Too far gone • (Zombie Halsyn)

Too Far Gone
Raelyn Blackwell & @Halsey Blackwell Too far gone • (Zombie Halsyn) - Page 9 873483867

- 1 an après l’épidémie

Je ne fais pas preuve de mauvaise fois, mais surtout de mauvaise volonté alors que la Brune m’accable de critiques. Je les supporte mal ces dernières, et je ne me prive pas de tout faire pour que cela soit clair. Je ne mets aucun cœur à l’ouvrage alors que je fouille les défunts, je me contente de l’épaisse et bien trop large veste de l’homme et n’adresse même pas un regard au reste de nos assaillants. Elles s’empare des chaussures de l’une des femmes et je ne peux m’empêcher une pique mesquine à peine fondée : je ne suis pas allée vérifier. « Je suis pas à une pointure près. » Dans une parfaite indifférence, et un soupçon de mauvaise fois je lui réponds. « Brillante idée, comme ça la prochaine fois qu’on devra fuir une horde ou un groupe armé jusqu’aux dents tu te prendras les pieds, tombera, et tu me serviras de distraction. » Dans les faits, je m’arrêterais pour l’aider si ce cas de figure venait à se présenter, mais je suis bien trop bougon pour l’admettre. Elle garde son calme ma demi-sœur, je suppose qu’elle me connaît assez bien pour savoir que ce n’est pas le moment de me rentrer dans le lard. « Plus que toi en ce moment, en tout cas. » Sa touche d’humour m’atteindra peut-être quand j’aurai retrouvé ma bonne humeur. Pour l’instant, je meurs de faim, et pareille à une enfant cela pèse dans la balance et ne m’aide pas à me dérider.

Fort heureusement elle s’exécute et me tend une cigarette lorsque je lui demande. Elle jette son briquet dans ma direction, et j’allume ma clope avant de tirer une bouffée salutaire. Seigneur que ça fait du bien. « Moi aussi. On ira demain. » j’ai envie de lui demander si elle pense réellement que mon poignet sera guéri miraculeusement demain, vu son état j’en doute et crains qu’il me faille une ou deux semaines de repos. Mais je n’en sais rien, il rentre à l’intérieur pour me diriger vers la cuisine. Je récupère deux conserves dans le sac que nous avons déposé la veille et en ouvre une sans un mot. « Les choses auraient pu plus mal tourner… » entre la horde, notre nuit au sommet d’un arbre, et notre mauvaise rencontre avec le groupe de la veille, je suis bien obligée de l’admettre. Seulement j’ai peur que notre chance insolente ne finisse par tourner, et que à trop forcer nous n’arrivions pas à nous tirer du prochain mauvais pas.

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La brune continuait d’agir comme une enfant gâtée, mais ça faisait bien longtemps qu’Halsey ne s’arrêtait plus sur ce genre de détail. Elles avaient un caractère compliqué à gérer, et il fallait bien avouer que la fin du monde n’avait pas aidé à les rendre plus affables, que du contraire même. Devoir voler, menacer, piller et tuer, ça vous changeait. Même si les Blackwell avaient probablement déjà ça en elles, quelque part. Après tout, elles n’évoluaient pas vraiment dans la légalité avant que le monde ne devienne une terre apocalyptique peuplée de monstres assoiffés de sang, alors un peu plus ou un peu moins, hein. Ignorant sa sœur et sa mauvaise humeur, la brune continua à débusquer des choses intéressantes sur les cadavres, devenue insensible à ces corps sans vie depuis un moment déjà. « Brillante idée, comme ça la prochaine fois qu’on devra fuir une horde ou un groupe armé jusqu’aux dents tu te prendras les pieds, tombera, et tu me serviras de distraction. » Halsey releva les yeux vers elle, laissant un petit sourire soulever le coin de ses lèvres. Elles se lançaient souvent ce genre de piques, mais rien n’était jamais vraiment pensé. Ou juste un peu. « Bon tu vois, de quoi tu te plains alors. » Elle lui montra ses dents blanches, avant de lever son majeur en l’air et de continuer son shopping improvisé ; en souvenir du bon vieux temps. Bon, elle était loin des boutiques de luxe, mais elle avait ajusté ses attentes depuis quelques mois. Raelyn lui fit savoir qu’elle comptait rentrer pour manger et se reposer, lui montrant son poignet histoire de lui faire comprendre qu’il était toujours aussi douloureux. La brune la suivit vers l’intérieur, désireuse de calmer sa faim et d’apaiser sa soif, elle aussi. Elle s’empara d’une bouteille d’eau, avalant de grandes gorgées tout en observant sa sœur qui avait l’air perdue dans ses pensées. « Les choses auraient pu plus mal tourner… » La jeune femme hocha la tête, encore sous le choc malgré tout de tout ce qu’il s’était passé depuis quelques jours. Entre les morts et les vivants, elles avaient eu chaud. « On a eu de la chance. » Elle s’installa face à elle, piquant une des conserves qu’elle avait posé sur la table. « Tu penses avoir besoin de combien de temps ? » Elle parlait de son poignet, et espérait que la réponse serait satisfaisante.

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- 1 an après l’épidémie

Je prends vite la mouche, je peux être particulièrement rancunière, mais la plupart du temps je passe tout de même rapidement à autre chose. Qu’elle me laisse le temps de me calmer, de redescendre, et je redeviendrai la plus agréable des convives (ou presque). Il semble qu’elle me connaisse, puisque c’est la stratégie qu’elle semble adopter. Elle n’en rajoute pas, ne me rentre pas dedans non plus et laisse couler mes démonstrations de mauvaise foi. C’est qu’elle me connaît bien, pour quelqu’un qui m’a rencontré il n’y a qu’un peu plus d’un an, mais il faut dire qu’aujourd’hui nous passons vingt-quatre heures sur vingt-quatre ensemble. « Bon tu vois, de quoi tu te plains alors. » Je ne réponds pas, et me contente de dresser mon majeur dans sa direction. Elle désamorce la situation en m’offrant une cigarette, ou plutôt en acceptant que je le lui en vole une et c’est une bonne stratégie. Dès que la fumée empoisonné rentre dans mes poumons, je me détends un peu et ferme les yeux pour en profiter. Je termine rapidement ma cigarette, nerveusement, avant de jeter le mégot par terre et de rentrer à l’intérieur.

Je me repasse les événements des dernières quarante-huit heures dans ma tête, me faisant la réflexion que nous avons eu notre lot d’aventure pour plusieurs semaines. « On a eu de la chance. » Je hoche la tête. « On pourra dire qu’on a eu de la chance quand on sera certaine que les coups de feu ont pas attiré tous les rôdeurs des environs. » C’est toujours le risque lorsqu’on sort une arme à feu, mais face aux vivants il est compliqué de rivaliser avec un poignard. « Tu penses avoir besoin de combien de temps ? » Je fais la grimace, parce que la réponse ne me plaît pas plus qu’elle lui plaira à elle. Je ne suis pas une tire-au-flanc, ce n’est pas une tentative pour la convaincre de nous reposer plus longtemps, mais j’ai peur de tirer sur la corde. « T’as vu la gueule que ça a ? » mon articulation fait peine à voir en effet.« Autrefois, j’aurais dit qu’il fallait l’immobiliser deux semaines. » Mais on ne peut pas se permettre de rester deux semaines au même endroit, et sortir c’est prendre le risque de croiser d’autres survivants, ou des ordres de mort-vivant. « Peut-être que si on trouve une attelle et des anti-inflammatoires ça tiendra le coup. » ce n’est pas la douleur qui me fait peur, elle ne me fait plus peur depuis longtemps, mais le handicap que représente une articulation fragile pour se défendre.

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Halsey continua sur sa tactique de base, qui consistait à ignorer sa sœur tant que celle-ci ne serait pas descendue de son nuage noir et n’aurait pas retrouvé un semblant de bonne humeur. Tout de même, elle avait du cran de se la jouer rabat-joie alors que c’était elle qui avait tué leur seule source de renseignements sur ce groupe étrange qu’elles avaient rencontré par hasard, et par manque de chance surtout. Raelyn avait l’air de s’en foutre des détails, mais pas elle. La brune, elle avait besoin de comprendre, d’avoir toutes les cartes en main pour se sentir rassurée. Or, c’était loin d’être le cas. Il arrivait parfois que des petits groupes comme ceux-ci soient en fait la partie imergée de l’iceberg, cachant en fait une affiliation à un groupe beaucoup plus dense. C’était ça qui lui torturait l’esprit et l’empêchait de se sentir totalement apaisée, bien qu’elle conserve l’espoir qu’elles aient la paix pour quelques jours au moins. Une fois leurs cigarettes terminées, elles revinrent à l’intérieur pour s’installer et se remplir le ventre. Raelyn s’était un peu radoucie ; l’effet de la clope et de la nourriture ça. « On pourra dire qu’on a eu de la chance quand on sera certaine que les coups de feu ont pas attiré tous les rôdeurs des environs. » Oiseau de mauvaise augure. Halsey espérait qu’elles soient suffisamment éloignées des hordes environnantes pour que les coups de feu ne les aient pas alertés, mais la brune avait raison de mentionner cette possibilité. « C’est pas comme si on allait emménager ici pour de bon de toute façon. » Le temps qu’ils arrivent, elles seraient déjà loin. Soucieuse de l’état du poignet de sa sœur, la brunette lui demanda à combien de temps elle estimait sa guérison, même si elle se doutait que c’était difficile à dire. « T’as vu la gueule que ça a ? » Ouais. C’était moche, gonflé et bleu. « Autrefois, j’aurais dit qu’il fallait l’immobiliser deux semaines. » Et maintenant ? « Peut-être que si on trouve une attelle et des anti-inflammatoires ça tiendra le coup. » Halsey plissa les lèvres, mais fit un hochement de tête compréhensif. « Bon. Je te propose qu’on reste ici encore 24h, le temps de reprendre des forces, de dormir, et de faire le bilan de nos ressources. » Elles avaient tellement bougé que l’inventaire n’avait plus été une priorité. « Demain, on retournera là où ils étaient. Et on restera sur place autant de temps qu’il le faudra. » L’autre maison était bien plus sécurisante que celle-ci à son sens, et elle refusait de bouger plus que nécessaire avec Raelyn dans cet état.

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- 1 an après l’épidémie

De nos jours, il faut savoir apprendre à ignorer la douleur. On ne peut plus, sous prétexte qu’on agissait comme cela avant, se laisser submerger par ce genre de considération. Oui, un médecin m’aurait conseillé d’immobiliser mon articulation pendant plusieurs semaines, m’aurait déconseillé toute activité physique, mais aujourd’hui nous n’avons plus ce luxe. Ne pas bouger signifie ne pas trouver de nouvelles ressources, qui revient à se condamner. Je n’étais pas particulièrement douillette avant tout ça mais j’aurais été bien incapable d’endurer ce que je suis capable d’endurer aujourd’hui je suppose que tout est question d’habitude finalement. Je suppose que l’être humain est réellement capable de tout accepter petit à petit. « C’est pas comme si on allait emménager ici pour de bon de toute façon. » Non, on emménage nulle part de toute façon, notre vie est devenu particulièrement nomade. Elle me demande combien de temps il me faudra pour m’en remettre, mais elle c’est comme moi que la vraie réponse c’est trop longtemps. Trop longtemps pour ce que nous pouvons nous permettre, pas si nous ne voulons pas qu’un autre groupe mette la main avons-nous sur le fruit de notre labeur. « Bon. Je te propose qu’on reste ici encore 24h, le temps de reprendre des forces, de dormir, et de faire le bilan de nos ressources. » 24 heures c’est déjà ça. Ce n’est pas suffisant pour que je guérisse mais assez pour que nous reprenions des forces. « Demain, on retournera là où ils étaient. Et on restera sur place autant de temps qu’il le faudra. » Le temps qu’il faudra. Alléluia. Un sourire insolent sur les lèvres, je retrouve peu à peu ma bonne humeur et me permets même une touche d’humour. « et tu feras la cuisine aussi ? » Vu ses compétences, je ne suis pas sûre que ce soit réellement un service cela dit. Je trempe ma fourchette dans ma conserve avant de faire une grimace. « Le réchaud est resté dans la voiture ? Parce que là c’est vraiment dégueulasse. » peut-être périmé, ou simplement mauvais, mais nous avons passé le stade où nous pouvons nous payer le luxe de nous poser la question.

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Elles avaient souvent souffert de blessures diverses et variées, et avec le temps, elles avaient appris à assumer leur douleur en silence, sans en faire des tonnes. Un poignet, c’était pas grand chose comparé à ce qu’elles avaient déjà pu avoir, entre les blessures par balle et les coups de couteau, autant dire qu’elles avaient eu l’opportunité d’entraîner leur taux de tolérance à la douleur ainsi que d’exercer leur talent de couturières. Elles n’avaient pas toujours eu les ressources qu’elles avaient aujourd’hui, parce qu’elles avaient du voler et tuer des gens pour en arriver là. Et ça, ça ne s’était pas fait sans quelques dommages. En début d’apocalypse, Halsey savait à peine comment recharger une arme, alors on en était là. Désormais, elle se montrait relativement douée, même si elles évitaient un maximum de tirer pour ne pas alerter les hordes présentes aux alentours – il y en avait toujours. Leurs réflexes s’étaient affutés, elles avaient gagné en rapidité et en connaissances du terrain, tout ça en une seule année. Observant sa sœur, elle décida qu’une journée de plus ne leur ferait pas de mal, même si elles ne pouvaient décemment pas rester sur place plus longtemps ; si elles étaient parties, c’était pour une bonne raison. Lorsqu’elle annonça à la brune qu’ensuite, elles resteraient dans l’autre safe house aussi longtemps qu’il le faudrait, cette dernière laissa un sourire étirer ses lèvres, abandonnant ainsi tout signe de contrariété. Enfin. « et tu feras la cuisine aussi ? » Au tour de Halsey de sourire, voyant qu’elle prenait ça avec humour. « Je pourrais, mais tu passes ton temps à dire que c’est immangeable alors… Tu te démerderas, hein. » Elle haussa un sourcil, picorant dans sa boîte de conserve sans grande conviction, même si elle avait très faim. « Le réchaud est resté dans la voiture ? Parce que là c’est vraiment dégueulasse. » Pas faux. « J’en sais rien, je vais voir. Je tiens pas à être malade en plus de ça. » Même si leurs estomacs en avaient vu de toutes les couleurs depuis le temps, assez pour se montrer résistants à une date de péremption légèrement dépassée de quelques mois. Elle se dirigea vers le garage, se disant que ça serait l’occasion d’en griller une autre sans que Raelyn ne la voie. Elle s’abaissa pour ouvrir la porte, et s’avança vers la voiture. Et là, elle reçu un coup violent sur la tête, et ce fut le trou noir…

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- 1 an après l’épidémie

En terme de cuisine, difficile de faire pire que nous. Si nous sommes bien tombée l’une avec l’autre pour tout un tas de chose : notre instinct de survie, notre volonté à toute épreuve, notre humour particulier et notre capacité à encaisser sans nous plaindre, il y a des domaines dans lesquels nous avons de sacré lacunes, la cuisine en fait partie, la conduite arrive bonne deuxième. Nous aurions pu être complémentaires, mais cela aurait été trop demandé visiblement alors on fait l’une comme l’autre avec ce que l’on a. C’est à dire des plats réchauffés qui arrivent à être immangeables malgré un minimum de préparation. « Je pourrais, mais tu passes ton temps à dire que c’est immangeable alors… Tu te démerderas, hein. » Je prends une fourchette de ma conserve de raviolis - froid - avant de faire mine de réfléchir. « Oui, tu sais pourquoi je dis ça ? » Intense réflexion, et l’oscar de la meilleure actrice va à….. Raelyn Blackwell, félicitation, j’ai mon discours de près. « Parce que c’est immangeable. » Je souris en lui montrant mes dents, avant de tenter une bouchée de plus et de statuer : non, c’est dégueulasse. Je lui demande si elle a sorti le réchaud, dans l’espoir que cuit ou en tout cas réchauffé, je parvienne à l’avaler. « J’en sais rien, je vais voir. Je tiens pas à être malade en plus de ça » Elle se lève, et m’appuie en arrière sur ma chaise, prête à être servie comme une reine - la reine que je suis, qu’on soit d’accord.

J’attends quelques minutes, remue ma nourriture sans y toucher, avant de sérieusement commencer à trouver le temps long. Qu’est ce qu’elle fout exactement ? Elle s’est perdue entre ici et le garage ? Je lève les yeux au ciel avant de ranger le couteau papillon dans la poche de mon blouson en cuir, et de passer à nouveau la anse de mon fusil sur l’épaule. « Faut tout faire soi même ici... » Je me dirige vers le garage en l’appelant et, moi non plus, je ne le vois pas venir le coup qui vient de derrière. Je sens mes jambes qui se dérobent, une douleur vive au crâne, un vertige qui me donne envie de vomir, puis plus rien.

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Raelyn ronchonnait, mais on n’était plus sur sa mauvaise humeur massacrante, plutôt sur un début de bonne humeur qu’elle peinait à accepter, par principe. Mais sur l’échelle d’irritation de Raelyn Blackwell, on était sur un petit quatre. Rien d’alarmant, donc. Elle prévoyait déjà de jouer sur sa légère infirmité, Halsey le lisait dans ses yeux, et son discours le trahissait, mais elle serait vite déçue. Il s’agissait d’un poignet qui avait un peu souffert, elle n’était pas paralysée à vie. Elle lui fit rapidement savoir que concernant la cuisine, elle ne se plierait pas en quatre pour elle, parce que de toute façon elle passait son temps à râler et à dire que c’était mauvais. « Oui, tu sais pourquoi je dis ça ? » Le suspens était insoutenable. « Parce que c’est immangeable. » « J’espère que t’avais pas compté sur une carrière dans l’humour avant tout ça. » Railla-t-elle en fronçant le nez, même si elle savait bien que non. Mais pour le coup, ça n’avait rien à voir avec elle, et c’était effectivement immangeable. Raelyn mentionna la réchaud, et Halsey décida d’aller le chercher pour combler leurs estomacs et surtout, leurs papilles – ou ce qu’il en restait. Le trajet jusqu’au garage était court, mais elle comptait bien se fumer une clope au passage. Malheureusement, un coup asséné sur sa tête fit tomber le paquet, le briquet, et elle se sentit partir alors qu’elle tentait faiblement de prononcer le nom de sa sœur pour l’alerter…

La brune ouvrit péniblement les yeux, éblouie non pas par la lumière du soleil, mais par une lumière artificielle. C’était quoi ce bordel ? Elle se releva légèrement, voulu porter une main à son crâne – parce que ça piquait sévèrement – mais réalisa qu’elle était attachée de chaque côté d’un… lit ? Elle fronça les sourcils, observant à gauche et à droite le décor aseptisé qui l’entourait. On se serait cru dans un hôpital. « Oh, y a quelqu’un ? » Elle parvint à s’asseoir et commença à secouer violemment ses menottes dans tous les sens, s’écorchant au passage, mais elle s’en fichait. Une femme fit son apparition, l’observant avec un sourire et un air doux, ce qui fit d’autant plus flipper Halsey qui n’avait pas l’habitude de ce genre d’accueil. « Ma sœur. Où elle est ? » « On la soigne, pour son poignet. » Pardon ? On ? C’était qui on ? Et depuis quand se faisait-on agresser pour se faire soigner ensuite ? Où étaient-elles tombées ?

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- 1 an après l’épidémie

Elle en met du temps Halsey. Je me souviens que c’est la dernière chose à laquelle j’ai pensée avant que tout ne devienne noir et que je sois prise d’une envie de rendre mes raviolis froids immondes. J’ignorais que c’était ça que l’on ressentait lorsqu’on s’évanouissait, l’envie de vomir et un haut le coeur sans précédent.

Je ne sens pas les bras qui me soulève du sol comme si je n’étais une poupée de chiffon. Je ne sens pas non plus ceux qui passent la sangle de mon fusil au dessus de ma tête pour me le confisquer, ni qui me chargent à l’arrière d’un 4x4. Je n’ouvre les yeux que plusieurs heures plus tard, sans comprendre réellement où je suis ni combien de temps je suis restée inconsciente. Ma tête me fait mal, elle me brûle et j’ai l’impression que tout tourne. Je tente de me redresser, mais je suis arrêtée par les menottes qui serrent mon poignet gauche. Le droit lui est immobilisé, mais par une attelle. Je fronce les sourcils, toujours sonnée, et je tente de regarder autour de moi. Un homme m’observe, assis sur ce qui semble être une chaise en métal. Je grogne, et peine à articuler quelques mots, encore groggy. « Putain mais je suis où ? » Quelques coups d’oeil autour de moi me font réaliser que je suis dans une chambre, dans une maison que je ne connais pas. « Au sanctuaire. » Je fronce les sourcils, et finalement, il se redresse en s’approchant de moi. Je tente de me débattre, mais je le vois clairement attraper une seringue et injecter quelque chose dans ma perfusion. « Tu dois te reposer un peu plus. » Je lutte contre l’endormissement, bat des paupières quelques secondes de plus avant de sombrer à nouveau dans l’inconscience. Je dors des heures, plusieurs journée plus tard avant de rouvrir mes paupières. Halsey est là, assise à mon chevet et sans aucune chaîne autour de mes poignets. A nouveau je mets un moment à émerger, avant de réussir à articuler une phrase qui a du sens. « Halsey ? Putain on est où ? » Pourquoi elle n’est pas attachée ? Pourquoi je le suis encore ? « J’ai dormi combien de temps ? » Mon poignet est engourdi, mais bien moins douloureux.

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Halsey avait mis du temps à intégrer leur histoire, à faire en sorte qu’ils croient qu’elle s’était laissée allée à une confiance aveugle envers eux et ce sanctuaire auquel ils ne cessaient de faire référence. Tant qu’elle se montrait méfiante, ils la laissaient pourrir avec ses menottes, attachée au lit et sans nouvelles de sa sœur. Alors, elle avait commencé à leur lancer de grands yeux larmoyants et à faire amende honorable, prétextant qu’elle était prête à entrer dans leur cadre de vie si cela signifiait pouvoir évoluer parmi eux, avec leurs ressources et tout ce que cet endroit avait à offrir. C’était du grand n ‘importe quoi, mais c’était ce qu’ils voulaient entendre. Alors, elle avait fait en sorte qu’ils avalent ce qu’elle avait à dire, parce que c’était sa spécialité depuis toujours. Oui, elle allait s’excuser d’avoir tué certains de leur groupe. Oui, elle allait se plier à leurs règles de communauté. Oui, elle allait mettre ses talents au service de cet endroit – peu importe ce qu’ils entendaient par là d’ailleurs. Ca avait fini par prendre, et elle et ses yeux de biches étaient enfin sorti de sa chambre. Ses poignets portaient les marques des menottes, cet endroit craignait un max, mais sa seule préoccupation était de retrouver Raelyn. Parce que s’ils avaient menti, si elle n’était pas là, elle mettrait cet endroit à feu et à sang jusqu’à ce que quelqu’un lui dise où était passée sa sœur. Fort heureusement, ils n’avaient pas du en arriver là, et on l’avait tout naturellement amenée dans la chambre où la brune était, elle aussi, attachée. Un rapide coup d’œil lui indiqua qu’on s’était occupée d’elle et de son poignet, ce qui la rassura quelque peu. Elle s’installa à côté d’elle, vérifiant qu’on n’avait pas commis des sévices sur son corps frêle après autant de temps passé à dormir, mais elle avait l’air plutôt en forme. Comme si elle avait senti sa présence, elle commença à ouvrir les yeux, ne tardant pas à froncer les sourcils en voyant son environnement direct, puis la tête de sa sœur. « Halsey ? Putain on est où ? J’ai dormi combien de temps ? » Elle allait devoir donner le change, Halsey savait qu’elles étaient écoutées. Raelyn allait la prendre pour une dingue, mais elle lui expliquerait tout quand elles trouveraient un moment seules. « On est au Sanctuaire. Un endroit merveilleux où tout le monde s’entraide pour venir bout du fléau. » Elle papillonna des yeux, exagérant volontairement en espérant qu’elle réalise qu’il s’agissait d’une feinte en bonne et due forme. « Trois jours. Tu en avais besoin. » Cette voix doucereuse et pleine de tendresse n’était pas la sienne, mais il fallait qu’elle comprenne et joue le jeu elle aussi, sinon elle resterait attachée.

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- 1 an après l’épidémie

Je ne comprends rien. Ou me suis-je réveillée ? Je cherche à réanimer les souvenirs qui précède mon évanouissement mais je n’arrive à revoir que la maison, l’attaque par le petit groupe de la veille, leurs leaders que j’ai émasculé, la femme colosse, un repas avec ma sœur et rien d’autre. Comment suis-je arrivée dans cette endroit qui m’est complètement inconnu ? Qu’est-ce que je fais menottées ce lit ? Pourquoi mon poignet est dans une attelle ? Et surtout où est Halsey ? Je sens que j’ai été droguée, mon esprit est encore brumeux et j’ai du mal à revenir complètement à moi. Mon regard se pose autour de moi sans réussir à se fixer sur un point, jusqu’au moment où je croise celui de ma sœur. Elle, elle est libre de ses mouvements et j’ai du mal à savoir depuis combien de temps elle est là, assise à m’observer. « On est au Sanctuaire. Un endroit merveilleux où tout le monde s’entraide pour venir bout du fléau. » Elle parle, mais j’ai le sentiment de débloquer et d’entendre une mauvaise émission de télé mal sous-titrée. Le ton n’y est pas, ce n’est pas celui de ma sœur, et je suis persuadée qu’elle est incapable de tenir ce genre de discours mielleux. Pourtant quand je braque mes yeux dans les siens, c’est elle que je vois, sa méfiance, sa retenue mais cela sonne faux lorsque l’on rapporte ça à ses paroles et son ton doucereux. Est-elle sous la contrainte ? Ou plus vraisemblablement consciente d’être filmée ou enregistrée ? Je penche pour la seconde solution. « Trois jours. Tu en avais besoin. » Trois jours, cela fait trois jours que je dors. Que s’est-il passé pendant tout ce temps ? Est-elle elle aussi restée inconsciente ? Ou s’est elle réveillée plus tôt et a-t-elle des choses à m’apprendre ? Je fronce les yeux mais choisi de rester prudente. « Trois jours ? Et on peut savoir ce que tu as fait toi pendant ce temps là ? » Je cherche comment lui faire passer un message et lui poser des questions sans éveiller les soupçons.

« Tu t’es fait de nouveaux amis ? »
Combien de personnes y a-t-il ici ?
« Je les connais ? »
Appartiennent-t-ils au groupes de l’autre jour ?
« Comment est-on arrivées jusqu’ici ? »
Ont-ils pris notre voiture ? Sommes-nous loin de la maison ?
« Pourquoi tu portes plus ta veste »
Ont-ils trouvé et récupéré toutes nos affaires ? Nos armes ?

Il est urgent que nous trouvions un endroit où nous pouvons discuter en étant certaines d’être à l’abri des regards…

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Halsey observait sa sœur en se retenant de montrer la haine qui grondait en elle, de se jeter sur le cathéter qui était dans sa peau et qui laissait s’écouler un produit dans son corps, de tout envoyer valser en leur hurlant d’aller se faire foutre avec leur numéro à la con. Sauf qu’elle n’avait pas assez d’éléments pour agir ainsi, et surtout, elle ignorait encore tout de ce prétendu Sanctuaire auquel ils faisaient tous référence comme s’il s’agissait d’un lieu exempt de toute haine et de toute violence. Réveillez-vous les gars, le monde était entrain de sombrer, évidemment qu’il était impossible de survivre sans user de violence. Ils pouvaient bien lui jouer le numéro qu’ils voulaient, c’était une partie de leur groupe qui avait ouvert le feu sur elles et qui se promenait avec des armes. Pour le côté anti-violence, ils pouvaient repasser. La brune trépignait d’impatience et heureusement, Raelyn ne tarda pas à ouvrir les yeux et à l’observer avec un mélange d’inquiétude et de colère ; elle aussi s’était pris un méchant coup à la tête. Il était temps de faire le show. Elle lui expliqua brièvement où elles étaient, tentant de lui faire comprendre que quelque chose clochait mais qu’elle ne pouvait pas parler. Sourcils froncés, la brune l’écoutait, et Halsey priait tous les saints qu’elle garde son calme et rentre dans son jeu ; il le fallait. « Trois jours ? Et on peut savoir ce que tu as fait toi pendant ce temps là ? » La jeune femme plissa les lèvres, cherchant ses mots pour lui donner autant d’informations que possible sans se griller. « Moi aussi j’étais blessée, et ils m’ont soignée. » Puis ils m’ont laissé poireauter jusqu’à ce que j’accepte de me plier à leurs foutues règles. « Tu t’es fait de nouveaux amis ? » « Il y a beaucoup de monde ici, c’est difficile de parler avec tout le monde. Même s’ils sont très accueillants. » Seigneur, ses propres paroles lui donnaient la nausée. « Je les connais ? » « En partie. » Et oui, celui qu’elle avait émasculé était là lui. En chair, en os et en vie. Saloperie. « Comment est-on arrivées jusqu’ici ? » « Je n’ai pas de détails, mais je pense qu’ils avaient leur propre voiture pour nous escorter jusqu’ici. » Nous kidnapper et nous traîner jusqu’ici. « Pourquoi tu portes plus ta veste » « J’étais comme ça à mon réveil. » Elle aurait aimé lui apporter plus de précisions, mais c’était mal barré ; elle n’avait pratiquement rien vu depuis qu’ils l’avaient libérée.

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- 1 an après l’épidémie

Alors que je me réveille, je tente de raccrocher les wagons du mieux que je peux. Je comprends rapidement que ma sœur a peur d’être surveillé, et elle a certainement raison. N’importe qui de sain d’esprit nous aurait laissé sans surveillance. Alors, du mieux que je peux j’essaie de lui poser des questions qui m’aideront à avoir des informations sans nous trahir.

« Moi aussi j’étais blessée, et ils m’ont soignée. »
Ouais, je n’y crois pas réellement, si elle était blessée c’est de leur faute je n’ai pas souvenir de ça.
« Il y a beaucoup de monde ici, c’est difficile de parler avec tout le monde. Même s’ils sont très accueillants. »
Très accueillants seigneur que cela sonne faux dans sa bouche. Elle n’aime pas les gens accueillants, elle n’aime pas les gens mielleux et trouve la gentillesse désespérante.
« En partie. »
Je retiens un grognement et hoche gravement la tête. J’ai compris où elle souhaitait en venir.
« Je n’ai pas de détails, mais je pense qu’ils avaient leur propre voiture pour nous escorter jusqu’ici. »
La notre serait donc resté là-bas ? Bonne nouvelle.
« J’étais comme ça à mon réveil. »
Elle n’en sait rien, elle n’a pas la moindre foutue idée de ce qu’il se passe. Me voilà avancée.

Nous n’avons pas le temps de discuter plus en détail qu’un homme entre dans la pièce. Il me parle à moi aussi de cette endroit, censé accueillir tous ceux qui le souhaitent du moment qu’ils respectent les règles. Ces règles, je n’y crois pas. Non-violence ? Ce n’est pas ce qu’a démontré le petit groupe qui nous a attaquées l’autre jour. Mais je ne dis rien, j’acquiesce à tout ce que l’on me demande et joue le rôle qu’on attend de moi celui de la survivante en détresse.

Ce n’est que quelques jours plus tard, installée dans le réfectoire de cet endroit que j’appréhende encore mal, sur une table à l’écart des autres que je me penche vers ma sœur pour une première conversation à cœur ouvert. « J’aime pas cet endroit. » Soi-disant nous ne sommes pas prisonnières, mais quand j’ai posé la question on m’a demandé pourquoi donc je souhaiterais partir d’ici. « Où sont nos affaires ? Nos armes ? Même les vêtements qu’on avait sur nous en arrivant ? » Je crois que le pire ici, ce sont les gens : ils empeste cette fausse bonté qui me pousse à rester sur mes gardes.

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Too far gone

Halsey fut rassurée de constater que Raelyn avait compris, sans trop perdre de temps, que quelque chose ne tournait pas rond et que son attitude était une feinte pour leur donner satisfaction, leur faire croire qu’elle adhérait à leurs idées et à leur mode de vie. La brune n’avait pas rétorqué, se contentant de hocher la tête et de plonger son regard dans le sien pour communiquer silencieusement, car c’était désormais à cela qu’elles étaient réduites. Du moins, tant qu’elles n’auraient pas trouvé un créneau pour se parler sans surveillance, mais elle pensait bien que ça n’arriverait pas de si tôt. Elles étaient étroitement surveillées, et quelque chose lui disait que même quand la pièce était vide, elle ne l’était jamais tout à fait. Elles furent d’ailleurs interrompues par un homme, pile quand Raelyn commençait à poser des questions ; comme c’était étrange. Il lui fit le même coup qu’à elle, lui expliquant en long en large et en travers les fondements même du Sanctuaire, les règles établies et toutes les conneries qui allaient avec. Raelyn, elle, se contenta de hocher la tête et de dire amen à tout, comme ils l’attendaient et au grand soulagement de Halsey. C’était son truc à elle de se fondre dans un personnage, mais sa sœur elle aurait bien plus de mal à jouer un rôle pendant plusieurs jours. Il ne fallait pas qu’elles se trahissent. Les jours passèrent, et avec eux, les deux jeunes femmes essayèrent tant bien que mal de se parler, de partager les informations qu’elles avaient, mais sans succès. Enfin, elles parvinrent à se retrouver seules à la même table au moment de dîner, signe qu’elles devaient se dépêcher d’échanger. « J’aime pas cet endroit. » Sans blague. « Et tu crois que moi oui ? » Plutôt crever que de rester plus que nécessaire dans les parages. « Où sont nos affaires ? Nos armes ? Même les vêtements qu’on avait sur nous en arrivant ? » Halsey se retint de plisser les lèvres et conserva un sourire de façade, un peu comme si elles parlaient de la pluie et du beau temps. Tu parles. « Ils ont du les stocker quelque part. Je comprends pas leur délire, l’intérêt qu’ils ont à nous loger et nous nourrir sans rien demander en échange…. » Y avait un truc pas net, c’était certain.

Spoiler:

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Too Far Gone
Raelyn Blackwell & @Halsey Blackwell Too far gone • (Zombie Halsyn) - Page 9 873483867

- 1 an après l’épidémie

Être aimable. Sourire à s’en décrocher la mâchoire. Ne pas agresser quelqu’un sous prétexte qu’il vous a regardé de travers. Ne pas pouvoir porter des armes. Toutes ces règles, tacites ou éditées, me hérissent le poil. Mais pas autant que cette façon qu'ont les gens ici de toujours chuchoter, comme s’ils avaient peur de déranger leur prochain en parlant un petit peu trop fort. Pourtant, alors que je me retrouve enfin seule à une table avec la brune, à mon tour je ne m’exprime qu’en murmures. Qu’est-ce que l’on ne nous dit pas sur cette endroit ? Sommes-nous réellement libres de partir ? J’ai senti un malaise lors ce que j’ai posé la question l’autre jour et je n’ai pas voulu insister. Pas avant de savoir exactement de quoi il en retourne. « Et tu crois que moi oui ? » Un sourire narquois étire mes lèvres et je hausse les épaules en appuyant mon dos contre le dossier de ma chaise. « J’en sais rien. À te voir on dirait que tu t’amuse comme une petite folle dans ce monde de Bisounours. » Je sais que ce n’est pas le cas, je ne suis pas dupe, mais devoir jouer la comédie à cette tendance à me taper sur les nerfs. Alors la voir faire l’offre un miroir sur ma propre frustration. « Ils ont dû les stocker quelque part. Je comprends pas leur délire, l’intérêt qu’ils ont à nous loger et nous nourrir sans rien demander en échange…. » Je jette quelques coups d’œil méfiants autour de moi avant de lui répondre, en appuyant à nouveau mes coudes sur la table pour me pencher vers elle. « On peut pas rester là. » Ce n’est pas un ordre, ce n’est pas une question, elle le sait forcément aussi bien que moi. J’ai tendance à faire confiance à mon instinct, et mon instinct me hurle qu’il y’a quelque chose de pas net ici. « Quelqu’un est venu te reparler depuis le premier jour ? » moi je n’ai rencontré aucun représentant du lieu depuis mon réveil à l’hôpital. Nous avons été séparées, placées dans des dortoirs différents, et j’ai du mal à trouver le sommeil puisque je ne fais confiance à personne.

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