Voyage Voyage
@Ugo De Luca ☆ Valentina

En cet instant, je suis surtout obnubilée par l’agacement que je ressens … En d’autres circonstances, j’aurais sûrement pouffé de rire et j’aurais râlé pour la forme mais surtout j’aurais simplement bousculé Ugo… C’était une boutade, je le savais en plus, mais pas là. Pas dans ses circonstances, pas après tout ce qu’on s’était dit. Et je rentre comme une furie dans la salle de bain parce que je ne peux décemment pas réveiller mon fils … qui a pris cette photo. Mais je suis certaine que l’idée ne vient pas de lui. Je lui mets la photo sous le nez après avoir refermé la porte derrière moi. « Il semblerait que ce soit une photo de toi --- de nous en fait, mais je crois que sur celle-ci, tu me voles la vedette.» Je tape son bras et lui assène : « C’est pas drôle Ugo et en plus t’embarques notre fils dans tes conneries ! » d’une voix la plus basse possible pour ne pas réveiller nos progénitures. « T’as l’air si inoffensive quand tu dors, non ? » Mon regard lance des éclairs, le fameux « regard Valentina De Luca » qui en a effrayé plus d’un mais Ugo, lui il le connaît par cœur ce regard et je ne serais pas étonnée qu’il s’en moque complètement. « Tu veux vraiment voir à quel point je suis inoffensive maintenant ? Surtout quand je manque de sommeil ? »

J’étais spécifiquement venue dans cette salle de bain pour l’engueuler et maintenant que c’était fait … je ne décolérais pas. Il ouvre les bras et hausse les épaules, ce qui me fait immédiatement rouler des yeux. Je détestais cette apparente décontraction qu’il affichait ! « Hm --- par contre, ce n’est pas que je ne sois pas en mesure de débattre avec toi --- mais … » Mon regard suit alors son index vers son bas ventre. Nu. Il est nu comme un vers et je me retiens de rire devant l’absurdité de cette scène en pinçant mes lèvres. « C’est pas ça, » que je dis en désignant avec mon index son entre-jambe, « qui va me faire fuir, tu sais. » J’affiche un air énigmatique. A lui de l’interpréter de la manière dont il le souhaitait. Ce n’est pas comme si je découvrais ses attributs virils pour la première fois, ça ne me faisait pas peur et surtout sa nudité ne m’a pas empêché de lui passer un savon. Ce qui me mettait « mal à l’aise » en quelque sorte, c’est qu’il me fasse toujours de l’effet. Je déglutis difficilement et sentis mes joues prendre une légère teinte rosée. Et pour dissiper un temps soit peu ce malaise, je continuais sur ma lancée : « Par contre, il va falloir que tu me dises ce que tu as dit à ta mère pour … pour le divorce. P’t’être que je … que je devrais aller te laisser te doucher d’abord, hm ? » Oui, pour que j’arrête de laisser mon regard dériver où il ne faut pas. Oui, c’est une excellente idée ça !

Voyage Voyage
@Ugo De Luca ☆ Valentina

« Attention à tes menaces, n’oublie pas que nous sommes chez ma mère et que je suis son unique fils. » Je lève un sourcil et me retiens de ricaner. « Elle a aussi un petit-fils unique, n’oublies pas ! » fanfaronnais-je un peu comme si Bobby pouvait le remplacer en quelque sorte. Je tiens bon, je tiens tête … et ça devient presque amusant de le défier ainsi. « Si ça ne te fait pas fuir --- » Son air un brin séducteur me donne envie de rouler des yeux, « ça veux dire ? » Je retiens un éclat de rire et plante mon regard couleur chocolat dans le sien, et d’une voix un peu basse je souffle : « ça veut dire que ça ne me fait pas fuir. » Je fais bonne figure mais je suis en colère contre moi-même d’être encore si sensible à ses charmes. J’essaie de me concentrer sur le fait que sa mère n’est pas bien loin et que, dès demain, elle me posera des question. Et ça me contrarie de lui mentir, de ne pas être à l’aise avec elle parce que j’ai toujours apprécié ma belle-mère … ex-belle-mère ! Par-dessus tout, je veux savoir ce qu’il lui a dit sur notre divorce puisqu’il n’était, visiblement, pas allé me planter un couteau dans le dos dès les papiers signés. Ce que je lui ai dit ? » Et il semble sincèrement surpris que je lui pose la question, « Pas grand-chose --- que nos chemins devaient se séparer, que nous ne nous aimons plus et que nous ne souhaitions pas nous enfermer dans une mariage uniquement pour les enfants… rien de plus. » Je fronce les sourcils, et croise mes bras sous ma poitrine. « Et elle y a cru ? » ne puis-je m’empêcher de demander mais après tout, pourquoi ne le croirait-elle pas ? De nos jours, des tas de couples divorcent parce qu’ils ne s’aiment plus. Néanmoins, je sais qu’il s’agit là d’un mensonge, du moins de mon côté. Ça fait mal de l’admettre mais oui, j’aime encore mon ex-mari et c’est pour cette raison que je ne suis pas capable et n’ai pas envie de passer à autre chose.

« Si tu veux plus de détails ou qu’on en discute plus longuement, il faudra m’accompagner --- » J’écarquille les yeux de surprise. « T’es sérieux ?! »  Je le fusille du regard quand il me fait un clin d’œil et me montre la cabine de douche. « Tu fais chier Ugo ! » lui dis-je dans ma langue natale avant de sortir comme une furie de la salle de bain. Je me dirige dans ma chambre et jette d’un geste rageur mon téléphone sur le lit. Mon regard va de mes affaires (serviette, sous-vêtements, nécessaire de douche) à la porte de ma chambre restée ouverte où je peux entendre le jet de douche. Je marmonne des paroles inintelligibles et me saisis sèchement de mes affaires. Je ne vois pas la mère d’Ugo passer à ce moment-là, qui me voit aller dans la salle de bain, et c’est tant mieux. Sans un mot, je me déshabille et pends la serviette à côté de celle de l’italien, avant d’entrer dans la douche sous son regard surpris. J’ai gagné ! Il ne s’attendait pas à ce que je prenne sa blague au pied de la lettre. « Tu fuis la discussion et comme tu me l’as si gentiment proposé, je viens ! » fanfaronnais-je. « Pousses-toi, tu prends toute la place. » dis-je sans me gêner. Je me mets sous le jet d’eau et pousse un long soupir de satisfaction. L’eau tiède dans ma dos endolori me fait un bien fou. « J’aime pas l’idée de mentir à ta mère sur le fait qu’on a divorcé parce qu’on ne s’aimait plus… » parce que je t’aime encore c’est un peu ça, que ça veut dire non ? C’est un putain d’aveux que je lui fais là.

Voyage Voyage
@Ugo De Luca ☆ Valentina

La seule chose que je vois là, en ce instant, c’est la surprise dans le regard de mon ex-mari et c’est plutôt jouissif parce qu’on se connaît trop bien pour encore se surprendre. C’est, en quelque sort, sa faute si je suis là, parce qu’il fuit la discussion et me fuit moi, … et qu’en plus, il tente le diable en m’invitant à le rejoindre. Il devrait le savoir, depuis le temps, que quand on me lance un défi de ce genre, j’y réponds toujours. Après avoir fermé la porte de la salle de bain, je quitte mes vêtements et le rejoins. Je me le dirais demain que je suis folle d’avoir fait ça. Je l’oblige à se décaler un peu pour que je puisse me mettre sous le jet d’eau. Un instant sûrement un poil trop long, mon regard dévie sur la musculature de l’italien : son torse large, ses abdominaux dessinés puis plus bas … Je finis par lever la tête et fermer les yeux. « Tu voulais que je dise quoi ? Fallait que je trouve une idée raisonnable --- je te rappelle que tu parles d’une femme qui a une photo du pape sur son réfrigérateur ---  le mariage, c’est un truc sacré » Il s’approche de moi et viens poser ses mains sur mes épaules pour les masser légèrement. « Dis-toi que tu ne lui mens, tu la confortes dans son idée du mariage … on est sympas --- » Je pousse un long soupir désabusé et à la fois de bien-être. « Mais le mariage c’est sacré. » Et je le pense vraiment. J’ai été élevée comme ça : un mariage c’est pour la vie et j’y crois … j’y croyais dur comme fer et c’est en grande partie de ma faute ce désastre. Un nouveau soupir. « Hmm t’as des doigts de fée. » Je laisse aller l’arrière de ma tête contre son torse et profite du massage quelques instants. « Mais qu’est-ce qu’on fait … » A quel moment, j’ai pu penser que c’est une bonne idée de le rejoindre sous la douche. A quel moment j’ai pu penser que c’est une bonne idée ce massage. Je me retourne pour lui faire face mais il s’est rapproché de moi, si bien que nos corps sont si proches qu’on se touche déjà. Je lève la tête vers lui et je me retrouve prisonnière de son regard. Une fois de plus je suis prise dans ses filets. Sa bouche est à quelques centimètres de la mienne et encore une fois, je m’apprête à faire une connerie. Je suis irrésistiblement et irrémédiablement attirée par lui, par ses lèvres … Alors que je sais, oui je le sais, que je vais finir par souffrir encore.

Voyage Voyage
@Ugo De Luca ☆ Valentina

Ugo ne dit rien mais je le connais suffisamment pour me rendre compte que j’ai été maladroite dans mes propos. J’aurais dû dire que oui, le mariage c’est sacré mais ça n’empêche de commettre des erreurs. Des putains d’erreurs monumentales, mais oui, à mes yeux, le mariage c’est sacré et je fais partie de ces personnes qui pensent que c’est pour la vie quand on se marie. Ça devrait être pour la vie. Mais un mariage ça se construit, ça évolue et ça se détruit à deux aussi. On avait déjà eu cette discussion avec Ugo, il savait que j’avais eu mes raisons – elle n’étaient pas bonnes mais elles existaient – et que je ne pouvais pas changer les choses. Je l’avais fait. Je pensais qu’on aurait pu avancer, sans oublier mais simplement avancer … Cependant, je me rendais compte qu’on y arrivait pas. Ou alors on le faisait mal et je continuais à le penser même quand ses doigts de fée rentraient en jeu pour masser mes épaules tendues.

« Qu’est-ce qu’on fait ou qu’est-ce qu’on a fait ? » Ses paroles faisaient écho à mes pensées. Qu’est-ce qu’on fait ? Qu’est-ce qu’on a fait ? A quel moment , c’était une bonne idée de le rejoindre sous la douche alors que sa mère traine dans la maison, que les enfants sont dans les chambres juste à côté ? Il est clair que cette situation avait mis mon cerveau sur pause pour que je nous mette dans cette situation. Et il ne pouvait pas en être autrement quand l’espace entre nous se réduisait comme peau de chagrin … Un coup frappé à la porte nous met les sens en alerte. Automatiquement, je me tends, d’autant plus quand il pose son index sur mes lèvres pour que je ne fasse pas de bruit. « Papa ?! Nonna m’a dit que tu étais sous la douche --- j’ai cherché maman pour le lui demander mais elle n’est pas là --- est-ce que je peux manger chez Ben ce soir ? J’ai pas envie de perdre de temps à dormir … » Mon regard se lève vers celui de mon ex-mari et j’acquiesce silencieusement. « T’étais en mode zombie tout à l’heure --- mais si tu veux, tu peux y aller, je le dirais à ta mère --- tu me connais, je suis le plus cool de nous deux, j’arriverais à la convaincre que tu n’es plus son bébé » Je roule des yeux et – pas comme la dernière fois au téléphone quand on a failli se faire griller par notre fils justement – je le tape silencieusement sur le torse. « Ça marche. A plus. Hé – euh papa, ça serait pas mal si tu pensais à notre futur et sortais de la douche --- je t’ai déjà dit que cinq minutes, c’est max. » Depuis quand Bobby nous donnait des leçons en écologie ?! C’est nouveau ça non ? Il finit par s’en aller et je peux enfin soupirer : « Depuis quand notre fils est écolo ? » C’est une vrai question que je pose parce qu’à moins d’avoir une nouvelle copine, Bobby n’a jamais vraiment parlé préservation de la planète …
« Je te laisse la douche à toi toute seule » Le baiser qu’il déposa sur mon épaule était empreint d’une telle tendresse que je restais muette quelques secondes. Il allait falloir qu’il arrête de se montrer si doux, mais surtout qu’on arrête tout ça, si c’était voué à l’échec. J’étais fatiguée de faire un pas en avant puis deux pas en arrière. « C’est plus prudent » ajoutais-je en le laissant quitter la salle de bain.

Cette nuit-là, j’ai eu du mal à m’endormir, tant et si bien que je sombrais à peine dans le sommeil quand Maya vint me rejoindre vers minuit dans mon lit. Elle s’accrocha à moi comme un koala et c’est bercée par sa respiration que je finis par m’endormir.

--

Toute la matinée, j’avais pu éviter de me faire coincer par la mère d’Ugo pour avoir LA discussion qu’elle attendait et lorsqu’elle proposa de se rendre à la plage à quelques centaines de mètres de la maison, je poussais un long soupir de soulagement. Nous allons TOUS aller à la plage … oui même Ugo, et même notre adolescent qui voulait encore s’échapper pour aller voir son copain Ben. Par chance, son ami était lui aussi à la plage et je n’eus pas à négocier avec lui. Quelques hurlement de nos enfants plus tard – c’est fou ce que le son peut vite monter pour une histoire de serviette de plage qui n’est pas de la bonne couleur – nous voilà, arrivant à la plage. Avant de laisser Maya filer à l’eau, je la badigeonne de crème solaire – et elle râle … beaucoup !! – puis la laisse rejoindre son frère. « On parie combien que ça va encore hurler parce que Bobby en a assez que sa sœur le suivre à la trace ? » demandais-je sans vraiment attendre de réponse, soupirant longuement. Je quitte ma robe de plage et m’allonge immédiatement sur ma serviette. Parce que justement  je ne savais pas combien de temps j’allais encore pouvoir profiter du silence.

Voyage Voyage
@Ugo De Luca ☆ Valentina

Comme à chaque fois que nous sommes venus en vacances chez elle, Nonna ne me laisse pas toucher une casserole, et me fait même un café le matin. Le meilleur expresso de la terre entière … C’est ça d’avoir été mariée à un italien, on apprenait à aimer le café, mais le vrai café ! Elle nous propose d’aller à la plage pour bien commencer la journée et je n’ai jamais vu les enfants courir si vite dans leur chambre pour enfiler leur maillot. Ça crie encore plus dans la maison à cause de la couleur des serviettes de bain mais nous réussissons à sortir de la maison tous les cinq. En chemin, Nonna croise – probablement – des amis à elle et s’arrête un peu pour papoter mais nous continuons notre chemin en saluant vaguement le monsieur. La matriarche ne s’en formalise pas parce qu’elle sait que nous suivons à la trace les enfants. Je badigeonne Maya de crème solaire et la regarde partir en courant vers son frère et Ben. Et je me demande combien de temps il va falloir pour que mes enfants se mettent à se hurler dessus et s’insulter … pour la millième fois de la journée. « Je préviens – en vacances, je les laisse s’entretuer. Je prends le risque de rentrer avec un enfant en moins. » Je ricane tout en roulant des yeux. « Pas certaine que ta mère approuve ce pourcentage de perte. » je lui réponds.

Toujours debout, je retire ma robe sans me rendre compte du regard d’Ugo sur ma silhouette. Je chausse mes lunettes de soleil et m’allonge sur ma serviette, à côté de lui. Je mentirais si je n’ai pas jeté un tout petit rapide coup d’œil sur son torse … « T’as bien dormi hier soir ? Si bien que tu restes avec nous du coup ? » qu’il me demande en tournant la tête vers moi, « La nuit a été courte. » Je réponds sans me laisser le temps d’en dire davantage. « je trouve ça bien que tu sois là --- et je promets de bien me comporter. Sage comme une image ! » Et je ris. Un vrai rire moqueur en essayant de ne pas me concentrer sur sa main posée sur mon bras. « Maya est venue dormir avec moi cette nuit et elle m’a demandé si elle pourrait revenir si elle se sent seule dans sa chambre, alors je lui ai promis de rester ici, au cas où … » La vérité, c’est aussi que je me sens bien dans cette maison. C’est ici que j’y ai mes meilleurs souvenirs de vacances en Italie et que je veux profiter au maximum de mes enfants … Peut-être par extension de lui mais, il n’a pas besoin de le savoir. « Et ne fais pas des promesses que tu pourras pas tenir, » lui dis-je, me mordillant la lèvre inférieure pour éviter de sourire malicieusement, une lueur taquine dans le regard « Tu sais pas être sage ni bien te comporter … » Je tourne la tête et vois Maya nous faire de grands signes, en sautant sur le dos de son frère. Tout roule pour le moment !

Voyage Voyage
@Ugo De Luca ☆ Valentina

« Elle est venue dormir avec toi ? Woh ! va vite falloir changer cette habitude, non ? »  Je ris parce que je ne m’y attends pas … à ce qu’il soit jaloux de l’excursion de Maya dans ma chambre cette nuit. « Je plaide coupable ; je suis jaloux … » Elle est proche de son père mais quand elle fait des cauchemars ou qu’elle est dans un endroit où elle n’a pas l’habitude d’être, c’est vers maman qu’elle va. Toujours ! « Jaloux de pas avoir eu l’idée avant elle ? » demandais-je, taquine avant de fixer mon regard vers la plage et les enfants qui s’amusent déjà.

Il promet d’être sage comme une image et comme les vieilles habitudes ont la vie dure, ça m’amuse beaucoup. Ce n’est pas le genre d’homme à être sage… fut une époque, en tout cas, il ne l’était jamais. « Quand tu es dans les parages, tu veux dire … ? » - « Il semblerait oui.  »  Il peut apercevoir, par côté, que je roule des yeux sous mes lunettes de soleil. Je tourne alors la tête quand il se laisse retomber sur la serviette, « Il fut une époque où t’appréciais que je ne sois pas si sage et ne sache pas vraiment me comporter --- soit dit en passant --- » Comme nous ne sommes que tous les deux, alors je m’autorise à sourire franchement. Il n’avait pas tort. A une époque, j’appréciais beaucoup trop qu’il ne soit pas sage comme une image. Aujourd’hui aussi ceci dit ! « --- oh ! à moins que tu ne t’en plaignes pas non plus aujourd’hui --- ça veut dire que j’ai l’autorisation de ne pas être sage en vacances, Valentina De Luca ? » Voilà longtemps qu’il n’avait pas utilisé mon nom – notre nom – dans son entièreté. Je posais mes lunettes sur le côté pour pouvoir le regarder dans les yeux directement : « ça m’intéresse pas si c’est que pour les vacances Ugo De Luca. » lui dis-je avec le même ton qu’il employait.

C’est sur ses mots que Maya arriva en courant vers nous et que je remis mes lunettes : « L’eau est trop bonne --- tu devrais venir papa --- avec Bob, on va jouer à se lancer la balle --- » - « Laisse cinq minutes de pause à papa et je vous rejoins … » Aussi vite qu’elle est arrivée, elle repart rejoindre son frère en criant que papa arrive dans cinq minutes, « Tu devrais y aller… je bouge pas de là.  » Je vais pas fuir cette conversation, promis !

Voyage Voyage
@Ugo De Luca ☆ Valentina

« Cette conversation n'est pas terminée … j’espère que tu en as conscience » Je m’affale un peu plus sur ma serviette et baisse mes lunettes sur mon nez pour le regarder vraiment, « Je sais, c’est bien pour ça que je t’ai dit que je bouge pas ! » Je le regarde jeter ses lunettes et se lever de la serviette, « Je vais revenir » Je pouffe de rire et lui fais signe de la main de partir, « Vas-t-en de là !! » le sermonnais-je en le regardant s’avancer vers le bord de l’eau. Je laisse échapper un éclat de rire en l’entendant crier le nom des enfants histoire de biiiiien leur mettre la honte.

Je profite de ce temps calme pour somnoler légèrement. La nuit avait été courte et surtout agitée parce que Maya a l’habitude de s’accrocher à moi comme un petit koala, elle enroule ses bras frêles autour de ma taille et pose sa tête contre ma poitrine et surtout elle me serre très fort. Je ne jette même pas un coup d’œil aux enfants et à Ugo parce que  je me suis réellement assoupie pendant quelques minutes. Quand Ugo s’approche silencieusement, je me demande encore combien de temps je vais profiter de ce calme … « Ahhhh …. Nooooon …. Ugooooo !! » La surprise est totale, je ne m’attendais pas à ce qu’il vienne se jeter sur moi encore mouillé et sa peau fraîche contraste avec la mienne d’où mon cri de surprise. Pour autant mes cris n’affolent pas les enfants et je serais presque vexée d’être si transparente à leurs yeux. Ma peau frissonne et c’est autant à cause de l’eau fraîche que parce qu’Ugo a posé sa main sur mes hanches puis sur mes cuisses. « Avoue ! c’était bien trop calme --- » Je le fusille du regard. Il sait très bien que je déteste être prise par surprise comme ça mais je finis par rire lorsque je croise son regard. « ça va ça va t’as gagné ! » admis-je, « c’est agréable … l’eau fraîche ! » Mon regard est moqueur mais je suis surprise qu’il ne se soit toujours pas relevé, « Semblerait que ta fille se soit trouvée une copine ---   » J’hoche la tête et lève un sourcil, « Normal … elle est aussi charmante que moi, elle a un don pour se faire vite des amis ! » fanfaronnais-je. Elle a un sourire avenant et adorable notre Maya.