Too far gone • (Zombie Halsyn)

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Too far gone

Une fois réveillée, Raelyn ne demanda pas son reste et entama presque tout de suite sa descente, comme si cet exercice matinal n ‘était en rien la pénitence que ressentait pourtant Halsey en apercevant le vide à chaque fois qu’elle cherchait à se défaire des cordes qui entouraient ses jambes. La brune s’était débarrassée de celle qui les avait fait tenir contre le tronc, mais elle tenait encore plutôt bien grâce aux liens de ses jambes. Un rapide coup d’œil lui indiqua que la jeune femme était déjà à la moitié de sa descente lorsqu’elle réalisa qu’Halsey, elle, n’avait pas bougé d’un pouce. « Hé là haut, tu es tellement bien installée que tu n’as plus envie de descendre ? » Arrêtée à mi-hauteur, elle observa la brune, lui jetant une petite pique pour la faire réagir, mais à ce stade, la jeune femme s’en fichait bien. Elle était limite en tachychardie à l’idée de devoir ce foutu arbre. Quelle idée stupide de monter ici. « Me dis pas que t’as les chochottes ? » Je t’emmerde Blackwell. Voici ce qu’elle pensait, mais pas un son ne sortit de sa bouche pendant quelques secondes. « Ca craint Raelyn. » Se contenta-t-elle de dire, serrant les dents tout en rassemblant son courage ; elle n’allait pas prendre racine ici – ça serait un comble, dans un arbre. « T’es montée, descendre c’est exactement la même chose. » « J’ai peut-être peur, mais je suis pas stupide. » La même chose, bien sûr. « Me dis pas qu’il va falloir que je vienne te tenir la main ou te donner une tape dans le dos. » Un petit rire secoua la brunette qui secoua la tête, commençant à détacher ce qu’il restait de corde pour se donner une contenance, le temps de se motiver à descendre. « J’en entendrais parler jusqu’à la fin de ma vie, non merci. » Argua-t-elle en défaisant la dernière corde, qu’elle jeta en direction de Raelyn avant de reprendre une position assise, ayant presque le tournis à l’idée de mettre son pied sur la première branche. « Si je tombe tu me rattrapes, hein oui ? » Elle savait que non, mais l’idée que Raelyn soit là pour amortir sa chute était plutôt drôle.

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- 1 an après l’épidémie

J’observe la brune restée perchée sur sa branche et je réalise seulement à présent à quel point elle est terrorisée. Jusqu’ici je me suis moqué d’elle sans trop me rendre compte de l’étendue de sa phobie. À présent qu’elle fixe le sol j’ai l’impression qu’elle va me claquer entre les doigts, se mettre à trembler comme une feuille, au pire : à pleurnicher comme une gamine de dix ans. Je pourrais être compréhensive, je pourrais l’encourager et la rassurer doucement, sauf que ce n’est pas mon genre et que nous n’avons pas toute la journée. J’aimerais, de préférence, arriver à la voiture avant toute autre être vivant (ou non). Alors prendre sur moi pour que bébé Blackwell arrive à surmonter ses peurs, non merci. « Ca craint Raelyn. » Je lève les yeux au ciel en poussant un soupir audible. « Ce qui craint c’est d’être autant terrifiée. » Parce que je ne compte pas rester des heures sur ma branche je tente tout de même, d’un mensonge, de la rassurer. « J’ai peut-être peur, mais je suis pas stupide. » Ça ça reste à prouver… Je sais que le meilleur moyen de lui mettre un coup de pieds aux fesses c’est de la tourner en dérision, alors je m’y emploie avec un plaisir non dissimulé. D’un air mielleux, je lui demande s’il est nécessaire que je vienne la rassurer. « J’en entendrais parler jusqu’à la fin de ma vie, non merci. » Un sourire étire es lèvres et je décroche l’une de mes mains qui commence à être engourdie. « Évidemment, mais tu ne pourras plus dire que j’ai failli à mon rôle de grande sœur. » Elle commence à se détacher, et moi à perdre patience. « Si je tombe tu me rattrapes, hein oui ? » je choisis la voie de l’honnêteté, la bercer d’illusions ne sert à rien : elle a passé l’âge. « Bien sûr que non, tu m’entraînerais dans ta chute et on se briserait toutes les deux la nuque. » Je hausse les épaules, et sans vérifier qu’elle s’élance je termine ma descente.

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Comme d’habitude, Raelyn décida de faire preuve d’un élan de sensibilité en lui lâchant un « Ce qui craint c’est d’être autant terrifiée. » qui en disait long sur son degré de je-m’en-foutisme quant à la situation dans laquelle elle était. Pour l’instant, elles n’avaient jamais fait face à quoique ce soit plongeant la brune dans un état proche de la tétanie – un peu comme elle en ce moment – mais Halsey se promit intérieurement d’agir avec autant de délicatesse le jour où ça arriverait. Elle-même ignorait encore jusqu’à il y a quelques heures qu’elle avait un vertige pareil, mais à sa décharge, son enfance n’avait pas vraiment été ponctuée de jeux dans la forêt ou autres conneries. Non, à la place, elle volait dans les magasins et amadouait les gens pour en faire ce qu’elle voulait, chacun son truc après tout. « Je suis d’accord. » Lança-t-elle avec un détachement feint, cherchant à s’insuffler le courage qui lui manquait – puisque ça n’était pas sa chère sœur qui allait faire en sorte de l’aider à ce niveau là. La solidarité, une notion inconnue chez les Blackwell. « Évidemment, mais tu ne pourras plus dire que j’ai failli à mon rôle de grande sœur. » Un Halsey se fendit d’un sourire ironique. « J’en suis pas si sûre, mais après c’est pas comme si on avait reçu le manuel à notre naissance. » Conclut-elle dans un petit haussement d’épaule, continuant à se défaire de ses liens tout en évitant scrupuleusement le moindre contact visuel avec le sol. A la place, elle demanda à la brune si elle serait là pour la rattraper en cas de chute, et la réponse ne fut gère surprenante. « Bien sûr que non, tu m’entraînerais dans ta chute et on se briserait toutes les deux la nuque. » C’était ce qu’on appelait être pragmatique. Raelyn entama une nouvelle fois sa descente, ignorant volontairement les gestes que Halsey pouvait faire, ou pas d’ailleurs. Finalement, cette dernière prit une large inspiration et changea de position, mettant son pied sur la première branche en fermant les yeux un instant, maudissant cette vie de merde et ces zombies mangeurs de cervelles qui l’avaient poussée à se réfugier tout là-haut. Elle continua, lentement mais sûrement, faisant en sorte de laisser la pointe de ses pieds toucher quelque chose avant de se laisser tomber, résolument décidée à ne pas regarder en bas.

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- 1 an après l’épidémie

« Je suis d’accord » Voyons le bon côté des choses : elle ne nie pas. Elle admet être ridicule (même si elle ne le fait pas en ces mots), et admet également qu’elle ne s’en sort pas si bien que ça. C’est une grande première, pour ma demi-sœur qui est jamais au grand jamais n’admet ses faiblesses ou ses torts. Finalement elle détache enfin sa corde et j’entrevois un début de descente. « J’en suis pas si sûre, mais après c’est pas comme si on avait reçu le manuel à notre naissance. » Là-dessus elle marque un point : nous nous nous sommes rencontrées que quelques mois avant que tout ce cirque ne commence, jusque-là j’ignorais jusqu’à l’existence d’une sœur. Notre père s’était tiré alors que je n’étais qu’un nourrisson, il n’avait jamais plus donné de nouvelles. Je n’avais pas cherché à en avoir, et sans la demoiselle, qui était à l’origine déterminée à me plumer, j’aurais continuer à vivre dans l’ignorance. « Peut-être, mais c’est pas pour autant que je ne suis pas la meilleure. » La meilleure… J’ai toujours eu un léger problème de compétitivité, qui s’exprime dans tous les domaines est étonnamment dans celui-ci également.

Sans plus chercher à la rassurer ou à l’aider à entamer sa descente, je termine la mienne. Me savoir en bas sera pour elle, j’en suis sûre, la meilleure des motivations. Dès que j’atteins le sol je récupère le sac à dos tombé la veille, j’attrape la bouteille d’eau pour boire des grosses gorgées. J’en profite également pour récupérer un peu d’eau dans ma paume et la passer sur mon visage, avant de boire quelques gorgées supplémentaires. Dans le sac, je trouve quelques conserves, et je m’en empare d’une. Quand ma demi-sœur touche sur le sol, j’ai terminé mon repas somme toute assez frugal et, ayant pitié d’elle je lui envoie la bouteille d’eau avant de lui tendre une conserve de thon. «Tu vois que t’as réussi, c’était bien la peine de faire tout ce cirque.» sensibilité, compassion, mes deux spécialités. « Allez bébé Blackwell, tu reprends quelques forces et on Y va. » J’appréhende l’état dans lequel nous allons retrouver la voiture.

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Pour l’instant, son attention était tournée vers sa future descente et le fait de ne pas tomber de plusieurs mètres, ce qui la poussa à laisser tomber la joute verbale avec Raelyn avant même que celle-ci n’ait le temps de commencer. Et tandis qu’elle rassemblait le peu d’affaires qui restaient sur elle, elle évoqua brièvement le fait que leur relation était de toute façon destinée à être bancale puisqu’elles n’avaient pas été élevées ensemble, et pire, n’avaient appris à se connaître que peu de temps avant que l’apocalypse ne frappe à leur porte. « Peut-être, mais c’est pas pour autant que je ne suis pas la meilleure. » Ce besoin d’être toujours la meilleure, ça aussi c’était quelque chose qui s’était propagé dans les gênes Blackwell, Halsey n’étant pas en reste lorsque la compétition pointait le bout de son nez. « Tu parles. On n’a pas la même définition alors. » Argua-t-elle en se mettant en position pour entamer sa descente, décidant d’ignorer sa chère sœur au moins le temps de toucher le sol car pour l’instant, elle n’était qu’une source de distraction, à défaut de se montrer source de motivation. Finalement, après de longues minutes à tâter le terrain du bout des pieds, la brunette fut rassurée de constater que le sol se rapprochait de plus en plus, facilitant sa descente qui devint un brin plus rapide et assurée sur la fin. « Tu vois que t’as réussi, c’était bien la peine de faire tout ce cirque. » Halsey leva les yeux au ciel, attrapant la boîte de thon ouverte qu’elle dévora en quelques bouchées à peine, son ventre criant famine à présent que la peur l’avait déserté. « Ca me manquait de jouer la comédie. » Prétendit-elle, même si elle aurait préféré que tout ça soit réellement un acte. « Allez bébé Blackwell, tu reprends quelques forces et on Y va. » C’était presque mignon. La brune fit passer le thon avec de grandes gorgées d’eau, se sentant aussitôt revigorée et bien plus en confiance à présent que ses deux pieds tâtaient la terre ferme. « C’est bon, on peut y aller. Va falloir ouvrir l’œil et rester vigilantes, on ne sait jamais… » Loin d’elle l’envie de tomber sur un des rôdeurs de la veille.

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- 1 an après l’épidémie

En ce qui concerne notre sororité presque imposé, nous tombons rapidement d’accord : « Tu parles. On n’a pas la même définition alors. » Nous n’en avons pas la même définition, et surtout personne ne s’est donné la peine de nous fournir un mode d’emploi. Je considère qu’en partant de ce postulat nous nous sommes finalement plutôt bien débrouillées, puisque nous ne nous sommes encore jamais entretuées. Ce qui, nous connaissant, aurait été parfaitement prévisible.

Lorsque je touche le sol, je suis surtout assoiffée. Je n’arrive à être rassasiée qu’après de nombreuses gorgées d’eau, je dois même me restreindre pour ne pas me rendre malade en buvant trop d’un coup. Je suis déshydratée, morte de froid, et je me doute qu’Halsey est dans le même état que moi. Pourtant, je ne la cherche plus du regard, et ma priorité est clairement de me remettre sur pied. Mon poignet me fait mal, il faudra que nous prenions le temps plus tard de nous en occuper. Quand ma sœur touche enfin le sol, j’ai mangé et bu, et j’ai également cessé de trembler comme une feuille. La température commence à remonter, emportant avec elle le risque d’hypothermie. « Ça me manquait de jouer la comédie. » pour une fois je ne réponds rien et la laisse profiter de ce maigre repas qui, je le sais pour l’avoir vécu à l’instant, doit avoir pour elle l’apparence d’un festin. Je ne la bouscule même presque pas, mais il lui rappelle tout de même que nous devons nous mettre en route le plus rapidement possible. « C’est bon, on peut y aller. Va falloir ouvrir l’œil et rester vigilantes, on ne sait jamais… » je me retiens de répondre que c’est de nos propres faiblesses que nous devons être vigilantes, étant donné notre état de fatigue. Je hoche simplement la tête, avant de me mettre en marche. « Je crois que je me suis tordu le poignet hier dans la chute, tu voudras bien jeter un œil à la voiture ? » la voiture… Si elle est encore là. Je ne veux pas penser à l’éventualité contraire, mais nous allons vite avoir une réponse. « On a évité le pire en tout cas. » Je n’ai même plus la force de la houspiller, j’ai simplement besoin de dormir au chaud, à l’abri, et de reprendre des forces.

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Le sujet était clos, car c’était loin d’être la première – ou la dernière d’ailleurs – fois qu’il arrivait sur le tapis dans leur rencontre sortait des sentiers battus, du moins pour deux membres de la même famille, et surtout des sœurs. Elle avait découvert son existence et s’était mis en tête de la plumer, et voici où elles en étaient aujourd’hui. Entrain de survivre à deux dans un monde apocalyptique, autant dire que le vent avait tourné d’une drôle de façon. Halsey reprit rapidement des forces, s’envoyant le contenu d’une boîte de thon qu’elle fit passer avec le restant d’eau qui se trouvait dans le sac tombé la veille au sol – la nuit avait vraiment été longue – et fit signe à Raelyn qu’elle était prête à prendre la route en sens inverse afin de retrouver leur véhicule. Elle espérait de toutes ses forces qu’elle soit intacte et que son contenu le soit également, mais une nuit entière s’était déroulée et avec elle, le passage de centaines de rôdeurs. Autant dire que c’était mal embarqué. « Je crois que je me suis tordu le poignet hier dans la chute, tu voudras bien jeter un œil à la voiture ? » La brune hocha la tête, prête à vérifier avec le peu de connaissances qu’elle avait que la voiture était réellement en état de marche. Rien de pire que de se mettre en route avec un véhicule qui s’apprêtait à lâcher quelques kilomètres plus loin, surtout si les circonstances étaient merdiques. Comme par exemple, quand on avait une armée de rôdeurs affamés à ses trousses. « Oui t’en fais pas, fais en sorte de te remettre rapidement. » Les blessures, c’était tout simplement infernal lorsqu’on était en cavale comme elles. Cela pouvait vite tourner en handicap et ça, c’était risqué. Heureusement, elle n’avait pas besoin de son poignet pour courir. Par contre, pour tirer, c’était une autre histoire. « On a évité le pire en tout cas. » La jeune femme hocha la tête, anxieuse à l’idée de ce qu’elles allaient trouver une fois qu’elles seraient revenues sur leurs pas. « Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas eu chaud aux fesses comme ça… » D’habitude, elles étaient les chasseuses et non les proies. Ce changement de position était pour le moins cuisant.

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- 1 an après l’épidémie

Je bouge mon poignet dans tous les sens pour tenter d’estimer l’étendue des dégâts. Il me fait mal, mais pas assez je suppose pour qu’il soit cassé. Alors que nous nous mettons en route je tente d’en tester la mobilité. Je fais part à ma demi-sœur de mes craintes et de ma blessure qu’elle a finalement causée. Mais je me fiche bien de tout ça si tant est que l’on retrouve la voiture d’ici quelques minutes. La voiture, mais surtout toutes les provisions, armes et munitions qu’elle contient. Nous ne survivront pas à plusieurs nuits d’affilée dans le froid sans nos couvertures et pulls, et nous mourrons de faim et de soif nous avons tout perdu. Il est donc capital que nous retrouvions nos affaires, sans quoi les prochaines semaines risquent d’être compliquées. Nous retournerions à pied à la ville que nous venons de quitter, nous installerions dans une maison le temps de reprendre nos forces, mais après ? Quand la faim se fera ressentir ? Je fais la promesse que si nos affaires ont été dérobées, je retrouverais les coupables pour les descendre, et au lance-pierre si il faut. « Oui t’en fais pas, fais en sorte de te remettre rapidement. » Je hoche la tête déjà ailleurs, la tête à d’autres préoccupations. « je meurs de froid, il faudra prendre le temps de se réchauffer. » Se couvrir, faire un feu si cela s’avère nécessaire pour que nous arrêtions de grelotter. « Ca faisait longtemps qu’on n’avait pas eu chaud aux fesses comme ça… » drôle d’expression, alors que nous n’avons pas eu si froid depuis longtemps. Je hoche la tête sans répondre, sauvant mes forces pour des choses plus primordiales. « On avait couru si longtemps à l’aller ? » est-ce qu’une demi-heure en fait, avant que face a l’épuisement, je ne force Labrune à adopter une autre stratégie.

Mais enfin, alors que je perds patience, nous apercevons la route principale. Nous sortons des bois, remontons le fossé dans lequel j’ai chuté la veille, et je me surprends à prier toutes ces forces supérieures en lesquelles je ne crois pas alors que mes yeux se posent sur la route.

LE DEEEEEE :

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'dé action' :
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Raelyn semblait inquiète par rapport à son poignet, ne cessant de le retourner dans tous les sens comme s’il allait finir par lui dire de lui-même que tout allait bien. Halsey espérait que c’était le cas, se sentant légèrement coupable dans la mesure où cette chute avait été causée par son impulsivité alors qu’elle pensait que foncer dans les rôdeurs les aiderait à se frayer un chemin parmi la horde. Autant dire que ce fut un epic fail dans toute sa splendeur. Heureusement, elles s’en étaient sorties et bientôt, elles reprendraient la route en laissant cette mauvaise épreuve derrière elles. A condition, bien entendu, que la voiture soit toujours là. Et en état de rouler. Ca serait la première bonne nouvelle. La deuxième serait qu’elle soit remplie de toutes leurs affaires, mais ça, c’était vraiment au petit bonheur la chance. Les deux brunes continuaient donc d’avancer, perdues dans leurs pensées, tandis que leurs mains passaient frénétiquement sur leurs bras tant la nuit les avait éprouvées avec les températures relativement basses. « je meurs de froid, il faudra prendre le temps de se réchauffer. » Halsey hocha la tête, ayant plutôt hâte de ne plus sentir ces frissons désagréables parcourir son corps. Au-delà de la sensation, il ne fallait pas qu’elles tombent malade. Parce que les médicaments aussi étaient une denrée plutôt rare. « On prendra le temps qu’il faut. » Lui assura-t-elle, désappointée par le fait que leur rythme rapide ne parvenait pas à les aider se réchauffer. « On avait couru si longtemps à l’aller ? » La brune haussa les épaules, sachant que la notion de temps était différente à l’aller et au retour. Elles avaient couru pour leur vie, aussi vite et aussi longtemps qu’elles l’avaient pu sous le coup de l’adrénaline. La perception en marchant vers la voiture était donc totalement différente. « On devrait plus être très loin. » Et en effet, quelques minutes plus tard, elles tombèrent enfin sur la route où la voiture avait été abandonnée. Et là… Miracle. Elle était là. En état, en apparence du moins. « Je vais finir par croire en Dieu, finalement. » Lança-t-elle en se précipitant vers le véhicule, constatant avec satisfaction que rien n’avait bougé.

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- 1 an après l’épidémie

M’inquiéter pour mon poignet me permet de ne pas penser à la voiture, à nos provisions, à tout ce que nous nous retrouverons peut-être pas. Alors peut-être qu’elle trouve ça idiot, mais en attendant, cela me permet de continuer à fonctionner. Alors que nous marchons, j’ai l’impression de trouver le temps de plus en plus long. Combien de kilomètres avons-nous couru hier ? J’essaye de me replonger dans mes souvenirs, Mais tantôt j’ai l’impression que nous avons couru des heures pour leur échapper, tantôt j’ai le sentiment que tout s’est passé en un éclair. Nous sommes arrivés à l’arbre en fin d’après-midi, il ne faut pas nous attendre à retrouver la voiture rapidement. « On prendra le temps qu’il faut. » Je ne rajoute rien, déjà ma blessure me paraît être une préoccupation lointaine. Nous marchons encore quelques dizaines de minutes, avant que je ne commence à trouver le temps vraiment long. « On devrait plus être très loin. » C’est le moment où nous débarquons finalement sur la route principale.

Je prends une grande inspiration avant d’observer les alentours. Et elle est là. Quelques mètres au-dessus de notre position la voiture est là. « Je vais finir par croire en Dieu, finalement. » Je n’ai plus la force de courir, mais je me précipite du mieux que je peux moi aussi vers notre véhicule. « Putain merci. » La voiture est là, et tout semble être à l’intérieur. Les clés sont encore sur le contact et sans attendre je m’en saisis pour ouvrir le coffre. Je retourne nos affaires, avant de me retourner vers ma demi-sœur un sourire radieux sur les lèvres. « Tout est là ! » Rapidement j’attrape notre sac de vêtements pour enfiler un pull. « Tu crois que c’est ça le karma ? » Un air insolent sur le visage j’attrape une autre bouteille d’eau et la vide de moitié. « On peut pas se remettre en route aujourd’hui. Je sais pas toi mais moi je dors debout. » je réfléchis avant d’ajouter. « On retourne dans cette baraque ? » Celle laquelle nous avons passé la dernière semaine ?

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L’esprit d’Halsey était focalisé sur cette voiture, qui représentait un abri sûr et qui évidemment, contenait à peu près tout ce qu’elles étaient parvenues à récolter sur près d’un an. C’était difficile de vivre une vie de nomade en amassant des affaires, mais elles leur étaient précieuses ; des vêtements différents pour s’adapter aux conditions climatiques, du matériel de toute sorte pour pallier aux différentes situations auxquelles elles étaient confrontées, des armes pour se défendre et attaquer, ainsi que la nourriture qui, à leur sens, devait s’accumuler pour qu’elles se sentent à l’aise. Parfois, les périodes sans rien trouver étaient longues, alors il fallait qu’elles aient de quoi voir venir. Heureusement, après de longues minutes de marche, elles retrouvèrent enfin cette foutue voiture. En un morceau. Ca, c’était plutôt inespéré. « Putain merci. » Raelyn ouvrit le coffre et constata par elle-même que tout était là. « Tout est là ! » Halsey la rejoint et l’imita, passant un pull ample afin de se réchauffer, lui rendant un sourire soulagé. « Tu crois que c’est ça le karma ? » Un petit rire s’empara de la brunette. « Si le karma s’en était mêlé, on aurait même pas retrouvé la voiture. » Lança-t-elle en fronçant le nez. « On peut pas se remettre en route aujourd’hui. Je sais pas toi mais moi je dors debout. On retourne dans cette baraque ? » Elle aussi était claquée, et rien que l’idée de se remettre au volant lui donnait envie de dormir, mais il faudrait bien. « Ou alors on va directement à la ferme de notre petite famille et on les bute pour dormir là ? C’est plus près. » Aux grands maux les grands moyens. Elle haussa les épaules et se pencha une nouvelle fois dans le coffre pour attraper une bouteille d’eau et jeta une œillade amusée à sa sœur. « Même la batte de cricket est encore là. » A défaut d’avoir trouvé une batte de base-ball, elles avaient atterri dans la maison d’un joueur de cricket et avaient décidé de s’en servir comme d’une arme, même si ça n’était pas forcément les battes les plus répandues. C’était d’ailleurs devenu une blague entre les deux brunes depuis lors. Le débat pour deviner le sport avait été long car Halsey n’y connaissait rien mais n’avait rien voulu lâcher. Sourire aux lèvres, elle se dirigea vers le siège conducteur, prête à reprendre la route.

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- 1 an après l’épidémie

Si je n’étais pas aussi désabusée je crois que j’aurais commencé à croire en l’existence d’une puissance supérieure. Le fait que toutes nos affaires soient là tient du miracle, tout simplement. Je l’ai espéré, mais j’étais déjà préparée à l’éventualité contraire. « Si le karma s’en était mêlé, on aurait même pas retrouvé la voiture. » Je laisse échapper un rire nerveux alors que j’enfile de quoi me réchauffer, et que je me réhydrate. Je n’ai qu’une envie, c’est de pouvoir m’immerger dans un bain chaud. J’essaye de ne pas trop y penser, ce genre de fantasme peut vous miner le moral aujourd’hui. « Si c’était le karma, on aurait toutes les deux fait une chute mortelle de cet arbre. » À nouveau je suis secouée par un rire nerveux. « Ou alors on va directement à la ferme de notre petite famille et on les bute pour dormir là ? C’est plus près. » Je retrouve mon sérieux et fronce les sourcils. Comment veut-elle que l’on bute qui que ce soit dans cet état ? Je tiens à peine debout, et elle comme moi avons besoin de repos. « Et se lancer dans une mission auto torpillage ? Non merci, je n’aurais même pas la force de me débarrasser d’un gamin de dix ans. » Cette fois-ci elle n’arrivera pas à me convaincre. Comme elle, je manque de prudence la plupart du temps. Mais dans ce cas de figure cela s’apparenterait à une mission suicide, et j’ai encore assez de lucidité pour l’admettre. « Même la batte de cricket est encore là. » Je la regarde s’amuser avec l’immense batte en bois, avant de lever les yeux au ciel. « T’as vraiment une obsession malsaine pour ce truc. » De tout ce que nous aurions pu perdre, elle est soulagée de retrouver cette chose ? Elle aime trop menacer tous ceux qui croisent sa route avec cette batte, je n’aurais pas moi-même un grain que je considérerais qu’elle est bonne à interner. Elle passe derrière le volant, et je me laisse tomber sur le fauteuil passager en poussant un soupir de soulagement. « Tu sais que je suis plutôt du genre optimiste, mais là j’ai vraiment cru qu’on allait y passer. » Je peux l’avouer maintenant.

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La brune était au moins aussi soulagée que sa sœur, si pas plus, puisqu’une part d’elle jugeait que c’était en partie sa faute si elles s’étaient retrouvées dans une telle situation. Elle ne l’avouerait pas, bien entendu, mais elle était rassurée de savoir qu’elle ne serait pas la cause de leur perte aujourd’hui. « Si c’était le karma, on aurait toutes les deux fait une chute mortelle de cet arbre. » Halsey secoua la tête alors que sa sœur évoquait à nouveau l’épisode de l’arbre alors qu’elle-même espérait l’oublier le plus rapidement possible. Note pour l’avenir ; l’escalade, c’était pas pour elle. « Ouais, aussi. » Pas sur que le karma aurait forcément été impliqué car après tout, elle n’avait pas eu des gestes très assurés dans son ascension, et encore moins pendant la descente. Raelyn voulait rentrer, mais la jeune femme considérait qu’en terme de distance, elles avaient tout intérêt à avancer plutôt que de faire machine arrière. Mais pour ça, il fallait qu’elles se débarrassent de la petite famille qui avait élu domicile dans une des fermes des environs, comme elle le souligna à la brune qui fronçait déjà les sourcils. « Et se lancer dans une mission auto torpillage ? Non merci, je n’aurais même pas la force de me débarrasser d’un gamin de dix ans. » Bon, ça c’était un autre problème. Il était vrai qu’elle-même ne se sentait pas au meilleur de sa forme, mais l’élément de surprise aurait sans doute été suffisant. « Bon d’accord, on rentre. » En espérant que rien de désagréable ne débarque sur la route ou ait élu domicile sur place. En vingt-quatre heures, beaucoup de choses pouvaient changer. « T’as vraiment une obsession malsaine pour ce truc. » Si peu. Elle remit la batte en place – non sans jeter un regard amusé à sa sœur – et prit place derrière le volant, soulagée de s’asseoir un peu. Ses jambes en tremblaient, d’ailleurs. « Tu sais que je suis plutôt du genre optimiste, mais là j’ai vraiment cru qu’on allait y passer. » Sans blague. « T’es pas la seule. » Pas besoin de tergiverser, elles avaient vraiment eu de la chance. Halsey se remit en route, reprenant la direction opposée à celle qu’elles avaient en tête en démarrant la veille.

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- 1 an après l’épidémie

Je crois que nous n’avons pas besoin de tergiverser, si le karma s'était invité dans cette histoire il nous aurait certainement punies pour les horreurs que nous perpétuons depuis presque un an. Lorsque le monde s’est écroulé, les êtres vivants ont dû choisir un nouveau mode de vie. La devise « tué ou être tué » peut sembler un peu réductrice, mais elle n’a jamais autant été de rigueur que depuis le début de l’épidémie. Inutile de préciser quel choix Halsey et moi avons fait. Hors de question de crever à cause d’un accès de sensibilité ou d’empathie. « Ouais, aussi. » Le sujet est clos, nous sommes d’accord, et je suis également heureuse de l’entendre céder quant à notre destination. Je ne suis pas en état de poursuivre notre route, je ne suis pas en état d’affronter un potentiel piège ou une potentielle résistance de la part de la petite famille de la Colline. Je sais qu’elle a trop de fierté pour l’admettre, mais elle aussi. « Bon d’accord, on rentre. » Je pousse un soupir de soulagement, etje laisse ma tête basculer en arrière. Je suis soulagée à l’idée de rentrer à l’abri. Je crois que ma fierté m’empêche d’admettre à quel point j’appréhendais l’idée de devoir déjà ressortir. « T’es pas la seule. » J’ai envie de basculer la tête en arrière et de fermer les yeux, de m’endormir, mais si je ne reste pas éveillée pour tenir compagnie à la brune je crains l’accident. « On en a pour quoi, une demi-heure ? » Le trajet se fait en silence, et la chance semble être de notre côté puisque nous ne faisons aucune mauvaise rencontre. Finalement, lorsque la voiture se gare au niveau de la maison dans laquelle nous venons de passer une semaine je me tourne vers l’arrière pour attraper un fusil. « Faut être prêtes à toute éventualité, mais j’espère qu’il n’y aura personne. » Je ne suis pas encore certaine que ma blessure n’entrave pas mes capacités de tir. Par chance je suis gauchère, mais j’ai besoin de mes deux mains pour viser.

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