Too far gone • (Zombie Halsyn)

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Too far gone

Le type aurait vraiment été idiot de tenter de les flouer en les amenant droit vers un piège, car il aurait perdu la vie en moins d’une seconde, le temps pour presser la détente. Cependant, cette alternative n’était pas totalement à écarter, parce qu’elles ignoraient dans quelle mesure le garde était impliqué dans la vie et la survie de sa communauté. A son sens, le monde était devenu égoïste – encore plus qu’avant la fin du monde, oui c’était possible -et il ferait tout pour sauver ses miches, mais tout de même, la prudence restait de mise. Heureusement, le hangar était vide et il obtempéra avec facilité, leur donnant les clés dont elles avaient besoin et désignant de la tête la voiture concernée, sans un mot ni un cri. C’était presque devenu ennuyeux. Halsey la testa et la démarra rapidement, pressée d’en finir et de dégager de là aussi vite que possible. Une fois que ce fut fait et que le véhicule fut garé en direction de la sortie, elle reprit sa position, tenant l’homme en joue tandis que Raelyn commençait à crever les pneus les uns après les autres. « Tue le maintenant et viens m’aider, on ira plus vite. On a plus besoin de lui. » Halsey haussa un sourcil dans sa direction, surprise qu’elle décide de la laisser mettre fin à ses jours elle plutôt que de s’en charger elle-même. Cela dit, elle n’avait pas tort ; ils n’allaient pas tarder à tomber sur le cadavre de l’autre et comprendre où elles étaient, ce n’était pas comme si elles avaient tout le temps devant elles. Plissant les lèvres, elle plongea la main dans la poche de son treillis, là où elle avait glissé un poignard, et le plaça sous les yeux du garde qui commençait à frôler la crise cardiaque. « S’il-vous-plaît, non… J’ai tout fait pour vous aider, je… » Il n’eut guère le loisir de terminer sa phrase, Halsey lui trancha également la gorge d’un geste vif sans s’interroger une seule seconde sur le bienfondé de son geste. Le corps tomba lourdement au sol et elle s’appliqua à détruire les autres pneus que Raelyn n’avait pas encore attaqués, pressée d’en finir.

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- 1 an après l’épidémie

Le pauvre type nous aide depuis tout à l’heure dans l’espoir que peut-être nous le laissions en vie dans notre fuite. Ce serait mal nous connaître ma sœur comme moi puisque nous sommes toutes les deux dénuées de scrupules. En vie, il est susceptible de donner l’alerte et c’est un risque que nous ne sommes pas prêtes à prendre pour épargner l’un de ces cinglés. Je sais qu’à ce sujet là nous n’avons pas besoin de nous concerter et qu’il n’y aura pas de discorde. Nous ne sommes pas du genre à laisser des survivants derrière nous si nous n’avons rien à y gagner. Et comme nous n’avons ni l’une ni l’autre l’intention de revenir ici un de ces quatre la décision est vite prise. Alors, sans cérémonial je lui demande d’abattre le garde pour mieux pouvoir venir m’aider à crever les pneus des voitures que nous n’emporterons pas. « S’il-vous-plaît, non… J’ai tout fait pour vous aider, je… » Ses supplications parviennent à peine à mes oreilles, et je ne tourne même pas la tête dans la direction de ma sœur lorsqu’elle sort son couteau pour faire subir au garde le même traitement que son collègue quelques minutes plutôt.

Méthodiquement, je continue de faire le tour des voitures pour m’assurer qu’ils ne pourront pas nous poursuivre une fois que nous aurons pris la fuite. En crever les pneus est la solution la plus rapide et la plus efficace. Laisser autant de réservoirs d’essence pleins derrière nous me chagrine, mais nous n’avons pas le temps de les siphonner. Je prie pour que celui-ci soit relativement plein, assez pour que nous réussissions à regagner la maison. Nous ne pourrons pas y rester, j’en suis consciente, mais notre véhicule est une partie de nos affaires se trouve encore là-bas. Je suis confiante : si ils avaient emporté le gros Humer avec eux il serait ici. Nous devons donc rapidement réussir à regagner une route principale, trouver des panneaux pour nous orienter en priant pour ne pas être trop loin de là où nous étions installées, y retourner, récupérer nos affaires puis mettre les voiles. Une fois que j’ai terminé, je m’engouffre dans la voiture et il jette le sac. J’attends que la brune prenne place derrière le volant avant de m’assurer que nous sommes bien, pour une fois je l’espère, sur la même longueur d’onde. « Démarre vite, j’ai l’impression que l’alerte n’a pas encore été donnée. » Dans le doute je me tiens prête à ouvrir le feu.

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C’était loin d’être la première fois qu’Halsey se retrouvait à exécuter quelqu’un de sang-froid, et elle se fichait bien de devoir agir ainsi, car il était une nouvelle fois question de survie. Les cas de conscience, ça faisait un moment qu’elle ne les avait plus. Si quelqu’un représentait une menace, elle le tuait, point. Il n’y avait pas à tergiverser, la majorité des survivants pensaient ainsi et c’était désormais la loi du plus fort qui régnait dans ce nouveau monde. Ceux qui avaient encore de la compassion étaient les suivants à devenir comme l’un de ces rôdeurs, et la brune ne désirait pas faire partie de ladite liste. Pas parce qu’elle aurait décidé d’épargner une vie en tout cas. C’était la raison pour laquelle elle ne s’embarrassa pas de longs discours à son égard ; il ne valait rien à ses yeux. Il avait mangé d’autres de ses congénères et avait participé à leur capture, il était donc coupable pour avoir simplement fait partie de ce Sanctuaire – quel nom ironique quand on y pensait. Son corps tomba lourdement à terre et la jeune femme l’enjamba sans un dernier regard pour lui, son attention fixée sur les derniers pneus à lacérer avant de pouvoir prendre la route et s’éloigner de cet enfer. Il ne leur fallu que quelques minutes supplémentaires, ainsi que des coups d’œil fréquents en direction de la porte pour s’assurer qu’elles n’étaient pas entrain de se faire entourer par d’autres gardes décidés à les réduire en charpie. Enfin, Raelyn se dirigea vers la voiture, signe qu’elle avait terminé, et Halsey creva les deux derniers pneus avant de la rejoindre et de s’installer derrière le volant. « Démarre vite, j’ai l’impression que l’alerte n’a pas encore été donnée. » La brune hocha la tête et enclencha la première, écrasant la pédale de l’accélérateur afin de foncer droit vers la sortie. Un coup d’œil à sa gauche lui indiqua que si, l’alerte avait été donnée, mais trop tard. Ils courraient comme des dératés mais il était trop tard, la jeune femme mettait déjà de la distance entre eux, et elles étaient hors de portée de tir. « Bordel. » Souffla-t-elle, ce qui était en fait un signe de soulagement. Elle bifurqua et rejoint ainsi une route principale, tirant définitivement un trait entre elle et cet endroit démoniaque. « On a réussi. » Une légère goutte perlait sur son front, signe qu’elle n’avait pas eu bon du tout durant toute la durée de leur évasion.

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- 1 an après l’épidémie

Quand la voiture démarre, mon cœur fait un soubresaut dans ma poitrine. Je le sent, c’est là que les choses commencent à s’arranger pour nous. À partir de là nous n’avons plus besoin du garde et ma sœur l’exécute sans la moindre pitié et sans que je n’y. trouve quoi que ce soit à dire. Nous finissons de saboter les différents véhicules pour qu’ils ne puissent pas partir à notre poursuite avant de monter à bord de celui qui sera notre ticket pour la sortie. À nouveau le moteur rugit rapidement, enfin, la chance a tourné. Je n’aspire plus que quelques jours voir quelques semaines d’affilée de tranquillité pour nous remettre de toutes ces aventures.

Alors que nous quittons le hangar, je ne peux m’empêcher de penser au pire et de me retourner, arme bien en main, pour m’assurer qu’ils ne sont pas en train de se lancer à notre poursuite avec des voitures que nous n’aurions pas repérées. Tandis que le complexe s'éloigne de plus en plus, qu’il apparaît à présent évident que nous sommes hors de portée de tir, je n’en reviens toujours pas et je n’arrive pas à décrisper mes doigts de mon flingue. « Bordel. » Petit à petit, mon cœur retrouve un rythme normal et j’arrive à desserrer mes doigts, enclencher la sécurité de mon arme et la poser à mes pieds. « On a réussi. » On est sorties vivantes, et sans le moindre encombre : ce qui n’aurait pas été possible j’en suis certaine si nous avions choisi de faire exploser la porte d’entrée. Je sais également que ce sont les dégâts à l’armurerie qui ont retenu le personnel du complexe, mais je ne serai pas la première à m’excuser étant donné l’état physique dans lequel je me trouve. Je me retourne sur mon siège, et attrape le premier chiffon que je trouve à l’arrière pour essuyer le sang qui s’écoule de mon oreille. « Ouais on s’en est sorties. » Alors que nous atteignons une route un peu plus important, je laisse mes yeux courir sur les panneaux. « Tu reconnais quelque chose ? » Un nom de ville, un numéro de départementales, n’importe quoi.

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Halsey avait du mal à y croire, mais enfin, elles étaient parvenues à se sortir de ce merdier. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait plus eu aussi peur pour sa vie, un peu comme si les autres évènements qui leur étaient tombé dessus n’étaient rien en comparaison de ça. Un soi-disant sanctuaire qui cachait en fait une population devenue cannibale pour survivre. Autant dire que la brune était prête à beaucoup de chose pour rester en vie, mais consommer de la viande humaine – en connaissance de cause – était tout simplement impossible à ses yeux. Elle avait déjà du mal à se remettre du fait qu’elle en avait ingéré sans le savoir, et rien que d’y repenser, cela lui donnait presque envie de revenir sur place et de les décimer les uns après les autres, à l’aide de ses grenades restantes. En parlant de ça, un rapide coup d’œil à Raelyn lui indiqua que son oreille saignait toujours – pas abondamment, mais tout de même – puisqu’elle s’empara d’un chiffon avant de se reconcentrer sur la route. « Ouais on s’en est sorties. » Elle ouvrit la bouche, prête à dire quelque chose au sujet de ce qu’il s’était passé, mais elle se ravisa. Elles étaient encore trop à fleur de peau, l’une comme l’autre, pour avoir une conversation calme par rapport à ce qu’il s’était passé dans cette armurerie, et Halsey était persuadée que le moindre mot serait l’étincelle qui mettrait le feu au poudre pour de bon. Elle s’abstint donc de faire le moindre commentaire et reporta son attention sur la route, cherchant le moindre repère lui permettant de comprendre où elles se trouvaient. Ils les avaient assommées avant de les amener ici, ce qui voulait dire qu’elles n’avaient eu aucune notion de temps ou de distance entre leur repère et leur soi-disant sanctuaire. Autant dire qu’elles étaient paumées au milieu de nul part, sans carte, avec une bande de fou furieux qui se remettraient à leur poursuite dès qu’ils en auraient trouvé le moyen. « Tu reconnais quelque chose ? » La brune secoua la tête à la négative, plissant les lèvres. Elles roulèrent ainsi quelques minutes, jusqu’à ce qu’un nom lui dise quelque chose. « C’est pas vrai. » Elle fronça les sourcils, plongeant dans ses souvenirs. La carte, elle l’avait assez consultée que pour en avoir une vision globale, et la ville de laquelle elles s’approchaient était… « On est à plus de trois heures de la maison. Je comprends même pas comment ils sont tombés sur nous en venant d’aussi loin. » Autant dire que là, elle était dépitée.

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- 1 an après l’épidémie

Nous sommes loin du complexe à présent, toujours choquées de nous on est de sorties mais profondément soulagées, mais rien n’est gagné. Nous n’avons aucune idée de là où nous sommes, aucune provision et aucune arme si ce n’est celles que nous avons volées dans l’armurerie. Nous n’avons pas la certitude que nos affaires seront toujours là où elles ont été laissées, ni même que nous arriverons à regagner la maison où nous étions réfugiées avant d’être attaquées. Moi, je me fais du souci pour mon oreille qui saigne encore faiblement. Elle me fait toujours mal et un sifflement désagréable résonne dans mon esprit depuis l’explosion. Je n’entends plus rien d’autre de ce côté là. J’essuie le sang, décidant de ne pas m’en faire pour un futur handicap sur lequel je n’ai de toute façon aucune prise. La priorité, c’est de retrouver notre chemin et toutes nos affaires. Les panneaux ne me disent rien à moi non plus, et si je ne conduis pas j’ai tout de même étudié les cartes avec elle pendant des heures. Je tente de ne pas m’en faire, mais je commence à craindre que nous soyons très éloigné de la de notre dernière planque. « C’est pas vrai. » je suis son regard et des chiffres le panneau que nous croisons. Je fronce les sourcils et tente de me rappeler pourquoi le nom de ville me parle, où il était positionné sur la carte et quand nous l’avons traversé. « On est à plus de trois heures de la maison. Je comprends même pas comment ils sont tombés sur nous en venant d’aussi loin. » Je réalise en même temps qu’elle et j’étouffe un juron. « Merde… Au moins on peut se dire qu’avec la distance ils se risqueront pas tout de suite à se lancer à notre poursuite… Surtout pas avec les dégâts qu’ils ont subis » je jette un coup d’œil à la jauge d’essence. La chance nous sourit enfin, puisqu’elle est rempli de trois quarts. « On a ce qu’il faut pour y arriver normalement… Ça va le faire c’est juste un long trajet. » Nous avons déjà roulé plus longtemps d’affilée, mais je n’ai plus la force de faire face à une nouvelle mauvaise rencontre.

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La jeune femme cherchait du regard de quoi la rassurer sur le fait qu’elles n’étaient pas loin, qu’elles parviendraient rapidement à leur pied à terre, celui où se trouvaient toutes les ressources qu’elles avaient amassées depuis près d’un an. Autant dire que si rien n’était là quand elles reviendraient là-bas, les deux femmes seraient dévastées. Acquérir toutes ces armes, ces vivres… Ca avait exigé des sacrifices. Elles n’étaient pas devenues aussi fortes en un tour de bras, il leur avait fallu du temps, et tout ce qui se trouvait là-bas était la récompense de ce qu’elles considéraient comme un dur labeur. Alors si tout avait disparu… et bien… Elle ne voulait même pas y songer. Enfin, le nom d’une ville lui sauta aux yeux et elle parvint à se repérer mentalement, visualisant la carte dans son esprit et connectant les deux croix invisibles qu’elle avait tracées sur celle-ci. Son visage se décomposa légèrement quand elle réalisa que le trajet ne durerait pas quelques minutes, bien au contraire, comme elle le fit rapidement savoir à Raelyn qui manqua de s’étouffer en marmonnant. « Merde… Au moins on peut se dire qu’avec la distance ils se risqueront pas tout de suite à se lancer à notre poursuite… Surtout pas avec les dégâts qu’ils ont subis » Pas faux. Au moins, elle reconnaissait qu’ils avaient subi des dégâts considérables, ce qui voulait dire que cette grenade, même si elle lui avait légèrement endommagé l’oreille, et bien elle leur avait bien servi dans la finalité. « J’espère qu’on sera loin quand ils décideront de remplir à nouveau leur garde manger. » Un frisson lui parcourut l’échine et elle replaça son regard sur la route, tentant d’évacuer les mauvais souvenirs de son esprit et ce même si les images se faisaient persistantes. « On a ce qu’il faut pour y arriver normalement… Ça va le faire c’est juste un long trajet. » Halsey hocha la tête en jetant un œil elle aussi à la jauge d’essence, rassurée comme la brune sur le fait qu’elles ne devraient pas terminer le trajet jusque là à pied. « En espérant qu’on ne croise plus personne, mort ou vivant, sur le trajet. Parce que j’en peux plus. » Lança-t-elle en plissant les lèvres, épuisée davantage psychologiquement que physiquement pour une fois.

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- 1 an après l’épidémie

Maintenant que nous nous écartons du Sanctuaire, je réalise un peu ce que nous venons de vivre et ce qu’il se tramait là bas. Je l’ai occulté le temps de réussir à nous échapper, à présent je réalise ce que nous avons mangé et ce à quoi nous avons participé depuis plusieurs jours. Les gens que nous avons bouffés, depuis combien de temps étaient-il stockés dans la chambre froide ? Comment étaient-il choisi ? Tirés au sort parmis les habitants du complexe ? Ou capturés comme nous dans le simple but de finir dans une assiette. « J’espère qu’on sera loin quand ils décideront de remplir à nouveau leur garde manger. » Je décide que je préfère en rire. Nous ne sommes pas tombées malades suite aux derniers repas, et pouvons nous réellement prétendre nous offusquer du meurtre d’être humains ? Non, alors les manger, c’est simplement le cran du dessus. Il vaut mieux en rire qu’en pleurer… Ou en vomir en tout cas. « On peut pas dire qu’on était un choix idéal en tout cas. Agressives comme on est la viande aurait été nerveuse, puis y’a rien à bouffer sur nous enfin quand même... » Dé-dra-ma-ti-ser. La clé de la survie dans ce nouvel univers où il ne faut pas s’encombrer d’états d’âmes inutiles. « En espérant qu’on ne croise plus personne, mort ou vivant, sur le trajet. Parce que j’en peux plus. » Je hoche la tête : moi aussi j’ai besoin de souffler. Je ne réponds rien, préférant me taire que nous attirer le mauvais oeil. Je pose la tête sur la vitre, garde le mouchoir appuyé contre mon oreille et ferme les yeux.

Le mal de tête aidant, la fatigue causée par la perte de sang, je n’arrive pas à m’accrocher et finalement, je sombre dans un demi sommeil. Quand je rouvre les yeux il fait nuit noire, je redresse la tête et ramasse le chiffon tombé à mes pieds pour le poser sur le tableau de bord. La bonne nouvelle : je n’entends plus de sifflement. La mauvaise : je n’entends plus rien de cette oreille, et mon mal de tête est toujours présent. Je prends à nouveau sur moi, pour l’instant. « J’ai dormi combien de temps ? On est où ? » Il faudrait peut-être que je la relève, si j’en crois son teint cireux.

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Alors qu’elles parvenaient enfin à mettre de la distance entre elles et ce cauchemar, les souvenirs affluaient et les deux jeunes femmes prenaient toute la dimension de ce qu’il leur était arrivé, ou tout du moins ce à quoi elles avaient réchappé. Si ce sale type ne s’était pas attaqué à Raelyn dans son sommeil, elles auraient pensé avoir plus de temps devant elles et n’auraient jamais découvert ce qu’il se cachait derrière ce lieu soit disant empreint de sérénité, et rien que cette idée lui donnait froid dans le dos. Et pour le reste, Halsey évitait de se rappeller qu’elle en avait consommé elle aussi durant toute la durée de leur séjour sur place, car rien que d’y penser, elle sentant la nausée s’emparer d’elle et menacer de la rendre malade pour de bon. Il y avait des limites à la survie, et ils les avaient outrageusement dépassées. « On peut pas dire qu’on était un choix idéal en tout cas. Agressives comme on est la viande aurait été nerveuse, puis y’a rien à bouffer sur nous enfin quand même... » Cette remarque arracha un sourire à la brune qui secoua la tête avant de jeter un regard de biais à sa sœur avant de se reconcentrer sur la route. « Oui et puis vu notre état, on aurait fait office de spare ribs tout au plus. » Autant dire que l’humour noir, c’était sa came. Alors si ça pouvait les aider à dédramatiser les horreurs qu’elles avaient vues, elle était partante pour se lancer à corps perdu à la pire blague concernant cette expérience désastreuse. Raelyn se laissa tomber contre la vitre et finit par fermer les yeux, se laissant emporter par la fatigue tandis qu’Halsey luttait difficilement contre la sienne, d’autant que la nuit commençait déjà à tomber. Elle roula ainsi pendant un long moment, sentant ses paupières s’alourdir de plus en plus, mais l’idée de réveiller la brune ne lui avait même pas effleuré l’esprit. Qu’elle dorme, ça lui ferait du bien. « J’ai dormi combien de temps ? On est où ? » Elle se décida à ouvrir les yeux et la brunette tourna brièvement la tête vers elle en esquissant un sourire forcé. « Un peu plus de deux heures, on devrait plus trop tarder mais je t’avoue que dans le noir, j’ai un peu plus de difficultés à me repérer. J’ai pas quitté la route principale cela dit… » Ajouta-t-elle en passant une main fatiguée sur ses yeux, sans quitter la route du regard.

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- 1 an après l’épidémie

Nous sommes enfin sorties de cet enfer et à présent j’arrive à envisager d’en plaisanter. Ce n’était pas gagné lorsque nous étions coincées dans la chambre froide ou lorsque cette idiote qui me sert de soeur a trouvé ça pertinent de me rendre à moitié sourde à vie, mais je respire un peu mieux sans cet étau sur la poitrine. Mon agression avait précipité notre évasion : que se serait-il passé si ce type n’avait pas été pris de l’envie de m’étouffer en pleine nuit ? Nous mangions leur nourriture, il leur aurait été facile de nous endormir pour nous égorger et nous servir à tout le complexe pour le plat du soir. Seigneur, je préfère ne pas y penser. « Oui et puis vu notre état, on aurait fait office de spare ribs tout au plus. » Il y a avait en effet beaucoup plus à manger sur le type qui m’a attaquée. Lui au moins aurait fait un plat de résistance décent, quand j’aurais à peine pu être présentée en entrée.

Assommée par le contrecoups du choc et par ma douleur, je pose la tête contre le vitre et finis rapidement par m’endormir. Sans compter que, inquiète, j’ai mal dormi pendant la durée de notre séjour. Quand je rouvre les yeux le jour n’est pas encore levé, si bien que j’ai du mal à estimer si nous avons roulé une heure, plus ou seulement quelques minutes. « Un peu plus de deux heures, on devrait plus trop tarder mais je t’avoue que dans le noir, j’ai un peu plus de difficultés à me repérer. J’ai pas quitté la route principale cela dit… » Elle passe une main sur ses yeux et pique dangereusement du nez. « Gare toi, je vais te relayer. » Je désigne le bas côté du doigt alors qu’elle semble hésiter. Je lève les yeux au ciel, certes je suis une piètre conductrice mais il arrive que je prenne le volant, elle ne peut pas toujours conduire sans se reposer. « Gare toi je te dis, tu vas t’endormir et nous tuer. Sans compter qu’une fois à la maison il faudra charger ce qu’ils ont bien voulu nous laisser dans le Humer et repartir, on ne peut pas prendre le risque qu’il revienne nous chercher. » Nous n’avons même pas besoin de continuer à conduire des heures, simplement nous éloigner de la maison pour ne pas leur faciliter trop la tâche.

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Raelyn s’était endormie, glissant dans les bras de Morphée sous les yeux envieux d’une Halsey qui luttait déjà pour ne pas céder elle aussi. Cependant, leur fuite était une question de survie – littéralement – et il était hors de question de prendre la moindre pause au vu des circonstances. Elle ignorait quand ils décideraient de se relancer à leur poursuite – le plus tard possible, elle l’espérait – et désirait mettre le plus de distance possible entre elles et eux, histoire de ne jamais les revoir si possible. Parce qu’après les rôdeurs et les pilleurs sanguinaires, les cannibales ça commençait à faire un peu beaucoup pour elles – et pourtant, ça n’était pas comme si elles étaient facilement impressionnables en temps normal. Mais ces tarés étaient parvenus à leur faire bouffer la même chose qu’eux, et rien que ça l’avait marquée au fer rouge – sans mauvais jeu de mot. Elle continua de rouler, longtemps, essayant de lutter comme elle le pouvait jusqu’à ce que la brune se décide à se réveiller, ce qu’elle fit environ deux heures après. Autant dire qu’elles étaient proches du but, mais pas encore tout à fait. « Gare toi, je vais te relayer. » Elle désigna le bas côté d’un geste, mais cette perspective fit légèrement hésiter la jeune femme qui craignait plus la conduite de sa sœur que la bande de cannibales qui était à leur poursuite – c’était dire. « Gare toi je te dis, tu vas t’endormir et nous tuer. Sans compter qu’une fois à la maison il faudra charger ce qu’ils ont bien voulu nous laisser dans le Humer et repartir, on ne peut pas prendre le risque qu’il revienne nous chercher. » La jeune femme soupira, consciente du fait qu’elle avait probablement atteint ses limites – elle les avait même dépassées pour le coup. Elle se mordit la lèvre et se laissa finalement convaincre, se garant sur le côté avant de déboucler sa ceinture et de se laisser tomber au sol, faisant le tour du véhicule en s’étirant de tout son long. Un peu d’air frais, ça faisait du bien. « Si tu continues encore quarante minutes environ, tu devrais reconnaître ce qui entourait la maison. Réveille moi si t’as un doute, on cherchera à deux. » Parce qu’elles venaient d’un chemin différent et que dans le noir, il était vraiment difficile de se repérer. Sans demander son reste, Halsey adopta la même position que la brune et ferma les yeux, sombrant presque instantanément.

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- 1 an après l’épidémie

Je suis une piètre conductrice. Elle le sait, je le sais, et je pense même que l’examinateur qui m’a donné mon permis de conduire le savait mais a eu pitié de moi et de mes yeux verts. J’ai appris à conduire dans mon trou paumé, je n’ai croisé personne et il doit y avoir deux croisement et / ou changement de direction. Je n’ai plus jamais conduit en ville, mais je suis capable de tenir une voiture sur une route nationale et de nous conduire jusqu’à la maison. Depuis un an j’ai bien été obligée de me dérouiller, puisque ma soeur - qui n’est pas une as du volant non plus - a parfois besoin de se reposer. Certes, de nuit, c’est pas l’idéal. Mais la route a semblé calme jusqu’ici, peut-être que pour une fois la chance est de notre côté. Après une brève hésitation Halsey ralentit et s’arrête sur le côté de la route. J’ouvre ma portière, respire un peu d’air frais, avant de m’installer sur le siège conducteur. « Si tu continues encore quarante minutes environ, tu devrais reconnaître ce qui entourait la maison. Réveille moi si t’as un doute, on cherchera à deux. » Je hoche la tête. « C’est noté. Tu sais moi aussi je regarde les cartes et la route, je devrais pouvoir m’en sortir. » Elle pose sa tête contre le vitre et s’endort presque immédiatement, preuve qu’elle était épuisée et ne pouvait pas continuer à conduire plus longtemps.

Moi, ma petite sieste m’a requinquée. J’observe les panneaux qui défilent et réalise que je suis moins fatiguée que ce que j’aurais pensé : mais il s’agit certainement de l’adrénaline encore présente dans mon corps qui me tient éveillée. Je roule un moment, avant d’apercevoir les premiers panneaux indiquant Old Town. Je sors de la route nationale, et un quart d’heure plus tard je reconnais les premières habitations. La maison a l’air calme, pas de trace de vie. Je me gare dans l’allée, avant de secouer Halsey par l’épaule, pour la réveiller de son pseudo coma. « On est arrivées. La voiture est là. » Je prends une inspiration. « On peut pas rester là. On prends ce qu’il y a à prendre et on se tire. » Ce qu’ils ont laissé. « On aura qu’à dormir dans le Humer un peu plus loin. » Mais il serait trop facile de venir nous chercher ici. « Faudra planquer cette voiture là aussi, qu’ils sachent pas qu’on est revenues ici. » Je me dirige vers la maison. Elle est vide. Dans quel état ont-ils laissé la maison ?

LE DEEEEEEEE :

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Le membre 'Raelyn Blackwell' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'dé action' :
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Halsey n’était pas vraiment à l’aise à l’idée de laisser le volant à Raelyn – et ce pour un tas de raisons dont la listé était longue, très longue – mais il fallait bien qu’elle se rende à l’évidence ; elle était morte de fatigue. A tel point qu’elle décida finalement de se garer sur le côté afin de faire un changement avec la brune, même si cela s’avérait plutôt risqué comme elles roulaient de nuit. Cela dit, la jeune femme était parvenue à obtenir son permis dans une autre vie, cela voulait dire qu’elle était tout de même capable de suivre une route sans finir dans le décor. C’est sur cette pensée qu’elle décida de laisser sa sœur prendre le relais et qu’elle fit le tour du véhicule pour s’installer à la place du passager, posant sa tête contre la vitre en luttant contre ses paupières qui devenaient de plus en plus lourdes. Elle indiqua à Raelyn qu’elle pouvait la réveiller si besoin, et la brune hocha la tête, lançant un « C’est noté. Tu sais moi aussi je regarde les cartes et la route, je devrais pouvoir m’en sortir. » qui rassura quelque peu la brune. Elle ferma les yeux, une seconde, et se sentit immédiatement glisser dans le sommeil. Autant dire qu’elle aussi en avait bien besoin. La jeune femme se réveilla ensuite en sentant la main de la brune sur son épaule, sursautant presque tant son sommeil avait été profond. Elle avait l’impression d’avoir à peine fermé l’œil, mais un regard rapide autour d’elle lui indiqua qu’elles étaient arrivées – saines et sauves – à la maison. « On est arrivées. La voiture est là On peut pas rester là. On prends ce qu’il y a à prendre et on se tire. » Halsey secoua la tête et passa une main fatiguée sur son visage, cherchant à reconnecter avec la réalité tandis qu’elle apprenait que leur voiture était toujours là ; une aubaine. « On aura qu’à dormir dans le Humer un peu plus loin. Faudra planquer cette voiture là aussi, qu’ils sachent pas qu’on est revenues ici. » La jeune femme hocha la tête en s’étirant légèrement avant de sortir de l’habitacle et de suivre sa sœur, rassurée sur le fait que personne n’avait décidé de rester. Elles entrèrent dans la maison et là, le constat fut sans appel. « Ils ont rien laissé ces enfoirés… » Elle avança dans la pièce qui avait été retournée dans tous les sens et se précipita sur les quelques cachettes aménagées par leur soin. Il n’y avait plus rien. « Heureusement qu’ils ont pas touché à la voiture… » Sans ça, elles auraient été privées de tout ce qu’elles avaient.

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- 1 an après l’épidémie

L’une comme l’autre nous avons avons à peine dormi depuis plus d’une semaine. Nos péripéties des derniers jours ne nous en ont pas laissé la chance. Nous avons d’abord été attaquée par la horde et passé la nuit en haut d’un arbre, avant de nous faire attaquer en rentrant à la maison. Puis nous avons été emmenées au Sanctuaire, où j’ai à peine réussi à fermer l’oeil de la nuit par peur de me faire attaquer dans mon sommeil. Et je sais que, arrivées à la maison nous n’aurons pas le temps de nous poser, nous devrons fuir, la maison est le premier endroit qu’il fouilleront s’ils viennent nous chercher.

Quand je me garre dans l’allée, moi aussi je pique du nez. Elle se réveille difficilement, les traits toujours tirés par la fatigue, avant de me suivre à l’intérieur de la maison. Je comprends rapidement que quelque chose ne va pas. La maison semble avoir été retournée et les quelques armes et les provisions que nous avions sorties de la voiture ont été emmenée. « Ils ont rien laissé ces enfoirés… » Je serre la mâchoire à mon tour, submergée par l’envie d’enfoncer mon poing dans le mur pour extérioriser ma colère. « Heureusement qu’ils ont pas touché à la voiture… » J’ai aperçu le Humer aussi en garant la petite voiture. « Je vais voir s’ils l’ont vidé. » Je me dirige vers le garage, et ouvre la voiture dont nous avions caché les clé sur la roue, pour éviter justement qu’on ne nous la vole. Tout est là. Cela représente à peine la moitié de nos affaires mais c’est déjà ça. Je reviens à l’intérieur vers Halsey. « Tout est dedans, les armes et la nourriture, ils ont pas trouvé les clés. » Je pousse un long soupir. « C’est la moitié de ce qu’on avait, à peu près. » Elle le sait, mais j’ai besoin de l’exprimer à voix haute pour le réaliser. « On devrait aller chercher des couvertures à l’étage et repartir tout de suite. Faut aussi planquer la voiture qu’on a volée, pour pas qu’elle les mette trop vite sur notre piste. Tu veux t’occuper de quoi ? » Et après, nous devrons déjà repartir…

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