La semaine avait été beaucoup trop courte. Les journées qui défilaient étaient intenses à la radio, le poids de toutes mes taches supplémentaires commençant à se faire sentir, et je rentrais tard le soir avec pour seule envie : me laisser mourir dans mon lit, souvent sans dîner. Au final, Joanne et moi nous sommes vraiment peu vus et n'avons as échangé plus que des banalités. C'est étrange de voir qu'il est possible de vivre sous le même toit, et ne se croiser qu'une poignée de minutes tous les jours -en dehors des nuits passées ensemble. Etrange et terriblement frustrant. Bien sûr, cela n'avait rien à voir avec cette période froide que nous avions connu au retour de l'hôpital de Joanne. La tendresse n'a pas disparu -mais nos ébats, oui, ce qui était assez difficilement croyable. Il n'y avait tout simplement pas assez de vingt-quatre heures dans la journée pour s'accorder plus de temps. Forcément, le shopping est passé à la trappe. J'avais donc laissé à disposition de Joanne, dans l'entrée de la maison, l'une de mes cartes de crédit, avec le code noté à côté, afin qu'elle puisse se faire plaisir si elle le souhaitait, préférant qu'elle n'ait pas à recycler une robe déjà portée si elle pouvait s'en offrir une nouvelle -ça, et toutes les chaussures et accessoires qu'elle pouvait désirer afin de me faire pardonner de mon absence. Le fait est que, en prévision du week-end, tout chez ABC devait être bouclé et bétonné pour vendredi midi -puisque j'avais pris l'après-midi pour préparer notre venue à Sydney pour le gala de ce soir.
L'heure salvatrice enfin arrivée, j'ai quitté les locaux de la chaîne comme un détenu sortant du couloir de la mort. J'ai sauté dans la voiture et suis passé chercher Joanne au musée avant de rapidement rentrer à la maison. C'est la première fois depuis le début de la semaine que nous pouvons réellement partager un repas, le déjeuner, tous les deux, et discuter pendant un long moment de choses et d'autres -principalement de sa semaine à elle, que je rattrapais ainsi. Je ne lui demande pas si elle s'est finalement acheté quelque chose pour le gala, me doutant bien qu'elle n'aura pas osé toucher à ma carte. Nous nous accordons sur le fait que ce week-end tombe à pic après une semaine aussi difficile. Nous avons vraiment besoin de partir d'ici, décrocher, et avoir quelques jours rien que pour nous. Et puis, nous pourrions même nous amuser à cette soirée. Après tout, à Sydney, nous ne connaissons personne. Ce sera une occasion de voir de nouvelles têtes, rencontrer du monde. Le vol étant dans quelques heures, nous avons le temps de faire nos valises tranquillement. Outre mon costume pour ce soir, j'emporte une poignée de vêtements, le strict nécessaire. Une certaine habitude des voyages me fait savoir ce qu'il est bon d'avoir avec soi, et quel est le superflu. Encore et toujours, le temps passe trop vite, et sans nous en rendre compte vient l'heure de filer à l'aéroport. Nous décollons à seize heures, et sommes à Sydney deux heures et demi plus tard.
L'hôtel se trouve au pied du pont emblématique de la ville, assez avancé sur le port pour que, depuis la grande terrasse de notre chambre, nous puissions voir l'Opéra s'illuminer alors que le ciel s'assombrit. Époustouflé par la vue, je reste là, appuyé sur la rambarde en bois à l'extérieur pendant un long moment, à admirer le monument devenant plus clair alors que la nuit devient plus noire. Je n'ai même pas prit le temps de visiter la chambre plus que cela avant de me laisser absorber de la sorte. Joanne, sortant de la douche, me rappelle que l'heure tourne -et la serviette qui la couvre, elle, me rappelle que je n'ai pas pu admirer ce qui se trouve en dessous depuis des jours. La salle de réception ouvre dans une heure. Autant dire que nous ne serons pas dans les premiers arrivés. Je quitte enfin la terrasse et me rends dans la salle de bains pour me rafraîchir. La pièce, au centre de laquelle trône une baignoire, est complètement ouverte sur l'extérieur grâce à une baie vitrée. Finalement, je peux toujours rêvasser sur la vue tout en prenant une douche rapide, puis en me changeant. J'arbore un costume aussi simple qu'élégant, noir aux revers satinés, et surmonté, puisqu'il le faut bien, d'un nœud papillon. A peine prêt, on frappe à la porte. Lorsque j'ouvre, une hôtesse, pas plus grande que Joanne, me fait face. « Monsieur Keynes ? Monsieur Beauregard me demande de venir vous chercher, pour quelques détails à régler. » « Bien sûr. » Je me tourne vers l'intérieur de la chambre et lance à Joanne, encore en train de se préparer dans la pièce d'à côté ; « Mon ange ! On a besoin de moi, je dois y aller. On se retrouve là-bas. » Puis je ferme la porte derrière moi. Ce n'est qu'une fois bien avancé dans le couloir que je me rends compte que j'ai oublié mes lunettes sur mon nez. « J'aurais une question, pour être sûre que tout le personnel ait l'information exacte : est-ce qu'il faut s'adresser à vous en tant que Monsieur ou Lord ? » Bon Dieu. C'est un ''petit'' détail que j'ai omis de partager à Joanne. Et la réalité du titre fraîchement acquis me saute à la gorge assez brutalement ainsi explicitée. « Monsieur. Gardons le Monsieur pour ce soir. » dis-je avec un rire assez nerveux. Heureusement que j'ai encore jusqu'à lundi avant que la nouvelle se répande, pouvant prétendre à la normalité encore un week-end. Arrivé à la salle de réception, on me guide jusqu'à mon oncle -et c'est sûrement la seule fois que je pourrais le voir de la soirée, puisqu'il sera bien accaparé le reste du temps. Il me tend une feuille de papier noire de griffonnages ; son discours de ce soir à propos duquel il souhaite avoir mon avis. Je passe avec lui une petite demi-heure à ce sujet. Après l'avoir quitté, je me rends à l'entrée du gala. « Est-ce que Miss Prescott est arrivée ? » « Non, pas encore. » Heureusement, je ne l'ai pas ratée. Alors je reste auprès de l'hôtesse pour l'attendre.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
"Mais non, Madame ! Je peux vous assurer qu'elle reste très simple, aucune extravagance." dit la styliste avec certitude, terminant ses réajustements. Joanne n'avait de cesse de se regarder dans le miroir, à tourner d'un côté, puis de l'autre, à se demander si c'était la bonne robe ou pas. Le fait était qu'elle était en soit très simple, c'était le côté très cintré qui la mettait mal à l'aise. Pourtant, elle lui allait à merveille. "Vous n'avez peut-être pas l'habitude du sur-mesure, je suppose." conclut la deuxième vendeuse présente, d'un ton très doux. La belle blonde sourit timidement, gênée, et acquiesça son affirmation d'un très lége signe de tête. La vendeuse lui sourit également afin de la rassurer. "Le fait est que cette robe n'a pas autant de détails que nos autre modèles. Par contre, elle gagne tout son charme par sa coupe et sa couleur." Elle la regarda de haut en bas, confiante. "Et je peux vous dire qu'elle est faite pour vous. Je reviens dans un instant, vous allez l'essayer avec des chaussures à talon. Vous semblez bien à l'aisez en marchant avec, je l'ai vu lorsque vous êtes arrivée, cela ne devrait vous poser aucun soucis. Et une fois que vous les aurez aux pieds, vous verrez." Puis elle s'éclipsa, allant chercher cette paire de chaussures en question. Joanne avait sacrifié un de ses déjeuners de la semaine pour se trouver une autre robe. La carte bancaire laissé avec le code laissait clairement comprendre la jeune femme qu'il n'était pas question qu'elle se montre avec une robe qu'elle avait déjà porté. Elle craignait de le décevoir ou de l'offenser en ne trouvant pas une nouvelle tenue. N'importe quelle autre femme aurait sauté sur l'occasion, dépensé sans compter, ce n'était pas le cas de Joanne, qui elle restait beaucoup plus sur la réserve. La robe qu'elle portait était d'une qualité irréprochable, ce qui lui valait son prix. Les employées avaient réussi à la mettre en confiance, tout le monde était convaincu que c'était la tenue qui lui allait le mieux. Joanne sortait donc de là avec une nouvelle robe de soirée et une nouvelle paire d'ecarpins ouverts. Pas de bijoux. Les seuls qu'elle comptait porter était le bracelet de Jamie et une simple paire de boucle d'oreille, des perles foncées. En y repensant, la jeune femme avait à peine vu son compagnon de la semaine. De son côté, c'était le pas de course au musée afin que tout soit prêt pour le début des travaux. Le directeur voulait également en profitant pour faire un peu dans rangement et de tri dans la réserve, réagencer le tout. C'était nécessaire, mais la quantité de travail et de temps que cela demandait était plus que considérable. Ils se voyaient à peine, Jamie manquant presque tous les dîners pour aller directement se coucher pour mieux démarrer la journée suivante. Ce fut plus qu'un plaisir de pouvoir déjeuner ensemble quelques heures avant le départ. Ils avaient le temps de préparer leur valise. Joanne ne savait jamais trop quoi emmener pour un week-end, et sa valise était plus faite pour un voyage d'une semaine. Beaucoup de choses étaient emmenés "au cas où", elle misait souvent un peu trop sur la prévention. Le vol lui semblait court comparé à celui de Londres - ce qui était normal. Ils arrivaient rapidement dans un hôtel qui était quasiment sur l'eau. Leur suite était magnifique, elle adorait le style adopté pour cet hôtel se trouvant à côté de ce célèbre pont de Sydney. La jeune femme s'était déjà accommodée des lieux, à ranger quelques affaires, alors que Jamie regardait longuement le paysage sur le balcon qui faisait partie de leur suite. Une suite. Quelques mois plus tôt, jamais elle n'aurait pensé pouvoir mettre les pieds dans un tel endroit. Habitude qu'elle avait encore bien du mal à prendre, mais elle savait bien qu'il fallait bien qu'elle finisse par s'y faire. Joanne avait pris une bonne douche, et constata que son compagnon n'avait pas bougé d'un pouce. D'une voix tendre, elle lui dit qu'ils allaient finir par être en retard. En deux temps trois mouvements, il était lavé et habillé. On vint toquer à la porte, Joanne venait seulement d'enfiler ses sous-vêtements, et commencer à mettre cette fameuse robe. Elle entendit Jamie dire qu'il devait déjà s'éclipser, elle n'avait pas eu le temps de répondre quoi que ce soit que la porte avait déjà claqué derrière lui. La chose qui la rendait le plus nerveuse à ce moment là, c'était bien l'avis du Jamie concernant sa tenue, elle y pensait même plus que ce que pouvait annoncer la soirée. Après une dernière retouche maquillage, quelques coups de laque sur son brushing et un long soupir de nervosité en se regardant dans le miroire, Joanne était enfin prête. Elle n'oublia bien évidemment pas le bracelet de Jamie - qu'elle portait tous les jours, en y repensant. La belle blonde sortait enfin de la chambre. Tout en marchant, elle jouait nerveusement, mais relativement discrètement, avec ses doigts. Un homme en costume et noeud papillon s'était même permis de lui passer devant elle afin de lui ouvrir la porte, par pure et simple galanterie. Joanne le remercia chaleureusement avant de continuer sa route, supposant que son compagnon devait l'attendre au niveau de la réception. Et c'était gagné. A peine leurs regard eurent-ils le temps de se croiser qu'elle baissa déjà timidement ses yeux, tout en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille. Elle s'approcha de lui, et il restait longuement silencieux - ce qui semblait être une éternité pour la jeune femme. Cette dernière décida de le rompre. "C'est de trop, c'est ça ?" demanda-t-elle, plus qu'inquiète."Ou pas assez ?"
Je ne reconnais pas immédiatement Joanne ; ce n'est qu'une fois à quelques mètres devant moi que je réalise qui est la petite jeune femme blonde qui s'approche. J'inspire, puis mon souffle se coupe. Mon coeur abandonne un unique lourd battement avant de s'arrêter à son tour. Mon regard la parcourt de haut en bas, glissant depuis ce cou que j'aime tant couvrir de baisers à ses épaules légèrement dénudées, puis sur sa taille marquée avant de suivre la courbe de ses hanches, le tout parfaitement sculpté et mis en valeur par la coupe de la robe. Ce bleu est superbe et fait ressortir ses iris translucides. Un bleu des rois de France d'une profondeur doté d'une certaine majestuosité qui rend ses cheveux un peu plus dorés et son teint légèrement plus pâle -un peu comme cela était à la mode il y a des siècles. Un bleu qui me rappelle un bon nombre des figures bibliques telles que Marie elle-même, une couleur propice à la contemplation et inspirant la sérénité. Un bleu Klein, je dirais, du nom du peintre que j'admire beaucoup, légèrement lumineux, qui, comme sur ses toiles, prend l'emprunte de la personne qui le porte pour la mettre en valeur dans ses moindres détails, son imperfection, sa perfection. Joanne apparaît ainsi comme une beauté intemporelle à la fois divine et royale, une œuvre d'art. Je me rends compte de mon silence lorsqu'elle s'en inquiète. Je m'éclaircis la voix, redescendant sur terre, et lui souris. « Eh bien, je crois que je vais devoir te demander de remonter te changer, ou t'enfermer dans la chambre. » dis-je en haussant les épaules, l'air désolé. Mais je perds très vite mon sérieux, et j'ajoute ; « Parce que tu es si belle que je vais devoir passer la soirée à supporter tous les hommes qui vont te dévorer du regard. » Je pose une main sur son cou et m'approche d'elle pour déposer un léger baiser sur ses lèvres. La scrutant encore quelques secondes, le regard toujours émerveillé, je murmure plus bas ; « Tu es magnifique. » Puis je me redresse et lui tends mon bras. Je ne sais pas ce que nous réserve la soirée, mais j'en suis curieux. Peut-être que l'ambiance n'a rien à voir avec Brisbane. Peut-être que Joanne se sentira comme un poisson dans l'eau. Ou bien nous nous contenterons de converser uniquement tous les deux et profiter de la soirée, du monde autour, tout en restant dans notre bulle. « Allons-y. » dis-je en l'entraînant à l'intérieur. La fondation avait réservé trois salles adjacentes les unes aux autres ; une grande salle débordant de tables rondes et de chaises décorées avec soin sur lesquelles les noms des invités se lisent sur de petites cartes posées sur les assiettes qui accueilleront le dîner ; une autre, plus petite, où les convives sont actuellement regroupés pour la majorité, discutant autour d'une coupe de champagne ; et enfin une troisième, bien plus petite, où quelques musiciens jouent pour les couples qui souhaitent danser. Je demande d'abord à une hôtesse où Joanne et moi avons été installés pour le repas, et vais inspecter les noms qui se trouvent à notre table -sait-on jamais s'ils me sont connus, mais ce n'est pas le cas. Nous nous rendons alors dans l'autre salle. Cette fois, je me refuse le champagne. Mon regard glisse sur les invités et tombe sur un visage familier. Ou plutôt, une silhouette dont je ne garde pas un souvenir agréable. Pourtant, je souris face à cette fatalité. « Je rêve, regarde qui est là. » je glisse à Joanne en lui indiquant discrètement son très cher ancien sous-directeur, l'entreprenant Lionel, à l'autre bout de la pièce. Souhaitant l'éviter, je croise les doigts pour qu'il ne nous ait pas repérés et fait volte-face ; c'est là que je tombe nez à nez avec une jeune femme qui manque de renverser sa coupe par ma faute. Après de plates excuses, une chose en entraînant une autre, nous commençons à discuter avec cette petite brune au regard sombre et à l'accent latin à couper au couteau, ainsi qu'avec son mari, son parfait antagoniste, grand blond aux iris bleus. Ils sont la raison même pour laquelle il existe un proverbe disant que les opposés s'attirent. « … C'est la première fois que nous venons à Sydney, et j'avoue que je suis vraiment sous le charme de la ville. Mais je ne me verrais quitter Brisbane pour rien au monde. » je réponds à la question de l'homme, Hugh, qui a été assez perspicace pour deviner que nous ne connaissons personne ici -si ce n'est Lionel. « Et donc, vous donnez souvent à la fondation ? » demande Linda, son épouse. « Non, c'est ma première fois. A vrai dire c'est une cause qui importe plus à Joanne qu'à moi. » Je lui adresse un regard rassurant, elle ne me semble pas complètement à son aise. Et j'avoue que je ne le suis pas non plus lorsque je me trouve en terrain inconnu, ce que je trouve assez amusant ; nous sommes relativement sur un pied d'égalité ce soir, découvrant une ville et une sphère mondaine inconnues. « Vraiment ? Pourquoi cela ? » demande-t-elle en s'adressant à ma compagne. Je remarque qu'elle a scrute, plissant les yeux, et j'espère que Joanne ne l'a pas vu afin qu'elle ne soit pas plus mal à l'aise encore. « Vous êtes bien nerveuse, vous vous sentez bien ? » interroge de nouveau Linda. Je souris un peu plus ; elle semble sincèrement se soucier de son interlocutrice. Je passe mon bras autour de la taille de Joanne en expliquant ; « Elle n'est pas encore très habituée à ce genre d'événements, c'est tout. Elle entre dans le bain doucement. » La latine pose une main amicale sur l'épaule de la jeune femme, un large sourire chaleureux sur ses lèvres ; « Oh, vous savez, personne ne va vous manger ici. Qu'est-ce que vous faites dans la vie ? » Et après sa réponse, son mari de renchérir ; « Est-ce que vous aimez danser ? La pièce d'à côté a été aménagé pour ça. Joanne, venez danser avec moi. Jamie n'y voit pas d’inconvénient, n'est-ce pas ? » A vrai dire, si. Je n'ai guère envie de partager Joanne avec qui que ce soit ce soir, mais je ne veux pas paraître désagréable. Et puis, l'homme m'inspire confiance. « Eh bien, si je peux vous emprunter votre cavalière en attendant et que vous promettez de me rendre la mienne en un morceau… pourquoi pas. » je réponds avec un léger sourire de circonstance, passant doucement une main dans le dos de ma compagne. Je dépose un baiser tendre sur son front avant de la confier à Hugh, puis laisse Linda prendre mon bras avant de nous rendre dans la pièce suivante.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Jamie scrutait les moindres détails de sa robe, et après un long moment de silence, décida enfin de dire quelque chose. Sa première phrase lui fit froid dans le dos, tombant directement dans le piège, ce qui lui avait valu un sacré sentiment de malaise qui lui prit du temps à comprendre qu'il ne s'agissait que de l'une de ses plaisanteries habituelles. Elle rougit légèrement, lorsqu'il dit qu'il lui serait peu supportable de savoir que des regards masculins se tourneraient vers elle, adoptant la moindre des courbes que révélait cette robe. Le bel homme l'embrassa tendrement, la couvrant d'un compliment plus que flatteur aux yeux de la jeune femme. Celle-ci finit par passer son bras sous celui de son compagnon, afin de se lancer dans le bain. Les décorations étaient merveilleuses, à la fois sobre et très classe, c'était agréable. Les yeux de la jeune femme s'émerveillaient d'un rien, de petits détails qui faisaient beaucoup pour elle. Ils rejoignirent la salle où se trouvaient presque tout le monde, dévorant des mignardises salées et buvant des coupes de champagne. Jusque là, c'était du déjà-vu. La belle blonde accepta volontiers une flûte de champagne proposé par l'un des nombreux serveurs, qu'elle sirota par la suite très lentement. Jamie vint lui chuchoter, en lui indiquant d'un signe de tête son ancien directeur. Elle lança à son compagnon un regard désespéré, et lâcha un profond soupir, lui faisant clairement comprendre qu'elle ne voudrait pas à devoir lui parler pour la soirée. Elle voulait passer un moment agréable en la compagnie de Jamie, et pourquoi pas, faire de nouvelles connaissances. Jamie l'entraîna dans la direction opposée, espérant qu'il ne les avait pas remarqué. Par inadvertance, il manqua de peu de faire renverser le verre d'une jeune femme d'origine latine, et ce fut un excellent moyen de démarrer une conversation entre de parfaits inconnus. Jamie était plus enclin à répondre aux différentes questions, elle ne savait pas trop comment se comporter, ce qui ne faisait que décupler sa nervosité. Elle restait un peu nerveuse, jusqu'à ce qu'il la mentionne par rapport au don qu'il prévoyait de faire. Immédiatement, les regards se posaient sur elle - ce qui était assez impressionnant, surtout de la manière dont l'autre femme plissait ses yeux sur elle. Joanne déglutit difficilement sa salive, sentant son coeur battre à toute vitesse dans sa poitrine. Son compagnon faisait de son possible pour la rassurer, par des regards, une main qu'il passait sur son dos. D'autres détails qui comptaient énormément pour elle et qui faisaient l'effet voulu. D'une voix plus que timide, elle finit par répondre. "Mon... Mon grand-père avait été atteint d'un cancer de poumons. Cela l'avait énormément affecté, mais il s'en est très bien sorti..." Son interlocutrice la coupa, notant que la belle blonde était très nerveuse. Jamie reprit le flambeau en expliquant brièvement le pourquoi du comment. La dénommée Linda devint subitement beaucoup plus joviale. "Je suis conservatrice dans un musée." dit-elle, avec un sourire beaucoup plus sincère que précédemment. Hugh, un bel homme à la chevelure blonde et des yeux au moins aussi bleus que ceux de Joanne invita la jeune femme à danser, demandant la permission à son compagnon. Joanne s'attendait à ce qu'il refuse, connaissant son goût pour la possessivité. D'autant plus qu'ils ne s'étaient vraiment pas beaucoup vus ces derniers jours, le manque de l'autre se faisait certainement ressentir. Mais malgré tout, il accepta, à condition de lui voler sa propre compagne. Ainsi, de manière très galante, Hugh emmena Joanne dans la salle annexe, où l'on se plaisait à jouer des rythmes à trois temps, la valse était de rigueur. Par chance, c'était une danse que Joanne maîtrisait, et elle prit beaucoup plus d'assurance lorsque les pas commençaient à s'enchaîner. Le rythme n'était pas non plus très rapide, leur permettant ainsi de discuter. "Eh bien voilà ! Il ne fallait pas grand chose pour que vous vous sentiez un peu plus à l'aise !" dit Hugh, ravi. "Je prenais des cours de danse de couple." expliqua Joanne. "Et donc, vous disiez que votre grand-père avait un cancer du poumon, c'est cela ? Qu'ont-ils fait ? Si je puis me permettre... Je suis médecin." précisa-t-il. Elle hésita un moment, de peur d'utiliser les mauvais termes. "Ils ont du lui faire une... lobectomie, c'est ça ?" demanda-t-elle d'un regard interrogateur, il acquiesça d'un signe de tête et d'un sourire amical. "Et quelques séances de chimiothérapie qu'il a assez mal supporté. Mais il est parvenu à s'en remettre. Il y a deux ans, son médecin a parlé de rémission totale." "Lorsqu'un membre de notre famille est touché par le cancer, on y devient vite sensible. Vous défendez une belle cause, Joanne." dit-il, amicalement. Ils continuèrent ainsi de parler de tout et de rien jusqu'à la fin de la musique. "Savez-vous où vous êtes installés pour le dîner ?" "Non, Jamie a regardé brièvement les noms, mais je ne me rappelle plus de l'emplacement exacte. C'est au milieu de la salle, je crois." "Ah mince ! Linda et moi sommes à l'avant. Cela ne nous empêchera pas de discuter davantage, n'est-ce pas ?" dit-il très amicalement. Ce Hugh était véritablement gentil, et bienveillant. Alors qu'il comptait démarrer une nouvelle phrase, Lionel vint interrompre la conversation, d'un sourire ravi. Le médecin n'osa pas rien dire, si ce ne fut que pour quelques salutations. "Joanne, quelle belle surprise." dit-il, comme si de rien n'était. "Une petite danse, peut-être ?" dit-il en tendant sa main, profitant de l'opportunité, alors que l'on jouait un nouveau morceau. Joanne était du genre à ne pas savoir dire non. Mais elle ne tenait absolument pas à tenir une nouvelle sa main dans son dos. D'une voix plus qu'aimable, elle déclina l'invitation. "Hugh m'avait gentiment invité à danser avec lui, pour plusieurs morceaux, j'aimerais tenir ma parole." Elle avait un très léger sourire pendu aux lèvres, Hugh comprit rapidement la situation, entraînant doucement la jeune femme au centre de la piste de danse. Lionel ne semblait tout de même pas abattu et lessivé par ce nouveau refus, et s'éclipsa sans dire mot avec sa fierté, gardant même un rictus en coin. "Merci infiniment." dit-elle alors qu'ils reprirent leurs pas. L'homme blond ne put s'empêcher de lâcher un rire, face à la situation, la félicitant d'avoir été plus que diplomate en refusant cette invitation.
C'est dommage, la manière dont je m’émerveille de moins en moins des décors pourtant sublimes que je traverse de gala en gala. Avec le temps, un bouquet n'est qu'un bouquet, un luminaire n'est qu'un luminaire. Parfois, un détail retient mon attention. L'avantage de cette soirée dans une ville qui n'est parfaitement inconnu, c'est qu'elle éveille mes sens afin de me faire emmagasiner autant de souvenirs que possible de cet endroit. Cette fois, je suis attentif à tout ce qui m'entoure, à l'ambiance maritime de l'hôtel et de sa décoration qui lui confère un vrai charme ; à la réflexion, la coupe de la robe de Joanne lui donne l'air d'une créature sortie des eaux. Linda tire sur ma manche pour me sortir de mes pensées, un sourire en coin, l'air de dire qu'il est parfaitement évident que j'ai du mal à m'arracher à ma cavalière et que je dois me détendre. Un rire nerveux m'échappe, et je me décide à prendre sa main ainsi que sa taille pour l'emmener danser. « Et vous alors, qu'est-ce que vous faites dans la vie ? » demande-t-elle. Heureusement pour moi, la jeune femme est bavarde ; ne l'étant pas moi-même, un silence assez pesant se serait rapidement installé entre nous. Je mords ma lèvre, hésitant à en effet dévoiler ma profession, et finalement, j'hausse légèrement les épaules en me défaussant ; « Joker. J'aimerais vraiment éviter de parler travail ce soir. » Linda plisse les yeux de la même manière que face à Joanne, sa manière d'interroger silencieusement -et je comprends alors que je ferais mieux de m'expliquer pour ne pas contrarier le sang chaud qui coule dans ses veines. « C'est un travail vraiment très prenant, qui m'empêche d'être avec Joanne autant que je le voudrais. Et on m'en parle tout le temps, partout où je vais. » Au final, je suis véritablement défini par mon travail. Bientôt je serais aussi défini par un titre. Et Jamie, là-dedans, peine à réussir à attirer l'attention sur autre chose que cela. « Je comprends. Vous voulez décrocher. » dit Linda avec un sourire toujours chaleureux. « Comment vous êtes vous rencontrés avec Joanne ? » demande-t-elle pour changer de sujet. « Vous voulez la vraie version ou l'embellie ? » La revoilà qui plisse les yeux. Je ris de nouveau. Oh, elle connaît parfaitement le pouvoir de ce regard, ce qui le rend de plus en plus amusant en réalité. La vraie version alors. « Dans un bar. Je me suis battu avec un ivrogne qui la commençait à l'importuner. Je l'ai envoyé à l'hôpital malheureusement, et j'ai atterri au poste de police. Joanne a payé ma caution et m'a sorti de là. » Linda se met à rire de bon coeur, attirant sur nous une dizaine de regards qui ne semblent pas la déranger le moins du monde. « Quelle histoire ! » Je baisse le regard, toujours légèrement honteux à ce sujet. Avec le temps et du recul, je me rends compte que, en effet, c'est une sacré histoire. Nous en serons peut-être plus fier dans quelques années. « C'est vrai… Et vous ? » J'avoue être curieux de savoir comment ces deux opposés ont terminé ensemble. Linda hausse les épaules, soudainement moins à l'aise, mais gardant son sourire ; « J'étais l'assistante de Hugh. Mais c'est aussi une histoire que nous gardons pour nous. Les gens jugent facilement. » J'acquiesce d'un signe de tête. Il y a ceux qui trouveront cela romantique, et les autres, qui verront là le genre de relation critiquable entre collègues. « Je comprends Joanne, vous savez. Je ne suis pas de ce monde non plus. » avoue-t-elle. Elle m'explique longuement d'où elle vient, une enfance en Colombie, une arrivée tardive en Australie, une famille très modeste. La fin de son récit, son regard se pose sur Hugh et Joanne. « Qui est cet homme ? » Je les regarde à mon tour et découvre Lionel cherchant à attirer la jeune femme dans une danse. « Quelqu'un a qui je vais finir par régler son compte. » je siffle entre mes dents. Je m'apprête à lâcher Linda pour retrouver Joanne, mais elle m'attrape la manche de nouveau pour m'arrêter. « Attendez. Regardez. » De loin, nous voyons Joanne refuser gentiment l'invitation de Lionel, et Hugh l'aider à se sortir de cette situation. Je serre les dents, à la fois reconnaissant et… jaloux. Je me force à respirer profondément. A la fin du morceau suivant, il est l'heure de se rendre dans la grande salle. Je récupère enfin ma compagne. Arrivés à notre table, nous quittons nos amis d'un soir. « Quel dommage que nous ne soyons pas à la même table… On se dit à plus tard, d'accord ? » demande Linda avant de filer quelques tables plus loin. Je tire la chaise de Joanne afin qu'elle s'installe, puis m'assied à côté d'elle. Nos voisins ne sont pas encore arrivés. « Alors, Hugh est bon danseur ? De quoi vous avez parlé ? » je demande, m'efforçant de prononcer cette question en essayant de ne pas avoir l'air trop mauvais. Mais la jeune femme me connaît bien, et ma possessivité transpire par chaque pore de ma peau.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Jamie éloigna la chaise de la table ronde afin que sa belle puisse s'y installer. Il ne tarda pas à s'asseoir à la place qui lui était désignée avant de bombarder Joanne de questions concernant son moment passé avec Hugh. Elle le regarda d'un air tendre, lui caressant tendrement la joue. "Tu es adorable, quand tu es jaloux." dit-elle, un brin amusée. Mais elle savait qu'elle avait raison, ce qui n'empêchait en rien les impressions de surprise lorsqu'il intervenait à chaque fois qu'un homme s'approchait d'elle. Tout penchait alors pour la possessivité. Elle lâcha un rire léger avant de lui voler un baiser. "Il danse très bien, c'est un cavalier doué et agile." reconnut-elle, se doutant un peu que ces compliments allaient lui faire grincer les dents. Joanne prit l'une de ses mains, qu'elle prit avec les deux siennes, et qu'elle ramena sur ses genoux, caressant le dos de l'une d'entre elles avec son pouce. "Et nous avons parlé du cancer de mon grand-père, et de diverses banalités. C'est un homme très gentil." La jeune femme s'imaginait déjà Jamie ruminer dans son coin, faire une crise de jalousie ou quelque chose d'approchant. Son sourire n'avait pas quitté ses lèvres, confiante. "Mais tu sais très bien que je préfère largement être à ton bras pour danser, et parler de ma famille à toi." lui dit-elle, tendrement, avant qu'il ne se fasse trop d'idées. Elle s'approcha doucement de lui afin de lui chuchoter des mots qu'ils s'étaient déjà dits une multitude de fois. "Il n'y a et n'aura que toi." Les autre couples arrivèrent et s'installèrent également, saluant très poliment Joanne et Jamie. Il y avait en tout et pour tout huit personnes autour de chaque table. A celle de la jeune femme, il y avait un autre duo de trentenaires mariés -ils avaient des alliances-, et les deux derniers couples approchaient l'un plus de la quarantaine, et l'autre de la cinquantaine. Tous très élégamment habillés. Aucun d'entre eux n'avait l'air mauvais, pour le peu de conversation qu'ils avaient eu. Ils prirent même le temps de faire les présentations, au moins connaître les noms de chacun. Joanne avait retenu que les deux trentenaires étaient Ian et Zoey, les quarantenaires Paul et Aubrey, et les cinquantenaires Harry et Gisele. Elle avait perdu le fil avec les métiers de chacun. Après la tablée se divisait plus ou moins en petits groupes de conversation, l'ensemble était assez jovial, tout en respectant l'intimité de tous les autres couples présents."Oui, j'avais entendu dire que le musée de Brisbane va s'agrandir, n'est-ce pas ?" demanda Paul, vivement intéressé "Les travaux commencent dans une dizaine de jours, oui." acquiesça Joanne. "On ne m'a dit que du bien de ce musée, nous devrions le visiter un jour, Aubrey." Sa femme, a la chevelure flamboyante, approuva immédiatement. "Je trouve cela drôle comme situation, le donateur et la conservatrice. Une belle coïncidence." s'exclama joyeusement Ian. "Enfin, pardonnez-moi, mais je comprends tout à fait le donateur en choisissant cette conservatrice, cela dit." dit-il en fixant Joanne, la scrutant de haut en bas. La femme d'Ian discutait avec son autre voisin, ne prêtant pas attention à la conversation. Joanne, quant à elle, resta muette à ce compliment subtilement glissé dans sa phrase. A dire vrai, elle était impressionnée de la beauté de chaque personne de cette tablée. Certes, certains ou certaines avaient des rides marquées ou des cheveux poivre et sel, mais on devinait aisément qu'ils en faisaient tomber plus d'un et plus d'une grâce à leur charme. Quelques minutes plus tard, Ian conversait déjà ailleurs, Joanne pouvant enfin se concentrer uniquement sur Jamie. Jusqu'ici, tout se passait très bien, outre la nervosité et le malaise créé, mais il fallait s'y attendre. Un monde qu'elle touchait du bout du doigt, elle ne savait pas toujours sur quel pied danser et se débrouillait pour se faire toujours plus petite. Pendant tout ce temps, la belle blonde avait gardé la main de Jamie entre les siennes, ressentant le besoin d'avoir un contact physique avec lui, de s'assurer qu'il était toujours bien là lorsque des questions un peu moins discrètes étaient posées. Elle cherchait régulièrement son regard. Mais sinon; elle trouvait une certaine aisance durant les différentes discussions, certaines la faisaient même sourire. C'était beaucoup moins éprouvant pour elle que les fois précédentes, c'était certain. Ils avaient donc enfin un petit moment à eux. D'un sourire malicieux, elle vint lui chuchoter. "J'ai oublié de te dire à quel point tu es craquant quand tu portes tes lunettes avec ton costume. J'adore." Enfin, il pouvait porter n'importe quoi, elle aimerait quand même. Il avait de bon goût, avait toujours une certaine classe, et il était beau par nature. Elle s'en voulait un peu de ne pas le lui avoir dit un peu plus tôt.
« Je ne suis pas jaloux. » dis-je en toute mauvaise foi, baissant les yeux pour ne pas croiser le regard amusé de Joanne qui semble rire intérieurement de cette possessivité qu'elle me connaît si bien. Avec elle, j'ai toujours fait de mon mieux pour être aussi vivable que possible. Mais l'autre grand blond, même marié, m'avait contrarié en aidant la jeune femme face à ce fichu Lionel qui, lui, n'a toujours pas comprit qu'il perd son temps à essayer de coller ses mains sur elle de nouveau. Je soupire, me rendant bien compte que je suis complètement jaloux, et sûrement sans raison. C'est simplement plus fort que moi. Rien que la laisser danser et discuter en tête à tête avec quelqu'un d'autre met mes nerfs à rude épreuve. Heureusement que Joanne ne m'en tient pas rigueur. « Peut-être un peu. » j'avoue finalement, avec un rictus amusé au coin des lèvres. De toute manière, je ne suis pas crédible en souhaitant faire croire le contraire. La jeune femme souligne les talents de danseur de Hugh, sa conversation, sa soit-disant gentillesse, me faisant serrer les dents de plus en plus. « Oh, tant mieux pour lui. » je siffle, mauvais à souhait, avec un faux sourire que je ravale avec une gorgée d'eau après avoir rempli mon verre. Je suis sûr que Joanne doit bien s'amuser de ma jalousie. Quelle femme ne le ferait pas, testant un peu plus l'affection de son compagnon. « Eh bien, je préfère aussi quand tu es à mon bras. » je réponds à sa remarque, cette fois avec un sourire plus franc. Mon pouce caresse l'une des mains qui tient la mienne, mon regard vient finalement croiser celui de Joanne, et ces contacts m'apaisent. Après les quelques mots qu'elle chuchote à mon oreille, je suis plus calme. « Je t'aime. » je murmure à mon tour avant de déposer un baiser furtif sur ses lèvres. Les autres invités ne tardent pas à arriver. Comme à mon habitude, je suis loin d'être le plus bavard de la table. A vrai dire, je me contente le plus souvent d'intervenir lorsque la conversation ou les questions mettent Joanne mal à l'aise -ce que je devine à sa simple manière de tenir ma main sous la table. Un contact nous permettant de conserver comme une conversation muette et codée entre nous. Je laisse la demoiselle sur le devant de la scène, pour une fois, refusant toujours de parler de mon travail. Je me mets moi-même dans une position de retrait qui me permet d'écouter toutes les conversations à la fois, observer tous nos camarades de table, et parfois le reste de la salle. Lorsque Ian glisse un compliment à Joanne, je regarde d'abord la jeune femme qui reste muette, sûrement un peu gênée, puis l'homme, dont le regard ne me plaît pas. Je lui souris tout de même lorsque je réponds ; « C'est vrai, je pense que j'ai choisi la plus belle pièce du musée. » Mon attention se focalise alors sur elle ; je lui souris tendrement, et crois qu'il est devenu clair pour tous à table que nous avons besoin d'un moment dans notre bulle, puisque ledit Ian se détourne de nous. Joanne en profite pour me glisser un compliment, me rappelant par la même occasion que mes lunettes sont toujours sur mon nez. Je ris doucement. « Oh, mince. Je voulais les enlever tout à l'heure, ça m'est sorti de la tête. » Mon regard se baisse quelques secondes, gêné par ces gentilles paroles. De ça aussi, Joanne sait en jouer ; elle sait exactement comment faire rosir mes joues avec quelques mots. « Hm… Merci. » dis-je quand même pour ne pas paraître impoli. Je regarde nos mains, mon pouce caressant toujours sa peau porcelaine. J'aimerais sentir ses doigts glisser entre mes cheveux à cet instant. « Je t'avais dit que tu allais faire des ravages avec cette robe. » je fais remarquer avec un sourire, plus amusé que jaloux cette fois. Déjà au moins deux hommes l'ont trouvé à son goût, et ce ne sont que ceux que nous avons remarqué. J'imagine que des dizaines de célibataires ici présents me détestent. Ce qui est une pensée dont je me réjouis, en réalité. « Tu es vraiment magnifique. » j'ajoute tout bas. Mon regard posé sur elle ne peut pas s'empêcher de la dévorer depuis le début de la soirée. Et alors que je reste complètement absorbé, plongé dans ses iris bleus, mon coeur s'accélère doucement. Je me penche vers son oreille pour lui murmurer ; « Tu m'as manqué cette semaine. » Puis je dépose un baiser sur sa joue. Ma main serre un peu plus les siennes. Je sais qu'elle comprends de quelle manière elle m'a manqué -et me manque toujours-, et je me délecte déjà de la voir rougir légèrement à son tour. Lorsque les serveurs commencent à se glisser entre les tables pour déposer le dîner, je porte ses mains à ma bouche pour déposer un léger baiser sur chacune, puis les libère afin qu'elle puisse manger.
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Jamie avait du mal à cacher sa possessivité. Elle se demandait s'il faisait même l'effort de le faire ou non. Il aimait bien clamer ce qui était à lui, faire en sorte que personne d'autre ne puisse le toucher, afin qu'il puisse s'en délecter seul. Une petite pointe d'égoïsme, aussi. Il trouvait toujours un moyen de se faire très bien comprendre par les personnes qui oseraient s'approcher de Joanne. Cette dernière était peut-être un peu trop naïve pour constater que cette jalousie et cette possessivité étaient deux sentiments permanents de son compagnon. Il n'y avait que quand c'était le plus flagrant qu'elle remarquait quelque chose. La plupart du temps, elle ne s'en rendait simplement pas compte, ou prenait ceci comme des gestes d'amour, ou elle ne lui en tenait tout simplement pas rigueur. Jamie aimait beaucoup marquer son territoire, de manière très subtile. Jusqu'à ce que le couple retrouve un peu de tranquillité, avoir enfin un moment pour ne parler qu'entre eux. Il était adorable lorsqu'il réagissait quand on lui donnait un compliment. Il n'y avait plus beaucoup de fierté, surtout que Jamie n'était pas habitué à ce qu'on dise autant de bien sur lui, autant sur son physique que sur ses divers accomplissements. Dès qu'elle le pouvait, elle lui disait ce qu'elle pensait. Côté physique, c'était toujours la même chose, mais Joanne ne s'en lassait pas. Mis à part cela, elle se débrouillait toujours pour lui donner des petits mots d'encouragement. Par SMS, par un post-it laissé sur le frigo puisque ces derniers jours, il était parti tôt au travail. Quelques petites attentions pour qu'il sache qu'il n'était pas seul dans tout ce qu'il faisait. Joanne sentait le pouce de son compagnon effleurer doucement sa peau. Cela lui semblait une éternité depuis la dernière fois où ils avaient eu un moment relativement intime, même si ça ne se résumait qu'à quelques gestes de tendresse. "Je ne voudrais que te ravager toi." dit-elle amusée, ne prêtant certainement pas attention au compliment glissé derrière cette remarque. "A moins que cela te rende particulièrement satisfait, que je puisse un tant soit peu plaire à plus d'un homme ce soir." Elle avait gardé le même ton, frôlant même l'ironie, ne pensant clairement pas (toujours pas) qu'elle pouvait plaire à d'autres hommes présents dans cette salle. Elle ne cherchait qu'à plaire à Jamie, elle ne pensait qu'à ça. Il l'arbora d'un nouveau compliment en chuchotant, plongeant ses yeux verts dans le regard bleu de sa belle. Leur bulle était créé, et c'était un sentiment qui avait grandement manqué à la jeune femme. Juste eux deux, et personne d'autre. Jamie se pencha tout prêt afin de lui susurrer des mots tout bas dans son oreille. Elle comprit rapidement ce dont il s'agissait, et sentit son coeur faire un sacré bond dans sa poitrine. Pour des raisons inconnues, ses joues ne changeaient pas de teint, et Joanne parvint à parfaitement contenir ses émotions, il n'y avait qu'un léger sourire qui s'était dessiné sur ses lèvres et dont elle n'arrivait pas à se défaire. Les serveurs commençaient à déposer les assiettes sur toutes les tables présentes dans la salle. Avant de lâcher ses mains, qu'il avait serré plus fort depuis qu'il avait fait part de son manque, il embrassa doucement chacune d'elle avant qu'ils démarrent à manger. Les discussions se mêlaient aux bruits d'assiettes et de couverts qui s'entrechoquaient. Les assiettes étaient vidées en une demi-heure, et les discussions reprenaient de plus belle. Un quart d'heure plus tard, les serveurs venaient tout débarrasser. Joanne ne portait plus vraiment attention à ce que les autres disaient, ses pensées étant bien ailleurs. Elle songeait à ce que Jamie lui avait dit un peu plus tôt, lui faisant peu à peu réaliser à quel point elle ressentait la même chose, si ce n'était encore plus que lui. Elle ne repensait plus au nombre de fois où elle le regardait dormir en se surprenant d'avoir des idées peu catholiques. Des impressions étranges et peu familières dans la mesure où Jamie cédait bien avant qu'elle ne ressente ce genre de frustration. Peut-être était-ce une poussée d'hormones, elle n'en savait rien. Dans tous les cas, ça faisait effet. Entre les lunettes, le costume, et son charme fou, il ne lui laissait aucun répit. Tout d'abord, Joanne cherchait à nouveau un contact physique avec lui, posant alors sa main sur sa cuisse. Lentement, ses doigts glissaient jusqu'au haut du membre, puis se déplacèrent sur le côté, venant se déposer discrètement sur son intimité. Elle baissa les yeux, puis approcha ses lèvres de son oreille pour venir lui dire tout bas. "J'ai envie de toi." Elle se pinça les lèvres, retrouvant sa place initiale, seule sa main n'avait pas bougé de place. Ayant une légère bouffée de chaleur, elle but une gorgée d'eau, restant le plus naturelle possible, lançant un regard très bref à Jamie pour voir ses réactions. Bien évidemment, elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit réceptif à sa demande - allez savoir pourquoi.
Faire des ravages à mes yeux est une mission accomplie depuis les premières secondes pour Joanne. Depuis que j'ai posé mes yeux sur sa silhouette dont sa robe laisse voir la moindre courbe. De quoi attirer l'oeil de bon nombre d'hommes. Et c'est une chose dont il est difficile d'arracher son regard ; cette ligne parfaite ondulant sur sa taille, ses hanches et ses cuisses, et cette autre courbe partant du haut de son dos jusqu'à ses reins. Autant dire que je doute à peine du succès de Joanne auprès de la gente masculine ce soir. Elle n'hésite pas à dire qu'elle croit que leur jalousie me plaît. Je ris doucement. « Tu commences à un peu trop bien me connaître. » dis-je, me réjouissant quand même, d'un côté, qu'elle devine si bien mes pensées. Elle qui avait à l'origine si peur de ne jamais réussir à me décrypter, aujourd'hui, y arrive mieux que quiconque. Sûrement peu de choses lui échappent encore. J'ai parfois l'impression de n'être qu'un grand terrain de jeu pour ses expérimentations sur moi, à la recherche des phrases qui me feront avoir telle ou telle réaction, jusqu'à connaître toute la palette de mes émotions et la manière de les déclencher. Néanmoins, c'est ainsi que je veux être avec elle ; vrai, entier, sans tabous, comme un livre ouvert. « Mais c'est vrai que j'aime les savoir déçus en voyant que tu m'appartiens déjà. » j'ajoute avec un sourire complice. Je ne pense pas qu'elle se formalisera de cette notion d'appartenance. La jeune femme sait déjà que j'aime la considérer comme mienne, l'une de mes propriétés, mais toujours avec un immense respect. Elle n'est pas qu'un objet dans une collection. Tout du moins, j'espère qu'elle sait que je ne la vois pas de cette manière. Le repas sur la table, nous sommes bien obligés de revenir à la civilisation et aux conversations autour des bruits des couverts. « Vous repartez demain ? » me demande le plus âgé des hommes de la table -Harry, si ma mémoire des prénoms est toujours aussi bonne. « Oh non, nous avons décidé de profiter de Sydney tout le week-end. Nous avons vraiment besoin de nous accorder quelques jours tous les deux. Mais je ne me suis pas vraiment renseigné sur la ville, je ne sais pas ce qu'il y a à faire ou à voir… » j'avoue avec un certain embarras. Je n'ai pas eu le temps de planifier quoi que ce soit, et pour moi qui aimes tant avoir un contrôle sur les événements, l'improvisation totale me laisse craintif. Ce que balaye rapidement mon interlocuteur. « Ne vous en faites pas. Il vous suffira de marcher dans les rues pour trouver de quoi vous occuper très facilement. Est-ce que vous comptez en profiter pour aller à l'Opéra ? » J'hausse un sourcil : comment ais-je fait pour ne pas y penser ? Mais c'est que je ne sais même pas si Joanne a déjà été à l'Opéra, si cela l'attire ou, au contraire, l'ennuie grandement. Pour ma part, c'est un spectacle que j'apprécie, et dont la mode auprès du public va et vient, si bien que je ne saurais pas dire si ce loisir est actuellement jugé aussi vieillot que l'année précédente. « Je n'en sais rien, ce n'est pas une mauvaise idée. Je ne sais pas si cela plairait à Joanne. » je réponds en adressant un regard à la jeune femme. Mais elle n'écoute pas, elle est parfaitement ailleurs. J'esquisse un sourire, faisant comprendre à Harry qu'il ne faut pas attendre de réaction de sa part et que nous ferions mieux de la laisser dans ses pensées. Les assiettes terminées quittent les tables. Je laisse les autres couples à leurs conversations pendant que je jette un rapide coup d'oeil au menu pour avoir une idée du dessert. La main de Joanne se pose sur ma cuisse, me faisant discrètement frémir. Je la laisse là, pensant que la jeune femme cherche simplement à garder un contact physique. Mes ses doigts grimpent, provoquant une grosse bouffée de chaleur dans tout mon corps -et j'ai bien du mal à faire en sorte que mes pommettes ne rougissent pas. Mon coeur se serre, puis s'accélère. Elle n'a pas fait attention, me dis-je. Elle ne sait sûrement pas elle-même où sa main se situe. Finalement, ses doigts se glissent sur mon intimité. Sur le coup, je prends une grande bouffée d'air avant que mon souffle ne se coupe complètement. Je serre les dents pour contenir toute réaction qui puisse attirer l'attention des personnes présentes autour de la table. Je saisis doucement le poignet de Joanne dans l'intention d'ôter sa main, mais le geste de retrait n'atteint pas mon bras qui ne bouge pas, comme tétanisé. « Qu'est-ce que t… » La belle se penche à mon oreille pour donner une réponse à la question que je n'ai pas réussi à articuler. Ses mots affolent un peu plus mon rythme cardiaque. Ma main la tenant refuse toujours d'écarter la sienne. Mon regard trouve ses iris bleus, perturbé par ceci, à la fois surpris, gêné et ravi. J'observe parfois ses lèvres, la bouche légèrement entrouverte par l'envie, appelant leur caresse. Lorsque les lumières se baissent, je mords ma lèvre, contenant autant que possible mon désir pour elle. J'ai bien du mal arracher mon regard du sien pour donner un peu d'attention à mon oncle apparu sur l'estrade au fond de la salle. « Votre attention s'il vous plaît ! Avant que nous passions au dessert, j'aimerais vous dire quelques mots. » Démarre un monologue d'une quinzaine de minutes. « J'ai d'autres plans pour le dessert. » je murmure à l'oreille de Joanne. Je laisse finalement sa main où elle l'a posé. Je ne sais pas si elle le fait exprès, mais je sens parfois quelques petites pressions qu'effectuent le bout de ses doigts et me font sentir toujours plus fébrile. La crainte que quelqu'un nous remarque ajoute sûrement une bonne dose d'intensité à cette simplement main posée là. Le discours m'a l'air de durer des années. Plus il s'étire en longueur, plus l'attente devient un vrai calvaire. Lorsqu'il prend fin, et que les lumières reviennent, je suis bien obligé de dégager les doigts de Joanne de mon intimité. Je me lève de ma chaise, et tends une main à la jeune femme pour qu'elle fasse de même. « Excusez-nous, Joanne ne se sent pas très bien. Je la reconduis à notre chambre. » dis-je avec un air sincèrement désolé, alors que le regard que je lui jette furtivement lui demande de jouer le jeu. Je ne tarde pas à l'attirer hors de la salle de réception, lui fait traverser le hall de l'hôtel jusqu'aux ascenseurs. L'un d'eux arrive rapidement, vide. A peine les portes fermées sur nous, j'attrape Joanne par les épaules et la plaque contre l'une des surfaces en miroir de la cabine, l'embrassant avidement. Je prends son visage entre mes mains, la dévore avec un peu plus de passion. « Quelqu'un t'as sûrement vu. » je murmure avec un sourire amusé, près de son oreille, avant de déposer quelques baisers dans son cou.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Joanne se sentait rarement ainsi. Peut-être était-ce du au fait que Jamie répondait de lui-même au besoin avant que celui-ci ne soit ressenti. Il ressentait certainement ce besoin beaucoup plus souvent qu'elle, ce qui, en soit, était loin de déplaire à la jeune femme. Pour la première fois, les rôles s'inversaient, et elle devenait la première à se faire parfaitement comprendre. Les joues de Jamie viraient au rouge alors qu'il bloquait sa respiration la seconde où sa main s'était posée sur son intimité. La belle blonde ne put s'empêcher d'esquisser un sourire satisfait en le voyant ainsi, qu'un simple contact pouvait le mettre dans un tel état. Il la regardait, alors que ses yeux bleus pétillaient à la fois d'envie et d'un soupçon de gêne, se perdant dans ces émotions qu'elle ne connaissait que trop peu, mais qui étaient ô combien incontrôlables. L'ambiance se tamisait, alors que l'oncle de Jamie se lançait dans un discours qui semblait durer une éternité. La belle blonde était incapable d'expliquer ce qu'il disait étant donné qu'elle n'écoutait pas un traitre mot de ce qu'il disait, ses pensées étant bien ailleurs, surtout après que son compagnon lui avait dit qu'il prévoyait autre chose pour le dessert. Joanne était certes une personne innocente, mais sur le coup, elle devina immédiatement ce dont il s'agissait, et cela ne fit qu'accélérer son rythme cardiaque. Inconsciemment, ses doigts se crispaient légèrement sur son intimité, et elle ne s'en rendit compte que tardivement. Le geste initial de Jamie était certainement de dégager cette main baladeuse avec la sienne, et bien qu'il l'ait saisit, elle n'avait pas bougé d'un pouce. A la fin du discours, il finit par s’exécuter, et Joanne fit tout de même l'effort d'applaudir avec le reste de l'assemblée avant que son compagnon ne s'excuse de devoir s'absenter au reste de la tablée. La jeune femme était loin d'être une bonne actrice, mais elle parvint avec succès d'afficher un sourire franchement désolé avant de se lever et de se faire accompagner par l'homme qu'elle aimait. Ils arrivèrent dans le hall d'accueil et attendirent impatiemment qu'un ascenseur arrive rapidement. Une fois entré dedans, Jamie ne pouvait plus se contenir davantage et colla sa belle contre l'une des parois de l'ascenseur puis l'embrassa langoureusement, prenant son visage entre ses mains. Celles de Joanne s'étaient déposée sur sa taille, en dessous de la veste, agrippant la chemise avec ses doigts. Cela faisait des lustres qu'ils ne s'étaient pas embrassés de cette manière. La belle blonde sourit à sa remarque, fermant les yeux juste au moment où elle sentit les lèvres de son compagnon effleurer son cou à plusieurs reprises. Sa tête basculait légèrement sur le coup, et elle ne put s'empêcher d'émettre un long soupir à ce contact. Une fois que leurs regards se croisaient à nouveau, elle lui chuchota, tout aussi amusée. "Cette fameuse femme qui fait apparemment beaucoup de ravages a bien le droit d'attirer dans son lit le seul homme qu'elle désire réellement." Elle entoura son cou avec ses deux bras, gardant sa bouche près de la sienne. "Tu l'as vu toi, c'est tout ce qui compte." dit-elle avec un sourire avant de venir à nouveau capturer ses lèvres. Certainement une source de jalousie supplémentaire pour ces hommes qui avaient remarqué Joanne. L'ascenseur arriva à l'étage où se trouvait leur suite. La jeune femme interrompit ce baiser bien engagé, mine de rien, en lui prenant doucement la main pour l'entraîner dans le couloir, vide. Ils arrivèrent enfin dans leurs appartements. Dès que la porte fut fermée, elle fit en sorte qu'il recule et qu'il se plaque à cette dernière, afin d'attraper à nouveau ses lèvres, commençant un baiser langoureux et très amoureux qui en disait long. Elle avait l'impression qu'elle brûlait de l'intérieur, assouvie par un désir ardent qui finissait par contrôler chacun de ses mouvements. En ne quittant pas cette bouche qu'elle adorait embrasser, parcourir et redécouvrir, elle commençait à défaire son noeud papillon délicatement, et ouvrir les deux premiers boutons de sa chemise. Les mots qu'elle avait dit un peu plus tôt se faisait ressentir dans chacun de ses gestes et de ses baisers. Ses doigts glissaient ensuite dans ses cheveux, son corps se collait au sien alors que sa seconde main se dirigeait une nouvelle fois vers son bas-ventre.
C'est en m'emparant des lèvres de Joanne dans l'ascenseur que je réalise à quel point les mots que je lui avait glissé plus tôt étaient faibles. Elle me manque toujours, énormément, et je ressens soudainement l'absence de contact que nous avons eu toute cette semaine. Du bout des doigts, elle avait fait basculer mes pensées dans l'anarchie. Je ne la pensais vraiment pas capable de cela. Encore moins en public, dans un environnement qui la met toujours si mal à l'aise. Je ne sais pas ce qui lui a traversé l'esprit, et sur le moment, je m'en fiche bien. Je sais juste qu'elle a réveillé, en une seconde, toute une semaine de frustration et d'envie accumulé pour elle. Et que maintenant que ce flux puissant de sensations s'est déversé dans mes veines, je ne désire qu'une seule chose ; l'avoir elle, toute entière. J'ai l'impression d'être complètement consumé, que la soudaine intensité de ces contacts me rend fiévreux ; je suis incapable de réfléchir, de retenir déjà quelques soupirs. Ma tête explose, il ne reste que l'appel, avide, de ses baisers et de son corps. A ses paroles, je lui souris, mordillant ma lèvre inférieure, en proie à une multitude de frissons. Je n'ai pas l'habitude de me faire dire que je suis désiré. De la part de Joanne, habitué à sa pudeur, je m'y attends toujours encore moins. Et lorsqu'elle agit, parle de la sorte, les bouffées de chaleur sont d'une intensité décuplée. Parce que c'est elle, c'est la femme que j'aime, mais aussi parce que c'est une surprise de sa part. Arrivés à notre étage, prévoyant de croiser quelques clients, nous reprenons une allure normale le temps de rejoindre la suite. Je profite de ces quelques pas pour ranger mes lunettes dans la poche intérieure de ma veste. A peine ais-je fermé la porte derrière nous que je me retrouve plaqué dessus par la jeune femme, étouffant un gémissement mêlant excitation et étonnement dans le baiser qu'elle me donne. C'est étrange à quel point je ne me suis jamais senti autant à sa merci. Complètement hypnotisé par le moindre de ses gestes, le moindre mot, le moindre regard. Ce regard qui me brûle toujours plus, me fait complètement perdre la raison. Ils ont cette lueur ce soir qu'il ne me semble pas avoir déjà vu. La même étincelle que j'ai aperçu plus tôt, lorsqu'elle a posé sa main sur mon entre-jambe. Parfaitement désarmé face à cela, j'ai beau tenter de reprendre le dessus sur les événements, je n'y parviens pas et reste plaqué sur cette porte pendant qu'elle débarrasse mon cou de ses entraves. Les doigts qu'elle glisse dans mes cheveux m'arrachent un léger râle contenu dans un nouveau baiser. Mais lorsque l'autre main se plaque de nouveau entre mes jambes, impossible de retenir un souffle bien plus sonore. Avec tous ces gestes, Joanne parvient à m'ôter toute volonté ; je ne peux rien faire d'autre que me laisse complètement dévoré par mon envie pour elle. Je parviens à me dégager un temps soit peu, uniquement pour me débarrasser de la veste de mon costume que je laisse tomber au sol sans m'en soucier. Le ruban de mon nœud glisse à son tour, et finalement, quand je parviens à m'arracher aux lèvres de la belle, je passe ma chemise par dessus ma tête et la jette également par terre. Puis j'attrape de nouveau le visage de la femme que j'aime pour l'embrasser avec un passion que je ne cherche même plus à contrôler. L'une de mes mains glisse dans son dos pour trouver la fermeture éclair de la robe, que je fais glisser jusqu'en bas. Avant de laisser le vêtement tomber à son tour, mes doigts s'approprient immédiatement sa peau, glissent sur ses fesses pour empoigner sa chair, retrouver la douceur de ce corps devenu terriblement brûlant. Finalement, la robe glisse le long de ses bras et ses jambes, laissant Joanne dénudée. Collant immédiatement son corps au mien, je la saisis par la taille, la soulève dans mes bras afin que ses jambes s'emparent de ma taille, et la plaque à son tour à la porte. Mes lèvres continuent de dévorer les siennes, refusant de s'en séparer. L'une de mes mains se glisse sous ses cuisses, en caressant un instant l'intérieur, avant de remonter et trouver l'intimité de la jeune femme. Je la caresse à travers le tissus qui la recouvre du bout des doigts. La chaleur qui émane de là suffit à me faire soupirer d'envie. Un autre soupir m'échappe également lorsque je me glisse sous le tissus, tandis que je mordille sa lèvre inférieure.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
(très) chaud patate !
Joanne n'avait pas souvenir d'avoir eu de telles envies lors de son précédent mariage. Bien sûr qu'il y en avait, mais peut-être pas de cette intensité. Son compagnon restait une personne singulière, qui ne parvenait pas exprimer certains de ses sentiments autrement que par des gestes, des actes d'amour que d'autres ne comprendraient certainement pas. La jeune femme elle-même avait pris un certain temps pour cerner cette part de lui, qui faisait de lui certainement l'amant le plus parfait. Il la faisait fondre. Il n'avait qu'à sourire, lui parler, glisser une main autour de sa taille, pour lui rappeler à quel point elle l'aimait, à quel point chacun de ses gestes était significatif. Et ces gestes là lui avaient beaucoup manqué au courant de la semaine. Et elle voulait que ce soir-là, il la désirait autant qu'elle le désirait, elle faisait tout ce dont elle pouvait pour lui plaire et finalement le retrouver. Son corps entier s'était mis à le réclamer avant qu'elle n'y pense, et lorsqu'elle s'en rendit compte, elle se laissa submerger par ce sentiment à la fois oppressant et agréable, pour finalement effectuer des gestes qu'elle n'aurait jamais fait auparavant. Jamie laissa un soupir de plaisir étouffé par leur baiser lorsque la main de sa belle s'était à nouveau glissé sur son intimité. Il parvint à se décoller un peut de la porte pour se débarrasser de sa veste, entraînant dans sa chute le ruban du noeud papillon. Il se détacha de ses lèvres pour ôter sa chemise en un geste. Cette fraction de seconde semblait être une éternité pour la jeune femme, plus désireuse que tout de retrouver ses lèvres, le regard complètement envoûté par la beauté de son corps. Elle se laissa prendre par surprises lorsque Jamie saisit son visage pour reprendre le baiser encore plus passionnément, si cela était possible. Il reprenait peu à peu dessus, en ouvrant la fermeture éclaire de sa robe. Joanne sentait sa respiration s'intensifier lorsqu'elle sentit les mains de Jamie toucher directement sa peau. Ses doigts lui semblaient plus froids que sa chair, ce qui lui octroyait un certain frisson, qui se décupla lorsqu'il saisit fermement sa fesse. Joanne se retrouvait désormais sans sa robe, qui traînait par terre avec le reste des vêtements déjà ôtés. Elle avait beaucoup plus chaud que lui, ce qui en soi, était assez exceptionnel. Il la souleva ensuite du sol, les jambes de Joanne entourant sa taille presque automatiquement. Ses bras, quant à eux, étaient à nouveau par dessus ses épaules, son dos était collé à la porte. Les doigts de Jamie se mirent à caresser sa cuisse, puis l'intérieur. Les contacts à ce niveau là étaient particulièrement sensibles, elle soupira déjà à travers leur baiser. Sa respiration devint subitement très haletante lorsque sa main effleura son intimité à travers la lingerie. Les doigts de Joanne se crispaient un peu dans les cheveux de son compagnon. Celui-ci jouait parfaitement avec elle, venant ensuite lui mordiller la lèvre inférieure tout en s'immisçant sous le tissu. Joanne gémit dans un souffle, ayant déjà terriblement chaud. Elle appuya sa tête contre la porte, en fermant les yeux, sentant peu à peu le plaisir libéré quand Jamie commençant et continuant les caresses au niveau de son intimité. Lorsqu'une vague un peu plus importante de plaisir vint en elle, elle ouvrit les yeux, reconquérant de plus belle les lèvres de son homme. Joanne posa les pieds au sol, sur la pointe, afin de pouvoir le guider jusqu'au lit, qui, fort heureusement, n'était vraiment pas loin de là. Sans jamais quitter ses lèvres, elle guida afin qu'il s'allonge sur le lit, et elle se mit à califourchon par dessus lui, multipliant les caresses au niveau de son torse, de ses traits parfaits. Elle déboutonna finalement son pantalon, afin de pouvoir caresser son intimité à travers son boxer. Il n'était pas difficile de deviner à quel point il était désireux à cet instant là. Le baiser était langoureux, sans être sauvage, il ne manquait pas de délicatesse. Très progressivement, ses lèvres se mirent à parcourir son cou, l'une de ses clavicules, puis le haut de son torse, son abdomen, son nombril, arrivant doucement au niveau de son bas ventre. Elle était quelque peu incertaine dans ses gestes, ne sachant pas si c'était le genre de choses qui lui plairaient ou non. Mais lui avait déjà parcouru de ses lèvres l'intimité de sa compagne, cette dernière voulait tenter la même chose. Tant que cela lui fournissait du plaisir. Elle n'osait pas regarder la réaction ou les expression de son amant, embrassant comme elle le sentait son intimité, à plusieurs reprises, à différents endroits, timidement. Jusqu'à finalement oser y goûter un peu plus, espérant une quelconque réaction de sa part.
Quelque chose me dit que ce soir, qu'importe si j'essaye, je n'aurais jamais vraiment le dessus sur Joanne. Elle m'a complètement pris au dépourvu. Je la maintiens contre la porte, mais je sais qu'elle peut décider de renverser la situation quand elle le souhaite. J'adore la manière dont ses jambes encerclent ma taille, se resserrent parfois autour de moi pour me coller plus à elle ou traduire inconsciemment les sensations qui la traversent. Je poursuis mes caresses du bout des doigts, veillant à me pas céder à l'envie de les glisser en elle, préférant attendre, voire même rendre la frustration et l'envie plus oppressants encore. J'admire une seconde la courbe de sa mâchoire lorsqu'elle bascule légèrement la tête en arrière, son artère palpitante le long de son cou trahissant la rapidité de son rythme cardiaque, les quelques mèches de cheveux blonds qui tombent en cascade sur sa peau brûlante. Je dépose des baisers sur son épaule, remontant jusqu'à son oreille, jusqu'à ce que ce soit elle qui vienne s'emparer de mes lèvres. La chaleur a coloré son teint naturellement pâle, ses pommettes sont rosies, ses iris bleus brillent plus encore. Je laisse la jeune femme reposer ses pieds au sol, puis, sans opposer de résistance, me laisse guider dans la chambre. Elle ne cesse pas de m'embrasser pour autant, et ce petit parcours me fait légèrement sourire. Lorsque mes jambes tapent au bord du lit, je comprends qu'elle souhaite que je m'allonge ; appuyant le bout de mes pieds sur mes talons, j'enlève rapidement mes chaussures avant de m'installer en travers du matelas. Complètement envoûté par chaque caresse des lèvres de Joanne sur les miennes, chaque souffle chaud que nous échangeons, je laisse la belle prendre complètement possession de mon corps. Mon regard glisse parfois sur le sien, à califourchon au dessus de moi. Sa main reprends sa place sur mon intimité ; sa chaleur se fait plus présente avec une couche de tissus en moins. Ce contact me fait toujours soupirer longuement après que ma respiration se soit coupée quelques secondes. Je me sens toujours brûlant, toujours dévasté par une tempête intérieure de sensations qui me dépassent. Je glisse mes doigts entre ses cheveux pour garder son beau visage dégagé et pouvoir l'embrasser encore et toujours. Mais elle quitte mes lèvres pour déposer de nombreux baisers partout sur ma peau, à commencer par mon cou, ce qui me fait fissionner, puis continuant de descendre sur mon torse et mon ventre. Je n'ai pas souvenir qu'elle ait déjà parcouru mon corps ainsi. Je sens, sous ses baisers, ma peau devenir brûlante et mes muscles se crisper. C'est lorsqu'elle s'aventure au-delà de mon nombril que je me redresse légèrement sur mes avants-bras, plissant les yeux, curieux de savoir ce qu'elle compte faire en s'aventurant si bas -doutant très sincèrement qu'elle puisse faire ce à quoi je pense. Je laisse me déshabiller entièrement pour mieux reprendre son chemin. Sa bouche se pose bel et bien sur mon membre, coupant net ma respiration. Sachant qu'elle ne voudrait pas se sentir observée, je relâche le haut de mon corps et me rallonge. Mes dents passent mes lèvres, essayant de contenir des râles de plaisir. Mon coeur explose et tambourine sur mes côtes. En quelques secondes, ma respiration s'affole à son tour. Les baisers qu'elle dépose sur mon intimité finissent de me faire fondre ; je craque complètement, tout en moi se brise pour ne laisser que le désir et le plaisir se répondre en moi, terminant de me transformer en brasier. Je n'aurais jamais pensé cela d'elle. Je ne le lui aurait jamais demandé non plus. Encore une fois, elle me prend au dépourvu et me laisse comme paralysé par la surprise et les sensations qu'elle décuple. Petit à petit, la caresse de ses lèvres entre mes jambes se fait plus prononcée. Sur le moment, mes doigts viennent serrer autant que possible le drap et un gémissement incontrôlable résonne dans la chambre. Je ne sais pas comment lui faire comprendre qu'elle peut continuer, plus assurément, qu'elle peut faire de moi ce qu'elle veut ; mais sûrement les souffles et quelques gémissements qui traversent mes lèvres, qu'importe à quel point je les mords, lui donnent une bonne idée de l'effet qu'elle a sur moi à cet instant. Ce contrôle total et absolu, ce pouvoir de me rendre complètement fou.
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((encore) un rp vraiment pas pour les jeunes)
Joanne n'était peut-être pas tout à fait maître de son corps à cet instant là, tellement bornée à garder l'idée en tête qu'il fallait qu'elle lui procure un plaisir certain. Elle ne s'était jamais essayée à ce genre de choses, et restait peu sûre d'elle jusqu'à sentir les muscles de son amant se crisper de toute belle. Alors qu'il tentait d'étouffer ses gémissements en maintenant ses lèvres fermées. Jamais elle n'aurait pensé lui faire un tel effet, elle se sentait surtout très maladroite. Mais Joanne continuait tout de même, y allant avec une parfaite improvisation. Elle gagnait certainement un petit peu en assurance, entendant les gémissements répétés de Jamie. Par moment, elle effectuait quelques mouvements de va-et-viens avec sa main, tout en continuant de l'embrasser à divers endroits. Elle alternait ainsi ses caresses pendantre quelques minutes, avant de faire glisser doucement ses lèvres jusqu'à son torse puis retrouver sa position initiale. Ses yeux n'osaient pas croiser les siens pendant un long moment, préférant admirer son torse, regarder la manière dont il bougeait, traduisant chacune de ses émotions, de ses pensées. Sa peau était brûlante, elle le sentait sans même avoir un contact direct avec celle-ci. Joanne lui déposa ensuite des baisers dans le cou, sentant ses propres joues chauffer davantage, son coeur ne sachant plus sur quel rythme il fallait battre. Elle sentit finalement les doigts de Jamie l'incitant à redresser son menton afin qu'ils puissent se regarder. La jeune femme retrouvait un peu de se tempérament naturel, et cela se traduisait par une certaine gêne en repensant à ce qu'elle venait de faire. C'était loin d'être une chose qu'elle oserait faire en temps normal, elle le savait depuis le début. Elle voulait juste expérimenter, voir ce que ça faisait, peut-être. Finalement, il trouva le moyen de retrouver ces iris bleus. Joanne déglutit difficilement sa salive. "Je..." Elle ne savait même pas quoi dire, comment se justifier. Elle ne savait pas non plus si elle devait vraiment se justifier. Elle soupira, se damnant de paraître aussi ridicule -sans pour autant perdre en ardeur, alors que le désir qu'elle avait pour lui ne faisait que s'accroître. La jeune femme relâcha les muscles de ses bras, pour se laisser délicatement tomber contre le torse de Jamie, ne quittant pas un seul instant ces yeux verts qu'elle aimait tant, malgré sa gêne. "Je t'aime." lui chuchota-t-elle, laissant un instant de tendresse s'imposer au milieu de cet ouragan de désir passionnel - et surtout, ne trouvant vraiment pas quoi dire d'autre. "Je t'aime plus que tout." Ses doigts glissaient dans ses cheveux, puis Joanne ne se sentait plus capable de rester aussi calme, cédant à toutes ces émotions qui ne parlaient plus que pour elle. Ses lèvres épousèrent celles de Jamie, reprenant leur baiser langoureux de plus belle. Joanne disposa ses mains au niveau de son épaule et de sa nuque, l'incitant à se redresser, afin qu'elle puisse en même temps caresser ses cheveux et son dos, au gré de ses envies. Elle adorait ce moment là. Cet instant où leur bulle se créait à nouveau, où il n'y avait plus qu'eux, et ils se fichaient du reste du monde. Il n'y avait que la moitié qui comptait, cette moitié si aimante et aimée, au corps de braise, avec une insatiable envie de dire à l'autre un je t'aime de toutes les manières possibles et imaginables. Lorsqu'il se prenait la tête, il y a des mois de cela, c'était certainement parce qu'ils s'aimaient beaucoup trop et qu'ils ne parvenaient pas à le dire clairement, comme il le fallait. Ils se comprenaient sans se comprendre. La mésentente finissant par une dispute, et des retrouvailles intenses. Tout les opposait mais le monde avait fait qu'ils se rejoignent. Ils avaient trouvé une harmonie incroyable depuis qu'ils se voyaient à nouveau. Tout était plus calme, plus apaisé, l'ambiance de la maison était toujours très agréable. Alors que rien n'avait été fait, Joanne avait déjà terriblement chaud. Certainement le désir décuplé par cette poussée d'hormones, faisait qu'une fine particule de sueurs s'était déjà sur son corps de porcelaine. Elle manquait aussi déjà d'air en l'embrassant intensément, et effleurant du bout de ses doigts la peau de son dos. Elle avait un certain sentiment de contrôle sur Jamie, une impression qu'elle pouvait faire de lui ce qu'elle voulait. Cela la déroutait un peu. C'était lui le connaisseur en matière de contrôle, de prendre le dessus sur tout. Mais elle devait s'admettre que c'était un sentiment particulièrement jouissif, comme lorsqu'elle avait vu leur reflet dans le miroir à la salle de bain, chez moi. Comme s'il était à sa merci. Et souvent, la situation changeait subitement et s'alternait inlassablement. La main de Joanne vint retrouver son membre, effectuant des gestes qu'elle maîtrisait un petit peu mieux que ce qu'elle avait pu faire auparavant, pendant encore quelques minutes, sans jamais quitter ses lèvres.
Dans ses caresses, dans les baisers qu'elle dépose sur la virilité dont elle s'est emparée, Joanne y met, comme dans chaque chose qu'elle fait, une grande dose de douceur et d'application qui rend ce contact si particulier, comme signé de sa main. Ses mouvements ne sont pas parfaits, manquent d'assurance, mais cela importe vraiment peu tant elle est tendre et délicate. Ses mains sont douces, ses baisers chauds. Et puis, le simple fait que ce soit elle, là, qui s'empare de mon corps de la sorte, suffit à me faire complètement fondre. Mes doigts continuent de serrer toujours plus fort le drap, notamment lorsque la jeune femme effectue quelques va-et-viens. Lorsque s'ajoutent ses baisers, il m'est souvent impossible de retenir un souffle ou un râle. Au bout d'un moment, j'abandonne même l'idée de les contenir. Je laisse la belle entendre librement le bien qu'elle me fait, le plaisir qu'elle me procure et qui monte en moi, me mettant peu à peu au supplice de ne pas sentir son corps nu contre le mien, de ne pas être en elle à cet instant où un rien pourrait me faire craquer. J'ai chaud. Beaucoup trop chaud. Lorsque Joanne s'arrête, elle me laisse haletant et déjà couvert de sueur. Mes doigts de décrispent, mais je ne parviens pas à calmer ma respiration, et encore moins mon coeur devenu hystérique. Le moindre baiser qu'elle dépose sur ma peau me fait frissonner ; ceux qu'elle glisse au creux de mon cou créent un long frémissement électrique qui traverse toute mon échine. Je devine que Joanne cache là son visage, réalisant sûrement son geste qui lui avait été si spontané quelques secondes plus tôt. Alors je redresse son visage, déposant un baiser sur sa joue puis sur sa tempe pour la rassurer -je ne sais pas contre quoi, je pressent juste que je le dois. Je retrouve son regard et lui souris tendrement malgré ma respiration toujours incontrôlable. Malgré l'étrange calme qui s'installe durant quelques secondes, rien en moi ne s'apaise, et sûrement pas on désir pour elle. Lorsqu'elle s'allonge un instant sur moi, mes pensées se dirigent immédiatement vers le contact de son ventre contre le mien, la chaleur qui se dégage de son corps, la manière dont il épouse le mien, sa poitrine encore couverte. Je suppose qu'elle entend mon coeur galoper. Je ne retrouve pas mes esprits, non ; l'impatience me gagne un peu plus, le désir grandit de seconde en seconde alors que nous renouons avec notre tendresse habituelle. Et comme toujours, mes mains se sont posées sur ses cuisses pour les caresser doucement. Joanne articule quelques mots d'amour, qui me font sourire de plus belle, mes dents plaquées sur ma lèvre inférieure à cause de ce désir qui s'immisce et s'infiltre absolument partout en moi. La jeune femme a déclenché cet ouragan, et malgré l’accalmie, ce déchaînement de sensations reprend le dessus peu à peu. Il a suffit qu'elle passe ses doigts entre mes cheveux. Qu'elle reprenne possession de mes lèvres. Et mes doigts se resserrent sur sa peau, mes mains reprennent des caresses sur ses hanches, ses reins, son dos. Comme la belle le souhaite, je me redresse assis, la gardant toujours à califourchon sur moi, ne quittant pas ses lèvres une seconde. Cette fois mes mains prennent place sur ses fesses, la gardant ainsi collée à moi. Les siennes retrouvent mon intimité et reprennent leurs caresses. Néanmoins, je dois assez rapidement dégager ses doigts de mon membre, sentant des vagues de plaisir toujours plus intenses me parcourir, trop intenses, et des tremblements toujours plus grands me saisir. Or ce n'est pas ainsi que je souhaite qu'elle me pousse à bout. Je saisis le corps de Joanne et l'allonge à son tour sur le lit, d'abord sur le ventre. « Je t'aime... » je murmure au creux de son oreille. Je lui ôte la lingerie qui couvre les quelque parcelles restantes de son corps et laisse tomber le tissus par terre. Mes lèvres retrouvent sa peau, et déposent des baisers tout le long de l'échine de ma compagne, depuis la naissance de sa nuque jusqu'au creux de son dos ; mes doigts caressant également ses reins, ses fesses, frôlant parfois son intimité furtivement avant de concrètement se poser dessus. Je sais que peu à peu, l'envie étouffante et l'idée de lier nos corps finira par me faire perdre la tête, que l'attente deviendra insupportable, que mon coeur s'émiettera sous la pression de cette frustration qui est pourtant mêlée à un intense plaisir. Mais j'aime cela, c'est ce que on corps réclame ce soir. La désirer tellement que la pression briserait mon esprit et ma volonté. Après quelques minutes de caresses, je retourne Joanne sur le dos et récupère immédiatement ses lèvres, flatte son cou, ses épaules, ses clavicules que je ne me lasse pas de goûter. A mon tour, je parcours son corps à force de baisers qui ponctuent mon chemin jusqu'en bas de son ventre. Je prends un soin particulier à embrasser sa poitrine, caresser ses seins de mes lèvres. Arrivé au niveau de son intimité, j'écarte très délicatement ses jambes, déposant des baisers sur l'intérieur de ses cuisses à chaque seconde où elle se dévoile un peu plus, comme pour gagner sa confiance. Mes lèvres glissent le long de ses jambes et, enfin, se posent sur cette partie si sensible et brûlante de son anatomie. Je l'embrasse d'abord à plusieurs endroits, doucement, tendrement, et peu à peu, rend chaque caresse plus prononcée. Je laisse ses souffles me guider vers les contacts qu'elle préfère, et prends un certain plaisir à m'appliquer sur les zones qui arrachent à Joanne des soupirs plus sonores.