Too far gone • (Zombie Halsyn)

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Une fois installées dans la voiture, les deux jeunes femmes sentirent leurs muscles les tirailler, signe que le repos était plus que nécessaire. Il fallait bien l’avouer, des courses-poursuites sur plusieurs kilomètres qui se terminaient pas de l’escalade à même un tronc d’arbre avant de passer une nuit accrochée à des branches, autant dire que ça aurait fait beaucoup pour n’importe quel être humain normalement constitué. Et le problème, c’était qu’elles ne mangeaient pas suffisamment que pour être au summum de leur forme. Elles étaient affaiblies, et ce genre d’exercice ne pouvait pas se répéter trop souvent. Elles allaient sans doute dormir, et beaucoup. « On en a pour quoi, une demi-heure ? » Halsey hocha la tête, prenant la route en se calant dans son siège sans toutefois se laisser aller à une position trop confortable ; elle serait capable de s’endormir. « Oui, un peu moins. » Le trajet fut silencieux, mais ça ne dérangea pas la brunette qui était fortement concentrée sur la route, histoire de ne pas faire un écart et de les tuer bêtement à cause de l’inattention due à la fatigue. Enfin, elles arrivèrent à destination et le soulagement envahi la brune lorsqu’elle se gara enfin, visualisant déjà le lit qu’elle avait abandonné la veille. « Faut être prêtes à toute éventualité, mais j’espère qu’il n’y aura personne. » La jeune femme était d’accord, et espérait elle aussi qu’elles n’auraient pas à se battre pour réclamer l’endroit où elles venaient de passer près d’une semaine. Sur ce laps de temps, elles n’avaient croisé personne et par conséquent, ça serait vraiment pas de chance qu’elles tombent sur quelqu’un alors qu’elles avaient quitté le navire depuis seulement vingt-quatre heures. A son tour, elle s’arma d’un flingue et embarqua un couteau – juste au cas où – avant de sortir de la voiture, claquant la portière avec autant de douceur que possible. Le bruit du moteur aura sans doute alerté les potentielles personnes présentes sur place, mais elle n’allait tout de même pas s’annoncer en grande pompe juste pour le plaisir. « Je passe devant, je tiens pas à ce qu’on crève parce que t’auras pas su viser juste. » Eh oui, ses grimaces ne passaient pas inaperçu. En temps normal, elle aurait pris l’avant et Raelyn l’arrière, mais vu leur état de fatigue et la blessure de la brune, elles n’avaient aucune chance dans un un-contre-un.

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- 1 an après l’épidémie

Je n’ai qu’une hâte, celle d’arriver le plus vite possible à la maison. J’ai l’impression que nous venons de vivre quatre journées éprouvantes, alors que nous sommes parties il y a tout juste vingt-quatre heures. La fatigue est, je crois, amplifiée par le froid et la déshydratation. Lorsque je ferme les yeux, je fantasme sur le lit dans lequel je me suis réveillée hier matin, sur ses draps que j’aurais trouvé désagréables autrefois mais qui me semblent luxueux après avoir passé une nuit en haut d’un arbre. Il n’y a plus grand-chose à manger dans le périmètre, nous avons tout fouillé la semaine dernière, mais nous avons sur nous de quoi tenir quelques jours le temps de reprendre des forces. « Oui, un peu moins. » je hoche la tête, et commence la demi-heure la plus longue de ma vie. Je lutte contre le sommeil, et mon corps peine à se réchauffer.

Lorsque nous nous garons, j’ai envie de foncer à l’intérieur et de m’effondrer sur le lit ou le canapé, mais ma prudence reprend le dessus. Nous n’avons pas survécu tout ce temps pour nous faire avoir de la sorte. J’attrape une arme, alors que ma demi-sœur en fait de même. « Je passe devant, je tiens pas à ce qu’on crève parce que t’auras pas su viser juste. » Doucement, je lui montre la grande baie vitrée du doigt. De là nous pourrons déjà observer l’intérieur sans nous faire voir. Elle acquiesce, et je la suis en silence jusqu’à l’arrière de la maison. Je marche le plus lentement possible, en priant pour que notre sanctuaire n’ait pas été investi par d’autres survivants belliqueux. Nous avons la force nécessaire pour nous débarrasser d’une personne isolée, mais pas d’un groupe, encore moins d’un groupe armé. Passant la tête prudemment par la baie vitrée vitrée, je tente d’apercevoir l’intérieur du salon. Je recherche des traces d’êtres vivants telles que des armes, ou toute chose qui n’était pas là lorsque nous sommes parties. Pourquoi quelqu’un se serait-il attardé dans le coin alors que nous avons tout fouillé et emporter ? « Tu vois quelque chose ? » J'appréhende, j'ai besoin que la maison soit vide.

LE DEEEEE :

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Le trajet lui sembla durer une éternité, mais enfin elles parvinrent à leur but sans s’endormir, un exploit si l’on considérait leur état de fatigue plus qu’avancé. Halsey sentait que ses yeux piquaient, comme toujours lorsqu’elle était éveillée depuis trop longtemps. Les nuits de sommeil salvatrices n’existaient plus depuis un moment, mais là elles avaient gagné le jackpot en se réfugiant dans cet arbre. Armées, sur le qui-vive, elles firent le tour de la maison jusqu’à arriver à la baie vitrée qui donnait sur une large partie de l’intérieur. Ensemble, elles guettèrent le moindre signe indiquant que quelqu’un avait pris possession des lieux en leur absence, mais jusque-là, il n’y avait rien à signaler. « Tu vois quelque chose ? » Halsey fit un signe de tête négatif, plissant des yeux pour tenter de noter quelque chose les aidant à savoir si les lieux étaient sécurisés, ou non. Soudain, une voix s’éleva dans leur dos, et la brune senti le désespoir l’envahir alors qu’elle voyait déjà les reflets de leurs assaillants dans la vitre. « Retournez-vous. » La jeune femme leva son arme en l’air, faisant un demi-tour assez lent tout en laissant ses yeux clairs scanner leur petit comité d’accueil. Ils étaient cinq. Deux hommes et trois femmes, dont l’une aurait tout aussi bien pu être nourrie à la testostérone au vu de la dégaine qu’elle présentait. Armés jusqu’aux dents, ils les tenaient en joue avec un sourire victorieux sur le visage. Halsey, elle, avait déjà les boules en pensant à la voiture qu’elle avait garé à proximité et qui serait facilement repérable. « On cherche pas d’ennuis. » Lança-t-elle lentement, observant et repérant d’éventuelles failles chez eux. Etaient-ils seuls ? Ou y en avait-il d’autres ? La jeune femme jeta un coup d’œil à Raelyn qui elle, était devenue blanche comme un linge alors qu’elle réalisait doucement qu’elles enchaînaient avec la deuxième pire possibilités dans ce bas-monde ; tomber sur d’autres survivants, et ne pas avoir le dessus dès le début.

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- 1 an après l’épidémie

Je suis contente ou plutôt soulagée de ne pas avoir à négocier avec la brune pour qu’elle me suive à l’arrière de la villa. Il est plus prudent d’observer l’intérieur avant de débarquer, et je me souviens de la baie vitrée qui donne sur le petit jardin. Rapidement, elle passe devant, je la laisse faire consciente qu’elle est plus en forme que moi il sera plus à même de nous défendre en cas d’attaque frontale. Ce qu'aucune de nous deux n’a prévu, c’est que nos ennemis puissent nous approcher par derrière. Nous connaissons la maison, son jardin, mais dans ce cas de figure cela nous dessert puisque nous manquons de prudence et ne fouillons pas complètement les alentours avant de nous approcher de la fenêtre. Elle comme moi tentons d’apercevoir l’intérieur alors que le danger se situe dehors. Dedans, il me semble ne voir personne. Déjà je m’imagine monter les escaliers pour retrouver la chambre dans laquelle je vais élu domicile la semaine dernière. Jusqu’à ce qu’une voix masculine me glace le sang. « Retournez-vous. » Je reconnais le ton de ceux qui ne sont pas ouverts à la négociation. Le ton froid que Halsey et moi utilisons lorsque nous attaquons des survivants : le groupe qui nous fait face est taillé dans le même bois que nous. Et malheureusement nous sommes en infériorité numérique est épuisées. « On cherche pas d’ennuis. » Je reconnais le ton mielleux de ma sœur, je sais ce qu’elle est en train de faire. Elle est en train de nous faire passer pour deux survivantes sans défense. Sauf que le fusil de chasse que je tiens entre mes mains nous trahit largement. Pourtant, je tente le tout pour le tout en calquant ma voix sur la sienne. « On est épuisées, on marche depuis des jours, on cherchait seulement un endroit où dormir. » Mon arme toujours attachée par sa anse dans mon dos, je lève mes deux mains en montrant mes paumes. Avec un peu de chance, ils n’ont pas encore vu la voiture. Ils échangent un regard et moi j’en jette un à ma sœur. On est dans la merde. Le plus grand braque à nouveau son flingue dans notre direction. « Vous vous taisez, et vous nous suivez à l’intérieur. » Il s’agit d’un ordre, pas d’une invitation si bien que je prends la tête de ce petit cortège, ma demi-sœur sur mes pas. À l’intérieur, il jette deux paires de menottes dans notre direction. « Attachez-vous au radiateur. » Nous n’avons pas le choix, si bien que j’obtempère. Celui qui semble être le chef du petit groupe fait signe aux autres de le suivre à l’intérieur de la cuisine. Je jette un regard à ma sœur, espérant qu’elle ait un éclair de génie.

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La jeune femme continuait d’observer le petit groupe, comptant les armes qu’ils avaient sur eux, le type – cela lui en apprenait également sur leur façon de combattre – et surtout, qui donnait des ordres à qui. La dynamique d’un groupe, ça pouvait servir dans bien des cas. Pour l’heure, rien ne servait de jouer aux héros ; elles étaient épuisées, à bout de forces et à deux contre cinq. Autant dire que c’était foutu d’avance. Si elles voulaient se les faire, ça serait quand ils seraient séparés, tout en espérant qu’il n’y en ait pas d’autres qui décident de rejoindre la bande de joyeux lurons. Halsey décida d’adopter sa tactique préférée, se faisant passer pour une demoiselle en détresse incapable de se servir de l’arme à feu qu’elle tenait en main – sur un malentendu, ça pouvait passer. Raelyn sembla comprendre son petit jeu, puisqu’elle laissa tomber l’air revêche pour adopter un ton plus conciliant, moins belliqueux qu’en temps normal. « On est épuisées, on marche depuis des jours, on cherchait seulement un endroit où dormir. » Si la situation n’était pas aussi merdique, la brune aurait probablement éclaté de rire en entendant la brune adopter une telle attitude. On cherchait seulement un endroit où dormir. Ca changeait des « supplie-moi et peut-être que je t’épargnerai » qu’elle lançait à tout bout de champ. « Vous vous taisez, et vous nous suivez à l’intérieur. » La meilleure chose à faire, c’était de suivre leurs ordres pour l’instant, elles n’avaient pas trop le choix. Raelyn fut la première à s’avancer vers la maison, suivie d’Halsey qui commençait à faire couler des larmes le long de ses joues – ça faisait plaisir de voir qu’elle n’était pas rouillée. « Attachez-vous au radiateur. » La brune les attacha toutes les deux et Halsey se laissa tomber le long du radiateur, posant sa tête contre celui-ci en soupirant. « Le karma. » Pas besoin d’en dire plus, elle comprendrait ce qu’elle voulait dire. Son regard ne bougea pas d’un cil, toujours fixé en direction du groupe qui discutait probablement de ce qu’ils allaient faire d’elles. « T’as bien fais de dire qu’on marchait, ils penseront pas à chercher après la voiture. » Elle l’espérait.

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- 1 an après l’épidémie

J’ai beau avoir de la ressource, j’ai du mal à voir comment nous allons tirer notre épingle du jeu. Ils sont cinq et nous sommes deux, ils sont armés jusqu’aux dents et nous avons toutes les deux une armes, mais ne pouvons pas nous dédoubler pour les viser tous à la fois, et ils ont l’air bien nourris. Contrairement à nous, j’ai l’impression qu’ils sont en pleine forme, et ce que je vois dans leurs yeux me souffle que ce ne sont pas des tendres. Pour l’instant je suis Halsey dans sa ruse : nous faire passer pour des demoiselles en détresse. Nous en avons tous les deux le gabarit, et ma demie soeure est une excellente actrice, sans surprise. Alors qu’ils nous tiennent en joue et nous font prendre la route de la maison, je l’entends sangloter doucement dans mon dos et, certaine que personne ne me regarde, je lève les yeux au ciel. Cela me fait mal de me faire passer pour une jeune fille fragile mais je joue moi aussi le jeu, m’enlaçant et me grattant les bras jusqu'à faire rougir ma peau, comme si j’étais rongée par la nervosité. Lorsque la femme, celle qui me dépasse de bien deux têtes, me tend les menottes, je relève vers elle un regard paniqué. Je serre la mâchoire, irritée et énervée par notre infériorité lorsque je suis obligée de m’attacher au radiateur. « Assises ! » J’ai envie de lui cracher au visage mais, cantonnée à mon nouveau rôle, je garde mon air de chien battu. Lorsque le petit groupe nous laisse sans surveillance, après nous avoir dépossédée de nos armes, je jette un coup d’oeil à Halsey. « Le karma. » Je lève les yeux au ciel. « C’est bien le moment de plaisanter tiens... » Je regarde autour de moi à la recherche d’une solution pour nous en sortir. « T’as bien fais de dire qu’on marchait, ils penseront pas à chercher après la voiture. » À nouveau je tourne la tête dans sa direction, les bras levés et attachés au-dessus de la mienne. « Ouais, si ils la trouvent, on est foutues. » Je tente de tirer un peu sur les menottes, mais elles semblent plutôt solides. « C’est le moment d’avoir un éclair de génie. » moi, j’avoue être à court d’idées.

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La brune était ravie de constater que Raelyn avait vu clair dans son jeu, et qu’elle avait décidé d’adopter la même attitude alors qu’en temps normal, elles étaient tout l’inverse. Il s’agissait ici de mettre leur fierté de côté pour endormir l’ennemi, qu’ils pensent avoir affaire à deux femmes sans défenses alors qu’en fait, elles étaient impitoyables. C’était la première étape, la seconde consistant à trouver un moyen de se les faire alors qu’elles étaient en infériorité numérique et physique. Trois femmes, ça n’était déjà pas une mince affaire – d’autant qu’une d’entre elles avait des allures de colosse. Mais deux hommes en plus, là ça devenait mission impossible. Elles devraient agir par surprise, et rester en vie jusque là. « Assises ! » Celle-la mourrait en premier, c’était décidé. Halsey croisa le regard de Raelyn, rassurée de voir que la haine ne l’empêchait pas de réfléchir, et qu’elle continuait sur la même ligne de conduite en prétendant être effrayée. « C’est bien le moment de plaisanter tiens... » C’était toujours le moment de plaisanter, il fallait une bonne dose d’humour pour venir à bout de cette vie de merde. Halsey ne répondit pas, se contentant de jeter un regard perçant en direction de la cuisine, tendant l’oreille pour choper des bribes de conversation. Ils parlaient trop bas pour ça et elle abandonna, félicitant Raelyn pour son éclair de génie qui l’avait poussée à prétendre qu’elles revenaient d’une longue marche. Grâce à leur escapade de la veille, elles avaient effectivement la dégaine de deux filles fuyant depuis plusieurs jours sans parvenir à trouver d’abri, et ça, ça jouerait peut-être en leur faveur. « Ouais, si ils la trouvent, on est foutues. » Exact. « C’est le moment d’avoir un éclair de génie. » Un petit sourire étira les lèvres de la brune qui évita de trop gigoter, se tournant vers sa sœur comme elle le pouvait. « Tu sais cette manie que j’ai à toujours planquer un couteau dans ma botte ? » Elle tourna son pied gauche en direction de la jeune femme, faisant ainsi étinceler un bout de la lame qui se voyait à peine. « Ils ont pas pensé à fouiller plus loin. » Et ça, c’était surement grâce à son jeu d’actrice. « Y a plus qu’à l’attraper sans qu’ils ne se rendent compte. » Un jeu d’enfant.

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- 1 an après l’épidémie

En temps normal, nous sommes incapables d’arrêter de nous chamailler. Par contre dès lors que les enjeux deviennent réels, voir même qu’il s’agit de question de vie ou de mort, nous sommes capables de chasser le naturel pour nous concentrer et faire équipe. C’est bien là la chose qui nous permet de rester en vie et de bien fonctionner en tant que duo. La chose qui nous permet de rester en vie malgré nos tendances suicidaires, malgré le fait que quatre vingt pour cent du temps nous nous tapons sur les nerfs. Elle tente de faire une blague pour détendre l’atmosphère mais la mayonnaise ne prend pas. Contrairement à elle, il se trouve que je tente de trouver une solution pour que nous sortions vivante de cette journée infernale. J’ai cru que la chance était de notre côté lorsque nous avons trouvé la voiture, je l’ai encore cru lorsque la maison a semblé vide, mais de toute évidence il s’agissait d’un stratagème du karma pour endormir notre prudence et nous faire regretter nos agissements. Pas dit que nous changions quoi que ce soit à notre façon de faire si nous sortons de la vivantes, mais plutôt malin.

Mais enfin, elle semble prendre la situation au sérieux et formule une ébauche d’idées. Ébauche, j’ai dit ébauche. « Tu sais cette manie que j’ai à toujours planquer un couteau dans ma botte ? » Je fronce les sourcils. « Ils ont pas pensé à fouiller plus loin. » C’est avec un couteau qu’elle nous libérer de nos menottes en acier ? « Y a plus qu’à l’attraper sans qu’ils ne se rendent compte. » seigneur. Elle a parfois de la ressource, mais j’ai du mal à croire que cela puisse fonctionner. « Et toi tu comptes découper du métal avec un couteau ? » Je ne veux pas sembler défaitiste, mais… Je chuchote, pour pas que nos assaillants ne nous entende. Je suis persuadée que l’idée est stupide, mais comme je n’en ai pas de meilleure à proposer je me tortille pour essayer de rapprocher mes mains de ses pieds. Elles en fait de même, mais il me manque encore quelques centimètres. Je grogne entre mes dents. « Ça te dit pas de faire un petit effort ? » Mauvaise foi quand tu nous tient…

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Raelyn conservait son sérieux, cherchant désespérément une solution pour les tirer de là, alors que parfois il fallait se résoudre au fait qu’on ne pouvait pas toujours agir dans l’immédiat. Pour Halsey, elles devraient voir ce qu’il allait se passer avec leur petit comité d’accueil, et agir lorsqu’elles en auraient l’opportunité. Parce que, attachées et menottées à un radiateur, elles ne risquaient pas de venir avec une solution miracle. Pourtant, la brune lui demandait de lui en pondre une à l’arrache, alors elle parla du couteau qui était resté dans sa botte, ayant échappé à la surveillance du petit groupe tandis qu’elle leur jouait son meilleur rôle de fille en détresse, allant jusqu’à tirer quelques larmes afin de parfaire les apparences. « Et toi tu comptes découper du métal avec un couteau ? » Seigneur. Elle aussi pouvait parfois se montrer fermée d’esprit quand elle le voulait, c’était désolant. Halsey haussa un sourcil dans sa direction, se demandant mentalement si elle le faisait exprès. « Non. Leurs menottes ont l’air bancales, j’aimerais que tu essaies de faire sauter le mécanisme avec la pointe du couteau. » La brunette avait déjà été menottée et ces menottes n’avaient pas l’air d’être tout droit sorties de l’arsenal de la police. D’un sex-shop, au mieux. « Et si tu n’y arrives pas, faudra le garder à proximité pour le planter dans la gorge du premier venu, même si pour ça il faudrait qu’on nous dégage d’ici. » Bref, plusieurs possibilités s’offraient à elles. « Ça te dit pas de faire un petit effort ? » Halsey s’efforçait de rapprocher son pied, mais cela lui demandait de se mettre dans un angle qui n’était pas des plus confortables. « Je fais ce que je peux. » Marmonna-t-elle en s’efforçant de conserver un ton bas, sans laisser son regard dériver de la cuisine où ils étaient toujours entrain de discuter de leur sort ; il ne manquerait plus qu’ils débarquent alors qu’elles faisaient leur possible pour dégainer un couteau.

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- 1 an après l’épidémie

Seigneur. Ma sœur et ses idées brillantes. Je ne veux pas avoir l’air fermée d’esprit, ni qu’elle pense que je n’encourage pas ses prises de décisions, mais je suis incapable de lui cacher que je suis dubitative. Après tout, l’honnêteté n’est-elle pas la base de l’éducation d’un enfant ? Alors, je décide d’être honnête et de lui expliquer qu’il y a peu de chances qu’elle arrive à couper du métal avec son poignard, aussi affûté soit-il. Que j’arrive à couper du métal avec son poignard, puisque vraisemblablement c’est moi qui vais devoir m’y coller. « Non. Leurs menottes ont l’air bancales, j’aimerais que tu essaies de faire sauter le mécanisme avec la pointe du couteau. »Bancales ? On a l’habitude d’acheter des menottes dans un sex-shop Halsey ? En l’absence de meilleures idées, j’acquiesce sans trop y croire et commence à me tordre pour tenter d’attraper le poignard. « Et si tu n’y arrives pas, faudra le garder à proximité pour le planter dans la gorge du premier venu, même si pour ça il faudrait qu’on nous dégage d’ici. » Le métal, qui m’a l’air plutôt solide à moi, me rentre dans la peau et je laisse échapper un grognement. « pour ça faudrait que j’arrive à l’attraper… » Et il se trouve genius que je ne suis pas contorsionniste. Je n’y parviens pas tout de suite, et comme d’habitude, je remets la faute sur son dos.

Je n’y parviens pas tout de suite, et comme d’habitude, je remets la faute sur son dos. « Je fais ce que je peux. » « et ben essaye un peu plus fort. » Les mains glissées dans sa botte, je parviens à mettre la main sur le manche du couteau à l’instant où j’entends les pas du groupe qui revient vers nous. Rapidement et le cœur qui bat la chamade je me redresse, le couteau dissimulé dans mon dos. « Mes mignonnes on a un problème. » c’est le type qui nous a menacées de son arme, celui qui a l’air de décider qui reprend la parole. « Victoria ici présente pense que l’on devrait tout de suite vous égorger. » Go to hell dans ce cas. « Moi, je suis d’avis qu’on s’amuse un petit peu avec vous avant... » Je sais ce que veut dire s’amuser dans le langage de ce genre de brute répugnante, si bien que, dans mon dos, je m’active comme une forcenée à tenter d’abimer le mécanisme.

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Raelyn se montrait dubitative, comme souvent lorsque les idées émanaient d’une autre personne qu’elle. Pourtant, ça n’était pas comme si les solutions se bousculaient dans l’immédiat, et ce couteau était la seule chose qui lui était venue à l’esprit. Probablement pas l’idée du siècle, mais ça vaiait la peine d’essayer. Elle lui proposa donc les deux alternatives qu’elle avait en tête, vérifiant la solidité des menottes tout en tirant dessus et en les observant d’un œil circonspect. La brune s’appliqua à tendre son pied aussi loin que possible, regrettant de ne pas avoir des jambes de mannequin pour l’aider à atteindre les derniers centimètres qui semblaient manquer pour que sa sœur ne parvienne à mettre la main dessus. « pour ça faudrait que j’arrive à l’attraper… » La mauvaise foi était de retour, tout ça parce qu’elle n’arrivait pas à se contorsionner suffisamment pour arriver à atteindre ce foutu couteau. Pourtant, c’était leur seul espoir à première vue. « Tu vas y arriver, calme toi. » Elle pouvait se montrer aussi impulsive, mais parfois c’était elle qui conservait son calme et tentait d’apaiser les choses. « et ben essaye un peu plus fort. » Halsey soupira un peu mais se retint de surenchérir, se contenta d’étirer au maximum sa jambe en grimaçant, sentant que sa hanche n’était pas ravie de la position adoptée. Soudain, Raelyn parvint à mettre la main dessus et c’est avec soulagement qu’elle ramena sa jambe dans sa position initiale, pile quand le Club des Cinq décida de rempiler dans leur direction. Un coup d’œil en direction de sa sœur la rassura sur le fait qu’elle était parvenue à le planquer dans son dos, et elle reporta son attention sur le groupe en reprenant un air terrifié. « Mes mignonnes on a un problème. » C’est toi qui va en avoir un. « Victoria ici présente pense que l’on devrait tout de suite vous égorger. » Vu la dégaine de ladite Victoria, il n’y avait rien d’étonnant. Il s’agissait de la femme colosse qui s’était occupée de leurs menottes et son air renfrogné en disait long sur ce qu’elle pensait. « Moi, je suis d’avis qu’on s’amuse un petit peu avec vous avant... » Halsey plissa les lèvres, se retenant de regarder Raelyn alors qu’elle comprenait très bien où il voulait en venir. Pour l’instant, ses pulsions de violeur du dimanche étaient ce qui risquait de leur sauver la vie. De leur faire gagner du temps en tout cas, bien plus que si l’autre tarée venait à s’approcher pour mener ses desseins à bien. « Pitié. Laissez nous partir… » Pleurnicha-t-elle, bruyamment, pour couvrir le son des tentatives de Raelyn à faire sauter le mécanisme.

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- 1 an après l’épidémie

Je commence à perdre patience alors qu’il nous manque encore quelques centimètres pour que je puisse mettre la main sur le couteau. J’ai beau me tordre le poignet, serrer les dents pour ignorer la douleur dans celui que je me suis blessé hier, je n’arrive pas à atteindre le couteau. « Tu vas y arriver, calme toi » J’aimerais l’y voir, elle aurait déjà perdu son calme depuis bien longtemps. Heureusement, au dernier moment ma sœur semble gagner quelques centimètres et d’abord je le touche d’un effleurement, puis en forçant un peu plus j’arrive à attraper le couteau. Il était moins une puisque je ne me redresse qu’au moment où nos opposants reviennent au salon. La femme la plus grande, la plus imposante, semble vouloir nous exécuter le plus rapidement possible. J’ai envie de répondre à ce pauvre type qu’elle a bien raison et que si il me laisse l’opportunité de l’émasculer je la saisirais. Halsey elle semble déterminée à gagner l’Oscar de la meilleure actrice pour le rôle de la gamine terrorisée. Moi qui les connaît elle et son mauvais caractère j’ai envie de pouffer de rire rire face à ce spectacle ridicule. Mais je profite de la diversion qu’elle m’offre pour tenter d’abîmer le mécanisme, assez pour libérer mes poignets. Si le type était moins focalisé sur ses larmes, il aurait peut-être repéré le sourire de victoire qui se dessine sur mon visage alors que la menotte cède. Je ne bouge pas mais empoigne fermement le couteau alors qu’il s’approche de nous. « Pitié. Laissez nous partir… » il se penche sur ma sœur, le regard empli d’un désir malsain, avant de lui caresser la joue. « Tu veux passer la première ? Ça me convient. » C’est le moment que je choisis pour entrer en scène et prouver que ce fichu Oscar il est pour moi. « Non s’il vous plaît ne lui faites pas de mal. Faites moi tout ce que vous voulez mais laissez la partir. » Tout y est, le ton suppliant et les yeux larmoyants. J’attire son attention, puisqu’il se détache d’elle pour s’approcher de moi. Aller, un peu plus près mon mignon. « On dirait que ta copine cherche à te voler la vedette ! » il s’approche de moi et m’empoigne le visage avec moins de douceur. Alors qu’il est tout près, je fonce sur lui et place le couteau sous la gorge. Je m’adresse à tous les autres qui braquent leurs armes dans notre direction. « Le premier qui bouge, je l’égorge. » Je n'hésiterais pas, c’est écrit sur mon visage. « Libérez la. » Je désigne ma sœur du bout du menton.

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Finalement, Raelyn parvint à attraper le couteau in-extremis, juste avant que le petit groupe ne les rejoigne dans le salon pour se poster devant elles, les observant avec un air qui en disait long sur ce qu’ils prévoyaient pour elles. L’ordre dans lequel ils allaient procéder, par contre, suscitait quelques désaccords entre eux puisque l’une semblait vouloir en finir au plus vite alors que l’homme qui menait la danse, lui, avait envie de s’amuser. Et d’un côté, elle le comprenait, au vu des femmes qui l’entouraient, il y avait de quoi pleurer. Sachant très bien que sa sœur faisait son possible pour défoncer le mécanisme de ses menottes, Halsey décida de gagner du temps en jouant la carte des pleurs et de l’imploration. Au fond d’elle-même, elle s’imaginait très bien lui sauter à la gorge et lui arracher les parties à main nues s’il le fallait, mais pour l’heure elle restait dans son rôle de jeune femme traumatisée par ce qui les attendait. Elle demandait leur pitié – sachant pertinemment qu’ils n’en auraient aucune – tout en espérant qu’elle avait eu raison et que la lame du couteau suffirait à Raelyn pour se libérer de ses entraves. L’homme s’approcha, beaucoup trop près à son goût, et posa ses pattes répugnantes sur sa joue tout en prononçant un « Tu veux passer la première ? Ça me convient. » mielleux qui lui hérissa les poils – au moins, pas besoin de prétendre sur ce coup là. Elle se retint de lui balancer un coup de boule en précisant que ça n’était pas ce qu’elle avait dit, mais son instinct lui souffla de rester calme et de continuer comme elle le faisait. « Non s’il vous plaît ne lui faites pas de mal. Faites moi tout ce que vous voulez mais laissez la partir. » Eh bien. Soit Raelyn s’était découvert une âme bienveillante, soit elle était parvenue à enlever ses menottes. Halsey pencha pour la seconde option. « On dirait que ta copine cherche à te voler la vedette ! » Il s’approcha, et un rapide coup d’œil lui indiqua que Raelyn s’apprêtait à frapper. Faites qu’elle ne se rate pas, elles n’avaient qu’une seule chance. La brune se décida à bondir alors qu’il tenait son visage entre ses mains, plaçant le couteau sous sa gorge en se tournant vers le reste du groupe qui avait dégainé leurs armes. « Le premier qui bouge, je l’égorge. Libérez la. » Oui, libérez-moi. Un sourire étira le coin des lèvres de la brune qui observa les quatre fantastiques, attendant que l’un d’eux se décide à obtempérer. « On n’a pas toute la nuit. » Argua-t-elle, attirant ainsi l’attention de l’une des femmes qui n’hésita pas plus, se dépêchant de la libérer de ses menottes. Ravie, Halsey se frotta les poignets, mais n’eut pas le temps de réagir alors que la femme l’attrapait par le cou, pointant son arme contre sa tempe. Ils se faisaient tous face, Raelyn tenant l’homme en appuyant sur sa carotide alors que la bonne femme tenait Halsey en joue. « Voilà voilà. » Lança-t-elle dans un petit soupir, dépitée par la situation.

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Too Far Gone
Raelyn Blackwell & @Halsey Blackwell Too far gone • (Zombie Halsyn) - Page 6 873483867

- 1 an après l’épidémie

Lorsqu’il s’approche de moi, je dois refouler un frissons de dégoût. Il place ses mains de part et d’autre de mon visage et je dois me mordre l’intérieur de la joue pour ne pas réagir trop vivement. Pas tout de suite, il n’est pas assez prêt. Je le laisse venir, dégoûtée à l’idée qu’un homme quel qu’ il soit me touche alors que je suis à sa merci. La rage dont je fais preuve alors que je lui saute à la gorge, alors que je place la lame sur sa carotide, elle n’a rien de feinte. J’ai envie de la lui trancher sans réfléchir, de voir son sang couler sur le carrelage et d’observer la vie le quitter. Les quatre autres réagissent vivement et pointent leurs armes dans notre direction. Moi j’approche mes lèvres de son oreille pour lui susurrer d’une voix qui témoigne du dégoût qu’il suscite chez moi. « Ça t’excite toujours autant ? » Malgré mes consignes claires, les autres ne bouge pas. C’est la brune et son culot qui les interpellent et leur rappellent que le vie de leur leader est en jeu. « On n’a pas toute la nuit. » J’échange avec elle un sourire complice et carnassier. Finalement la plus grande des femmes s’approche et détache ma demi-sœur. Mais avant qu’elle n’est le temps de se dégager, l’autre folle pointe son arme sur sa tempe. « Voilà voilà. » moi j’appuie un peu plus l’alarme contre la gorge du type. « Doucement princesse… » le surnom ne pourrait pas moins lui coller à la peau. « on veut juste se barrer, laissez-nous partir et je le lâche. » il tente de se débattre, et j’augmente la pression de la lame pour l’en dissuader.

À plusieurs reprises je dois lui répéter de donner l’ordre de nous laisser partir et de lâcher Halsey. Au terme de minutes qui me semblent durer des heures il fait finalement signe à la dénommée Victoria de laisser partir la brune. À contrecœur, c’est évident elle la relâche. « Nous on va regagner notre voiture. Et lui je le lâche qu’une fois qu’on a démarré. » Oups, j’ai menti pour la voiture. Sans relâcher mon prisonnier, je commence à reculer. Ma sœur a récupéré nos armes et me précède jusqu’à la porte d’entrée, le petit gang de caïds qui nous suit de près. Alors que nous arrivons à la voiture je lui fais un signe de tête, elle n’a pas besoin de plus pour grimper dans le véhicule et démarrer le contact. « Tu te souviens de ce que tu voulais nous faire ? » je suis sûre à l’oreille du porc. « Je suis sûre que ça aurait fait mal... » Le tenant toujours fermement contre moi je recule contre la voiture et ouvre la portière du côté passager. « Mais moins que ça. » C’est dans ses parties intimes que j’enfonce finalement mon poignard. Alors qu’il pousse un hurlement je saute dans la voiture et intime ma sœur à démarrer le plus rapidement possible. Les autres s’attroupent autour de leur chef, dégainent leurs armes, mais j’attrape un flingue que me tend ma sœur pour nous couvrir pendant notre fuite.

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