Too far gone • (Zombie Halsyn)

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« Ouais, les burgers aussi. » Bien, la bombe était désamorcée. Elles se disputaient souvent pour des broutilles, mais il était rare que ça aille loin sur des sujets aussi houleux que la perte des personnes qui leur était chères. Pour l’une comme pour l’autre, elles étaient plutôt rares, ce qui rendait leur disparition plus difficile encore à accepter. Enfin, le round des piques acerbes semblait avoir pris fin et le calme rempli de nouveau l’habitacle tandis que la distance entre elles et le lac se réduisait à vue d’œil. Raelyn doutait peut-être de son chemin, mais elles ne rencontrèrent rien ni personne avant d’arriver sur place, ce qui aux yeux de la brune était une victoire pure et simple. Comme d’habitude, une allait surveiller les alentours pendant que l’autre se prélassait dans l’eau, avant que les rôles ne s’inversent. Perchée sur le toit de la voiture, Halsey observait déjà autour d’elle, assise en tailleur, tandis que sa sœur entrait dans l’eau sans retenir un petit soupir d’aise. Avoir le luxe de se laver n’était pas donné à tout le monde, et puis ça aidait les muscles à se détendre un peu. « Surveille bien, j’aimerais prendre mon bain tranquille. » « Et tu veux un thé peut-être, avec ça ? » Lança-t-elle dans sa direction en haussant un sourcil. « Alors rêvasse pas. » Sans attendre sa réponse, elle plongea la tête dans l’eau et la jeune femme leva les yeux au ciel avant de scanner les parages, décidée à se montrer attentive en dépit du fait qu’elle ne le méritait pas. « Bon on a besoin de quoi en priorité ? Les munitions me semble que c’est bon, la bouffe ça dit quoi ? » Halsey se tourna vers elle, conservant sa position de méditation tout en posant les yeux sur elle, la surplombant ainsi avec un petit sourire en coin. « Ça dit que t’as trop bouffé ces derniers jours et qu’il va falloir te calmer. » Dans les faits, ça n’était pas la faute de Raelyn. Mais leurs réserves avaient considérablement baissés, la faute à trop de temps passé au même endroit. Le confort et la tranquillité, ça avait son prix. « File moi les bouteilles d’eau je vais les remplir. » La brune se laissa glisser le long de la voiture et attrapa plusieurs bouteilles d’eau vides qu’elle lança à Raelyn sans prendre la peine de viser – ou si peu – avant de froncer les sourcils et de plisser les yeux. « On a de la visite. » Un rôdeur, qui semblait seul. « Je m’en occupe. » A croire qu’ils avaient un sixième sens, ces bâtards. La brunette attrapa un long poignard et se dirigea d’un pas décidé vers lui ; le flingue aurait alerté les autres, et elle n’allait pas gâcher des munitions alors qu’il était isolé. Elle l’espérait, en tout cas.

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- 1 an après l’épidémie

L’eau est fraîche, mais rien ne m’empêchera de profiter de ce bain : être propre et sentir le propre est devenu un luxe, il est impossible de se laver tous les jours dans ce nouvel environnement, alors on se contente de ce qu’on a. Lorsqu’on trouve un lac, une rivière, on en profite pour se laver avec le bloc de savon solide qu’on a volé à une pauvre famille désarmée, on lave nos vêtements, et on en profite pour remplir nos réserves d’eau. Cette dernière ne manque pas encore, il est toujours facile d’en trouver, de la plus ou moins potable, mais il faut être prudentes, si bien que nous faisons le plein dès que c’est possible. « Et tu veux un thé peut-être, avec ça ? » Je pousse le vice jusqu’à me laisser flotter, doigts de pied en éventail et effleurant la surface. « T’as des olives vertes ? Tu sais celle qu’on met sur une petite pique dans un cocktail. » Je prendrais bien un cocktail aussi. Surtout un cocktail en fait. « Ça dit que t’as trop bouffé ces derniers jours et qu’il va falloir te calmer. » Je lève les yeux au ciel. Elle comme moi avons atteint un poid qui sera qualifié d’inquiétant dans une autre vie, on voit nos côtes, les os de notre bassin et nos clavicules, mais nous ne sommes pas encore affamées, c’est bien le principal. « Peut-être que si tu t’étais pas resservie d’omelette hier soir... » Si on peut vraiment appeler trois oeufs cuits sur une vieille poêle avec quelques herbes aromatiques non identifiées une omelette…. Je bénis le jour où nous avons trouvé ce vieux réchaud, en revanche, ni elle ni moi n’avons de talents de cuisinière née.

« On a de la visite. » Instantanément je me redresse, et observe au loin. Un mort vivant semble approcher. Il a l’air seul, pour l’instant en tout cas. « Je m’en occupe. » Elle peut s’occuper d’une seule de ces choses. Je n’ai pas besoin de la surveiller. Je me le répète en frottant doucement la savoir contre mon bras, sans la quitter des yeux pour autant, alors que cinq autres de ces choses s’approchent dans son dos. « Putain... » A la hâte, je sors de l’eau en courant et, sans prendre le temps d’enfiler quoi que ce soit, j’attrape mon couteau resté sur la berge pour fondre sur les rôdeurs qui approchent la brune. Super, je vais être bonne pour me laver une fois de plus.

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Raelyn mettait un point d’honneur à lui montrer à quel point cette baignade lui était agréable, et Halsey roula une nouvelle fois des yeux en la voyant ainsi se prélasser comme si le danger n’était pas partout, à tout moment. L’oublier était la façon la plus rapide de mourir, même si elle se doutait que la brune restait aux aguets en dépit de son besoin de faire le pitre. « T’as des olives vertes ? Tu sais celle qu’on met sur une petite pique dans un cocktail. » Rien que ça. Si sa nonchalance ébranlait quelque peu les nerfs d’Halsey, elle lui tira néanmoins un petit sourire en coin alors qu’elle s’imaginait presque partager ce bain de fortune avec elle, cocktail à la main. « Laisse-moi voir s’il en reste pas quelque part. » Ironisa-t-elle, comme si cette denrée était encore trouvable quelque part dans ce monde déchu. L’inquiétude de Raelyn se portait, à juste titre, sur leurs rations qui s’étaient amenuisées ces derniers jours, la faute à une sédentarité imposée par leur état de fatigue physique avancé. « Peut-être que si tu t’étais pas resservie d’omelette hier soir... » La brune plissa les lèvres en haussant un sourcil dans sa direction. « La première fournée était immangeable, je tenais pas à rester sur une mauvaise note. » Argua-t-elle en se rappelant le goût exécrable de cette tentative d’omelette absolument bancale. « On devrait adopter une poule, cela dit. Tu dois savoir y faire, non? » Ajouta-t-elle en souriant, imaginant la pondeuse à plume à l’arrière de leur voiture. Son regard se porta ensuite au loin, sur une silhouette qui s’avançait de manière trop significative que pour avoir le moindre doute ; il s’agissait d’un rôdeur. Laissant Raelyn barboter, elle se dirigea vers celui-ci armée de son poignard – elle l’avait volé à un type et depuis, elle ne s’en séparait plus – décidée à en découdre avant que ses potes ne rappliquent. Elle s’approcha de lui et planta la lame avec violence dans son crâne, recevant au passage quelques éclaboussures qui provoquèrent une grimace de dégoût chez la brune. Elle essuya la lame en soupirant et se retourna, surprise de découvrir que la fête avait commencé dans son dos sans qu’elle ne s’en rende compte. L’un d’eux fonça droit sur elle, la jetant à terre et elle se retrouva coincée sous lui alors que son poignard était tombé non loin de là. Seul son bras empêchait la bouche démembrée de son assaillant de fondre sur elle. « Rae ! » Cria-t-elle en sentant la panique monter en elle.

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- 1 an après l’épidémie

« Laisse-moi voir s’il en reste pas quelque part. » Le sourire que je lui adresse dévoile toutes mes dents donc évidement, il est sincère, parfaitement sincère. Qui est-est pour remettre ça en question ? C’est ça notre quotidien, nous envoyer des gentillesses 70% du temps, se sauver la mise 10% du temps, et les 20% restants pourrir la vie de ceux qui croisent notre route. C’est un beau programme, un auquel nous nous sommes habituée en tout cas, et à force de vivre ainsi, nous avons oublié que les choses n’ont pas toujours été comme ça ou qu’en tout cas, il a y quelque chose de malsain dans l’existence que nous menons. « La première fournée était immangeable, je tenais pas à rester sur une mauvaise note. » Les deux fournées étaient mauvaises : là dessus aucune de nous n’a quoi que ce soit à envier à l’autre. « On devrait adopter une poule, cela dit. Tu dois savoir y faire, non ? » Je lève un sourcil et la toise finalement de bas en haut. « Une poule ? Oui, dois savoir leur tordre le cou. Je sais tordre le cou à tout plein d’être vivants... » C’est pas une vraie menace, évidemment, même si ça en a tout l’air. La faute à mon côté pince sans rire ça. « Mais mauvaise idée, après tu chialerais pendant des jours parce que j’ai tué ton animal de compagnie, et j’ai pas le temps pour gérer ta sensibilité. » Elle est aussi sensible qu’une horde de hyènes affamées ma soeur, mais ça me fait rire de l’imaginer en train de pleurnicher parce que j’ai tranché la tête à son amie la poule toute mignonne. J’aurais été une terrible grande soeur, si nous avions grandi ensemble.

Maintenant, j’en suis plutôt une bonne si on considère que j’interromps ma baignade et que je me jette dans la mêlée pratiquement nue, tout ça pour lui sauver encore la peau. « Rae ! » Mon couteau s’abat dans le crâne du rôdeur qui fond sur elle juste avant qu’il ne l’atteigne. Son sang gicle sur ma poitrine - génial - mais je ne m’en préoccupe pas tout de suite. Il en reste quatre autre encore.

Heureusement, ces choses là son assez lente si tant est qu’elles ne vous prennent pas par surprise et à raison de deux chacune - équité, équité, ils tombent vite à nos pied. « Génial, je suis couverte de sang. » A même ma peau, un régal. « Parce que Halsey pouvait pas gérer six petits monstres toute seule. » De mauvaise foi, je lève les yeux au ciel pour me rediriger vers la rivière. Heureusement que j’ai rempli les bouteille d’eau plus tôt, j’aurais détesté devoir les remplir maintenant que je me suis rincée du sang des créatures.

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Il n’en fallait pas beaucoup pour que la discussion ne prenne à nouveau une tournure de règlement de comptes, mais toujours sur un ton bon enfant évidemment. Lorsque Halsey suggéra d’adopter une poule – d’où lui était venu cette idée, elle se le demandait encore – Raelyn leva un sourcil, observant sa sœur comme si elle était folle à lier. Si peu. « Une poule ? Oui, dois savoir leur tordre le cou. Je sais tordre le cou à tout plein d’être vivants... » Voilà qu’elle se prenait pour un ninja maintenant, avec ses sous-entendus sur ses capacités à tuer en tordant des coups. « Mais mauvaise idée, après tu chialerais pendant des jours parce que j’ai tué ton animal de compagnie, et j’ai pas le temps pour gérer ta sensibilité. » Ah-ah. Halsey se fendit d’un sourire et haussa les épaules, amusée qu’elle le prenne comme ça. Et puis niveau sensibilité, elle n’était pas la plus arrangée des deux. « Je pensais qu’on t’avait appris à t’occuper des animaux de la ferme de là où tu viens, pas à les tuer à la première occasion. » A son tour de hausser un sourcil, de plus en plus persuadée que son idée n’était pas si mauvaise. « Et je te parle pas d’une poule pour la faire rôtir au barbecue, mais plutôt pour avoir des œufs quand on veut. » Source de protéines, donc. Et puis ces volatiles ne mangeaient rien d’extravagant, elles ne devraient pas trop souffrir de sa présence.
Comme d’habitude, le calme avait été de courte durée et les rôdeurs n’avaient pas tardé à retrouver leur trace, à croire qu’elles avaient une puce planquée quelque part et qu’ils avaient de quoi les suivre à n’importe quel moment. Un seul, c’était faisable. Par contre, Halsey ne s’était pas attendue à se faire prendre de revers, et elle se retrouva très vite en mauvaise posture, l’un d’entre eux ayant fondu sur elle sans qu’elle n’y soit préparée. Heureusement, Raelyn avait déjà aperçu le reste de la bande et n’avait pas hésité une seconde avant de venir l’aider. A elles deux, elles se débarrassèrent rapidement du reste et plus que jamais, le besoin de prendre un bain se fit ressentir. « Génial, je suis couverte de sang. Parce que Halsey pouvait pas gérer six petits monstres toute seule. » La brune leva les yeux au ciel et la suivit pour revenir jusqu’à la voiture, dégoutée par les substances qui se trouvaient ici et là sur elle et ses vêtements. « J’ai pas pu résister à l’envie de te voir courir à moitié à poil pour les défoncer. » Argua-t-elle en souriant, remontant sur son perchoir en attendant que la brune recommence sa toilette à zéro. « Si tu pouvais éviter de te croire au spa cette fois-ci… » Ajouta-t-elle en fronçant le nez.

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- 1 an après l’épidémie

Elle est mignonne avec son histoire de poule. Elle sait bien que je suis plus susceptible de lui trancher la tête pour l’observer courir cinq secondes après en s'esclaffant que de la nourrir et l’élever. Elle m’a déjà vu s’occuper de quelque chose d’autre que ma propre personne ? Soyons sérieuses quelques minutes enfin. « Je pensais qu’on t’avait appris à t’occuper des animaux de la ferme de là où tu viens, pas à les tuer à la première occasion. » Je lève les yeux au ciel. A charleville j’ai plus appris à rouler des joins que des mottes de foin, si elle voit ce que je veux dire. Et ma mère était serveuse, pas fermière, les animaux dont je m’occupais, c’étaient les clients qui ont commencé à me reluquer de la tête aux pieds quand mes formes féminines ont fait leur apparition. « Et je te parle pas d’une poule pour la faire rôtir au barbecue, mais plutôt pour avoir des œufs quand on veut. » Et encore une fois, je lui adresse un sourire qui dévoile toutes mes dents. « Tu fais comme tu veux chérie, c’est ta poule, pas la mienne. » Elle nous imagine vraiment capable de nous trimballer avec un animal ? Et si elle attirait tous les zombies du coin de ses caquètements ? Bien joué Halsey, super plan.

On est légèrement interrompues par une horde de zombies affamés, pour changer, bravo les gars pour l’originalité, et moi, dans ma grande bontée, je sors de l’eau sans penser à me couvrir pour lui filer un coup de main alors qu’elle est dans une mauvaise posture. Et elle, comme d’habitude, elle me remercie en se payant ma tête. « J’ai pas pu résister à l’envie de te voir courir à moitié à poil pour les défoncer. » De toute façon, pour ce qu’il reste à voir… Je n’ai jamais été particulièrement charnue, je n’ai jamais été dotée d’une poitrine généreuse mais ces temps-ci, elle semble presque aux abonnés absent. De toute façon, à part Halsey, il n’y a plus grand monde pour la voir. « Faut te faire soigner, vraiment. C’est pas très sain ton complexe d’Oedipe ou de je sais pas quoi, tu m’as comprise. » Oedipe, c’est si j’avais été son père. Je connais pas l’équivalent pour les demies soeurs, et ça m’intéresse pas d’y réfléchir plus longuement. « Si tu pouvais éviter de te croire au spa cette fois-ci… » Je secoue la tête, mais m’exécute. Ca sent la mort ici, je n’ai plus l’intention de m’attarder. Je lave mes cheveux deux fois avant de frotter l’ensemble de mon corps, et finalement je lui lance la savonnette en sortant de l’eau. Une fois un jean et un débardeur propres enfilés, et ma sempiternelle veste aviateur passée, j’entreprends de laver mes vêtements sales alors qu’Halsey de baigne, tout en surveillant les alentours. Habituellement on le fait après, mais un mauvais pressentiment me pousse à ne pas avoir envie de m’attarder dans le coin.

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A priori, Raelyn ne semblait pas saisir le génie de la proposition, puisqu’elle lui rétorqua un « Tu fais comme tu veux chérie, c’est ta poule, pas la mienne. » qui en disait long sur le sérieux qu’elle avait quant à cette possibilité. Pourtant, elle avait fait son bout de chemin dans l’esprit de la brune et, têtue comme elle était, elle allait probablement aller jusqu’au bout – au moins pour emmerder la jeune femme autant que pour vérifier le bienfondé de cette idée. « On verra bien quand on ira faire coucou à nos amis, sur le chemin. » Ils faisaient pousser toute sorte de trucs, nul doute qu’ils avaient également en leur possession de quoi satisfaire le caprice de la brune. « Et si tu t’en occupes pas avec moi, t’auras pas ses magnifiques œufs à manger par après. » Prévint-elle en esquissant un sourire, réfléchissant déjà à la logistique qu’entraînerait le fait d’avoir une bestiole de compagnie. Comme d’habitude, leur moment de quiétude se transforma en un énième combat à mort contre ces choses, et la brune vint la secourir in-extremis avant de retourner faire une tentative de baignade pour se débarrasser des fluides parcourant son corps à moitié dénudé tout en marmonnant dans ses dents. « Faut te faire soigner, vraiment. C’est pas très sain ton complexe d’Oedipe ou de je sais pas quoi, tu m’as comprise. » Très drôle. « Prends pas tes désirs pour des réalités, soeurette. » Répliqua-t-elle avant de lui demander de passer la troisième afin qu’elles n’aient plus à s’attarder plus que nécessaire. Quelques minutes plus tard, ce fut enfin son tour et elle se débarrassa de ses affaires avant d’entrer dans l’eau – très froide – qui lui arracha une petite grimace avant que celle-ci ne se transforme en sourire de satisfaction. C’est que ça faisait du bien. Elle détacha ses longs cheveux et entreprit de les laver à plusieurs reprises elle aussi avant de passer à son corps, pour ensuite sortir rapidement de l’eau et se sécher, observant Raelyn. « Faudrait penser à renouveler ta garde-robe. » Ironie, quand tu nous tiens. Elles avaient déjà de la chance de ne pas passer des semaines entières dans les mêmes habits, ou encore d’avoir l’opportunité de se laver de temps en temps – même si avec les rôdeurs, la propreté était une notion plutôt éphémère.

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- 1 an après l’épidémie

Il était difficile de prévoir qu’une hypothétique poule que nous ne possédons pas encore viendrait prendre une place de choix dans la conversation. Pourtant, Halsey semble y tenir à son animal de compagnie. Moi, je suis persuadée que toute bestiole, même un chien obéissant est imprévisible. Et je n’ai pas réellement envie que la nouvelle lubie de la brune attire tous les zombie du coin à un brunch dont auquel nous remplacerions le pain perdu. « On verra bien quand on ira faire coucou à nos amis, sur le chemin. » Je fronce les sourcils parce que je réalise qu’elle est sérieuse. « Et si tu t’en occupes pas avec moi, t’auras pas ses magnifiques œufs à manger par après. » Manger des oeufs c’est bien. Manger des oeufs qu’on vole c’est encore mieux, qui aurait cru pendant tout ce temps que l’idée d’être autosuffisante trottait à ce point dans l’esprit de ma soeur ? C’est pas un peu contraire avec notre devise non officielle de on s’emmerde pas et on prend tout ce dont on a besoin chez les autres ? « Attends mais t’étais sérieuse ? » Elle sait même pas faire les omelettes en plus. « T’as conscience de ta poule elle fera du bruit ? Qu’il faudra lui donner des trucs à bouffer ? Qu’elle risquera d’attirer tous les morts vivants du coin si elle décide de pousser la chansonnette ? » Non Halsey n’a pas conscience de tout ça. Comme d’habitude, Halsey n’a pas réfléchi.

On fait une rapide entracte pour se débarrasser du petit groupe de nuisibles en putréfaction qui s’attaque à la brune, et faut dire que ça me coupe toute envie de trainer dans le coin et de faire trempette. Je me nettoie efficacement, je démêle et tresse rapidement mes cheveux mouillés en sortant du lac, et je m’active à nettoyer mes vêtements. « Prends pas tes désirs pour des réalités, soeurette. » Même sa petite blague n’arrive pas à me détendre, si bien que je lave à la hâte mes vêtement sans répondre. « Faudrait penser à renouveler ta garde-robe. » Je relève mes yeux vers elle. « C’est bon t’a fini ? J’ai pas envie de m’attarder dans le coin, tu feras tes vannes dans la voiture. » Autrement dit et sans vouloir te commander, lave tes fringues et on y va. Et plus vite que ça. « Ça sent la mort ici. » Je n’arrive pas à chasser mon mauvais pressentiment.

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« Attends mais t’étais sérieuse ? » Enfin, Raelyn semblait percuter et réaliser qu’elle était, effectivement, parfaitement sérieuse quant à la possibilité d’adopter une poule pondeuse comme animal de compagnie. Même si techniquement, elle y voyait plus là un moyen de subsister pour les jours où elles ne trouveraient rien à manger que comme un compagnon de route à plumes. « T’as conscience de ta poule elle fera du bruit ? Qu’il faudra lui donner des trucs à bouffer ? Qu’elle risquera d’attirer tous les morts vivants du coin si elle décide de pousser la chansonnette ? » Mais quelle rabat-joie. La brune leva les yeux au ciel avant de hausser les épaules, balayant sans plus de cérémonie les maigres protestations de sa sœur. « Si elle reste enfermée dans la voiture ou à l’intérieur, ça devrait aller. Puis ça bouffe un peu n’importe quoi ces trucs-là, non ? On trouvera bien là-bas. » Là-bas étant, encore une fois, la ferme où vivait la pauvre famille qu’elles s’amusaient à visiter de temps à autre pour faire le plein de ressources. « Si vraiment elle fait trop de bruit, alors je te laisserai la rôtir toi-même. » Argua-t-elle avec un large sourire dévoilant toutes ses dents.
Une fois qu’elles en eurent terminé avec le petit groupe de rôdeurs, ce fut au tour de Halsey de se baigner dans le lac afin de se débarrasser des odeurs et des traces que leur survie avait laissé sur elle. Raelyn avait totalement changé d’humeur, laissant tomber les plaisanteries de mauvais goût et son sourire cynique pour se parer de son plus bel air hargneux, se concentrant sur ses vêtements tout en lâchant un « C’est bon t’a fini ? J’ai pas envie de m’attarder dans le coin, tu feras tes vannes dans la voiture. Ça sent la mort ici. » Seigneur, il fallait qu’elle se détende. Levant les yeux au ciel, Halsey décida cependant d’obtempérer et s’habilla rapidement avant d’imiter la brune et de s’accroupir pour laver ses vêtements. « Qu’est-ce que t’as ? » Parce qu’avoir dû buter des rôdeurs, ça faisait presque partie de leur routine journalière. Alors il fallait qu’elle lui explique ce qui l’avait soudainement plongée dans cet état, parce qu’elle commençait à lui plomber le moral. Plissant les lèvres, elle fit tremper ses vêtements et les frotta vigoureusement les uns après les autres, ravie de voir que le sang s’en allait plutôt bien malgré tout. Ça n’était pas digne des lessives qu’elle avait eu l’occasion de faire avant l’apocalypse, mais tout de même. Quelques minutes plus tard – passées dans un silence de plomb, ou presque – Halsey releva les yeux de ce qu’elle faisait et tourna la tête vers Raelyn. « Ça devrait aller comme ça. »

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- 1 an après l’épidémie

« Si elle reste enfermée dans la voiture ou à l’intérieur, ça devrait aller. Puis ça bouffe un peu n’importe quoi ces trucs-là, non ? On trouvera bien là-bas. Si vraiment elle fait trop de bruit, alors je te laisserai la rôtir toi-même. » Je lève les yeux au ciel. Je n’en reviens pas, j’ai clairement l’impression d’avoir à faire à une gosse qui prie ses parents pour avoir un petit chiot. Sauf qu’Halsey c’est une poule, que apparement on est une démocratie donc qu’elle a autant son mot à dire que moi et qu’en plus de tout ça elle est têtue comme un âne. Si avoir un animal est son nouveau caprice, alors elle me rebattra les oreilles avec ces histoires tant qu’on aura pas acquis le volatile. Je prie vraiment pour que nous n’en trouvions pas lors de notre petite visite à la ferme. Sinon, il me reste toujours la solution de lui ouvrir la fenêtre pendant la nuit et de dire que ”oh mince nuggets s’est échappée pendant la nuit” Nuggets, c’est cool comme prénom de poule, c’est déjà ça de pris. Je finis par lever mes deux mains dans sa direction, paumes vers elle. « Tant que tu la gères. » Puise je hausse les épaules en laissant retomber mes bras, avant qu’un sourire moqueur ne pointe le bout de son nez. « Et puis ça peut pas faire de mal. Peut-être que j’aurais enfin quelqu’un d’intéressant avec qui discuter pendant les trajets. » Elle a pas le temps de répliquer qu’elle repère un rôdeur. Un rôdeur qui en cache d’autre.

Et on a beau s’en débarrasser facilement - les créatures sont lentes et dépourvues d’intelligences, elle ne sont dangereuses qu’en horde ou que lorsqu’elles vous prennent par surprise - je sens que tout ça n’annonce rien qui vaille. Six rôdeurs qui se déplacent ensemble ? Je n’ai pas envie qu’ils soient la face immergée de l’iceberg, soit, d’une horde de taille bien plus importante. Je garde encore une vilaine cicatrice qui me barre le flanc de la dernières fois que nous en avons croisé une et que nous avons failli ne pas en réchapper. « Qu’est-ce que t’as ? » Elle est détendue la brune, elle est toujours détendue jusqu’à être dans la merde jusqu’au cou. « Rien. Enfin si, un mauvais pressentiment c’est tout. » Mes fringues étalées sur la plage arrière de la voiture je troque mon glock contre un fusil que je tiens fermement contre moi en observant les environs. « Ça devrait aller comme ça. » Parfait, madame a terminé. « On y va alors. » Je charge les bouteilles d’eau et pousse du bout de ma botte les cadavres de rôdeurs qui se trouvent sur le chemin pour la marche arrière, avant de monter dans la voiture. Assise, c’est là que je le remarque, le nuage au fond. « C’est quoi ça ? » Un nuage ? Oui, mais de poussière, et qui se déplace dans notre direction...

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Son discours eût l’effet escompté et la tête de Raelyn changea presque de couleur lorsqu’elle réalisa qu’Halsey était parfaitement sérieuse et campait d’ailleurs déjà sur ses positions concernant son envie d’avoir cette poule pondeuse avec elles. « Tant que tu la gères. » Et voilà. La brunette laissa un sourire illuminer son visage, à la manière d’un enfant dont le caprice aurait été réalisé en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Il fallait bien avouer que déjà enfant, elle avait longtemps subi pour obtenir ce qu’elle désirait, sa mère n’ayant jamais prétendu faire le nécessaire pour la satisfaire sur ses besoins – même les plus primaires. « T’inquiète. » Répliqua-t-elle en haussant les épaules, comme si c’était déjà réglé dans sa tête. « Et puis ça peut pas faire de mal. Peut-être que j’aurais enfin quelqu’un d’intéressant avec qui discuter pendant les trajets. » Elle qui craignait que la poule ne se mette à gueuler, ça risquait forcément d’arriver si Raelyn se mettait à lui faire la conversation avec ses yeux l’imaginant sur un grill. Ou dans une friteuse. Mais peu importait, les yeux de la brune avaient repéré un assaillant au loin, et le désir d’en finir prima sur le besoin de répondre vertement à sa sœur.

Le silence avait pris le pas sur la super ambiance qui régnait entre elles – quoi ? – et c’est avec un air interrogateur qu’Halsey le rompit en demandant à la brune ce qu’elle avait, avec une mine aussi sombre. « Rien. Enfin si, un mauvais pressentiment c’est tout. » Raelyn et ses mauvais pressentiments. Si la jeune femme avait compté chaque fois qu’elle avait prononcé cette phrase… Plissant les lèvres, elle se retint de rétorquer cependant, sachant que quand sa sœur avait cette tête là, il valait mieux ne pas insister. « On y va alors. » Lança-t-elle une fois qu’Halsey annonça avoir terminé sa lessive de fortune. La brune hocha la tête et embarqua ses affaires, l’aidant à porter les bouteilles préalablement remplies avec l’eau du lac. « C’est quoi ça ? » Halsey claqua la portière et tourna la tête en direction de là où le regard de Raelyn était figé, fronçant les sourcils en s’appuyant sur le volant pour y voir un peu plus clair. On aurait dit une tempête de sable version poussière, et il était difficile de distinguer ce qui provoquait ça. Elle n’allait pas lui dire que… « Putain. Tu nous as porté la poisse. » La poisse. Une façon de dire « une bande de centaines de rôdeurs assoiffés de cervelle ».

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- 1 an après l’épidémie

Un nuage. Pas un joli nuage blanc dont le seul impact serait une baignade ruinée : non, celui là il est couleur terre, il n’est pas bien haut dans le ciel, et c’est plus d’un nuage de poussière qu’il est question. Le genre qui ne se forme pas parce que trois sangliers et deux insectes se sont réunis dans le même périmètre, non le genre qui se forme dès lors qu’un attroupement immense de ces putains de morts vivants, qui se déplacent ensemble : le genre qui annonce l’arrivée d’une horde qui marche sur un terrain terreux. On apprend rapidement à repérer ce genre de chose quand être capable de le faire, de les voir venir, est la seule chose qui peut nous sauver la vie. Ils ne sont pas loins de nous, mais s’ils ne barrent pas le petit chemin de terre qui mène au lac et avec assez d’essence pour rouler deux ou trois bonnes heures, on devrait pouvoir les mener. S’ils ne nous encerclent pas. S’il le font, je ne donne pas cher de notre peau. « Putain. Tu nous as porté la poisse. » Alors qu’elle passe derrière le volant et enclenche la marche arrière, moi j’ouvre ma fenêtre passager, j’arme mon fusil et je passe mon buste par la fenêtre pour pouvoir tirer. Ma vie dépend des qualités de conductrice de la brune, autant dire que je suis mal foutue. « Ouais c’est bien connu, moi et mes pouvoirs vaudou on sait invoquer les morts vivants. Je sais faire tomber la pluie aussi, mais ça c’est réservé aux initiés. » Je lève les yeux au ciel et braque mon fusil devant nous.

Elle démarre en trombe, elle fait un demi tour qui manque de me faire tomber de justesse, et elle s’engage sur le chemin. « Je dirais qu’ils sont à 20 mètres, trente peut-être si on a de la chance. » Le chemin lui fait un demi kilomètre. Je sais pas à quelle vitesse marchent ces merdes, et j’ai toujours été très mauvaise en maths de toute façon. « Faut que t’accélère, sinon ils bloqueront l’accès à la route principale. » En revanche, ça j’ai pas besoin d’avoir fait un doctorat pour le deviner. Je serre les dents alors qu’elle appuie sur l’accélérateur. « Si ils nous coupent déjà la route, faudra faire demi tour et se planquer vers le lac en espérant qu’ils soient une minorité à quitter la route principale. » Je n’aime pas cette solution, elle signifie être faites comme des rats, mais on aura peut être pas le choix, et là il faudra prier pour que le chance soit de nôtre côté.

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Too far gone

Encore une fois, Raelyn avait vu juste avec ses mauvais pressentiments, sauf que ce coup-ci il ne s’agissait pas d’un vulgaire changement de plan ou de quelqu’un essayant de leur tomber dessus pour tenter de les voler – quelle idée, vraiment – mais plutôt d’une catastrophe niveau 10. Ce nuage, c’était le début de la fin. Des centaines de rôdeurs qui venaient probablement d’une ville aux alentours, s’avançaient désormais vers elles à une vitesse modérée mais tout de même, ils étaient infatigables ; pas comme elles. Les sens en alerte, la brune laissa tomber son sourire de façade et laissa un air sombre prendre de pas sur ses traits d’ordinaire si détendus. Sans attendre, elle enclencha la marche arrière et écrasa la pédale tandis que sa sœur ouvrait déjà la fenêtre pour tenir son poste comme tireuse d’élite – ou pas. Ceci étant dit, elles s’étaient suffisamment améliorées en tir que pour se démerder à une distance convenable. Elle l’espérait en tout cas, parce que Raelyn allait devoir se surpasser ce coup-ci, il en allait de leur survie. Tout comme la réciproque était vraie pour sa conduite à elle qui restait, malheureusement, suffisamment bancale pour que la brune n’ait que peu confiance en ses capacités. « Ouais c’est bien connu, moi et mes pouvoirs vaudou on sait invoquer les morts vivants. Je sais faire tomber la pluie aussi, mais ça c’est réservé aux initiés. » Elle aurait bien souri, si seulement elles ne faisaient pas face à leur mort potentielle. A la place, elle démarra en appuyant sur l’accélérateur, faisant un demi-tour à la Tokyo Drift qui souleva presque les deux pneus latéraux avant qu’elle ne se remette sur sa trajectoire et ne s’avance à toute vitesse sur la route. « Je dirais qu’ils sont à 20 mètres, trente peut-être si on a de la chance. » Autant dire que c’était peu, beaucoup trop peu. « Ça risque d’être juste. » Lança-t-elle en serrant les dents, ses yeux ne quittant pas une seule seconde leurs assaillants qui s’approchaient bien trop vite à son goût. « Faut que t’accélère, sinon ils bloqueront l’accès à la route principale. Si ils nous coupent déjà la route, faudra faire demi tour et se planquer vers le lac en espérant qu’ils soient une minorité à quitter la route principale. » Halsey secoua la tête tout en conservant son pied sur l’accélérateur – elle était à fond. « Si on fait ça, on est morte. File-moi un flingue, j’essaierai d’en dégommer aussi sans crasher la voiture au passage. » Oui parce que tirer ou conduire, il fallait choisir – surtout pour elle. A son sens, la meilleure solution restait d’accéder à cette route principale quoiqu’il en coûte, la voiture devrait tenir le choc le temps de se frayer un chemin… Sauf si la horde était déjà en majorité face à elles le temps qu’elles y arrivent, à ce moment-là… Halsey ne voulait pas y penser. « Essaie déjà de descendre leur première ligne… » Comme si c’était simple à cette distance. Mais il fallait essayer.

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Too Far Gone
Raelyn Blackwell & @Halsey Blackwell Too far gone • (Zombie Halsyn) - Page 2 873483867

- 1 an après l’épidémie

Je me dresse par la fenêtre, et si j’ai conscience que ma situation m’expose à tout un tas de choses pas forcément drôles (une chute, un zombie qui m’attrape le bras pour me mordre, même une branche pourrait être dangereuse à ce stade, sans parler de mon fusil qui m’échappe des mains à cause des aspérités de la route et le coup qui part dans ma direction) je n’ai pas vraiment le choix. Halsey sait à peine conduire sans nous tuer, elle ne peut pas conduire, faire attention à rester délicate, et tirer en même temps. « Ça risque d’être juste. » Je grince des dents. « Je sais que ça risque d’être juste... » J’en suis même parfaitement consciente. C’est pour ça que je propose une autre alternative, qui ne me réjouit pas plus que ce qu’elle a l’air de la réjouir, mais qui a le mérite d’exister et surtout, qui représente notre unique chance si jamais la horde a déjà dépassé l’embranchement de notre petit chemin de terre. « Si on fait ça, on est morte. File-moi un flingue, j’essaierai d’en dégommer aussi sans crasher la voiture au passage. » Je secoue la tête alors qu’elle appui sur la pédale. « C’est une mauvaise idée. Je le sais, tu le sais, tu sais pas tirer et conduire. » Mais on roule, on roule vite, mais ça ne semble pas suffir, nous attendrons la route principale après la tête de la horde, alors je serre les dents, rentre ma tête à l’intérieur de la voiture, attrape un flingue et le lui tend. « Si tu te sers de cette excuse pour me descendre et prétendre qu’il s’agissait d’un accident, je reviendrais te hanter. » J’en fais la promesse, et je tente surtout de détendre l’atmosphère, en fait. Je repasse mon buste par la vitre et alors qu’on est plus qu’à quelques mètres de la route, je l’arme. « Essaie déjà de descendre leur première ligne… » Qu’est ce que tu crois que j’ai l’intention de faire ? Je ne réponds pas, persuadée que elle aussi préfère que je me concentre sur la horde de morts vivants affamés qui se détache. « Passe à gauche ! » Ils ont l’air plus dispersés, peut-être que par là on pourra s’en sortir. De mon côté, j’ouvre le feu, je tire sans prendre le temps de viser, dans le tas, puisqu’ils sont de toute façon agglutinés les uns contre les autres.

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Too far gone

Raelyn se la jouait singe-volant, la moitié du corps hors du véhicule, visant les rôdeurs comme elle le pouvait alors qu’Halsey s’efforçait de rouler le plus correctement possible – et je vous le dis, c’était pas gagné. Pourtant elle faisait de son mieux, jetant des regards fréquents en direction de la horde tout comme en direction de sa sœur qui tenait un équilibre précaire faisant faire des bonds à son petit cœur sensible – bha oui, elles s’aiment quand même un peu ces deux-là savez-vous. Pour le côté sensible par contre… « Je sais que ça risque d’être juste... » La brune n’en menait pas large et ça se ressentait dans la nervosité de sa voix et de ses gestes. Il paraissait maintenant évident qu’elles ne parviendraient pas à arriver sur l’axe principal sans en découdre avec quelques rôdeurs ; la plaie. La proposition de Raelyn avait beau tenir la route, elle n’en restait pas moins pire aux yeux de la brunette que l’alternative qui leur faisait face mais qui leur offrait une meilleure chance de s’en sortir. Réalisant qu’elles allaient forcément tomber contre certains d’entre eux, Halsey lui demanda un flingue pour pouvoir en dégommer quelques-uns elle aussi, même si au fond d’elle, elle savait que ça risquait d’être particulièrement tendu. Associer ses mains et ses pieds n’était déjà guère un exercice aisé, alors si en plus elle devait se concentrer sur deux choses à la fois, autant dire que c’était foutu d’avance. « C’est une mauvaise idée. Je le sais, tu le sais, tu sais pas tirer et conduire. » Mauvaise idée ou pas, ça pouvait pas être pire que ce qui les attendait là en face. Grinçant des dents, Raelyn se laissa retomber sur son siège pour attraper un glock et le lui tendre en faisant la grimace. « Si tu te sers de cette excuse pour me descendre et prétendre qu’il s’agissait d’un accident, je reviendrais te hanter. » L’idée était tentante, mais tout de même. « T’inquiète pas, la perspective de te voir dans mes rêves est relativement dissuasive. » Lança-t-elle en montrant ses dents, attrapant le flingue avant de remettre ses deux mains sur le volant. « On a pas des grenades là-dedans ? » Demanda-t-elle en fronçant les sourcils, persuadée qu’elles étaient dans la merde jusqu’au cou, armées ou pas. « Passe à gauche ! » La brune donna un violent coup de volant pour se décaler – la délicatesse c’était surfait – et descendit sa vitre à son tour, pour le moment où elle aurait elle aussi une fenêtre pour tirer. Raelyn était déjà occupée à les descendre et le cœur d’Halsey se mit à battre à la chamade alors que les rôdeurs étaient presque sur elles. « Accroche-toi. » Elle en écrasa un, puis deux... Puis réalisa que c'était un très mauvais plan, parce que maintenant elle ne voyait plus grand chose à cause du sang et des autres fluides éparpillés sur le pare-brise. Oopsie.

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