Too far gone • (Zombie Halsyn)

Too Far Gone
Raelyn Blackwell & @Halsey Blackwell Too far gone • (Zombie Halsyn) - Page 3 873483867

- 1 an après l’épidémie

Plus on approche, plus j’ai peur pour ma vie. Parce que Halsey ne semble pas décidée à faire demi tour si jamais on arrive au beau milieu de la horde et parce que moi, le corps à l’extérieur du véhicule, je suis en pleine ligne de mire, je suis en première ligne et il suffit d’un écart, d’un choc, ou d’un zombie un peu trop zélé pour que je sois éjectée du véhicule. Et c’est pas que je tiens pas à mourir aujourd’hui juste après la douche, non, je tiens surtout pas à mourir aujourd’hui à cause de Halsey et de sa tendance à se prendre pour une pilote de course alors qu’elle a vraisemblablement elle aussi passé son permis dans un bled paumé, dans lequel il n’a croisé aucun véhicule le jour de l’examen. « T’inquiète pas, la perspective de te voir dans mes rêves est relativement dissuasive. » J’espère, je croise mes doigts de toute mes forces pour que ce soit vrai. De toute façon maintenant qu’on est engagées, maintenant que j’ai commencé à tirer sur ceux qui étaient devant nous pour nous dégager un accès, on a plus vraiment le choix, la discrétion fait plus partie de nos option, au même titre que la marche arrière silencieuse.

Halsey est une tête brûlée, et souvent c’est ce qui fait qu’on se comprend si bien, mais parfois, je dis bien, parfois, j’aimerais qu’elle apprenne un peu plus à réfléchir avant de foncer dans le tas. « On a pas des grenades là-dedans ? » Je hurle pour qu’elle m’entende, pour couvrir le son des tirs de mon fusil. « Trop risqué, on progresse pas assez vite ! » Si je lance une grenade et qu’on avance à deux à l’heure parce qu’on est encerclée, on explosera avec les morts vivants, et ça, ça ferait désordre. « Accroche-toi » Elle appuie sur l’accélérateur, et j’ai à peine le temps de mettre sa consigne à exécution. Au premier choc avec l’une des créatures je tiens, mais le second me projette par la fenêtre. Je m’accroche à mon fusil, mais mon corps tombe lourdement sur le sol. Heureusement, j’ai été projetée sur le bas côté, dans le fossée et donc pas directement sur le bitume. Je mets quelques secondes à reprendre mes esprits. « Merde, merde, merde. » Déjà quelques créatures m’ont repérée et se dirigent dans ma direction. Je tente d’attraper mon poignard dans mon dos mais ma main se referme dans le vide : il a probablement volé dans ma chute. J’arme mon fusil, consciente que je signe mon arrêt de mort et que je ne pourrais pas me débarrasser de toutes ces créatures.

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La brune avait toujours été plus impulsive que sa sœur, plus dans l’action en demeurant persuadée qu’avec leurs ressources, elles avaient un avantage considérable, aussi bien sur les humains que sur les rôdeurs qui ponctuaient leur route et leurs journées. Pourtant, il y avait des situations qui semblaient pires que d’autres, et c’était vraisemblablement le cas aujourd’hui. Ils avançaient plus vite que la voiture, étaient plus proches de l’axe principal qu’elles, et elles allaient se retrouver encerclées bien trop vite que pour être capables de s’en sortir sans égratignures. Et les égratignures et bien, elles étaient mortelles. Raelyn continuait de tirer dans tous les sens et sentant que ça ne serait pas suffisant, Halsey lui demanda si elles n’avaient pas des grenades dans leur arsenal de guerre. « Trop risqué, on progresse pas assez vite ! » Lui hurla-t-elle afin de couvrir le son de ses propres tirs, et encore une fois, la brunette n’était pas forcément d’accord avec sa vision des choses, mais c’était Raelyn qui tirait et elle qui conduisait; les rôles étaient donc ce qu’ils étaient. Décidée à en finir, elle demanda à sa sœur de s’accrocher – façon de parler quand on avait la moitié de son corps qui sortait de la fenêtre – et appuya sur l’accélérateur pour percuter les morts à la façon d’une cascade comme on en voyait souvent dans les films du genre – le strike du mort-vivant. Malheureusement, elles n’évoluaient pas dans un film et par conséquent, tout ne se passa pas exactement comme prévu. Le pare-brise était maintenant souillé de sang et autres substances non-définissables et Raelyn… avait disparu. « Putain c’est pas vrai. » Un coup d’œil au rétroviseur lui indiqua qu’elle était tombée à quelques mètres de là, mais sa vision fut vite cachée par les rôdeurs qui prenaient déjà la direction de la bouffe. « Non, non, non… » Halsey réfléchi, brièvement, et la seule solution qui lui apparu fut celle qui s’apparentait, à son sens, à un suicide. Mais il fallait tenter le coup, elle n’allait pas la laisser là. Profitant du creux créé autour du véhicule, elle s’en extirpa, attrapa le premier sac à dos à sa portée et embarqua deux armes – une dans chaque main – avant de commencer à courir en direction de Raelyn. L’étau se resserrait méchamment. Elle tira en pleine tête sur les assaillants de sa sœur et sans plus de cérémonie, la tira vers le bras pour l’enjoindre de courir. « On se casse. » Laisser tout derrière elle et fuir pour leur vie… Ca faisait longtemps.

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- 1 an après l’épidémie

Je suis projetée de la voiture comme une poupée de chiffon et alors que je m’attends à voir ma vie défiler devant mes yeux je n’ai que deux pensées auxquelles je m’accroche avant de toucher le sol :

Petit un : Ça va faire mal, l'atterrissage.
Petit deux : Tout ça, c’est la faute de Halsey Schumacher.

Le choc est violent, mais moins que ce à quoi je m’attends. Je comprends pourquoi quand j’arrive à revenir à moi et à retrouver le fil de mes pensées, une fois l’hébétement de rigueur passé : je n’ai pas atterri sur le bitume mais dans le fossé au niveau du bas côté. Je ne sais pas si je dois remercier la force centrifuge, mon volume corporelle ou une putain de chance, mais au moins j’ai l’impression de ne rien avoir de cassé. J’ai atterri sur mon poignet et il me fait souffrir, mais je le devine foulé, j’ai certainement une bonne entorse mais je n’ai pas l’impression qu’il se soit brisé sous mon poids : la chance à un nouveau régime : la famine apocalyptique. Je me redresse péniblement, je cherche mon couteau - parfait, lui aussi est aux abonnés absents - et j’attrape mon fusil entre mes deux mains pour tirer en hurlant sur toutes les créatures qui s’approchent trop près de moi. Quitte à mourir, autant faire du bruit non ? Et je suppose que Halsey est pas là pour prendre des photos en plus, on peut vraiment compter sur sa famille. Je trébuche à nouveau, toujours choquée par l'intensité de ma chute, quand Halsey apparaît et m’attrape par le bras. « On se casse. » Elle m’entraîne à sa suite et si je manque de trébucher, je me reprends vite pour détaler. Elle a raison, aussi agréable que ce soit de casser du zombie, notre meilleure chance de survie c’est de fuir à travers la forêt. Il ne nous suivront pas tous, et nous avons une infime chance de le semer. Ils ne s’épuisent pas, contrairement à nous, mais ils ne courent pas et sont plutôt lents. « T’en a mis du temps putain. » Je cours, j’halète, mais je peux pas m’en empêcher. « Tu faisais quoi, t’hésitais entre détaler et me laisser crever ou regarder le spectacle ? » Trop longue la phrase, je suis déjà essoufflée. Je suis sportive et habituée à faire du footing, mais là, il ne s’agit pas de se maintenir à son rythme de croisière, il s’agit de courir le plus vite possible, pour sa vie.

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Autant dire que leur précédente conversation se concrétisait à présent sous leurs yeux et qu’Halsey faisait désormais face au choix qu’elle s’était targuée de prendre sans la moindre hésitation ; l’abandonner pour sauver ses fesses sans se retourner. Sauf que ça, c’était la théorie mais que dans les faits, il était bien entendu hors de question qu’elle ne la laisse crever alors que c’était de sa faute si elle était désormais dans cette position. Sans demander son reste, la brune avait agit rapidement et attraper ce qu’elle pouvait avant de tracer la route au milieu des rôdeurs qui s’agglutinaient de plus en plus autour d’elles, les encerclant jusqu’à ce qu’elles soient faites comme des rats. Par chance, Raelyn s’était agrippée à son fusil et était parvenue à les tenir à l’écart jusqu’à ce que la brune n’arrive à sa hauteur, la chopant par le bras sans s’arrêter dans sa course ni de tirer sur leurs assaillants. Elle fut rassurée de constater que sa sœur était encore en état pour mettre un pied devant l’autre, signe qu’elle n’avait rien de cassé. Ou alors c’était l’adrénaline. Peu importait, elles parviendraient à fuir à travers les bois et c’était tout ce qui l’intéressait pour le moment. « T’en a mis du temps putain. » Tout était une question de perspective, hein. « Tu faisais quoi, t’hésitais entre détaler et me laisser crever ou regarder le spectacle ? » Essoufflée, elle manqua presque de s’étouffer au passage. Eh oui, voilà ce qu’il se passait quand on ressentait le besoin de cracher son venin en pleine course pour sauver ses fesses. Et même si elle n’avait, en vérité, pas hésité une seule seconde, la réponse de la brune fit en sorte de laisser planer le doute – fierté oblige. « Exact. Je calculais la distance que j’arriverais à parcourir pendant qu’ils te bouffaient, puis j’me suis rappelée de toi en maillot de bain et j’ai réalisé que j’avais aucune chance. » Ah. Elle aussi était essoufflée, il fallait avouer qu’elle avait continué de fumer tout ce qu’elle trouvait tant que c’était possible, et ça, ça pardonnait pas. Elles continuèrent de courir, encore et encore, jusqu’à ne plus entendre le moindre grognement affamé derrière elles. « Rien de cassé ? » Demanda-t-elle à la brune en s’appuyant contre un arbre, tentant vainement de reprendre le souffle qui lui manquait depuis… depuis qu’elle avait commencé à courir en fait.

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- 1 an après l’épidémie

Je vais pas dire que je suis émue qu’Halsey ait abandonné la voiture derrière pour me venir en aide sans une seconde de réflexion. Je m’en doutais en fait, vraiment, on a beau l’une comme l’autre prétendre qu’on s’en fou, que l’autre n’a pas d’importance à nos yeux, tout ça c’est des conneries. Ca me fait chier qu'elle y reste et je suppose qu’elle a vu les choses de la même façon que moi. Je suppose que si je l’interroge elle dira simplement qu’elle a plus de chance de survivre à deux que seule, mais je sais que c’est des conneries, elle sait que c’est des conneries, on est juste toutes les deux trop fières pour admettre que dans ce merdier, on est bien contente de pouvoir compter l’une sur l’autre, et je crois que nos liens du sang n’ont rien à voir avec ça. C’est ce qu’on a vécu ensemble qui compte, c’est le deuil que nous avons dû gérer tout en survivant, ce sont les premières semaines à fuir la ville et à crever de faim : ça ne s’invente pas ce genre de complicité, et finalement, qu’on soit soeurs n’a pas la moindre importance. « Exact. Je calculais la distance que j’arriverais à parcourir pendant qu’ils te bouffaient, puis j’me suis rappelée de toi en maillot de bain et j’ai réalisé que j’avais aucune chance. » Je grogne, et tente de retrouver mon souffle. La brune ne semble pas être en meilleure posture que moi, on a pas l’habitude de courir comme des lapin dont le terrier vient de prendre feu. Sauf qu’on les entend dans notre dos, les grognements de ces choses, et que c’est assez dissuasif, ça ne donne aucune envie de s’arrêter. « Ils étaient combien ? 70, 100 ? » Je dis pas ça parce que ça change quoi que ce soit au fait que j’ai plus que la peau sur les os. Non, je cherche à estimer combien ont pu nous suivre.

On a gagné un peu de marge, et on estime qu’on peut s’arrêter une minute, deux, pas plus, pour souffler. « Rien de cassé ? » Je masse mon poignet quelques secondes en tirant la grimace. « Non. Je pense pas en tout cas, mais il est surement foulé. » Une chance que je sois gauchère. « T’as de l’eau dans ton sac ? » Elle se retourne, et j’attrape l’une des deux bouteilles pour boire quelques gorgées et la lui tendre. Je lève finalement la tête pour observer les arbres fournis qui nous entourent. « J’aime pas l’idée de jouer les singes volants, mais il se fatigueront pas. Soit on trouve un endroit où s’abriter... » Je montre la cime d’un arbre du coin du menton. « Soit on monte. Et on prie. » On prie pour qu’ils ne nous voient pas. Parce qu’on serait faites comme des rats s’ils nous aperçoivent, eux peuvent rester des jours, des semaines et des mois en bas, sans boire, sans manger, à attendre qu’on crève de faim et de soif.

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Sentant une distance raisonnable se mettre entre elles et leurs assaillants, Halsey se permit de lancer une énième pique destinée à masquer le fait qu’elle avait vraiment eu peur pour la vie de la brune là-bas. Lorsqu’elle avait réalisé que le choc l’avait fait basculé, elle avait à peine osé jeter un œil au rétroviseur de peur de la voir se faire dévorer, sa chaire déchirée de part en part. Mais c’était mal connaître Raelyn et en dépit de cette vie de merde qui était désormais la leur, elle se battait et se battrait encore de toutes ses forces pour rester en vie. « Ils étaient combien ? 70, 100 ? » La brune se retourna, comme si elle allait pouvoir trouver cette information en observant l’arrière alors qu’ils n’étaient plus visibles – bien qu’encore à proximité dangereuse. « Plus. Trop. » Elle en était certaine, elles avaient affaire à une horde gigantesque cette fois-ci. Finalement, elles s’arrêtèrent, essoufflées et à bout de force, et Halsey prit appui sur un tronc d’arbre afin de s’empêcher de vaciller tant ses jambes tremblaient de fatigue et de tension. « Non. Je pense pas en tout cas, mais il est surement foulé. » La brune fit la grimace mais décida de ne pas la plaindre dans la mesure où ça aurait pu être bien pire. Du genre bouffée toute crue. « T’as de l’eau dans ton sac ? » Halsey hocha la tête et lui passa le sac, la laissant se servir avant d’attraper elle aussi une bouteille pour apaiser sa soif et reprendre ses esprits. Elles ne devaient pas traîner, sans quoi cette avance ne servirait plus à rien. « J’aime pas l’idée de jouer les singes volants, mais il se fatigueront pas. Soit on trouve un endroit où s’abriter... Soit on monte. Et on prie. » Le regard de la brunette suivi celui de sa sœur et elle plissa les lèvres, peu rassurée par l’une ou l’autre des perspectives avancées. « Je préfère encore tenter ma chance ailleurs, trouver un endroit où nous planquer. » Elle fit la moue. « Si un seul d’entre eux nous voit, on est morte. Si on avance, on a encore une chance… » Elle n’était pas plus emballée que ça, mais la passivité n’avait jamais été son fort. « Et puis j'ai jamais été très croyante, alors... » Prier. On aurait tout entendu. Si Dieu existait, il aurait fait en sorte que l'apocalypse ne reste qu'une théorie et non un véritable cataclysme.

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- 1 an après l’épidémie

Je jette des coups d’oeil en arrière pour tenter de déterminer le nombre de créatures qui nous ont suivies. Une petite portion de la horde j’espère, parce que vu sa taille, on est mortes si trop ont dévié. « Plus. Trop. » J’arrête mes coups d’oeil en arrière pour me concentrer sur la route, je n’ai pas envie de trébucher, de me blesser et de signer ma mort. Au bout d’un temps que j’ai du mal à estimer - vingt minutes, une demie heure ? - et alors qu’il n’y a plus un seul rôdeur en vue, ils sont derrière nous pourtant je le sais, je m’arrête pour reprendre mon souffle, et pour qu’on puisse toutes les deux boires un peu d’eau. On pourra pas continuer à courir indéfiniment et ces saloperies ont un odorat trop prononcé. « Je préfère encore tenter ma chance ailleurs, trouver un endroit où nous planquer. » Je grimace. J’en ai ma claque de ses décisions qui nous mettent toujours dans le pétrin. Mais je serre les dents et je range la boutelle d’eau une fois que la brune est désalérée. « Si un seul d’entre eux nous voit, on est morte. Si on avance, on a encore une chance… » Une chance de s’épuiser, s’épuiser et de ne même plus être en état de se débattre lorsqu’ils nous tomberons dessus. Superbe idée Halsey, vraiment. « Et puis j'ai jamais été très croyante, alors... » Je ravale ma verve et me remets en marche, sauf qu’au bout d’un dizaine de minutes de plus à courir comme des dératées, on entends toujours la horde qui nous suit à quelques centaines de mètre, et toujours pas la moindre trace d’un abris, alors quand j’aperçois un arbre bien touffu et dont les premières branches sont accessibles, je m’arrête.

Sans un mot, je vérifie que mon arme est correctement attachée à ma ceinture, et je réajuste les bretelles de mon sac à dos pour le plaquer contre moi. Halsey, qui réalise que j’ai cessé de courir s’arrête aussi et me dévisage à présent d’un air interrogateur. Moi, je lui adresse à peine un regard. « J’en ai ma claque de tes idées de merde. Si on avait fait demi-tour et qu’on s’étaient planquées au lac, ils nous seraient peut-être jamais tombé dessus. » J’ôte le poignard de ma ceinture et le range dans mon sac, il n’est pas question que je m’empale en cas de chute. « Si t’avais pas voulu leur rentrer dedans j’aurais pas fait le vol plané de ma vie. » Finalement je daigne relever les yeux sur elle. « Alors moi tu fais ce que tu veux mais moi, je monte. On est en train de s’éloigner de la voiture en plus. » Et je compte bien aller la récupérer, ou en tout cas récupérer toutes les provisions et armes qu’elle renferme une fois que la horde sera passée. Elle aime foncer dans le tas, j’ai décidé que je prendrai le rôle du cerveau.

J’attrape la première branche, et je commence mon ascension sans me soucier de si elle me suit ou pas.

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Halsey sentait que même si sa sœur lui avait laissé le choix en lui offrant les deux options, elle n’en était pas moins désappointée par la décision de la brune de continuer afin de chercher un abri. La jeune femme n’avait jamais apprécié s’en remettre à la chance, ou à Dieu, peu importait, et c’était précisément ce que Raelyn lui demandait en suggérant de se planquer dans un arbre à attendre qu’ils passent ou alors qu’ils se rendent compte de leur présence. Elle fut d’ailleurs surprise de constater que la brune n’omis aucune opposition – si ça n’était pour sa grimace qui en disait quand même long sur ce qu’elle pensait – et elles se remirent en route, dans un silence de plomb qui n’en était pas vraiment un puisqu’en tendant l’oreille, elles pouvaient encore entendre le bruit des râles de leurs assaillants. Autant dire qu’elles fatiguaient, et que ça n’était pas leur cas. Soudain, la brune entendit que Raelyn ne la suivait plus et elle se retourna, réalisant qu’elle s’était totalement arrêtée. Elle revint sur ses pas, haussant un sourcil interrogateur dans sa direction, à mille lieues de penser qu’elle allait se prendre un retour de flamme façon Blackwell. « J’en ai ma claque de tes idées de merde. Si on avait fait demi-tour et qu’on s’étaient planquées au lac, ils nous seraient peut-être jamais tombé dessus. » Et dire qu’elle s’inquiétait pour elle, craignant qu’elle ne se soit fait mal ou autre. « Si t’avais pas voulu leur rentrer dedans j’aurais pas fait le vol plané de ma vie. Alors moi tu fais ce que tu veux mais moi, je monte. On est en train de s’éloigner de la voiture en plus. » Le visage de la brune se ferma un instant, serrant ses poings alors qu’elle sentait une colère sourde monter en elle. Ses idées de merde ? « Et c’est qui, qui a absolument tenu à s’arrêter au lac, hein ? Alors que j’avais dis qu’on devait directement tracer jusqu’à la ferme. » Lui lancer la faute alors que tout était partagé, ça la rendait tout simplement dingue. « Et j’y peux rien, si t’es pas foutue de t’accrocher quand on te demande de le faire. » Bon, ça c’était une nomination pour la palme de la mauvaise fois. « Et j’en ai marre d’entendre tes coassements toute la journée, t’es jamais contente et quand un truc tourne mal, c’est jamais ta faute. » Lâchant ces mots avec énervement, elle commença elle aussi son ascension, parce qu’en dépit de tout ça et bien… Elles n’allaient pas se séparer. Nope. Même si la comparaison avec la grenouille risquait fortement de l'irriter, elle aussi.

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- 1 an après l’épidémie

Je n’en fais qu’à ma tête et je m’arrête, fatiguée d’être une bonne petite proie et de courir jusqu’à l’épuisement pour que les créatures ou d’autres humains mal intentionnés n’aient plus qu’à venir nous cueillir sans que nous n’ayons la force de nous débattre. Brillant Halsey, brillant. Je sais qu’elle m’en voudra, je sais qu’elle ronchonnera et potentiellement qu’elle hurlera - même si je préfèrerais qu’elle évite pour ne pas attirer les morts vivants - mais elle me suivra. On ne se sépare pas c’est la règle, alors même si je la prend légèrement en otage en décidant de n’en faire qu’à ma tête, elle grimpera avec moi en haut de ce foutu arbre. Elle réalisera, quand elle aura la tête froide et plus seulement envie d’avoir eu raison, que c’est ce qu’il y avait de mieux à faire. « Et c’est qui, qui a absolument tenu à s’arrêter au lac, hein ? Alors que j’avais dis qu’on devait directement tracer jusqu’à la ferme. » Je l’écoute à peine, ou en tout cas je fais mine de ne pas le faire. Je n’ai rien à répondre, on va au lac tous les trois jours depuis une foutue semaine, on aurait pu se faire croiser la horde n’importe quand. « Et j’y peux rien, si t’es pas foutue de t’accrocher quand on te demande de le faire. » Je lève les yeux au ciel en même temps que je cherche où poser mon pied sur le tronc d’arbre pour me hisser sur la branche. « Ouais bien sûr, j’aurais bien voulu t’y voir. » Elle avait eu la brillante idée de rentrer dans une horde de zombie et moi qui était assise en équilibre sur le rebord de la fenêtre j’étais supposée tenir comme par magie ?

Je m’élève rapidement d’un mètre puis de deux, alors que j’entends sa voix dans mon dos. Elle me suit, évidemment qu’elle me suit, on ne se sépare pas, c’est la règle. « Et j’en ai marre d’entendre tes coassements toute la journée, t’es jamais contente et quand un truc tourne mal, c’est jamais ta faute. » Accrochée à une branche et les pieds sur une autre je l’observe grimper. « Allez, tais-toi et applique toi, t’as l’air aussi à l’aise qu’il singe dans un scaphandre. » Et je me reconcentre, pour m’élever de cinq mètres supplémentaire. « T’as besoin d’une pause, monkey ? » Je laisse échapper un rire mauvais avant de gravir cinq mètres supplémentaire, pour être hors de vue. Elle me rejoint, et alors que je m’installe sur la branche, une jambe de chaque côté et le dos collé au tronc, je tend la main vers elle. « File moi la corde dans ton sac à dos. On est là pour un moment, peut-être même pour la nuit, faut qu’on s’attache. » Et nous voilà, Katniss Everdeen style, prête à nous saucissonner à un arbre. L’avantage c’est qu’il est touffu, on voit à peine le sol, les rôdeurs ne nous apercevront pas. Tant qu’Halsey se met pas à sangloter de peur et à les attirer, on devrait s’en sortir.

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La brune était à pas grand chose de l’envoyer se faire foutre avec ses idées d’escalade, mais la règle tacite de ne jamais se séparer prenait malgré tout le dessus sur la colère sourde qui grondait en elle. Elles avaient toutes les deux un foutu caractère et c’était d’ailleurs pour cette raison que cette règle existait, sans quoi les raisons de se séparer auraient été plus que nombreuses et avec elles, la probabilité d’un destin plus que funeste n’aurait fait qu’augmenter. C’était donc pour cette raison qu’Halsey commença elle aussi à grimper à ces foutues branches, tout en crachant son venin afin de ne pas laisser Raelyn avoir le dernier mot en prétendant que toute cette situation était de son fait. Après tout, ça n’était la faute à personne quand on analysait bien la situation, mais ça les deux jeunes femmes étaient bien trop bornées pour l’admettre. « Ouais bien sûr, j’aurais bien voulu t’y voir. » La brune fut suffisamment réfléchie que pour ne pas rebondir sur la plupart des reproches de la jeune femme, bien que sa cascade semblait être un sujet sensible malgré tout. A son tour, Halsey évita de répondre pour ne pas jeter encore plus d’huile sur le feu, se concentrant désormais sur son ascension relativement bancale et approximative. Elle était douée dans beaucoup de choses, mais l’escalade n’en faisait définitivement pas partie. « Allez, tais-toi et applique toi, t’as l’air aussi à l’aise qu’il singe dans un scaphandre. » « Oui et si les humains ont arrêté de monter aux arbres, c’est pour une bonne raison. On a évolué. » Lança-t-elle en faisant la grimace, se retenant de jeter un œil vers le bas. Elle savait qu’elle avait le vertige et puis l’idée de jouer le rôle de pomme pour rôdeur était loin de la motiver en cet instant. « T’as besoin d’une pause, monkey ? » Raelyn fut secouée d’un rire – au moins une qui était sensible à son propre humour – et la brunette lui tendit son majeur, avant de se rattraper abruptement à une branche en sentant que son équilibre était plus que précaire. « Je gère. » Mentit-elle en prenant une grande inspiration avant de continuer à monter. « File moi la corde dans ton sac à dos. On est là pour un moment, peut-être même pour la nuit, faut qu’on s’attache. » N’importe qui aurait pu croire que cette main tendue était destinée à l’aider, mais non. Elle voulait une corde. Levant les yeux au ciel, Halsey s’installa elle aussi sur une branche qui lui semblait robuste et stable avant d’ouvrir son sac et de tendre la corde à Raelyn. Elles étaient presque dos à dos au même tronc, autant dire que ça ne facilitait pas les échanges. « T’as l’air de t’y connaître, tu passais beaucoup de temps dans les arbres avant ? » Ca ou elle avait été un babouin dans une autre vie, allez savoir.

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- 1 an après l’épidémie

Le problème avec Halsey et moi, c’est qu’on veut toujours avoir le dernier mot et que plus ça va, plus les mois et les semaines passent plus nous sommes obligées de devenir de plus en plus bornées pour y parvenir. Aujourd’hui j’ai fait le pari qu’Halsey me suivrait en lui imposant ma décision, celle de monter et se cacher plutôt que celle de continuer à courir comme des idiotes pour fuir des créatures qui ne se fatiguent pas. On appelle ça réfléchir, mais puisque je n’avais pas le temps d’expliquer en long en large et en travers le bien fondé de ma stratégie à la brune, j’ai décidé qu’aujourd’hui je serai la forte tête du duo. La plus têtue. Elle aura sa vengeance, tant pis, j’en fais mon affaire, et demain elle sera obligée de reconnaître que j’ai eu raison quand on retrouvera la voiture et toutes nos provisions. Personne le prendre le risque de s’aventurer sur la route alors qu’un horde vient de la traverser, c’est ça notre chance de salut.

En baissant les yeux vers elle je note qu’elle manque d’agilité, et qu’elle n’a pas l’air bien dégourdie. J’en rajoute évidemment, mais c’est hilarant de la voir manquer de chuter dès qu’elle se déconcentre - par exemple le temps de me répondre d’un majeur levé. « Oui et si les humains ont arrêté de monter aux arbres, c’est pour une bonne raison. On a évolué. » Je lui réponds sans me retourner. « Non, si t’es si peu dégourdie c’est parce que t’es bien trop volumineuse. Et trop grande aussi, c’est pas une vie d’être une pareille girafe. » En réalité elle n’a pas bien grande ma soeur, mais à côté de moi elle mesure bien dix centimètres de plus alors… « Je gère. » « Ouais, je vois ça. » Non, elle manque de se rompre le cou plusieurs fois pendant l’ascension mais elle tient le coup. Je sens toutefois qu’elle est soulagée dès que je décide que nous avons assez grimpé. « T’as l’air de t’y connaître, tu passais beaucoup de temps dans les arbres avant ? » Que c’est agréable de ne plus avoir sa face dans mon champ de vision. J’attrape la corde qu’elle me tend avant de la faire passer autour de ma taille et de lui donner l’autre extrémité. « Faut qu’on s’encorde ensemble. On pourra pas tomber comme ça. » On peut se pendre en revanche sur un malentendu et un mauvais angle de chute, mais ça c’est autre chose. Je coupe également un morceau de corde à l’aide de mon poignard pour attacher mes cuisses à la branche. « Et non, on appelle ça de la jugeote. Ensuite si tu veux bouger dans ton sommeil et t’écraser quinze mètre plus bas, be my guest. » Allez attache toi à moi petite soeur, je ne mords pas.

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Too far gone

La perspective de passer la nuit enchaînée à un arbre ne l’enchantait guère, mais le bruit des rôdeurs se rapprochait et avec lui, le cœur de la brune battait encore un peu plus la chamade. Elle essayait de ne pas regarder en bas et l’adrénaline la poussait à monter aussi vite que possible en haut de cet arbre, à l’abri de son feuillage dense et de la hauteur qu’il leur donnait. Après tout, ils bouffaient des cerveaux mais le leur demeurait en bouillie, ce qui faisait qu’ils regardaient droit devant eux sans s’imaginer que leurs proies pouvaient désormais se trouver au-dessus de leur tête. Sauf si elles faisaient le moindre bruit, alors là, elles étaient cuites. Raelyn continuait de se moquer de son manque d’assurance vis à vis de l’escalade, mais c’était un exercice périlleux auquel elle n’était pas habituée, étant très peu à l’aise lorsque ses pieds ne touchaient plus le sol. « Non, si t’es si peu dégourdie c’est parce que t’es bien trop volumineuse. Et trop grande aussi, c’est pas une vie d’être une pareille girafe. » Volumineuse, hein ? C’était déjà loin d’être le cas avant que le monde ne s’écroule, alors avec le régime apocalypse qui leur donnait à toutes les deux des airs de chats faméliques, « volumineux » n’était désormais plus un terme très approprié. « Tu dis ça parce que tu m’envies, c’est tout. » Marmonna-t-elle, gardant ses forces pour se concentrer sur ses points d’appuis. « Ouais, je vois ça. » L’ironie était une nouvelle fois de mise, mais elle pouvait se moquer tant qu’elle le voulait, Halsey parvint tout de même à se hisser jusqu’en haut sans se rompre le cou ni se donner en pâtée pour zombie. Un vrai miracle. « Faut qu’on s’encorde ensemble. On pourra pas tomber comme ça. » Une fois encore, l’idée d’être ainsi enchaînée à un tronc d’arbre ne la motivait pas plus que ça, mais il fallait bien avouer qu’au moins elle serait plus en sécurité comme ça – façon de parler quand on savait qu’une horde ne tarderait pas à leur passer dessous. « Ca marche. » Elle attrapa la corde à son tour qu’elle fixa à l’aide d’un nœud – pour ça elle n’était pas trop mauvaise, heureusement. Une fois que ce fut fait, elle laissa tomber sa tête contre l’arbre, laissant un peu s’apaiser les battements de son cœur qui s’était fortement emballé depuis le début de leur course poursuite. « Et non, on appelle ça de la jugeote. Ensuite si tu veux bouger dans ton sommeil et t’écraser quinze mètre plus bas, be my guest. » La brune leva les yeux au ciel face à l’insolence de sa sœur, attrapant elle aussi un autre bout de corde pour attacher ses jambes. « C’est bon, j’ai saisi l’idée merci. » Argua-t-elle en plissant les lèvres, retenant son souffle en tendant l’oreille. « Ils arrivent, non ? » Putain, faites que ça passe.

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Raelyn Blackwell & @Halsey Blackwell Too far gone • (Zombie Halsyn) - Page 3 873483867

- 1 an après l’épidémie

La brune n’apprécie pas plus que ça à la perspective de passer la nuit dans un arbre et je la comprends. Seulement si nous voulons fuir les rôdeurs nous n’avons pas réellement le choix. Heureusement elle semble rapidement céder et commence son ascension juste après moi. Rapidement il est évident qu’elle manque d’agilité, cependant elle s’en sort tout de même et parvient à me suivre sans seront pour le coup. Moi, je ne peux m’empêcher de la taquiner à ce sujet. « Tu dis ça parce que tu m’envies, c’est tout. » Je lève les yeux au ciel et cette fois ne répond rien, préférant me concentrer sur ma propre ascension.

Lorsque je propose de nous encorder ensemble, elle ne proteste pas, et je suis soulagé de ne pas avoir à négocier encore une fois avec cette tête de mule. « Ca marche. » je fais passer la corde autour de moi, avant de la lui tendre, elle m’imite et me rend la corde. Nous faisons deux tours supplémentaires avant que je ne lui laisse la responsabilité de nouer les deux extrémités. J’attache mes jambes et ne peut résister à l’envie de me payer sa tête à nouveau. « C’est bon, j’ai saisi l’idée merci. » Un sourire insolent etire mes lèvres. « Avec toi on peut jamais vraiment être sure. » Comme elle je commence à entendre les premiers grognements. Je sens mon cœur battre la chamade et ma poitrine se soulever à un rythme irrégulier. C’est maintenant qu’on va voir si mon idée était si bonne que ça. « Ils arrivent, non ? » je me contente d’une grimace avant de réaliser qu’elle ne me voit pas. « Ouais, là c’est le moment où on prie. » Les bruits se rapprochent, le sol commence à trembler, et je me surprends à fixer le ciel en espérant de toute mon âme que nous sommes bien en visible depuis le sol.

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Too far gone

Halsey eu la nette impression que cette ascension avait duré une éternité, même s’il s’agissait là de quelques minutes de souffrance avant d’atteindre la cime de l’arbre, ou presque. Raelyn s’était arrêtée un peu avant, mais la hauteur atteinte était considérable et la brune fut rassurée de constater qu’en regardant en bas, même elle ne distinguait pas grand-chose. Cela voulait donc dire qu’il y avait peu de chance qu’ils remarquent leur présence, sauf si vraiment la poisse était au rendez-vous. Après tout ce qu’elles avaient fait, la jeune femme eu une pensée pour le karma qu’elle espérait toujours de leur côté, car à son sens, toutes leurs actions avaient été menées sur base de la survie. Pas le choix, donc. Elles s’installèrent l’une et l’autre sur une branche différente, suffisamment robuste pour contenir leur poids plume sans menacer de se casser en deux au pire moment. Vint ensuite la partie un rien plus technique, qui nécessitait de s’accrocher l’une à l’autre en se servant du tronc comme appui, le tout sans tomber ni rien faire tomber au sol. Ça aussi, ça sonnerait le glas de leur mort anticipée. « Avec toi on peut jamais vraiment être sure. » Un fin sourire étira les lèvres de la jeune femme, mais elle s’abstint de répondre alors que son attention était désormais dirigée vers les bruits de grognements qui se rapprochaient de plus en plus. Halsey se raidit et demanda à Raelyn de confirmer son sentiment, ce qu’elle fit en lâchant un « Ouais, là c’est le moment où on prie. » bien plus détaché qu’elle ne devait réellement l’être. « Je t’ai déjà dit que Dieu avait rien à voir là-dedans. » Marmonna-t-elle avant de retenir son souffle, réalisant qu’ils étaient déjà là. Ses yeux se fermèrent et sans s’en rendre compte, ses dents s’enfoncèrent dans ses lèvres alors que l’angoisse montait de plus en plus. Ils passaient, les uns après les autres, et Halsey eu véritablement l’impression que ça n’en finirait jamais. Mais après de longues minutes, le calme et le silence reprirent leur place, sans pour autant que la brune n’ose bouger, de peur qu’il y en ait d’autres en arrière. « On va attendre combien de temps ? » Demanda-t-elle à sa sœur, sentant déjà ses jambes s’endormir dans cette position désagréable.

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- 1 an après l’épidémie

Les piques que nous nous envoyons à longueur de journée ne sont qu’un moyen comme un autre de détendre l’atmosphère et de tenter d’oublier notre réalité. L’une comme l’autre nous avons besoin de ça pour continuer à fonctionner sans devenir folle ni fondre en larmes face à la moindre difficulté. La légèreté que nos joutes verbales apportent et salutaire dans notre situation. Nous moquer l’une de l’autre nous permet d’oublier que nous sommes en train de nous encorder un arbre à quinze mètres du sol pour éviter de se faire déchiqueter par des morts-vivants. « Je t’ai déjà dit que Dieu avait rien à voir là-dedans. » Je ne réponds pas et comme elle je retiens ma respiration alors que les premières créatures se font entendre. Je crois que je ne m’habituerai jamais aux sons de leurs grognements. Je tente de lever les yeux et de ne pas me focaliser sur ce qu’il se passe en bas. Les minutes s’étirent sans que l’une de nous deux ne rompe le silence. Finalement les grognements s’éloignent et j’ai l’impression de recommencer à respirer. « On va attendre combien de temps ? » je déglutis, tente de réfléchir à sa question et finalement je pose ma tête contre le tronc d’arbre. « Si ils sont aussi nombreux que ce que tu dis, alors je pense qu’il vaut mieux être prudentes. » Je n’ai pas envie de revenir à la voiture pour me rendre compte que la horde n’a pas terminé de passer. Je suis épuisée, mon poignet me fait mal, et je n’aurais plus la force de courir si une fois descendu certaines créatures nous prennent en chasse. « Tu vas pas aimer ce que je vais te dire… Mais je pense qu’il vaut mieux passer la nuit ici. » Je tourne la tête dans sa direction sans pouvoir l’apercevoir. « Me dis pas que le challenge est pas intéressant. » Je tente d’alléger l’atmosphère. « Dis toi que ça te fait quelques heures sans voir ma gueule. » Je pose la tête contre l’écorce et ferme les yeux.

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