Too far gone • (Zombie Halsyn)

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Raelyn était parvenue à les amener en vie jusqu’à la maison ce qui était déjà un exploit en soit, et peut-être le signe d’une possible nouvelle vague de chance. Parce qu’elle devait bien l’avouer, leur karma ne leur avait pas fait de cadeau ces derniers jours, et la brune commençait à saturer de toutes ces péripéties qui avaient mis leur vie en jeu ces derniers temps. Elles n’avaient jamais connu de réelles périodes d’accalmies, c’était vrai – et assez normal quand on analysait le monde dans lequel elles évoluaient désormais – mais là, il s’agissait tout de même d’un nouveau record qu’elle aurait préféré ne pas avoir à établir pour commencer. Les yeux rougis par la fatigue et les traits tirés – elle avait l’impression d’avoir à peine fermé l’œil – la brune s’extirpa de l’habitacle afin de suivre la brune à l’intérieur, histoire de faire un bilan de la situation. Ils avaient vidés tout ce qui était dans la maison, fouillé les moindres recoins à la recherche d’éventuelles cachettes – qu’ils avaient trouvées d’ailleurs – et mis à sac tout ce qu’il restait. La jeune femme sentait une nouvelle fois la colère s’emparer d’elle, et elle pouvait voir qu’il en était de même pour Raelyn. La seule chance qu’il leur restait, c’était cette voiture qui les accompagnait depuis un moment et où elles avaient également planqué des ressources. « Je vais voir s’ils l’ont vidé. » Halsey hocha la tête, la laissant y aller – et découvrir la bonne ou la mauvaise nouvelle par elle-même – tandis qu’elle continuait de fouiller dans le désordre, espérant qu’ils aient oublié certaines choses derrière eux dans l’action du moment. La brune revint après moins de deux minutes et la jeune femme leva les yeux vers elle, anxieuse à l’idée d’entendre ses prochaines paroles. « Tout est dedans, les armes et la nourriture, ils ont pas trouvé les clés. C’est la moitié de ce qu’on avait, à peu près. » Elle soupira et Halsey la rejoint dans son dépit, serrant les dents en réalisant qu’elles avaient perdu la moitié de tout ce qu’elles avaient réussi à récupérer au fil des mois. La perte était sévère. « On devrait aller chercher des couvertures à l’étage et repartir tout de suite. Faut aussi planquer la voiture qu’on a volée, pour pas qu’elle les mette trop vite sur notre piste. Tu veux t’occuper de quoi ? » Elles étaient dans le rush et elle en était consciente ; il ne fallait pas traîner. « Je m’occupe de planquer la voiture. » Argua-t-elle en tournant déjà les talons, laissant Raelyn s’occuper du reste. La vision de cette maison vide lui donnait presque la nausée – ou peut-être était-ce la fatigue.

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- 1 an après l’épidémie

Je n’arrive pas à savoir si nous devons nous réjouir que la voiture soit là et encore pleine ou si nous devons nous lamenter sur notre sort parce que la maison est vide. Il était prévisible qu’ils emportent certaines de nos affaires, mais le fait que la voiture n’ait pas bougé veut certainement dire qu’ils n’ont pas eu le temps de revenir depuis. Au moins nous ne sont pas totalement dépossédées de nos possessions et nous avons de quoi fuir et survivre pendant quelques semaines. Nous avons assez de munitions pour nous refaire, si nous tombons sur des groupes à extorquer. Je propose de récupérer les draps et les couvertures, et les vêtements que nous n’avions pas touché. « Je m’occupe de planquer la voiture. » Parfait. « Met-là loin, mais assez pour pouvoir revenir rapidement au pas de course. Un kilomètre, et cache là dans un garage. » Je donne quelques conseils et finalement je disparaît à l’étage.

Une fois dans les chambre j’attrape une grosse valise que je trouve au fond d’une armoire, et j’y fourre deux couvertures. Dans l’armoire, j’attrape quelques t-shirt, jean et quelques pull sans trop faire attention à ce que je prends : je n’ai pas l’habitude de faire du shopping à l’aveugle, mais cette fois ci il est juste question de renflouer un peu nos réserves de vêtements, puisqu’une partie de nos affaires est manquante. J’aurais préféré pouvoir reconstituer celles de nourriture, mais je prends ce qu’il y a. Je ferme la valise, et la porte jusqu’au Humer. Je la charge, et rajoute les armes que nous avons volées au complexe. A nouveau j’ai l’impression que je vais sombrer et m’endormir, mais heureusement, c’est le moment qu’Halsey choisit pour revenir. Je sursaute, avant d’ouvrir la porte côté passager. « Allez, on y va. Tu te sens de conduire, ça ira ? » De toute façon nous n’avons pas besoin d’aller très loin, simplement de nous éloigner de là où ils irons nous chercher en premier. « On roule quoi, une heure de plus avant de cacher la voiture sur une petite route pour dormir ? »

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La brune était partagée sur son sentiment quant au reste de leurs ressources, un peu comme Raelyn. D’un côté, elle se sentait soulagée qu’il leur reste de quoi survivre, elles n’étaient pas totalement à la rue – façon de parler – mais c’était loin d’être suffisant. Loin d’être à la hauteur de ce qu’elles avaient lorsque tout était rassemblé. Du coup, c’était la colère qui primait, ainsi qu’une sourde envie de retourner là-bas pour tous les exécuter les uns après les autres. Malheureusement, elles étaient en infériorité numérique et en plus de ça, elles avaient perdu la moitié de leurs munitions et de leurs armes ; autant dire qu’elles n’allaient pas en perdre davantage pour des gens pareils. Même si ce n’était pas l’envie qui manquait. Raelyn lui offrit un choix, celui de rester à l’intérieur pour rassembler ce qu’il restait ou alors d’aller planquer la voiture. Le choix était vite fait ; la brunette avait besoin de rester active et de profiter de l’air frais après être restée plus de trois heures enfermée dans une voiture. La fatigue était toujours bien présente, et marcher lui ferait du bien. « Met-là loin, mais assez pour pouvoir revenir rapidement au pas de course. Un kilomètre, et cache là dans un garage. » Dans un garage. A croire qu’elle pensait qu’elle trouverait ce qu’il fallait aussi facilement. « Ca marche. » Elle ferait de son mieux. La brune monta à l’étage et Halsey prit la direction de la voiture qu’elle démarra avant de prendre une route opposée à celle du sanctuaire, cherchant des yeux un endroit où la planquer. Enfin, une maison un peu similaire à la leur apparu dans son champ de vision, et elle constata qu’ils avaient même un garage ; cette chance. « Bien vu Raelyn. » Murmura-t-elle avant de s’approcher. Pas besoin de faire le tour du propriétaire, elles avaient déjà tout pillé en arrivant sur place quelques semaines plus tôt. Elle se contenta d’ouvrir la porte du garage avant d’y entrer la voiture, prenant le soin de tout fermer avant de planquer les clés dans un buisson – on ne savait jamais qu’elles en aient un jour besoin. Elle se hâta pour le trajet du retour à pied, sprintant et puisant dans ses dernières forces pour ne pas s’attarder seule dans la nuit. Elles avaient connus suffisamment de déboire pour qu’elle ne se fasse choper par un rôdeur à quelques minutes de leur fuite. Enfin, elle aperçu avec soulagement sa sœur qui était déjà entrain de charger la voiture et s’approcha à toute vitesse, se glissant sur le siège conducteur sans demander son reste. « Allez, on y va. Tu te sens de conduire, ça ira ? On roule quoi, une heure de plus avant de cacher la voiture sur une petite route pour dormir ? » Non, elle ne se sentait pas en phase pour conduire, mais il faudrait bien. « On s’éloigne jusqu’à ce que je tombe de fatigue. » Plus d’une heure donc, peut-être. Elle était résistante. Elle se lança sur la route, avançant en direction de cette foutue ferme qu’elles étaient supposées visiter il y a des jours de cela, se concentrant pour ne pas s’assoupir. Enfin, après près d’une heure et demie, elle trouva une route secondaire et l’emprunta sur deux kilomètres avant de se garer sur le côté, s’enfonçant un rien du côté des buissons. « Ici, ça devrait le faire. »

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- 1 an après l’épidémie

« Ca marche. » Elle s’éloigne et je monte à l’étage. Je ne me fais pas de soucis pour elle : pas parce que je me fiche de ce qui peut bien lui arriver, mais parce que j’ai appris à ne pas me faire de souci pour des choses que je ne maîtrise pas. S’il arrive quelque chose à Halsey je ne pourrais rien y faire, je dois simplement lui faire confiance, et j’ai confiance en ses capacité. Ma soeur est beaucoup de choses, mais elle n’est pas une incapable. Elle sait se défendre, et nous n’avons fait aucune mauvaise rencontre sur la route.

Je fais bien de ne pas me faire de soucis puisqu’elle revient rapidement et en un morceau. Appuyée sur la voiture je pique presque de nez, mais ouvre instantanément les yeux dès qu’elle s’approche, j’ai l’habitude de ne dormir qu’à moitié. « C’est bon, tu l’as bien planquée ? » Je fais le tour de la voiture avant de m’installer. « J’ai repris quelques vêtements, mais t’attends pas à la collection printemps été 2021 de chez Valentino. La femme qui vivait ici avec apparemment un gros penchant pour les motifs tournesols. » Elle démarre alors que j’étire mes jambes pour me détendre un peu. « On s’éloigne jusqu’à ce que je tombe de fatigue. » Je hoche la tête sans un mot et cette fois ci je fais ce que je peux pour ne pas dormir et lui tenir un minimum compagnie. La conversation reste superficielle, nous avons un abcès à crever avant de pouvoir à nouveau avoir une conversation à coeur ouvert, mais au moins nous roulons pendant presque une heure et demie. Je la sens piquer du nez, mais elle choisit d’être raisonnable avant que je n’ai la moindre remarque à faire. Elle tourne sur un sentier avant d’arrêter la voiture dans les bosquet. « Ici, ça devrait le faire. » Oui, ici c’est parfait. J’incline mon siège et sombre rapidement.

C’est la lumière du jour qui finit par me réveiller, comme toujours lorsque nous dormons dans la voiture. Je me frotte les yeux avant de secouer la demoiselle. « Halsey, matte un peu. » Nous n’avons pas fait attention de nuit, mais nous sommes garés à quelques mètres d’un lac aux eaux d’un bleu transparent et j’aperçois même au loin une petite ferme. La chance aurait-elle tournée ?

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La brune ne mit pas bien longtemps à planquer la voiture, car c’était loin d’être la première fois qu’elle se retrouvait à devoir camoufler leurs traces en craignant que des gens ne décident de se mettre à leurs trousses. Elles laissaient rarement des survivants, mais il était parfois impossible de tuer tout le monde – la preuve, avec le Sanctuaire – et par conséquent, elles s’étaient fait une flopée d’ennemis depuis le début de la fin du monde. Elle espérait qu’ils étaient morts depuis le temps, mais elles n’étaient pas les seules à avoir de la ressource, elle en était consciente. Elle revint rapidement sur ses pas, rejoignant une Raelyn qui tombait une nouvelle fois de fatigue. En temps normal, elle l’aurait houspillée en taclant son besoin anormal de sommeil, mais rien n’était arrangé entre elles, et seule cette fuite avait annoncé une trêve tacite, pour l’instant. « C’est bon, tu l’as bien planquée ? » « Dans un garage attenant à une maison comme celle-ci, j’ai aussi planqué les clés. Au cas où. » Toujours penser au cas où, c’était devenue une devise avec le temps. « J’ai repris quelques vêtements, mais t’attends pas à la collection printemps été 2021 de chez Valentino. La femme qui vivait ici avec apparemment un gros penchant pour les motifs tournesols. » Chouette. Ce n’était pas comme si elle avait besoin de séduire qui que ce soit, mais tout de même, elle avait sa fierté. « J’espère qu’on trouvera mieux avant de devoir mettre ça. » Lança-t-elle en prenant le volant, plissant les lèvres avant de se remettre en route, espérant qu’elle tiendrait le coup. Et elle le fit, pendant près d’une heure et demie. Elle se gara sur une route secondaire et abaissa son siège afin de trouver une position plus confortable, se laissant immédiatement sombrer dans un sommeil profond, tout comme Raelyn. Une nouvelle fois, elle se réveilla grâce aux secousses de sa sœur qui la firent sursauter, ouvrant les yeux avec difficulté. « Halsey, matte un peu. » Elle mit du temps à comprendre ce qu’elle était supposée mater, mais enfin ses yeux s’habituèrent à la lumière vive du sommeil et un sourire arracha ses lèvres alors qu’elle observait un lac et une ferme. « On va jusque là pour sécuriser l’endroit ? Et puis on prendra un bain, ça fait longtemps. » Et Dieu seul savait qu’elles en avaient cruellement besoin.

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- 1 an après l’épidémie

Elle revient rapidement, et si je sais qu’elle a fait le nécessaire pour planquer l’autre voiture, je ne peux toutefois m’empêcher de lui poser la question, de vérifier par acquis de conscience. Elle aime comme moi et mon tout contrôler, si bien qu’il me répond sans mauvaise foi. « Dans un garage attenant à une maison comme celle-ci, j’ai aussi planqué les clés. Au cas où. » C’est tout ce dont j’avais besoin, il m’assurer que le travail avait été fait correctement, alors je hoche la tête en installant sur le siège passager et ne rajoute rien à ce sujet. « J’espère qu’on trouvera mieux avant de devoir mettre ça. » De mon côté il y a bien longtemps que je n’accorde plus la même importance à ce à ce à quoi je ressemble que je le faisais avant. Je n’ai jamais été superficielle, mais j’ai toujours fait attention à moi, principalement puisque j’aimais séduire. Aujourd’hui tout ça n’a plus la moindre importance et je préfère largement des vêtements propres et secs à des vêtements tendances. « Face de héron est mort, t’as plus personne à qui faire du gringue. »

Nous roulons longtemps, ou en tout cas j’en ai l’impression quand je tombe de fatigue. Je lutte pour rester éveillée, simplement pour que pour ne pas prendre le risque que la brune ne s’endorme également. Lorsque nous stationnons enfin la voiture après l’avoir dissimulée, je suis prise prise d’un soulagement immense et ne mets pas longtemps à m’endormir, ce qui est rare dans ces circonstances. Mon siège de fauteuil allongé me semble être le confort ultime, et je sombre en quelques minutes. En ouvrant les yeux et en me redressant, je secoue rapidement ma sœur pour qu’elle observe elle aussi les environs.

C’est certain, nous sommes mortes et nous voilà au paradis. Ou ce qui ressemble le plus au paradis dans des circonstances comme les nôtres. « On va jusque là pour sécuriser l’endroit ? Et puis on prendra un bain, ça fait longtemps. » Je redresse mon siège et acquiesce d’un signe de la tête. « Ça me va. On fouille la ferme, et on passe la journée entière à faire bronzette. » J’espère simplement que nous nous sommes assez éloignées pour tirer un trait définitif sur notre expérience au sanctuaire.

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La brune savait que Raelyn avait elle aussi besoin d’avoir toutes les informations en sa possession, elles se ressemblaient beaucoup là dessus, au moins autant que d’autres traits de caractère les différenciaient complètement. Alors elle s’appliqua à lui répondre, à lui expliquer ce qu’elle avait fait, décrochant un air soulagé chez la brune qui monta dans la voiture en se sentant un peu plus rassurée. Elle lui raconta à son tour ce qu’elle avait fait, ainsi que la dégaine qu’elles risquaient d’avoir dans les prochains jours, et Halsey ne put s’empêcher de faire la moue sans pouvoir s’imaginer parader ou avoir l’air un minimum agressive avec des tournesols sur ses habits. Comment être prise au sérieux en menaçant quelqu’un alors qu’on portait des vêtements de mamie ? Allez savoir. « Face de héron est mort, t’as plus personne à qui faire du gringue. » Très drôle, vraiment. La brunette esquissa un sourire mais s’abstint de répondre, sachant que tout ce qui touchait désormais au Sanctuaire était considéré comme sujet sensible, à ses yeux en tout cas. Après un long trajet, elles purent enfin se reposer et glaner quelques heures de sommeil supplémentaires avant de se faire réveiller par la lumière du jour qui éclaira l’endroit où elles se trouvaient, lui donnant des allures d’oasis en plein désert. Entre le lac aux reflets bleutés et la ferme, Halsey sentit un élan d’excitation parcourir son corps. Avec un peu de chance, elles trouveraient des choses intéressantes là-dedans. « Ça me va. On fouille la ferme, et on passe la journée entière à faire bronzette. » La jeune femme hocha la tête et remit la voiture en route, se rapprochant davantage de cette ferme tout en quittant la route, se mettant ainsi à l’abri des regards. Elle décida d’ailleurs de faire le tour de la maison afin que le véhicule reste hors de vue de la route ; on ne savait jamais. Ses sens restaient en alerte et l’idée que les habitants du Sanctuaire se mettent à leur poursuite continuait de s’imposer à son esprit, l’empêchant d’apprécier totalement ce qu’elle voyait. Elle s’extirpa de la voiture, attrapa une arme et jeta un œil à Raelyn avant de s’avancer vers la porte de derrière, espérant que pour une fois, la maison soit vide de tout présence et pleine de ressources ; on avait le droit de rêver, non ? «Après toi.» Lança-t-elle en observant sa soeur, décidée à surveiller ses arrières.

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- 1 an après l’épidémie

Dormir dans la voiture, c’est le genre de choses que je n’avais jamais faite de ma vie mais depuis le début de l’épidémie c’est devenue monnaie courante. Dès que nous ne trouvons pas d’abri, de villa ou de grange qui nous semble sécurisée nous sommes bien obligée de dormir à l’abri dans l’habitacle. Je n’aime pas ça, je ne me sont jamais autant en sécurité que entre quatre murs, mais jusqu’ici nous avons toujours réussi à bien camoufler la voiture pour nous éviter des désagréments. Peu de survivants voyagent et pillent de toute façon la nuit.

C’est l’expérience donc qui nous a certainement aidées à trouver le bon endroit pour ne pas être repérées pendant que nous dormions, mais c’est la chance qui nous a poussées à nous arrêter si près de ce qui ressemble à un petit coin de paradis sur terre. Avec le soleil déjà levé qui se reflète sur l’eau quasi transparente du lac, cela n’appelle qu’à une seule chose : y plonger et passer toute la journée allongées sur les berges.

Chaque chose en son temps puisqu’il nous faut d’abord fouiller et sécuriser la maison pour ne pas avoir de mauvaise surprise. Je crois que pour un peu de sérénité je serais prête à abattre les survivants qui s’y trouvent sans états d'âme. Je veux cette endroit. Ma sœur conduit donc jusqu'à la maison, et nous descendons toutes les deux armes à la main et nous approchons de l’entrée de derrière. « Après toi. » Sans un bruit, je hoche la tête et pose doucement ma main sur la poignée. Elle n’est pas fermée à clé et j’ouvre la porte en veillant à faire le moins de bruit possible. Je lui fais signe que je prends l’étage tandis qu’elle n’a qu’à vérifier le rez-de-chaussée. Silencieusement et veillant à ne pas faire craquer les lattes du plancher, je monte les marches de l’escalier en bois avant de me glisser dans le couloir. J’ouvre plusieurs pièces, des chambres et salles de bain qui semblent toute inhabitées depuis un certain moment. Après avoir tout fouillé pour m’assurer que personne ne se cache dans une des armoires ou derrière une porte, je redescends pour rejoindre Halsey. « Personne à l’étage. J’ai l’impression que ça fait un bail qu’il n’y a plus âme qui vive ici. » Le rez-de-chaussée semble calme aussi. « T’as trouvé des trucs intéressants ? » Des provisions je l’espère, c’est ce qui risque de nous manquer le plus vite.

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La nuit n’avait pas été des plus calmes, mais la fatigue avait au moins permis à la brune de dormir plusieurs heures d’affilées, ce qui était plutôt rare lorsqu’elles dormaient dans la voiture à l’extérieur, car ses sens étaient en alerte de peur qu’une horde ne leur tombe dessus ou encore que des survivants décident d’attaquer en profitant de leur vulnérabilité. Heureusement, il ne semblait pas y avoir âme qui vive dans les environs, et rien ne se passe la nuit, pas plus qu’à leur réveil lorsque le soleil pointa le bout de son nez. L’endroit était magnifique, et sans doute que les anciens habitants vivaient une vie de rêve avant que le monde ne sombre dans le chaos. La brune redémarra la voiture et s’avança jusqu’à la maison, faisant le tour afin de se garer loin d’éventuels regards et sortit accompagnée de Raelyn, prête à prendre les armes et à vérifier dans quel état était la maison ; inhabitée, elle l’espérait. Elle laissa la brune passer en premier et celle-ci lui fit signe qu’elle montait à l’étage, laissant à Halsey le soin de vérifier le rez-de-chaussée. Elle s’avança d’abord dans le salon, puis la salle à manger, vérifiant que personne ne s’était planqué dans un coin. Enfin, elle termina par la cuisine et après avoir fait les mêmes vérifications, elle commença à ouvrir les armoires, laissant un sourire étirer ses lèvres en constatant que personne n’était venu ici avant elles ; elles étaient pleines à craquer. « Personne à l’étage. J’ai l’impression que ça fait un bail qu’il n’y a plus âme qui vive ici. T’as trouvé des trucs intéressants ? » La brune revint à sa hauteur, signalant que le premier étage était vide, ce qui n’étonna pas Halsey au vu de ce qu’elle avait trouvé. Elle se tourna vers Raelyn et lui balança un sachet de chips dans les mains, avant d’ouvrir l’armoire pour qu’elle puisse constater par elle-même. « T’es sure qu’on est réveillée, hein ? » Parce qu’entre le lac et ça, ça devenait trop beau pour être vrai.

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- 1 an après l’épidémie

À l’étage, les armoires sont pleines de vêtements de toutes tailles mais cela n’a jusque-là rien de très surprenant. Certains survivants emportent ce qu’ils trouvent pour pouvoir continuer à porter des habits propres, mais rapidement les frusques se sont avérées ne pas être des denrées rares. Il y a beaucoup plus de morts que des vivants, et on survit très bien avec deux jeans et quelques T-shirts. Cependant J’apprécierai volontiers le faite de pouvoir changer mon stock de vêtements qui commencent à être taché de sang, au point que je ne peux plus rien y faire.

C’est alors que je redescends au rez-de-chaussée que je prends la mesure de la chance que nous avons d’être tombées sur cet endroit. Il n’est clairement plus habité depuis des semaines voire des mois, et alors que ma sœur me lance un paquet de chips et s’efface pour me laisser voir les placards les bras m’en tombent et je et j’observe les victuailles avec de grands yeux ronds. « T’es sure qu’on est réveillée, hein ? » Je m’approche, incrédule, et laisse mes doigts courir sur les différentes conserves, boîtes de céréales, paquetsde pâtes et autres victuailles intouchées. « Mais comment c’est encore possible ? » Pendant les premières semaines nous trouvions de tout dans les maisons inhabitées ou habitées par des morts. Mais rapidement, au bout d’un ou deux mois il est devenu quasi impossible de trouver une maison qui n’ait pas été fouillées de fond en comble et complètement pillées. Un endroit comme ça, avec de quoi manger pendant des semaines c’est un cadeau tombé du ciel. Affamé, j’ouvre le paquet de chips avant d’en prendre trois grosse poignée et de continuer à faire le tour et l’inventaire des provisions. « Il faut sécuriser l’endroit et je crois qu’on aura trouvé le coin parfait pour reprendre des forces. » Je referme le placard, à regret comme si j’avais peur que la nourriture ne s’envole, avant de sortir pour faire le tour de la maison. C’est dans le petit jardinet, à quelques mètres seulement de l’entrée principale que je les trouve. « Halsey viens voir ! » Là, à mes pieds, se trouvent quatre tombes alignées les unes à côté des autres. Les voilà les résidents de cette demeure.

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La brune avait l’impression d’évoluer dans un rêve éveillé, une sensation renforcée par le fait qu’elle dormait encore pratiquement debout – ça n’était pas quelques heures grapillées dans une voiture qui allaient effacer des jours à lutter pour leur survie et à courir dans tous les sens pour échapper tantôt à des rôdeurs assoiffés de cervelle, tantôt à des cannibales assoiffés de chair humaine. Pourtant, elle ne rêvait pas, et les placards étaient bel et bien remplis de toute sorte de victuailles qui leur permettraient de survivre pendant un long moment – d’autant qu’elles avaient appris à se rationner par automatisme avec le temps. « Mais comment c’est encore possible ? » La brune leva les mains vers le haut, haussant un sourcil tant elle était elle-même étonnée par la chance qu’elles avaient. « Le coin est plutôt reculé, et la ferme n’est pas visible de la route. On l’a vue uniquement parce que je me suis garée plus loin dans les bosquets. » Vraiment, un foutu coup de chance. La brunette hallucinait en voyant le contenu des armoires, et un sourire s’était dessiné sur ses lèvres et ne les quittait plus tant elle était heureuse en ce moment. Un sentiment relativement rare par les temps qui courraient. « Il faut sécuriser l’endroit et je crois qu’on aura trouvé le coin parfait pour reprendre des forces. » La jeune femme hocha la tête, assez d’accord sur le principe. « J’espère juste qu’ils ne nous retrouveront pas. » A son sens, elles n’étaient pas encore assez loin, même s’ils ne pouvaient pas avoir la moindre idée de la direction qu’elles avaient prises. Raelyn s’en alla pour découvrir les lieux et la brune décida de rassembler leurs affaires, au moins pour avoir une idée d’où elles en étaient en termes de ressources. « Halsey viens voir ! » La brune sortit en trombe, craignant que quelque chose ne se soit passé – la parano, ça ne vous quittait plus – et arriva à la hauteur de Raelyn, constatant qu’il y avait des tombes à ses pieds. « Je me demande qui les a enterrés. » Car si eux étaient les habitants de cet endroit, alors qui était resté pour les inhumer ? « Y avait des trucs intéressants en haut ? » Demanda-t-elle, pas vraiment touchée par ce spectacle désolant.

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- 1 an après l’épidémie

Je ne pensais pas me réjouir un jour pour quelques paquets de pâtes, de conserves potentiellement périmées et de bouffe de supermarché plus simplement. Mais là, j’ai l’impression d’être au paradis, j’ai enfin l’impression que la chance a un peu tourné en notre faveur. « Le coin est plutôt reculé, et la ferme n’est pas visible de la route. On l’a vue uniquement parce que je me suis garée plus loin dans les bosquets. » Nous ne sommes quand même qu’à moins de deux heures de la ville ou plutôt du village le plus proche, alors je ne comprends pas comment le coin n’a pas pu être découvert plutôt. Je décide de m’expliquer la chose en parlant d’un miracle, parce que c’en est bel et bien un. En tout cas elles ont le goût du miracle ces chips dans lesquelles je pioche sans retenue. « J’espère juste qu’ils ne nous retrouveront pas. » Ma mâchoire se serre, parce que moi aussi j’ai pensé à cette éventualité. Dans ma tête nous devions me tirer le plus grand possible, quitte à conduire toute une journée et à perdre nos repères pour tout recommencer dans une zone différente. Mais cette maison semble être un cadeau du ciel, comment la laisser derrière nous ? « Je suis d’accord, on est pas assez loin, mais regarde ça… »

Décidée à inspecter les environs, j'emprunte la porte de devant pour faire le tour du propriétaire. Le jardin est envahi de hautes herbes, les habitants qui vivaient ici sont morts depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Le mystère prend fin lors ce que je l’ai trouvé, enterrer dans les petites tombes à l’arrière du jardinet. « Je me demande qui les a enterrés. » Je me fiche un peu de spéculer sur l’identité de celui qui a perdu les siens, mais si j’en crois mon expérience de la race humaine, il s’est probablement tiré, ne supportant plus de vivre entre ces murs appris la tragédie. « Il a dû partir en tout cas vu l’état du jardin, la maison aurait été plus protégée si c’était pas le cas. » Je me retourne vers elle, en oubliant complètement les tombes, comme si elle ne m’avait pas préoccupées un seul instant. « Y’avait des trucs intéressants en haut ? » je hoche la tête, en me redirigeant vers la voiture d’un air distrait. « Y’a pas mal de vêtements, un peu de savon dans la salle de bain. » Mais rien qui ne valent le trésor qui dormait dans la cuisine. « Je vais installer les barbelés, tu t’occupes du reste ? »

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La brune était ravie d’avoir découvert cet endroit, car il leur offrait de belles perspectives pour les jours à venir. Cependant, elle ne pouvait s’empêcher de ressentir de l’anxiété concernant le Sanctuaire qu’elles avaient quitté – ou plutôt, fuit – dans des circonstances pour le moins compliquées, car même si elles avaient fait en sorte de les ralentir en crevant les pneus et en détruisant leur arsenal, leurs actions auraient forcément des conséquences. Avec un peu de chance, ils ne les retrouveraient jamais, même avec la meilleure volonté du monde, mais la brunette ne pouvait s’empêcher d’y penser. La sérénité, ça n’était plus son truc depuis bien longtemps. Halsey pensait désormais au pire à tout bout de champs, préférant se surprendre avec du positif que de plonger dans le désarroi à cause du négatif. « Je suis d’accord, on est pas assez loin, mais regarde ça… » Elle regardait, elle voyait et elle comprenait, évidemment. Cela faisait bien longtemps qu’elles n’avaient pas eu l’opportunité de se reposer et de simplement profiter et elle comprenait que Raelyn soit tout excitée à cette idée. « On peut rester une semaine, si rien ne vient compromettre cette idée entre temps. Après, ça deviendra vraiment trop risqué. » Et des oasis, elles en trouveraient d’autres, pas vrai ? Elle rejoint ensuite la brune à l’extérieur qui était entrain de contempler les tombes de ceux à qui appartenait cet endroit autrefois. « Il a dû partir en tout cas vu l’état du jardin, la maison aurait été plus protégée si c’était pas le cas. » Effectivement. Rien n’était gardé, en dépit du fait que tout était en état. « Et tant mieux pour nous. » Argua-t-elle en la suivant vers la voiture, afin qu’elles commencent à la vider et à s’installer. « Y’a pas mal de vêtements, un peu de savon dans la salle de bain. Je vais installer les barbelés, tu t’occupes du reste ? » Du savon. Ca allait leur changer. Elle hocha la tête en entendant sa proposition ; s’occuper du reste signifiant qu’il fallait condamner un maximum d’issues – fenêtres, portes – afin de ne laisser qu’un point d’entrée et un point de sortie. « On a encore des pièges ou pas ? » Parce qu’elle comptait bien en installer dans le périmètre, mais elle ignorait si elles en avaient dans la voiture ou si ça aussi, ils les avaient emmenés avec eux en vidant la maison.

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- 1 an après l’épidémie

Elle comme moi nous savons que nous ne retrouverons jamais un autre endroit comme celui-là, ou en tout cas qu’il y a très peu de chance. En plus d’un an c’est la première fois qu’il nous arrive d’ouvrir des placards et de les trouver pleins à craquer de la sorte, c’est la première fois qu’un endroit nous semble si paradisiaque et en sécurité. Pourtant je sais que cette sécurité n’est qu’illusoire, et que dans ce nouveau monde et nous devons nous méfier de tout et de tout le monde à chaque instant. « On peut rester une semaine, si rien ne vient compromettre cette idée entre temps. Après, ça deviendra vraiment trop risqué. » je le sais, j’en suis parfaitement consciente mais comment nous forcer à partir d’ici sans y être obligées ? Qui a assez de volonté pour se soustraire à un environnement comme celui-là après avoir passé un an avec la peur au ventre ? Il faudra que nous la trouvions cette volonté, parce que je sais aussi bien qu’elle que les gens du complexe chercheront à nous retrouver après avoir regroupé leurs forces.

« Et tant mieux pour nous. » Qu’elle conclu devant les tombes. Je suis assez d’accord avec elle, je ne vais pas m’apitoyer sur le sort de ces inconnus : tant mieux pour nous. Étaient-ils là avant que tout ça ne commence ? Ont-ils, comme nous, trouvé refuge ici ? « On a encore des pièges ou pas ? » Je sors les barbelés du coffre de la voiture délicatement, et enfile les gros gants de jardinage que nous utilisons pour les manipuler. « Il doit en rester quelques uns, regarde dans la cachette de la roue de secours. » Je me redirige vers l’entrée de la maison pour commencer à installer les barbelés aux endroits les plus stratégiques, de façon à ce qu’il soient invisibles mais qu’ils blessent et ralentissent tout éventuel assaillants. « Qu’est-ce qu’on fait après, on s’autorise un gros repas avant de recommencer à se rationner ? » Je pense qu’après toutes nos aventures de ces derniers jours nous le méritons.

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Too far gone

Halsey tentait de ne pas se laisser avoir par l’euphorie, ce qui était extrêmement difficile compte tenu des circonstances. Après tout, elles passaient leur temps à vivre en nomades, de se laissant que quelques jours de répit lorsqu’elles trouvaient un abri de relativement sûr, car oui, tout était relatif. Si ce n’était pas pour les autres humains survivants, c’était les rôdeurs qui menaçaient leur sécurité. Autant dire qu’elles n’étaient jamais tranquilles. Raelyn semblait assez d’accord avec le fait de ne rester qu’une semaine sur place, même si elle pouvait voir l’hésitation dans ses yeux. Après tout, il était difficile de se convaincre de partir sans raisons concrètes, même si la possibilité qu’ils ne leur tombent dessus dans leur sommeil soit suffisante aux yeux de la brunette pour ne pas traîner dans le coin plus longtemps que nécessaire. Elles verraient bien, pour l’heure, il fallait sécuriser le périmètre. Sa sœur s’empara des barbelés à l’aide de gros gants qui leur avait été utiles à bien des occasions et disparu vers l’entrée en lâchant un « Il doit en rester quelques uns, regarde dans la cachette de la roue de secours. » lorsqu’elle lui demanda s’il restait des pièges dans la voiture. Halsey hocha la tête et commença à dégager le coffre afin d’accéder à la cachette à laquelle elle faisait référence. « Qu’est-ce qu’on fait après, on s’autorise un gros repas avant de recommencer à se rationner ? » La brune se fendit d’un sourire, sachant pertinemment que quoiqu’elle dise, Raelyn se ferait un gros repas ; parce que ça faisait longtemps. « Un gros repas, ça me va. De toute façon, vu notre appétit d’oiseau, on risque pas de trop attaquer le stock. » Argua-t-elle en ouvrant enfin la cachette, ravie de constater qu’il restait de quoi piéger une bonne partie des alentours, même si elle devrait faire des choix. « J’irai les poser tout à l’heure, pour l’instant je rentre nos provisions et j’attaque les barricades. » Lança-t-elle en passant devant la brune, ayant embarqué les outils pour détruire des meubles et s’en servir comme planches pour bloquer les fenêtres et les portes. La fin du monde l’avait rendue plutôt bricoleuse.

Spoiler:

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