans la forêt où dans la voiture me plait elle aussi, je suis bien obligée de l’admettre que je sentirai moins vulnérable entre quatre murs, même si aujourd’hui cela n’avait plus réellement de sens. « On pourra peut-être y passer la nuit si l'endroit est sûr. » Leah semble lire dans mes pensées et je me contente d’opiner du chef en me concentrant sur la route et les directions qu’elle doit prendre. J’observe le chien poser sa truffe entre nous deux, un peu moins réfractaire à sa présence quelques heures auparavant je dois bien l’admettre. Difficile de détester quelqu’un ou quelque chose qui nous a sauvé la vie dans la journée. « Depuis le commencement. C'était le chien de mon amie. Et quand elle est... » Je ressens la douleur dans sa voix, et malgré mon manque d’empathie je regrette du coup un peu d’avoir posé la question. Elle ne mérite pas d’être obligée de ressasser ce type de souvenirs, pas après les quelques heures qu’on a vécues. « Et quand elle est morte, il m'a suivie. Ça fait quelques mois maintenant. » Je suppose qu’il doit l’aider à se sentir moins seule aussi, et que ce n’est pas plus mal. Je me tais, respectant le trouble visible de Leah.

L’heure de trajet se passe plus ou moins en silence, rythmée uniquement par mes indications concernant la direction à suivre et les halètements du chien, ses grognements aussi lorsqu’il sent la présence d’un autre dans les parages. Mais nous ne faisons pas de mauvaise rencontre et quand Leah prend le chemin de terre que je lui indique, qui est lui bien sec, et je l’accueille avec soulagement, et que la vue d’un petit lac se dessine devant nous, je ne peux m’empêcher de pousser un soupir de bien être, offrant un sourire radieux à la jeune femme. Je saute de la voiture et claque la porte, mais ne pouvant faire taire ma paranoïa, je me tourne vers elle. « On s’assure qu’il n’y a personne et on y va ? » Bon sang qu’est-ce que j’ai hâte de me débarrasser de cette odeur.

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La question de Raelyn était légitime - après tout elle avait le droit d'être curieuse - mais elle remuait des souvenirs que Leah aurait préféré voir enterrés. Dans son ancienne vie, elle était une femme battue et coincée dans une relation abusive. Ce passage de sa vie lui avait semblé être le pire de tout, mais quand la fin du monde vous tombait dessus, on commençait à relativiser. A ses yeux, ça avait beau avoir été le début de la fin, elle n'était pas mécontente de la femme qu'elle était aujourd'hui. L'ancienne Leah n'était plus qu'un pâle reflet de qui elle était aujourd'hui, et elle se sentait prête à affronter n'importe quoi. Cependant, la mort de Lene l'avait fortement secouée, et restait à ce jour le pire moment de toute sa vie. Perdre son seul repère dans cette nouvelle existence était horrible et elle ne souhaitait ça à personne; c'est bien pour ça qu'elle espérait que Raelyn retrouve son partenaire. Les deux jeunes femmes roulèrent encore un long moment, dans un silence qui n'avait rien de pesant mais qui s'avérait plutôt providentiel au vu des évènements de la journée. Elle suivit les indications de la brune et s'engagea finalement sur un chemin de terre, regardant déjà au loin pour voir si aucun comité d'accueil ne les attendait sur place. Cela ne semblait pas être le cas et elle rendit son sourire à Rae en apercevant le lac qui se trouvait devant elles. La jeune femme se gara à proximité et s'étira en sortant de la voiture; elle était toute courbaturée. « On s’assure qu’il n’y a personne et on y va ? » Leah hocha la tête en se réarmant jusqu'aux dents, son poignard à la taille et son glock en main. "Je prends la porte de derrière et toi celle de devant? Et on se rejoint pour faire l'étage." Lança-t-elle par automatisme; ça n'était pas son premier round. "Pata, tu gardes la voiture." Le chien s'assit en aboyant une fois et elle lui gratta la tête avec affection avant de se diriger vers l'habitation d'un pas prudent.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Le silence, je l’accueille avec plaisir. Parce que Leah semble en avoir besoin, j’ai vraisemblablement remué de peu agréables souvenirs, en lui posant une question qui pourtant me semblait innocente – à savoir comment elle s’était retrouvée avec un chien qui devait peser mon poids avec elle – mais j’étais loin de me douter qu’il y avait une histoire plus douloureuse là-dessus. Et de toute façon, moi-même J’ai besoin de souffler, de prendre le temps de calmer l’orage dans ma tête et le rythme de mon cœur après ce que nous venon de vivre.

L’endroit où nous arrivons après une heure de route me semble presque être un mirage, après la journée que nous venons de vivre. Un lac, certes de taille modeste mais sur lequel le soleil à son zénith se reflète d’une façon qui donnerait presque envie de se poser et se faire bronzer, comme avant, une petite ferme en pierre, aux vitres cassées mais qui semble vide. Je préfère m’en assurer cependant, et Leah est d’accord avec moi, nous avons toutes les deux pris des habitudes de survies, comme si nous avions toujours vécu, ou plutôt survécu cette vie-là. « Je prends la porte de derrière et toi celle de devant? Et on se rejoint pour faire l'étage. » Je hoche la tête, laissant mon sac à dos sous mon siège de la voiture moi ne pas me charger inutilement, ajuste mon poignard à ma ceinture et attrape mon flingue entre mes deux mains. « Pata, tu gardes la voiture. » Je laisse échapper un sourire. « Le chien a toujours le job le plus facile… » Je secoue la tête, avant de me diriger vers la porte. Elle n’a pas été forcée, et a été laissée déverrouillée par ses précédents – et non actuels je l’espère – occupants. Je m’engouffre dans le couloir, avant de jeter un œil au salon sur ma gauche, qui semble vide et silencieux, puis d’entrer dans la cuisine. La maison en elle même semble être en bonne état, le plancher n'a pas été rongé par les mites, les charpentes, poutre et solives sont en bon état, je suis globalement surprise. Ici aussi, pas âme qui vide, j’espère que Leah est dans le même genre de situation dans les chambres. J’ouvre les placards, un à un. Vides pour la plupart, mais dissimulé derrière les produits ménagers sous l’évier je mets la main sur un tas d’une douzaine de boites de thon. Surement un butin dissimulé, jamais récupéré. Je les pose sur le comptoir, satisfaite, avant que mes yeux ne soient attirés par une bouteille. De la gnôle, si j’en crois la couleur, et la poire qui fermente surement depuis des années, et un léger rire s’échappe de mes lèvres.

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L'endroit avait presque des allures d'hôtel de luxe - Leah avait revu ses attentes à la baisse en cette période apocalyptique - et elle n'avait qu'une hâte; se détendre un peu. Cependant, tant que l'endroit ne serait pas déclaré comme sûr, la brune ne parviendrait pas à relâcher la pression. Et apparemment, Raelyn était comme elle puisqu'elle fut la première à suggérer une ronde rapide afin de s'assurer qu'elles étaient seules à vouloir profiter de cet espace wellness improvisé. Oubliant quelques instants la possibilité de faire trempette et de retrouver une apparence humaine, Leah indiqua la façon dont elle désirait procéder avant d'indiquer que Pata se chargerait de surveiller la voiture; elle tenait à son contenu. « Le chien a toujours le job le plus facile… » La brunette s'autorisa un sourire, même si elle n'était pas forcément d'accord; si des rôdeurs se ramenaient, il serait tout seul. Elle craignait pour la vie de son chien autant que si ça avait été un être humain, mais il lui était bien trop utile que pour se permettre de se passer de lui quand les choses se gâtaient. Sans attendre, elle se dirigea vers l'arrière de la maison, inspectant les alentours avec attention. La porte s'ouvrit toute seule, et elle s'avança à pas de loup en pointant son revolver vers l'avant, prête à tirer à vue au moindre mouvement. Elle trouva rapidement les escaliers et grimpa à l'étage, toujours son flingue tendu devant elle. Pièce après pièce, elle sécurisa les lieux. Et lorsqu'elle ouvrit la dernière porte, ce fut le drame. Une chambre d'enfant. Et sur le lit, trônait trois cadavres; un papa et ses deux filles. A la façon dont les corps étaient disposés, il avait probablement tiré sur ses deux gamines avant de s'achever d'une balle dans la tête; joyeux. Soupirant, elle referma la porte. "C'est pas ici qu'on se fera notre pyjama party." Lança-t-elle à la brune qui l'avait rejointe. "Tout est ok ici. Et toi? Des choses intéressantes?" Elle n'avait pas encore prit le temps de fouiller les armoires, elles avaient le temps pour ça. Mais Raelyn avait peut-être déjà commencé.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

J’observe la bouteille que j’ai à la main quelques secondes, comme si je tenais dans les mains un trésor des temps anciens. Ce genre de truc doit être à quoi, 45°, 55° ? Je n’ai pas bu une goutte d’alcool depuis le début de l’apocalypse, ne suis plus entrée en contact avec des stupéfiant non plus – bonjour difficile sevrage les premiers mois, moi qui me targuait de ne pas être une droguée, de ne consommer plus "que pour le fun" – et le pire manque de tous : plus de cigarette. On en avait eu au début avec Mitch, Mais rapidement nous étions tombés à court, et depuis plus d’un an je n’en avais pas trouvé. L’apocalypse passe encore, mais devenir ce genre de freak qui pour purifier son corps arrête les excès, je n’y étais pas préparée. Je débouche la bouteille pour la porter à mon nez, dans un léger mouvement de recul. C’est fort, elle était surement à point il y a deux ans, maintenant elle avait eu le temps de continuer à fermenter, et la bouteille était quasi pleine. Gardant la bouteille dans la main je me diriger vers l’escalier, pour rejoindre Leah qui a pris l’étage, et arrive en haut des marches juste à temps pour la voir refermer une porte derrière elle, un air dégouté sur le visage. « C'est pas ici qu'on se fera notre pyjama party. » Elle n’a pas besoin de me faire un dessin. En fouillant les maisons pour se ravitailler, Mitch et moi avons eu le droit à notre lot d’horreurs également. Je ne lui demande pas ce qu’elle a trouvé là-dedans, j’ai toujours été dénuée de ce type d’obsession morbide. Je parcours le couloir pour la rejoindre. « Le bas est ok. Poussiéreux, mais propre, et le canapé se déplie j’ai l’impression, on pourra y dormir à deux. » Je dormais toujours au rez de chaussée, la fuite y était souvent plus aisée, alors qu’à l’étage, on pouvait rester coincer. « T’as fait les armoires ? J’ai besoin de t-shirts propres. » Je n’en avais pris que deux en quittant la grange, tous deux couverts de sang désormais. « Tout est ok ici. Et toi ? Des choses intéressantes ? » Je hausse les épaules. « Une douzaine de boites de thon, c’est rare de trouver de la nourriture. » Plus les jours passaient, plus cela devenait compliqué de trouver des endroits qui n’avaient pas déjà été pillés. Je laisse échapper un sourire, sortant la bouteille de mon dos. « Et cette merveille. Qu’est-ce que tu en dis Leah Baumann ? Ce soir, toi, moi et elle ? Comme au bon vieux temps ? » Si on oublie le pas si happy ending quoi.

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L'endroit n'était pas si grand finalement et les deux jeunes femmes terminèrent leur tour assez rapidement. Leah s'efforçait de réfréner son envie d'aller inspecter le bas à son tour, essayant de montrer à Raelyn qu'elle lui faisait assez confiance que pour dormir dans une pièce qu'elle n'avait pas elle-même vérifié. Dur mais pas impossible. Portant son attention sur la brune afin d'éviter de penser à ce qu'elle venait de voir, elle attendit qu'elle lui fasse un débrief sur ce qu'elle avait pu apercevoir en bas. « Le bas est ok. Poussiéreux, mais propre, et le canapé se déplie j’ai l’impression, on pourra y dormir à deux. » Leah laissa un sourire étirer ses lèvres, pensant à son moi d'il y a près de 10 ans qui aurait sans doute bondit de joie à l'idée de dormir avec Raelyn. Ici, elle s'en fichait. Elle aurait même préféré dormir seule, mais la brune avait raison de ne pas vouloir s'enfermer à l'étage. "Parfait. On va pouvoir commencer à s'installer et à souffler un peu alors."Répondit-elle en penchant la tête sur le côté, étirant sa nuque qui lui faisait un mal de chien. Dommage que les masseurs ne courraient plus les rues ces temps-ci. « T’as fait les armoires ? J’ai besoin de t-shirts propres. » La jeune femme répondit d'un hochement de tête. Elle avait effectivement entraperçu des vêtements dans les gardes robes, mais ne s'était pas attardé dessus car elle estimait que c'était secondaire. Elle avait de quoi se changer dans la voiture, ce qui n'était pas le cas de Raelyn. "Oui, deuxième porte à droite. C'est du S par contre, j'suis pas sûre que tu rentres dedans." Elle lui fit un clin d'oeil, la plaisanterie était évidente; la brune était filiforme. Leah sourit avant de lui demander si elle avait elle aussi trouver des choses intéressantes au rez de chaussée. « Une douzaine de boites de thon, c’est rare de trouver de la nourriture... Et cette merveille. Qu’est-ce que tu en dis Leah Baumann ? Ce soir, toi, moi et elle ? Comme au bon vieux temps ? » La jeune femme dégaina une bouteille d'alcool qui semblait avoir fait son temps et Leah l'attrapa pour l'inspecter en fronçant le nez. Du thon et une obscure substance alcoolisée... Mauvais plan. "On verra comment la journée évolue. J'ai pas envie d'me faire attaquer par une horde en ayant un verre dans le nez, ça m'aide pas à viser la tête." Répliqua-t-elle, un brin rabat joie pour le coup. Elle n'aimait pas être vulnérable, et cette bouteille allait précisément la plonger dans cet état là. Dieu seul savait comment elle risquait de réagir après autant de temps sans avoir bu la moindre goutte.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Inspecter une maison à deux, se répartissant les étages, c’était familier. C’était une routine qui s’était installée avec l’épidémie, mais mon partenaire habituel était un plus barbu habituellement. Cela me fait drôle finalement, de faire ça avait quelqu’un d’autre que Mitchell, en en montant l’escalier je m’attendais presque à tomber sur mon compagnon, avant que le visage de la brune ne me ramène à la réalité. « Parfait. On va pouvoir commencer à s'installer et à souffler un peu alors. » J’observai le sourire sur ses lèvres, avant de secouer la tête d’un air amusé. « Je te jure Baumann, t’as pas intérêt à en profiter pour tenter un rapprochement. » Je lui adresse un sourire, avant de ranger mon arme à ceinture, vérifiant que j’ai bien enclenché la sécurité. Ouais, j’observai ma tenue, mon jean et mon t-shirt sales et vieillis et mes rangers élimés. Pas le genre de tenue que j’aurais choisie pour une soirée au Prohibition à ma grande époque, celle à laquelle Leah et moi nous nous étions rencontrées, celle à laquelle nous nous échangions des piques pas si différentes finalement. « Oui, deuxième porte à droite. C'est du S par contre, j'suis pas sûre que tu rentres dedans. » Un faux air choqué sur le visage, je me détaille de la tête au pied, comme pour vérifier ses dires. J’ai toujours été plutôt du genre brindille et j’ai rarement pesé plus de cinquante kilos, et aujourd’hui la fin a creusé mes traits et dévoile mes omoplates et mes os du bassin. J’ai une musculature plus importante qu’à l’époque où je n’étais qu’une pauvre junkie à peine adulte, mais à peine quelques kilos de plus. Mais cette atmosphère détendue me plait, et je rendre dans son jeu. « Merde, tu trouves que j’ai grossi ? Ce sont mes fesses, c’est ça ? » Je jette un œil à la chambre qu’elle m’a désignée, notant d’un retourner plus tard, après un lavage en règle, je n’ai pas envie de tâcher mes nouveaux vêtements. Je lui fais part de ma trouvaille, un sourire amusé sur les lèvres. « On verra comment la journée évolue. J'ai pas envie d'me faire attaquer par une horde en ayant un verre dans le nez, ça m'aide pas à viser la tête. » Leah Baumann, la rabat joie. J’étais consciente de tout ça mais je me contentai de secouer la tête. « T’arriveras pas à me résister de toute façon. » Je ne comptais pas prendre de risques inconsidérés non plus, mais une part de moi avait envie d’à nouveau me libérer de mes angoisses, de me sentir insouciante pendant quelques heures. « Bon, à l’eau ? » Je fais demi-tour, me dirigeant vers l’escalier. J’avais vraiment besoin de me débarrasser de cette odeur de mort et de pourriture qui me collait à la peau.

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Lorsque Raelyn lui annonça qu’un canapé amovible leur permettrait de passer la nuit à deux au rez-de-chaussée, le soulagement put se lire sur le visage de la brune qui anticipait déjà l’idée de pouvoir enfin se reposer et se détendre après plusieurs jours de galère. Et encore, le mot était faible. Lutter constamment pour rester en vie était éreintant, aussi bien psychologiquement que physiquement. « Je te jure Baumann, t’as pas intérêt à en profiter pour tenter un rapprochement. » Leah leva les yeux au ciel, pour la forme. Cette boutade faisait directement référence à une soirée qu’elles avaient passée ensemble ; la soirée. La brunette l’avait embrassée afin de donner une leçon à son copain de l’époque, elle ne se souvenait même plus de son nom. Simon ? Sean ? Tout ça lui semblait si loin. Mais elle avait marqué les esprits de Raelyn on dirait. « J’ai fais mon deuil quand j’ai compris que toi et moi ça ne serait jamais possible. » Ironisa-t-elle en fronçant le nez avant de lui indiquer où elle pourrait trouver des vêtements, lui lançant une pique au passage elle aussi. « Merde, tu trouves que j’ai grossi ? Ce sont mes fesses, c’est ça ? » Une lueur amusée s’alluma dans les yeux de la jeune femme lorsqu’elle constata que Rae rentrait dans son jeu, et cette petite joute verbale lui faisait du bien, elle devait l’avouer. Cela faisait des mois qu’elle n’avait pas croisé un être humain et c’était difficile à vivre sur le long terme. "Ouais, tu devrais arrêter les glucides." Lança-t-elle en hochant la tête, comme si les glucides étaient un luxe qu'elles pouvaient encore se payer. Lorsque la brune lui montra fièrement sa trouvaille, Leah eut bien du mal à se laisser aller à l’idée d’organiser une beuverie ce soir. Ou n’importe quel soir d’ailleurs. C’était imprudent, et la moindre erreur pouvait leur coûter la vie. « T’arriveras pas à me résister de toute façon. » Hein hein. « On verra bien. » Lança Leah avec un petit sourire, pas totalement hermétique à l’idée de se laisser aller le temps d’une soirée. Mais le lâcher-prise, elle ne connaissait plus. « Bon, à l’eau ? » La brune se dirigea vers l’escalier et la jeune femme lui emboita le pas, pressée elle aussi de se débarrasser de toute cette crasse. « J’espère que personne n’est mort noyé là-dedans récemment. » Ne put-elle s’empêcher de penser à voix haute tandis qu’elles se dirigeaient vers le lac.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Continuer à plaisanter, à lancer des piques à la volée même quand je n’avais pas le cœur à rire, bien au contraire, c’était mon moyen de garder un semblant de normalité dans un monde qui ne l’était plus du tout. Et j’en avais terriblement besoin au fond, nous en avions besoin, nous étions des êtres humains, pas des machines à tuer, nous avions besoin de pouvoir parler d’autre chose que de morts vivants, de deuil et de massacres. Alors même si c’était futile et accessoire, je ne pouvais m’en empêcher. « J’ai fait mon deuil quand j’ai compris que toi et moi ça ne serait jamais possible. » Je laisse échapper un sourire en secouant la tête, avant de continuer quelques instants de plus la joute verbale. « Ouais, tu devrais arrêter les glucides. » Je lui lance une fausse moue dépitée en posant les yeux sur mon postérieur, avant de laisser échapper un rire. Pas un éclat de rire, ce genre de chose est devenu bien rare avec le temps, mais un rire sincère toutefois. « On verra bien. » Qu’elle me réponds, concernant l’idée de passer une soirée avec la meilleure amie que je viens de me faire, en la personne de la bouteille de poire. Je ne rajoute bien, mais reste décidée à avoir gain de cause. En sortant de la maison je dépose la bouteille sur la table du salon, avant d’emboiter le pas à la brune. « J’espère que personne n’est mort noyé là-dedans récemment. » Ouais, je préfère éviter d’y penser et garder tout le plaisir que procure ce petit miracle. « Tu sais quoi ? Je crois que ça m’est complètement égal. » Pas tout à fait en fait. Mais ces choses-là ne savent pas nager non ? Nous nous dirigeons vers le lac et je fais un crochet par la voiture pour attraper le bloc de savon solide au fond de mon sac, le montrant à Leah, un sourire victorieux sur le visage. « C’est pas parce que le monde tel qu’on le connait s’est effondré et que la plupart de nos connaissances se sont transformées en morts vivants dévoreurs de chair qu’il faut se laisser aller ! » Encore une tentative pour oublier la tension dans mes épaules après cette difficile matinée. Parce que bon, inutile de dire que je n’ai plus rien de la femme coquette que j’étais autrefois, même si ce n’est pas réellement un choix. Arrivée sur la berge du lac j’ôte mon t-shirt et mon jean, découvrant mon corps osseux en essayant de ne pas penser à l’image que je renvoie, et laisse dans un premier temps le savon au bord de l’eau, avant de m’y glisser jusqu’au cou. Un sourire sur le visage, je ferme les yeux un instant. « Je crois que c’est encore meilleur qu’un orgasme putain. » Aheum, façon de parler bien sûr.

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A présent que les alentours avaient été sécurisés, Leah se sentait un peu plus à même de profiter de ce moment de répit que ce lieu leur offrait. Il était rare de trouver à la fois un point d’eau et une maison confortable où passer la nuit, et si celle-ci s’avérait être dans un endroit où ne rôdaient aucuns morts-vivants-, elle demanderait probablement à Raelyn de s’y attarder un jour de plus. Elle sentait qu’elle avait besoin d’un break, de se ressourcer un peu avant de se replonger dans la lutte sans merci qu’elle livrait pour sa vie. Cependant, elle savait que la brune devait piétiner d’impatience à l’idée de retrouver son partenaire, et sans doute que perdre une journée ne lui plairait pas trop, même si elle en avait clairement besoin elle aussi. Elle verrait bien. Une bonne joute verbale plus tard, les deux jeunes femmes se dirigèrent vers le lac afin de pouvoir en profiter. Elles étaient dans un état lamentable, et ce bain était vraiment le bienvenu. Mais vraiment. Cela dit, Leah ne put s’empêcher de penser au fait qu’il y avait peut-être des trucs morts là dedans ; après tout le monde partait en cacahuète et les vivants se faisaient rares. « Tu sais quoi ? Je crois que ça m’est complètement égal. » Rétorqua Raelyn, balayant ainsi ses quelques hésitations avant de brandir un savon dur qu’elle venait de récupérer de ses affaires. « C’est pas parce que le monde tel qu’on le connait s’est effondré et que la plupart de nos connaissances se sont transformées en morts vivants dévoreurs de chair qu’il faut se laisser aller ! » Leah était bien d’accord avec elle, et elle se dirigea à son tour pour récupérer quelques affaires qu’elle fit aller de droite à gauche dans ses mains, narguant la brune avec. L’avantage de se promener en voiture, c’est qu’elle pouvait garder des affaires légèrement plus futiles ; c’est ainsi qu’elle avait fait l’acquisition d’un stock satisfaisant de vrais shampoings pour le corps et pour les cheveux. Elle pouvait voir les yeux de Raelyn briller à distance. « Pas mal hein ? » Un sourire au coin des lèvres, elle se déshabilla à son tour, faisant fi de la pudeur qu’elle pouvait ressentir avant. Son corps était parsemé de cicatrices, certaines datant d’avant l’apocalypse et d’autres, plus récentes. « Je crois que c’est encore meilleur qu’un orgasme putain. » Elle n’en doutait pas. La brunette l’imita mais plongea directement la tête la première, éclaboussant au passage Raelyn. Elle sortit la tête de l’eau avec un large sourire sur les lèvres ; effectivement. Elle pouvait sentir tous ses muscles se détendre. « Ca faisait bien trop longtemps… »Lança-t-elle en se laissant aller sur le dos, fermant les yeux un instant.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

J’avais appris à m’habituer à beaucoup de choses après l’épidémie, le manque d’hygiène en faisait partie, mais si je supportais l’odeur de ma propre sueur je n’avais jamais réussi à faire avec l’odeur de pourriture et de corps en décomposition qui nous collait systématiquement à la peau après une altercation avec l’un d’entre eux. Elle, elle me donnait des hauts le cœur. Alors je pense que j’aurais pleuré intérieurement si j’avais dû dormir recouverte de ces effluves. Quand Leah sort son nécessaire d’hygiène à elle, je ne peux dissimuler l’envie au fond de ma pupille et la moue déçue qui se dessine sur mon visage, avant de secouer la tête. « Pas mal hein ? » Je lève un sourcil, comme si tout ça ne m’impressionnait guère ou ne me donnait pas envie, mais je ne suis pas réellement convaincante : je tuerai pour un l’odeur industrielle d’un shampoing, pour sentir mes cheveux doux au toucher. Tant pis, Leah n’a jamais rien su me refuser non ? « Fais pas la maligne toi… » Je laisse mes vêtement derrière moi, et vêtue de mes sous-vêtements – on est loin de la fine dentelle que j’aimais porter autrefois – je me laisse glisser dans l’eau sans chercher à réfréner un soupire de plaisir. Elle est fraîche mais pas glaciale, comparé à l’eau toujours en mouvement de la rivière qui coule à côté de la grange, et le soleil qui tape me donne presque l’impression de profiter d’une après-midi de détente au bord de la plage, comme autrefois. Leah saute elle aussi à l’eau et je ne peux m’empêcher de remarquer son corps marqués de cicatrices. Il a souffert autant que le mien finalement, même si c’est d’une façon différente. « Ça faisait bien trop longtemps… » Je lui lance un sourire moqueur. « L’orgasme ou la douche ? » La douche, je sais bien qu’elle parle de la douche, on en est pas encore aux confessions de cet ordre-là. « Ça se voyait en tout cas. » Pour les deux j’aurais pu rajouter, si j’avais voulu me montrer moqueuse. Je me détends un peu dans l’eau également, laissant les légers remous caresser doucement mon corps, avant de me redresser et de retirer les deux élastiques qui retiennent mes cheveux en deux tresses serrées, les passant autour de mon poignet. J’entreprends ensuite de défaire les tresses doucement, essayant de tirer le moins possible sur mon cuir chevelu par peur d’abimer les points de suture encore tout frais. Ils n’ont jamais été aussi longs, ni aussi bruns d’ailleurs, et je me promets de les raccourcir la prochaine fois que je tomberai sur quelque chose qui ressemble de près ou de loin à une paire de ciseau. Je les trempes dans l’eau, laissant mes doigts glisser doucement entre les mèches pour me débarrasser de la terre, de la sueur et du sang. « Je crois que je suis pas tombée sur un endroit en aussi bon état depuis des lustres. » L’épidémie et le réveil des morts ont provoqué une folie destructrice chez les vivants .

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Leah brandit ses shampoings avec un sourire en coin, sachant pertinemment qu'elle toucherait l'ancienne Raelyn en plein coeur - celle ci devait sans doute pleurer en silence en voyant la pierre d'alun se frotter à la fois sur sa peau et sur ses cheveux. Mais si la brunette ne disait rien, elle comptait partager avec la jeune femme, ça allait de soi. Elles avaient frôlés la mort, elle pouvait bien lui passer un peu de shampooing pas vrai? « Fais pas la maligne toi… » Ahah. Leah observa Rae alors qu'elle entrait dans l'eau, constatant qu'elle n'avait pas non plus été épargnée par la vie à la dure. Mais qui pouvait se targuer d'avoir survécu pendant plus de deux ans hein? Elles n'étaient pas si mal loties. "Prends-en si tu veux, tu me fais de la peine avec ton savon dur là..." Lança-t-elle avant de se jeter à l'eau elle aussi. Et alors qu'elle formulait sa pensée à voix haute en fermant les yeux, la brune répliqua un « L’orgasme ou la douche ? » qui manqua de faire s'étouffer Leah. Non mais vraiment. "Les deux." Répliqua la brunette en toute franchise, récupérant un semblant de contenance et laissant un sourire étirer le coin de ses lèvres. « Ça se voyait en tout cas. » La jeune femme leva son majeur en l'air, histoire de faire comprendre à Raelyn ce qu'elle pensait de ce qu'elle pouvait bien voir ou pas, sans se départir de son sourire. "La personne que tu veux rejoindre... Est ce que vous?.." Demanda la jeune femme en tournant la tête vers la brune alors que celle-ci s'attaquait à ses longs cheveux. « Je crois que je suis pas tombée sur un endroit en aussi bon état depuis des lustres. » Et c'était pareil pour elle. "C'est plutôt isolé, on a eu de la chance. La plupart des gens ont fuis la ville pour se diriger vers des refuges... Ca laisse la possibilité de tomber sur d'autres endroits comme celui-ci." Répondit la brunette en tapotant sa blessure histoire de vérifier qu'elle était toujours bien fermée.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

« Prends-en si tu veux, tu me fais de la peine avec ton savon dur là... » J’accueille la remarque avec un soupir de bonheur, un peu trop sonore à mon goût, mais tant pis. « Merci. » Bon sang, je n’ai pas senti l’odeur d’un shampoing, d’un vrai, depuis… Je ne sais pas exactement, en tout cas, j’étais blonde la dernière fois, j’en suis quasiment sure. Je m’étais débarrassée de ma couleur naturelle parce que j’avais besoin de changement, parce que ce blond platine me rendait repérable, remarquable, deux choses qu’il valait mieux éviter d’être à présent. Alors que mes cheveux aient repoussés en retrouvant leur teinte naturelle, c’était certainement une bonne chose, même si mon reflet dans le miroir me surprenait toujours, lorsque j’en croisais un. « Les deux. » Je laisse échapper un sourire. Je m’en doute en fait. Pas pour la douche, il y a longtemps que j’ai cessé de me formaliser de l’hygiène des gens que je croise, comme de la mienne. Mais si Leah avait survécu avec une amie jusqu’à il y a quelques mois, et qu’elle n’avait pas changé de bord depuis que nous nous fréquentions, elle devait se sentir bien seule sur ce plan là. Je lui lance le plus beau de mes sourire lorsqu’elle me répond d’un doigt d’honneur. Décidément, jamais je ne me serais imaginée avoir à nouveau ce type de conversation avec Leah Baumann, après que la vie nous ait séparées. Et la conversation sur l’intime se poursuit, d’ailleurs, avec sa question. « La personne que tu veux rejoindre... Est-ce que vous ?.. » Je lâche mes cheveux pour poser mon attention sur la brune. La question est légitime, et je suppose que je ne suis plus aussi difficile à décrypter qu’autrefois. Je réfléchis un instant, avant de hocher la tête. « Ouais. C’était pas le cas avant tout ça mais… » Je prends une inspiration, et veut continuer, me livrer un peu plus, mais quelque chose m’en retiens. Sur ce point-là, même une apocalypse n’a pas réussi à me changer, je ne sais pas parler de ce qui compte, quand je manie les futilités comme un sabre. « C'est plutôt isolé, on a eu de la chance. La plupart des gens ont fuis la ville pour se diriger vers des refuges... Ça laisse la possibilité de tomber sur d'autres endroits comme celui-ci. » Le refuges. Nous en avions parlé avec Mitchell, et avions longuement discuté de la possibilité d’en chercher un. Mais ce n’étaient que des chimères à mes yeux. « Tu y crois toi, à l’existence de ces endroits ? »

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Apocalypse now

Leah n’avait jamais été quelqu’un d’égoïste, et l’apocalypse ne l’avait pas vraiment changée sur ce point là. Evidemment si les denrées se faisaient plus rares, elle n’allait pas partager aussi facilement qu’aujourd’hui… Mais elle n’avait pas à se plaindre pour le moment. Et Raelyn semblait plus souffrir d’un manque de provision qu’elle, il était donc logique qu’elle lui prête ce qu’elle pouvait. D’autant qu’elle ne serait pas en vie aujourd’hui si la brune ne lui avait pas permis de sortir de cet immeuble en faisant l’appât comme elle l’avait fait. « Merci. »Répondit simplement la jeune femme en s’emparant des bouteilles de shampoing afin d’en sentir l’odeur avec un plaisir non-dissimulé. Ce qui fit sourire la brunette qui haussa simplement les épaules. Le sujet dériva sans qu’elle ne comprenne comment sur sa vie sexuelle – ou plutôt son absence de vie sexuelle – et elle ne put s’empêcher de demander à Rae si cet homme qu’elle cherchait à retrouver était également son partenaire de vie. « Ouais. C’était pas le cas avant tout ça mais… » Mais cette apocalypse avait changé le cours des choses. Logique. Quand le monde partait à volo et qu’un homme et une femme se retrouvaient seuls à survivre… La conclusion se faisait d’elle-même. Elle et Lene ne s’entendaient absolument pas avant tout ça et à la fin elles étaient devenues plus proches que des sœurs. « J’espère que tu le retrouveras. » Lança la brune en souriant avant d’attraper à son tour du shampoing afin de se débarrasser de la couche de crasse qu’elle avait sur elle. « Tu y crois toi, à l’existence de ces endroits ? » Les refuges. Un sacré canular qui ruinait tous vos espoirs. « J’en ai fais deux. Il n’y avait plus rien à mon arrivée... L’épidémie se propageait trop vite et personne n’était préparé aux différentes façons de se transformer… » Elle haussa les épaules en commençant à frotter activement son épiderme.

AVENGEDINCHAINS

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 2

Une fois dans l’eau et mes cheveux détachés et mouillés, j’attrape le shampoing qu’elle a laissé au bord de l’eau pour en faire couler un peu dans ma main et maser mon crâne doucement. Bordel, ça fait un bien fou, je ne m’étais pas rendue compte à quel point ça m’avait manqué. Je fais mousser du mieux que je peux – disons qu’avec des cheveux pas forcément particulièrement propres on est loin du résultat en photo sur le tube de shampoing, avant de plonger la tête sous l’eau, frottant je plus doucement possible pour éviter de tirer son mes points de sutures, grimaçant lorsque je m’en approche trop. Finalement, je laisse échapper un sourire. « Fais attention, j’ai égorgé des gens dans leur sommeil pour moins que ça. » C’est une blague bien sûr. J’ai fait des choses dont je ne suis pas fière, Mitch et moi n’étions pas des enfants de cœur avant l’épidémie, il ne fallait pas compter sur nous pour le devenir par miracle après ça, alors j’avais tué sans me poser de questions, j’avais tué pour me sortir d’un mauvais pas, parce que j’avais peur ou simplement parce que je mourrais de faim. Rarement, et ce n’était pas le genre d’histoire à confier à Leah, même si je n’en rougissais pas, je ne m’étais pas découvert de sens moral après l’apocalypse, mais jamais pour du shampoing. Et ces gens-là, je ne les connaissais pas. « J’espère que tu le retrouveras. » Est-ce qu’on le mérite au fond ? Quiconque croyant au karma répondrait que non, mais je m’en foutais. Je suis prête à tuer pour le retrouver. « Ouais, merci. » Je chasse pour la dixième fois de la journée les pensées néfastes de mon esprit pour profiter de ce bain providentiel. Une fois les cheveux fais, j’attrape mon bloc de savon pour frotter mon épiderme et me débarrasser zone par zone du sang et de la boue séchés. « J’en ai fait deux. Il n’y avait plus rien à mon arrivée... L’épidémie se propageait trop vite et personne n’était préparé aux différentes façons de se transformer… » Je hoche la tête simplement. Mitchell et moi n’avons jamais essayé de rejoindre ces endroits, préférant rester en solitaire plutôt que de nous fier à des gens que nous ne connaissions pas, et préférant surtout survivre et quitter la ville au plus vite pour rejoindre les terres plutôt que de perdre notre énergie en chimères. « C’était prévisible. J’ai jamais pensé que ce genre d’endroit avait sa moindre chance. » Je réfléchis un instant et demande finalement. « C’était un carnage ou c’était simplement… Une promesse vide ? » Qu’est-ce qu’elle avait trouvé là-bas ?

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