I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
(et c'est pas fini !)
La jeune femme était surprise qu'il vienne dégager la main qui se trouvait sur son intimité, n'ayant jamais pensé qu'elle pourrait être capable, par ces quelques gestes, de lui procurer autant de plaisir. Délicatement, il la fit allonger sur le ventre. Il lui rendit les mêmes mots d'amour en les lui susurrant dans l'oreille. Sentir son souffle contre sa joue la fit frissoner. Jamie finit par lui enlever ce qui lui restait de vêtements avant que ses lèvres viennent toucher son dos. Il l'avait déjà embrassé sur ses épaules, dans son cou, mais jamais il n'avait prêté autant d'attention à l'échine de la jeune femme. Des contacts nouveaux qu'elle apprécia imméditamment, la faisant clairement frémir. Joanne avait niché sa tête entre ses deux bras pliés, les yeux fermés, à se concentrer uniquement sur ces doux touchers. Les mains de Jamie avaient beau être forte, fermes, elles étaient toujours d'une grande délicatesse sur le corps de la jeune femme, hormis lorsque le plaisir devenait beaucoup trop intense pour lui. Mais il restait toujours délicat dans ses gestes en touchant ses reins, ses fesses, osant même caresser son intimité. A peine avait-il commencé qu'elle soupirait déjà, prise par surprise. Son toucher se fit peu à peu plus prononcé, faisant naître de très légers mouvements de rein à la jeune femme, qui se mordait la lèvre inférieure. Il continua ainsi quelques minutes, puis la retourna délicatement sur le dos. Elle eut à peine le temps d'ouvrir les yeux qu'il prit possession de ses lèvres, avec gourmandise. Jamie se mit à son tour à parcourir amoureusement le torse de sa compagne, passant un temps certain sur sa poitrine. Joanne entendait son coeur y hurler la seconde après qu'il ait commencé à gâter ses seins de baisers et de caresses. Un endroit particulièrement sensible, sa stimulation ne fit qu'augmenter l'intensité de respiration de la belle, qui avait glissé ses doigts dans les cheveux de son amant. Parfois, elle le regardait faire, envieusement, le désir pour lui s'accentuant à chaque nouvelle caresse qu'il faisait. Avoir envie de lui était une chose, le lui dire aussi. Mais dès que les préliminaires commençaient, un mélange de délice et de torture offraient des sensations bien singulières à la belle. Une sorte de frustration passionnel, qui rendait l'instant encore meilleur, encore plus intense, jusqu'à ce que leur bon sens perd toute raison et que leur amour parvient enfin à sa fin. Ensuite, sa bouche descendait à travers son ventre. Sachant ce qu'il comptait faire, la respiration de Joanne devint haletante avant qu'il n'ai commencé quoi que ce soit, jusqu'à que ses lèvres caressent délicatement l'intérieur de ses cuisses. Elle adorait quand il s'attardait à cet endroit - comme à bien d'autres endroits d'ailleurs. Son souffle se coupa court lorsqu'il arriva à son intimité, commençant par des baisers délicats, et intensifiant progressivement les caresses avec sa bouche. Lorsqu'elle retrouva un peu d'air dans ses poumons, ce n'était que pour mieux éjecter hors d'elle des gémissements sonores, de plaisir. Elle sentait cette chaleur prendre possession de chaque muscle de son corps, faisant frémir son échine, alors que les baisers de Jamie l'entraînait tout doucement vers une phase de volupté qu'elle n'arrivait pas à atteindre - ce qui était certainement l'intention de Jamie de ne pas l'emmener au-delà. Elle courbait un peu son dos, ses doigts retrouvant les cheveux de son compagnon, se crispant dans ses mèches à chaque nouvelle vague de plaisir. Joanne ne cherchait même pas à dissimuler ou étouffer ses cris, en penchant sa tête un peu en arrière. Tout son corps frémissait. Elle se redressa légèrement, utilisant son bras de libre pour s'y appuyer, et regarda Jamie persévérer dans ses baisers, insistant avec plaisirs à des endroits qu'il avait aisément deviné sensibles. Parfois, il s'arrêtait, mais inconsciemment, les hanches de Joanne se mouvaient légèrement, demandant encore et toujours plus. Elle n'avait pas souvenir d'avoir eu autant envie de lui, et absolument tout son corps le montrait d'une manière ou d'une autre. En position demi-assise, elle l'attira vers elle afin de reconquérir ses lèvres, désireuse de goûter à nouveau ses lèvres. La jeune femme se laissa tomber sur le lit, l'entraînant avec elle dans sa chute. Elle prit l'une de ses mains pour la guider vers son intimité ; le contact à lui seul la faisait gémir, le son étouffé par leur baiser langoureux. La peau de Jamie était brûlante et humide au toucher. Ses doigts parcouraient parfois son torse, et elle sentait aisément son coeur frappant sa poitrine de toutes ses forces.
Il y a une certaine satisfaction à retenir de la manière dont Joanne ressent parfois l'envie de me voir faire, lorsque je couvre sa poitrine de baisers ou quand je joue avec son inimité du bout des lèvres. Le visuel confère ses sensations propres qui s'ajoutent à toutes les autres au contact de la chair. Si elle observe, c'est que les sensations lui plaisent, et qu'elle en souhaite plus. C'est que je parviens à traduire mon envie pour elle, celui de lui offrir un plaisir certain, ce même plaisir qui la fait mienne lorsqu'elle s'abandonne. Oui, il y a une très grande satisfaction à savoir qu'elle aime mes baisers et mes caresses, qu'elle les réclame, qu'elle frisonne à leur contact ; celle de la savoir satisfaite, au final, et qui me donne à moi-même un autre type de plaisir des plus agréables et qui m'arrache parfois un léger soupir. J'écoute la respiration haletante de la jeune femme, tous les sons qui traversent ses lèvres alors que ma bouche flatte toujours son intimité d'une multitude de caresses et de baisers. Mes mains se sont posées sur ses hanches, me permettant ainsi de sentir le moindre des mouvements de son corps gigotant selon le contact de mes lèvres sur sa peau chaude et humide. La manière dont son échine se courbe, jetant sa tête en arrière, me fait toujours terriblement d'effet. Il y a ses doigts qui passent toujours entre mes cheveux, et dont le simple contact me fait toujours autant perdre pieds. Et il y a ces mouvements de bassin allant au rythme de mes caresses, ces moments où elle semble se rapprocher comme pour en demander plus, nourrissant de plus belle la chaleur qui me consume complètement et rendent mes baisers plus ardents encore -et ses gémissements plus sonores, de quoi complètement me faire perdre l'esprit. Au bout d'un moment, Joanne m'attire vers elle pour récupérer mes lèvres, jugeant sûrement qu'elles avaient été séparées de sa bouche trop longtemps. Je retombe avec elle sur le lit. Cette position aux airs d'acte d'inachevé devient rapidement une torture s'ajoutant à toutes les autres. La main de la belle se saisit de la mienne, et je la laisse me guider le long de son ventre jusqu'à retrouver son intimité. Réclamant encore. Elle qui ne réclame jamais rien. La bouffée de chaleur qui me traverse à ce moment couvre un peu plus mon corps de sueur et m'arrache un souffle, presque de douleur, face à cette attente qui n'en finit pas. Bien sûr, je lui donne ce qu'elle veut, reprenant de nouvelles caresses entre ses jambes. Toujours à la surface. Des caresses qui la maintiennent si près de cet état de volupté qu'elle peut presque atteindre, et reste pourtant toujours hors de porté. Des caresses qui amplifient le désir, la frustration, et créent une véritable obsession. Une obsession oppressante qui rend chaque battement et coeur et chaque souffle douloureux. Celle de la sentir plus près, toujours plus près ; de multiplier ses soupirs, ses gémissements ; d'être au plus proche d'elle, en elle, retrouver ces sensations-là dont le manque me torture de plus en plus. Mais je poursuis mes caresses encore un instant avant de complètement craquer, j'en pouvais plus du tout. Je m'arrache aux lèvres de Joanne et pose mon front contre le sien, le souffle anarchique et ne cherchant même pas à le calmer. Mon regard, brillant d'un désir plus présent que jamais, trouve ses iris bleus. Je prends l'une des mains de Joanne, et la glisse le long de mon corps jusqu'à mon intimité, me faisant trembler de plus belle sous son passage. Je dépose ses doigts sur mon membre afin qu'elle s'en saisisse, qu'elle le guide vers elle. Puis, lorsque je pénètre enfin en elle, qu'elle puisse sentir ce mouvement, très lent, la manière dont nos corps s'unissent, délicatement, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus le moindre espace entre elle et moi. Mes dents se sont abattues sur ma lèvre inférieure pendant ces longues secondes enivrantes. Je récupère finalement sa main et la pose sur mon coeur qui s'arrache à ma poitrine. Puis je me penche pour déposer de longs baisers chauds sur son cou, avant de récupérer tendrement ses lèvres, et débuter des mouvements de bassin.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
(y'en a encore pour un moment)
Jamie reprenait les caresses du bout de ses doigts, sans dire mot. Il mesurait et orchestrait ses gestes avec perfection, mettant sa belle dans cet état si proche de plaisir, mais qui était pourtant inatteignable. Elle voulait à la fois y parvenir, et d'autre part non, rendant ce moment beaucoup moins excitant qu'il ne l'était actuellement. Elle sentait à travers ses lèvres Jamie devenir fiévreux, même sa bouche était brûlante. Soudain, il rompit le contact, posant son front contre le sien. La jeune femme comptait lui caresser la joue, mais il saisit sa main afin de la guider vers sa virilité. Elle était comme hypnotisée par ces yeux verts, leur brillance indescriptible. Elle peinait à avoir un rythme respiratoire régulier, encore plus lorsqu'elle sentait son membre entre ses doigts et qu'il l'incitait à l'amener vers son intimité. Sentant le mouvement s'effectuer du bout de ses doigts, elle ne put s'empêcher d'extirper de sa gorge un long soupir sonore, ses yeux toujours plongés dans un regard qui la possédait totalement. Joanne gardait sa bouche ouverte un long moment. Jusqu'à ce qu'il s'empare de ses lèvre, après avoir une nouvelle fois guidé sa main afin de la déposer sur son torse. Elle sentait son coeur comme si elle l'avait posé sur sa main. L'organe tapait fort contre sa cage thoracique, totalement incontrôlable. Un coeur qui battait pour elle, c'était ce qu'elle ressentait à ce moment précis. Les lèvres de Jamie s'emparèrent ensuite du cou de sa belle, alors qu'il commençait à faire des mouvements de reins. Cela la rendait déjà complètement fébrile, vulnérable et à sa merci. Elle sentait ses muscles se crisper à nouveau, ses jambes entourant son homme, presque comme un automatisme. Gardant toujours sa main sur sa poitrine, l'autre bras était par-dessus son épaule, ses doigts venant se dissimuler dans ses cheveux bruns, serrant entre eux quelques mèches. Jamie devait certainement se retenir afin de mesurer ses gestes, elle le voyait sur son visage, elle le sentait avec la chaleur de sa peau. La chevelure blonde de Joanne commençait à s'humidifier avec les gouttes de sueurs qui se multipliaient peu à peu sur elle. Elle avait l'impression de brûler l'intérieur, et Jamie faisait en sorte que ce feu se fasse de plus en plus ardent. Il voulait qu'elle soit à lui, uniquement à lui, la posséder tout en entier. La main posée sur torse glissa lentement jusqu'au bas du dos de son amant, avant de subitement saisir sa chair lors d'un mouvement de rein qui lui fit plus d'effets que les précédents. Elle le sentait accélérer la cadence, elle savourait le moindre de ses râles, les avalant en laissant ses lèvres collées aux siennes. Qui maîtrisait qui, la question se posait encore. La jeune femme ôta sa main du coeur de Jamie, pour mieux coller sa poitrine contre lui, cherchant toujours à s'y rapprocher, à senti son torse contre elle. Ainsi, son dos se courba, et elle fit une légère pression au niveau de ses fesses, comme si elle voulait qu'il parvienne à venir toujours plus profondément en elle. Finalement, elle se redressa, pour se mettre par dessus lui, à califourchon. Elle était légèrement plus grande que lui. Leurs s'étaient détachées entre elles mais l'intensité du regard qu'ils échangeaient en disait long. Comme s'il y avait une certaine transe, perdus dans un monde qui n'appartenait qu'à eux. Une hypnose mutuelle et continue. Captant toujours son regard, elle posa une main juste en dessous de son oreille, l'autre au même endroit de l'autre côté. Elle l'embrassa à nouveau, reprenant d'elle-même des mouvements de va-et-viens avec son bassin. Le fait d'avoir eu son dos collé au drap, maintenant à l'air, la fit légèrement frissonner, l'air ambiant entre en contact avec les gouttes de sueurs qui perlaient son dos de porcelaine. Le baiser étouffait ses soupirs sonores, elle se fichait que sa respiration devenait un peu difficile. Il lui arrivait d'interrompre leur baiser, pour reprendre un peu de son souffle et se concentrer sur les gestes qu'elle faisait et le plaisir que ça lui procurait à elle, mais aussi surtout à Jamie. Ses yeux s'étaient fermés depuis, laissant entièrement place à tous ses autres sens.
S'il s'agissait de l'un des soirs où je n'ai pas à contrôler mes mouvements, mes envies, mes pulsions, je sais que mes gestes, mes baisers, mes vas-et-viens seraient plus brusques et brutaux que ceux que Joanne avaient déjà connu. Parce que mon corps brûle, mon coeur explose, mon esprit a définitivement perdu pieds ; tout en moi a envie d'elle, a envie de l'aimer plus ardemment que jamais, et rien ne semble à la hauteur pour le traduire. Mais, et c'est sûrement pour le mieux, ce n'est pas un de ces soirs là. C'est un soir où Joanne est l'unique centre de mon univers, ma reine. Où tous mes gestes parlent de ma tendresse, ma passion et ma dévotion pour elle. Où son bien-être et son plaisir sont tout ce qui importent, parce que c'est à travers ces baisers, ces caresses et cette volupté qu'elle comprend, qu'elle peut sentir grâce à chacun de ses sens, à quel point je l'aime. Et le plaisir n'est pas moins grand, au contraire ; prendre soin d'elle, lui procurer toutes ces sensations de cette manière, à la fois passionnée et délicate, est la manière dont je préfère lui parler d'amour. Parler sans le moindre mot, de cette manière qui m'est propre -qui nous est devenue propre-, quand les souffles et les soupirs sont ce qui ressemble le plus à des syllabes, et les baisers valent des phrases entières. A mes yeux, tout ceci vaut tous les mots et tous les discours qu'on puisse prononcer ; c'est une manière pure et authentique de traduire ses sentiments. Littéralement mis à nu, il n'y a pour ainsi dire aucune tricherie, aucun mensonge possible. Il n'y a pas non plus l'entrave de toutes ces définitions qui ne correspondent jamais vraiment à ce que je souhaite dire ou faire comprendre à propos de mes sentiments, qui m'ont toujours l'air réducteurs, si loin d'être à la hauteur. Non, ce langage de baisers, de caresses, de souffles coupés est parfait. Et heureusement pour moi, j'ai trouvé quelqu'un pour le comprendre, le parler, et l'apprécier autant que moi. En tous points, Joanne me comble mieux que n'importe qui. Pourtant, parfois, malgré tout, j'ai l'impression d'être encore trop loin de pouvoir réellement le lui faire comprendre. C'est un soir où dans mes mouvements, mes baisers, mes coups de reins, il n'est pas seulement question de la faire mienne, mais qu'elle sache surtout que je suis appartiens tout entier, de la moindre mèche de cheveux au moindre centimètre carré de chair. Peu à peu, la cadence s'accélère, mes propres gémissements de plaisir se font plus nombreux. Alors que Joanne se colle complètement à moi, je passe un bras dans son dos pour la serrer fermement, et ainsi la garder un peu plus tout contre ma peau. D'une pression dans le bas de mon dos, elle parvient un m'arracher un long râle ; les mouvements qui s'en suivent sont plus amples, plus forts, et me mènent plus profondément en elle. Une sensation qui continue d'alimenter le feu en moi, celui qui rend ma peau toujours plus brûlante et humide. La jeune femme prit la décision de passer au dessus ; à nouveau je soupire de plaisir, me sentant d'autant plus intensément en elle, et complètement et sa merci. Cette fois, je suis complètement sien, désarmé par son regard. Je ne quitte pas une seule seconde ses iris clairs, ces yeux que j'aime tant ; je les dévore et les laisse me dévorer, prendre possession de moi. Contrairement à d'habitude où elles prennent place sur ses cuisses, mes mains saisissent son visage lorsque Joanne m'embrasse, glissant entre ses cheveux blonds pour caresser ses lèvres plus passionnément encore. Puis mes doigts glissent sur son dos, les uns venant empoigner son sein, l'autre l'une de ses fesses. Avec une pression similaire à la sienne un peu avant, je lui fais comprendre que je veux la sentir au plus proche de moi, encore plus proche si cela est encore possible. Ma main suit les ondulations de son bassin qui ont le don de complètement me faire perdre la raison, et mes doigts se resserrant en réclament toujours plus. Haletant, je ne cesse de soupirer, de gémir, sans parvenir à contenir quoi que ce soit. Tous ses gestes, ses baisers, sa peau contre la mienne m'envoûtent et me font perdre mes moyens. Lorsque ma respiration se fait plus profonde, je sais que j'approche du point de non retour. Je ne peux pas être plus fébrile face à elle, plus hypnotisé par son regard, plus dépendant des moindres mouvements de son corps. Je ne veux pas craquer encore. Je me souviens du soir où elle avait accepté que je la touche à nouveau, et la manière dont elle s'était laissée envahir, abandonnée à la volupté à deux reprises. Et c'est ce que je veux. C'est avec cette idée en tête que je me redresse, assis, complètement collé à Joanne, reprenant ainsi une cadence à la fois plus intense et sensuelle, jusqu'à ce que je son souffle se coupe et son corps se crispe une première fois.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
(non, non, toujours pas fini)
Jamie avait toujours porté énormément d'attention à sa compagne. Depuis qu'ils se connaissaient, elle était certainement devenue sa priorité, même devant son travail pourtant très prenant. La jeune femme ne se permettrait jamais de penser de la sorte, sachant à quel point il aimait son boulot. Elle ne demandait pas beaucoup d'attention, il le fournissait de par lui-même. Rares étaient les moments où elle demandait un peu d'affection de sa part. La semaine ayant été particulièrement chargée, le manque se faisait ressentir. Elle l'avait réclamée d'une manière bien singulière comparé aux habitudes de la jeune femme, il avait très vite répondu à sa demande, et comme il se devait. Là encore, il ne se consacrait qu'à elle, qu'à son bonheur et sa satisfaction, sans pour autant manquer de plaisir à l'acte. Il mêlait ses doigts fermes aux cheveux dorés de sa belle, répondant au baiser aussi passionnémment qu'il le pouvait. L'une de ses mains se posa sans hâte sur l'un de ses seins, qu'il caressait tendrement, où ses doigts se crispaient parfois dessus. L'autre se trouvait sur son postérieur, effectuant les mêmes gestes, désireux de la savoir encore plus près de lui. Pendant un instant, elle cessa de l'embrasser, pour pouvoir le voir prendre du plaisir, savourer chacun de ses soupirs, de ses râles, de ses expressions. Son visage restait tout de même très proches du sien, l'une de ses mains caressant tendrement sa joue, comme si elle admirait me bien le plus précieux qu'elle n'ait jamais eu du bout de ses doigts. Elle gémissait autant que lui, sinon plus. Il se redressa peu à peu, accélérant le rythme de ses mouvements, restant très délicat et séduisant dans chacun d'entre eux. Il y avait cette étincelle, non, ce brasier dans son regard qui décrivait parfaitement la détermination de ce qu'il comptait faire. Il maintenait la même allure, l'accélérait même peut-être un peu sans pour autant devenir violent, loin de là. Joanne sentait un peu cette vague de délice se mouvoir en elle, s'infiltrant dans chacune de ses fibres musculaires, se complaisant à toutes les contracter peu à peu. N'ayant pas de draps ou d'autres tissus à portée de main, Joanne avait posé ses doigts crispés sur le dos de son amant. Il n'y avait là aucun risque de griffures ou de blessures, mais ses doigs s'enfonçaient tout de même dans sa chair, laissant des marques qui disparaîtraient en quelques minutes. Sa respiration commençait à se couper de temps en temps, laissant croire à de petits hoquets. Elle peinait à déglutir sa salive, alors qu'une ivresse sans nom lui faisait perdre le contrôle de son propre corps. Sa cadence respiratoire s'accélérait encore et encore, jusqu'à être ingérable pour Joanne, qui finit par totalement couper sa respiration pendant de longues secondes, avant d'offrir à Jamie un premier orgasme, traduit par un long et fort soupir sonore. Ses muscles restaient raides longuement, avant de se soulager progressivement. La belle reposa sa tête contre l'épaule de Jamie, reprenant son souffle, libérant les soupris de plaisir demeurant encore en elle malgré l'apothéose terminée. Complètement couverte de sueurs, qui dégoulinait même à quelques endroit, elle se redressa pour coller son front à celui de son amant, se mordillant la lèvre inférieure, tout en fermant les yeux. Puis elle l'enlaça, l'entraînant avec elle dans sa chute dans le but de s'allonger, un peu épuisée. Joanne tenait à garder Jamie en elle, et dans ses bras, caressant du bout des doigts son dos humide. Des regards s'échangeaient, les mots auraient certainement été de trop. Elle vint retrouver ses lèvres tendrement, pour finalement l'embrasser plus longuement, avant même qu'elle n'ait véritablement pris de reprendre sa respiration. Elle avait réalisé qu'il n'avait pas passé cette phase unique. Quelque chose l'empêchait de s'arrêter, il y avait toujours ces bouffées de chaleur qui l'envahissaient, sans lui laisser un instant de répit. Jamie devait sûrement le ressentir. L'une de ses mains glissa doucement sur sa propre poitrine, puis son ventre, pour arriver vers son intimité, s'assurant qu'il était toujours bien là, bien en elle. Rien que le fait de le confirmer la fit longuement soupirer. Alors elle ne savait pas si c'était le fait qu'ils n'avaient pas couché ensemble pendant une semaine, ou si c'est tout simplement l'attraction constante de Jamie, mais dans tous les cas, ça faisait effet -et ça la perturbait un petit peu par la même occasion.
Je ne sais pas si c'est le manque, ou la manière dont Joanne a traduit ce manque qui a déclenché cette tempête. Je crois que la surprise de son geste, là, en bas, dans la grande salle de réception, a su parfaitement créer une première flamme des plus brûlantes. Les circonstances ont fait le reste ; ce brin d'excitation a l'idée de braver un interdit en agissant ainsi en public, surtout dans ce genre d'environnement ; devoir partir discrètement, rejoindre la chambre sans éveiller de soupçons ; le premier baiser dans l'ascenseur dans lequel n'importe qui aurait pu monter entre deux étages. Tout ceci a joué un rôle dans l'intensité de ce moment. Et puis il y a la semaine passée, quelques mots échangés tous les jours, un baiser rapide le matin, un autre le soir ; nous nous enlacions pour nous endormir, et le lendemain arrivait déjà pour nous séparer. Tous ces contacts passionnés, ces baisers langoureux, ces caresses tendres, avaient disparu. Des jours sans sentir sa peau contre la mienne. Pour moi, et au sein d'une relation où ces moments intimes et charnels possèdent une très grande place, une simple semaine apparaissait comme un mois. Ce n'étaient que quelques jours, et pourtant, cela avait installé un manque immense qui exigeait d'être comblé ce soir. Ainsi, nous répondons à l'appel l'un de l'autre. Au besoin l'un de l'autre. A cette dépendance que nous avons pour notre partenaire depuis toujours, une dépendance violente et parfois oppressante qui nous rend parfaitement accros aux lèvres, à la peau, de l'être aimé, à sa tendresse, à ces mots d'amour physiques. Joanne m'a manqué. Et petit à petit, le manque s'amenuise. Ne reste que son plaisir et le mien, et cette transmission continuelle de sensations et d'émotions. L'envie de la pousser à bout, de la sentir s'agripper à moi, d'entendre son souffle court se couper. Les mouvements s’intensifiant, ses gémissements se rapprochant, ses gestes se saccadant, je sais que pour elle la libération est proche. Et puis tous ses membres se crispent, ses doigts se ressent sur la peau de mon dos, tandis qu'un long soupir sonore traverse ses lèvres. Mes bras l'encerclent et la tiennent fermement, la serrant contre moi. Je pose une main à l'arrière de sa tête, sur mon épaule, essayant de calmer un peu ma respiration haletante. Je me rends compte à quel point je suis couvert de sueur. Elle aussi. Je dépose un baiser sur sa joue, salée et humide. Alors qu'elle se laisse retomber sur le lit, elle m'entraîne avec elle. Nous ne nous séparons pas une seconde. Je garde mon regard dans le sien, toujours aussi envieux, mais surtout admiratif des moindres traits du visage de la jeune femme. L'effort dans son expression, la sueur perlant de part et d'autre, ses joues rouges, ses mèches blondes en bataille, ses lèvres entrouvertes d'où s'échappe un souffle encore court, la courbe de son cou plus attirante que jamais, ses clavicules et sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration… Après ce moment de jouissance, tout est toujours beau chez elle. Du regard, je suis la main qu'elle fait glisser sur son corps, mais je ne peux pas m'empêcher de fermer les yeux lorsqu'elle atteint mon intimité du bout des doigts, tremblant et lâchant un long soupir. Je lui prends cette main, croise ses doigts avec les miens et la pose sur le lit, à côté de sa tête. Nos doigts entremêlés dont, je pense, une bonne traduction de mon envie de faire durer ce moment autant que possible, conserver ce contact, en elle, et la mener une seconde fois jusqu'à un état d'extase. Je dépose quelques baisers tendre sur ce cou qui m'appelle depuis quelques minutes déjà, et glisse sur ses épaules, jusqu'à embrasser l'un de ses seins. Ma main libre, posée sur sa cuisse, suit la courbe dessinée par sa superbe silhouette, du creux de ses hanches, sur ses côtes, jusqu'à se poser sur sa nuque et y effectuer une légère pression afin de récupérer ses lèvres. Je reprends doucement les mouvements. Des mouvements lents, amples, d'une grande tendresse. Il m'est toujours de plus en plus dur de me contenir, de ne pas craquer. Je serre un peu plus ses doigts entre les miens. Devenu sensible au moindre contact, chaque caresse, chaque baiser parvient à m'arracher un soupir ou un gémissement. Fébrile, mon corps est toujours aussi chaud, collé à celui de Joanne, cherchant à en épouser la moindre forme. De très grandes vagues de plaisir me traversent, raidissent mes muscles. Petit à petit, de nouveau, la houle s'accélère. Les baisers se font plus passionnés entre deux soupirs. Les jambes de la jeune femme m'encerclent, me serrent, m'entraînant parfois plus profondément en elle. Mes doigts se resserrent sur sa cuisse. Quelques mouvements plus brusques se glissent malgré moi dans la danse qui s'intensifie toujours plus. Mes muscles me réclament du répits, mes poumons de l'air. Mais je ne cesse pas avant que le plaisir de Joanne soit entier ; ce n'est que lorsque un long gémissement traverse ses lèvres, lorsque son échine se brise sous la pression de cette vague de volupté dans laquelle elle s'abandonne, qu'à mon tour la tornade de sensations m'emporte, tous mes membres se raidissent, ma respiration se coupe ; puis mon esprit se noie, mes muscles se relâchent, quelques longs soupirs de plaisir résonnent près de l'oreille de la belle. Je mords ma lèvre inférieure alors que je loge mon visage au creux de son cou, murmurant un « je t'aime ». Je profite du calme et du silence quelques longues minutes, blotti contre la jeune femme. Comme toujours, je reste en elle un moment, avant de me retirer et m'allonger à côté d'elle. « Plus jamais on ne fera pas l'amour pendant une semaine. » je murmure malgré ma respiration haletante, riant un peu. Je passe un bras sur mon front pour dégager un peu la sueur qui perle dessus. J'ai toujours chaud. Et mon coeur tambourine toujours autant.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
(dernier post chaud cacao du rp, c'est promis (je crois))
Il venait de saisir sa main baladeuse afin de mêler ses doigts avec les siens, et la déposer juste à côté de la tête de sa compagne. Ils se regardaient mutuellement, Joanne devinait aisément la malice dans son regard, son intention de ne pas s'arrêter là. Comme s'il voulait rattraper le temps perdu, faire en une fois la semaine-ci ce qu'ils auraient du faire en plusieurs fois. A la simple vision de voir sa détermination sans faille, à redonner à sa belle une seconde vague de sensations. Les lèvres ardentes de Jamie dorait le cou de la jeune femme d'innombrables baisers, puis se laissèrent glisser jusqu'à atteindre sa poitrine. Elle connaissait ses gestes, sa manière de faire et d'aimer. Pourtant chaque baiser, chaque caresse lui semblait inédite à chaque fois, qu'elle savourait au travers de longs soupirs ou en mêlant ses doigts dans les cheveux de son homme. Celui-ci approcha ensuite le visage de Joanne à l'aide d'une main qu'il avait fait promener jusqu'à sa nuque. Il reprenait ses mouvements de rein, beaucoup plus amples que les précédents. Cela devait être difficilement supportable pour lui, de devoir se contenir davantage, elle sentait ses doigts se crisper entre les siens, résistant comme il le pouvait à la vague de plaisir qui l'envahissait. Le savoir aussi fébrile excitait davantage la jeune femme, multipliant ses soupirs et ses gémissements. Il accélérait de plus en plus la cadence, cédant peu à peu à toutes ces sensations qui le traversaient. Les muscles de Joanne se crispèrent à nouveau peu à peu, presque à en devenir douloureux, mais elle ne parvenait pas à les soulager. Elle l'entendait manquer d'air, mais une force certaine l'incitait à parvenir à ses fins, intensifiant toujours et encore plus ses gestes. La respiration de la jeune femme devint à nouveau subitement plus rapide, laissant croire qu'elle hoquetait. Elle se pinçait fortement les lèvres lorsqu'elle sentit cette phase de volupté l'envahir. Alors son dos se courba de plus belle, comme si c'était la seule position qui lui permettait d'évacuer ce trop plein d'émotions en un coup. Tout son corps frémissait, elle gémit longuement. A peine s'était-elle à nouveau allongée afin de reposer tous ses muscles, elle sentit ceux de Jamie se cripser de plus, se libérant enfin, et venant exprimer son râle à l'oreille de sa belle. Dans un souffle, il murmura des mots d'amour avant de loger son visage au creux de son cou. Joanne lui caressa tendrement ses cheveux, tout en récupérant sa respiration, profitant de ce contact ardent et humide à la fois du corps de Jamie allongé sur elle. Restant en elle pendant de nombreuses minutes, il finit par s'ôter puis s'allonger à côté d'elle. Joanne s'allongea sur le ventre, trouvant cette position plus confortable pour pouvoir le regarder. En revanche, elle ne voulait même pas se recouvrir d'un draps ou de quoi que ce soit. Elle avait trop chaud, et ne trouvait là pas de raisons de se dissimuler. A croire que sa pudeur s'envolait peu à peu en présence de Jamie, et uniquement avec lui. Elle rit en entendant la remarque de son compagnon. "Pourtant, là, c'était de ta faute." dit-elle afin de la taquiner. La jeune femme s'approcha de lui, déposant quelques baisers sur son torse humide, avant de l'embrasser tendrement sur ses lèvres. "J'espère que tu ne m'en veux pas trop de t'avoir autant... surpris." Entre ce qui s'était passé dans la salle de réception et tout ce qui en avait découlé, Joanne s'expliquait difficilement. Elle avait eu envie de lui certes, mais elle ne pensait pas que ce serait à ce point là. Elle sourit, nerveuse. "En y repensant, je suis un peu gênée." Ses joues étaient encore rouges, mais si elles pouvaient se colorer davatange, elles le seraient. Les racines de cheveux de Joanne s'étaient humidifiées avec la sueur. "Je t'aime." lui dit-elle en le regardant amoureusement, et en lui caressant la joue du bout de ses doigts. Elle l'embrassa langoureusement, avant de s'extirper du lit, disant vouloir prendre l'air et profiter un peu de leur terrasse. Elle enfila une culotte et une des chemises de Jamie qui traînaient par là, juste histoire d'être couverte pour aller dehors. Le tissu collait déjà à sa peau. Elle ouvrit l'une des baies vitrées, laissant pénétrer dans la pièce une bouffée d'air fraîche ô combien agréable. La jeune femme posa ses avant-bras sur le rambarde de bois pour s'y appuyer. Elle fermait ses yeux, profitant de la brise fraîche qui s'infiltraient à travers le tissu, lui donnant une sensation de froid lorsqu'elle entrait en contact avec la particule de sueur qui la recouvrait et qui séchait peu à peu. Elle sentait également le vent venir caresser son cuir chevelu encore chaud, ne donnant que des sensations agréables à la jeune femme.
Allongé sur le dos en travers du lit, mon regard reste rivé sur le plafond quelques secondes alors que je tente de maîtriser ma respiration. Il glisse rapidement sur Joanne qui, elle, s'est mise sur le ventre ; mes yeux admirent une nouvelle fois la courbe de son dos jusqu'à ses reins avant de retrouver ses iris bleus. Comme toujours après l'amour, malgré mon coeur tambourinant et mon manque d'air, je me sens calme et serein. Du bout des doigts, je frôle son dos. Sa peau est toujours brûlante est humide. La jeune femme fait remarquer que le grand vide de cette semaine n'est que de ma faute. Je ris en haussant les épaules ; « Je l'admets. » Je me demande si je n'aurais pas pu faire un effort pour être plus présent. Ne serais-ce que dîner, et ne pas la laisser manger seule quasiment tous les soirs. Essayer de veiller un peu plus, regarder un film à un moment donné, discuter quelques minutes sur l'oreiller avant de s'endormir. Je pense que j'ai malheureusement fait preuve d'un certain égoïsme pendant ces jours-là. Joanne ne semble pas m'en tenir rigueur, et je sais qu'elle n'oserait pas critiquer tout ce qui touche à mon travail, mais moi, je ressens une certaine culpabilité. Alors qu'elle m'embrasse, je pose une main sur sa joue. Son teint porcelaine a laissé place à des pommettes colorées. En l'entendant évoquer vaguement ce qu'il s'était passé dans la salle de réception, je ne peux pas m'empêcher de passer furtivement mes dents sur ma lèvre inférieure. C'est le genre de souvenir que nous ne risquons pas d'oublier de si tôt. « Oh si, je t'en veux énormément. » je réponds en plissant les yeux, l'air faussement sérieux. « D'ailleurs je viens de passer les dernières minutes à te faire comprendre à quel point je suis en colère contre toi. » Mon ton est ironique, même s'il est évident que je plaisante. La belle, toute gênée en songeant à tout ce qu'il s'est passé depuis cette main baladeuse, avoue avoir un peu honte. La Joanne que je connais si bien revient au galop après avoir longuement disparu, laissant place à ses gestes plus spontanés et osés pour une jeune femme de nature si pudique. Une nature qui s'estompe petit à petit, sans jamais complètement s'effacer. « Pourquoi ça ne m'étonne pas ? » dis-je en caressant sa joue. Je sais que si nous évoquons cette soirée un jour, elle baissera les yeux et sera toujours aussi gênée par son comportement. Trouvant son regard, je lui souris tendrement ; « J'aime quand tu me surprends. » je murmure, glissant un clin d'oeil complice avant de l'embrasser. Elle n'a jamais beaucoup d'assurance lorsqu'elle s'essaye à certaines choses nouvelles pour elle, mais cela ne la rend que plus adorable. Je ne voudrais qu'elle change cela pour rien au monde. « Je t'aime aussi… » je lui réponds entre deux baisers. Puis elle quitte le lit pour prendre l'air. Pendant qu'elle attrape de quoi se couvrir, je me redresse sur mes avant-bras pour la regarder faire, enfiler rapidement un dessous et ma chemise ; elle est adorable ainsi, si belle… Je reste comme cela à l'observer, à rêvasser en la regardant me tourner le dos sur la terrasse, pendant de longues minutes. L'air extérieur passe par la baie vitrée désormais ouverte et s'engouffre dans la chambre ; une sensation de froid me fait frisonner, mais ce n'est pas pour me déplaire. La brise du port soulève légèrement les mèches blondes de Joanne. Ne voulant pas la tirer de sa contemplation, je me rends dans la salle de bains pour prendre, rapidement, une nouvelle douche. Même si cela me fait énormément de bien, j'ai comme l'impression d'effacer l'empreinte du corps de Joanne sur le mien. Alors, une fois sorti de la cabine, séché, et après avoir enfilé un bas de pyjama, je la rejoins sur la terrasse. Dans le tas d'habits dans l'entrée de la suite, j'ai également récupéré mon téléphone et mes lunettes. Celles-ci ont retrouvé leur place sur mon nez, tandis que je me suis permis de prendre une photo de la jeune femme à son insu, en souvenir de cette soirée. Je m'approche sans un bruit, espérant la surprendre un peu. Mes bras viennent l'encercler alors que je dépose un baiser dans son cou. Je reste ainsi, les yeux fermés, à l'enlacer en écoutant les bruits du port, la vie de Sydney la nuit. « Je suis vraiment désolé, je t'ai complètement délaissée cette semaine. Je ne sais pas comment me rattraper... » je murmure près de son oreille. Mon regard se pose de l'autre côté du pont, sur le grand bâtiment blanc en forme de coquillage, et je repense à ma discussion avec Harry un peu plus tôt. « Est-ce que ça te plairait d'aller à l'Opéra demain soir ? » Quelque chose me dit que ce n'est pas vraiment son genre, mais cela ne coûte qui de le lui proposer. Après tout, je ne sais pas si elle souhaite profiter de notre passage à Sydney pour passer une soirée dans son monument le plus connu. « Il paraît que c'est ce que les Lords font. » j'ajoute en cachant mon visage au creux de son cou, attendant non sans crainte sa réaction si elle comprend ce que j'insinue par là. Nous n'en avons pas reparlé après le passage de mon père. Mais j'avais dit à Joanne que je renoncerai à ce titre ; néanmoins, aujourd'hui, le voilà, parce que je l'ai voulu. J'ai assez peur de la décevoir.
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La vue de cette terrasse faisant partie de la suite était incroyable. L'eau s'étendait à leur pied, on y voyait très bien le monument le plus emblématique de Sydney, et le charme de la ville en nocturne faisait tout son effet. Joanne s'avouait très chanceuse de se trouver à cet endroit, à ce moment précis, en compagnie de l'homme qu'elle aime. Elle ne voulait même pas penser au prix de cet endroit, elle comptait simplement profiter de ce qu'elle avait, sans en demander davantage. Son regard se perdait dans le paysage qui s'étendait devant elle, admirant les lumières, où les mouvements imprévisibles de l'eau. Elle sentit soudainement des mains fermes qu'elle connaissait par coeur se poser sur sa tailler. Une odeur émanait de Jamie, la jeune femme devina rapidement qu'il s'était permis de prendre une douche. Il l'embrassa doucement dans son cou, collant son corps contre elle. La jeune femme se dit qu'il n'était pas idiot qu'elle prenne une douche avant qu'ils n'aillent dormir. Elle profitait un maximum de son étreinte, posant sa tête contre la sienne. Jamie s'excusa de son manque de présence auprès de sa belle durant toute la semaine qui venait de passer. Il voulait à tout prix faire quelque chose pour rattraper son absence. A dire vrai, Joanne ne lui en voulait absolument. C'était des aléas, comme il y en aura beaucoup d'autres. Surtout que Joanne était loin d'être une personne à se plaindre ou s'apitoyer sur son sort lorsque quelque chose ne lui convenait pas. Elle finit par hausser légèrement ses épaules, disant d'une voix toute douce. "Il n'y a rien à rattraper, mon amour. Tu avais beaucoup à faire cette semaine, tu as été épuisé, je n'allais pas non plus t'importuner davantage. Tu avais besoin de repos." Elle comprenait tout à fait, ça ne la gênait absolument pas de ne pas être prioritaire parfois. Elle ne se permettrait pas d'exiger de lui plus de présence, d'affection tout en sachant que son métier était particulièrement chronophage. La jeune femme trouvait toujours de quoi s'occuper lorsqu'elle était seule - son année de célibat n'avait pas servi à rien. Elle s'y habituerait très certainement, si ses absences venaient à se multiplier. Il lui proposa d'aller à l'Opéra le lendemain soir. Joanne n'avait jamais vraiment aimé les opéras. Elle n'y avait été qu'une seule fois, et c'était lors d'une sortie durant ses années universitaires, elle en gardait un mauvais souvenir. Elle ne doutait pas des capacités lyriques des chanteurs, de la rigueur des mises en scène, c'était tout simplement un spectacle qu'elle ne parvenait pas à apprécier. Elle était beaucoup plus réceptives en matière de comédies musicales, par exemple. La belle blonde n'eut pas le temps de répondre quoi que ce soit que son compagnon reprit la parole. En premier lieu, elle n'avait pas tout de suite compris ce qu'il insinuait par là. L'information montant tout doucement au cerveau, elle écarquilla soudainement les yeux, son coeur fit un bond plus intense que les autres, à en rendre sa poitrine douloureuse. Elle déglutit difficilement, alors que lui avait niché sa tête au niveau de son cou, comme s'il craignait la réaction de sa belle. Joanne se retourna, afin d'être face à lui, mêlée entre la surprise totale et l'incompréhension. "Tu es Lord ?" demanda-t-elle, afin de s'assurer qu'elle ait bien compris. Le regard de Jamie en disait long, il n'avait pas besoin de dire quoi que ce soit d'autre pour affirmer cette vérité à laquelle elle ne s'attendait absolument pas. Joanne ne savait pas quoi en penser, mais la première émotion qui lui venait à l'esprit, c'était la panique, envoyant déjà des plans sur la comète. "Cela veut que nous devons aller vivre sur Londres, c'est cela ?" A vrai dire, ce titre lui faisait plus peur qu'autre chose. Pour elle, être Lord s'assimilait à une montagne de responsabilités comme une présence politique, la présence obligatoire à des soirées durant lesquelles elle ne se sentirait certainement pas à l'aise, et, le plus importante, ne plus avoir Jamie. Juste ce Lord se battant entre son titre et son métier qu'il aimait tant, elle ne voyait pas comment il parviendrait à lui laisser une petite place dans sa vie. "Je croyais que tu ne voulais pas de ce titre..." dit-elle, en baissant les yeux, un peu déçue. Joanne n'attendait pas de lui à ce qu'ils demandent son avis avant qu'il ne signe ce papier ou je ne sais quoi, juste l'avertir qu'il allait le faire. Elle avait l'impression de débarquer dans sa vie comme un cheveux sur la soupe, un élément délibérément mis à l'écart. "Qu'est-ce que ça va changer... pour nous ?" demanda-t-elle d'une voix beaucoup plus timide, s'attendant au pire.
Quelques seconde d'un silence insupportables suivent ma phrase lourde de sous-entendu. Je sais que c'est le temps qu'il faut à Joanne pour comprendre ; mon visage près du sien, je pourrais prendre entendre ses pensées s'assembler comme les pièces d'un puzzle pour former clairement le message que je viens de lui transmettre. A la manière dont elle déglutis, je devine la panique qui grimpe en elle rapidement. Mon cœur se serre et s'alourdit. La jeune femme se retour pour me faire face. Je suis obligé de me redresser et la libérer de mon étreinte. Mais mon regard n'ose pas se poser sur elle, et fuit sur le sol ou sur le paysage derrière elle. « Je… » Impossible de savoir quoi dire. Mon rythme cardiaque s'accélère. Elle est déçue. Ou en tout cas, dans quelques secondes, quand la surprise et la crainte auront passé leur tour, elle le sera. Lorsqu'elle me demande si nous devons partir pour Londres, là encore, je ne trouve pas le moindre mot à articuler. Sur le moment, la culpabilité et une certaine honte m'accablent. Mon regard reste fuyant, ma gorge sèche ne trouve pas les mots. Joanne souligne très justement ce que j'avais dit : que je ne voulais pas de ce titre, et que j'allais y renoncer. Je le pouvais encore malgré la venue de mon père à Brisbane. Je pouvais me tenir à cette décision. Mais j'ai changé d'avis au dernier moment. La belle, inquiète, demande ce qui va changer désormais pour nous. Alors seulement je prends sur moi pour relever mes yeux vers elle. Je prends l'une de ses mains dans les miennes pour la rassurer. « Rien, je t'assure. Ca ne va rien changer du tout, tu n'as pas à t'inquiéter. » dis-je tout bas. Je mordille mes lèvres, ne sachant toujours pas comment lui expliquer tout ceci et faire en sorte qu'elle ne panique pas. Soupirant, je poursuis ; « La législation à ce sujet est un véritable enfer, mais je t'assure que cela ne changera strictement rien. Nous n'avons pas besoin d'aller vivre à Londres, et je ne vais siéger nulle part. Nous pouvons rester à Brisbane, avoir la vie que nous voulons. Je reste Jamie et tu restes Joanne. » Conservatrice, rédacteur en chef, attendant le bon moment pour, un jour, être mari et femme, fonder leur famille, vivant l'un avec l'autre, l'un pour l'autre, tout simplement. « Finalement, ce ne sont que quatre lettres devant mon nom qui signifient vaguement que ma famille est noble et que nous avons des terres en Angleterre. La seule chose qu'elles vont changer, éventuellement, c'est la manière dont les gens vont nous percevoir. Mais pour nous deux, ça ne change rien. » Je ne peux pas être à la Chambre, je ne suis pas Maire ou émissaire, et les responsabilités n'accaparent que ces trois types de personnes. Quelques voyages ponctuels peuvent être à prévoir, mais en soi, tout ce bazar est uniquement honorifique. Je lâche la main de Joanne et m'appuie sur la rambarde à côté d'elle. J'imagine que tout ceci est compliqué, incompréhensible pour elle. Je soupire alors, cherchant comment lui expliquer la raison de ce revirement. « Je ne voulais pas te décevoir à ce sujet, je sais que j'ai dit que j'y renoncerai mais… J'en ai besoin, au final. J'ai réussi à faire plier Edward, à lui faire abandonner son siège à la Chambre, puis son titre alors qu'il ne vivait que pour ça. Maintenant, le fils dont il n'a jamais voulu peut être Lord juste sous son nez sans avoir à poser un pied au Parlement, ni même en Angleterre. » Cela ressemble à une gueguerre de fierté pour quatre lettres qui n'ont plus de sens dans le monde moderne. En tout cas, c'est l'image que doit en avoir Joanne. « J'avais besoin de le briser de cette manière. Il n'est plus grand-chose désormais. Tu ne penses pas qu'il le méritait après ce qu'il a essayé de te faire ? » J'ai eu besoin de me venger de son désamour, de ces années de rejet, d'humiliations, de manipulations, de sa manière de me traiter comme un moins que rien, de son besoin de contrôler ma vie, sa conviction que je ne pouvais rien faire contre lui, pour lui échapper, son envie de m'arracher tout ce qui m'appartient, de s'approprier Joanne. Ces trente-quatre dernières années méritaient une vengeance. Et il n'y avait jamais rien eu de plus précieux aux yeux de mon père que son siège, son titre, et les pouvoirs qui allaient avec. Aujourd'hui, il n'a plus aucun des trois. Je me tourne vers la jeune femme, assez résigné à l'idée qu'elle me fasse comprendre sa déception à mon sujet. « Je… Je laisse tomber le titre si c'est ce que tu veux. Il suffit de le demander, et je l'abandonne. Ce ne sont que quatre lettres. » dis-je en haussant les épaules. Je ne veux pas créer de discorde, briser l'harmonie que nous réussissons à construire pour cela. Après tout, j'ai eu ce que je voulais. J'ai gagné au moins une fois.
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Joanne était perdue. D'une part elle ne comprenait ce retournement de veste de son compagnon, ni le fait qu'il ne lui en ai pas parlé plus tôt. Elle s'intéressait très peu à la politique, elle ne comprenait rien en matière de législation, de code, et de toute cette histoire d'héritage. Il peinait à trouver ses mots. Le coeur de la jeune femme était en panique, s'attendant au pire. Finalement, Jamie avec ses deux l'une de Joanne, qu'il tint avec délicatesse, lui assurant que ce titre prestigieux n'allait strictement rien changer de leur vie, qu'il n'y avait aucune raison qu'elle s'inquiète à ce sujet. Joanne aurait tellement aimé le croire, mais une part d'elle-même doutait de cette vérité. Il lui assura qu'ils resteraient à Brisbane, qu'il n'allait pas s'engager en politique, rien de tout cela. Juste Jamie et Joanne. Bizarrement, le titre de Lord faisait subitement un ravage sur une vie de couple, à ses yeux. Elle peinait à croire que rien n'allait changer. "Ca reste un titre, tout de même." dit-elle faiblement, se focalisant sur sa propre vision des choses. "Même si tu ne sièges pas, cela implique tout de même une certaine responsabilité, non ?" Joanne secoua la tête, en soupirant. "Je n'en sais rien, je n'y connais rien, de toute façon. C'est d'un compliqué." Il ne s'attendait certainement à ce qu'elle parvienne à tout comprendre. Toutes ces démarches, ces titres, relevaient d'un casse-tête chinois qui ne la concernait pas encore il y a quelques mois de cela. Jamie expliqua pourquoi il avait changé subitement d'avis. Tout n'était qu'une histoire de vengeance, après une vie de calvaire. Joanne ne pouvait pas le lui reprocher, elle connaissait Edward et savait ce dont il était capable. Son compagnon tenait juste à lui rendre la monnaie de sa pièce. C'était légitime, lorsqu'on savait quel piètre père il avait pu être. Joanne baissa les yeux, regardant ses doigts jouer entre eux nerveusement. Jamie mentionna la tentative de viol, mais, aux yeux de la jeune femme, ce n'était pas ce qui comptait le plus. "Si ça ne tenait qu'à moi, il aurait eu un bien pire châtiment que ça. Nous n'avons pas le droit de rejeter son enfant comme il l'a fait avec toi. C'est inhumain. Ce n'est pas une vie pour un enfant, de vivre sans l'amour de ses parents." dit-elle à voix basse, perdue dans ses pensées. A ses yeux, c'était le pire des crimes qu'Edward avait pu comettre. Chose que Joanne ne comprenait absolument pas, mais c'était certainement son côté maternel qui prenait le dessus. Un sujet qui la touchait d'autant plus pour une autre raison que Jamie connaissait bien. La jeune femme prit une grande inspiration, essayant de retrouver un peu de son calme. Le bel homme tentait de se rattraper comme il le voulait, précisant que si elle ne voulait pas le voir porter ce titre pour le reste de sa vie, il pouvait le laisser derrière lui. Joanne n'avait toujours pas redressé sa tête, regardant toujours la même chose, profondément songeuse. "Je ne sais pas..." dit-elle après quelques minutes de réflexion. "Je suis un peu perdue." avoua-t-elle. Ce n'était que la manière dont Joanne voyait ce titre qui bloquait. Peut-être n'était-ce que quatre fichues lettres, et rien de plus. Dans sa tête, cela ressemblait plus à un gros bloc de béton qui tombait sur leur vie, mine de rien. "Et... Si, un jour, par miracle, nous avons un enfant, un jour ou l'autre, il héritera du titre, n'est-ce pas ?" lui demanda-t-elle, essayant d'éclaircir un peu ses pensées. "Ca deviendrait un fardeau pour lui, ou pas ?" Joanne, si elle devenait un jour mère, ne souhaitait que le meilleur pour ses enfants, pour chacun d'entre eux. Elle comptait bien, et le ferait, ne mettre aucun d'entre eux à l'écart, leur donner à chacun tout l'amour et toute l'attention dont ils avaient besoin. Elle ne voulait pas qu'ils vivent une enfance aussi difficile que leur père. "Si ça te convient à toi, que ça n'aura aucun impact sur la vie de... sur les enfants que nous aurons peut-être, alors garde-le." Joanne ne prenait même pas en compte son propre avis à elle, celui-ci lui semblant plus qu'inutile et dérisoire. Elle ne voulait que le meilleur pour lui et son éventuel famille. "Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé plus tôt ?" finit-elle par demander, n'ayant toujours pas changé de position. Lui qui détestait les secrets qu'avaient pu lui faire Joanne, voilà qu'il calquait un petit peu ce modèle. Elle n'y comprenait décidément rien.
Tout ce qui régit les titres britanniques est d'un compliqué à s'arracher les cheveux. J'ai passé des heures dans des montagnes de papiers à essayer de trouver une issue arrangeante à ma situation. Et puis j'ai trouvé les exceptions dans les textes, les lois qui permettent de se faufiler à travers les autres, les nouvelles règles qui pouvaient me permettre de coiffer Edward au poteau de la manière dont je le voulais. C'est une vengeance qui a demandé du temps et de la planification. Et cette fois, pour la première fois, j'ai réussi à avoir le dessus sur lui. A faire en sorte qu'il n'ait pas d'autre choix que d'abandonner tout ce qui donnait un sens à sa vie jusqu'à présent. J'aimerais avoir le droit d'être fier de cela. D'une revanche bien méritée, d'un titre, même s'il ne signifie plus rien, que j'ai gagné à la loyale contre lui. Je crois que j'aurais voulu que Joanne soit un temps soit peu fière, en fait. Qu'elle comprenne l'importance de tout ceci pour moi. Qu'elle ne fasse pas attention à petit mot au centre de la guerre, mais juste au fait que j'ai réussi à battre l'homme qui promettait de nous gâcher la vie, continuant l'oeuvre débutée dès mon enfance, que cette personne a perdu son pouvoir. De de l'autre côté, j'aurais voulu qu'elle entrevoie et partage, peut-être, la satisfaction qui va avec le prestige du titre. Je suppose que l'honneur qui va avec celui-ci lui échappe, tout autant que la pression à l'idée de mettre fin à sa poursuite de génération en génération dans la famille. Elle ne peut pas comprendre, je suppose. Elle a déjà bien assez de mal à digérer l'information. La jeune femme me demande si notre enfant héritera à son tour du titre. Je me contente de le confirmer d'un signe de tête, n'arrivant pas à articuler quoi que ce soit. Concernant le fardeau que cela pourrait être, je secoue négativement la tête cette fois. De toute manière, si l'enfant n'en veut pas, il pourra tirer un trait dessus lui-même et faire face aux même questionnements que moi. Mon coeur, terriblement lourd, se serre à chaque fois qu'elle évoque notre future famille. Toutes les marques d'hypothèses qui ponctuent ses phrases. « Par miracle », « les enfants que nous aurons peut-être »… Je déteste à chaque fois qu'elle prononce ce genre de choses. « Ce n'est qu'un titre honorifique, rien de plus. Un titre qui ne veut plus dire grand-chose. » dis-je tout bas, essayant encore un peu de justifier mon choix, mais résigné à l'idée que Joanne ne pourra que désapprouver et me regarder avec un air déçu. « Il n'y a pas de privilèges ou d'obligations qui vont avec. Plus maintenant. » J'hausse les épaules. J'ai l'impression que, quoi que je dise, l'esprit de la jeune femme restera bloquée sur sa manière péjorative de voir ce titre. Elle me demande pourquoi je ne lui avais pas parlé de ce sujet plus tôt. « Je n'étais pas pressé d'avoir cette conversation, et j'avais l'esprit assez occupé. » dis-je en soupirant. Au départ, je pensais juste attendre le temps de moi-même digérer la nouvelle, et puis, les jours passant, avec la fatigue, cela m'était sorti de la tête. « Je ne cherchais pas à te mettre à l'écart, si c'est ce que tu penses. » j'ajoute, anticipant son habituelle dépréciation d'elle-même ou une éventuelle paranoïa à ce sujet. Ce qui ne serait pas étonnant, la connaissant. « Mais je suis désolé, j'aurais du t'en parler plus tôt. Ca te concerne aussi, tu avais le doit d'en savoir plus. » C'est un peu tard pour ce genre d'excuses je crois ; j'ai déjà mis Joanne devant le fait accompli, faisant encore et toujours preuve d'un peu plus d'égoïsme. Oubliant presque à quel point tout ceci la concerne également. « C'est un titre que tu auras aussi un jour, tu as le droit de t'y opposer si tu n'en veux pas. Je ne veux pas t'imposer quelque chose qui a l'air de te déplaire à ce point. Je préfère que tu sois honnête avec moi si tu préfères que je renonce à ce titre, je ne t'en voudrais pas. Mais il n'est pas question que tu gardes la moindre rancoeur contre moi à ce sujet. Je vivrai très bien sans. On vivra très bien sans, si c'est ce que tu souhaites. »
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Qu'un titre honorifique, et rien de plus. Certes, être Lord ou Lady étaient des mots que l'on plaçait devant un nom ou un prénom était flatteur, rendait fière fière la personne qui le portait, et faisait envier tous les autres. Pour Jamie, l'enjeu avait été tout autre. C'était certainement l'équivalent d'un trophée pour lui, face à cette bataille contre son propre père. Cet homme vicieux, sans coeur, qui ne pensait qu'à lui et ne savait pas aimer. Il y avait de quoi être fier, Joanne ommençait doucement à le comprendre. Un héritage que Jamie avait su utiliser dans son sens. Joanne était très loin des valeurs que tout ceci représentait : l'honneur, la fierté, la dignité. Trois mots que l'on peut difficilement associer avec elle, ayant toujours très peu d'estime pour sa propre personne. "Tu as grandi dans monde vraiment... compliqué." soupira-t-elle. Entre ces conflis au sein d'une même famille, à la course poursuite pour un titre ou pour être au-dessus de tous les autres, tout baignait dans quelque chose d'on ne peut plus malsain, quitte à mettre des bâtons dans les roues, même à son propre enfant. Prêt à ridiculiser un égal ou même son prochain uniquement si cela allait dans leur intérêt. Tout n'était que question de fierté et de pouvoir. Bizarrement, alors qu'il ne voulait absolument pas être comme ça, il l'avait été avec magnificence dans cette douce vengeance qu'il avait fait à son père. Cela avait un côté assez effrayant, en y repensant. Elle savait très bien ce dont il était capable. Pas d'obligations, ni de privilèges, rien qui ne pourrait interrompre leur vie paisible. Après le lui avoir demandé pourquoi il ne l'avait pas mentionné plus tôt, Jamie répondit tout simplement qu'il ne voulait pas avoir cette conversation et que ça lui avait passé par dessus la tête. Des excuses banales que n'importe qui pourrait dire. Elle n'était pas en mesure de le juger ainsi, étant donné qu'ils s'étaient à peine parlés la semaine passée, il quittait le travail pour aller au lit et vice-versa. Tout laissait croire à Joanne qu'il ne voulait pas l'impliquer là-dedans, ne pas l'informer de ce petit détail complémentaire sur sa vie. Elle ne dit rien, mais n'en pensait pas moins, Jamie ayant été plus rapide qu'elle. La jeune femme se sentait un peu dérisoire, sur le coup. Ca l'attristait un peu. Il s'excusa - un peu tardivement - avant de lui rappeler qu'elle porterait certainement un titre équivalent. Ce "un jour" correspondait bien évidemment au jour de leur mariage. Rien qu'un titre, rien qu'un titre. se répéta-t-elle sans arrêt. Cela restait rès impressionnant tout de même, même si ce n'était qu'un mot supplémentaire sur la carte d'identité. La jeune femme restait longuement silencieuse, avant de faire quelques pas sur la terrasse passant une main dans ses cheveux afin de les dégager de son visage. C'était simple à comprendre, mais difficile à encaisse. Elle lui fit finalement face, ne réduisant pas la distance qu'elle avait fait en faisant ces quelques pas. "Je sais que je suis un peu trop plongée dans l'histoire et que ça doit un peu fausser toute cette histoire de titre. Mais ça n'en est pas moins impressionnant. Les comportements changent quand même un peu." Après, rien ne l'obligeait de divulguer ce titre. "Et quand on ne grandit pas dans un monde comme le tien, ça reste des termes qui impressionnent, qui font un peu peur lorsqu'on y est confronté parce qu'on ne sait pas à quoi s'attendre, ni quoi faire. Je suis un peu perdue." Elle soupira. Elle avait horreur de ce genre de conversation, de confrontation avec lui. Si elle pouvait fuir, elle le ferait. "Tu sais très bien que je t'encouragerai toujours dans tes choix, dans tes prises de décision, dans tes projets. Et ça, ça en fait partie. Je sais que tu veux que je sois honnête avec toi. Mais ça reste ta décision, ton choix." Joanne le regarda d'un air désolé. "J'aurais peut-être préféré que tu m'en parles quand tu comptais te lancer là-dedans, mais j'ai bien vu que tu as été particulièrement occupé. Ca me donne juste l'impression d'avoir été un petit peu prise au dépourvu, mais ça va passer." Il n'y avait aucun intonation de reproche ou de sentiments similaires dans sa vie. Joanne marqua un temps de pause, sachant bien qu'elle n'avait toujours pas placé son réel avis là-dedans - ce qu'elle ne comptait pas faire de toute manière. "Et même si c'est uniquement honorifique, pour moi, ça impressionne beaucoup quand même et... Laisse-moi juste un petit peu de temps pour digérer tout ça, d'accord ?" Elle employait un peu la même formule du jour où il lui avait dit qu'il ne voulait pas avoir d'enfants. Joanne le pensait très sincèrement. Dans quelques jours, ça ira mieux, il lui fallait juste des instants pour ressasser tout ceci, le remettre à plat, l'assimiler, l'intégrer dans sa vie même si cela n'aurait aucune incidence dessus. "Quant à mon cas... Je verrai bien quand ce fameux jour approchera." dit-elle plus bas. "Même si je n'ai absolument rien d'une Lady." ajouta-t-elle avec un sourire nerveux et gêné.
Joanne quitte la rambarde pour faire quelques pas, silencieuse. Réfléchissant sûrement à la manière d'encaisser toutes ces informations. Elle m'explique à quel point tout ceci l'impressionne, d'autant plus lorsque l'on a toujours vécu si éloigné de mon monde. Un monde étrange, compliqué, comme elle le dit, vraiment cruel sous bien des aspects. Il est vrai qu'à mes yeux, il n'y a rien d'effrayant dans un titre de Lord honorifique, d'autant plus qu'à Londres se croisent pléthore de Sir, ducs, vicomtes, et autres personnes affublés de titres d'un autre temps. Mais la jeune femme ne connaît pas tout ceci, et je ne peux pas lui en vouloir d'avoir aussi peur, de se sentir perdue. « Je sais bien, je comprends bien mais je… Je ne sais pas comment te présenter les choses pour que tu n'aies pas peur. Ce n'est vraiment pas si terrible que ça, au contraire, c'est quelque chose de positif. » En plus du prestige, cela me dégage de l'ombre d'Edward, et pour Joanne, c'est une belle manière d'intégrer cette aristocratie tout en s'ajoutant à la liste des personnes qui s'y sont fait une place alors que rien ne les y destinait. Plus d'une femme peut rêver de ce genre d'ascension digne de Cendrillon. Mais pas elle, bien sûr. La jeune fesse se défausse encore, laissant le choix entre mes seules mains. Je soupire. Elle ne doit pas avoir la moindre idée d'à quel point tout ceci me perturbe également. Il faut dire que je suis trop occupé à essayer de la rassurer pour me permettre de laisser transparaître mon propre malaise. Joanne se trouve prise au dépourvu ; un peu trop ferme malgré moi, je commence à m'indigner ; « Je viens de te dire que ce n'était pas mon intention de te mettre à l'écart ! Je… » Non, mauvaise idée. Je m'arrête net en respirant profondément. Si j'insiste là-dessus, je vais rapidement finir à court de patience -si cela n'est pas déjà le cas- et ce n'est certainement pas de cette manière que je vais réussir à la faire aller dans mon sens, bien au contraire. Si mon ton monte, si je m'emporte un peu trop, la seule chose que je vais parvenir à faire, c'est la braquer. Je secoue négativement la tête face à ce sang trop chaud qui ne quitte pas mes veines, et marmonne de vagues excuses afin que Joanne comprenne que je ne veux pas me montrer agressif, que cela m'avait échappé. D'un signe de main, je lui dis de poursuivre. Elle répète que tout ceci a un côté très impressionnant, trop impressionnant pour elle, et qu'elle a besoin de temps pour tout assimiler. « Oui, d'accord… » je murmure. Peut-être qu'en voyant de ses propres yeux qu'être Lord ne va rien changer à ma vie suffira à la convaincre qu'elle n'a rien à craindre. Cela sera sûrement bien plus efficace que toutes les explications que je peux lui donner. Peut-être que, au contraire, elle y réfléchira et réalisera qu'elle ne veut vraiment pas de cela. Quoi qu'il en soit, le temps l'aidera à se faire un avis -ce qu'elle refuse toujours de me donner jusque là. Considérant que cela clôt malheureusement le débat à ce sujet, je me fais plus tendre face à sa petite remarque concernant le fait que, bien entendu, elle ne se voit pas du tout comme une Lady. Joanne s'était éloignée de moi, et à vrai dire, cet espace entre nous me met mal à l'aise. Alors je tends mon bras vers elle, une main l'invitant à revenir, se rapprocher de nouveau. Délicatement, je l'étreins et la serre contre moi. « Tu as tout d'une Lady à mes yeux. C'est tout ce qui compte, non ? » je dis, mon visage collé au sien, joue contre joue. Je pose une main sur sa tête afin de caresser ses cheveux. Même nécessaires, je n'ai jamais aimé nos confrontations. Heureusement, elles se sont faites bien moins violentes qu'avant. Ce qui laisse penser que tous nos efforts sont payants. Une main sous son menton, je redresse son visage afin de capter son regard. « Lady Joanne Keynes. » je murmure avec un sourire tendre. « Je trouve que ça sonne bien. » J'approche un peu plus on visage du sien et resserre on étreinte alors que je l'embrasse langoureusement. Je pose une main dans le bas de son dos, glissée sous le tissus de la chemise qu'elle m'a emprunté, juste afin d'avoir un contact avec sa peau. « Est-ce que je t'ai déjà dit à quel point tu es adorable dans cette tenue ? » je lui glisse entre deux baisers, mes doigts caressant sa joue. Je profite de ce contact quelques longues minutes, comme pour effacer cette discussion, qu'elle n'entache pas le tableau de notre week-end en tête-à-tête. Quand finalement nos visages se détachent, je pose mon front contre le sien. « Allez, une journée d'exploration nous attend demain, et la soirée a été… mouvementée. Nous ferions mieux de nous reposer. Qu'est-ce que tu en dis ? »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Au fond, Jamie n'y pouvait rien. Faire effondrer toutes les idées reçues que pouvaient avoir Joanne face à ce titre n'était pas une mince affaire. Il fallait lui laisser du temps pour comprendre et se rendre compte que cela n'était pas si sorcier que ça. Le pauvre tentait désespérément de lui faire voir le verre à moitié plein, lui prouver que ça ne peut que leur apporter du bon, ce fameux titre honorifique. Joanne craignait surtout qu'il y ait un revers, que quelque chose leur tombe dessus à cause de tout ceci, le jour où ils s'y attendraient le moins. La voix de son compagnon devint subitement plus ferme, ce qui était largement suffisant pour que le coeur de sa belle s'emballe, et qu'une certaine émotion négative ne s'empare de sa gorge, la serrant de toute ses forces en espérant que des larmes ne viennent pas se déposer au bord de ses iris bleus. Joanne baissa ses yeux, comme si elle venait de faire une bêtise, prise de culpabilité de l'énerver à ce point. Il tenta de retrouver son calme en inspirant et expirant profondément. Joanne craignait qu'il se remette à faire ses crises de colère, encore plus qu'avant maintenant qu'elle savait jusqu'où il était capable d'aller. Il marmonna dans sa barbe quelque chose qu'elle ne comprit. Ses doigts se contorsionnaient entre eux, Joanne se faisait un peu mal sans même s'en rendre compte. Il finit enfin par accepter ce qu'elle disait, après avoir émis qu'elle avait besoin d'un peu de temps. La nouvelle était encore très fraîche, et dans ces cas là, elle avait toujours vite tendance à paniquer et à voir beaucoup trop loin, à dramatiser le problème, qui, au fond, n'en était peut-être pas un. Figée dans ses pensées, elle sursauta légèrement lorsqu'elle remarqua que Jamie tendait un bras en sa direction, sa main appelant la sienne afin qu'elles se retrouvent. Elle était hésitante pendant une fraction de seconde, se demandant si leur pseudo-dispute était terminée ou non. Finalement, elle posa délicatement sa main dans la sienne, et Jamie l'attira vers lui afin de l'enlacer. Pour Jamie, elle méritait amplement ce fameux titre. Encore un peu perdue dans ses pensées, et admettant qu'à ses yeux, seul l'avis de Jamie comptait, elle souffle un simple "Oui..." à ses propos. Il lui caressa tendrement ses cheveux, mêlant ses doigts à ses nombreuses mèches blondes, elle aimait beaucoup ce contact. Jamie vint ensuite chercher le regard de sa belle, prononçant trois mots qui la retourna complètement. "Lady... Joanne...K..." Et Jamie s'empara de ses lèvres pour l'embrasser très amoureusement, glissant doucement sa main libre sous le tissu qui la couvrait, afin de pouvoir directement toucher sa peau. Les doigts de Joanne, quant à eux, s'étaient posés autour de son cou, et elle s'était mise sur la pointe des pieds mieux épouser ses lèvres. Bien sûr, ce n'est pas le Lady qui l'interpella, mais bien sûr le nom de famille qu'il venait de lui attribuer, avec toutes les significations derrière. Jamie trouvait toujous ces petits détails qui la rassuraient, qu'il immisçait ici et là dans ses gestes ou dans ses phrases pour lui faire comprendre qu'il voulait passer le reste de sa vie avec elle. L'avoir comme épouse, devenir la mère de ses enfants. Ils savaient ce qu'ils voulaient depuis longtemps, mais chacune de leur dispute ou confrontation l'effrayait au plus haut point, et elle se demandait quasi systématiquement à chaque fois s'il voulait toujours d'elle. Et à chaque fois, il trouvait les mots qu'il fallait. Un simple nom de famille qui changeait, et cela voulait tout dire à ses yeux. Joanne était peut-être un peu traditionaliste, mais à ses yeux, le mariage était certainement la plus belle et la plus importante des promesses qui soient. Etre là pour l'autre, et toutes les autres choses qui sont dits au moment des voeux. Une manière un peu sacrée de concrétiser réellement toutes les promesses qui avaient déjà été faites. Et Jamie était aussi très ancré envers les promesses, attachant énormément de valeur à ce qu'il disait lorsqu'il en faisait une. Il la flatta d'un compliment entre deux baisers, puis ils profitèrent au maximum de leur étreinte. A la fin, elle lui chuchota, alors que leurs lèvres étaient encore très proches l'une de l'autre. "J'aime les porter. Elle a ton odeur." Ca ne lui arrivait pas souvent de porter des vêtements de Jamie, mais elle adorait ça. Depuis qu'elle s'y était mise, à Londres, elle tentait toujours de trouver un prétexte pour porter quelque chose qui était à lui, mais elle n'osait pas toujours, même si elle savait pertinemment que Jamie n'y verrait vraiment aucun inconvénient. Le bel homme suggéra ensuite qu'ils devraient aller se coucher. Joanne acquiesça d'un simple signe de tête, puis ils entrèrent tous les deux dans la chambre, elle ferma la baie vitrée derrière elle. Jamie était déjà installée dans le lit. Elle grimpa dessus, puis, à genoux, elle retira la chemise en question, désireuse de sentir directement la chaleur qu'émanait le corps de son compagnon sur sa peau -ne portant plus qu'un dessous. Elle se colla ensuite contre lui, se faufilant sous les draps. Puis elle l'embrassa encore longuement, comme si elle voulait se rattraper de son comportement un peu plus tôt, se sentant quelque peu coupable.