Too far gone • (Zombie Halsyn)

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Le plan fonctionnait, si ce n’’était pour ce léger détail qui faisait que désormais, Halsey avait une arme plaquée sur la tempe et que les quatre restant ne semblaient pas savoir quoi faire à la perspective de voir leur chef se faire tuer. Pour peu qu’ils le détestent en fait, elle était fichue. Dépitée, elle observa Raelyn qui elle, avait récupéré son visage habituel, les regardant tous avec une lueur meurtrière dans les yeux. Autant dire que ça se voyait qu’elle ne plaisantait pas – non pas qu’elle en ait douté jusqu’ici. « Doucement princesse… » Princesse ? Le choix demeurait intéressant. « on veut juste se barrer, laissez-nous partir et je le lâche. » Halsey eu la nette impression que cette négociation allait durer des heures, tant aucun d’entre eux ne semblait foutu de prendre une décision sans qu’on leur dise laquelle. Finalement, ce fut lui qui ordonna à la femme-colosse de la libérer de la menace de son arme, et la brune se dégagea tout en se retenant de lui envoyer une droite pour lui péter le nez, histoire de lui faire ravaler son envie d’égorgement. Elle se rapprocha de Raelyn alors qu’elle lançait un « Nous on va regagner notre voiture. Et lui je le lâche qu’une fois qu’on a démarré. » qui lui arracha un sourire. Eh oui les gars, on vous a bien eu. Sans demander son reste, Halsey ramasse les armes qu’ils leur avaient prises, et ensemble elles se dirigèrent vers la voiture. La brune tourna la clé dans le contact, et mis ensuite en joue le petit groupe, juste au cas où ils décidaient de faire les dingues au moment où Raelyn leur rendrait leur petit chef. « Tu te souviens de ce que tu voulais nous faire ? Je suis sûre que ça aurait fait mal... » Les paroles de la brune arrivèrent aux oreilles de Halsey, et là, elle comprit que ce type n’allait pas s’en sortir indemne. Et heureusement, il s’agissait de leur fierté après tout. « Mais moins que ça. » Elle lui enfonça le couteau dans les parties et le repoussa, le laissant tomber sur ses genoux dans un hurlement strident, pour se jeter sur le siège conducteur. Halsey démarra en trombe, mais ne pu s’empêcher de tirer dans le tas, au moins histoire de ne pas être en reste. Elle n’aurait su dire si elle était parvenue à toucher quelqu’un cela dit. Elle s’éloigna et regarda Raelyn de biais. « Je crois qu’on devrait en profiter pour les achever. » Parce qu’après tout, elles en étaient toujours au même point ; crevées et à bout de force.

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- 1 an après l’épidémie

N’importe qui d’autre l’aurait peut-être égorgé, l’aurait laissé partir indemne ou aurait fuit sans demander son reste. Sauf que je ne suis pas n’importe qui, j’ai la rancune tenace, et j’ai développé depuis le début de l’épidémie un certain sadisme. Le laisser filer est tout bonnement hors de question et au-dessus de mes forces, et l’égorger me semble être une fin trop douce pour une pourriture dans son genre. Là, j’ai la certitude que la douleur sera cuisante et qu’il se videra de son sang lentement, contractera une infection ou mourra de toute façon de sa blessure en l’absence de soins. Alors que les esprits s’échauffent et que ses compagnons dégainent leurs armes je saute dans la voiture et hurle à la brune de démarrer, même si ce n’est pas nécessaire. Elle enclenche une marche arrière brutale et alors que nous essuyons les premiers tirs elle appuie sur l’accélérateur de toutes ses forces tandis que je vide mon chargeur en direction du petit groupe. « Je crois qu’on devrait en profiter pour les achever. » Je ne meurs pas d’envie de me coltiner à nouveau la joyeuse petite bande. Je n’ai pas vu de véhicule, ils n’en ont certainement pas et ne pourront nous prendre en chasse : il est bien plus prudent de nous en aller. « Hum je ne sais pas… » Je masse mon poignet douloureux, et observe les ecchymoses sur mes bras. « Lui survivra pas, et je suis presque sûre d’avoir touché celle qui ressemblait à un rottweiler dopé, mais il en reste trois et nous sommes deux et épuisées. » Je me retourne pour attraper mon sac à dos et en sortir la carte. « T’as vu un véhicule ? Moi non, on ferait mieux de se tirer ils pourront pas nous rattraper. » je feuillette la carte en réfléchissant. La ferme pour l’instant c’est trop tôt, mais juste au nord il y a une petite bourgade que nous avons fouillée il y a plusieurs semaines. Je tends la carte à Halsey et lui montre du bout du doigt le village. « Là. On a qu’à retourner crécher à Old Town. » Il n’y avait pas âme qui vive, et c’est assez loin pour que la joyeuse petite bande de tout à l’heure ne puisse pas nous retrouver.

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Raelyn était restée égale à elle même et avait fait en sorte de venger leur honneur, même si celui-ci n’avait été atteint que de façon hypothétique. Ceci étant dit, il avait posé ses sales pattes sur leur visage et rien que pour ça, il méritait la mort. Tous les sales types de son genre méritaient le même sort, et Halsey regrettait presque de ne pas avoir pu agir elle-même. Après qu’elles se soient tirées en trombe, au milieu des cris et des coups de feu dans tous les sens, la brune hésita quant à la meilleure façon d’agir. A son sens, ils étaient suffisamment affaiblis pour qu’elles puissent en tirer avantage et les achever une fois pour toute. Partir ailleurs revenait à faire une nouvelle fois face à l’inconnu, et donc à revivre la même chose ou pire. Cela faisait deux jours qu’elles n’avaient pas dormi et qu’elles se battaient pour leur vie, il y avait de quoi avoir envie de sommeil pour une période relativement longue. « Hum je ne sais pas… Lui survivra pas, et je suis presque sûre d’avoir touché celle qui ressemblait à un rottweiler dopé, mais il en reste trois et nous sommes deux et épuisées. » Halsey plissa les lèvres, dépitée qu’elles parviennent encore à être en désaccord. Mais la fatigue avait raison de sa hargne, et elle abandonna la bataille avant même qu’elle n’ait commencée. « T’as vu un véhicule ? Moi non, on ferait mieux de se tirer ils pourront pas nous rattraper. Là. On a qu’à retourner crécher à Old Town. » Non, elle n’avait rien vu, mais ils avaient l’air vachement en forme pour un groupe qui se déplaçait uniquement à pied. « J’espère qu’on trouvera rien à Old Town, moi j’en peux plus. » Cette course poursuite avec les morts-vivants puis cette prise d’otage qui avait failli mal tourner, ça commençait à faire trop. Elle sentait ses yeux se fermer alors que la route principale était en ligne droite, sur des kilomètres. « Je te le dis, tous ces retours en arrière, ça me gave. » La veille, elles étaient en route vers leur prochain point de ravitaillement. Et aujourd’hui, elles retournaient là où elles avaient passé du temps, il y a deux semaines de cela. Ce retour forcé la tendait, parce qu’elle savait que leurs provisions n’allaient pas tenir le coup bien longtemps.

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- 1 an après l’épidémie

Revenir sur nos pas pour achever la joyeuse bande de mercenaires ne me tente pas plus que ça. Évidemment je rêverai pendant quelques nuits de les égorger et de me baigner dans leur sang. Mais il faut être réaliste, même affaiblis ils sont armés jusqu’aux dents et ont de fortes chances de l’emporter sur nous. Nous sommes épuisés, et nous avons avant tout besoin de repos cela n’a pas changé depuis ce matin. Au contraire notre altercation avec eux à empirer les choses me concernant. Alors je lui propose une solution alternative qui me semble convenable : quelques nuits et jours de repos dans une habitation que nous avons déjà pillée un peu au nord de la ferme pour pouvoir la rejoindre rapidement dès que nous nous remettrons en marche. « J’espère qu’on trouvera rien à Old Town, moi j’en peux plus. » je pousse un soupir de fatigue avant de hocher à mon tour la tête. « J’espère aussi, et moi aussi je suis épuisée. C’est pour ça qu’aller les affronter maintenant c’est pas une bonne idée. » même si c’est tentant, très tentant. « Je te le dis, tous ces retours en arrière, ça me gave. » J’étudie la carte en haussant distraitement les épaules. « Dis toi que toi au moins tes parties intimes sont encore intactes. » un sourire sauvage étire mes lèvres. « T’aurais vraiment dû voir sa gueule quand j'ai enfoncé le couteau. » Je me lance dans une imitation plutôt approximative de la grimace de douleur de notre tortionnaire. Finalement j’éclate de rire. « Bien vu pour les menottes en tout cas, c’était de la camelote. » Je m’en suis débarrassée plus facilement que ce que je n’aurais cru, et même si mon poignet commence à sérieusement enfler nous sommes en un seul morceau grâce à son discernement. Je le reconnais, chose plutôt rare. Penchée sur la carte j’étudie la distance qui nous sépare de notre destination. « On aura mérité un festin en tout cas ce soir, et vingt quatre heures de sommeil d’affilée. » On sécurise la maison, et on dort, je n’en plus.

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Halsey tombait de fatigue, à un point tel que la conduite lui devenait difficile. Mais elle s’accrochait, pensant à la bourgade dont Raelyn venait de parler. Elle s’en souvenait très bien puisqu’elles y étaient resté un moment avant d’atterrir dans la maison qu’elles venaient de quitter en trombe, et même si ce retour en arrière la désolait, le coin était tranquille. Si elles tombaient encore sur d’autres survivants, alors vraiment, c’était que la chance avait décidé de les abandonner pour de bon. « J’espère aussi, et moi aussi je suis épuisée. C’est pour ça qu’aller les affronter maintenant c’est pas une bonne idée. » Pas une bonne idée. La brune n’était pas d’accord, parce qu’ils n’auraient jamais été aussi affaiblis que maintenant, et que leur laisser le temps de récupérer des forces voulait dire leur laisser du temps pour mettre en place un plan pour les égorger, comme il s’agissait de leur plan initial, annoncé avec un sourire empreint de sadisme. « Ouais. J’espère qu’ils se mettront pas en tête de nous retrouver. » Parce qu’avoir cette menace planant au dessus de leur tête, ça n’allait pas leur faciliter la vie. C’était pas comme si elle n’était pas déjà assez compliquée de toute façon. « Dis toi que toi au moins tes parties intimes sont encore intactes. T’aurais vraiment dû voir sa gueule quand j'ai enfoncé le couteau. » Bon d’accord, ça c’était effectivement drôle. « T’as bien fait, il méritait que ça. » Voire pire, mais l’idée qu’il ne décède à petit feu dans la plus grande des souffrances était pas mal aussi. « Bien vu pour les menottes en tout cas, c’était de la camelote. » Halsey se fendit d’un sourire, ravie qu’elle réalise que c’était son don d’observation qui les avait sorti de ce merdier. « Merci. Heureusement qu’ils ont pas vu le couteau cela dit, ça aurait pas changé grand chose sinon. » Elle sourit à nouveau, commençant à se détendre alors que la distance entre elles et eux augmentait. « On aura mérité un festin en tout cas ce soir, et vingt quatre heures de sommeil d’affilée. » En priant le ciel pour qu’elles ne croisent personne cette fois ci. « D’abord le sommeil. Et je table sur trente-six heures pour ma part. » Elle était vraiment au bout du bout.

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- 1 an après l’épidémie

je n’ai pas vu de véhicule et je suis sûre de moi, ils ne nous suivront pas ou pas tout de suite. Lorsque leur reviendra en tête l’idée de se venger, de venger leurs chefs et leur molosse, nous serons déjà loin et remises sur pied. Le voilà mon plan, il est simple comme bonjour et je ne laisse pas à ma sœur la possibilité d’en discuter. Je n’ai qu’une envie fermer les yeux et dormir, pas aller me frotter au reste de la petite bande. « Ouais. J’espère qu’ils se mettront pas en tête de nous retrouver. » cela me fait mal, vraiment, qu’elle ait si peu confiance en moi. « Quand bien même, on sera loin le temps qu’ils s’occupent de cette pourriture. » et je rajoute, dans un grand sourire motivé par l’idée qui me traverse l’esprit. « Et si ça te tient tant à cœur on aura qu’à retourner les achever. Mais je croyais que tu en avais marre de faire des retours en arrière. » ils ne bougeront certainement pas avant des jours, le temps de soigner leurs blessures, certaines de nos balles ont bien dû les toucher. Si l’envie nous prend de revenir finir le travail nous pouvons toujours le faire. « T’as bien fait, il méritait que ça. » qu’il le mérite ou pas je l’aurais fait, parce que ça me fait rire, parce que je n’ai plus de limites depuis longtemps, et parce que faire souffrir, j’y ai pris goût. « Merci. Heureusement qu’ils ont pas vu le couteau cela dit, ça aurait pas changé grand chose sinon. » Ouais, on a eu chaud. Y’a plein de moments où notre petit plan aurait pu foirer et nous ne devons qu’à une chance insolente de nous en êtres tirées. « D’abord le sommeil. Et je table sur trente-six heures pour ma part. » L’idée me semble bonne, si bien que je ne proteste pas. Moi non plus je ne pourrai fonctionner correctement avant d’avoir dormi. « Trente-six heures ce sera. » Les kilomètres défilent, et les premiers panneaux annonçant notre destination apparaissent rapidement. « Faut qu’on sécurise la maison en arrivant, avant toute chose. » On ne peut pas faire l’impasse là-dessus, même si j’en rêve et qu’elle ne doit pas être en reste. « On crèche au même endroit que la dernière fois ? Je te préviens, je garde ma chambre même si elle était plus grande. » Si seulement il était possible de s’installer à un endroit et de pouvoir y demeurer...

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Raelyn semblait plutôt convaincue du bienfondé de son plan, et même si Halsey y voyait un bémol, elle s’abstint d’aller plus loin dans les commentaires. La seule chose à laquelle elle pensait, c’était à trouver un lit et à s’y morfondre aussi longtemps qu’elle le voudrait, même si une part d’elle pensait à la possibilité qu’ils puissent vouloir les retrouver pour se venger. Parce que si ça avait été elle, elle n’aurait eu de cesse de vouloir leur remettre la main dessus s’ils avaient touché ne serait-ce qu’un seul cheveu de la brune. Mais ça, c’était elle et son esprit vindicatif. « Quand bien même, on sera loin le temps qu’ils s’occupent de cette pourriture. » La jeune femme hocha la tête, persuadée qu’il ne risquait pas de s’en remettre, même si elle n’avait pas eu l’opportunité ni l’envie d’analyser en profondeur la blessure que Rae lui avait infligée. « Et si ça te tient tant à cœur on aura qu’à retourner les achever. Mais je croyais que tu en avais marre de faire des retours en arrière. » Ahah. Elle était fatiguée, mais pas assez pour arrêter de la provoquer. « J’y tiens oui, j’ai pas envie de passer le reste de notre super périple à m’endormir en craignant qu’on ne vienne m’égorger dans notre sommeil parce que t’as décidé de te la jouer castratrice. » Elle faisait preuve de mauvaise foi, parce que dans la finalité, elle aurait probablement fait pareil, voire pire. Elle continua donc de rouler, combattant le sommeil comme elle le pouvait en précisant que vingt-quatre heures ne seraient guère suffisantes pour rattraper les deux derniers jours. « Trente-six heures ce sera. Faut qu’on sécurise la maison en arrivant, avant toute chose. » Nouvel hochement de tête. Il n’y avait pas lieu de tergiverser sur quelque chose d’aussi primordial. « On crèche au même endroit que la dernière fois ? Je te préviens, je garde ma chambre même si elle était plus grande. » « Ca me va. Et fais comme tu veux, tout ce qui m’importe c’est d’avoir un lit où m’écrouler. » Elle laissa un sourire étirer ses lèvres alors qu’elle apercevait le panneau de la bourgade se dresser sous ses yeux. « Home sweet home. » Façon de parler ; elles n’auraient plus jamais de chez elles. « J’aime assez ce genre de bocage cela dit, ça change des grandes villes. » Les champs s’étendaient à perte de vue autour d’elles et seules quelques habitations demeuraient vers le centre, isolées et parfaitement entretenues – si ce n’était pour les nombreux pillages qu’elles avaient déjà exercés dessus.

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- 1 an après l’épidémie

Halsey est rancunière, elle semble visiblement déterminée à faire demi tour pour régler leur comptes à notre petit groupe de tortionnaires. Si je suis également plutôt du genre à ne pas oublier et ne pas pardonner, là je pense pratique : trouver un endroit ou nous effondrer en toute sécurité. Nous ne pourrons pas organiser de tours de garde, nous avons besoin de dormir. « J’y tiens oui, j’ai pas envie de passer le reste de notre super périple à m’endormir en craignant qu’on ne vienne m’égorger dans notre sommeil parce que t’as décidé de te la jouer castratrice. » Je hausse les épaules, comme si mon geste de tout à l’heure était parfaitement normal. « Ce qui me perturbe surtout c’est de me dire que tout ce sang vient de l’entrejambe de ce porc. » J’en frissonne et essuie mes mains sur un vieux torchon, avant de le jeter à l’arrière. Je me rincerai dès qu’on arrive, maintenant que je me suis fait cette réflexion. « Ca me va. Et fais comme tu veux, tout ce qui m’importe c’est d’avoir un lit où m’écrouler. » Ma chambre. Je récupère ma chambre. Cela peut sembler idiot mais l’idée de dormir dans un lien familier m’est particulièrement agréable, c’est rare en ces temps, et Halsey semble se faire la même réflexion. « Home sweet home. » Je ne masque pas le sourire qui étire mes lèvres. « J’aime assez ce genre de bocage cela dit, ça change des grandes villes. » Je lève un sourcil et tourne la tête dans sa direction. « Et c’est moi la paysanne ? Faut le dire si t’aime tant ça, je te trouve une fourche et on fait de toi une vraie fermière. On sera auto-suffisantes, on aura même plus à bouger. » Je sors de la voiture et claque ma portière. « On devrait la rentrer dans le garage, que personne ne puisse la voir depuis la rue. » Je me dirige vers la porte du garage que nous avons forcées la dernière fois et la soulève. Quand Halsey claque la porte à son tour, j’observe les environs d’une moue dégoûtée. « On est à la campagne, c’est sûr. T’as toujours la bombe aérosol qu’on avait trouvée ? L’nsecticide ? » Pour une fois la maison a l’air parfaitement vide, à l’exception de quelques mouches. Alléluia.

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La brune lui fit part de son désir de mettre fin aux jours du petit groupe qui avait servi de comité d’accueil lors de leur retour au bercail – façon de parler – car même si pour l’heure, il fallait qu’elles se reposent et qu’eux pansent leurs blessures, Halsey restait persuadée qu’ils n’en resteraient pas là. C’est pourquoi elle désirait prendre les devants, afin de ne pas se laisser surprendre par une quelconque vendetta. « Ce qui me perturbe surtout c’est de me dire que tout ce sang vient de l’entrejambe de ce porc. » Seigneur. C’était tout simplement écoeurant. « Je pense qu’il doit être plus perturbé que toi en ce moment. » Eh oui, il n’aurait plus la possibilité de faire sa fête à qui que ce soit avec ce que Raelyn lui avait infligé, et c’était un juste retour de flammes. Lorsqu’elles passèrent le panneau de la petite bourgade, Halsey fit un commentaire sur le fait qu’elle appréciait tout particulièrement ce genre d’environnement – mais uniquement depuis que la fin du monde était arrivée et avec elle, la fermeture des magasins et d’à peu près toutes les choses que la brune appréciait dans son ancienne vie. « Et c’est moi la paysanne ? Faut le dire si t’aime tant ça, je te trouve une fourche et on fait de toi une vraie fermière. On sera auto-suffisantes, on aura même plus à bouger. » Un petit rire secoua la jeune femme. « Et j’aurai plus qu’à me marier avec le palefrenier du coin, ça sera parfait. » L’ironie perçait dans sa voix, d’autant que si l’une d’entre elles était destinée à devenir fermière, c’était Raelyn. Elles arrivèrent enfin à destination, et alors que la brune sortait déjà, elle lança un « On devrait la rentrer dans le garage, que personne ne puisse la voir depuis la rue. » Halsey hocha la tête, s’abstenant de sortir en attendant qu’elle ouvre la porte, pour pouvoir avancer et la planquer à l’intérieur. Une fois que ce fut fait, elle sortit à son tour, rejoignant sa sœur et son air renfrogné. « On est à la campagne, c’est sûr. T’as toujours la bombe aérosol qu’on avait trouvée ? L’nsecticide ? » Halsey haussa les épaules, moins incommodée qu’elle apriori. « J’en sais rien, t’auras qu’à fouiller, moi je vais dormir. » Elle lui tira la langue, ouvrit le coffre et amena autant d’affaires que possible à l’intérieur, conservant son arme en main au cas où.

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- 1 an après l’épidémie

Je suis bien obligée de l’admettre, même moi qui ai apprécié d’émasculer ce pauvre type je suis passablement dégoûtée par tout le sang qui recouvre ma manche et celui qui a giclé sur mon pantalon. Je tente d’oublier de quel organe il provient mais difficile à faire maintenant que je l’ai réalisé. J’en oublierais presque que je ne suis pas là plus à plaindre de l’histoire. « Je pense qu’il doit être plus perturbé que toi en ce moment. » oui, mais lui je n’ai pas l’intention de m’apitoyer sur son sort. Elle sait comme moi ce qu’il comptait nous faire, et je suis persuadée qu’à aucun moment il n’aurait eu de remords. « Oui, mais lui il lui reste moins de quarante-huit heures à vivre, alors que moi je vais être traumatisée pendant des semaines. » que celui qui trouve que j’en fais trop le dise maintenant ou se taise à jamais.

La remarque de ma sœur lorsque nous approchons le bled paumé dans lequel nous nous allons nous réfugier me surprend et me tire un sourire. Aussi enfoncée dans les terres, nous ne résidons plus que dans ce type d’endroit de toute façon. Ceux que j’ai fui en atteignant l’âge adulte, et qui sont à présent synonyme de salut. « Et j’aurai plus qu’à me marier avec le palefrenier du coin, ça sera parfait. » « Tu peux même épouser le cheval pour ce que j’en ai à foutre. » Une chose est sûre, la brune semble dans son élément. Moi je suis passablement dégoûtée par les quelques mouches qui nous tournent déjà autour, peut-être que ça a avoir avec le sang que j’ai sur moi. « Et dire qu’on s’était lavées ce matin… » Foutu pervers… « J’en sais rien, t’auras qu’à fouiller, moi je vais dormir. » Je lève les yeux au ciel et attrape un des bidons d’eau que nous avons rempli au lac, avant de nettoyer mes bras et mes mains, et de retirer mon pantalon pour le jeter dans le coffre. J’en enfile un propre, attrape quelques affaires et la suis à l’intérieur de la maison. Sans demander mon reste je monte à l’étage, me laisse tomber sur le lit et sombre dans un sommeil profond.

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La brune s’amusait de l’air dégouté de sa sœur, mais en dépit de l’horreur de la situation, son esprit était désormais plus léger. Elles avaient évité le pire, par deux fois. Autant dire qu’elles avaient mérité une bonne nuit de sommeil, et plus si affinité. « Oui, mais lui il lui reste moins de quarante-huit heures à vivre, alors que moi je vais être traumatisée pendant des semaines. » Pauvre chou. Elle haussa un sourcil dans sa direction, l’air de lui dire qu’elle exagérait un rien – pour pas changer – et se concentra à nouveau sur sa conduite, qui devenait de plus en plus difficile à assumer alors que ses paupières devenaient de plus en plus lourdes. Une fois arrivées sur place, Raelyn s’amusa à la taquiner sur le fait qu’elle semblait apprécier ce nouvel environnement, mais ce qu’elle aimait en fait, c’était le calme. « Tu peux même épouser le cheval pour ce que j’en ai à foutre. » Ah mais c’était qu’elle avait décidé de faire dans l’humour aujourd’hui. « On n’ira peut-être pas jusque-là, hein. » Elle leva les yeux au ciel, avant de laisser sa sœur descendre pour entrer la voiture dans le garage afin de la camoufler. Les environs semblaient exempts de toute âme humaine – ou non-humaine, d’ailleurs – mais mieux valait ne pas courir de risques. Cette voiture, c’était ce qu’elles avaient de plus important. « Et dire qu’on s’était lavées ce matin… » Halsey haussa les épaules, sachant très bien qu’elles parviendraient à se laver avec ce qu’elles avaient sur place. « C’est pas comme si on n’avait pas l’habitude. » Et sans plus de cérémonie, elle embarqua les affaires et entra à l’intérieur, soulagée de constater que cette fois-ci, il n’y avait pas de comité d’accueil. Elle ne s’occupa plus de Raelyn, rejoint sa chambre à elle et se débarrassa de ses vêtements pour se coucher en sous-vêtements dans le lit, soupirant de plaisir en sentant le contact de sa peau contre quelque chose de plus confortable qu’une branche. Elle entendit la brune faire de même dans l’autre pièce, mais ses yeux se fermèrent déjà.

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- 1 an après l’épidémie

la blague qui consiste à clamer que l’autre est la plus paysanne de notre duo court entre nous depuis les premiers jours, pratiquement depuis notre rencontre. Aujourd’hui, alors que la brune admet qu’elle aime ce type de paysage j’en profite pour en remettre une couche. Je me moque d’elle, mais le cœur n’y est pas je suis trop fatigué et mon ton est dénué de chaleur et de malice. J’ai besoin de dormir pour pouvoir fonctionner correctement. « On n’ira peut-être pas jusque-là, hein. » Son manque d’éloquence me confirme qu’elle est dans le même état que moi, si son teint cireux et ses cernes n’étaient pas à eux seuls suffisants. Moi, j’ai à peine la force de me débarrasser du sang qui me colle à la peau, sans oublier de m’en plaindre. « C’est pas comme si on n’avait pas l’habitude. » non, c’est vrai mais je nourrissais l’espoir secret d’arriver à rester propre plus d’une journée. Et par propre, j’entends simplement de ne pas être barbouillée d’un sang qui n’est pas le mien.

Indifférente, je hausse les épaules avant de monter à l’étage, de me débarrasser de mes vêtements et de m’effondrer sans prendre la peine de me glisser sous les draps. Mes cauchemars qui hantent la plupart de mes nuits me laissent miraculeusement tranquille, au contraire je sombre dans un profond coma. Lorsque j’ouvre les yeux il fait à nouveau - Ou encore ? - jour. J’ai du mal à savoir combien de temps j’ai dormi, mon poignet est enflé et un hématome s’y dessine à présent, mais j’ai réussi à regagner du terrain sur la fatigue. En grognant, je m’extirpe de mes draps, brosse mes cheveux avant de les tresser à nouveau et descends au rez-de-chaussée. « Déjà levée ? Ça fait déjà trente-six heures ? » Je la taquine en référence à ses aspirations de la veille, avant de réaliser qu’elle a son fusil entre ses mains, et qu’elle me fait signe de me taire. Je m’approche lentement avant de chuchoter. « Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? Tu as vu quelque chose ? » Non pitié pas déjà. Je tente d’étendre mon cou et de regarder dans la même direction qu’elle, mais je ne vois rien. Ça y est ? Est-elle devenue complètement folle ?

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La jeune femme s’était assoupie en quelques secondes seulement, trop éreintée que pour se laisser aller à ses habituelles pensées moroses qui avaient habituellement tendance à l’empêcher de dormir. Ici, elle se laissa glisser dans les bras de morphée en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, appréciant le contact froid de la couette contre son corps tendu par la fatigue et les courbatures. Elles n’avaient pas vraiment vérifié correctement les environs en arrivant, et peut-être que ça leur porterait préjudice, mais elles étaient toutes les deux au stade de l’épuisement. Cette rencontre avec les cinq avait eu fini de les achever, et seul leur adrénaline et leur instinct de survie leur avaient permis de s’en sortir. Elle n’aurait su dire combien de temps elle avait dormi, mais ce fut la faim et la déshydratation qui furent les premiers à se rappeler à elle et à la réveiller, suivi de près par les lueurs du soleil qui perçaient pas la fenêtre et… des voix. Halsey se leva d’un bond, oubliant que son ventre criait famine et que sa gorge était sèche, enfilant à toute vitesse un pantalon et un tshirt avant de s’emparer du fusil qui se trouvait à côté d’elle et de descendre les escaliers en quatrième vitesse. Raelyn n’était pas encore là, mais elle était réveillée, elle l’avait entendu bouger dans la pièce à coté. Lentement, elle s’approcha de la porte qui donnait sur l’arrière et qui possédait des rideaux, écartant légèrement l’un d’eux de l’index, afin d’observer l’extérieur. « Déjà levée ? Ça fait déjà trente-six heures ? » Raelyn arriva avec un air enjoué, à mille lieux de se douter de ce qui se tramait déjà dehors. Halsey lui fit signe de se taire avant de reprendre sa position, observant de par le rideau. « Quoi, qu’est-ce qu’il y a ? Tu as vu quelque chose ? » La brune essaya d’observer à son tour, mais ils étaient déjà parti par l’autre côté. « Ils sont là Raelyn. Prend un putain de fusil et aide moi à barricader les entrées. » Elle ne demanda pas son reste, courant afin de pousser le fauteuil contre la porte, marmonnant dans sa barbe. « Comment ils nous ont trouvé ? On a dormi combien de temps ? Et je croyais qu’ils avaient pas de voiture. Putain. »

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Raelyn Blackwell & @Halsey Blackwell Too far gone • (Zombie Halsyn) - Page 7 873483867

- 1 an après l’épidémie

Lorsque je descend au rez de chaussée c’est à moitié endormie. Le coma profond dans lequel je semblait plongée m’a requinquée, Mais pour l’instant j’ai encore du mal à en émerger. C’est la raison pour laquelle je ne me rends pas compte tout de suite qu’il se passe quelque chose au rez-de-chaussée ou en tout cas que ma sœur pense qu’il se passe quelque chose. Elle est accroupie, cela aurait dû me mettre la puce à l’oreille, mais de mon côté je suis encore trop assoupi pour additionner les indices. Elle me fait signe de me taire, m’attrape l’avant-bras pour me tirer au sol et se met à chuchoter comme une folle furieuse. « Ils sont là Raelyn. Prend un putain de fusil et aide moi à barricader les entrées. » Je fronce les sourcils et laisse même échapper un bâillement. « Quoi ? Mais qui est là ? Qu’est-ce que tu racontes ? » Malgré tout, les réflexes prennent le reprennent le dessus et en restant à quatre pattes je marche jusqu’à mon fusil, l’attrappe et reviens vers elle. « Comment ils nous ont trouvé ? On a dormi combien de temps ? Et je croyais qu’ils avaient pas de voiture. Putain. » je rejoue la scène de la veille ou de l’avant veille je ne sais pas dans ma tête. « Ils avaient pas de voiture, ils ont dû en trouver. » Qu'elle ne me mette pas ça sur le dos. J’arme mon fusil avant de regarder dehors.« Mais je les vois pas putain. T’es sure de toi ? » je jette des coups d’œil affolés dans toutes les directions possibles, avant de me dire que ça y est elle est vraiment devenu cinglée. Je me redresse à peine, et j’entends le bruit d’une balle qui file à quelques centimètres au-dessus de mon crâne. OK. Elle est peut-être pas tout à fait devenu cinglée. « fils de… » je serre ma mâchoire et m’approche de la porte tout en restant baissée pour la verrouiller.« ils sont combien ? » Faite que j’ai raison et qu’ils ne soient plus que trois, faites qu’en plus des cinq moins deux morts de la veille ils ne soient pas venus avec du renfort.

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Too far gone

Cela la rendait folle, de savoir qu’elle avait passé son temps à dormir alors qu’eux étaient déjà sur leur piste, prêts à se venger et à en finir une fois pour toute. Ca n’était pas comme si elle n’y avait pas pensé pourtant, mais le fait qu’une hypothèse pareille devienne concrète avait de quoi vous foutre en l’air. Penchée près de la fenêtre, elle observait, comptait et vérifiait l’arsenal qu’ils avaient avec eux. C’était du lourd. Raelyn, de son côté, ne semblait toujours pas avoir émergé du pays des merveilles et l’observait comme si elle était une échappée d’asile – ce qu’elle trouvait relativement vexant, au demeurant. « Quoi ? Mais qui est là ? Qu’est-ce que tu racontes ? » Halsey releva le nez vers elle, la fusillant du regard. « La bande d’hier. Ceux que t’as énervé et que je t’avais dis qu’ils viendraient nous faire la peau. » Comment ils étaient arrivés là aussi vite par contre, elle l’ignorait. A son avis, leur chef était mort et eux, ils s’étaient pas posés plus de questions que ça. Finalement, la brune attrapa elle aussi un fusil, pour le plus grand soulagement d’Halsey qui commençait à perdre patience face à sa nonchalance. « Ils avaient pas de voiture, ils ont dû en trouver. Mais je les vois pas putain. T’es sure de toi ? » La brunette plissa les lèvres, vexée qu’elle remette ainsi sa parole en doute. « Tu crois que je souffre d’hallucinations ? » Siffla-t-elle sans quitter du coin de l’œil la fenêtre où plus personne ne s’était montré depuis plusieurs minutes. Raelyn décida de se relever, pour avoir un meilleur angle de vue, et une balle lui passa juste au-dessus, l’effleurant et la ratant de peu. « fils de… ils sont combien ? » Au moins, là, elle la croyait. « Quatre. La vieille meuf est là, mais elle a pas l’air en forme. » Un air dédaigneux sur le visage, Halsey rampa à son tour pour attraper des munitions et s’en fourrer dans les poches. « Ca va faire mal Rae. Ils sont décidés à nous buter. » Très mal. A voir qui souffrirait le plus dans cette histoire.

Spoiler:

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