Voyage Voyage
@Ugo De Luca ☆ Valentina

Mon cœur battait à tout rompre, j’avais l’impression qu’on était en train d’avoir LA discussion qui allait changer le reste de notre vie. Est-ce que j’exagérais pas un peu ? Peut-être mais ce qu’on faisait, là, c’était important ? c’était la chose la plus importante, celle qui aurait pu sauver notre mariage bien avant tout ce désastre : on communiquait vraiment. Et j’appréciais également qu’il veuille bien m’accompagner à ce dîner avec Rolex. « Je te donnerais la date exacte pour que tu la bloques dans ton agenda alors. » lui dis-je.

Je le regarde et essaie de le sonder. J’étais persuadée que son travail lui plaisait et le comblait. En tout cas, c’était le cas pendant des années. « Non, c’est surtout moi qui ai besoin d’autre chose. C’est si fou que ça que je dise que j’ai plus vraiment envie de bosser, de courir entre les aéroports pour assister à des défilés ? » J’hausse les épaules moi aussi, « Non … je suis étonnée parce que t’as toujours été passionné par ton travail. Voyager, ça t’a toujours plu. » - « J’pense que je serais un parfait homme au foyer. » Mes lèvres s’étirent en un sourire taquin. « Je suis sûre que ça t’irait très bien oui. » répondis-je sans la moindre hésitation. Même quand on se parlait à peine, il y a une chose que je n’aurais jamais enlevé à Ugo : son implication pour les enfants. C’était un papa poule, il l’avait toujours été. Et même si nous devons parler de nous, je pense que c’est tout aussi important de parler de ce qu’il ressent par rapport à son travail.

Le moment de vérité. Est-ce que lui il est prêt à redonner une chance à notre histoire malgré tout ce qui a pu se passer ? « Ouais » Je pousse un long soupir de soulagement silencieux tandis que nos regards s’accrochent enfin. « je sais que je me suis comporté un peu comme un idiot la dernière fois, à brisbane --- c’est juste que --- toi, tu as perdu un ami, un ancien amant --- pour moi, ce type, cet homme, Carmine, c’est aussi celui qui a couché avec ma femme et que je ne peux même pas lui hurler dessus, le tabasser, lui en vouloir, l’insulter --- c’est con, je sais --- » Son regard se baisse sur le sol et j’en profite pour me lever et m’accroupir devant lui. Ma main se pose sous son menton afin qu’il lève les yeux vers moi. « Je sais que t’as du mal à le voir de cette manière mais je continuerais à le répéter : j’ai pleuré un ami, un ami Ugo, un ami qui a été assassiné dans d’affreuses circonstances. J’ai pas pleuré l’ancien amant. Jamais je ferais ça. » Et en lui cachant l’identité de Carmine, ce n’était pas pour protéger ce dernier que j’avais fait ça, c’était lui en fait. Je ne voulais pas qu’il cherche à se venger de quoi que ce soit. « Je suis désolée, je … je voulais plus de secrets entre nous, je voulais me montrer la plus honnête possible. » admis-je, en baissant les yeux à mon tour. « Tu me manques. Notre vie me manque… » - « Tu me manques aussi Mi amor, tout ça, ça me manque aussi… » lui répondis-je sans le quitter des yeux. Doucement, je m’approche de son visage et dépose un chaste baiser sur ses lèvres.

Un soulagement. Voilà ce que ça me faisait d’entendre tout ça.

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« Peut-être mais je ne pense pas être capable de te consoler là-dessus. Peut-être un jour mais pas aujourd’hui --- je suis désolé  » - « Et je te demande pas de le faire. » lui répondis-je d’une voix plus froide que je ne l’aurais voulu. Je comprenais que ce soit un sujet tabou, un sujet difficile à aborder pour lui … ça l’était aussi pour moi. J’avais abîmé notre relation en ayant un amant, mais je ne pensais qu’il serait d’accord pour qu’on répare ça. En lui parlant de Carmine, je voulais juste me montrer totalement honnête en lui donnant l’identité de mon amant que je ne lui avais jamais dévoilé jusqu’à présent. Mon cœur bat un peu plus fort dans ma poitrine lorsque je constate qu’il répond à mon baiser. Lorsque ses lèvres se détachent lentement des miennes, j’ai même du mal à me dire que c’est vrai. Qu’il accepte vraiment.

« Que les choses soient claires, c’est ton fils qui m’a inscrit sur cette application --- je n’ai pas envie que tu aies le moindre doute là-dessus, il n’y a que toi, Val » Nos regards se trouvent enfin et sa main se pose tendrement sur ma joue. La seconde suivante, ses lèvres se posent doucement sur les miennes en un chaste baiser. Je me mordille la lèvre inférieure, il y a une question que je dois poser. Un doute que je dois lever absolument avant même de demander quelle idée a pris à mon fils d’inscrire son père sur un site de rencontre. « Et Savannah ? » Mes yeux se font interrogateurs. C’est une vrai question. Je sais qu’il m’a dit s’être marié avec elle à Vegas après une soirée trop arrosée mais il la défend toujours, elle reste une personne importante dans sa vie. Est-ce qu’il a continué à la voir après Vegas ? Est-ce qu’il s’est vraiment passé quelque chose entre eux ? Je me dis que s’il est prêt à nous redonner une chance, c’est que Savannah ne fait pas partie de l’équation mais j’ai besoin d’avoir confirmation.

Je viens me rassoir sur la chaise en face de celle de l’italien. « On pourrait essayer de repasser un peu plus de temps à quatre, sans pour autant dire quoique ce soit aux enfants. Juste reprendre des petites habitudes, des habitudes de famille, tu en dis quoi ? » - « Je pense que c’est une bonne idée : refaire des activités en famille, aller au restau, au cinéma, à la plage … et se garder des moments pour nous quand ils sont à l’école ? »  je propose, « Et on avisera quand on verra ce que ça donne ? » Evidemment que tout se passe pour le mieux en vacances, le plus dur v être de reprendre notre vrai vie à Brisbane.

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Évidement que le sujet Savannah allait arriver sur le tapis et que je me crispe. C’était son premier amour, une fille (femme) qui avait beaucoup compté pour lui et je n’inventais rien parce que c’était ses mots à lui. Une histoire d’amour jamais commencé mais elle avait tellement compté qu’il ne l’avait jamais oublié. Et ça faisait mal de savoir qu’elle était toujours restée dans un coin de sa tête pendant toutes ces années. Est-ce que ça serait le cas éternellement ? « Savannah ? Hm, oui, on s’est revus quelques fois quand toi et moi, nous nous sommes séparés. » Pourquoi est-ce que je lui avais posé la question déjà ? Pour me rassurer sur le fait que c’était bien fini cette passade avec la jeune femme ? Est-ce que c’était le cas ? je ne pouvais pas lui reprocher d’avoir flirté ou plus alors qu’on était séparés mais ça n’empêchait pas la jalousie de me brûler les entrailles. « On avait un peu trop bu à Vegas. Et, tu sais comment est Vegas ?! on est dans une autre réalité --- » J’acquiesce, la gorge serrée … Wow, il ne l’avait pas revu qu’une seule fois en fait, ils avaient pratiquement eu une relation tous les deux … ça s’appelle le retour de karma Valentina « Nous nous sommes rendus compte que c’était fou » - « Fou … oui. » murmurais-je. Mais c’était juste fou, pas une erreur, pas quelque chose qu’il regrette. La douche froide. Je ne pensais pas que ça me ferait si mal d’entendre ça. De l’entendre parler de Savannah de cette manière tout en sachant, tout en m’imaginant qu’il l’avait serré dans ses bras et bien plus encore. J’en avais la nausée et ça me mettait en colère de réagir ainsi. Et cette impression n’était pas prête de changer.

« Sav’ est mon premier amour, elle sera toujours un peu spéciale --- » L’envie de lui hurler de se taire me démange. Je me dis que, finalement, j’aurais dû me taire et ne pas lui demander ce qu’il en était de Savannah. C’était mieux (ou pas !) de rester dans l’ignorance. « --- mais pas aussi spéciale que la mère de mes enfants, celle que j’ai épousé, --- toi » Je plonge mon regard dans le sien et je ne sais pas si je dois le croire mais j’en ai vraiment envie. Envie de croire qu’il est sincère dans ses propos. Et je le suis également quand je lui énumère les activités qu’on pourrait faire en famille.  J’ai envie de prendre le risque. Parce que de toute manière, il n’y a que lui, il n’y aura que lui, je n’ai pas envie d’avoir un autre homme que lui dans ma vie. Je persistais dans le fait que ça ne pouvait que bien se passer en vacances parce qu’on avait du temps pour nous, qu’on était détendus, c’était le retour à la vrai vie qui nous dirait si on était capable de surmonter tout ça. « On est d’accord sur une chose, Val !? T’y crois à ça toi ? » Je me laisse retomber lourdement sur le dossier de ma chaise et lâche un rire soulagée. « Ouai c’est dingue ! » admis-je, « Maintenant qu’on s’est mis d’accord là-dessus, qu’est-ce que tu veux faire aujourd’hui ? » Je lui demande.

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 « Ce que je veux faire aujourd’hui ? Tu veux dire avec mon ex-femme, dans une maison vide, sans avoir aucun enfant dans les parages … sérieusement ? J’ai quelques idées derrière la tête de comment on peut passer la journée … » Son air malicieux et séducteur finit de me convaincre que je n’ai, finalement, aucune envie de sortir de cette maison pour le moment. Nos vêtements volent rapidement et nous passons le reste de la journée dans sa chambre, sous ses draps … Et quelques heures – ça passe bien trop rapidement – plus tard, nous les entendons déjà rentrer. « Ne me dis pas qu’ils sont déjà rentrés … » Je grogne et fais une grimace quand il se lève pour vérifier qu’il s’agit d’eux. « Évidemment qu’ils sont rentrés … plus tôt … » Je suis une mauvaise mère si je dis que je n’étais pas pressée de les voir débarquer ? Mon regard se focalise sur le corps totalement nu de mon ex-mari qui s’avance à nouveau vers moi tel un prédateur et – oui, je sais, je suis totalement dominée par mes hormones en ébullition – mon cerveau fait un court-circuit. Il s’allonge à côté de moi, vient poser sa main sur mon ventre. Cette même main qui glisse sur ma hanche puis sur ma fesse alors que je ne peux m’empêcher de venir enrouler mes bras autour de son cou pour le rapprocher un peu plus de moi. Paresseusement, je viens déposer un baiser sous son oreille, « Moi, j’ai une excuse pour faire la sieste ici … mais toi, c’est quoi ton excuse pour être ici … comme ça… » Il masque mon rire par un baiser dans mon cou, « T’as pensé à une excuse … ? » Je ris doucement, « T’es diabolique ! » lui répondis-je alors que nous entendons la porte claquer. « T’es nul Bobby ! De toute façon, personne comprend comment tu me traites ! Je suis pas un bébé !! » hurla Maya et c’était comme si nous étions à côté d’eux. Je sursaute et je profite de l’effet de surprise, pour faire tomber Ugo sur le dos, de manière à ce que je puisse me retrouver à califourchon sur lui … Mm mauvaise idée ! Très mauvaise idée, parce que je ne peux pas passer à côté de son bassin collé au mien et de ce qui résulte de ce contact rapproché. Et si l’idée de rester là pour assouvir nos envies m’effleure une nano-seconde, le cri de Bobby m’en dissuade : « T’es qu’une gamine ! J’te fais rien du tout, j’énonce juste un fait : t’es une merdeuse qui me suit partout ! » Cette réflexion a pour effet de me faire lever les yeux au ciel. Parfois je me demandais où était passée leur belle complicité avant de me rappeler que c’était des ados … Pas besoin de plus d’explication. « JE TE DETESTE ! JE VOUS DETESTE TOUUUUUS !! » hurla Maya. Je crois avoir entendu Nonna essayer de – probablement – apaiser la situation mais, ça a l’air peine perdue. « Je vais le dire à Maman et tu vas être puni espèce de boutonneux !! » cria une fois de plus Maya et c’est le signal que je dois partir avant qu’on soit découvert. « Merde !! Je dois y aller ! »  Sans attendre sa réponse, je dépose un bref baiser sur ses lèvres et emporte son tee-shirt, alors que Maya hurle après moi pour … pour se plaindre de son frère, comme d’habitude : « T’es où Maman ? » j’adresse un dernier clin d’œil à Ugo et m’éclipse rapidement. Je n’ai que quelques secondes pour faire les cinq pas qui m’éloignent de la salle de bain et mettre la douche … Je jette le tee-shirt que je venais d’enfiler dans un coin de la salle de bain et me mets sous la douche avant que la porte de la salle de bain ne s’ouvre avec fracas sur une Maya en pleur. Oui, quand on a des enfants, le concept d’intimité c’est complètement obsolète hmm ! … Surtout quand on a une fille pot de colle, et encore plus pot de colle quand elle est avec sa maman qu’elle ne voit plus aussi souvent qu’avant. « Mi vida !! ferme la porte por favor, je me douche et j’ai pas envie que Nonna ou ton frère débarquent ! » Je faisais semblant de râler … je l’avais vraiment échapper belle ! « Mais qu’est-ce que tu fais à la douche mama ? » me demanda ma cadette , le regard interrogateur,  « Je suis allée à la mer mi vida ! Je passe pas mes journée à vous attendre ! » lui répondis-je alors qu’Ugo finit par s’inviter dans la salle de bain et que je me mette à crier en espagnol : « C’est possible d’avoir de l’intimité ici ?!!!»

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C’est compliqué d’avoir deux enfants mais je rends compte que deux adolescents c’est encore plus compliqué. Et je crois que nous venons d’assister aux préludes de ce que vont être les disputes entre Maya et Bobby quand notre cadette aura encore grandit. Notre fille est une vrai dramaqueen. Théâtrale au possible. Je l’aime hein mais elle a une légère tendance à l’exagération … elle tient ça de son père. Et Maya fait une entrée toute aussi théâtrale dans la salle de bain alors que je viens à peine d’entrer dans la douche et allumé l’eau … Ouf !! Je la réprimande et c’est à ce moment-là qu’Ugo rentre lui aussi. Impossible d’avoir de l’intimité ici !!! Notre cadette se vexe quand je râle et je n’ai pas le temps d’en dire plus que mon ex-mari prend le relai. Je le remercierais …. Plus tard ce soir ou cette nuit quand je hisserais en douce sous ses draps parce que cette nuit, je ne dormais pas seule c’est certain, d’autant plus quand je vois son regard insatiable s’égarer quelques instants sur ma silhouette.

Je prends le temps de prendre une bonne douche, l’eau tiède détend mon corps endoloris de l’exercice physique de la journée et je décide de ne pas me faire de brushing ce soir pour rejoindre plus vite Maya et Ugo. J’enfile une robe fluide et descend sur la terrasse. Mon regard se pose sur ma fille assise à côté de son père sur la balancelle, le regard perdu vers la piscine. Je reconnais parfaitement cette tête : c’est la tête de boudeuse. Je roule des yeux un instant tout en les rejoignant et reste debout, les mains sur les hanches. « Troisième guerre mondiale évitée. Ce soir, on regarde un film avec Maya --- Et, c’est elle qui choisira le film --- » Il m’adresse un petit sourire et je comprends à son regard que la soirée aurait pu se passer autrement. « ça veut dire que Bobby sort ce soir ? » Je demande sans vraiment attendre une confirmation et lorsque mon regard couleur chocolat se pose sur Maya, je comprends que c’est ça le problème. Que son frère sorte et pas elle. « Ok pour le film … » je cède puis je m’accroupis au niveau de Maya qui lève enfin ses petits yeux larmoyants vers moi, « En revanche, tu vas t’excuser auprès de Nonna et Luca quand ils rentreront. » je lui dis d’une voix ferme et qui ne souffre d’aucune contradiction, « Je plaisante pas Maya, c’est quoi ce cinéma que tu as fait en rentrant ?! C’est pas comme ça qu’on t’a élevé papa et moi, comprende ? » Elle baisse le regard, honteuse, et acquiesce. « Ok … tu peux aller te doucher, on mettra le film juste après manger. » Sans attendre, elle se lève et prend Ugo dans ses bras, longuement puis plante un bref baiser sur ma joue. Sa technique favorite pour se faire pardonner n’importe quoi !

Quand je suis certaine qu’elle ne nous entend plus, je pousse un long soupir : « Je suis la seule à avoir remarqué qu’elle suit Bobby uniquement quand Ben est dans les parages ? » Je laisse en suspens ma phrase. Maya est amoureuse de ce Ben …. Je suis pas prête bordel !!

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Qu’est-ce qu’il croit ? Que je suis prête à voir mon petit bébé devenir une adolescente ? Mais je suis aussi mal préparée que lui ! Moi non plus, je ne suis pas prête à voir Maya changer, voire même me demander de lui prêter mes escarpins. Je n’ai pas envie de la voir s’intéresser aux garçons … « quoi ? comment ça ? de quoi tu parles ? val, c’est mon petit bébé --- ma princesse --- ne me dis pas des trucs comme ça, tu veux que j’ai un arrêt cardiaque ou quoi ? » Il fronce les sourcils et je ne peux pas me retenir d’éclater de rire tout en le rejoignant sur la balancelle. « Ton petit bébé craque sur un garçon mais ça veut pas dire qu’elle va essayer quoi que ce soit ! » je précise en remettant une mèche de cheveux derrière mon oreille. « Pas besoin d’envisager l’arrêt cardiaque immédiatement mais elle a des yeux et elle s’en sert … » Ce qui n’était pas mieux parce que ça voulait dire qu’elle commençait à regarder … Mon dieu ! J’étais pas prête !

« on la laisse choisir le film mais dès qu’elle pique du nez, je l’amène au lit --- on la borde --- et je t’emmène dans mon lit, on est d’accord sur le déroulement de la soirée ? » Une petite moue amusée alors que je tourne la tête vers lui : « On est d’accord que si je viens dans ton lit, tu me borderas aussi ? » Je lui demande, malicieuse et taquine, tout en me levant. « J’espère qu’elle va vite s’endormir ! » lui dis-je tout en me mordillant la lèvre inférieure. J’entends la porte claquer : Nonna et Luca sont de retour. « J’espère que eux aussi ils iront se coucher tôt. » lui soufflais-je, parce que je n’avais pas envie de trop attendre pour le rejoindre ce soir. « Je vais aider ta mère à faire à manger. »

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Maya a choisir de regarder Freaky Friday. Installée entre nous deux, elle met à peine une minute pour venir poser sa tête sur l’épaule de son père et je sens qu’elle ne va pas tarder à s’endormir, elle lutte déjà pour garder les yeux ouverts. Je jette un coup d’œil à Ugo avec un petit sourire amusé. C’est à ce moment-là que Nonna passe sa tête pour nous prévenir qu’ils vont aller se promener sur la jetée avec Luca avant qu’il ne rentre chez lui … mais il revient demain matin. Nous leur souhaitons une bonne soirée et Maya me fait mentir. Elle tient jusqu’à la fin du film et finalement, c’est moi qui somnole … et m’endors ! Je ne me rends pas compte qu’Ugo est allé coucher Maya et ce n’est que quand il dépose un baiser sur mon épaule que je me réveille. Je le suis jusqu’à sa chambre et c’est une fois allongée avec lui, alors que je le presse d’enlever son tee-shirt, que nous entendons gratter à sa porte. Porte que nous avons eu la bonne idée de fermer à clé ! « papa … je peux venir dormir avec toi ? » Demanda la petite voix de Maya tandis que nous échangeons un regard paniqué.

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Alors c’est comme ça que vont se dérouler le reste de ces vacances ? Une série d’occasions manquées ? De moments à deux, volés parce qu’il faut éviter une troisième guerre mondiale ou à céder parce que notre fille de douze ans veut dormir avec l’un de nous ? Je grimace quand Ugo me fait signe de ne pas faire de bruit et après avoir acquiescé et m’être cachée derrière la porte, je le laisse sortir de sa chambre. Une fois la porte fermée, je soupire longuement. C’est lassant de jouer à cache-cache. Je vais me recoucher sur le lit encore habillée. J’ai encore espoir que nous puissions finir ce que nous avons commencé. Maya va vite s’endormir non ? Je ne me sens pas sombrer dans le sommeil et ai à peine conscience qu’il vient se glisser à côté de moi. Il dépose un tendre baiser sur mon épaule et c’est dans un demi-sommeil que je lui prends la main pour qu’il vienne s’endormir contre moi, son torse collé à mon dos, ses bras autour de ma taille et son nez caressant ma nuque.

C’est le bordel que met Bobby en rentrant qui me réveille en sursaut. « C’est quelle heure … » marmonnais-je tout en saisissant le portable d’Ugo pour regarder l’heure qu’il est d’un œil. La lumière du téléphone m’agresse les yeux. 3h du matin. Je m’apprête à me rendormir – j’ai la naïveté de faire confiance à notre fils – quand le claquement de plusieurs portes attirent mon attention. « Mais qu’est-ce qu’il fout bon sang !! »  me plaignis-je, « Hmmm … » je grogne et remonte mon pied le long de la jambe d’Ugo pour le réveiller doucement. « chéri … il faut que t’ailles voir ton fils. » Et je n’y pense pas, l’esprit trop ensommeillé, mais j’ai la meilleure excuse du  monde. En effet, je ne suis pas censée dormir dans cette chambre ! « Faut pas qu’il réveille ta mère ou sa sœur… »  Aucune envie de régler une énième dispute en pleine nuit. On en a eu assez aujourd’hui. Quand je vois Ugo ne pas bouger d’un pouce, je me lève et quand je sors de la chambre, Bobby est déjà dans son lit, à ronfler. Je m’avance doucement et mets un plaid sur lui avant de sortir avec la plus grande discrétion. Je fronce les sourcils quand je constate que la porte de ma chambre est ouverte mais sans me poser plus de questions, je referme la porte et reviens dans la chambre d’Ugo pour me recoucher dans ses bras. On règlera tout ça demain matin quand le jour sera levé… Pour l’heure, je me recouche et Ugo me tire déjà vers lui, enroulant ses bras autour de ma taille, ses jambes emmêlées aux miennes pour me retenir prisonnière. On verra demain, surtout que je n’ai pas pris mon téléphone pour me réveiller avant tout le monde .