Leur embarcation est secouée et ils en ignorent la source. Ils ne font là que des suppositions, celles de Damon étant beaucoup moins alarmantes que celle de Zoya, imaginant le pire sous leur radeau « Honnêtement ? Pas du tout. » il n'a pas imaginé qu'en dessous cela puisse être un requin et à cette idée, la photographe panique. Alors c'est à lui encore qu'elle demande de vérifier parce qu'elle craint désormais de mettre sa pagaie dans l'eau et que celle-ci termine en mille morceaux. Tout comme son bras… « Hors de question que je jette un coup d’oeil. » "Comment ça hors de question ???" qu'elle s'écrit ne s'attendant pas à un refus. « T’as qu’à vérifier toi même si tu veux savoir. Moi c’est bon, j’ai pas besoin de savoir ce qu’il y a en dessous de nous. Surtout qu’avec un peu de chance, c’est un banc de gambas je te dis » " T'es qu'une putain de poule mouillé Damon ! Et moi qui commençais à croire que tu étais un bon binôme !" est ce qu'elle sort cet argument dans l'espoir de le faire réagir et le faire changer d'avis ? Peut-être. Mais voilà qu'ils sont secoués une deuxième fois, Zoya s'agrippant sur les bords du radeau de justesse pour ne pas retomber. Et tout à coup, c'est une tortue qui apparaît, sa petite tête ressortant à la surface pour prendre sa respiration avant de disparaître à nouveau. Zoya quant à elle, éclate de rire, désignant Damon de son index "Tu as peur d'une tortue ? C'est pathétique si tu veux mon avis" Bon elle peut parler, elle était tout aussi effrayée que lui. " Bon, aller, faut s'y remettre… Capitaine" et elle pouffe de rire, remettant sa pagaie à l'eau pour redonner du mouvement à leur radeau. " Tu sais que l'épistémologie c'est tres intéressant. Ils remettent en question absolument tout. C'est fascinant. Je suis sûre que j'aurai été excellente dans ce domaine "

« Comment ça hors de question ??? » Elle aurait beau s’écrier, la réponse de Damon serait la même: il n’était pas question qu’il mette sa vie en danger pour vérifier si potentiellement il y avait quelconque requin sous leur embarcation, alors qu’ils pouvaient très bien aussi attendre que les secousses cessent sans jeter le moindre coup d’oeil. « T'es qu'une putain de poule mouillé Damon ! Et moi qui commençais à croire que tu étais un bon binôme ! » - « Eh, calme toi ! » Presque, il aurait pu faire une petite moue déçue: il n’était pas un mauvais binôme, il était simplement quelque peu peureux sur les bords. Même, beaucoup peureux en réalité - mais elle n’avait pas besoin de connaitre toute l’étude de tout ça.

Ce fut la seconde secousse qui finalement fit perdre la moindre contenance qu’il avait jusque maintenant à Damon. S’abaissant le plus possible, la peur se voyait désormais dans ses yeux, et il ne tentait plus de convaincre qui que ce soit que l’animal qui secouait leur navire était inoffensif - il pensait peut-être désormais que c’était un requin également, à force. Zoya n’en menait pas véritablement plus large non plus, alors qu’elle se mettait à sa hauteur.

La seule chose qui lui donna l’avantage, fut que la tortue - puisque c’était finalement une tortue qui faisait tout ce raffut avec le radeau - sorti en premier de son côté, et qu’elle put la voir sans avoir le loisir de penser qu’il pouvait s’agir d’autre chose. Et ce, avant Damon, qui prit quelques secondes de retard sur elle pour découvrir la bête dit féroce. Elle riait déjà aux éclats. « Tu as peur d'une tortue ? C'est pathétique si tu veux mon avis. » Il écarquilla les yeux. « Tu te fous de moi ? C’est toi qui voulais pas mettre ta rame dans l’eau pour vérifier c’était quoi comme animal ! » Aucun des deux ne s’était retrouvé rassuré, et ils n’en avaient pas mené bien plus large l’un ou l’autre. « Bon, aller, faut s'y remettre… Capitaine. » Fronçant les sourcils et laissant un moue quelque peu boudeuse prendre par de ses traits, Damon reprit avec une certaine force non-nécessaire sa pagaie pour faire reprendre de son côté également du mouvement au bateau.

« Tu sais que l'épistémologie c'est très intéressant. Ils remettent en question absolument tout. C'est fascinant. Je suis sûre que j'aurai été excellente dans ce domaine. » Il eut un semblant de petit rire. « T’as pas du prendre de véritables cours qui portent sur ça, ça se voit. » La plupart de ceux qu’avaient pu avoir Damon étaient des initiations, mais cela avait suffi à lui faire comprendre que c’était un domaine complexe et qui nécessitait de se plonger corps et âme dedans pour véritablement le comprendre. Ce n’était pas un domaine pour lui. « Tu fais quoi d’ailleurs normalement dans la vie ? Quand tu construis pas des radeaux avec des inconnus ? » Presque légitime, puisque pour le moment le bateau semblait prendre un rythme de croisière qu’il n’avait jamais réussi à atteindre jusque maintenant.

« Eh, calme toi ! » « Tu me dis pas de me calmer !! » qu’elle l’avertit d’un index menaçant, son air on ne peut plus sérieux face à un Damon qui commence à faire les frais du caractère bien trempé de la jeune femme.

Une seconde secousse ébranle leur embarcation, faisant craindre le pire à Zoya quand elle avait déjà bien en tête ledit pire : un requin. Sa confiance envolée, elle voit deux secondes plus tard une petite tête sortir hors de l’eau pour reprendre sa respiration, petite tête d’une tortue de mer inoffensive à souhait « Tu te fous de moi ? C’est toi qui voulais pas mettre ta rame dans l’eau pour vérifier c’était quoi comme animal ! » Evidemment que Zoya retourne la situation. Et évidemment qu’elle se fou de Damon qui n’a pas eu le courage de vérifier, quand elle lui a demandé, de quoi il s’agissait. « Tu voulais pas non plus ! ». Des gosses. Il ne manquerait plus qu’ils se tapent avec leur pagaie pour avoir un remake d’un vieux dessin animé – heureusement, Zoya choisit plutôt d’user de sa pagaie pour reprendre leur route et faire avancer leur radeau, plutôt que d’assommer Damon avec.

« T’as pas du prendre de véritables cours qui portent sur ça, ça se voit. » Elle retrouve son regard et celui qu’elle lui offre est quelque peu mauvais « Pourquoi toi oui, monsieur je sais tout ? » qu’elle fait non sans avoir toutefois un sourire qui se dessine sur ses lèvres. Il est vrai qu’elle n’a pas eu de cours là-dessus, uniquement des articles qu’elle a pu lire dans les revues scientifiques de son petit frère, un peu passionné par tout et touche-à- tout. Peut-être que ce qu’elle aime finalement dans le concept, c’est de remettre tout en question, ce qui est plutôt bien son genre aussi. color=navy]« Tu fais quoi d’ailleurs normalement dans la vie ? Quand tu construis pas des radeaux avec des inconnus ? »[/color] Voguant agréablement, ils peuvent se permettre de discuter un peu pour dépasser le stade de simples acolytes dans la construction de radeau « Je suis photographe. En indépendante mais actuellement, je travaille beaucoup avec la maison Weatherton. Et toi ? » Elle marque une pause et ajoute « Non attends, laisse-moi deviner ! » Un sourire vient se loger sur ses lèvres, son index se plaçant devant celles-ci pour réfléchir « Tu travailles pour l’entreprise de ton père parce que tu finiras par prendre sa place et être à sa tête ? ». Cliché mais elle est persuadée qu’elle n’est pas loin du compte.

« Tu me dis pas de me calmer !! » S’il n’avait pas déjà décidé de ne plus renchérir sur le sujet, à l’index de Zoya qui se pointait devant lui, cela aurait suffit à le calmer: il n’était pas fort face à quelqu’un ayant plus de caractère que lui; surtout si ce quelqu’un se montrait autoritaire envers lui. Heureusement de toutes façons, ils furent interrompu par un animal qui avait décidé de faire bouger davantage leur embarcation - pour se rendre compte par la suite que ce n’était qu’une simple tortue et qu’ils avaient tous les deux eux surement peur pour rien; en tous cas, plus de peur que de mal. Cela fit d’ailleurs, à contre coup, beaucoup rire la brune - et bien sur que cela fit bouder Damon, réaction typique de l’enfant qu’il était en réalité. « Tu voulais pas non plus ! » - « Bien sur que non ! » Il n’aurait pas mis un seul doigt de pied dans l’eau en sachant qu’un danger pouvait s’y trouver.

Ils s’étaient remis en route, rames dans l’eau, mouvements bien plus synchronisés que tout ce qu’ils avaient pu faire jusque maintenant. La conversation commençait à dériver vers d’autres sujets qui n’avaient pas à voir avec la navigation. « Pourquoi toi oui, monsieur je sais tout ? » Le petit sourire qui s’affichait sur les lèvres de Zoya montrait que tout accrochage de la conversation d’avant avait disparu. « Quelques uns oui, au cours de mon parcours. » Peut-être qu’il étira un petit sourire aussi au petit surnom qu’elle lui donna. Pas qu’il appréciait particulièrement, mais il comprenait que c’était bon enfant.

« Je suis photographe. En indépendante mais actuellement, je travaille beaucoup avec la maison Weatherton. Et toi ? » Heureusement qu’il avait tourné son regard vers l’océan pour ne pas que Zoya voit l’étonnement dans son regard - quelles étaient les probabilités que son acolyte de bateau travaille dans un milieu qu’il pouvait connaitre au moins de loin ? « Moi ? » Il releva son regard, fit mine de rien. « Non attends, laisse-moi deviner ! Tu travailles pour l’entreprise de ton père parce que tu finiras par prendre sa place et être à sa tête ? » Pinçant ses lèvres, il plissa le bout de son nez. « Alors, pas tout à fait. » Disons que dans les grandes lignes, c’était ça - mais les détails étaient le plus important et permettaient que ce ne soit pas l’exactitude des mots qu’elle venait de prononcer. « Je bosse pour l’entreprise de mon père, ouais. Mais je reprendrai pas sa place pour être à la tête. » Parce-que c’était exactement pour cette raison là que la pente avait commencé à être glissante, en grande partie. « J’ai autan la tête de l’emploi que ça ? » Il haussa brièvement un sourcil.

« Bien sur que non ! » Il affirme sans vergogne, alors que Zoya estime qu’il n’a pas été courageux et n’a pas cherché à savoir quelle était cette menace qui planait sous leurs fesses, presque confortablement installé sur le radeau.

Les deux acolytes reprennent la navigation et le sujet divague d’une drôle de façon quand Zoya se met à parler d’épistémologie, sujet sortie un peu de nulle part « Quelques uns oui, au cours de mon parcours. » Un sujet toutefois que Damon semble maîtriser, du moins un peu, puisqu’il en a suivi quelques cours, au contraire de la Lewis qui s’est contentée d’une lecture sommaire dans un magazine.

Et parce que l’apaisement semble être de mise que ce soit dans leur avancée que dans leur entente, ils apprennent un peu plus à se connaitre en dehors de cette épreuve, Zoya parlant de sa profession et demandant en retour à Damon la sienne « Moi ? » « Non, je demandais ça à la tortue derrière toi. Elle est revenue » qu’elle fait en désignant de son index derrière lui, sourire moqueur au bout des lèvres. Levant les yeux au ciel, elle l’interrompt cependant, voulant deviner par elle-même ce que Damon fait dans la vie. Elle présume qu’il travaille dans l’entreprise de son père, sûrement pour prendre la relève dans quelques années « Alors, pas tout à fait. » « Pas tout à fait mais j’ai pas totalement tort non plus » c’est tout ce qu’elle retient mais elle est curieuse de connaitre cette nuance qu’il souligne « Je bosse pour l’entreprise de mon père, ouais. Mais je reprendrai pas sa place pour être à la tête. » Elle est donc là la nuance. Zoya acquiesce, impressionnée parce qu’elle aurait parié beaucoup sur ce fait là, mais comme quoi. « J’ai autan la tête de l’emploi que ça ? » « Tu le portes sur toi, je t’assure. Dès que je t’ai vu j’ai su que tu étais de ce genre-là ». Elle a le sourire aux lèvres, continuant à pagayer et voyant à nouveau la tortue tourner autour d’eux « Elle est un peu dans un état d’acédie, cette tortue, tu ne trouves pas ? ». Ce qui l’attristait tout particulièrement. Elle hausse les épaules puis vient à reporter son attention sur Damon « Pourquoi tu ne veux pas reprendre sa place ? Puis, tu travailles dans l’entreprise, ça veut dire que ça te plait un minimum non ? ». Elle est curieuse, Zoya et mine de rien s’intéresse aux autres. Il est presque chanceux de voir ce côté-là de sa personnalité.

« Non, je demandais ça à la tortue derrière toi. Elle est revenue » Même si tout son esprit savait pourtant pertinemment qu’il n’y avait pas à avoir peur en cet instant, il ne put s’empêcher de se retourner avec un certain élan, alors qu’il y avait aucun animal au bord du radeau - comme c’était prévisible. Il prit une voix un brin râleuse, mais pas trop non plus parce-que la perche était trop tendue pour ne pas être saisie, lorsqu’il reprit la parole. « J’ai pas peur des tortues en vrai. J’ai surtout peur des chevaux et des hongres en réalité, mais on va pas en trouver ici alors tes blagues fonctionneront pas pour de vrai. » Son ton était quelque peu boudeur, mais ses paroles étaient davantage amusées - ce qui donnait un air plus détendu à toute cette conversation, alors que pourtant ils étaient en train d’aborder des sujets qui laissaient souvent une certaine amertume sur la langue de Damon. « Tu le portes sur toi, je t’assure. Dès que je t’ai vu j’ai su que tu étais de ce genre-là. » Il fronça d’avantage le bout du nez. Ce n’était pas l’attitude qu’il aimait renvoyer, mais il savait que c’était malgré lui le cas. « T’es pas la première à me le dire. » Et ce n’était en rien par fierté qu’il avouait ça.

« Elle est un peu dans un état d’acédie, cette tortue, tu ne trouves pas ? » Il haussa les épaules. « J’ai pas fait attention. » Il avait à peine eu le temps de la voir, en réalité.

« Pourquoi tu ne veux pas reprendre sa place ? Puis, tu travailles dans l’entreprise, ça veut dire que ça te plait un minimum non ? » Malgré lui, il échappa un petit soupire railleur. « Pas vraiment non. » C’était même un euphémisme, dit comme ça: il détestait bosser pour la MHI, nid de vipères et autres animaux indésirables de cette planète. « C’est pour lui plaire à lui que je bosse là-bas, mais moi c’est pas ce que j’aime. » Il n’entrait pas dans les détails volontairement, surtout maintenant qu’il savait qu’elle bossait pour Weatherton - il était hors de question que des liens se fassent d’une quelconque façon. « Il m’a proposé de reprendre les rênes, mais je préfère suivre ma propre voie. » De toutes façons, Saül avait quitté l’entreprise et il en ferait de même d’ici à quelques mois à peine désormais. « T’as toujours voulu être photographe, toi ? » Renvoyer la balle dans le camp adverse pour changer de cible du sujet actuel.

« J’ai pas peur des tortues en vrai. J’ai surtout peur des chevaux et des hongres en réalité, mais on va pas en trouver ici alors tes blagues fonctionneront pas pour de vrai. » Pourquoi lui dit-t-il ça au juste ? Zoya l’ignore mais elle ne peut réprimer un rire moqueur alors qu’il lui confesse cette peur qui est la sienne. Une peur qu’elle peut respecter mais honnêtement… « Pardon, c’est pas drôle mais… un peu quand même » Elle pouffe, comme une enfant et tente de retrouver un brin de sérieux tout de même pour reprendre leur conversation où ils partagent un peu sur leur vie. « T’es pas la première à me le dire. » Il a une allure de gosse de riche, il le porte sur lui et ne semble pas s’en offusquer. Elle n’est pas la première en plus à lui avoir fait remarquer, visiblement.

« J’ai pas fait attention. » La tortue leur tourne autour pour on ne sait quelle raison mais elle fait peine à voir, ce qui attriste la photographe qui ne peut s’empêcher de ressentir de la compassion pour elle.

Une compassion laissée rapidement de côté parce qu’elle est intriguée par les dires de Damon à propos de cette entreprise familiale dont il ne souhaite pas reprendre les rênes « Pas vraiment non. » Et visiblement, il ne prend pas non plus plaisir à y travailler tout court actuellement, alors qu’il n’a aucune responsabilité à charge – enfin, elle suppose, elle ignore même dans quel domaine il travaille exactement « C’est pour lui plaire à lui que je bosse là-bas, mais moi c’est pas ce que j’aime. » Zoya grimace face à cette confession et ne peut qu’y aller de son commentaire « C’est stupide ! ». Elle ne ferait jamais ça, ce n’est pas dans sa nature ni dans son éducation d’ailleurs. « Il m’a proposé de reprendre les rênes, mais je préfère suivre ma propre voie. » « Et tu fais bien. Si ça ne te plait pas, faut pas se forcer » Elle ne comprend même pas pourquoi il s’afflige cette torture. Mais alors qu’elle s’apprêtait à lui demander quelle était cette voie dont il parlait, Damon l’interroge à son tour « T’as toujours voulu être photographe, toi ? » Tout en pagayant, le regard porté sur l’horizon, Zoya acquiesce doucement « C’est une passion depuis que je suis petite. Transmise par mon grand-père. J’ai toujours dit que j’en vivrais et c’est ce que j’ai fait » Elle retrouve le regard de Damon, sourire aux lèvres « J’ai la chance d’avoir des parents qui m’ont toujours poussé, moi et mes frères, à suivre nos rêves » Et pour sa part, ça a payé puisqu’elle vit de sa passion aujourd’hui. « C’est quoi ta voie à toi ? ».