« Ca marche. Ca me va en tous cas. ». Il accepte le deal, celui où il aura droit à une réduction dans le restaurant du père Lewis si et seulement si ils s'en sortent lors de cet atelier et sont classés parmi les meilleurs et pour sceller ce deal, Zoya tend la main à l'encontre de Damon pour qu'il s'en saisisse. La motivation et la détermination semblent les avoir gagner plus que jamais et, pour preuve, ils n'ont pas peur de prendre des risques comme grimper à ce poteau pour attraper le drapeau qui se trouve au-dessus de leur tête. Le plan c'est que Damon fasse la courte échelle à Zoya et celle-ci l'avertit quant au fait qu'il n'a pas intérêt de la lâcher « Si je te lâche, tu vas me tomber dessus. Pas un super plan de survie. ». Pas faux, elle grimace à ça et est prête à se lancer. « Pas le choix. ». Il a l'air ravi en tout cas, qu'importe, Zoya se lance déjà pour grimper… Sans réel succès. Ce n'est que lorsqu'elle s'élance la deuxième fois qu'elle parvient à se hisser assez haut pour attraper le drapeau « Yes ! ». Elle retombe sur ses pieds avec aisance et secoue celui-ci dans les airs en signe de victoire. Mais voilà qu'ils attirent l'attention et si Zoya voit dans le regards des autres participants que de la haine pour l'idée qu'ils ont eu et à laquelle eux n'ont pas pensé, tandis que Damon y voit une menace  « Ouais, alors tu te rappelles quand on a dit qu’on voulait rattraper les autres ? Et bien va falloir se dépêcher car on vient de donner une idée à d’autres participants je pense. » Zoya guette les autres du coin de l'œil et surtout les drapeaux restants "Il n'y a que deux drapeaux encore… On peut aller les récupérer pour être sûr que personne ne pourra faire comme nous tu sais…" qu'elle glisse d'un ton on ne peut plus sérieux "Ok ça risque de nous faire perdre du temps… Mais c'est aussi une stratégie comme une autre et ce temps perdu on le rattrapera forcément ensuite". Et quand elle voit que certains ont l'air de lorgner un des drapeaux plus loin " Alors ?". Ils sont deux, ils doivent se mettre d'accord avant de passer à l'attaque.

« Y’a intérêt à avoir du vent je te le dis. » au vu des efforts fournis et des risques pris, c'est certain « Va falloir tenter de mettre à l’eau notre embarcation dans pas longtemps. T’y crois ou t’y crois pas du tout ? » Zoya, les mains sur les hanches, observe leur embarcation "Honnêtement ? Je sens que dès qu'on va la mettre à l'eau, le truc va couler" parce que vraiment, la structure a l'air plus que douteuse. " Bon aller construisons le ce mat. Tu vas chercher de quoi faire ?" récupérer un autre rondin, plus léger mais tout aussi costaud. " Comment on va le faire tenir ?" qu'elle lui demande une fois qu'il est revenu.

Point positif de tout ça: ils avaient réussi à trouver un terrain d’entente et comptaient bien s’y raccrocher le temps qu’ils en aient besoin pour réussir l’épreuve. Et à deux, ils avaient réussi à construire la base de leur radeau, ainsi qu’à décrocher l’un des drapeaux qui pourrait ensuite leur servir de voile de fortune pour leur embarcation du même acabit. Malheureusement, à les voir faire et agir, d’autres personnes s’étaient aperçus qu’il y avait d’autres solutions pour les aider à avancer dans cette épreuve - et ça, ce n’était pas au programme des manigances des deux coéquipiers. Une partie des regards restants était désormais tournée vers eux, presque à lorgner sur leur drapeau. « Il n'y a que deux drapeaux encore… On peut aller les récupérer pour être sûr que personne ne pourra faire comme nous tu sais… » L’idée était tentante, c’était vrai. « Ok ça risque de nous faire perdre du temps… Mais c'est aussi une stratégie comme une autre et ce temps perdu on le rattrapera forcément ensuite » Le regard de Damon parcourait la plage et les autres équipes; personne ne semblait se lancer réellement pour le moment, alors qu’eux deux étaient sur le qui-vive de la moindre action. Il plissa le bout du nez. « Alors ? » - « J’étais pas partie pour éliminer la concurrence à la base… » A peine participer même, s’il devait être tout à fait honnête, à ce type d’épreuve. Il soupira. « Mais en même temps… » Et alors qu’il jetait un coup d’oeil à Zoya, il fit un petit signe de tête et se mit à courir en direction du deuxième drapeau, le plus proche d’eux. Déjà, les autres équipes s’énervaient de leur côté également.

Les mains sur les hanches et observant avec une grande attention, Zoya ne semblait pas convaincue par leur embarcation; il fallait dire que Damon n’était pas franchement serein quand à l’idée de monter sur cette planche de bois améliorée. « Honnêtement ? Je sens que dès qu'on va la mettre à l'eau, le truc va couler. » Il échappa un petit rire nerveux. « Bon aller construisons le ce mat. Tu vas chercher de quoi faire ? » - « Yep. » Et il était déjà reparti à la recherche d’un nouveau morceau de bois- heureusement que ces derniers avaient tout de même été mis à disposition en amont, sinon il n’aurait pas été apte à remplir cette partie là de la mission. Une poignée de minutes plus tard, il était de retour. « Comment on va le faire tenir ? » Posant le rondin, Damon plissa les yeux. « On peut définitivement pas faire un trou dans le bois pour le faire rentrer au milieu du radeau, sinon c’est sur on prend l’eau là. » Merci Sherlock. « Tu penses que si on tend deux cordes d’un côté et de l’autre, il pourrait tenir debout ? Comme les poteaux là-bas en vrai ? » Ceux qui avaient encore des drapeaux jusque maintenant, qui tenaient péniblement dans le sable et pour qui deux ficelles en acier avaient été tirées d’un côté et de l’autre pour les tenir debout sans assommer quelqu’un au passage en tombant.

« J’étais pas partie pour éliminer la concurrence à la base… » Zoya, si, pour sûr, quand elle voyait que cette même concurrence leur faisait déjà de l’ombre et envisageait possiblement d’agir comme eux pour gagner encore de l’avance sur eux. S’il fallait se battre, la jeune femme en était largement capable et au vu de sa détermination et sa volonté de prouver aussi qu’ils étaient les meilleurs malgré leurs débuts quelque peu chaotiques. « Je suis prête à tout, moi » Il n’y a qu’à voir l’air et le regard qu’elle adopte à l’encontre des autres concurrents pour le comprendre « Mais en même temps… » Et il suffit d’un échange de regard pour qu’ils se lancent tous deux en direction du deuxième drapeau. Arrivant à celui-ci « Grouille-toi, grouille-toi !! » qu’elle faisait alors qu’elle sommait à Damon de joindre ses mains afin qu’elle puisse se hisser à nouveau. L’avantage par rapport aux autres c’est qu’ils avaient déjà l’expérience et cette fois, elle attrape le drapeau du premier coup « C’est bon c’est bon, fais-moi redescendre !! » Et voilà qu’elle affiche un sourire vainqueur une fois les deux pieds à terre, brandissant le drapeau fièrement « Merde ! » qu’elle fait en voyant qu’un binôme – ayant sûrement compris leur stratégie – se précipite vers le dernière drapeau. « Ils l’auront pas !! » et de là, elle se met à courir comme une furie vers le troisième et dernier drapeau.

Des forces, après cette bataille de drapeaux improvisée, ils en ont encore à revendre. Il faut qu’il termine cette embarcation au plus vite pour ensuite le mettre à l’eau. Et vu que leur plan est d’hisser une voile, il faut construire le mat « Yep. » Damon va chercher ce qu’il faut, revient assez rapidement et les deux acolytes du jour réfléchissent à la manière de faire tenir le rondin debout sur leur radeau « On peut définitivement pas faire un trou dans le bois pour le faire rentrer au milieu du radeau, sinon c’est sur on prend l’eau là. » – « Déjà qu’on ne sait pas si ce ne sera pas le cas sans ça… » qu’elle ne peut s’empêcher de commenter « Tu penses que si on tend deux cordes d’un côté et de l’autre, il pourrait tenir debout ? Comme les poteaux là-bas en vrai ? » Elle réfléchit, observant le matériel qu’ils avaient à disposition « Uhm, on pourrait mais j’ai peur que ces cordes ne soient pas suffisamment costauds pour… » Elle lorgne peut-être sur les ficelles d’acier du poteau à côté d’eux « Ce serait abusé mais… au pire des cas… » qu’elle fait non sans un sourire amusé. « Aller, on essaye et on voit ce que ça donne. Faut vraiment qu’on accélère ! ». Car du retard, ils en ont encore.

« Je suis prête à tout, moi. » Ca, il avait cru le comprendre. Lui, en revanche, avait appris que c’était une compétition sur le tas alors il faisait comme il pouvait pour tenter de s’adapter au mieux. Un regard échangé et finalement, les voilà tous les deux à courir vers le deuxième drapeau. « Grouille-toi, grouille-toi !! » - « Je fais ce que je peux. » Il y avait encore quelques minutes, ils étaient encore en train de déterminer qui faisait les meilleurs noeuds pour maintenir le radeau: il n’avait pas prévu de faire de la gymnastique sur plusieurs présentations à la suite. Il mit ses mains à disposition pour que Zoya puisse s’appuyer dessus, et pour attraper le second du premier coup cette fois. « C’est bon c’est bon, fais-moi redescendre !! » Ils avaient désormais deux drapeaux sur trois… et le troisième était à deux doigts de leur passer sous le nez. « Mierda. » Oui, bon: il n’avait pas prévu de faire partie de la compétition, mais maintenant qu’ils étaient lancés… « Ils l’auront pas !! » Elle n’avait pas fini sa phrase que déjà, ils se précipitaient tous les deux en direction du poteau. Ce qui leur permit de l’atteindre avant l’autre binôme fut un concours de circonstance - l’une des deux autres personnes était partie trop vite, et tels les lièvre et la tortue, s’était pris les pieds dans le tapis en cours de route. Déjà, Damon lui, se préparait à presque propulser Zoya jusqu’en haut du poteau.

Ils se devaient de monter le mat désormais, afin que leur récolte de drapeaux soit utiles à les faire avancer davantage en mer. « Déjà qu’on ne sait pas si ce ne sera pas le cas sans ça… » A ces mots là, il eut un franc petit rire. Effectivement, ils n’étaient absolument surs de rien concernant leur embarcation. « J’ai du mal à croire qu’ils vont vraiment nous laisser partir sur des planches de bois comme ça là. » Et pourtant, c’était exactement ce que d’autres groupes avant eux avaient déjà réussi à faire. Il se recentra sur leur tache à accomplir, expliquant l’idée qu’il avait à Zoya. « Uhm, on pourrait mais j’ai peur que ces cordes ne soient pas suffisamment costauds pour… » - « Pour tenir, je sais, oui. » Mais l’attention de la jeune femme était déjà ailleurs. « Ce serait abusé mais… au pire des cas… » Damon suivit son regard - et le rire qu’il eut été déjà moins assuré. « T’es pas sérieuse. » Oh, elle avait l’air de totalement l’être: c’était ça le soucis. « Aller, on essaye et on voit ce que ça donne. Faut vraiment qu’on accélère ! » Et l’italien n’étant pas du genre à enfreindre seul les règles ou à jouer avec ces dernières, mais étant influençable comme peu de personne… soupira, se releva de son assise, et fit quelques pas pour atteindre leur pote le poteau. « A cette allure là, on aurait du le faire tomber entier dès le début. » Ils auraient eu le drapeau, les cordes, tout ce qu'il avait à offrir. « Faut faire en sorte que ça nous revienne pas dans la tronche quand on va les décrocher par contre. »

« Je fais ce que je peux. » Ils ont décidé de contre-attaquer et surtout de s’assurer que personne n’ira à la conquête de ces drapeaux restants pour en faire une voile, comme eux en ont eu l’idée – Damon, à vrai dire, accordons à César ce qui est à César. Ils parviennent à attraper le second drapeau et se rendent compte en même temps que le troisième est déjà la cible d’un autre binôme « Mierda. » Ni une ni deux, déterminés comme jamais, Damon et Zoya se lancent en direction du dernier drapeau, refusant que le duo s’en empare. Et à croire que le destin est de leur côté, l’un des deux s’emmêlent les pieds et tombent, permettant aux deux acolytes d’arriver en premier devant le dernier poteau. Damon est déjà prêt, Zoya s’élance – avec un peu trop de vigueur cependant, elle manque de se prendre le poteau – et décroche le drapeau. « C’est ça que vous vouliez ? » qu’elle demande d’un air innocent en montrant le drapeau au binôme qui arrive à leur hauteur. Elle descend et embarque Damon par le bras « Désolé, il est à nous » Aucune pitié, aucune et voilà qu’ils s’éloignent, Zoya les narguant au possible, fière d’elle…enfin d’eux « Elle est pas si bancale que ça notre équipe » contrairement à leur radeau qu’ils rejoignent et qu’ils doivent terminer.  

« J’ai du mal à croire qu’ils vont vraiment nous laisser partir sur des planches de bois comme ça là. » « Ils doivent avoir droit à un pourcentage de pertes » qu’elle fait d’un ton détaché, espérant toutefois ne pas faire partie de celui-ci, même si pour le moment, elle n’accorde aucune confiance à leur embarcation. Là, la problématique est celle du mat à hisser. Ils ont le rondin, mais encore faut-t-il trouver comment le faire tenir. Les cordes qu’ils ont ne sont pas suffisamment costauds « Pour tenir, je sais, oui. » et c’est pour cette raison que le regard de Zoya dévie vers ce poteau juste à côté d’eux, celui qu’il leur a déjà servi à trouver la voile « T’es pas sérieuse. » Il en doute encore ? « D’après toi ? » qu’elle fait d’un air de défi. Bien sûr qu’elle l’est et d’ailleurs, pas de temps à perdre, ils doivent s’y mettre. Et autant tenter le tout pour le tout « A cette allure là, on aurait du le faire tomber entier dès le début. » « Ca nous irait éviter la séance de gymnastique, certes » Mais peu importe, l’objectif était de récupérer les fils en acier qui tenaient ce même poteau désormais « Faut faire en sorte que ça nous revienne pas dans la tronche quand on va les décrocher par contre. » Ce serait effectivement malheureux. « Le mieux serait peut-être encore de le décrocher en haut en nous positionnant de l’autre côté pour ne pas le recevoir sur nous ». Ce qui implique à nouveau « On maitrise la courte échelle maintenant en plus » son sourire est amusé et après ça, voilà qu’ils se mettent en place à l’opposé du premier fil « Arrête de bouger, Damon » qu’elle lui dit alors qu’elle tente de défaire le premier nœud « Défaire est aussi emmerdant que les faire ! » qu’elle peste jusqu’à parvenir à ses fin « Et en voilà un ! ». Ils ne perdent pas de temps, réitère l’opération et décroche la deuxième sans encombre.  

« C’est ça que vous vouliez ? » Le sourire de Zoya était provocateur, bien sur qu’il l’était - après tout, ils venaient de lui retirer sous le nez quelque-chose qu’ils convoitaient également. « Désolé, il est à nous. » Il aurait été moins étonnant d’entendre Damon s’excuser, mais il fallait prendre en compte que les mots de la jeune femme étaient surement prononcés plus pour la forme que pour leur fond. Alors peut-être qu’il ne sut retenir un petit sourire, tout de même. « Elle est pas si bancale que ça notre équipe. » - « Il faut croire que c’est pas si pire. » Disons qu’au moins, ils avaient réussi à d’accorder assez longtemps pour réussir quelque-chose.

La prochaine étape était de faire en sorte que leur radeau puisse tenir la route. « Ils doivent avoir droit à un pourcentage de pertes. » - « C’est pas possible autrement je pense sinon. » Parce-qu’à jeter un coup d’oeil, il était possible de voir que la noyade était proche d’arriver - et ils n’étaient même pas encore sur l’eau. Désormais, il leur fallait une technique pour faire tenir un semblant de mat au milieu du radeau, et peut-être n’aurait-il pas du mettre en avant l’idée des câbles d’acier qui tenaient les poteaux aux drapeaux. L’idée était bonne, mais de là à récupérer les originaux… « D’après toi  » Elle était on ne pouvait plus sérieuse, alors. Il fit une petite moue - l’idée était peut-être pas si mauvaise, mais il ne savait pas si elle était jusqu’à être bonne. « Ca nous irait éviter la séance de gymnastique, certes. » Mais l’idée de faire tomber complètement le poteau était dangereuse, il ne fallait pas six ans d’observation de terrain pour comprendre ça. « Le mieux serait peut-être encore de le décrocher en haut en nous positionnant de l’autre côté pour ne pas le recevoir sur nous. » Damon soupira. Effectivement, ils avaient plutôt intérêt à s’orienter vers une idée de cette sorte.

« On maitrise la courte échelle maintenant en plus. » Elle était amusée - Damon de son côté reprenait un teint un peu plus inquiet. Attraper les drapeaux s’était finalement révélé être amusant, mais il n’était pas sur que ce soit le cas pour des poteaux entiers. « Tant qu’on s’en prend pas un dans le coin de la tronche, je te dis… » Alors il se remit en position.

« Arrête de bouger, Damon. » - « Je bouge pas du tout. » C’était elle qui bougeait en essayant d’attraper il ne savait trop quoi plus haut. « Défaire est aussi emmerdant que les faire ! » - « Sans blague. » Il commençait à peiner malgré tout, même s’il n’avait pas prévu de le montrer. « Et en voilà un ! » Le deuxième ne mit pas longtemps avant de céder sous leurs efforts également… et contre toute attention, le poteau ne bougea pas d’un pouce. Il semblait même que ce dernier était parfaitement bien ancré dans le sol et que la tentation était là pour être saisie. Damon fronça quelque peu les sourcils. « Tu penses que c’était fait exprès ? De mettre à disposition un mat déjà formé en guise d’exemple et de faire en sorte qu’on puisse attraper le matériel ? » Ca semblait gros, mais en même temps pourquoi faire en sorte que ce soit si facile à attraper alors ? C’était étrange - mais à noter tout de même qu’ils avaient maintenant à disposition assez de câble solides pour accrocher un mat digne de ce nom. Devant leur radeau, Damon avait les mains sur les hanches. « Je suis presque déçu qu’on ait besoin de quitter la plage, je commençais à prendre gout au montage de ce rideau moi. » Il ne s’était jamais dit que le travail manuel pourrait lui être satisfaisant de la sorte, en réalité.

« Il faut croire que c’est pas si pire. » C’est sûr que les débuts n’ont pas été prometteurs et que cette nécessité de se serrer les coudes pour parvenir à bout de cet atelier et leurs déterminations respectives finissent par un faire un cocktail plutôt détonnant, et dans le bon sens du terme.

« C’est pas possible autrement je pense sinon. » Parce que leur radeau fait peine à voir et qu’ils doutent autant l’un que l’autre que ce truc puisse flotter. Et en y regardant de plus près, ils n’étaient pas les seuls, parce que certaines embarcations faisaient grise mine une fois mise à l’eau - et les participants n’étaient pas même encore dessus.

« Tant qu’on s’en prend pas un dans le coin de la tronche, je te dis… » Le plan désormais, c’est d’hisser la voile et pour pouvoir maintenir le mat, Zoya décrète qu’ils vont se servir des câbles d’acier qui maintiennent le poteau qui avait à son extrémité, fut un temps, un malheureux drapeau désormais disparu. Avec sa témérité qu’on lui connait bien, Zoya ne s’inquiète pas de la bonne et mauvaise idée que cela représente, surtout avec le risque que le poteau finisse par leur tomber dessus. Qu’importe l’inquiétude de Damon, la sienne est inexistante et voilà qu’elle attend impatiemment que ce dernier se mette en position pour qu’elle puisse monter.

Sauf que la tâche n’est pas aisée, impliquant de rester plus longtemps en l’air, le temps de défaire les nœuds « Je bouge pas du tout. » « Tu vas me dire que c’est un tremblement de terre, peut-être ? » c’est elle qui s’agite et ne tient pas l’équilibre, clairement, mais elle ne le reconnait pas, évidemment. Et puis ces foutus nœuds ne lui rendent pas la tâche facile, bien plus difficile encore à défaire qu’un peu plus tôt à faire « Sans blague. ». Elle ne se préoccupe pas de savoir si Damon va et même s’il venait à se plaindre, elle lui dirait qu’ils ont un objectif et que seul ça compte.

Ils parviennent à détacher les deux câbles d’acier et, étonnamment, le poteau ne bouge pas d’un iota. « Tu penses que c’était fait exprès ? De mettre à disposition un mat déjà formé en guise d’exemple et de faire en sorte qu’on puisse attraper le matériel ? » – « Peut-être qui sait ? Auquel cas, l’instructeur va être fier de nous et ces gros nazes là-bas se feront bien remonter les bretelles » Ce qui lui convenait comme scénario. Ca c’était en tout cas dans le meilleur des cas. Le pire des cas serait qu’ils se fassent remonter eux les bretelles pour avoir utilisé du matériel qui n’était pas supposé être utilisé et d’avoir dégradé les lieux de l’atelier. Advienne que pourra. « Je suis presque déçu qu’on ait besoin de quitter la plage, je commençais à prendre gout au montage de ce rideau moi. » La remarque la fait rire « Tiens donc. Tu te découvres une nouvelle passion, qui sait ». Ils se mettent au travail tout en discutant, Zoya tenant le rondin bien droit, pendant que Damon s’occupe de l’attacher, étant celui qui maitrise bien mieux les nœuds. « Je peux lâcher maintenant ? ». C’est ce qu’elle fait sans attendre la réponse de Damon qui n’avait visiblement pas fini le dernier nœud. Elle rattrape de justesse le rondin qui penche dangereusement vers lui « Déééésoléééé !!! ». Au prochain coup, elle attendra son feu vert.
 

« Tu vas me dire que c’est un tremblement de terre, peut-être ? » Non, mais elle semblait oublier qu’il était celui la tenant en hauteur et que s’il décidait d’abandonner cette mission là, elle allait vite se retrouver le nez ou le postérieur dans le sable - et là, elle aurait une véritable raison de râler pour le coup. Car il avait beau faire tous les efforts nécessaires, étant donné qu’elle devait bouger pour réussir à retirer les noeuds qui maintenaient les câbles accrochés au poteau. Finalement, ces derniers durent avoir pitié d’eux car ils se laissèrent être défaits par Zoya, et la jeune femme put retourner sur la terre ferme.

Ce qui attira la curiosité de Damon par la suite, ce ne fut même pas leur nouveau trésor qu’ils avaient entre les mains désormais, mais le fait que le poteau n’avait pas bougé d’un pouce alors qu’il n’avait plus les câbles qui étaient supposés le maintenir n’y étaient plus reliés. « Peut-être qui sait ? Auquel cas, l’instructeur va être fier de nous et ces gros nazes là-bas se feront bien remonter les bretelles. » Il ne savait faire autrement que de porter un regard curieux et quelque peu dérangé sur le reste de la plage; il avait l’impression que quelque-chose ne tournait pas rond, mais il n’aurait su mettre le doigt dessus. « T’as surement raison. » Si ses doutes étaient vrais et qu’ils avaient bien fait d’utiliser cette technique, ils pourraient éventuellement effectivement gagner l’approbation des organisateurs. Damon espérait juste qu’ils ne se feraient, au contraire, pas taper sur les doigts et qu’ils n’avaient pas endommagé du matériel important - mais dans ce cas là, si le matériel était aussi important, le poteau aurait du en avoir besoin pour tenir, et ce n’était pas le cas… Il secoua la tête: il devait sortir de ce cycle de pensées qui ne l’emmenait nulle part.

« Tiens donc. Tu te découvres une nouvelle passion, qui sait. » Il eut un bref sourire amusé à son tour. « Je pense que ce serait voir trop gros. Mais en vrai, c’est moins pire que ce que j’aurais imaginé. » Lui qui n’avait jamais abimé ses mains de sa vie, là où elles avaient uniquement connu le bois des pinceaux et la chair des humains. « Je suis aussi lucide et je sais qu’une fois de retour chez moi, je toucherai plus un morceau de bois de ma vie. » Au moins, il aurait donné les efforts nécessaire ici et maintenant - alors que cela ne semblait plus être le cas de Zoya au bout de quelques minutes d’efforts supplémentaires. « Je peux lâcher maintenant ? » Elle n’attendit pas la moins du monde la réponse de l’italien, si bien que ce dernier ne put pas lui préciser qu’il n’avait pas terminé son noeud, la tête penchée en avant pour se concentrer sur celui-ci. Le mat improvisé se mit alors à pencher dangereusement - et peut-être que quelques injures en italien sortirent un brin fort d’entre les lèvres de Damon, à ce moment là, alors qu’il lâcha le noeud pour retenir le morceau de bois. De suite, son regard se tourna vers Zoya, noirci l’espace d’un instant. « T’es folle ou quoi ? » - « Déééésoléééé !!! » - « Tu sais que le but, c’est qu’on termine l’épreuve tous les deux en vie, hein ? » Inspirant longuement, il secoua la tête, recentrant son attention sur les noeuds. « C’est plus complexes que les premiers, ceux que je mets là, pour être sur que ça tienne. » Parce-que si le mat se mettait à chuter en cours de traversée, il exploserait le reste du radeau malgré lui - le poids et la vitesse de chute n’aiderait pas dans cet événement. « Tu peux tenir plus fort, s’il te plait ? »

« Je pense que ce serait voir trop gros. Mais en vrai, c’est moins pire que ce que j’aurais imaginé. » Il se découvre une nouvelle lubie, peut-être temporaire, mais lui qui disait n’avoir aucune compétence en bricolage il met du cœur à l’ouvrage et pour ça, Zoya apprécie. Elle n’aurait pas aimé qu’il soit du genre à refuser de se salir ses mains précieuses, celles de gosse de riche et qu’elle ne puisse compter sur lui. « Je suis aussi lucide et je sais qu’une fois de retour chez moi, je toucherai plus un morceau de bois de ma vie. » A ça, Zoya lève les yeux au ciel, conservant toutefois un sourire amusé au bout des lèvres « Pourquoi s’emmerder quand on peut payer quelqu’un pour le faire à notre place ou tout acheter, après tout ? » qu’elle fait en haussant les épaules, se moquant de lui mais c’est de bonne guerre.

« T’es folle ou quoi ? » Elle s’excuse parce qu’il a failli mourir à cause d’elle, ayant lâcher le poteau un peu trop tôt sans même qu’il lui ait dit avoir terminé de l’attacher. « Tu sais que le but, c’est qu’on termine l’épreuve tous les deux en vie, hein ? » « Oui, enfin, n’oublie pas le pourcentage de perte » qu’elle fait, ne se comprenant pas dans ce pourcentage mais parlant bien de Damon, ça va de soi « Je plaisante, relax ! » qu’elle fait avec un sourire, tenant à nouveau le poteau fermement de ses mains « C’est plus complexes que les premiers, ceux que je mets là, pour être sur que ça tienne. » « Il vaut mieux, on a eu un aperçu de ce que ça pouvait faire comme dégâts… » elle discute et du coup, elle laisse le poteau légèrement penché, pas très concentrée sur sa tâche qui n’est pourtant pas des plus difficiles « Tu peux tenir plus fort, s’il te plait ? » « C’est ce que je fais » Elle le fait maintenant parce qu’il lui a dit et qu’elle a remarqué qu’effectivement elle ne mettait pas beaucoup de cœur à l'ouvrage.  

Damon arrive à bout de ses nœuds et lorsque cette fois Zoya lâche le mat de fortune – avec son aval vous pensez bien – ils ne peuvent qu’admirer le résultat « C’est plutôt pas mal, dis-moi ! ». Il ne manque plus qu’à mettre le drapeau pour en faire une voile, ce dont Zoya se charge « Je suis pas forte en navigation mais je suis montée plusieurs fois sur un bateau quand même » et donc elle a eu tout le loisir d’observer comment une voile était fixée et aussi un tant soit peu comment ça marche « Bon… c’est le moment de savoir si tous nos efforts sont vains ou vont porter leurs fruits ». Parce qu’il est temps qu’ils le mettent à l’eau, Zoya se préparant à se baisser pour pousser le radeau en direction de l’eau avec l’aide de Damon.

« Pourquoi s’emmerder quand on peut payer quelqu’un pour le faire à notre place ou tout acheter, après tout ? » Il pinça ses lèvres pour ne pas répondre directement, mais elle ne pouvait pas avoir mieux posé son doigt sur l’évidence: il n’allait pas s’embêter dans son quotidien à faire quelque-chose s’il pouvait l’acheter ou le faire faire par autrui. N’était-ce malheureusement pas le but que d’avoir de l’argent ? De le dépenser ?

Il ne rebondit pas sur le sujet, ils avaient du pain sur la planche - ou plutôt un mat à monter sur leur radeau. Et ils s’en sortiraient bien mieux si Zoya portait un brin plus d’attention à ce qu’is étaient en train de faire plutôt que d’essayer de tuer Damon en prétendant tenir le rondin qui avait déjà failli assommer le jeune homme. « Oui, enfin, n’oublie pas le pourcentage de perte. » Il ne pouvait toujours pas relever son regard vers elle, mais sinon elle aurait pu voir qu’il n’était pas particulièrement content en cet instant. « Si je pouvais ne pas faire partie de ce pourcentage là… » - « Je plaisante, relax ! » Parce-qu’ils avaient encore de quoi abattre de la besogne, et Damon comptait bien ne pas dormir ici ce soir. « Il vaut mieux, on a eu un aperçu de ce que ça pouvait faire comme dégâts… » Il plissa le nez à cette idée - mais était trop concentré sur le fait qu’elle ne tenait rien du tout pour rebondir sur d’autres parties de la conversation. « C’est ce que je fais. » C’était ce qu’elle faisait maintenant, peut-être oui - mais avant qu’il le souligne, elle ne s’exécutait pas.

De noeud en noeud, le mat finit par tenir sur l’embarcation. « C’est plutôt pas mal, dis-moi ! » L’italien n’eut d’autre choix que d’opiner du chef. « C’est vraiment pas mal. » Disons que quelques heures plus tôt, il n’aurait jamais pensé être apte à participer à quelque-chose à cette hauteur. Zoya finit par installer le drapeau: ils étaient prêts à partir, normalement. « Je suis pas forte en navigation mais je suis montée plusieurs fois sur un bateau quand même. » Il eut un petit sourire - presque attendri. « Bon… c’est le moment de savoir si tous nos efforts sont vains ou vont porter leurs fruits. » Ils échangèrent un regard, et dans un hochement de tête entendu, ils avancèrent et poussèrent le bateau jusqu’au bord de l’eau. L’instant d’après, ce dernier goutait l’eau sous les regards insistants de ses deux fabricants.

WIN: le bateau flotte, amen hallélujah, ils peuvent monter dessus.
SO CLOSE: le bateau tangue, ils peuvent monter dessus mais c'est pas dit qu'il aille bien loin.
FAIL: plouf.

« Si je pouvais ne pas faire partie de ce pourcentage là… » Elle hausse simplement les épaules d’un air désinvolte mais comme elle sent qu’il reste irrité par le fait qu’elle a failli le tuer un peu plus tôt, elle se reprend en lui disant qu’elle plaisante… enfin ça, c’est pour la forme, parce que si un des deux doit faire parti du pourcentage, elle n’hésiterait pas une seule seconde à faire sacrifier Damon à sa place.

Damon finit de nouer les dernières cordes pour faire tenir le mat est elle doit reconnaitre qu’il s’est bien débrouillé, puisque voilà que celui-ci tient. « C’est vraiment pas mal. » Ils sont d’accord et après avoir accroché le drapeau qui va leur servir de voile, Damon et Zoya décident qu’il est grand temps qu’ils mettent leur radeau à l’eau et voit si celui-ci flotte. « C’est le grand moment de vérité » que fait Zoya alors qu’ils poussent un dernier coup avant que l’embarcation rencontre l’eau. La jeune femme plaque ses mains devant ses yeux, en laissant toutefois ses doigts écartés pour voir à travers et observe le résultat. Ça tangue, d’un côté puis de l’autre. Ca sent pas bon. Puis finalement, le radeau se stabilise et miracle « Il flotte ! On a réussi ! » qu’elle ne s’emballe pas trop cependant car ce n’est là que la première étape et qui plus est, la flotaison de leur bateau de fortune reste bancale. « Je monte en preum’s » qu’elle fait et ni une ni deux, elle s’élance. L’embarcation tangue à nouveau puis une fois stabilisée, c’est au tour de « Aller, ramènes-toi ! » Elle le laisse monter à son tour, et avec les deux drapeaux qu’il leur reste, elle en met un sur ses épaules et propose l’autre à Damon « Autant les porter fièrement » surtout après la séance de gymnastique à laquelle ils se sont adonnés pour se faire. « Bon, prochaine étape, capitaine ? ». Il a dit qu’il était doué en navigation, c’était le moment pour lui de le prouver.

« C’est le grand moment de vérité. » Ils avaient travaillé ces dernières heures pour en arriver à ce moment là, alors à un moment il fallait bien se lancer - ou plutôt, lancer le radeau à l’eau en l’occurence. Une dernière impulsion conjointe de leur part et… Miraculeusement, leur oeuvre d’art improvisée se mit à flotter. C’était plutôt inattendu; pas dans le sens où ce n’était pas le but premier du radeau construit, mais plutôt qu’à la vue de leurs compétences peu nombreuses pour réaliser ce type d’exercice, c’était un exploit que l’embarcation ne prenne pas déjà l’eau. «  Il flotte ! On a réussi ! » Peut-être qu’un soupire de soulagement s’échappa des lèvres de Damon à cet instant. Au moins, la première étape était désormais derrière eux, ils allaient pouvoir avancer dans l’aventure et surtout: se rapprocher de la fin. Il participait volontairement, bien sur, mais plus le temps passait et plus Damon avait tout simplement envie de terminer l’épreuve.

« Je monte en preum’s. » - « Je t’en prie. » Il désigna l’embarcation de la main. Pas courageux, ni téméraire, il n’était pas question qu’il soit le premier à poser un pied dessus: que Zoya veuille se lancer tombait là comme une bénédiction. Le bois tangua quelque peu le temps qu’elle se mette bien dessus et qu’il se stabilise, pour ensuite arrêter de bouger. Deuxième bon point: le poids d’un corps était supporté pour le moment. « Aller, ramènes-toi ! » Il n’allait pas rester sur la plage de toutes façons. Alors, en s’y prenant doucement, l’italien monta à son tour sur le radeau - ce dernier supportant désormais le poids de deux corps et cette situation était de plus en plus extraordinaire.

Il faillit sursauter cependant lorsque Zoya lui passa l’un des drapeaux sur les épaules, mais ce fut finalement avec un petit rire qu’il accueillit le présent. « Autant les porter fièrement. » Il jeta un coup d’oeil en arrière pour voir le drapeau posé sur ses épaules, avant de secouer quelque peu la tête. « Autant les porter fièrement, peut-être. On est plus à ça près je pense de toutes façons. » Il n’y avait qu’à voir la saleté sur ses affaires et ses cheveux en bataille pour comprendre que non, il n’était lui plus à ça de ridicule près. « Bon, prochaine étape, capitaine ? » Bien sur qu’un fin sourire fit son apparition sur les lèvres de Damon; être appelé capitaine n’était pas désagréable, lui qui n’avait pas souvent l’habitude d’être aux commandes de quoi que ce soit dans sa vie. « Maintenant, on regarde où on est attendu, on maintient le cap dans cette direction et on pagaye pour y arriver plus vite et faire avancer le radeau dans le bon sens. » Et le petit sourire qu’il avait réussi à avoir pendant l’espace d’une minute disparu, alors que son regard se mettait à parcourir frénétiquement l’embarcation. « Oh non. » Avançant de façon prudente comme si cela allait faire des miracles pour faire le tour de la planche de bois, il fallait se rendre à l’évidence:

WIN: il avait mal regardé et en fait les pagaies et la carte sont accrochées au mat.
SO CLOSE: ils ont la carte qui était dans sa poche en fait, mais pas les pagaies.
FAIL: en regardant au loin, ils peuvent voir sur la plage le reste du matériel resté sur place alors qu’ils se sont mis à dériver vers le large.