Encore fébrile, essoufflé et le cœur battant, Gabriel avait entrainé doucement le suédois vers le lit, jusqu’à le pousser à s’y asseoir avant de s’installer tout contre lui. Ses lèvres courant sur sa peau encore brûlante au rythme de son souffle court alors qu’il en chérissait avec attention chaque parcelle qu’il pouvait atteindre. Et il frissonna l’étudiant en sentant les mains du grand brun courir sur lui, de ses cuisses à la cambrure de son dos nu où elles s’ancrèrent comme pour le retenir, comme pour l’empêcher de s’éloigner. Mais c’était bien la dernière chose qu’il voulait Gaby, de s’éloigner de son bel amant, de s’écarter de sa chaleur, de quitter l’antre de ses bras. Il n’y avait réellement nul autre endroit où il aurait souhaité être. Il y avait tant de douceur, tant d’affection, entre eux à cet instant, et c’était sans doute tout ce qu’il espérait le jeune artiste, et même au-delà. Lui qui craignait toujours de n’être qu’un jeu, une distraction, quand lui y mettait tout son cœur. Ce n’était pas le cas cette fois, n’est ce pas ? Sinon il n’aurait pas eu ce goût si suave, si tendre, ce baiser que Wren vint chercher à ses lèvres. Il s’en persuadait Gabriel. Et il avait probablement raison de le faire. Alors il ne put qu’acquiescer lentement lorsque le suédois reprit ses mots. Oui, il était fou de lui. En témoigna certainement la manière qu’il eut de se perdre dans le vert d’eau de ses yeux, cherchant ce faisant la réponse à la question de l’historien. Ce qu’il comptait en faire hein ? Ses doigts jouaient distraitement parmi les mèches brunes de son amant. « Eh bin… je… » Il ne savait lui-même pas vraiment, comme c’était inattendu, comme il avait toujours ces craintes chevillées à l’âme. Mais s’il ne lui disait pas maintenant risquait-il de le perdre son suédois ? Il n’était pas prêt à prendre un tel risque Gaby. « J’aimerai voir où ça nous mène tout ça. Un jour après l’autre tu vois, pour commencer… Tu crois que c'est possible ça ? » Et il ne savait pas trop où il allait là, avec ses insécurités et sa crainte de trop se projeter, de s’emballer, de tout y perdre. Pourtant il ne voulait rien d’autre que de s’y risquer, le reste ne lui importait plus vraiment. Alors pourquoi résister ? Il se laissa entraîner alors que Wren se coulait dans le lit, se sentant apaisé alors que sous son buste celui du suédois se soulevait en cadence au rythme de ses inspirations et que ses lèvres se baladaient tranquillement sur sa peau. Et il sourit Gabriel lorsqu’elles s’attardèrent un peu plus sur son nez avant de venir chercher ses propres lèvres. Il y avait tant de délicatesse dans les gestes du brun que le jeune artiste s’y laissait bercer paisiblement. Peut-être était-elle justement là, la réponse à ses envahissantes peurs. Perdu dans ce regard sublime Gaby laissa glisser ses mains sur les joues de Wren, avant de les perdre à nouveau dans ses cheveux et leur contact si soyeux dont il ne se lassait pas. « Vraiment ? » Il souriait à nouveau à l’écoute des mots du grand brun, un sourire qui se mua en un léger rire lorsque le sujet Lola fut abordé. « Ah Lola, ça sera d’autant plus difficile qu’elle me connait par cœur, presque mieux que moi-même. » Et c’était bien vrai comme elle lisait en lui comme dans un livre ouvert. « C’est que ça fait un bout de temps qu’on vit ensemble. » Depuis l’adolescence. Depuis que Gabriel s’était retrouvé mis à la porte de chez lui. Pourtant il y avait cette petite pointe d’espièglerie qui le titillait furieusement, et il se laissa prendre au jeu alors qu’il vint poser à son tour un baiser sur le bout du nez du suédois. « Je veux bien relever le défi. Même si ce sera terriblement difficile de résister. » Un nouveau baiser au coin des lèvres. « En parlant de Lola, il faudrait penser à nettoyer la salle de bain avant qu’elle ne rentre, ou je ne donne pas cher de notre peau. » Il soupira doucement Gaby, comme il ne fit pas le moindre geste en ce sens, comme il avait envie de tout, sauf de se dégager de l’étreinte de son beau suédois. C'était au-dessus de ses forces.
C'était bizarre de se dire qu'il allait se laisser tenter par l'aventure. Pourtant, Wren aurait dû se douter que rien ne pourrait s'arrêter là, à une simple tourmente folle entre deux corps qui ravivaient la moindre sensation en eux. Doherty était peut être difficile à atteindre mais lorsque c'était le cas, il était bien difficile pour lui de faire demi tour, de faire comme si rien ne s'était jamais déroulé, d'oublier. Alors, non, avoir Gabriel entre les bras ne l'aidait pas à oublier, à envisager de passer à autre chose, préférant largement se jouer de lui en lui offrant sur un plateau la patate chaude. Qu'allait-il répondre? Allait-il mettre un stop des plus douloureux à quelque chose d'aussi fort que magique? Wren se doutait que l'artiste était déjà trop énamouré pour envisager de reculer lui aussi parce qu'il lui avait dit qu'il était fou de lui et ce genre de mots comptaient fatalement pour quelque chose. Wren ne pouvait que lui sourire en l'écoutant parler, ou plutôt lui narrer ce qui semblait être le voeu d'un homme amoureux mais qui voulait y aller pas à pas, ne pas se laisser emporter tout de suite dans des promesses folles. Et le suédois ne pouvait qu'approuver un tel discours, c'était la seule chose qu'il désirait de son côté, ses lèvres glissant contre sa joue encore et toujours, un sourire aux lèvres. "Je pense que c'est un plan auquel je pourrais me faire, Carnahan." Il lui fit un clin d'oeil car c'était un oui qu'il lui donnait un échange, le laissant caresser ses cheveux sans s'interposer, une sensation qui était encore toute nouvelle pour lui. Le suédois connaissait le feu de la passion, les moments fiévreux comme ceux qu'ils venaient de vivre ensemble mais l'après, c'était une toute autre histoire. En règle générale, Wren ne faisait pas dans la délicatesse et s'en allait sans demander son reste. Cette fois, il restait là, s'allongeant et recevant Gabriel au dessus de lui, ses doigts caressant encore sa peau alors qu'ils évoquaient Lola et cette espèce de défi étrange que le grand suédois osait lancer à son comparse. "Et bien, ça veut dire que ça va être dur pour toi de garder le secret parce que je vais te tenter constamment, tu t'en doutes mais Lola saura rien, c'est le principe." Il n'en démordrait pas, le nordique, ne désirant pas mettre sans dessus dessous une colocation qui fonctionnait à merveille depuis des années, d'après les dires du bouclé. Il ne se la jouerait pas briseur de ménage, s'autorisant à sourire en imaginant l'état de la salle de bain après ce qu'ils venaient d'y faire. "Elle peut attendre demain matin la salle de bain... Au pire, on dira que le phénix voulait pas partir alors, on a frotté très fort, tu vois." Les bras de Wren entourèrent le corps de Gabriel alors que ses lèvres se jouèrent des siennes, restant à quelques centimètres, caressant son nez du sien avant qu'ils ne finissent par les déposer délicatement sur ces beautés admirables. Il était happé par Carnahan, son artiste et il rêvait de rester sa muse.
Il se sentait si bien à cet instant Gabriel, parfaitement à sa place entre les bras du suédois, et ce malgré les incertitudes et les craintes qui tentaient encore de faire vaciller son cœur si sensible, profitant de son tempérament bien trop à fleur de peau. Elles étaient toujours là bien sûr, tapies quelque part dans son être, pourtant la seule proximité de Wren semblait constamment capable de les faire taire, et ça ça n’avait pas de prix pour le jeune artiste quand c’était la première fois de sa courte existence qu’il éprouvait cette sensation. Qui sait peut-être les ferait t-il même disparaître un jour. Après tout, tout était si particulier, si différent, avec le grand brun. Déjà si fort aussi, et Gaby pensait sincèrement chacun des mots qu’il avait prononcé. Alors il ne pouvait que se sentir plus léger quand il reçu cette réponse positive qu’il avait tant espéré. Oui il avait le droit d’y croire à cette histoire encore naissante, oui c’était possible, parce qu’il avait eu l’approbation de Wren à ce sujet, et c’était au fond tout ce qu’il souhaitait. Peut-être était-ce bien pour le remercier silencieusement de tout cela que Gabriel déposa un long baiser sur ses lèvres irrésistibles comme si pour cette fois les mots lui semblaient dérisoires. Ils l’étaient sans doute quand tout dans ses gestes contait déjà amoureusement au suédois toute cette tendresse qu’il éprouvait alors que ses doigts fins glissaient doucement parmi ses mèches brunes et que ses baisers cherchaient sa peau. Le moment était si paisible, après l’ardente passion qui avait déferlé sur eux, si loin des soucis du monde aussi, et pour l’heure plus rien d’autre ne comptait que cette sensation délicieuse. Et tout pouvait même bien s’arrêter à présent, il resterait ça, dans une éternité qui n’appartenait qu’à eux désormais. Il s’y serrait bien laisser bercer Gaby, il s’y perdrait aisément, comme il sentait ses paupières se fermaient doucement sur ses prunelles, savourant la sensation de sa peau contre celle, chaude et soyeuse, de l’historien, sa respiration qui se calait tranquillement sur la sienne, lentement et aussi sûrement que les battements de son cœur. Ce ne fut que la voix de Wren qui le ramena doucement à la réalité. « Ca risque de l’être oui, mais je ferai de mon mieux promis. » Et il eut ce petit sourire en coin, Gaby, celui d’un gamin espiègle qui accepte de relever un défi alléchant. Il ne fut pas mécontent non plus lorsque le suédois proposa de remettre au lendemain la corvée de nettoyage comme il n’avait pas du tout l’intention de quitter ces bras qui l’entourèrent davantage. « Va pour demain alors. » Il acquiesça sans la moindre résistance alors que le nez de Wren venait jouer contre le sien avant qu’un rire n’échappe à Gabriel à l’écoute de la suite des propos de son beau suédois. « On aura qu’à lui dire ça oui, elle va adorer. » Une seconde il imagina la tête de son amie à une telle anecdote, profondément amusé. Juste une seconde, comme son attention revient bien vite au grand brun et à ses lèvres qui cherchaient malicieusement les siennes. « En parlant de demain, j’espère que la promesse du petit déjeuner au lit tient toujours. » Un baiser léger déposé au coin des lèvres, un autre le long de la mâchoire, un nouveau dans le cou, et il les égrenait avec ferveur le jeune artiste. Et il finit par se lover un peu plus tout contre Wren, car il avait beau lutter, de peur peut-être que le charme ne se fut évaporé au petit matin, ses récentes insomnies et son corps encore tout engourdi de tant de folle passion finirent par avoir raison de lui. Il se laissa alors couler davantage au creux des bras du grand brun en même temps qu’il tombait doucement dans ceux de Morphée. Voilà bien longtemps qu’il ne s’était endormi de la sorte, emporté par un tel sentiment d’apaisement.
Il l'avait laissé s'endormir sans demander son reste, caressant ses cheveux délicatement, déposant un baiser ça et là sur sa tempe alors que son autre main glissait contre son échine et cela lui faisait du bien, au suédois. Il avait de nouveau un brin d'espoir parce que tout le monde n'était pas à jeter, il y avait peut être un semblant de bonheur à trouver quelque part. Le sien, c'était ce petit brun bouclé qui respirait tout doucement contre son corps. Wren le chérissait tant déjà, sans comprendre pourquoi, sans s'expliquer comment mais ce jour était béni et cette nuit le fut d'autant plus puisqu'il ferma les yeux en se concentrant uniquement sur le rythme cardiaque de Gabriel. Rien de mieux pour s'endormir que ce coeur réglé comme une horloge et lorsqu'il ouvrit les yeux, il faisait à peine jour. Gabriel était endormi à côté de lui, ses boucles brunes désordonnés le rendant l'air plus sauvage encore et bon sang qu'il était beau. Doherty se mit à sourire, n'osant pas le toucher puisqu'il avait besoin de ses heures de sommeil après tant d'activité sportive et artistique. Le suédois s'extirpa du lit le plus doucement possible, s'osant à mettre un bas alors qu'il avait l'habitude d'être nu mais il ne savait pas si leur colocataire était rentré. Rien n'avait changé depuis la veille alors que Wren faisait un tour d'horizon, les paupières encore lourdes mais le pas définitivement léger. Lola n'était pas rentrée, c'était une évidence mais quelque part, cela arrangeait bien les affaires du nordique qui s'attela aux fourneaux dans le plus intense des silences. Il fouilla dans tous les placards et s'organisa un repas digne de ce nom, posant le tout sur un plateau qu'il avait trouvé là, se dirigeant jusqu'à la chambre de nouveau, beaucoup moins discret que lorsqu'il la quitta tantôt. Il s'assit sur le lit en déposant le plateau juste devant lui, ses lèvres vinrent se poser contre l'omoplate de Gabriel avant de remonter jusqu'à son épaule, tout doucement, avec une tendresse plus que palpable. "C'est l'heure de se réveiller, le beau au bois dormant là. T'as pas dîné et je t'ai promis un petit dej' au lit... Je vais tout manger sinon et je finirai par toi alors..." Il fit mourir son souffle contre son cou, souriant en remontant vers son visage, passant sur sa mâchoire sa joue et enfin, ses lèvres. Wren retrouvait l'usage de ses poumons à ce moment là, quel oxygène ce bouclé. Quelle beauté enivrante, surtout.
Il avait dormi comme un ange Gabriel, d’une traite, comme il ne l’avait plus fait depuis longtemps déjà. Aucune insomnie, aucune angoisse nocturne, aucun cauchemar en vue, et il avait oublié à quel point il était doux d’émerger après un sommeil si réparateur. Lui qui avait le sommeil pourtant léger ne s’était même pas rendu compte que Wren avait quitté la chambre. Et ce ne furent que le bruit qu’il fit à son retour et les effluves de cuisine matinale qui éveillèrent doucement ses sens, juste assez pour le sortir de son sommeil profond mais toutefois point pour qu’il reprenne entièrement conscience et s’éveille réellement. Pour ce faire il fallut attendre que le suédois fasse courir ses lèvres sur lui afin que le jeune artiste revienne peu à peu au monde réel, quittant celui des songes, la peau frissonnante sous tant de tendres sollicitations. Et il expira profondément alors que les mots du grand brun parvenaient lentement à ses oreilles, avant que le souffle de celui-ci ne s’échoue contre son cou. Il y avait une telle sensation de plénitude qui l’envahissait à cet instant, une telle volupté enveloppante. Il était heureux, Gaby. Heureux et incroyablement bien. Un sentiment qui trouva son paroxysme alors que les lèvres de Wren rencontraient les siennes. Et, bien qu’il garda encore les paupières closes à ce moment-là, comme pour mieux en savourer chaque seconde, il était cette fois tout à fait réveillé. Il finit pourtant par les ouvrir, ses yeux, se plongeant en premier lieu dans les prunelles vert d’eau face à lui, et quoi de mieux pour redécouvrir le monde que cette vision ? Gabriel soupira doucement, détachant presque à regret son regard de celui du grand brun pour aviser le plateau sagement posé non loin. « Alors c’était une vraie promesse hein ? » Pure rhétorique quand l’évidente preuve trônait là, sous son nez. Et ce fut le moment que choisit son estomac pour se rappeler à son bon souvenir, car comme l’avait si justement souligné Wren, il n’avait rien avalé depuis la veille, et même bien plus longtemps qu’il ne l’aurait dû au final et que l’historien ne le soupçonnait probablement, son appétit se montrant aussi capricieux que son sommeil depuis quelques temps déjà. Son corps en portait d'ailleurs la marque, ayant égaré des kilos qu’il n’avait pourtant pas en trop. Alors il fallait bien que le suédois lui ait jeté un sort pour que sommeil et appétit reparaissent de concert. L’idée arracha un sourire au jeune artiste, dont l’attention quitta toutefois bien vite ce petit déjeuner fort appétissant, pour revenir entièrement à son beau suédois. Il enroula délicatement ses bras autour du cou de ce dernier, l’une de ses mains jouant sur sa nuque, la seconde se perdant dans ses cheveux bruns, profitant d’un instant suspendu pour observer ces traits, ces lèvres, ces yeux, qui lui faisaient un tel effet, qui lui faisaient bondir le cœur à coup sûr. Et Gaby ne tarda guère à revenir s’abreuver aux baisers de Wren, incapable de s’en passer plus longtemps, visiblement bien plus préoccupé par sa seule présence que par le repas qui les attendait patiemment et son ventre qui criait famine.
Il n'y avait pas de beauté plus parfait qu'un Gabriel au réveil, c'était un fait avéré et approuvé par l'humanité toute entière, le suédois en était convaincu. Il n'y avait qu'à observer ses bouclettes en pagaille, les muscles de son dos se tendre au moment où Wren happait ses lèvres pour la première fois de la journée, retrouvant parfaitement intactes les sensations qu'il avait éprouvées la veille. La magie opérait encore et son sourire resta figé sur ses lippes au moment de laisser Carnahan respirer sans son souffle pour le perturber. Il se contenta de le regarder, sans rien dire alors que le regard du brun se promenait vers le petit déjeuner tout frais qu'il venait de concocter durant une bonne heure dans la cuisine. Quand le nordique réalisait quelque chose, surtout des bons petits plats, il était capable d'y passer ne journée entière, complètement transporté dans un autre monde et c'était un sentiment qu'il adorait réellement. Peut être pas autant que les yeux rieurs de l'artiste à l'instant où il prit vraiment conscience des efforts réalisés par son grand suédois. Les promesses, avec Wren, c'était toujours quelque chose qu'il ne fallait pas ignorer car il les tenait. Il fallait dire qu'il en faisait très peu, préférant ne pas s'engager sur des chemins vertigineux quand il n'avait aucune certitude de l'avenir. Néanmoins, celle-ci, il n'avait pas eu de mal à la laisser s'échapper et encore moins à la tenir. "Toujours, petit bouclé. Je rigole pas avec les mots, tu le sais déjà." Il lui fit un clin d'oeil, parfaitement immobile, Wren et son magnétisme, il y avait toujours quelque chose de proprement intense dans sa manière d'agir. Gabriel ne pouvait pas être insensible, il ne l'était clairement pas puisqu'il passa ses bras autour de sa nuque pour l'emporter contre lui de nouveau, leurs lèvres se rencontrant à de multiples reprises, avec ferveur parce qu'il y avait eu l'effet de manque des quelques heures de sommeil qui les avaient séparés. "C'est moi que tu veux manger ou de la vraie nourriture? Les deux options sont ouvertes, c'est pas le souci bien évidemment." Wren attrapa un bout du plat qu'il avait concocté avant de le porter à la bouche de son partenaire, un sourire joueur collé là, fringant comme au premier jour parce qu'il en jouait. Il faisait exprès, l'historien et c'était peine perdue d'essayer de résister à ce qu'il pouvait être dans ce genre d'instants. Nourrir Gabriel avait un effet sensuel des plus salvateurs à ses yeux et il ne comptait probablement pas en rester là, pas alors qu'il avait le plus beau menu sous les yeux, le seul qui le rassasiait réellement.
Quel doux réveil que celui que Gabriel venait de connaître. Loin de ses peurs, loin des éveils vaseux et difficiles qui lui étaient devenus quotidiens, loin des souvenirs douloureux que lui évoquaient encore la veille la pièce dans laquelle il revenait peu à peu à lui. Ceux-là étaient toujours présents bien sûr, dans un coin de sa tête, on ne pouvait probablement pas effacer près de deux années de vie commune du revers de la main. Toutefois ils avaient été reléguer loin, à la place qu’ils auraient dû gagner depuis bien longtemps déjà, le jeune artiste commençait à s’en apercevoir, comme il se sentait peu à peu revivre à présent. Un petit miracle qui était l’œuvre d’une seule personne, Wren. Et il était là. Il était encore bien là. Cette soirée passée ensemble n’avait pas été qu’une parenthèse, une histoire d’une seule fois, il en avait la merveilleuse confirmation alors que leurs lèvres se scellaient, alors qu’il plongeait ses yeux dans ceux du suédois. Ce coup au cœur, ces frissons qui le parcoururent, cette douce chaleur qui l’envahissait, tout, absolument tout, lui revenait instinctivement. Et quel délice quand il espérait ne plus jamais avoir à oublier ces sensations suaves dont il n’aurait su se passer à présent. L’espace d’un instant, seulement d’un, il parvint tout de même à s’en détacher, de son grand brun, pour aviser le plateau joliment garni d’un petit déjeuner pour le moins alléchant. Il devait cependant l’être bien moins aux yeux de Gaby que ne l’était l’historien puisqu’il revient bien vite à lui. « Je commence à le savoir oui », qu’il glissa doucement en souriant. En effet si Wren semblait relativement y aller à l’économie en termes de paroles, il était en revanche évident que celles qui franchissaient ses lèvres pesaient toujours dans la balance. Le jeune artiste ne put s’empêcher de se laisser absorber dans la contemplation de son bel amant avant de chercher à recréer davantage de proximité entre leurs deux êtres, comme s’il ne pouvait vivre plus longtemps sans goûter de nouveau à la soie de sa peau, au goût sucré de ses lèvres, et avec quelle tendre dévotion encore. « Merci pour ça alors », qu’il souffla doucement entre deux baisers, « Ca a l’air fameux en plus. » Visiblement le grand brun ne plaisantait pas quand il était question de cuisine, il n’avait pas menti. « Un vrai marmiton hein. Dis, tu m’apprendras ? » Il n’avait jamais vraiment eu l’occasion de se mettre réellement à la cuisine Gaby. Toujours curieux d’apprendre, c’était peut-être surtout pour lui une occasion de partager d’autant plus de temps avec son beau suédois, et c’était tout ce qu’il souhaitait lui. Cependant à cet instant il avait la tête bien loin des fourneaux l’artiste, trop occupé à perdre ses doigts dans les mèches brunes et ses lèvres sur celles de Wren. Il finissait même par en oublier la faim qui se creusait dans son estomac, tant pis pour ça. C’était néanmoins sans compter sur la malice de l’historien qui jouait de l’appétit de Gabriel pour lui tout comme pour le repas préparé avec attention. « Ah en voilà une bonne question tiens. Je me suis pas encore décidé à ce sujet. » Porté par cette humeur matinale espiègle le bouclé se laissa aller à mordiller délicatement la bouche du grand brun. Ce dernier qui poussa le vice à saisir un peu de l’appétissant petit-déjeuner et l’amener aux lippes de Gaby qui se laissa gentiment faire, un frisson léger courant sur son échine. Et il laissa traîner ses lèvres, ses dents, plus que de raison sur le bout des doigts de Wren. Le goût était aussi délicieux que le geste était follement sensuel et il n’en fondit que davantage l’étudiant. Comment aurait-il pu en être autrement à cette seconde ? Et tout dans ses prunelles le trahissait, tout contait son émoi, son affection, au suédois, absolument tout. Alors ce fut sans doute poussé par cet élan là qu'il revint chercher un baiser d'ores et déjà plus long, plus langoureux. « C'est vraiment délicieux ça tu sais », qu'il glissa alors que leurs lèvres se détachaient, sa main glissant sur la joue de son magnifique grand brun, son nez venant effleurer le sien. Délicieux oui. Tout l'était dans chaque seconde passée auprès de Wren.
Les paroles en l'air, très peu pour lui, surtout pas avec le beau Carnahan, apparemment. Il semblait que Wren s'était fixé pour mission de le mettre si allègrement en avant, pensant à son bien être avant toute autre chose car il était si doux, son irlandais, si précieux et il ne désirait pas le briser en commençant à peine à le côtoyer. Le suédois voyait bien que Gabriel avait énormément souffert de sa précédente relation, de toutes les promesses qu'un homme lui avait faits sans en tenir une seule. Ce n'était pas ce que le nordique souhaitait faire croire à son artiste, surtout pas alors qu'il ne voulait que le voir heureux et aussi à l'aise qu'à l'instant présent. Gabriel rayonnait après l'avoir embrassé, perdu dans cette nouvelle contemplation du plateau repas, sûrement un peu surpris de voir que Doherty avait préparé tout cela pour lui, dans le plus grand des secrets en vue de sa discrétion légendaire. Wren n'allait pas s'en vanter, il aimait que ses talents restent le moins affichés possible et la cuisine faisait partie de cette petite liste qu'il n'évoquait que dans les moments opportuns. Ce moment-là, ce matin en question, il ne pouvait pas faire autrement, il ne pouvait que vivre en harmonie avec son si beau bouclé, son regard vif se promenant sur chacun des traits de son visage, complètement obnubilé par cette beauté ténébreuse qu'il véhiculait. Il souriait, le suédois, après lui avoir fait un clin d'oeil parce qu'il sentait une certaine émotion chez Gabriel et il ne voulait pas couper court à de si précieuses minutes de paix. "Et encore t'as rien vu. Les spécialités suédoises, tout ça... Je te montrerai si t'es sage." Il lui en ferait part à l'occasion quand il n'aurait pas tant envie de se perdre dans ses yeux si beaux et sur cette peau si délicieuse mais Wren avait d'autres priorités sur le moment. Il nourrissait son coeur de la vision à venir, de la manière dont Gabriel croqua dans la nourriture tendue à ses lèvres, ses dents jouant contre son doigt alors que Doherty ne le lâchait pas du regard. C'était un peu fou, peut être pas si élégant que cela de sentir un tel érotisme dans une dégustation des plus sommaires mais Wren ne s'en inquiétait pas outre mesure, c'était ce qu'il souhaitait vivre là, tout de suite. "Pas décidé hein, t'es sûr?" Effectivement, Gabriel avait sauté sur ses lèvres à la seconde suivante, non sans apporter une grande satisfaction au propriétaire en question. Wren se laissa porter dans le baiser langoureux de son bel amant, sa main jouant dans sa nuque alors qu'il ne put que se détacher à contre coeur pour écouter les quelques mots de son partenaire. "La nourriture ou le suédois?" Il était joueur, forcément, attrapant de nouveau de quoi faire grignoter le brun, jouant avec ses lèvres au passage d'un doigt séducteur alors que ses lèvres, elles, glissant contre sa mâchoire et dans son cou mais la priorité restait la nourriture parce qu'il fallait rassasier son artiste. Ne jamais le laisser avec une appétit au creux des entrailles et donner le maximum pour le faire sombrer vers le merveilleux parce que c'était ce qu'il était à ses yeux, absolument merveilleux.
Le bonheur avait donc ce goût-là. Celui de Gabriel tout au moins. Un quelque chose de sucré, d’infiniment doux et réconfortant. A présent qu’il y avait goûté comment imaginer une seule seconde pouvoir s’en passer ? Ils avaient pourtant dû brûler toutes les étapes conseillées d’une première rencontre depuis la veille, tout autant que mettre à mal toutes les recommandations sur le fait d’entretenir une telle relation avec son colocataire. Ils n’avaient rien fait dans les règles de l’art, ou du moins en matière de règles avaient-ils seulement suivi les leurs, loin de tout ce qui aurait pu être estimé raisonnable ou relevant du bon sens pour des personnes se considérant comme des adultes responsables. Peut-être ne l’étaient-ils pas certes, mais au fond quelle importance ? Pourquoi faudrait-il se cacher, se mentir, faire comme si de rien n’était, quand tout briller d’une éclatante évidence entre eux. Le jeune artiste avait bien essayé dans un premier temps, de se voiler la face, d’opposer quelques maigres résistances à ce qu’il avait ressenti à la seconde où son regard s’était posé sur Wren. Il avait d’abord voulu se débattre, se défendre, tout nier en bloc et ruer dans les brancards, par pure crainte de sa propre douleur, mais il n’avait pu faire taire ni les battements de son cœur secouant furieusement sa poitrine, ni la fièvre qui l’avait saisi. Il n’en regrettait pourtant rien à cet instant. Bien au contraire. Et c’était après tout peut-être tout cela qui rendait leur lien si particulier, si unique. Il le croyait Gabriel. Autant qu’il croyait de mieux en mieux à cette histoire, leur histoire, laissant ses appréhensions tapies au fond de son être. Tout au moins tant que son beau suédois était dans les parages. Il essayait de ne pas trop y penser, à ce moment où il devrait exister sans ces yeux verts posés sur lui, car ainsi allait la vie, et ils ne pouvaient rester indéfiniment dans la bulle qui était la leur, sans plus jamais se frotter au reste du monde. Mais il ne doutait pas que la seule idée d’avoir Wren dans sa vie suffirait à le porter même dans ces instants-là. Alors pour l’heure il profitait pleinement de sa proximité, de leurs souffles, leurs regards et leurs lèvres entremêlés, sans plus se soucier du reste, de l’avant ou de l’après. Ne comptait que le présent et ses allures d’éternité. « Je me tiendrai à carreaux alors », dit-il en lui rendant son sourire. Comme s’il allait vraiment en être capable, comme s’il n’allait plus jamais se laisser porter par cette espièglerie naturelle qui faisait partie de lui et qu’il avait oublié durant si longtemps, alors même que la seconde suivante contait déjà l’inverse tandis qu’il mordillait tendrement les lèvres puis la pulpe des doigts du suédois. Et il eut un soupir amusé Gabriel, un rire soufflé, à la question de l’historien. Evidemment que l’artiste savait ce qui lui faisait le plus envie à cette seconde, entre Wren et le repas. Et il n’était pas de doutes quant au fait que son estomac devrait attendre encore avant d’être repu. « Peut-être un peu si. » Un petit sourire en biais. « Un peu… beaucoup… », qu’il souffla alors comme un aveu alors qu’il attrapait les lèvres du suédois. Ce dernier visiblement d’humeur joueuse, sensuelle, revenait à la charge, lui offrant un nouvel aperçu de ses talents culinaires, juste avant de laissait courir ses doigts sur la bouche de Gaby et ses lèvres sur sa peau, tant et si bien qu’il en soupira d’aise l’artiste, comblé de tant de tendres attentions. « Hmm la nourriture. » Le ton malin, parce qu’il fallait qu’il joue un peu à son tour. « Concernant le suédois je crois qu’il faudrait que je regoûte, juste pour être sûr, pour affiner mon avis tu vois. » Il souriait Gabriel alors que sa main glissait en arabesques sur le dos de son grand brun. Oui le bonheur avait bien ce goût-là.
Gabriel était censé être le grand sage de leurs deux personnes mais Wren s'était peut être fourvoyé à ce sujet car il avait plutôt l'air d'un démon depuis la veille au soir. Apparemment, le beau bouclé avait pas mal d'espièglerie à rattraper et le suédois le comprenait parce qu'il avait été malheureux à en crever ces dernières semaines. Cela dit, le grand nordique était désormais là pour réparer les pots cassés au fond de l'âme de son comparse, il allait panser la moindre plaie, ne pas le laisser partir vers un flot de mauvaises pensées car il avait exactement tout ce dont il avait besoin pour attraper le bonheur entre ses deux mains. Doherty ne le connaissait que depuis la veille et pourtant, il avait l'impression que Carnahan avait toujours fait partie de son existence, qu'ils s'étaient aimés durant des années et qu'ils pouvaient parfaitement anticiper les réactions de l'un et de l'autre sans avoir à faire vraiment d'efforts. Wren ne se montra donc pas le moins du monde surpris en le sentant répondre à ses assauts séducteurs sans la moindre gêne. L'envie était toujours palpable entre eux et chaque jeu qu'ils initiaient finissait toujours par un feu d'artifice hors du commun. Alors, l'historien n'hésitait pas à lancer les hostilités, à se servir dans le plat qu'il avait affectueusement préparé pour son bouclé, s'amusant contre ses lèvres en le sentant frissonner par toute la sensualité qui était mise à l'oeuvre lors d'un tel moment. Les yeux verts du suédois brillaient plus que de mesure alors que Gabriel l'embrassait de nouveau, ayant apparemment trouvé la réponse idéale à son interrogation. Bien évidemment, il n'offrait pas une entière satisfaction à Wren qui grogna entre ses lippes. "T'as toute la nourriture que tu veux, là. Je te laisse te servir dans ce cas." Wren s'éloigna de lui inopinément pour observer la réaction de son beau brun en apprenant l'esquive. Pourtant, Doherty avait entendu la suite de ses mots et il n'attendait que cela, que Carnahan vienne goûter son dû, un qu'il n'avait pas eu à cuisiner ce matin mais qui existait depuis déjà deux bonnes décennies. Il était à l'autre bout du lit, grignotant doucement dans l'assiette, observant ardemment Gabriel alors qu'il savourait la nourriture, faisant quelque peu exprès de l'émoustiller avec autant de distance et de manière de montrer qu'il appréciait ce qu'il avait en bouche. "Je crois que si tu veux goûter ça, il faut venir chercher ton dessert." Wren eut un petit sourire en avalant une dernière bouchée de son plat, ses yeux brillants d'une envie amusée parce qu'il avait mordu sa lèvre inférieure après avoir avalé le reste de nourriture, sachant très bien ce qu'il cherchait à obtenir. Le pauvre artiste n'était pas au bout de ses peines avec quelqu'un comme lui.
Sa promesse de se tenir à carreaux était déjà mise à mal, comme Gabriel répondait si facilement à l’humeur malicieuse de Wren. Nul doute qu’ils s’étaient bien trouvés tous les deux, comme ils se répondaient l’un l’autre avec tant d’aisance. Une telle osmose était tout à fait inédite dans la vie du jeune artiste. C’était une sensation inconnue, mais si passionnante, tellement envoûtante, qu’il voulait l’explorer encore et toujours. Il s’y employait alors, et avec quelle ferveur, suivant sans la moindre hésitation le suédois dans le jeu qu’il avait instigué, s’y prêtant avec un plaisir non dissimulé. Ses frissons, son souffle, ses baisers, tout dans son être et ses gestes chantaient les louanges de cette amour naissant, de cette étonnante complicité qui paraissait comme une évidence. Pourquoi donc avait-il fallu attendre si longtemps et un cœur brisé pour découvrir tout cela ? Gaby se le demandait. Comment avait-il vécu et aimé avant Wren ? Il ne s’en souvenait plus, il ne voulait pas s’en souvenir. Parce que l’arrivée du grand brun dans sa vie marquait clairement le début d’une nouvelle aire, et celle-ci serait emplie de bonheur et de douceur. Il en avait l’intime conviction tandis qu’il abreuvait une fois de plus ses lèvres des baisers de son bel historien, sans jamais s’en lasser. Il dut cependant s’en détacher bien plus tôt qu’il ne l’aurait souhaité alors que le grand brun sembla protester à ces mots d’un grognement. Il s’écarta si vivement de lui que le bouclé ne put guère que l’observer s’éloigner, un air de défi brillant au fond de ses si jolis yeux verts. Evidemment que Gabriel ne s’intéressa pas une seule seconde au repas que lui désignait son amant, bien trop happé par la vision de ce dernier jouant de toute son insolente sensualité à l’autre bout du lit. Il laissa échapper un long soupir le jeune artiste, se mordant inconsciemment la lèvre inférieure alors qu’il devinait déjà qu’il n’y résisterait guère au magnétisme affolant de son beau brun. Il avait attendu autant que possible, avant de finir par céder, n’y tenant réellement plus. Et il s’était redressé rapidement, s’approchant inexorablement de Wren, réduisant bien vite à néant la distance qui les séparait et qui lui paraissait déjà bien trop conséquente. Bien sûr qu’il allait venir le chercher, qu’il allait tout faire pour retrouver cette proximité qui le rendait infiniment vivant, pour sentir à nouveau le goût de ces lèvres, de cette peau, se poser sur sa langue, pour éprouver encore et encore cette foule de sensations qui l’envahissait chaque fois que les mains du grand brun l’effleuraient. Parce qu’il était totalement conquis, définitivement perdu. Irrémédiablement accro. Il ne saurait plus se passer de la plus folle des drogues, celle qui tenait en la personne de ce superbe suédois. Alors il se pressa tout contre lui, fondant sa silhouette sur la sienne. « Monsieur serait-il vexé ? », qu’il demanda le ton rieur, alors qu’il enroulait ses bras autour du cou de Wren, effleurant ses lèvres des siennes, se faisant violence pour ne pas les attraper aussi sec dans un baiser passionné, avant de les laisser se perdre tendrement sur sa mâchoire puis dans son cou, sur son épaule, se faisant presque ronronnant contre la peau de son grand brun. « Mais ne t’en fais pas, rien ne t’arrive à la cheville », qu’il souffla doucement contre cette peau si chaude, si soyeuse, qu’il chérissait de milles baisers. Et rien n’aurait su être plus sincère quand même le petit déjeuner, si délicieux fut-il, ne parvenait guère à monopoliser son attention alors que la faim se faisait pourtant sentir. Et pour cause, rien ne le pouvait tant que Wren était dans les parages.
Il en fallait beaucoup pour perturber le beau suédois, sûrement parce qu'il avait développé tout un panel de techniques pour être le séducteur plutôt que le séduit. Des années de pratique, des tentatives souvent fructueuses de rendre le monde totalement fou, Wren avait la sensation d'avoir réussi tout ce qu'il devait accomplir pour être prêt en cet instant. Pour lui, pour Gabriel. Il le savourait de loin, dégustant chaque bouchée de sa nourriture en le regardant parce qu'il était beau et qu'il aimait savoir ce qu'il était capable de transmettre comme émotion chez autrui, particulièrement chez lui. Son bel artiste ne disait rien, il le laissait faire et en soi, c'était une parfaite réussite pour le nordique parce que cela signifiait qu'il avait capté son attention, Carnahan avait effectivement arrêté de grignoter et Doherty savait qu'il ne tiendrait plus longtemps avant de le rejoindre et par conséquent, s'éloigner un peu plus du concept de nourriture. Quelques secondes plus tard à peine, il recevait le beau brun sur ses genoux, ses lèvres se voulant conquérantes contre les siennes et ce ne serait pas le géant suédois qui allait lui refuser une telle fougue. Bien au contraire puisque ses larges mains se posèrent sur chacune de ses joues alors qu'il partageait ce moment d'épiphanie avec son partenaire, riant quelque peu en entendant sa remarque par la suite. "Il m'en faut plus pour me vexer. Je voulais juste savoir combien de temps tu tiendrais. J'apprécie le résultat, sache le." Il était autant obnubilé par le peintre que lui pouvait se trouver subjugué par le suédois, c'était une combinaison du parfait bonheur et leurs lèvres se joignirent de nouveau pour une danse endiablée, les mains de Wren se promenant sur la musculature fine de son amant pour profiter pleinement de tout ce que son beau corps avait à lui offrir. Le bouclé n'était pas en reste de son côté puisqu'il sentait ses lippes s'aventurer sur d'autres parties de lui, Wren bougeant la tête pour lui laisser tout l'espace nécessaire à cette douce exploration, un souffle chaud s'échappant de sa gorge parce qu'il le tentait, Gabriel, constamment et c'était une sensation des plus appréciables. "Tu m'en vois ravi d'apprendre ça. Du coup, tu me choisis comme petit déjeuner si je comprends bien?" Il lui souriait avec cet air taquin avant de baiser la marque qu'il avait lui même laissé sur son épaule la nuit passée, c'était délicat et Wren voulait être partout à la fois, conquérir encore et toujours cette peau de ses lèvres et ses doigts, ce qu'il fit avec toute la tendresse dont il était capable en martyrisant son buste de multiples baisers, sa main caressant le visage de cet homme si parfait à ses yeux. De cet homme qu'il appréciait déjà beaucoup trop pour son propre bien.
Rien chez Wren ne le laissait indifférent, depuis la première seconde, et chaque instant passé en sa présence ne faisait qu’accentuer ce fait. Alors il était évident qu’il n’y résista pas longtemps à l’envie de le rejoindre, au besoin de le savoir proche, à la nécessité de sentir sa peau contre la sienne. Bien sûr qu’il n’y résista pas à l’appel de ces yeux verts qui le défiaient, brillants d’une telle intensité. Il devinait déjà la satisfaction du suédois de le voir céder, c’était facile, mais il s’en moquait Gabriel, trop heureux de le retrouver, de pouvoir de nouveau épouser ses lèvres avec ferveur, d’apprécier le contact de ses paumes sur ses joues, de l’entendre rire à ses mots. Non vraiment, rien ne pouvait le laisser indifférent et il en éprouva une vive émotion le jeune artiste, de ressentir les choses avec tant de force, d’éprouver un tel bonheur, un tel sentiment de plénitude au seul contact de son beau brun. « Heureux d’être à la hauteur de tes espérances alors », qu’il glissa entre deux baisers dans un sourire amusé, avant que son souffle ne soit de nouveau happé par la bouche de l’historien. Et il frissonnait de plus belle Gaby, encore et toujours, sous ses caresses, comme au premier instant, sa peau si sensible ravie d’être l’objet de si douces attentions. Cette peau qui s’électrisait à mesure que la pulpe des doigts de Wren glissait délicatement sur sa soie, comme autant de petites étincelles naissant de ce seul contact. Il y répondait le jeune artiste, dans les baisers qu’il égrenait avec délicatesse partout où il le pouvait, dans son souffle qu’il s’amusa à faire courir sur le cou de son bel amant lorsque celui-ci inclina légèrement la tête, dans les dessins qu’il traçait à l’encre invisible, du bout des doigts, sur son torse et son dos nus. Et il sourit à son tour Gabriel aux mots du suédois, lui répondant avec amusement. « On ne peut rien te cacher dis-moi. » C’était aussi tendre que malicieux, comme en réponse au sourire du suédois, à ses suaves sollicitations, alors que ses lèvres embrassaient autant qu’elles embrasaient la peau du jeune artiste, y courant en mille baisers d’une infinie douceur. Et doux ça l’était, tant et si bien qu’il en ferma un instant les yeux Gabriel, pour ne se concentrer que sur toutes ces sensations renouvelées avec toujours la même intensité, si ce n’était davantage encore. Son souffle profond, sa peau fiévreuse, ses mains tendrement ancrées sur le corps du grand brun glissant à ses cheveux sombres. « C’est toi que je choisis oui. » Et son ton qui s’était fait soudain bien plus sérieux, bien moins rieur. Il choisissait Wren. Comme petit déjeuner, comme déjeuner, comme dîner. Comme tout. Comme c’était lui ou rien. Ce ne serait plus que lui. Ou rien. Ou personne.
Une nouvelle victoire pour le grand suédois alors que le jeune artiste reprenait place entre ses bras faisant naître un large sourire sur les traits de son bourreau. Wren pouvait être fier de lui, il avait tiré sur la corde pour obtenir son dû, se jouant ardemment de la résistance de Gabriel. C'était le problème quand on faisait face à un Doherty qui cherchait à obtenir quelque chose: il mettait tout en place pour aller au bout de l'affaire. Et là, il ne pouvait que laisser échapper sa satisfaction entre deux baisers tendres parce qu'il sentait tout autant que son comparse que l'attente d'une nuit était déjà insupportable. Alors, le suédois l'embrassait de tout son soul, ne se privant pas de la moindre caresse sur le corps du bouclé et il savait que cela le faisait frissonner en retour, il le constatait quand ses doigts s'agrippaient plus doucement encore à son si beau corps. Wren était conquis, Wren était fier, Wren était en émoi à chaque action de son amant parce qu'ils s'étaient tous les deux lancés dans cette aventure un peu folle, sans même réfléchir plus de trente secondes aux règles qu'ils allaient pouvoir établir. Ce n'était pas ce qui importait, non, ce qui avait plus de crédit aux yeux du brun, c'était de se laisser emporter par la vague de désir qui les liait. Wren souriait entre deux remarques de son comparse, il l'avait gagné, il l'avait choisi et c'était quelque chose dont il pourrait se vanter pour les décennies à venir car on parlait du plus grand artiste en devenir et il était sa muse. "C'est ce que j'aime entendre, mon bouclé." C'était ce qu'il aimait vivre en fait, sans concession, sans rien contenir, alors qu'il faisait passer les deux jambes de Carnahan autour de ses hanches, venant l'embrasser avec plus d'ardeur encore, ses mains se calquant sur ses fesses pour l'animer plus aisément encore. Il s'autorisa à le coucher sur le lit, ignorant avec flegme le plateau repas qui n'était qu'à moitié dévoré. A la place, Doherty s'autorisa à prendre son temps pour déposer des baisers suaves sur chaque parcelle de peau de son amoureux, emporté par le flot de la passion dans son cou, sur son épaule, sur ce torse si doux, ses mains caressant ses cuisses, le creux de ses reins, cette peau en ébullition lui étant totalement acquise. Alors, oui, l'historien était fier d'être à lui autant qu'il pouvait être sien, c'était ce qu'il avait de plus beau dans sa petite existence fragile à l'heure actuelle et ce fut ce qu'il lui indiqua en revenant chercher ses lippes avec vigueur, collant son corps contre le sien parce que, après tout, s'il voulait se nourrir de lui, il n'y avait aucune autre alternative envisageable que celle-ci à l'heure actuelle.
Accueil
Encore fébrile, essoufflé et le cœur battant, Gabriel avait entrainé doucement le suédois vers le lit, jusqu’à le pousser à s’y asseoir avant de s’installer tout contre lui. Ses lèvres courant sur sa peau encore brûlante au rythme de son souffle court alors qu’il en chérissait avec attention chaque parcelle qu’il pouvait atteindre. Et il frissonna l’étudiant en sentant les mains du grand brun courir sur lui, de ses cuisses à la cambrure de son dos nu où elles s’ancrèrent comme pour le retenir, comme pour l’empêcher de s’éloigner. Mais c’était bien la dernière chose qu’il voulait Gaby, de s’éloigner de son bel amant, de s’écarter de sa chaleur, de quitter l’antre de ses bras. Il n’y avait réellement nul autre endroit où il aurait souhaité être. Il y avait tant de douceur, tant d’affection, entre eux à cet instant, et c’était sans doute tout ce qu’il espérait le jeune artiste, et même au-delà. Lui qui craignait toujours de n’être qu’un jeu, une distraction, quand lui y mettait tout son cœur. Ce n’était pas le cas cette fois, n’est ce pas ? Sinon il n’aurait pas eu ce goût si suave, si tendre, ce baiser que Wren vint chercher à ses lèvres. Il s’en persuadait Gabriel. Et il avait probablement raison de le faire. Alors il ne put qu’acquiescer lentement lorsque le suédois reprit ses mots. Oui, il était fou de lui. En témoigna certainement la manière qu’il eut de se perdre dans le vert d’eau de ses yeux, cherchant ce faisant la réponse à la question de l’historien. Ce qu’il comptait en faire hein ? Ses doigts jouaient distraitement parmi les mèches brunes de son amant. « Eh bin… je… » Il ne savait lui-même pas vraiment, comme c’était inattendu, comme il avait toujours ces craintes chevillées à l’âme. Mais s’il ne lui disait pas maintenant risquait-il de le perdre son suédois ? Il n’était pas prêt à prendre un tel risque Gaby. « J’aimerai voir où ça nous mène tout ça. Un jour après l’autre tu vois, pour commencer… Tu crois que c'est possible ça ? » Et il ne savait pas trop où il allait là, avec ses insécurités et sa crainte de trop se projeter, de s’emballer, de tout y perdre. Pourtant il ne voulait rien d’autre que de s’y risquer, le reste ne lui importait plus vraiment. Alors pourquoi résister ? Il se laissa entraîner alors que Wren se coulait dans le lit, se sentant apaisé alors que sous son buste celui du suédois se soulevait en cadence au rythme de ses inspirations et que ses lèvres se baladaient tranquillement sur sa peau. Et il sourit Gabriel lorsqu’elles s’attardèrent un peu plus sur son nez avant de venir chercher ses propres lèvres. Il y avait tant de délicatesse dans les gestes du brun que le jeune artiste s’y laissait bercer paisiblement. Peut-être était-elle justement là, la réponse à ses envahissantes peurs. Perdu dans ce regard sublime Gaby laissa glisser ses mains sur les joues de Wren, avant de les perdre à nouveau dans ses cheveux et leur contact si soyeux dont il ne se lassait pas. « Vraiment ? » Il souriait à nouveau à l’écoute des mots du grand brun, un sourire qui se mua en un léger rire lorsque le sujet Lola fut abordé. « Ah Lola, ça sera d’autant plus difficile qu’elle me connait par cœur, presque mieux que moi-même. » Et c’était bien vrai comme elle lisait en lui comme dans un livre ouvert. « C’est que ça fait un bout de temps qu’on vit ensemble. » Depuis l’adolescence. Depuis que Gabriel s’était retrouvé mis à la porte de chez lui. Pourtant il y avait cette petite pointe d’espièglerie qui le titillait furieusement, et il se laissa prendre au jeu alors qu’il vint poser à son tour un baiser sur le bout du nez du suédois. « Je veux bien relever le défi. Même si ce sera terriblement difficile de résister. » Un nouveau baiser au coin des lèvres. « En parlant de Lola, il faudrait penser à nettoyer la salle de bain avant qu’elle ne rentre, ou je ne donne pas cher de notre peau. » Il soupira doucement Gaby, comme il ne fit pas le moindre geste en ce sens, comme il avait envie de tout, sauf de se dégager de l’étreinte de son beau suédois. C'était au-dessus de ses forces.