Voyage Voyage
@Ugo De Luca ☆ Valentina

Ugo me libère un peu trop vite à mon goût – logique les enfants sont justes à côtés – pour se mettre sur sa serviette. Il agite sa main et je reçois encore quelques gouttes d’eau salée sur le ventre. « T’es vraiment un gamin ! » m’écriais-je en riant. Maintenant que j’avais du sable sur moi, je n’avais plus aucune excuse pour ne pas aller faire un petit plongeon. « Charmante, oui --- elle a aussi un sale petite caractère, faut pas oublier de le mentionner. » Je fronce les sourcils et lui demande innocemment, « Elle tient ça de toi non ? … le sale petit caractère ! » Je tourne la tête et ne peux m’empêcher de sourire lorsque je vois notre cadette s’amuser comme une folle, courir vers l’eau avec son seau … sûrement pour tester la solidité du fabuleux château de sable qu’elle construit avec sa nouvelle copine. Et ce sont les réflexions d’Ugo qui me tirent de ma contemplation : « Elle grandit trop vite --- ils grandissent trop vite. Le temps nous file entre les doigts, Val. En un battement de cils, elle va nous présenter son petit-ami, nous dire qu’elle emménage avec lui … imagine ! » Sa grimace me fait eclater de rire et poser un regard attendri sur son visage. « Maya c’est toujours notre bébé, elle vient toujours dans le lit de papa ou maman quand elle a fait un cauchemar, ou qu’il y a de l’orage… Elle est pas encore à penser aux garçons. En revanche, Bobby s’intéresse beaucoup trop aux filles et … ton fils est clairement un tombeur ! » Je pouffe de rire. Oh, je ne me moque pas, c’est nerveux, je ne suis pas prête à voir mon petit garçon devenir un homme. Mon petit homme !

Pour plus de confort, je me tourne et me mets sur le ventre – parce qu’Ugo surveille déjà les enfants d’un œil - . « J’ai pas oublié la discussion que nous avons dû arrêter --- l’idée de faire des bêtises et de ne pas être sage… » Je pose mes yeux sur son visage, m’avançant sans vraiment m’en rendre compte. « Ça me manque --- » Sa franchise est désarmante, d’autant plus désarmante parce qu’elle fait écho à ce que je ressens. « Tu me manques aussi Mi amor » lui soufflais-je comme une confidence. Nos moments passionnés ne me suffisent plus. Certes, c’est un très bon bonus mais ils ne font que me conforter dans l’idée que c’est toujours aussi puissants entre nous. Evidemment, ce n’est pas que physique mais tout me manque : l’avoir près de moi le matin, se retrouver le soir après le travail et discuter de tout et de rien, se prendre la tête sur la prochaine série qu’on va regarder – un navet italien ou un navet espagnol ? – ou encore faire à manger ensemble.

Et parce qu’il est impossible de rester seuls deux secondes d’affilé quand on a des enfants, Bobby court vers nous et me fait signe : « Viens te baigner maman, tu vas cramer à force… les UV c’est super nocifs, toi aussi papa … », il a un sourire faussement angélique, « A moins que … maintenant que vous avez pris de l’âge, vous craignez l’eau fraîche ! » Je pousse un cri indigné, « Tu viens de nous traiter de vieux là ? T’oses dire ça à tes parents ???!! Ugo, notre fils nous trouve vieux ça y est … » j’exagère volontairement mon ton mais, un peu piquée au vif tout de même, je me lève, « Je vais te montrer moi si je suis trop vieille pour me baigner ! » Un petit clin d’œil et je me dirige Maya qui plonge dans l’eau ….

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@Ugo De Luca ☆ Valentina

Donc les mâles ont décidé de se liguer contre moi, hm ? Oui les mâles parce que mon cœur de mama latina n’est pas prêt à accepter que son fils devient un homme. Un bel homme qui me trouve vieille … Bon sang, ça pique ! D’autant plus lorsqu’Ugo en rajoute une couche malgré mon air outré. Et parce que je déteste être sur une défaite, j’y tiens, moi à montrer que je ne suis pas trop vieille pour me baigner avec eux. Je me lève comme un ressort de ma serviette et m’avance vers la plage. Je n’ai juste pas anticipé que le père de mes enfants me talonnait de prés et qu’il allait me saisir par la taille pour me faire aller plus vite à l’eau. Je pousse un cri sous les éclats de rire de Bobby et Maya avant qu’Ugo ne se jette dans l’eau. Une vague arrive à ce moment-là et nous nous retrouvons intégralement mouillés. #brushingruiné je vais le tuer !

Je trouve l’eau frâiche, j’ai la chair de poule parce qu’il fait déjà tellement chaud sous le soleil italien et que je cuits au soleil depuis un moment déjà. « Tu vas me le payer Ugo De Luca ! » criais-je avant de ne pas hésiter une seule seconde pour lui sauter sur le dos pour le déséquilibrer et nous faire tomber dans l’eau une fois de plus. Voilà longtemps – trop longtemps – que je n’avais pas ri comme ça en présence de mes enfants, que je n’avais pas été si détendue aussi. Voilà longtemps que nous n’avons pas affiché devant nos enfants une telle proximité physique. Ils ne s’en offusquent pas, à part Bobby qui fait mine de vomir mais je sais qu’il n’en pense pas un mot. … Je crois ! Et ça me faisait un bien fou de relâcher la pression, de ne pas faire attention au qu’en dira-t-on. « T’as réveillé le monstre des mers qui sommeillait en maman, P’pa ! » se moqua Bobby, mort de rire de nous voir ainsi. Maya elle, riait toujours quand elle m’aida en sautant sur le dos de son père, « T’as aucune chance contre nous papa !!»

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Il n’y a pas à dire, ça fait du bien cette complicité retrouvée, le rire des enfants, les yeux brillants de bonheur de Maya - qui retrouve papa et maman comme avant - les piques de Bobby, tout ça, qui faisait que nous sommes  une famille. Nous l’avons toujours été mais je me rends compte que nos enfants ont été témoins mais surtout victimes de nos nombreuses prises de tête… des victimes collatérales alors, ça leur faisait du bien – encore plus qu’à moi finalement – ce moment hors du temps. Au bout de longues minutes de bataille, Bobby se lasse et nous annonce vouloir aller boire et Maya le suit immédiatement. J’allais faire de même quand je sens la main d’Ugo sur mon bras. « Je te rejoins dans 2 minutes Maya, demandes à Nonna de te donner des gâteaux si tu as faim. » dis-je à l’adresse de ma fille qui s’était retournée pour m’attendre. Elle acquiesce et nous nous retrouvons enfin seuls avec Ugo.

De loin, nous ne sommes que deux adultes qui discutent mais sous l’eau, les bras de l’italien se sont enroulés autour de ma taille. J’aime cette proximité, je l’apprécie beaucoup trop même si nous prenons beaucoup de risques.
« Reste juste quelques secondes ici --- on les rejoint dans quelques secondes » - « Je bouge pas. » répondis-je sur le même ton que lui, me rapprochant un peu sans m’en rendre compte. Son regard se plonge dans le mien puis dévie plus bas, « J’ai terriblement envie de t’embrasser Val … » Je déglutis avec difficulté et sans le quitter des yeux, je me mordille la lèvre inférieure. C’était de la torture. La plus douce des tortures mais de la torture quand même de ne pas pouvoir céder à nos envies. Mes prunelles couleur chocolat n’arrêtent pas de faire la navette entre ses yeux et sa bouche, mon souffle s’accélèrent. C’est une très mauvaise idée, je le sais, il le sait, pourtant, c’est la frustration qui me tord le ventre … « Dis pas ça … » lui soufflais-je. Sans le quitter des yeux, je l’entraine un peu plus loin, là où il a encore pieds – moi non mais ça me donne une excuse pour venir enrouler mes jambes autour de sa taille et poser mes mains sur ses avant-bras pour l’approcher sans me coller à lui - « C’est moi ou ces vacances sont en train de se transformer en séance de torture ? Je te vois tous les matins, je me faufile dans ta chambre en pleine nuit comme une ado et j’en sors au petit matin pour pas qu’on se fasse prendre, j’ai pas le droit de te toucher et je me sens épiée par ta mère et tous les habitants de ce village.  » Un rire moqueur mais un rire empli de frustration m’échappe. Je me pince les lèvres et avance mon visage vers le sien, de façon à sentir son souffle chaud contre ma peau, puis je grimace, « Je me dis qu’avec un bisous rapide, ça pourrait passer mais je sais que je serais incapable de t’embrasser vite fait. » Sans que je ne le calcule ma voix se transformait en un murmure. J’allais craquer, c’était imminent et j’avais l’impression qu’il n’allait rien faire pour me retenir.

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Ces vacances en Italie nous permettent de nous re-découvrir, de ré-apprendre à nous séduire, et surtout, elles nous apprennent l’attente. L’horrible, insupportable et terriblement frustrante attente. Je n’aurais pas imaginé qu’on en arriverait là. Après tout ce qu’on avait vécu ces derniers mois, ces dernières semaines … Je pensais que c’était foutu, que notre relation était trop abîmée pour qu’on puisse la réparer. Je lui avais ouvert mon cœur à ce vide-grenier des cœurs brisés et il l’avait piétiné. Piétiné mais il n’était pas brisé complètement mon cœur, il avait juste besoin de toute l’attention d’une seule personne : lui. C’était lui, ça le serait toujours depuis que mon regard s’était posé sur lui dans cette boîte de nuit. On se complétait, on se comprenait avec Ugo, ce serait toujours ma meilleure moitié. Alors ici, dans l’eau fraîche de la Méditerranée, c’était de la frustration que je ressentais. Ces paroles faisaient échos dans mon esprit. Il avait envie de m’embrasser et je sais que j’en mourrais s’il posait ses lèvres sur les miennes maintenant parce qu’un simple baiser ne me suffirait pas. « Je ne te laisserais pas m’embrasser --- vite fait --- » Il roule des yeux et je laisse échapper un éclat de rire qui meurt rapidement lorsqu’il passe ses mains sous mes fesses pour coller un peu plus mon bassin au sien. Merde ! est-ce que ça faisait de moi une mauvaise mère de rêver que mes enfants soient loin d’ici pour assouvir le désir presque primaire que je ressentais pour lui. Si nous avions été sans les enfants, je jure que je m’en serais foutue comme de ma première paire d’escarpin qu’on soit à la plage, je ne l’aurais pas laissé sortir de l’eau, et je lui aurais sauté dessus. Peu importe qu’on soit vu par n’importe lequel des habitants de ce bled paumé, qu’on nous accuse d’exhibitionnisme, j’avais beaucoup trop envie de lui pour m’en soucier, le désir était trop fort, trop urgent …

« Il faudra que tu viennes te faufiler de nouveau dans ma chambre … et je suis désolé, tu vas vouloir me tuer pour ça … mais je suis obligé, ton fils nous observe … » Ses mains remontent alors sur mes hanches qu’il saisit avec autorité pour qu’on se détache l’un de l’autre et il me lâche dans l’eau. Et je ne peux même pas lui en vouloir parce que ça a le mérite de me rafraîchir les idées, de faire redescendre le feu qu’il avait allumé en moi quand nous étions collés l’un à l’autre, un vif rappel de nos corps et nos âmes qui sont faites l’un pour l’autre…

Le temps que je retrouve le rivage, j’ai le temps de me composer un visage et une mine neutre. « C’est les meilleures vacances de tous les temps ! » s’écrit Maya tandis que j’essore mes cheveux et que je me saisis de ma serviette que j’enroule autour de mon buste. « Nonna est déjà rentrée --- elle a dit qu’elle avait quelque chose à faire --- et que vous serez pas avec nous demain. » Je lève un sourcil, surprise, alors qu’Ugo et moi échangeons un drôle de regard. Est-ce que je suis surprise que mon ex-belle-mère essaie de jouer les entremetteurs ? Même pas ! « Elle a dit qu’on allait chez Marina --- papa, tu m’avais dit que je serais pas obligé de faire ce genre de truc. » - « Moi, j’aime bien allez chez Marina. » Je le laisse gérer les plaintes de notre aîné qui, décidemment, n’apprécie vraiment qu’on lui dise quoi faire. « Nonna, c’est ma mère --- désolé fils, je lui obéis au doigt et à l’œil. Si elle dit que vous devez y aller, alors vous devez y aller. » Je pouffe de rire face à la réponse d’Ugo. « Personne ne contredit Nonna, j’ose pas moi non plus. » ajoutais-je devant le soupir las de mon fils. Maya, elle, se contente de taper des mains parce qu’elle est très contente d’aller chez Marina, une vieille dame, copine de Nonna qui adore faire des tartes aux fraises.

**

Ce n’est que quelques heures plus tard, alors que tout le monde dort – je suis allée vérifier si Maya et Bobby dorment profondément – que je me faufile dans la chambre de mon ex-mari. Allongé dans le lit, un livre à la main, je le rejoins après avoir fermé la porte à clé. Sans lui demander son avis, je lui prends le livre des mains et me mets à califourchon sur ses cuisses. « T’as parlé à ta mère sur ce qu’on doit faire demain ? Je l’adore hein, mais j’espère qu’elle nous a pas inscrit à une activité cuisine … » gloussais-je tout en enroulant mes bras autour de son cou. Je m’approche de son visage, frottant mon nez contre le sien, puis je dépose un rapide baiser dans son cou alors que je lui demande innocemment : « Oh … j’espère que je t’ai pas coupé dans ta lecture, ça avait l’air … passionnant ton bouquin. » Faux, j’ignore même ce qu’il était en train de lire.

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En rentrant discrètement – du moins, je le croyais – dans la chambre d’Ugo, j’étais loin de me douter que sa mère m’avait surprise la nuit d’avant. Je m’installe à califourchon sur ses cuisses et comme si de rien n’était, je prends le livre qu’il était en train de lire pour le poser sur la table de nuit ainsi que ses lunettes que je pose à côté de la lampe. « Très drôle --- » Je me retiens de lui dire qu’effectivement, je me trouve très drôle, je suis d’humeur taquine ce soir. Et mes lèvres s’étirent en un petit sourire lorsqu’il roule des yeux. « Ma mère m’a surtout confié combien tu n’étais pas très discrète pour venir jusqu’ici --- » Je le regarde un instant, essayant de voir si c’est une blague mais non, il n’afficherait pas ce sourire moqueur dans ce cas. « Tu t’es faite repérée comme une bleue --- » Je pouffe de rire devant son regard faussement déçu, « Dire que j’envisageais une reconversion dans l’espionnage, je crois qu’il faut que j’abandonne définitivement cette idée, non ? » En apparence, je parais décontractée mais bien vite, j’hausse les épaules, ce qui a pour effet de faire glisser la bretelle de la nuisette en coton que je porte. Machinalement, je le remets en place, inconsciente de l’effet que ça peut faire dans l’esprit de mon ex-mari. « Elle est fâchée ? » ta mère ? Qu’on lui ait caché ce qu’on fabriquait ? Je plante alors mes prunelles couleur chocolat dans ses iris foncés, et fronce un instant les sourcils : « C’est pour ça qu’elle veut se débarrasser de nous demain ? Elle espère nous réconcilier ? » Connaissant Nonna, j’étais presque sûre qu’il s’agissait de ça. Soupirant longuement, je finis par passer ma main dans mes cheveux. « J’irais lui parler demain. Je veux pas qu’elle fasse de gaffe devant les enfants, »Alors que je ne sais même pas décrire ce que nous sommes en train de vivre tous les deux, où ça va nous mener mais une chose est sûre : je ne veux pas que les en pâtissent une fois de plus. « Il vaudrait peut-être mieux que je dorme dans ma chambre ce soir ? » je propose sans le quitter des yeux. Je n’ai pas envie de quitter ses bras cette nuit mais si c’est ce qu’il souhaite, alors je m’y plierais.

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 Non, elle n’est pas fâchée, je suis son fils unique, un vrai amour, elle ne peut pas être fâchée contre moi – par contre, contre toi --- c’est possible... » Je roule des yeux, « J’en crois pas un mot,  » me moquais-je, « Ta mère m’adore et elle m’a encore plus adoré quand on lui a fait des petits enfants. » je rajoute dans un souffle alors que mon regard se fait interrogateur. Est-ce qu’il me veut avec lui cette nuit ? Je comprendrais, étant donné que sa mère nous a grillé, qu’il veuille qu’on joue la prudence.

« Tu ne bouges pas d’ici... » Sa main sur mes cuisses et ses lèvres sur les miennes me dissuadent complètement de partir d’ici et ma peau frissonne d’anticipation. « On n’a pas besoin d’être réconciliés --- » Ses lèvres se posent ma joue tandis que mes mains se posent sur ses avant-bras que je caresse du bois des doigts, « --- je ne te fais pas la tête --- » Un nouveau sourire se dessine sur mes lèvres alors qu’il dépose un baiser brûlant dans mon cou, « tu me fais la tête toi ? » Le baiser sur ma clavicule me fait complètement taire parce qu’il me connaît par cœur Ugo, il connaît mes points faibles, il connaît mon corps sur le bout des doigts, il sait comment me faire perdre pieds. « je serais pas là si je te faisais la tête. »  

« Elle a juste envie de nous laisser le temps de parler … sans doute pour éviter qu’on fasse une connerie devant les enfants. » Il n’a pas tort. Comme d’habitude, Nonna a tout prévu et je pense vraiment que c’est une bonne idée de se retrouver tous les deux pendant quelques heures. Au moins, on ne sera pas interrompu sans arrêt par les enfants. « On devrait penser à acheter un cadeau à ta mère pour la remercier de tout ce qu’elle fait pour nous. » proposais-je alors que sa main se pose sous la bretelle de ma nuisette, il caresse sagement ma peau du bout des doigts tandis que je me pince les lèvres sans le quitter des yeux. « On pourra discuter demain --- ce soir, je veux juste t’avoir près de moi --- tu veux dormir ici ? » Sa main vient se réfugier dans mon cou, et ses doigts sur mes joues. J’ignore s’il le fait exprès, mais chaque centimètre-carré de ma peau qu’il touche, s’embrase instantanément. Son regard planté dans le mien, je lui souffle et cède : « Ok, je dors ici ce soir. » Un dernier sourire avant que je ne vienne déposer mes lèvres sur les siennes et que mes mains ne viennent se faufiler sous son tee-shirt pour caresser sa peau. Il m’a manqué, il m’a horriblement manqué et j’ai juste envie de ne pas quitter ses bras cette nuit… quitte à rester sage toute la nuit si c’est ce qu’il souhaite. Me séparant de ses lèvres à regret : « Par contre … j’ai pas sommeil. » je lui murmure tandis que mes doigts jouent avec l’élastique de son bas de pyjama.

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« Nous rentrons ici vers 21 heures avec Luca » nous rappelle Nonna, tandis que je cache un petit sourire derrière ma tasse de café que j’ai encore à la main alors qu’elle et les enfants s’apprêtent à partir pour la journée. Bien avant notre divorce, Nonna mentionnait déjà Luca et j’ignore pourquoi, elle ne dit pas simplement ce que cet homme est pour elle. Je suppose que c’est simplement par pudeur à l’égard de son fils, mais mon intuition me dit que ça ne le dérangerait pas le moins du monde que sa mère n’ait plus à se cacher. Les enfants viennent nous embrasser chacun leur tour, et Ben, le copain de Bobby nous salue de la main alors qu’ils montent dans la voiture de Nonna.

Je mentirais si je disais ne pas être soulagée d’avoir cette journée de répit. J’aime mes enfants à la folie, j’aime aussi mon ex belle-mère, mais on a besoin de se parler avec Ugo. Venir dans sa chambre en pleine nuit, ce n’est clairement pas le bon moment pour parler … d’ailleurs, nous n’en avions aucune envie, surtout hier soir. En fait, nous sommes un peu comme deux adolescents ou de jeunes mariés, dictés par leurs hormones en ébullitions. Et je me dis qu’en dehors de la chambre, nous arriverons à parler. Ici, nous sommes sur un petit nuage, l’ambiance vacances, l’Italie, les enfants de bonnes humeurs … c’est le cocktail idéal et la vie rêvée mais moi, ce qui m’inquiète c’est ce qui va se passer une fois de retour à Brisbane, quand la routine reprendra le dessus.

Un dernier geste de la main à Maya qui m’envoie un baiser avec sa main avant qu’Ugo n’enroule son bras autour de ma taille et qu’il dépose un baiser sur ma joue puis dans mon cou. « Ils sont partis » - « Quelques heures de calme. Le paradis sur terre. » dis-je alors que je suis l’italien à l’intérieur de la demeure familiale. « On rentre dans le vif du sujet tout de suite --- ? Histoire que je puisse profiter de cette journée seul à seul pleinement » je hausse les sourcils tout en le suivant sur la terrasse. Il s’installe sur une chaise, tandis que je fais de même pour finir mon café. « Ah oui tu veux attaquer direct ! » Et en même temps, comment le lui reprocher. Cette situation durait depuis beaucoup trop longtemps, il fallait arracher le pansement… maintenant. « Ok. » soufflais-je. Je lève les yeux vers lui et plante mon regard dans le sien : « Ici c’est les vacances et tout se passe bien, mais il faut penser à notre retour à Brisbane. A la vrai vie. Qu’est-ce qu’on va faire ? Qu’est-ce qu’on va dire ? Je pense que … qu’avant de dire quoi que ce soit aux enfants, on devrait sortir… à Brisbane. » proposais-je en croisant mes jambes, « Je suis invitée à un dîner avec Rolex à la fin du mois, tu voudrais m’accompagner ? » Je ne souhaitais rien précipiter, ni le forcer à quoi que ce soit et je pensais qu’un retour progressif de notre duo serait une bonne idée.

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A peine ai-je posée mes fesses sur la chaise qu’Ugo en saisit un pied pour m’approcher de lui sous son air amusé. Docile, je le laisse faire sans le quitter des yeux. Il peut penser que ma proposition est un peu folle mais on ne peut pas rester dans cet espèce d’entre-deux. Je refuse de rester dans cette situation plus longtemps. On n’arrive pas à rester loin de l’autre très longtemps et il n’a pas l’air contrarié que sa mère soit au courant qu’on re-devienne des adolescents … ça veut forcément dire quelque choses non ? Les vacances, c’est idyllique mais lui comme moi, savons qu’elles ne vont pas durer éternellement et c’est important de comprendre quel chemin on va prendre à l’avenir. Alors je lui propose que l’on se voit à Brisbane en public et je propose même qu’il m’accompagne au dîner de Rolex à la fin de moi. « T’accompagner comme … ?! Sexy ex-mari ? » Ma bouche fait une grimace et je pouffe de rire : « Sexy ex-mari ? ça va tes chevilles ? » m’exclamais-je, hilare. « Tu m’accompagneras comme … accompagnant, ça te va ? » Est-ce qu’on était déjà obligé de mettre une étiquette sur une chose sur laquelle on arrivait pas à mettre nous-même de nom ? « C’est vraiment un dîner protocolaire et je voulais pas y aller … seule, mais je t’oblige en rien. » Je précisais pour qu’il ne se sente obligé de rien. Et pourtant, j’en avais envie qu’il m’accompagne. Vraiment envie !

« Mais ça peut être une idée --- je me rends compte, ici, que je ne veux plus rater la moindre seconde avec les enfants --- j’ai loupé trop de moments déjà avec la boite, les défilés, les voyages, le rythme de nos boulots. Je pense qu’il est temps que je ralentisse. » Mon regard se fait interrogateur. Oh, je suis bien consciente qu’il tente d’éluder toutes les questions qui se rapportent à nous mais je ne peux m’empêcher de me demander où il veut en venir. « Ralentir ? Tu veux changer de boulot ? James t’a proposé un autre poste ? » l’interrogeais-je sans savoir de quoi il en retournait vraiment. Et si je lui pose la question, c’est parce que la réponse m’intéresse vraiment comme … comme l’épouse que j’avais été, l’aurait fait il y a quelques années.

«Mais --- ça veut dire qu’on veut et on va essayer de réparer ce qu’on a cassé ? » Sa question me prend par surprise. Pourtant je devrais y être habituée, je sais qu’il peut être direct. Mon regard couleur chocolat descend sur ses mains posées sur mes jambes, qui caressent doucement ma peau tandis que je déglutis avec difficultés. « T’es prête à retenter le coup ? » Je lève les yeux vers lui, « -à nous redonner une chance ? » Je secoue la tête de gauche à droite et finis par avouer : « Bien sûr que j’en ai envie. » D’autres mots me brûlent les lèvres mais j’ai la gorge serrée. Des mots complètement fou comme  je t’aime cherchent à sortir de ma bouche. « Et toi ? » je demande en retenant mon souffle, « t’as envie de nous redonner une chance ? De réparer ce qu’on a cassé ? » A ce stade, je crois que je serais incapable de supporter d’entendre un refus de sa part, ça me ferait mal mais cette discussion était là pour mettre les choses au clair.