Apocalypse now (zombieraeleah)

Apocalypse now
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2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Plus nous nous rapprochons de la horde plus je suis prise d’un sentiment de panique, en n’apercevant pas le sentier en question. Et si je m’étais trompée ? Dans ce monde où en réfléchissant à toutes les alternatives on n’est jamais certain de l’issue d’une situation, l’erreur elle, tout comme le manque de préparation, n’était pas permise. Je ne pouvais pas me permettre d’avoir mal évalué les distances entre, et avoir cru que le sentier serait devant nous alors qu’il était derrière. Alors je tente d’écarte cette pensée de ma tête en scrutant le bord de route. Allez, allez allez soit ici… Ni Leah ni n’osons trop prendre la parole, de peur que nos craintes se réalisent, comme si elles allaient le faire parce que nous le faisons. Alors je l’aperçois enfin, ce petit chemin de terre providentiel, pratiquement au dernier moment ce qui force Leah à braquer de façon un peu brusque, alors que certains membres de la horde ont déjà fait demi-tour pour s’approcher de la voiture, en nous entendant arriver. « Bordel. » La voiture s’engage sur le sentier, et secouée par la route je ne dois qu’au réflexe de mettre mes deux mains en avant de ne pas être projetée et plus blessée que je ne le suis déjà. Leah veut ma mort, c’est sûr et certain à présent. « Je pense que c'est le moment où tu attrapes un maximum d'armes pour qu'on ait de quoi se servir. » Je hoche la tête et plonge à nouveau à l’arrière, alors que je chien, encore ensuqué, commence à s’agiter et à jeter des coups d’œil tout autour de lui. « Du calme le clebs. » Je mets la main sur tout ce qui me semble pertinent, sacré attirail d’ailleurs, qui ne vaut pas celui que Mitch et moi avons récupéré au Club avant de quitter Brisbane mais qui suffit largement à me rassurer. J’attrape deux fusils de chasse et deux glock, que je dépose à mes pieds. Je sors également mon flingue de mon sac avant d’attraper un fusil et de le charger, prête à tout éventualité. « Putain c’est trop calme j’aime pas ça… » Pour l’instant pas de mort vivant à l’horizon, mais plus habituée à ce que les choses dérapent le calme apparent mon trouble, parce que je le sens temporaire…

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Leah sentait son sang se figer à mesure qu’elles s’approchaient de la horde, persuadée que ce sentier ne serait finalement pas atteignable. Et alors que ses espoirs commençaient à s’effondrer, le sentier apparu dans son champ de vision, la forçant à prendre un tournant à une vitesse à peine contrôlée, l’obligeant à braquer pour éviter une collision malencontreuse avec le paysage environnant. Raelyn quant à elle manqua de se faire propulser sur le tableau de bord, mais la voiture s’engouffra sur le sentier sans trop de dommages collatéraux. Du coin de l’œil, la brune aperçu une partie de la horde changer de direction pour emprunter la même qu’elles, ce qui ne fit qu’accélérer son rythme cardiaque. Si la voiture les lâchait, elles étaient foutues. Si la forêt était envahie, elles étaient foutues. Les chances de s’en sortir étaient maigres, mais Leah fonça droit devant, le regard déterminé tout en suggérant à Raelyn de commencer à préparer leur arsenal. Cette dernière hocha la tête tout en se tournant vers l’arrière, dérangeant probablement un Pata qui se remettait encore de ses émotions. « Du calme le clebs. » La brunette fronça les sourcils dans sa direction, comme pour lui demander silencieusement de trouver un semblant de compassion envers leur compagnon de route. La jeune femme attrapa les premières armes qui lui passaient sous la main et se remit en position, préparant celles-ci pour qu’elles puissent les utiliser dès que ça s’avérerait nécessaire. Leah conduisait, elle ne pourrait donc pas l’aider comme elle l’aurait voulu, et elle espérait sincèrement que Rae se révèle aussi douée pour buter des zombies que pour trouver des remarques acerbes. « Putain c’est trop calme j’aime pas ça… » La brune hocha la tête. Raelyn ne faisait que dire à haute voix ce qu’elle pensait déjà tout bas, et elle conduisait à présent avec prudence, évitant les moindres trous qui pourraient exploser un pneu et précipiter leur fin. Elles roulèrent ainsi pendant quelques minutes, les dents serrées et les muscles tendus à leur maximum. Elles auraient aisément pu commencer à se détendre, mais l’une comme l’autre savait que dans ce monde, il n’y avait plus de répit. Elles allaient forcément tomber sur eux. Et c’est précisément à cet instant que les yeux de Leah croisèrent un premier groupe qui était éparpillé au travers de leur chemin. « File moi un glock. » Lança-t-elle sans les quitter du regard, ouvrant simplement sa fenêtre pour avoir une possibilité de tir tout en conduisant. Les choses sérieuses allaient commencer.

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2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Je vivais pour la tension autrefois, le frisson me donnait l’impression d’être en vie, de ressentir les émotions de façon décuplée, l’adrénaline aidant j’étais de ceux qui ressentent un sentiment de toute puissance. Si j’avais su quel visage le monde prendrait, il est certain que j’aurais profité des rares moments de calme et de paix que m’offrait la vie. Pire, je les aurais cultivés, recherchés et j’aurais fuis cette vie que j’aimais tant. Parce qu’aujourd’hui je tuerais pour une journée sans adrénaline. Une journée seulement où j’arriverais à redevenir insouciante, à fermer les yeux le soir sans la peur au ventre, celle de ne pas se réveiller, cette d’être attaqués pendant la nuit, celle de perdre quelqu’un, moi qui n’ai pourtant jamais eu beaucoup de proches. Aujourd’hui nous n’avons plus le choix : peur et tension sont deux éléments inhérents à notre quotidien.

Et pour peur que nous oublions, comme pendant ces deux jours hors du temps à vivre à la campagne avec Leah, la réalité nous rattrape rapidement. Elle prend un visage humain parfois, prêt à tuer pour que nos possessions deviennent siennes, et revêt souvent l’apparence d’une horde de morts vivants. Leah vire brusquement, violement, et la tension qui ne s’était jamais réellement endormie se réveille, ouvre grand les yeux. Le fusil en main j’ai l’impression d’entendre mon propre cœur battre la chamade, ma propre respiration sèche et saccadée. « File moi un glock. » Je tourne la tête vers la brune quelques secondes avant de me reconcentrer sur la route et de lui tendre un flingue, sans quitter le chemin des yeux, à l’affut d’un potentiel danger. Et comme toujours, j’entends les grognements avant de discerner les silhouettes. Ils sont trop nombreux pour les éviter en voiture, pas assez pour nous condamner. Le pari est risqué mais la survie possible, et je tire mon premier coup de feu, faisant sauter la cartouche vide de mon fusil de chasse rapidement avant de viser un nouvel Autre, et de l’abattre à son tour. Je vois Leah ouvrir sa fenêtre et tirer à son tour. « Concentre toi sur la route s’il te plait, je tiens pas à mourir parce que tu nous auras encastrées dans un arbre. » Si elle est capable de faire les deux à la fois très bien, mais je tiens toutefois à lui rappeler les conséquences d’un accident, même bénin mais qui nous priverait de la voiture. Dans ces conditions, nous ne pouvons pas nous permettre de nous retrouver à pied. J’arme à nouveau mon fusil et tire. Cherchant à y voir quelque chose dans l’obscurité du bosquet.

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Le rythme cardiaque de Leah s’accélérait au fur et à mesure qu’elles s’enfonçaient dans la forêt, scellant ainsi un destin dont elles ignoraient l’issue pour l’instant. Les risques d’y passer étaient élevés, mais elles avaient tout de même une chance de s’en sortir. Infime. Mais elle existait. Elle demanda une arme à Raelyn lorsque son regard croisa pour la première fois une petite horde éparpillée droit devant elles, persuadée qu’elle pourrait conduire et tirer à vue dès qu’elle en aurait l’occasion. Autant se montrer multitâches quand on le pouvait, pas vrai ? Sans demander son reste, la brune lui tendit son glock avant de se munir elle-même d’un fusil de chasse tout en ouvrant sa fenêtre, se mettant en position de tir. Elles allaient arriver en plein dedans, c’était le moment de se montrer habile en tir, sinon elles étaient foutues. « Concentre toi sur la route s’il te plait, je tiens pas à mourir parce que tu nous auras encastrées dans un arbre. » Un mince sourire apparu sur les lèvres de Leah tandis qu’elle écoutait Rae se plaindre tout en dégommant ce qui apparaissait dans son champ de vision ; un vrai charme cette fille. « Y a des gens qui peuvent faire deux choses à la fois tu sais. » Rétorqua-t-elle en tirant à son tour vers un des morts-vivants qui s’approchait un peu trop près de côté conducteur. Elle se doutait qu’elle ne pourrait pas tirer aussi loin que Raelyn, mais au moins elle pouvait se protéger et assurer le côté gauche, c’était déjà pas mal. A l’arrière, Pata avait retrouvé ses esprits et montrait les crocs, ne pouvant malheureusement rien faire de plus de là où il était. Avançant prudemment, la brunette évitait comme elle pouvait les zombies qui se dressaient sur sa route, car si les écraser s’avérait un moyen plutôt acceptable d’en venir à bout, elle ne voulait pas prendre le risque que le pare-brise soit fragilisé ou qu’un cadavre ne vienne encrasser la voiture de manière à ce qu’elle n’avance plus. Il fallait penser à tout. Elles fonçaient tout droit vers un groupe un peu plus dense… Leah comprit que les choses sérieuses allaient commencer, et finalement sa bonne résolution d’éviter de leur rentrer dedans tomba aux oubliettes. « Accroche-toi. » Lança-t-elle en écrasant la pédale de l’accélérateur, prenant peu à peu de la vitesse…

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2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Je n’ai pas envie de crever, pas maintenant, pas après avoir été secourue par Baumann, servi d’appât, m’être ouvert le crâne et avoir été recousue au bord de la nationale, pas après avoir été passée à tabac, pas si proche du but, alors que nous prenions la route pour retrouver Mitchell. Cela ne peut pas être ça la fin, pas tout de suite, pas maintenant, je me le répète comme si le simple fait de le dire allait en faire une vérité, comme si en le souhaitant je pouvais rendre la chose réelle, influer sur le cours des événements. Comme si ma volonté pouvait renverser le cours des choses, et j’ai besoin de m’en convaincre, depuis deux c’est je fonctionne comme ça, espérant les choses assez fort pour qu’elles arrivent. On ne peut pas dire que la brune et moi avons eu de la chance à revendre ces deux quatre derniers jours, il est grand temps que la tendance s’inverse. « Y’a des gens qui peuvent faire deux choses à la fois tu sais. » Une grimace étire mes lèvres, parce que quoi qu’il en soit je n’ai jamais été à l’aise en voiture et préférerait qu’elle regarde la route cahoteuse et me fasse confiance pour écarter les Autres de notre route. Mais je ne dis rien, je sers les dents et continue à me concentrer sur les cibles, essayant d’oublier que nos vies dépendent de chaque tir. La masse de mort vivant se densifie, et je commence à comprendre qu’on peut oublier la tranquille balade en forêt. Leah aussi vraisemblablement puisque je sens la voiture prendre de la vitesse. « Accroche-toi. » Je hoche la tête et attrape ma ceinture de sécurité pour l’attacher. Ça ne me sauvera pas la vie en cas d’accident grave ou de mauvaise rencontre, mais c’est déjà ça de pris. J’abandonne le fusil pour mon fidèle glock que je serre fermement dans ma main, prête à viser les zombies qui s’approchent trop près de la voiture.

Les chocs me font fermer les yeux, à plusieurs reprises, et je sens le chien s’agiter à l’arrière. Un premier impact fissure le pare-brise et je serre les dents, en priant pour qu’il tienne jusqu’à que nous ayons réussi à fuir la horde. Un énième mort vivant vient s’écraser contre la voiture, éclatant cette fois ci le pare-brise en mille morceaux. Je l’abats d’une balle dans le crâne, avant d’hurler un juron. « PUTAIN ! » Mais la chance semble tourner, et si nous sommes couvertes de morceau du verre de moins en moins de morts vivants croisent notre route et il me semble que nous parvenons enfin à laisser la horde derrière nous. Le silence s’abat progressivement sur l’habitacle, et je n’ose bouger par peur de me couper. Finalement je prends une grande inspiration, avant de tourner mon visage vers la brune. « Bon, on est en vie… » Je jette un œil sur les morceaux de verre qui jonchent le sol. « J’ai toujours rêvé de conduire une décapotable… » Il nous faudra certainement un nouveau véhicule, mais pour l’instant celui-ci roule encore, et nous sommes en vie.

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Arme à la main, Raelyn semblait sévèrement douter des capacités de son acolyte à pouvoir tirer à vue tout en maniant d’une main de maître l’énorme 4x4 qui avançait en vacillant sur le chemin de terre qui traversait la forêt. Outre la pénombre qui les entourait à cause de la hauteur démesurée des arbres, les trous et les cailloux qui parsemaient la route ne rendaient effectivement pas la chose aisée. Mais Leah lui lança tout de même une boutade – parce que c’était leur mode de communication par défaut – tout en zigzagant parmi les rôdeurs qui les entouraient. Après quelques minutes, la brune réalisa qu’elle allait devoir tenter un strike si elles voulaient sortir d’ici en un seul morceau. Ils devenaient bien trop nombreux, et leur arsenal n’était malheureusement pas illimité. Regrettant de ne pas conduire un char d’assaut en cet instant précis, la jeune femme accéléra soudainement tout en demandant à Raelyn de s’accrocher – ce qu’elle fit d’ailleurs sans demander son reste. Et tandis que la brune continuait de tirer à une cadence de plus en plus rapide, Leah heurta avec force le premier groupe qui leur faisait obstacle, manquant au passage de se manger le volant. Elle avait retiré les airbags par précaution avant de reprendre la route, se doutant qu’ils sortiraient au moindre choc – chose qui sauvait la vie dans leur ancienne réalité, mais qui risquait de vous tuer dans cette ère apocalyptique. Un corps s’abattit avec violence sur le pare-brise, le fissurant de part et d’autre. Et si Raelyn priait pour que la vitre tienne, ça n’était plus le cas de Leah qui devait désormais conduire en passant la tête par la vitre de sa portière puisqu’elle n’y voyait plus rien. Cela la rendait vulnérable, et cette position n’était pas la plus confortable en pleine fuite. La main gauche lui servait pour tirer sur les zombies qui lui fonçaient dessus, tandis que sa main droite continuait de manœuvrer le volant avec plus ou moins de dextérité. L’adrénaline la poussait à se dépasser, elle n’avait vraiment pas envie de crever comme ça. « PUTAIN ! » Le pare-brise explosa alors qu’un autre corps le traversait à cause du choc, se faisant abattre in-extremis d’une balle dans la tête par une Raelyn complètement ahurie par la situation. « Bien joué. » Se contenta de commenter Leah en reprenant sa position de base. « Enfin on y voit quelque chose. » Ajouta-t-elle avec un grand sourire, constatant au passage que le pire était désormais derrière elles.« Bon, on est en vie… » La brune hocha la tête, reprenant difficilement une respiration normale après ce qu’elles venaient de vivre. On ne s’habituait jamais à des choses pareilles, et là tout de suite elle avait surtout la nausée et la tête qui lui tournait. « Ne parle pas trop vite, on est pas encore sortie des bois. » Précisa-t-elle en regardant autour d’elle avec anxiété. «J’ai toujours rêvé de conduire une décapotable… » Ahah. « Au moins on n’a pas fait de sortie de route, je pense que tu peux féliciter mon talent de pilote. » Ajouta-t-elle en commençant à se détendre légèrement.

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« Bien joué. » Je n’arrive pas à trouver la moindre satisfaction au fait qu’à présent nous n’avons plus de pare-brise. Ce n’est pas le froid qui me dérange, même s’il peut devenir un problème en soi en hiver nous avons tout de même la chance ( ?) de vivre l’apocalypse dans un pays aux températures clémentes. Non, si je vais regretter l’épaisse vitre en verre c’est pour la sécurité qu’elle nous apporte en nous protégeant relativement correctement des attaques des morts vivants. Jusqu’à aujourd’hui en tout cas, puisqu’il semblerait que nous ayons trouvé son talon d’achille : une Leah lancée à pleine vitesse dans un tas de zombie. Je ne vais pas critiquer les méthodes qu’elle a employées : nous sommes contre toute attente encore en vie, et je sais me contenter des choses simples, comme le simple fait de respirer, d’avoir – le passage à tabac de ce matin à part – toujours un visage humain et une absence de gout prononcé pour la chair fraîche. « Enfin on y voit quelque chose. » Ah oui, il y a ça à prendre en compte. Ne conduisant pas j’ai presque oublié les aspects plus « pratiques » de notre nouvelle décapotable. « Ne parle pas trop vite, on est pas encore sortie des bois. » Je serre la mâchoire sous l’effet du stress et de la tension, n’osant pas bouger une fesse, ni même lever un doigt : je suis couverte d’éclats de verre et j’ai peur de me couper, je dois bien l’admettre. Je me risque juste à tourner la tête, observant les silhouettes des Autres qui s’éloignent. « Peut-être, mais on dirait bien qu’on les sème. » Un pas après l’autre, une victoire après l’autre, c’est tout ce qu’on peut espérer de nos jours. « Au moins on n’a pas fait de sortie de route, je pense que tu peux féliciter mon talent de pilote. » Un sourire se dessine sur mes lèvres. « Pousse pas le bouchon. » Je suis transformée en reine des glaces (enfin des éclats de pare-brise) et les félicitations en tout genre ne sont pas dans mes habitudes, de toute façon. « Dès qu’on sort du bois il faudra qu’on s’arrête. Je suis presque sure que je vais finir par avaler un éclat sinon. » Et c’est pas la façon dont j’ai envie de crever, pas après avoir survécu à Leah Baumann pendant quatre jours.

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« Peut-être, mais on dirait bien qu’on les sème. » Leah commençait à sentir ses épaules redescendre un peu, signe que la tension retombait et qu’elle commençait à apercevoir la lumière au bout du tunnel – ou plutôt au bout des bois. Les éclats du pare-brise l’avaient un peu écorchée par endroit, mais elle s’en fichait bien. Compte tenu des circonstances, elle s’en sortait extraordinairement bien et ça n’était pas quelques bouts de verre qui allaient la traumatiser. Elle pensa immédiatement que le changement de voiture s’imposait, car si la visibilité était désormais optimale, il n’en était pas de même pour la maigre protection que leur offrait cette vitre d’habitude. La brune regrettait déjà cette voiture, car elle était plutôt grosse et utile quand il s’agissait de striker une bande de zombies assoiffés de sang. Elle espérait secrètement retrouver le même genre de véhicule, mais pour l’instant il fallait déjà sortir de là. « Ouais. On s’est plutôt bien débrouillées. » Une façon déguisée de la féliciter pour ses tirs, même si Raelyn n’avait pas besoin de ça pour se féliciter toute seule. Elle avait toujours été assez douée pour se jeter des fleurs sans l’aide de personne. Leah ne put d’ailleurs s’empêcher de plaisanter en partant à la pêche aux compliments sur sa conduite, sachant pertinemment qu’elle s’adressait à la mauvaise personne. « Pousse pas le bouchon. » Et voilà. Haussant les épaules avec un air faussement blessé, la brunette continua sa route en mettant de plus en plus de distance entre elles et les bouffeurs de cervelle. « Dès qu’on sort du bois il faudra qu’on s’arrête. Je suis presque sure que je vais finir par avaler un éclat sinon. » Un sourire au coin des lèvres, la jeune femme ne put s’empêcher de penser que ça serait quand même bien fait pour elle, comme un retour de flamme du karma qui semblait l’avoir laissée tranquille jusqu’ici. Quand on pensait que le Dalaï-Lama était sans doute en train d’errer à la recherche de cerveaux, lui. « Ça marche. On est encore loin de votre refuge ? » Demanda-t-elle en tournant la tête vers la brune qui s’efforçait de ne pas trop bouger pour ne pas se blesser.

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Quand la pression retombe, je note les battements de mon cœur, qui cogne contre ma poitrine comme s’il souhaitait s’en échapper. Je ne m’en suis pas rendue compte jusqu’ici, l’adrénaline me donnait le coup de pouce nécessaire pour garder la tête froide et ne pas céder à la panique, mais j’ai eu peur, inutile de chercher à le nier. Je n’avais pas envie de mourir, j’ai trente-quatre ans putain, c’est beaucoup trop jeune. « Ouais. On s’est plutôt bien débrouillées. » Bon, je serais peut-être pas allée jusque-là vu l’état dans lequel se trouve à présent la voiture, mais nous sommes ni mortes ni gravement blessées, et dans ce monde c’est ce que nous pouvons espérer de mieux, c’est finalement ce qui définit une bonne journée. Enfin, cela en sera une lorsque j’aurai retrouvé Mitchell, en vie et lui aussi bien portant, puisque jusque-là je suis bien incapable de me détendre, de me débarrasser de cette pression qui me noue le ventre. En simple réponse à Leah je pousse un soupir de soulagement, tentée de basculer la tête contre l’appui-tête et de fermer les yeux, puis je me rappelle que je suis couverture d’éclats de verre. Il va falloir s’arrêter et rapidement, et j’en fais part à la brunette. « Ça marche. On est encore loin de votre refuge ? » Je réfléchis un instant, la distance est dure à estimer lorsqu’on marche, et avant de croiser Leah je ne m’étais pas déplacée en voiture depuis un bon bout de temps. Les bois nous mettons en règle générale deux à trois jours à les atteindre, en marchant du levé jusqu’en fin d’après-midi. Combien de kilomètres peut-il y avoir, cinquante, soixante ? « Un petite heure je dirais. Si la route est calme. » Une heure sur la voie rapide, une heure et je retrouverai Mitchell, c’est ce que je m’évertue à me répéter alors que les arbres commencent à devenir moins nombreux, et que nous retrouvons la route. Leah se gare et précautionneusement, j’ouvre ma portière pour descendre et secouer mes vêtements. « Tu vas faire quoi après ? » Rester avec nous ? Je le lui ai proposé, et j’étais sérieuse, mais la brune est une adulte, si elle souhaite partir je ne chercherais pas à la retenir.

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L’horrible vision de la horde se faisait de plus en plus petite au fur et à mesure que la voiture s’enfonçait davantage dans la forêt, sur ce sentier supposé les mener au fameux refuge dont Raelyn lui parlait depuis le jour où elles s’étaient rencontrées. Leah ne pouvait pas le nier, elle appréhendait énormément ce qu’elles allaient trouver là-bas. Si ce Mitchell était bel et bien vivant, rien n’indiquait qu’il apprécie sa présence avec la brune, même si elle lui avait sauvé les fesses à plusieurs reprises. La jeune femme se méfiait ; ce type était un criminel avant tout ça, il ne devait donc pas être du genre à avoir une belle et longue conversation civilisée au sujet de l’avenir. Leah n’avait pas parlé de ses doutes à son acolyte, mais son ventre se serrait à mesure que la distance entre elles et ce type se réduisait. Elle ne put d’ailleurs s’empêcher d’interroger la brunette sur le temps qu’il leur restait jusque-là, prenant un air nonchalant pour ne pas lui montrer qu’elle était inquiète. « Un petite heure je dirais. Si la route est calme. » La jeune femme hocha la tête, continuant à fixer la route tout en restant à l’affût ; cette horde était peut-être derrière elles, mais rien n’indiquait que le danger ne se trouvait pas au-devant. Après quelques minutes, la forêt ne fut plus qu’un mauvais souvenir, et Leah rattrapa la grand route avec un soupir de soulagement, s’arrêtant à quelques mètres de là pour que Raelyn et elle se débarrassent des éclats de verre qui parsemaient la voiture et leurs vêtements. « Tu vas faire quoi après ? » Leah haussa un sourcil, surprise par la spontanéité de la question. « Je sais pas trop. Ca dépend je suppose… » Lança-t-elle avec hésitation, sachant que la conversation risquait finalement de dévier sur les appréhensions qu’elle avait envers cet homme que Raelyn cherchait à tout prix à rejoindre. Elle sortit à son tour de la voiture, appréciant le sentiment de pouvoir se dégourdir les jambes après les tensions accumulées sur cette traversée infernale.

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Je n’aurais jamais pensé proposer à quelqu’un de se joindre à nous. Encore moins à Leah Baumann, si on m’avait posé la question il y a cinq petits jours. Nous n’étions pas des amies avant tout ça, et surtout je n’avais pas réellement une très haute estime de la jeune femme. De ce qu’était la jeune femme en fait, puisqu’en l’espace de quelques jours j’avais découvert une Leah dont je n’aurais jamais soupçonné l’existence. Courageuse et déterminée, je dois bien admettre qu’elle fait une bonne alliée, même s’il est peu probable que je le lui dise un jour. Alors oui, j’arrivais à imaginer un futur proche où après nous avoir réunis Mitch et moi, elle faisait un bout de chemin avec nous. Je n’accorde pas ma confiance facilement, et Mitchell est encore pire que moi et au fond c’est ce qui fait que nous n’avons jamais rejoint de groupe, mais étrangement j’ai le sentiment de pouvoir dormir sur mes deux oreilles avec la brune dans la pièce. Il faudrait simplement faire accepter sa présence à mon compagnon, mais pour l’instant de mon côté j’avais choisi de ne pas m’inquiéter outre mesure pour ça. Mitch n’accorde peut-être pas sa confiance à grand monde, mais j’ai l’intime conviction que je fais partie des rares élus. Alors si je me porte garante de la brunette il devrait à son tour réussir à accepter sa présence.

Alors que je me débarrasse précautionneusement des éclats de verres je lui demande ce qu’elle compte faire après, puisque je ne suis pas seule à décider dans cette situation. « Je sais pas trop. Ça dépend je suppose… » Un peu étonnée et ne voyant pas où elle veut en venir. Je veux bien qu’il soit compliqué de se projeter dans ce nouveau monde, mais on parle d’un endroit que nous aurons atteint dans une heure, peut-être un peu plus mais moins de deux si tout se passe bien. « Comment ça ? Ça dépend de quoi ? » Je ne vois pas où elle veut en venir au fond. Sans attendre sa réponse je me penche à l’intérieur de la voiture pour tenter de débarrasser mon siège du verre. « Quoi que tu fasses j’ai bien peur qu’il faille trouver un nouveau véhicule. » Pas dans l’immédiat, mais cela resterait plus sécuritaire.

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Occupée à se défaire des quelques éclats de verre qui s'étaient logés dans ses vêtements, Leah laissa son esprit divaguer sur ce qui l'attendait une fois arrivée dans le fameux refuge que Raelyn cherchait à tout prix à atteindre. La question de la brune la laissa sans voix, du moins l'espace de quelques secondes, tandis qu'une voix lui criait qu'elle risquait de se faire tuer à l'instant même où ils seraient à deux contre un. Elle avait laissé une confiance approximative se créer à l'égard de son acolyte de fortune, mais rien ne lui indiquait qu'elle se comporterait de la même manière une fois qu'elle aurait rejoint ce Mitch.« Comment ça ? Ça dépend de quoi ? » Raelyn lui lança un regard interrogateur tout en s'abaissant vers son siège pour y faire le ménage là aussi; il y en avait vraiment partout.Un soupir s'échappa des lèvres de la brunette qui l'imita de son côté, levant un sourcil dans sa direction tout en se demandant comment elle pouvait ne pas se douter des appréhensions qui la tenaillaient. "Ca dépend de lui." Se contenta-t-elle de répondre, pas vraiment ravie à l'idée de devoir s'épancher sur ses sentiments et sur ses peurs. Elle savait que Raelyn n'en pouvait plus à l'idée de le retrouver et elle ne voulait pas se la jouer rabat-joie, même si c'était exactement ce qu'elle faisait. « Quoi que tu fasses j’ai bien peur qu’il faille trouver un nouveau véhicule. » Leah hocha la tête en faisant la moue, consciente qu'elle ne pourrait pas rester ainsi pendant encore longtemps. Être en voiture était dangereux dans le sens où la moindre panne ou le moindre pneu crevé pouvait être synonyme de mort, mais la carcasse du véhicule apportait au moins un abri relatif en cas d'attaque. "Je sais, on verra bien à ce moment là." Elle lui adressa un sourire avant de reprendre sa place sur le siège conducteur, tournant la tête vers Pata avant de se reconcentrer sur son amie. "Bon, t'es prête? Dernière ligne droite." Elle reporta son attention sur la route, consciente qu'elle arrivait doucement à la croisée des chemins.

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Il faut croire qu’il reste une microscopique once de naïveté et de candeur en moi, puisque j’ai du mal à voir cette obscure raison qui laisse Leah indécise. Aveuglée par mon envie de retrouver Mitchell et de m’assurer qu’il va bien, je n’ai pas pensé à l’après, ou plutôt à la potentielle réaction qu’il pourrait avoir face à la brune. Mais même si c’est difficile à croire, Mitch a toujours été le plus ouvert de nous deux. Le plus rapide à dégainer aussi, mais celui qui a toujours côtoyé des gens différents, mené des vies aux trajectoires différentes, et pour l’instant j’aime penser, ou plutôt me persuadée qu’il ne trouvera rien à redire de la présence de la brune, qui plus est sachant qu’elle m’a sauvée la vie et aidée à retrouver notre planque. Il ne sera peut-être pas ravi mais se rangera à mon opinion, je l’espère tout du moins. « Ça dépend de lui. » Je fronce les sourcils un instant en comprenant où elle veut en venir, et réfléchir un instant, poussant un long soupir. « Ah. Mitch. » Oui, c’est évident maintenant, mais je n’étais pas certaine qu’elle veuille poursuivre l’aventure à nos côtés, je n’avais pas pensé qu’elle nourrissait des doutes quant à mon compagnon, et le fait qu’il accepte qu’elle rejoigne notre duo. « C’est pas un tendre, mais je pense qu’il trouvera rien à redire si tu décides de faire un bout de chemin avec nous. » Un bout de chemin, c’est la seule certitude que tout le monde peut avoir de toute façon, avec la mort omniprésente. Je rajoute dans un sourire. « Par contre je te jure que si je te vois jeter un seul œil intéressé dans sa direction, je t’étripe. » Je plaisante. Oui et non, elle connaît les doutes que je nourris quand à ma relation avec Mitchell, et l’éventualité que ce soit l’absence de choix qui l’ai poussé à me choisir. Et j’ai du mal à imaginer dans quel état on peut se trouver quand comme elle, on va sur nos trois ans d’abstinence. « Je sais, on verra bien à ce moment-là. » Je hausse simplement les épaules, avant de remonter à mon tour dans la voiture, priant intérieurement pour avoir enlevé le plus gros du verre. « Bon, t'es prête? Dernière ligne droite. » Je hoche la tête d’un air distrait, avant de me focaliser sur la route. « On a un peu moins de cinquante kilomètres à faire sur la nationale, puis je t’indiquerai la sortie. On crèche dans une grange pas très loin d’Emerald. » J’ouvre à nouveau mon sac. « L’avantage c’est qu’il faut pas mal s’enfoncer dans la forêt pour la trouver. Par contre, faudra laisser la voiture un peu avant, y’a pas de route. »

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Finalement, Leah s'autorisa à avouer à demi-mot ce qui la travaillait depuis qu'elles se frayaient un chemin jusqu'à ce fameux refuge. Jusqu'à présent elle ne s'était pas réellement projetée jusque là, tout simplement parce que les épreuves à traverser pour y parvenir étaient nombreuses et surtout, potentiellement meurtrières. La brune n'avait même pas eu la certitude de sortir vivante de cette forêt, alors s'imaginer retrouver ce Mitchell était comme passer de l'introduction d'un livre au chapitre quinze de l'histoire, un sacré bond dans le temps qui lui paraissait très loin. Sauf qu'à présent, seule cette nationale les séparait et cette perspective augmentait ses appréhensions. « Ah. Mitch. »Oui, Mitch. Leah leva les yeux au ciel face à la nonchalance dont faisait preuve Raelyn, comme si elle balayait ses incertitudes d'un geste rapide. « C’est pas un tendre, mais je pense qu’il trouvera rien à redire si tu décides de faire un bout de chemin avec nous. »Une moue déforma quelque peu le visage de la jeune femme qui n'était pas totalement rassurée par les dires de son interlocutrice. "Pas un tendre, hein? Qui te dit qu'il me descendra pas à la seconde où il m'aperçoit avec toi? J'ai pas envie de crever sur un malentendu." Lança-t-elle avec un brin d'agressivité dans la voix, celle-ci traduisant la peur de l'inconnu qui la tenaillait depuis que la fin du monde lui était tombée dessus. « Par contre je te jure que si je te vois jeter un seul œil intéressé dans sa direction, je t’étripe. »La brunette secoua la tête, à mille lieux d'avoir ce genre de pensées en tête. Elle avait fait son deuil depuis bien longtemps, à l'instar de la brune qui avait l'air de nourrir une sacrée attirance pour ce type, comme elle le lui avait avoué lors d'une de leur soirée pyjama version apocalypse. "Je te le laisse." Lança-t-elle en haussant les épaules sans pouvoir parvenir à se dérider, préférant reprendre place dans la voiture pour parcourir la distance qu'il leur restait. « On a un peu moins de cinquante kilomètres à faire sur la nationale, puis je t’indiquerai la sortie. On crèche dans une grange pas très loin d’Emerald. L’avantage c’est qu’il faut pas mal s’enfoncer dans la forêt pour la trouver. Par contre, faudra laisser la voiture un peu avant, y’a pas de route. » L'avantage, hein? Aux yeux de Leah, il s'agissait là d'un endroit trop reculé pour être réellement en sécurité face à l'assaut d'une déferlante de morts-vivants. Et l'idée d'abandonner sa voiture - et par conséquent, les vivres et autres fournitures qu'elle transportait - ne la rassurait pas plus que ça. "Y a vraiment pas moyen d'amener la voiture jusque là?" L'interrogea-t-elle en se remettant en route, encore moins rassurée à cette perspective.

AVENGEDINCHAINS

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Les craintes de Leah je les comprends, parce que j’aurais eu les même à sa place en mettant les pieds en terrain inconnu. J’aimais ça autrefois, les prises de risque mesurées. J’adorais sentir mon cœur battre fort dans ma poitrine avant de mettre les pieds à une négociation que je savais tendue, avec des membres d’un gang concurrent ou avec un fournisseur mécontent. Mais aujourd’hui j’aime maîtriser toutes les variables, et c’est précisément ce que la brune est en train d’abandonner en me conduisant à mon compagnon de route : le contrôle. Je continue à penser qu’elle n’a pas à s’en fait, en me voyant arrivée libre de mes mouvements et en relative bonne santé, Mitchell n’attaquera pas la jeune femme. Il grincera des dents, peut-être, mais il ne fera rien et ne prendra pas de décision avant que je ne lui ai exposé la situation. « Pas un tendre, hein? Qui te dit qu'il me descendra pas à la seconde où il m'aperçoit avec toi ? J'ai pas envie de crever sur un malentendu. » Je reste pensive un instant, avant de secouer la tête. « Non, il te descendra pas. » Je m’exprime d’un ton neutre, comme si la conversation était parfaitement anodine. Parler de vie ou de mort, d’exécution, un sujet presque banal à présent. « Je te le laisse. » Je lève un sourcil avant de m’installer dans la voiture, me promettant intérieurement de ne pas laisser l’occasion à la demoiselle de revenir sur ses dires dans le futur. Elle démarre et les premières minutes passent dans le silence, avant que je ne lui parle un peu plus de notre planque. « Y a vraiment pas moyen d'amener la voiture jusque-là ? » Je fronce les sourcils en réfléchissant, et me remémorant les alentours de la grange. « Y’a un chemin un peu plus long en sortant à la sortie suivante et en passant par le nord. Ça nous rapproche un peu, mais dans tous les cas il faudra faire les derniers 500 mètres à pied. » Je marque une pause, avant de reprendre. « On a jamais eu de visiteurs indésirables là-bas. » Que des mauvaises frayeurs.

Le reste du trajet se fait dans le calme et sans mauvaise rencontre, pour une fois il semblerait que le sort soit de notre côté, et mon cœur fait un bond dans ma cage thoracique quand j’aperçois le panneau annonçant la sortie nord, la seconde dont je lui ai parlée. J’échange un regard avec elle, avant d’hocher la tête. « C’est celle-là. » Je suis bien moins bavarde que pendant ces quelques jours, difficile de ne pas se rendre compte que moi, Raelyn Blackwell, j’appréhende.

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