Too far gone • (Zombie Halsyn)

Too Far Gone
Raelyn Blackwell & @Halsey Blackwell Too far gone • (Zombie Halsyn) - Page 8 873483867

- 1 an après l’épidémie

Alors que je descends au rez-de-chaussée je ne comprends pas tout de suite le danger. Je pense que je refuse de voir l’évidence, je refuse d’admettre que ma demi-sœur n’est pas encore complètement folle, parce que c’est plus simple que d’accepter qu’ils nous aient retrouvées et qu’ils soient là pour nous faire la peau. « La bande d’hier. Ceux que t’as énervé et que je t’avais dis qu’ils viendraient nous faire la peau. » J’ai besoin de répéter la phrase dans mon cerveau, la rembobiner, la relire dans tous les sens pour accepter les faits : on est mal barrées. « Tu crois que je souffre d’hallucinations ? » je n’ai rien vu en descendant, rien entendu, alors oui à la voir accroupie par terre en train de murmurer et de s’affoler, j’ai espéré qu’il s’agisse d’hallucinations. « Ça te surprend ? » Le moment n’est pas vraiment à l’humour et au piques remplie de sarcasme, et la balle que je manque de me prendre en me relevant pour tenter d’apercevoir nos ennemis me le rappelle : les enjeux sont réels. Tout d’un coup j’ai peur, j’ai peur qu’ils soient venus avec du renfort et que nous soyons en infériorité numérique. « Quatre. La vieille meuf est là, mais elle a pas l’air en forme. » je pousse un grognement, avant de siffler entre mes dents. « Elle est increvable celle-là, je te jure que je suis certaine de lui avoir mis deux balles au minimum. » Comment peut-elle encore tenir debout ? « Ca va faire mal Rae. Ils sont décidés à nous buter. » ah bon, j’avais pas deviné. « Non, t’es sûre ? » Le stress me rend souvent désagréable, et cette fois là ne fait pas exception à la règle. Je jette quelques coups d’œil craintifs autour de moi, réfléchissant à une solution. « Tu crois que tu peux me couvrir pendant que je monte l’escalier ? De la fenêtre de ma chambre on peut descendre sur le toit de la véranda et je suis presque sûre que je peux les tirer de là-haut. » sauf qu’ils ne doivent pas réaliser tout de suite que je suis montée, sinon je suis morte. J’attends qu’elle me fasse un signe de tête, avant de me mettre en marche.

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Halsey s’en voulait de ne pas avoir assez insisté sur le retour, de s’être rangée à la raison et tout ça, parce qu’elle était morte de fatigue et que ça lui avait semblé plus judicieux. C’était le sommeil qui avait faussé son jugement, car si elle avait été en pleine possession de ses moyens, elle serait retournée là-bas pour en finir avec eux alors qu’ils étaient affaiblis. C’étaient elles qui auraient été en position de force, elles qui auraient pu profiter de l’élément de surprise. Mais aujourd’hui, les rôles étaient une nouvelle fois inversés, et les deux sœurs se trouvaient dans une bien sale posture. Point positif ; elles étaient reposées. Et donc assez en forme pour réfléchir et agir avec rapidité. Raelyn, de son côté, semblait toujours avoir du mal à intégrer le fait qu’elles souffraient une attaque hostile. « Ça te surprend ? » La brune aurait volontiers répondu, mais une balle les interrompît et suffit à mettre leurs sens en alerte pour de bon. Elle lui demanda combien ils étaient, et Halsey lui confirma que seul leur chef manquait à l’appel, même si la femme-colosse faisait plus acte de présence qu’autre chose au vu de sa tête de déterrée. « Elle est increvable celle-là, je te jure que je suis certaine de lui avoir mis deux balles au minimum. » « La troisième sera la bonne. » Affirma-t-elle en vérifiant son chargeur et en se posant près de la fenêtre du salon. « Non, t’es sûre ? » Rae était toujours un ange lorsqu’elle était stressée, un vrai bonheur de se battre à ses côtés. « Tu crois que tu peux me couvrir pendant que je monte l’escalier ? De la fenêtre de ma chambre on peut descendre sur le toit de la véranda et je suis presque sûre que je peux les tirer de là-haut. » L’idée était bonne, mais un seul détail chiffonnait la brunette. « Je pourrais te couvrir, oui. Mais t’es sûre que c’est une bonne idée avec ton poignet ? Ca me dérange pas d’y aller. » Elle n’aurait qu’une maigre fenêtre de tir, et autant dire que si elle se loupait, elles étaient plutôt mal barrées.

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- 1 an après l’épidémie

J’enrage en apprenant que la petite troupe est presque au complet, et ce malgré les balles dont je les ai criblés en quittant en trombe notre ancienne planque. Notre ancienne, notre nouvelle, ils n’ont pas l’impression d’être de trop partout où ils mettent les pieds, non, c’est bon ? La grande perche est toujours de la partie, et si ce n’était pas une horrible erreur stratégique, j’aurais commencé par l’abattre elle. Sauf qu’elle n’est plus bonne à grand chose. « La troisième sera la bonne. » Je hoche la tête. « Laisse la moi. » Mon ton est sans appel. « J’aime pas faire les choses à moitiés. » Et je mets toujours un point d’honneur à finir moi même ce que j’ai commencé. Et la le Rottweiler sous testostérone, je l’ai commencée et compte bien l’achever.

Je lui expose mon plan sans trop lui laisser le choix : je n’ai pas l’impression qu’elle ait une meilleure idée. Sinon elle l’aurait dit. Sinon elle l’aurait déjà mise à exécution, elle n’est pas du genre à attendre mon autorisation. « Je pourrais te couvrir, oui. Mais t’es sûre que c’est une bonne idée avec ton poignet ? Ca me dérange pas d’y aller. » Je secoue la tête. « Non. Si je reste ici et que je nous couvre mal, c’est pire, ils me descendent et montent à l’étage te cueillir sur le toit. » Là où elle ne pourra plus fuir, à moins d’avoir appris à voler sans me prévenir. Je lui donne un léger coup d’épaule et reprends sur un ton railleur. « Allez, arrête de vouloir me voler la vedette, petite soeur. » Je me redresse légèrement et alors qu’elle me fait signe, je pars en courant. Elle vide un chargeur sur nos opposants, je l’entends mais sans réfléchir et me retourner, je me diriger en courant vers ma chambre. J’ouvre la fenêtre le plus silencieusement possible, avant de me laisser glisser sur le toit et de m’aplatir. Je met l’homme en joue, le plus dangereux, prends une grande respiration…

… Et presse la détente.

LE DEEEEEEEEE :

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Le membre 'Raelyn Blackwell' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'dé action' :
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A présent, Raelyn semblait plus remontée que jamais, et ça, ça commençait à rassurer la brune qui se sentait un peu seule depuis quelques minutes à chasser de soi-disant hallucinations. Apprendre que la bonne femme était toujours en vie ne sembla pas plaire à la brune, pas plus qu’à Halsey qui se rappelait fort bien qu’elle avait eu envie de les égorger. Et puis, c’était elle qui l’avait tenue en joue, à pas grand chose de lui loger une balle dans le crâne. « Laisse la moi. J’aime pas faire les choses à moitiés. » La brunette se contenta de hocher la tête, même si une part d’elle aurait aimé en finir avec elle aussi. Mais l’important, c’était qu’elles parviennent à tous les buter, alors elles n’allaient pas chipoter sur qui tuait qui et comment. Ca tiendrait déjà du miracle qu’elles parviennent à en finir tout court, alors. « Ca marche. » Elle haussa les épaules et se mis en position, écoutant attentivement ce que sa sœur lui proposait. Elle voulait jouer au sniper sur le toit, ce qui était une excellente idée, dans la mesure où ils ne s’attendraient pas à recevoir une salve de tir venant d’en haut. C’était le seul avantage qu’elles avaient finalement ; la connaissance du terrain. La seule chose qui lui faisait peur, c’était le poignet de Rae qui était dans un sale état, et même si elle était gauchère, elle en aurait besoin pour viser. Elle lui proposa donc de monter à sa place. « Non. Si je reste ici et que je nous couvre mal, c’est pire, ils me descendent et montent à l’étage te cueillir sur le toit. » Oui, elle n’avait pas tort. « Allez, arrête de vouloir me voler la vedette, petite soeur. » Elle lui donna un léger coup de coude en usant de son ton railleur, mais Halsey savait que ça cachait une petite marque d’affection qui signifiait qu’elle lui souhaitait bonne chance, à sa façon. « Les rate pas. » Lança-t-elle avant de se mettre en position de tir et de commencer à tirer dans leur direction afin d’attirer leur attention sur elle, permettant ainsi à Raelyn de monter sans se faire voir. Un premier tir se fit entendre, mais la balle rata l’homme que la brune visait. « Allez Raelyn, putain… » Elle continua à tirer elle aussi, et parvint à toucher une épaule. C’était déjà ça de pris.

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- 1 an après l’épidémie

« Ca marche. » Evidemment que ça marche. Je suis l'aînée alors hors de question qu’il en soit autrement. Je considère que ce sera ma rétribution pour le sang de testicule versé sur mon pantalon, la mort de la demoiselle - si tant est qu’on puisse la qualifier ainsi. Avec un peu de chance, le pauvre type était son compagnon, même si, en y regardant de plus près, le sex appeal de la demoiselle me laisse perplexe. Non, pas son compagnon. Bref, j’espère quand même qu’elle a pleuré, et qu’elle est du genre uggly crier.

« Les rate pas. »
« Evidemment. »

Je pique la brune une dernière fois, marque d’affection que je n’admettrais pas, encouragement à ma façon, avant de m’échapper à l’étage.

Huit secondes.

Je vais êtes à découvert huit secondes. Entre le moment ou je me lèverai pour me hisser sur la fenêtre, me laisserai tomber sur le toit et m’avancerai pour me mettre à plat ventre. C’est le moment de prier, de se mettre à vénérer n’importe quelle puissance supérieure, ou toute pour maximiser mes chances, que nos assaillants ne m’ait pas vue. Sinon, pendant ces huit secondes, je serais incapable de répliquer. Je prends une inspiration, et me redresse.

Quand j’arrive à plat ventre sur le toit, je respire à nouveau. Je suis en vie, plus ou moins entière - un poignet à part - et mon fusil est toujours fermement collé dans mon dos. Je rampe sur quelques mètres, et je tiens le plus grand de nos ennemis en joue. Je tire, mais n’anticipe pas le recul et son effet sur mon poignet abîmé. Je le manque de plusieurs centimètres. « Putain, putain, putain, putain. » Je n’arrête pas de jurer alors que j’arme le fusil. Dans le rush de l’attaque, ils ne semblent pas avoir compris que j’ai tiré depuis le toit, et mettent quelques secondes à comprendre. C’est tout ce qu’il me faut, et je ne fais pas la même erreur deux fois. Je tire, et le colosse s’effondre, le front cette fois ci bien transpercé. Plus que deux femmes et le colosse. Halsey en touche une et j’arme à nouveau. Elle aura celle qui est en forme. Je veux l’hideuse bonne femme qui était si pressée de nous faire la peau, alors je braque mon fusil dans sa direction.

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Halsey sentait à nouveau ses muscles se tendre, alors que l’adrénaline coulait une nouvelle fois dans ses veines face à cette nouvelle situation potentiellement mortelle. S’y habituerait-elle un jour ? Probablement pas. Même si elle donnait le change, cette vie lui pesait énormément, et elle remerciait le ciel de ne pas être seule à affronter cette merde. On lui avait donné une sœur avec près de trente ans de retard, et c’était avec elle qu’elle traversait la fin du monde, main dans la main. Ca aurait presque été mignon, si seulement elles ne se comportaient pas comme deux sadiques prêtes à tout pour obtenir ce qu’il leur fallait pour survivre. « Evidemment. » Raelyn était sure d’elle, comme d’habitude, mais cette fois ci la brune n’était pas aussi à l’aise. Elle était bonne tireuse, mais ce foutu poignet ne la rassurait pas. Il avait souffert, entre la chute de la voiture en marche et les menottes sur lesquelles elle avait forcé pour se libérer. Mais soit, si elle disait qu’elle pouvait le faire, c’était qu’elle y parviendrait. Elle n’avait pas le choix, c’était leur vie qui était en jeu. La jeune femme tira, encore et encore, et attendit fermement que Rae ne se décide à tirer à son tour, pour buter au moins le type qui leur paraissait le plus à même de faire de gros dégâts. Le premier tir fut une catastrophe, mais heureusement ils mirent du temps à comprendre d’où ça venait. Halsey en profita pour continuer de tirer elle aussi, pour les empêcher de trop réfléchir, et enfin, le second tir de Raelyn fit mouche. Le crâne du type explosa, et son corps tomba lourdement à terre. Une des femmes se releva en criant, ce qui fut une grossière erreur, car la brunette en profita pour lui tirer dans le dos. A son tour de s’écrouler. Elles étaient désormais deux contre deux, enfin une et demi pour le camp adverse. Mais elles avaient compris d’où venaient les tirs, du moins c’était ce qu’elle pensait, car elles étaient désormais bien planquées. « Allez… Sortez de votre trou. » Murmura-t-elle entre ses dents, tendue par l’attente.

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- 1 an après l’épidémie

Quand le corps de l’homme bascule en arrière, je jubile. Avant l’apocalypse cet aspect malsain de ma personnalité a toujours existé : j’avais déjà cet inclination étrange pour la violence. Elle me fascinait, sous toutes ses formes, et je ne pouvais en détacher les yeux. Pourtant je n’avais jamais moi même sauté le pas, j’avais certainement déjà ça quelque part au fond de moi, mais sans les événements, sans les circonstances exceptionnelles qui se sont abattues sur nous ce serait potentielle toujours resté endormi au fond de moi. Endormi. La fin du monde l’avait réveillé; cette envie furieuse de tuer, celle qui me rendait parfois imprudente et toujours dangereuse.

Je ne m’arrête pas là, je recharge mon arme et la braque sur la colosse qui se tient en retrait. Les deux survivantes ont compris d’où vient le tir, je n’ai plus l’effet de surprise mais il est trop tard, elles ont compris bien trop tard. Je la vise alors qu’elle fait quelques pas en arrière pour m’échapper et je ne la manque pas, plus maintenant que la machine est lancée. Il n’en reste plus qu’une, et je profite de la panique pour me redresser, courir sur les tuiles et regagner la fenêtre. Je me fiche d’être à découvert à présent, l’adrénaline se répand dans mon corps et me fait pousser des ailes. Mon fusil dans mon dos j'agrippe le rebord de la fenêtre et je hisse en serrant les dents, en ignorant la douleur dans mon poignet. Je parcours la chambre rapidement, descend les marches en vitesse, et alors que je me retrouve à nouveau auprès d’Halsey un sourire sauvage étire mon visage. « Elle est toute seule, on va la cueillir ? » Sans plus attendre, survoltée par l’action, je me redresse et ouvre la porte d’entrée en grand, le fusil braqué dans la direction de la seule survivante. « Allez ma mignonne, t’es toute seule maintenant, lâche ton arme. » Elle se tient face à nous, les bras tremblants. « Y’avait que vous ? » Seigneur, ce serait enfin terminé. Je n’ai plus mal à mon poignet, plus grâce à l’adrénaline, mais je sais qu’il a besoin de repos. Halsey à mes côté je lui adresse un sourire complice. Allez, je te la laisse.

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Le soulagement s’était emparé de la brune lorsqu’elle avait vu le deuxième tir toucher la cible, et plutôt deux fois qu’une même. Rassurée, elle s’était d’autant plus concentrée à tenter de toucher quelqu’un elle aussi, ce qu’elle fit en touchant d’abord une épaule, et puis en achevant celle qu’elle avait dans le viseur alors que cette dernière courrait en hurlant vers le corps sans vie de l’homme que Raelyn avait eue. Un couple ? Autant dire que c’était plutôt une mauvaise idée de s’attacher par les temps qui courraient, la vie humaine avait plutôt tendance à se réduire dans le temps. Un autre tir se fit entendre et cette fois, ce fut la colosse qui se prit une balle en pleine tête, donnant probablement un sentiment de satisfaction à sa sœur qui avait annoncé vouloir être la cause de son décès. C’était maintenant chose faite. Il n’en restait plus qu’une, mais elle était planquée quelque part ; elles ne parviendraient pas à l’avoir de l’intérieur. Halsey releva la tête en direction des escaliers lorsque la brune fit une réapparition, sourire aux lèvres. « Elle est toute seule, on va la cueillir ? » « J’ai cru que tu demanderais jamais. » Lança-t-elle en se fendant à son tour d’un sourire un brin sadique, ravie de revenir en position de force. Raelyn sortit la première, braquant son fusil dans la direction présumée de la femme. « Allez ma mignonne, t’es toute seule maintenant, lâche ton arme. » Comprenant rapidement qu’elle était faite comme un rat, elle se releva et se posta devant les deux sœurs, tremblant comme une feuille. « Y’avait que vous ? » La blonde ne sembla pas vouloir coopérer sur ce coup là, et un regard de biais de Raelyn lui fit comprendre qu’elle pouvait s’en occuper elle-même. Halsey adorait interroger, casser leur assurance en deux et les faire pleurer jusqu’à ce qu’ils passent à table. Elle aurait fait un bon flic, non ? Lentement, elle fit le tour de la jeune femme et se posta derrière elle, lui soufflant dans l’oreille. « Elle t’a posé une question. » Elle se recula d’un pas et lui donna un violent coup de pied dans l’intérieur du genou, la forçant à tomber devant Raelyn. « Un peu de respect pour commencer. » Elle haussa un sourcil amusé en direction de sa sœur.

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- 1 an après l’épidémie

Alors que je reviens au rez-de-chaussée, je retrouve ma sœur elle aussi survoltée par l’attaque. Je la connais maintenant, je sais que comme moi son cœur bat plus vite, et que donner la mort et prendre l’ascendant sur un autre groupe lui procure une sensation de toute puissance. Difficile de croire que nous n’avons pas grandi ensemble, tant nous sommes devenues semblables depuis la fin du monde. Tant nous l’avons peut-être finalement toujours été. C’est une sensation étrange, de se dire que pendant tout ce temps un individu qui me ressemblait autant coexistait sans que je ne sois au courant. « J’ai cru que tu demanderais jamais. » Un sourire sauvage et tire mes lèvres, et alors quel braque son arme j’ouvre la porte violemment. Je me faufile dehors on lui emboîtant le pas, mon arme braquée dans la direction de la seule survivante de l’attaque. Je pourrais être prise de pitié si le mot faisait partie de mon vocabulaire, si ce n’était pas eux qui étaient venus jusqu’ici pour nous cueillir dans l’espoir de nous annihiler.

En un regard, je signifie à Halsey qu’elle a mon entière confiance pour gérer l’ultime survivante, et que je lui en laisse l’honneur. Elle ne se fait pas prier. Elle passe derrière elle, et lui assène un coup à l’arrière du genou pour la faire tomber. « Elle t’a posé une question. » Oh boy. La voilà qui se la joue petit caïd. Je lève les yeux au ciel, faisant mine d’être exaspérée alors que la situation ne pourrait pas plus m’amuser. « Un peu de respect pour commencer. » Et la voilà qui se met à sangloter. Ridicule. « Non, y’avait que nous… » Je soupèse son regard terrifié, comme cherchant à savoir si elle est en train d’essayer de me duper. Je tranche en la faveur d’un non, et sans cérémonial je lève mon arme dans sa direction pour l’abattre. Elle tombe à terre et moi, je hausse les épaules d’un air innocent avant de relever le regard sur ma sœur. « Elle avait plus rien d’intéressant à nous dire. » Et moi, pas de temps à perdre.

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La brune n’en revenait pratiquement pas d’être encore en vie, après les évènements des derniers jours. Autant dire qu’elles avaient fini par avoir de la chance dans leur malheur, et que tout finissait par s’arranger pour elles. Ce n’était donc pas la fin, mais bien le commencement d’une nouvelle impulsion pour les deux sœurs qui se sentaient plus fortes que jamais. Ca faisait cet effet de défier la mort trois fois en l’espace de trois jours, et d’être toujours debout. Cette fille là dehors, par contre, ne connaitrait jamais cette sensation, parce qu’elle allait mourir dans les quelques minutes qui suivaient. Elle s’était avancée, lui avait demandé de répondre et, voyant qu’elle voulait se la jouer bornée, l’avait forcée à tomber à genoux – un peu d’humiliation au passage. « Non, y’avait que nous… » Elle se mit à pleurer, beaucoup et trop fort. Halsey leva les yeux au ciel, et lorsqu’elle releva le nez vers Raelyn, celle-ci pointait déjà son arme dans sa direction. Le coup de feu suivit dans la seconde, déclenchant une moue boudeuse sur le visage de la brunette. « Elle avait plus rien d’intéressant à nous dire. » Ca, elles ne le sauraient jamais maintenant. « T’as vraiment aucune patience. » Elle leva les yeux au ciel, ramassant les armes qui jonchaient le sol autour des corps sans vie. « Elle aurait pu nous dire comment ils nous avaient trouvé. » Premier point, qui la chiffonnait beaucoup. « Nous dire où ils avaient planqué leur voiture. » Ca leur aurait évité de passer des heures à chercher. « Et aussi, nous dire si ils avaient une planque. » En bref, elle avait encore des informations intéressantes à leur dire. La brune s’arrêta, tenant dans ses mains plusieurs armes. « Et il faut qu’on retourne là-bas, je suis prête à parier qu’on trouvera des choses intéressantes, à défaut du corps sans vie de notre apprenti violeur. » Ils étaient en trop bonne forme que pour n’avoir rien à manger, ça valait le coup d’aller voir.

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Alors qu’elle est à genoux, qu’elle me confie qu’il n’y a plus qu’elle, je ne réfléchis pas. Certes, je pourrais lui poser d’autres questions, mais il n’y a que celle là qui m’intéresse. Je l’aurais bien laissée à Halsey, mais je m’impatientais déjà. Elle était en vie depuis environ trente secondes de trop déjà, alors j’ai levé mon bras et visé sa tête. « T’as vraiment aucune patience. » Elle lève le yeux au ciel et ramasse les autres alors que moi je hausse les épaules, avec une insolence qui frôle l’indécence.

« Elle aurait pu nous dire comment ils nous avaient trouvées. »
« Elle aurait pu » Je ramasse le couteau papillon qui pend à sa ceinture. Sympa.
« Nous dire où ils avaient planqué leur voiture. »
« On a une voiture. » Un gros 4x4 Hummer, la huitième merveille du monde à présent.
« Et aussi, nous dire s'ils avaient une planque. »
« Elle nous l’aurait pas dit. » Je m’en fous en fait, j’avais envie de la tuer. Ça suffit pas comme excuse ?

Elle en a pas marre de me faire des reproches ? « Et il faut qu’on retourne là-bas, je suis prête à parier qu’on trouvera des choses intéressantes, à défaut du corps sans vie de notre apprenti violeur. » Là pour une fois, je suis d’accord, ils avaient forcément des armes en plus de celles qu’ils ont prise avec eux pour venir nous débusquer. Par contre elle me fait rire, elle qui disait en avoir marre des retours en arrière. « C’est bon t’as fini ? » A mon tour de lever les yeux au ciel. Je manipule mon couteau papillon, le fait tourner entre mes doigts et finalement l’enfonce dans le crâne de celle qu’elle a eue à la poitrine et à l’épaule, pour m’assurer qu’elle ne rejoigne pas l’armée des morts vivants. Finalement, je m’approche de l’homme, que je retourne du pied. « Merde, c’est pas pile au milieu. » La balle que j’ai tirée, elle n’est pas parfaitement au milieu de son front. Il y a bien deux centimètre de plus à gauche qu’à droite. On continue de fouiller les corps et finalement le rajoute. « Je suis d’accord, au fait. Pour retourner là bas. »

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Raelyn avait l’air contente d’elle, mais Halsey était dépitée. Elle s’en fichait de ne pas avoir été celle à lui mettre une balle dans le crâne – mais si ça attisait un peu sa mauvaise humeur, il fallait bien l’avouer – mais la brune avait été trop impatiente et maintenant, elles n’auraient pas de réponses à leurs questions. La jeune femme tenta de le lui expliquer, mais apparemment, sa sœur avait décidé d’avoir réponse à tout aujourd’hui. « Je sais qu’on a une voiture, mais on pourrait tirer l’essence et puis, on sait pas ce qu’il y a dedans. » Seigneur, allait-elle tout devoir lui expliquer ? « Elle nous l’aurait pas dit. » « Ca, t’en sais rien. » Parce qu’elle, elle avait prévu d’expérimenter un peu de torture pour la faire parler, sauf que Raelyn lui avait coupé l’herbe sous le pied et empêchée de mener ses envies à bien. A défaut d’obtenir des réponses, elles avaient au moins obtenu des armes et des vêtements – pas ceux de la colosse, mais les deux autres faisaient plus ou moins leur corpulence. Sans cérémonie, elle commença à les déshabiller afin de prendre ce qui lui faisait envie. « On va faire l’impasse sur le t-shirt hein. » Elle plissa les lèvres, le montrant à Raelyn alors qu’on voyait à travers grâce au trou fait par la balle qui lui avait traversé la poitrine. « C’est bon t’as fini ? » Halsey haussa les épaules. « Non, je fais que commencer. » Il fallait qu’elle se responsabilise parfois, parce qu’à force d’écouter que son instinct destructeur, elle finirait par créer des problèmes. Les informations qu’elle voulait n’étaient pas essentielles, mais elle aurait tout de même aimé les avoir. « Merde, c’est pas pile au milieu. » Cette remarque arracha à un sourire à la brunette qui inspecta brièvement le corps, avant de jeter un œil à Raelyn. « On a le talent ou on ne l’a pas. » Elle prit un air un peu provocant avant de continuer ses fouilles. Un énorme sourire apparu sur son visage lorsqu’elle sortit un paquet de cigarette d’une des vestes, un air triomphant illuminant ses traits. « Putain, ça ça fait plaisir. » Elle n’attendit même pas et en chopa une qu’elle alluma, inspirant une grande bouffée dans un soupir de satisfaction. Bon, ça lui donnait le tournis et ça n’avait pas un aussi bon goût que dans ses souvenirs, mais soit. « Je suis d’accord, au fait. Pour retourner là bas. » « J’espère bien que t’es d’accord. » Lança-t-elle en fronçant le nez, se laissant aller contre un des murets pour savourer sa trouvaille.

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« Je sais qu’on a une voiture, mais on pourrait tirer l’essence et puis, on sait pas ce qu’il y a dedans. » Je lève les yeux au ciel alors qu’elle repart dans une tirade moralisatrice. Tirade, j’exagère à peine. Elle sait que cela ne sert à rien, autant parler un mur ou une porte de prison, quand j’ai décidé que j’avais raison, quand j’ai décidé d’agir d’une façon et pas d’une autre il est impossible de me faire faire marche arrière. Comme il est impossible de me soutirer que j’ai eu tort. On s’en fout de l’essence, c’est pas les voitures abandonnées qui manquent. « Ca, t’en sais rien. » Et c’est reparti pour un tour, je déteste lorsqu’elle agit de la sorte, parce que je ne considère pas avoir de compte à lui rendre. Nous survivons ensemble, parce que c’est plus facile, parce que sans l’avouer nous tenons l’une à l’autre, mais en aucun cas nous ne sommes un couple ou une famille pour nous chamailler de la sorte. Chacun son libre arbitre, pas de compte à rendre. Je ne rentre même pas dans son jeu, je me contente simplement de lui me demander si elle a terminé sa petite leçon de morale. Je l’observe retirer sa veste à l’une des deux femmes, ainsi que ses chaussures. « On va faire l’impasse sur le t-shirt hein. » « C’est même pas ta pointure. » les bras croisés contre la poitrine et un air farouche sur le visage, je suis de mauvaise humeur alors qu’elle change de sujet. Alors je me rebiffe, et réponds d’un ton désagréable et sec. « Non, je fais que commencer. » Je lève à nouveau les yeux au ciel, pour signaler à nouveau mon mécontentement. Je retire l’épaisse veste en cuir de l’homme pour la passer autour de mes frêles épaules. « Et bien moi j’ai fini. Parle lui à lui si tu as envie de discuter, il a l’air beaucoup plus sympathique d’un coup. » maintenant qu’il est mort. Maintenant qu’il la ferme. « On a le talent ou on ne l’a pas. » Excédée, je ne réponds pas. Par contre, lorsqu’elle sort de la poche de la veste de l’une des femmes un paquet de cigarettes, elle a toute mon attention. « Putain, ça ça fait plaisir. » « File m’en une. » Ça au moins, ça m’aiderait à retrouver ma bonne humeur et à calmer mes nerfs. « J’espère bien que t’es d’accord. » sans demander mon reste, je tourne les talons et me redirige à l’intérieur. « J’ai faim. On a tout notre temps pour y retourner. » Je lève devant moi mon poignet enflé et bleuté, qu’elle comprenne que j’ai besoin de repos.

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Too far gone

Raelyn continuait de sa la jouer mauvaise foi – pour pas changer – et lui répondait en roulant des yeux ou encore en haussant des épaules, comme à chaque fois qu’elle n’avait pas d’arguments mais qu’elle était trop fière pour admettre ses torts. Elle était faite du même bois, elle comprenait, mais ça faisait chier. Alors pour évacuer sa mauvaise humeur, elle décida de piller les corps sans vie et de prendre ce qui l’intéressait. Parfois, elle avait de la chance, parfois pas. Mais ça ne l’empêchait pas de continuer dès qu’elle en avait l’occasion. Les ressources se faisaient de plus en plus rares, et toutes les occasions d’en trouver étaient bonnes à prendre. Elle essaya la veste, constatant avec un sourire qu’elle lui allait parfaitement, même si elle regrettait de ne pas avoir un miroir à portée de main pour se conforter dans cette idée. Elle lui retira ensuite les chaussures, prête à les essayer. « C’est même pas ta pointure. » « Je suis pas à une pointure près. » Argua-t-elle, sachant déjà qu’avec une grosse paire de chaussettes, elles feraient l’affaire. Elle haussa un sourcil amusé en direction de sa sœur qui l’observait avec un air renfrogné, signe qu’elle était désormais de mauvais poil. « Et bien moi j’ai fini. Parle lui à lui si tu as envie de discuter, il a l’air beaucoup plus sympathique d’un coup. » Halsey observa le corps sans vie avant de relever le nez vers Raelyn. « Plus que toi en ce moment, en tout cas. » Elles étaient fatiguées, et même si cette journée était une victoire, il n’empêchait que les derniers jours avaient été plutôt rudes physiquement et psychologiquement, et qu’elles avaient encore besoin de se reposer. Fouillant la veste qu’elle portait, elle constata avec un large sourire qu’elle avait fait la trouvaille du siècle – à son sens. Des clopes ; le bonheur. « File m’en une. » La brune lui en tendit une, et Raelyn l’attrapa avant de se diriger droit vers la maison sans demander son reste. « J’ai faim. On a tout notre temps pour y retourner. » Oui, elles avaient du temps, mais un jour ou l’autre, Halsey espérait bien arriver à la maudite ferme dont elles avaient discuté quelques jours plus tôt. « Moi aussi. On ira demain. » Parce que là, elle aussi mourrait de faim, et de soif, et l’idée de retrouver une nouvelle fois son lit lui faisait de l’œil.

Spoiler:

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