I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Cela faisait déjà presque trois semaines que Joanne avait accouché. Jamie avait repris le travail au même rythme qu'avant l'accouchement. L'atmosphère était bien plus légères à la maison, depuis que certaines choses avaient été mises à plat. Et Daniel occupait ses journées, Joanne ne les voyait plus passer. Ce jour-là, elle l'avait emmené à l'hôpital pour faire les tests visuels de routine. Bien qu'elle n'avait pas trop d'inquiétude, entre le médecin dire que tout allait bien au niveau de ses si beaux yeux bleus la rassurait. La consultation était assez tôt, le matin. Elle s'était levée en même temps que son fiancé. Joanne était rentrée vers onze heures, Daniel s'était assoupi dans la voiture. Il restait un bébé incroyablement calme. Même ses pleurs n'étaient pas particulièrement stridents. Lorsqu'il réclamait à manger, cela restait de légers couinements, et il s'agitait un petit peu. Il était si petit. Et pourtant, il changeait déjà beaucoup. Sa vue ne s'était pas encore bien développé, mais il reconnaissait sans mal la voix de sa mère et de son père. Joanne avait Daniel contre elle. Elle en avait profité aussi pour faire quelques courses pour le repas du soir. On l'interrompait de nombreuses fois pour pouvoir le nouveau-né, rares étaient ceux qui l'interceptaient parce qu'ils la connaissaient pour le peu de fois où elle s'était montrée avec Jamie. Elle mettait tous les ingrédients dans le réfrigérateur tout en gardant Daniel dans le bras. Milo ne cessait de traîner dans les jambes de la jeune femme, ne comprenant toujours pas que le bébé n'avait pas encore l'âge de jouer avec lui. Ben s'y était bien plus rapidement habitué. Il était particulièrement protecteur avec lui. Lorsque Joanne l'installait dans le transat - qu'elle posait sur la table de la salle à manger, Ben s'installait toujours au pied de celle-ci. Ou encore, quand Daniel faisait la sieste, il dormait lui aussi, mais devant la porte de la chambre. "Papa sera là pour tout un weekend, mon trésor." lui dit-elle tout doucement. Il ne devait certainement pas grand chose à ce qu'elle lui disait, mais Joanne lui parlait tout de même beaucoup. De simples banalités, énormément de mots d'amour. "Il va vouloir te garder tout pour lui pendant deux jours." ajouta-t-elle en riant. Elle s'installa sur le canapé de leur petit cocon, et regarda tendrement Daniel. C'était un bébé souriant, il suffisait d'un rien pour qu'un magnifique rictus se dessine sur ses lèvres. Il souriait quand Joanne chantait, ou lorsqu'elle lui caressait doucement la joue d'un doigt. Les yeux grand ouverts, il observait sa maman sans bouger. Là non plus, il n'y avait parfois pas besoin de mots. Elle ne savait pas combien de temps elle était restée ainsi, à le regarder, à l'embrasser, ou à rendre le même sourire lorsqu'il en faisait un. Il finit par s'assoupir, certainement bien installé et se sentant en sécurité. Joanne l'emmena alors dans sa chambre, le mettant dans le berceau et le recouvrant de la couverture de ses parents après l'avoir embrassé sur le front. Cela laissa le temps à la jeune femme pour préparer le repas du soir. Pour ne pas faire très original, c'était des lasagnes maison, un plat pour le végétarien, un autre pour la carnivore. Elle récupéra Daniel en fin d'après-midi, ayant la dent creuse. Une fois nourri, Joanne revint au rez-de-chaussée et mit les lasagnes au four afin que ce soit prêt dès que Jamie sera rentré. Installée sur le canapé, elle laissait Daniel observer le monde qui l'entourait. Ben le regardait aussi, avec beaucoup d'attention. Il approcha parfois un peu sa truffe de sa tête, sans pour autant le toucher. Ce temps d'observation prit fin lorsque Daniel se rendait compte qu'il n'avait plus grand chose dans le ventre, une nouvelle fois. Sa bouche cherchait le téton de sa mère. Celle-ci attendit qu'il s'agite un peu plus avant de lui donner son sein. Ben était allongé sur ses pieds, tandis que Milo s'amusait tout seul à l'extérieur. "C'est l'odeur des lasagnes qui te donnent faim si tôt ?" dit-elle en riant. "Tu dois avoir les mêmes goûts que ton père. Les lasagnes, les loukoums..." Elle ôta une partie de ses vêtements afin que le nouveau né puisse se nourrir -et effectivement, il avait une grosse faim. Pendant ce temps, elle entendit Jamie rentrer. Enfin, le weekend commençait.
crackle bones
Dernière édition par Joanne Prescott le Dim 6 Mar 2016 - 1:50, édité 4 fois
A peine sorti du studio, je file dans mon bureau récupérer ma veste et mon sac. Il est dix-huit heures tapantes. J’éteins rapidement l’ordinateur, mets le téléphone sur répondeur. Je suis prêt à partir en deux minutes, montre en main. « Jamie Keynes, tu ne serais pas malade par hasard ? » lance Selina qui s’est postée devant ma porte, bras croisés, l’air faussement grave. J’arque un sourcil, ne voyant pas de quoi elle parle. « Tu pars drôlement tôt aujourd’hui. » ajoute-t-elle alors. « J’ai un mini Keynes et une future madame Keynes qui m’attendent à la maison. Il faudra vous habituer à me voir filer le vendredi soir. » Je ne compte plus m’éterniser après l’émission. Pas le vendredi en tout cas. On ne m’en voudra pas de voler une ou deux heures de week-end supplémentaires afin de m’occuper de ma petite famille, au contraire. « Je pense que tout le monde sera ravi de t’ouvrir la porte. » rétorque la journaliste avec un petit rire. Car tout le monde sait que devrais partir plus tôt le soir, m’arracher à mon bureau, mais je ne vois jamais le temps passer. Ils doivent parfois rêver de me jeter dehors ou m’assommer et me reconduire chez moi pour profiter de ma fiancée. « Mais avant j’ai quelqu’un en ligne pour toi. » Je fronce les sourcils, puis soupire. Il suffit que cela soit urgent ou important pour que je ne mette pas les pieds à la maison avant encore deux bonnes heures. Je suis Selina jusqu’à son bureau à reculons, attrape le combiné, et reconnais immédiatement la voix au bout du fil. Sur le moment, je ne sais pas si je suis ravi de l’entendre, ou mort de peur. L’appel ne dure qu’une minute. Après de brèves salutations auprès de toute l’équipe, je m’envole enfin. Vitres ouvertes, j’allume l’unique cigarette de la journée dans la voiture et fume sur le trajet. Je ne le fais jamais devant Joanne, j’imagine très bien le regard qu’elle me jetterait. J’emprunte les petites routes pour m’épargner les embouteillages. L’avantage de rentrer tard le soir d’habitude, c’est que j’y échappe. Quoi qu’il en soit, il est encore bien tôt comparé à l’heure à laquelle je rentre le reste de la semaine, et je souris de satisfaction en voyant l’heure sur le cadran de la voiture. Parfait. Les petits aboiements de Milo annoncent mon arrivée bien avant que je n’ouvre la porte. La bestiole se jette dans mes pattes dès que je pose un pied à l’intérieur. Ben, lui, se fiche royalement que je sois de retour. J’adresse quelques caresses à la boule de poils jusqu’à ce qu’il me laisse enfin prendre le temps de déposer mes affaires. Le travail est abandonné dans l’entrée et n’interférera pas du week-end. Je repère rapidement Joanne dans le petit salon, Daniel tétant dans ses bras. Par-dessus le dossier du canapé, je me penche sur déposer un baiser sur sa joue et murmure un « bonsoir mon ange ». Je n’interromps pas le petit pendant son dîner, et le temps qu’il termine, je file à la cuisine me servir un verre d’eau. « Comment s’est passée la journée ? » je demande de là-bas, comme toujours. Depuis l’arrivée de Daniel, la jeune femme trouve bien plus matière à raconter qu’avant. Il y a toujours des petits rien dont il est possible de s’émerveiller avec un bébé. Un sourire plus craquant que les autres, une tentative infructueuse d’attraper ses pieds, une petite contrariété. Je m’approche enfin de mes deux trésors et tends les bras pour prendre le petit. « Je peux ? » je demande tout de même à sa mère avant qu’elle ne me laisse le saisir. J’ai enfin l’habitude de bien le tenir du premier coup. A la seconde où mon fils est confortablement installé dans mes bras, mon sourire s’élargit –et le sien aussi. Je tapote le bout de son minuscule nez avec le mien, admire ses grands yeux bleus qui semblent toujours intrigués de voir un autre visage que celui de sa maman. « Comment va mon garçon ? » je demande tout bas en le berçant un peu pendant que je marche jusqu’à la cuisine. D’habitude, il s’endort quasiment immédiatement après avoir mangé. Mais là, l’excitation de voir cette nouvelle personne le tient éveillé quelques minutes de plus. Je jette un coup d’œil à travers la vitre du four et admire la couche de fromage qui fond sur la sauce tomate. « Tu sens la bonne odeur des lasagnes de ta maman ? C’est un des meilleurs plats du monde, tu comprendras quand tu auras des quenottes pour en déguster. » j’ajoute en adressant un regard complice à la première concernée. Je lui vole un baiser par la même occasion. « Merci, mon cœur. Tu es parfaite. » Mon attention se repose sur Daniel et ses petites mains qui tentent d’attraper l’air. Je prends délicatement l’une d’elles et dépose un baiser sur ses doigts. « Devine qui est venu depuis Londres jusqu’ici pour voir ta bouille. »
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"Bonsoir." lui répondit-elle tout bas, avec un sourire ravi. Ses yeux bleus regardèrent à nouveau Dan, qui têtait tranquillement. Il était si paisible. "Je suis passée chez le médecin ce matin, pour contrôler ses yeux, tu sais ?" Le bébé semblait être repu, et Joanne se rhabilla avant de prendre Dan afin qu'il dépose sa tête sur son épaule. "Et ses yeux vont très bien, tout ce qu'il y a de plus normal." Normal. Ce mot avait une signification très importante lorsqu'il s'agissait de son fils. Il allait bien, était en bonne santé, rien qui ne le prédestinait à avoir les mêmes misères que sa maman. Et c'était tout ce qui comptait. Jamie ne tarda pas à revenir auprès d'eux afin de réclamer un peu son enfant, qu'il n'avait pas vu de la journée. Il demandait systématiquement à Joanne s'il le pouvait. Elle le lui tendit avec un sourire tendre. Jamie se promenait avec Daniel dans les bras jusqu'à la cuisine. Joanne les rejoignit, regardant avec amour les deux hommes de sa vie. Jamie lui parlait déjà de lasagnes, elle rit. "Je pense que l'odeur a du le réveiller, il avait étrangement faim un peu plus tôt que d'habitude." dit-elle, le regard amusé. Le bel homme embrassa sa fiancée avant de ne se recentrer que sur son fils. Et Joanne espérait quelque part ne jamais entendre la phrase qu'il venait tout juste de dire à leur enfant. Elle le regarda avec des yeux ronds. "Pardon ?" Soudain, le petit weekend parfait qu'elle avait pu s'imaginer durant toute la semaine s'envola. Plus de cocon, mais bien les parents de Jamie qui allaient se pointer pour venir voir leur petit-fils. La jeune femme n'avait aucune envie de les voir. Elle s'approcha d'un des placards pour sortir deux assiettes et allait cherchait les couverts dans le tiroir. "Ils comptent passer quand ?" dit-elle d'un ton neutre en disposant le tout sur la table. "Je ferai en sorte de ne pas être là à ce moment là. Je ne pense pas qu'ils veuillent me voir, et c'est assez réciproque. Et je pense que je sortirai de mes gonds s'ils osent de faire ne serait-ce qu'un critique concernant Daniel." Depuis l'accouchement, Joanne était devenue particulièrement protectrice envers Jamie, comme envers leur enfant. Elle n'avait pas eu l'occasion de vraiment le montrer pour Jamie, en vue de ce qu'il s'était passé et qu'ils restaient souvent chez eux pour ne profiter de ce bonheur qu'à trois. "S'il est trop grand, trop petit, trop maigrichon. Qu'il ait trois semaines d'avance, qu'il ait les yeux bien trop bleus..." Ils pouvaient lui trouver un peu n'importe quoi. "Ou même pire, qu'il soit à moitié moi." Son ton restait étrangement calme, mais elle bouillonnait intérieurement. Peut-être qu'elle s'emportait de trop, qu'elle exagérait. Mais les choses qu'elle venait d'énumérer pouvaient être facilement dites par les parents de Jamie. "Et après, même lorsqu'il posera à nouveau les mains sur moi, ta mère continuera quand même de me regarder froidement, et faire comme si de rien n'était." Elle prépara ensuite une vinaigrette comptant accompagner les lasagnes avec de la salade verte. "Donc soit, tu veux absolument que je reste, mais ne t'attends pas à ce que j'accepte ne serait-ce qu'une critique envers Daniel ou toi. Soit, je ferai en sorte d'être étrangement absente lorsqu'ils passeront." La deuxième option l'arrangeait un peu plus parce qu'elle ne supportait plus leur rire jaune, leur mauvaise foi et leur impression d'avoir le contrôle sur tout. Elle les voyait bien regarder de Daniel de près jusqu'à lui trouver un défaut et le décupler au possible. Pauvre gamin. Et ce serait certainement de la faute de Joanne, puisqu'elle était encore plus misérable que toutes les personnes existantes sur cette Terre. Elle n'avait aucune envie de les voir et leur dire bonjour juste pour être polie. Joanne sortit finalement le plat chaud de lasagnes qu'elle déposa sur la plaque à induction, et commença à couper quelques parts avant de songer de le ramener à table.
crackle bones
Dernière édition par Joanne Prescott le Jeu 25 Fév 2016 - 12:02, édité 1 fois
Lâche diversion que voilà, d'annoncer le venue de mes parents à Joanne en faisant mine de parler à Daniel. Cela ne risque pas d'être la dernière fois que ce genre de technique sera utilisée par l'un ou l'autre des partis. La réaction de la jeune femme ne se fait pas attendre. Honnêtement, je m'attendais à ce qu'elle refuse catégoriquement que Edward approche le petit, quitte à menacer de sortir de nouveau l'injonction qu'elle avait réussi à obtenir contre lui. Le document se trouve toujours dans un tiroir de la maison, quelque part, juste au cas où. La mère reste calme. Pas un vent de panique, juste une brise d'énervement. J'imagine que la simple idée de savoir mon père en ville l'agace. Pourtant, autant que ses parents, les miens ont le droit de voir leur petit-fils. Vu le nombre de kilomètres qui les en séparent, ce n'est pas une petite rencontre qui fera du mal à qui que ce soit, ils ne risquent pas de revenir la semaine prochaine. « Demain, pour le thé. » je réponds comme si de rien n'était à Joanne, la laissant distraire ses mains en mettant la table pendant que je continue de bercer Dan. Il n'est question que de quelques heures, rien de plus. Ils ne s'éterniseront pas. Edward a des affaires en cours à régler à Brisbane. La jeune femme prévoit donc de s'éclipser dès que mes parents se montreront. Assurément, ils se passent de voir la roturière qui me sert de fiancée, ils m'ont déjà longuement fait comprendre que me remettre avec elle était la plus grande erreur de ma vie -juste après lui avoir fait un enfant. Forcément, ils ne verront pas le petit d'un bon œil, et ils lui trouveront bien un défaut juste histoire de souligner un peu plus leur mécontentement et la déception que je leur cause. Néanmoins, je pense qu'ils resteront aussi aimables qu'ils le peuvent. Il s'agit de leur premier petit-fils après tout, il porte leur nom, et il portera le titre familial. Qu'ils le veuillent ou non, c'est une réalité qu'ils ne peuvent qu'accepter. Autant être heureux se faire sa connaissance, et l'aimer autant que possible -s'ils sont capables d'aimer. Je ne peux pas m'empêcher de sourire, attendri, en observant Joanne conserver son rituel de cuisine pendant qu'elle siffle entre ses dents tout ce qu'elle méprise chez mes parents. « Elle est belle ta maman quand elle est énervée. » dis-je à Daniel qui commence à s'endormir. Elle fronce toujours le nez de la même adorable manière à chaque fois. Il n'y a sûrement que moi pour trouver la froideur de sa voix presque séduisante. Contrariée, elle a un autre charme qui fait son petit effet, c'est assez rare pour le noter. « A vrai dire, j'espérais que tu ne me laisserais pas seul avec eux. » dis-je calmement, sans avoir peur de me prendre une réponse cinglante. Je lui souris toujours avec un air tendre. Je sais qu'elle a horreur de cette situation, qu'il n'est pas simple pour elle de supporter la présence de mes parents. Ils ont toujours le chic pour tout démolir partout où ils passent. Mais Joanne ne se laisse jamais faire. « Et puis, tu sais à quel point je t'aime quand tu les remets à leur place. Je pourrais te demander d'être là juste pour voir ça. » j'ajoute avec un regard complice et amusé. C'est suite à la première fois qu'elle a osé s'opposer à eux, à Londres, que j'ai su qu'elle était la femme de ma vie. Puis, à chaque fois que cela s'est reproduit, mon coeur s'emballait un peu. Je crois que, très sérieusement, je ne peux pas m'empêcher de la trouver belle quand elle s'énerve. « Mais, non, je ne te force à rien. » J'approche de la jeune femme et dépose un baiser tendre sur sa tempe. Elle n'est pas obligée d'être présente si elle ne le souhaite pas. Je suppose que je serai à même de gérer la situation seul. Il suffira de prévoir un biberon au cas où Daniel ait faim quand sa mère n'est pas là pour lui donner le sein. D'ailleurs, celui-ci dort à poings fermés désormais. Alors je le repose dans son transat. « Dors bien, bonhomme. » je lui murmure. J'en profite pour caresser le crâne du bon vieux Ben qui veille sur son protégé. Puis je retourne côté salle à manger pour m'installer à table, comme si absolument rien n'était.
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Savoir qu'Edward Keynes était dans les parages était loin d'être une chose qui la rassurait. Elle restait profondément marquée par les attouchements qu'il avait pu faire pour elle. C'était un homme fort, et il serait tout à fait capable de réitérer l'expérience s'il le voulait. La même force dont disposait Jamie, d'ailleurs. Elle le craignait beaucoup, elle ne savait même pas comment elle parvenait à lui tenir tête depuis ce jour-là. Les parents Keynes seraient là pour le thé, le lendemain. En plein milieu du weekend, histoire de bien entacher le tout. Joanne soupira, sans faire de commentaire supplémentaire. Il n'était pas difficile de comprendre qu'elle était totalement contre cette visite, mais Jamie allait malgré tout sortir la carte de la famille alors qu'il savait très bien qu'il allait se faire lyncher une nouvelle fois par ses parents. C'était à la limite du masochisme. Jamie restait toujours aussi calme, presque amusée que sa belle soit énervée. Il ne manquait d'ailleurs pas de le faire remarquer à son enfant. Joanne lui lança un regard désobligeant avant d'aller déposer le saladier à table. Il espérait qu'elle resterait avec. "Ah oui, pour qu'ils aient l'honneur d'avoir trois boucs émissaires sur qui largement cracher leur venin, quelle brillante idée."dit-elle d'un ton sec. Le gentleman semblait presque ravi de voir sa belle énervée, il s'attendait certainement à une telle réaction de sa part. Il devait savoir qu'il n'y avait pas beaucoup de choses pour uniquement l'énerver, mis à part ses parents. Il lui disait toujours à quel point il l'aimait après qu'elle ait le courage de les confronter, sauf la fois où elle les avait vu après qu'elle ait rendu la bague. Pourtant, elle ne put s'empêcher de sourire un peu et d'avoir ce même regard complice que lui lorsqu'il explicita à quel point il adorait lorsqu'elle leur tenait tête. Elle leva les yeux un peu au ciel, le trouvant parfois incorrigible. Après avoir embrassé sa fiancée sur la tempe, laissant comprendre qu'il lui laissait le choix, il alla déposer doucement Daniel dans son transat. Il dormait profondément, paisiblement. Joanne amena le plat de lasagne à table et mit une part dans chaque assiette. Elle restait silencieuse, les yeux rivés sur Daniel. "J'ai beau les remettre à leur place, ça n'empêche pas ton père de..." Elle grimaça et eut un soudain frisson glacial en se souvenant de ce bien désagréable moment. Il adorait être tactile avec elle, et c'était un point qui l'effrayait. De savoir qu'il ne manquerait pas d'essayer de l'avoir dans son lit. Elle déglutit difficilement sa salive. "Il est hors de question qu'ils le portent." dit-elle fermement, après s'être remise de ce souvenir traumatisant. "Ils pourraient toujours le faire tomber par inadvertance. Ils auront bien assez de choses à dire rien qu'en le voyant." Elle approcha timidement sa main de celle de Jamie, croisant ses doigts avec les siens. Les gestes affectueux s'étaient considérablement multipliées, mais Joanne avait toujours cette impression de première fois, que leur relation venait tout juste de naître et que tout était encore interdit. Son coeur palpitait au moindre de ces contacts, comme s'ils ne s'étaient jamais vus nus et qu'ils n'avaient jamais fait l'amour. Elle porta alors sa main à sa bouche et l'embrassa à plusieurs reprises. Elle avait soudainement besoin d'une affection certaine, en collant sa joue contre sa main, espérant ainsi effacer le souvenir des mains d'Edward sur elle. "Nous sommes toujours plus forts lorsque nous sommes ensemble." Et ils avaient eu besoin de beaucoup de temps pour le comprendre. "Et il n'est pas question que je te laisse seul avec tes parents. J'ai horreur de la manière dont ils se prennent à toi sans que tu ne dises quoi que ce soit." dit-elle songeuse. Elle allait donc rester pour le thé. "Et ils ne resteront pas longtemps. Le simple fait de savoir qu'ils sont dans les parages ruine absolument tout le weekend." souffla-t-elle en se servant un peu de salade. Elle avait tellement hâte de cette poignée de jours pour profiter entièrement de sa famille, mais il fallait forcément que quelqu'un vienne tout entacher. Joanne commença à manger sans faire d'autres commentaires.
crackle bones
Dernière édition par Joanne Prescott le Jeu 25 Fév 2016 - 12:03, édité 1 fois
Plus je souris, plus Joanne semble s'impatienter face à mon attitude. Et cela me fait sourire de plus belle. Mes parents est un des très uniques sujets capables de véritablement faire sortir la jeune femme de ses gonds, et il est si rare de la voir ainsi que cela ne peut que m'amuser ou m'attendrir. De plus, je sais que la manière dont mes géniteurs me traitent et m'ont toujours traitée est l'une des raisons pour lesquelles elle ne peut pas les supporter. Cette facette protectrice envers moi fait plaisir à voir, dans le fond. Elle aussi n'apparaît pas souvent. « Ils essayeront de se tenir à carreau, je pense. » dis-je en espérant que cela la rassurera un peu. Même si je n'ai pas la prétention de dire que je connais mes parents par coeur -car personne ne peut dire une chose pareille d'un couple aussi imprévisible- j'en sais tout de même long sur leur manière de fonctionner. « Ils savent que nous les empêcheront de voir Daniel de nouveau s'ils font un faux pas. » Il n'est pas question d'accepter la moindre erreur de leur part. Il en feront sûrement une. Et la question concernant les entrevues à venir sera vite réglée. « Je veux bien qu'ils fassent partie de la vie de leur petit-fils, mais cela ne veut pas dire que je leur laisse carte blanche. » j'ajoute, un peu plus fermement. Ils tiennent à leur famille, et ils ont le droit d'endosser leur rôle de grand-parents. Néanmoins, il n'est pas question que leur présence soit aussi toxique pour Daniel qu'elle l'a été pour moi. Ils seront présents de loin s'ils le désirent. Rien de plus. Joanne impose une règle ; que ni ma mère ni mon père ne prenne le petit dans ses bras. « Je ne comptais pas leur en donner le droit, ne t'en fais pas. » je réponds immédiatement. Bien sûr qu'ils pourraient le faire tomber. C'est tellement leur genre. « Je sais parfaitement de quoi ils sont capables. » Oui, difficile de croire que j'ai bien toute ma tête à l'idée de laisser des gens pareils entrer chez moi et approcher ma famille. Une femme antipathique qui trouvera matière à critiquer mon fils, un homme capable de tenter de violer ma fiancée, tous deux adorant me répéter que je ne suis qu'un moins que rien. Ils n'ont rien à faire ici, ils ne devraient pas être les bienvenus. Pourtant, je leur laisse cette énième chance qu'ils ne méritent pas. Joanne se radoucit et, à la recherche d'un peu de douceur et de tendresse, croise ses doigts avec les miens. Nos mains liées ainsi fait partie des visions dont je ne me lasse pas. Avec un petit sourire, je laisse la jeune femme déposer un baiser sur le dos de ma main, puis blottir sa tête au creux de ma paume. On serait en droit de se demander quel genre d'homme laisse la personne qui a tenté de violer sa bien aimée entrer chez lui, et ose demander à celle-ci d'être présente et de se tenir près de lui. Quel genre d'homme ne dit jamais rien lorsqu'on le rabaisse plus bas que terre avec la cruauté dont ses bourreaux savent faire preuve. « L'habitude. » je murmure avec un sourire triste, haussant les épaules. J'ai toujours laissé mes parents me dévorer tout entier, faire de moi leur petit monstre de foire. Ils m'ont brisé, et aujourd'hui, comme un animal blessé, leur nom ne m'inspire que de la crainte, faisant remonter tous les traumatismes qui me paralysent sur place. Même si je me sens plus fort depuis mon exil ici, et depuis que Joanne est à mes côtés, j'ai bien du mal à leur refuser quoi que ce soit et échapper à leur influence. Non, ils ne resteront pas longtemps. Hors de question qu'ils empoisonnent l'air plus que de raison. « Ce ne sont que deux heures dans tout un week-end, ça ne ruine rien du tout. Pas besoin de leur donner cette satisfaction. » dis-je à Joanne en me servant de la salade à mon tour. Je garde le sourire, me montre optimiste. « Et puis, j'ai un tas de surprises pour toi pendant ces deux jours, bien meilleures que leur venue. Je serais vraiment triste que tu me dises que cela n'a pas d'importance juste à cause d'eux. » Je fais la moue et exagère une mine de chien battu dans l'espoir de la faire rire un peu, ou juste sourire. « Oh, et j'ai reçu un mail d'invitation à un certain gala que nous connaissons bien qui aura lieu à la fin du mois et où je pense que nous devrions vraiment aller. » j'ajoute avant de piquer dans mes lasagnes et déguster une première bouchée. Si elle n'a pas deviné de quelle soirée il s'agit, je dois au moins avoir piqué sa curiosité.
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Jamie semblait assez sûr de lui en disant que ses parents n'oseront pas faire trop de débordements, sachant que, malgré tout, le jeune couple avait une petite emprise sur eux. Elle n'avait pas oublié le papier qu'elle avait précieusement gardé et qui lui permettrait de maintenir Edward loin d'elle, elle l'avait toujours bien en tête. Cela rassurait un peu Joanne, mais peut-être pas suffisamment. Elle savait à quel point les parents Keynes étaient des experts en manipulation. Joanne regardait son fils d'un air inquiet. "Je ne veux juste pas qu'ils l'enveniment avec leur politique. Ils sont bien capables donner raison de haïr sa mère pour qu'il soit le digne héritier de la famille et pour l'éloigner de moi par la suite." Parce que ce serait certainement le genre de choses qu'ils feraient si le garçon leur convenait, d'une manière ou d'une autre. C'était une autre grosse raison que Joanne appréhende cette entrevue. Jamie devait certainement s'y attendre aussi, et s'y était préparé, à ce genre d'attaques. Joanne était sûre qu'il ne laisserait pas Edward faire de Daniel son nouveau pantin. Cette crainte avait émergé peu après leur séparation. Joanne et Jamie tombaient d'accord sur le fait de ne pas les laisser prendre Daniel. Elle doutait même qu'elle tolère qu'ils viennent le toucher. Après avoir demandé un peu d'affection de son fiancé, Joanne décida tout de même de rester avec eux. Sinon Jamie repartirait la queue entre les pattes sans n'avoir rien dit. Une habitude, selon lui. Joanne le regarda d'un air tendre. "Tu as déjà su montrer que tu pouvais être bien plus fort que lui." lui dit-elle doucement. "Le fait que tu sois en mesure d'aimer ton fils de tout ton coeur alors que lui en est simplement incapable te rend encore plus puissant." Elle embrassa une dernière fois ses doigts avant de les lâcher. "Nous sommes une famille, maintenant. La plus belle qui soit. Je pense que ça vaut le coup de la défendre coûte que coûte, autant toi que moi." Elle lui fit un sourire complice, sûre de ses paroles, y croyant fermement. Ils avaient tous les deux commencé à manger leurs lasagnes. Joanne appréciait tout particulièrement cette autre recette. "Je trouve que leur accorder deux heures est déjà presque trop long." dit-elle en toute honnêteté. En leur présence, cela pouvait s'assimiler à une éternité, sans difficulté. "Elles ont intérêt à être géniales, ces surprises, pour rattraper ces deux heures infernales." dit-elle avec bref haussement de sourcils, le sourire clairement taquin. Joanne n'exigeait jamais de choses particulières, pas de grandiose ou d'extravagant. Une chose que Jamie savait certainement mais il ne pouvait pas s'empêcher de voir grand, parfois. A cette phrase, Joanne plaisantait bien sûr. Il parlait ensuite d'un gala auquel il a été invité, avec ce pétillement dans son regard qui en disait long. Vu la période de l'année, il était facile de deviner de quoi il s'agissait. "Tu as été invité, ou nous avons été invité ?" demanda-t-elle, en picorant les dernières miettes de viande hachée dans son assiette. "Est-ce que je dois venir en tant que conservatrice paumée qui adore son job ou en tant que future Madame Keynes ?" lui demanda-t-elle avec des yeux pétillants. "Oh mince, j'avais acheter une bouteille de vin pour aller avec le dîner." Sauf que les plats étaient bien vidés. "Il faudra que je refasse des lasagnes." dit-elle en haussant les épaules, sachant pertinemment que Jamie serait bien le dernier à râler. Après avoir un petit peu discuté, elle finit par se lever pour commencer à débarrasser la table. Daniel dormait toujours aussi paisiblement, et Ben ne bougeait pas d'un pouce. Un peu plus soucieuse, Joanne dit tout bas, sans pense que Jamie pouvait entendre. "Il faut que je perde un peu, si je veux entrer dans une robe." Elle n'était déjà pas bien épaisse. Et son ventre s'était déjà beaucoup dégonflé depuis qu'elle était rentrée. Ce n'était toujours pas très esthétique par contre, elle avait toujours autant horreur de se regarder dans un miroir un peu dénudée. Passer toutes les étapes jusqu'à être à nouveau capable de se montrer ainsi devant Jamie allait être particulièrement difficile, elle s'en rendait compte elle-même. Joanne devait à nouveau faire ce travail sur elle-même, parce que le blocage lui semblait bien plus important que la fois précédente.
crackle bones
Dernière édition par Joanne Prescott le Jeu 25 Fév 2016 - 12:03, édité 1 fois
Manipuler le petit pour le retourner contre sa mère. Joanne a bien saisi toute la subtilité du style de mes chers parents. Ils en seraient tout à fait capables, et à vrai dire, les connaissant, ils n’attendent que cela. Il suffit qu’ils apprécient assez Daniel, qu’ils lui trouvent les qualités nécessaires, et il deviendra à leurs yeux le parfait petit héritier qu’ils n’ont jamais eu. Ou plutôt, qu’ils auraient pu avoir si je n’avais pas tout gâché. Il est clair qu’à la seconde où ils auront la mainmise sur le petit, ils ne le lâcheront pas et feront tout pour le modeler à leur image, en faire ce qu’ils veulent, lui faire adopter leur mode de pensée. « Ca n’arrivera pas. » j’assure avec un regard déterminé à Joanne. Ni Edward ni Marie ne le toucheront, et Daniel ne sera jamais seul avec eux. Jamais. Ils n’auront pas notre fils pour achever tous leurs desseins. Ils mourront sans l’héritier qui fera leur fierté, et cela ne me peine pas plus que cela pour eux. Ils devront uniquement s’estimer heureux de pouvoir le voir et d’avoir un contact minimum avec lui. Même s’ils ont été plus tendres avec moi durant leur dernier séjour, j’ai arrêté de penser qu’ils sont capables de changer. Ils sont comme ils sont, malades et paranoïaques. Ils feront partie de la vie de Daniel par principe, rien de plus. Nous avons parfaitement les moyens de garder un contrôle total sur cette situation, nous ne devons pas hésiter une seconde à nous en servir. Pour Joanne, j’ai déjà prouvé que je pouvais être plus fort que mon père. Je lâche un rire ironique. « En lui collant un œil au beurre noir. Ca n’a rien de glorieux. » Je sais bien qu’elle ne fait pas uniquement référence à cela. Néanmoins, Edward peut tout à fait me faire sortir de mes gonds. Ce qui serait un beau gâchis dans la mesure où aucune crise de colère de ma part n’est survenue depuis septembre. Si ce n’est un petit élan incontrôlé qui m’a poussé à détruire une table chez Hannah, certes. J’espère ne pas avoir à réitérer l’expérience avec mon père. Quoi qu’il en soit, je pourrai lui tenir tête pour mon fils et ma fiancée. « Je ne compte pas les laisser vous atteindre de quelque manière que ce soit. » j’assure à Joanne. Il n’y a sûrement qu’à mon propre sujet que ses paroles sont capables de me paralyser. Mes parents ont pris bien assez de place dans la discussion pour ce soir, et je tente de distraire l’esprit de ma belle en lui avouant avoir quelques belles surprises pour elle durant le week-end. De quoi faire oublier la petite interruption des Keynes seniors demain après-midi. « Est-ce que j’ai raté une seule fois l’une de mes surprises ? » je demande, sûr de moi, un sourcil arqué. Et je sais que je ne raterai pas mon coup cette fois-ci non plus. L’autre soir, j’avais oublié de lui donner son cadeau de jeune maman. Cette fois, je compte bien le lui offrir –avec les intérêts de retard disons. J’en profite pour ajouter une autre bonne nouvelle à la liste. L’invitation du musée à leur cocktail annuel. Le même que celui où Joanne et moi nous sommes revus après notre rencontre désastreuse. Bien sûr, elle le devine immédiatement. « J’ai été invité. Mais je pense qu’ils n’ont simplement pas osé ajouter ton nom sur l’invitation. » j’avoue avec un sourire. A moins qu’ils n’aient prévu de l’inviter à part, de son côté. Je ris en l’entendant se qualifier de conservatrice paumée. Elle ne l’a jamais été à mes yeux. J’hausse les épaules. « Comme tu préfères. » Après tout, elle peut souhaiter se fondre de nouveau avec ses collègues, renouer avec eux sans avoir à supporter le standing allant de pair avec le statut de cavalière à mon bras. Retrouver de la simplicité. Je vois la jeune femme ouvrir de grands yeux en se rendant compte qu’elle a oublié le vin prévu avec le dîner. « J’oubliais que tu as de nouveau le droit à l’alcool. » Maintenant que Daniel est né, elle est libre de boire tout ce qu’elle veut, manger ce qu’elle veut. J’imagine que cela lui a quand même un peu manqué. Du coup, elle refera des lasagnes. « Mince alors ! » je lance avec un air faussement embarrassé. Elle me connait assez bien pour savoir que j’en mangerais matin midi et soir jusqu’à m’en rendre malade si je le pouvais. Le plat terminé, Joanne commence à débarrasser la table ; je me lève immédiatement pour l’aider et l’accompagne à la cuisine pour déposer la vaisselle sale. Le bruit des couverts et des assiettes tombant dans le lave-vaisselle ne suffit pas à couvrir le son de la voix de la jeune femme qui se fait remarquer qu’il lui reste quelques kilos de grossesse à perdre. « Tu es déjà magnifique. » je murmure aussi bas qu’elle avec un sourire complice avant de déposer un baiser sur sa joue. J’attrape un torchon pour essuyer mes mains rapidement et ajoute avec un haussement d’épaules. « Et de toute manière, tu as trois semaines pour perdre tout ce que tu veux perdre avant le jour J. » Cela devrait au moins suffire à son ventre pour complètement dégonfler. J’imagine que Joanne ne sera toujours pas à l’aise avec son corps d’ici là. Eh bien, j’ai trois semaines pour la rassurer et lui donner un peu plus d’assurance. « On pourra te trouver une robe ensemble si tu veux. » dis-je en passant mes bras atour de sa taille pour l’enlacer tendrement, le regard malicieux. « Et même de quoi aller en dessous. » j’ajoute pour la taquiner un peu, juste histoire de revoir ses pommettes rougir comme avant, comme lorsqu’elle n’osait pas mentionner notre intimité à haute voix. Je lui vole un baiser et l’attire dans notre petit salon. Le cocon a vite été adopté. Nous pourrions passer notre vie lovés dans le canapé l’un contre l’autre. « Ca fera déjà un an, tu te rends compte ? »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Jamie n'accepterait jamais que son propre fils soit sous l'emprise d'Edward. Qu'il le module comme bon lui semble, et en faire l'héritier parfait, histoire de remplacer Oliver. Joanne ne le permettrait jamais non plus. Ils étaient tous les deux des parents aimants et qui savaient ce qui était bon pour Daniel. Elle lui lança un regard de travers lorsque le premier exemple qui lui vint en tête était la belle droite qu'il avait collé à son père. Jamie savait très bien qu'elle parlait d'autre chose et elle se passait de faire un commentaire. Il lui garantit qu'il ne laisserait personne les atteindre. Ni elle, ni le petit. Finalement, ce fâcheux sujet de conversation s’atténua de lui-même lorsque le bel homme se mit à parler de surprises. Il avait raison sur ce point ; il n'avait jamais râté aucune d'entre elle. Joanne lui lança un regard complice, et rit doucement. "Et que me vaut ce lot de surprises ? Qu'ai-je donc fait pour mériter tout cela ?" demanda-t-elle, toujours avec large sourire dessiné sur ses lèvres. Il savait très bien qu'il la rendait follement curieuse lorsqu'il commençait à parler de surprises. Il la cherchait certainement un peu. Vint le sujet du gala, où Jamie avait été personnellement invité. "Pourquoi n'oseraient-ils pas ?" demanda-t-elle, intriguée ? Peut-être que ça ne se faisait pas d'inviter l'une de ses employés, bien qu'elle était fiancée à un généreux donateur. "J'aimerais vraiment y aller avec toi. Comme étant ta cavalière." Parce que ça débordait de romantisme et que Joanne avait cet éternel côté fleur bleue. "Ca ne m'empêchera pas de retrouver un peu mes collègues, mais j'aimerais beaucoup passer la majeure partie de cette soirée avec toi." ajouta-t-elle un peu plus timidement, comme si c'était encore un peu tabou. Peut-être que ça l'était vraiment, elle n'en savait rien. "Le directeur jubilera peut-être encore en nous voyant ensemble." dit-elle en riant nerveusement. Ils débarrassèrent rapidement la table, et Joanne se disait qu'il fallait bien qu'elle ressemble à quelque chose pour cette soirée-là. Mais Jamie l'avait entendu et ne manquait pas de la complimenter, ce qui fit rosir ses joues. Comparée à d'autres mères, Joanne était tout de même bien lottie. Elle avait certes pas pris du poids, mais rien de semblable à ces quinze kilos de l'une ou des dix de l'autre. Il y en avait peu, mais elle ne le voyait que trop bien au niveau de ses hanches ou de ses cuisses, et bien évidemment son ventre. Cela se voyait peut-être à peine, elle ne se posait pas vraiment la question. Jamie lui proposa d'aller chercher une robe pour elle ensemble, elle accepta volontiers. Ce qu'il dit juste ensuite la fit rougir de plus belle, Joanne dissimula même son visage avec ses deux mains en secouant la tête. Il l'embrassa rapidement avant de l'emmener vers leur petit coin plus intime. Pendant la marche, Joanne jeta un oeil derrière pouvoir si Daniel dormait toujours. Une fois assis, elle prit rapidement la télécommande qui régissait les luminaires de la pièce. Bien pratique, cette petite chose, surtout lorsque l'on est flemmard. Elle tamisa un peu plus la luminosité surtout pour ne pas agresser les yeux de Daniel lorsqu'il les rouvrira. "Je n'aurais jamais pensé que l'homme à qui je me suis sentie obligée de payer la caution devienne le père de mon fils, et mon futur époux." lui dit-elle doucement, en ne quittant pas le regard de son fiancé. "Tu m'avais invitée ici, après le gala, tu te rappelles ? Que tu m'avais dit que tu ne retournerais plus à l'hôpital à condition que je vienne boire un verre avec toi." Le pari était quelque peu perdu, mais ce qui avait été gagné à côté était inestimable. Elle sourit timidement. "Et à chaque fois que l'on prévoyait de se revoir, j'essayais la moitié de mes tenues pour trouver celle qui allait convenir. J'étais toujours si nerveuse. Je me disais qu'un homme aussi galant, charmant et bien habillé allait peut-être vite jugé sur ce que je pouvais avoir sur le dos. Je voulais juste te plaire... Attirer ton attention." Joanne avait été dans une période où elle renaissait un peu. Elle prenait un peu plus de temps dans la salle de bain, et reprenait peu à peu soin d'elle, juste pour lui. "Je ne sais plus quand exactement je suis tombée amoureuse de toi. Mais depuis le début, il y avait toujours quelque chose qui me poussait vers toi."
crackle bones
Dernière édition par Joanne Prescott le Jeu 25 Fév 2016 - 12:05, édité 1 fois
« Tu as mis au monde le bébé le plus parfait qui soit, ça me semble être une bonne raison pour te couvrir de cadeaux. » je réponds avec un large sourire amusé. A vrai dire, on ne peut pas faire meilleure raison à mes yeux. Joanne est là, elle me supporte tous les jours, elle ne me tient pas rigueur de mes longues journées de travail, elle prend toujours soin de moi, elle a toujours su m'accepter comme je suis, et aujourd'hui, en plus d'être la femme de ma vie, ma fiancée, elle est la mère de notre fils, elle l'aime démesurément, et je sais qu'elle sera une mère parfaite en tous points, ainsi que l'épouse dont n'importe qui rêverait. C'est une montagne de vertus qui méritent tout l'or, toutes les médailles, tous les présents du monde. Et encore, rien de tout cela ne serait assez. Il n'y aura jamais d'offrande à la hauteur de cette jeune femme que j'adore tant. Je ne serais jamais à la hauteur, je ne la mériterai jamais vraiment, et j'aurai toujours à coeur de faire de mon mieux pour garder l'honneur de dire qu'elle est mienne et que je suis à elle. Je ne le montre sûrement pas assez, mais je suis son obligé, et même si elle n'ose pas en profiter, elle a les pleins pouvoirs sur moi et sur ce foyer. Cela ne sera que plus marqué lorsque nous serons mariés. « Parce que vous ne portez pas encore mon nom, ma chère. » je réponds à son interrogation concernant l'invitation du musée. Tant qu'elle ne sera pas madame Keynes, son nom risque de ne jamais apparaître sur les cartons. Parce qu'ils ne peuvent pas être sûrs que nous sommes toujours ensemble ou que je veuille venir avec elle plutôt qu'avec quelqu'un d'autre. L'on envoie des invitations de couple aux personnes mariées. Le reste du temps, ces petits papiers sont individuels. A la réflexion, à moins que les organisateurs du gala ne pensent que son congé ne lui permettent pas de venir d'office, Joanne devrait recevoir son invitation très bientôt également. « Je leur dirai que tu viendras avec moi alors. » J'imagine que cela lui fera du bien de revoir ses collègues, sortir, voir du beau monde. Et puis, on ne peut pas faire meilleure occasion pour fêter nos un an. Nous n'avons pas vraiment de date officielle de couple, si ce n'est ce soir-là où nous nous sommes véritablement découverts et où le charme a immédiatement opéré. A partir de là, nous ne nous sommes plus quittés. Sûrement le directeur sera ravi de nous accueillir ensemble. « Imagine sa tête quand on lui parlera de Dan. » j'ajoute avec un petit rire. Notre petit bout né si vite après notre rencontre. Nous avons vécu en un an ce que les autres couples vivent en cinq ou dix ans. Le vieil homme n'en reviendra sûrement pas. D'ailleurs, je ne suis pas sûr que nous même nous réalisions tout ce qui nous arrive au fur et à mesure. Et puis, le temps file à toute vitesse. Oui, dans trois semaines, nous aurons un an. Il faudra fêter cela en bonne et due forme. Je veux que Joanne les éblouisse tous ce soir-là. Qu'ils voient qu'elle n'est plus qu'une petite conservatrice pleurant son sort. Elle a grandi, elle est plus belle que jamais, elle est mère et elle a pris sa revanche sur tous les malheurs qui lui étaient tombés dessus. Je ris de nouveau en la voyant rougir bien fort quand j'évoque ce qu'elle pourra porter sous sa robe. Oh oui, retrouver notre intimité d'avant ne sera pas une tâche facile. Il faudra prendre le temps. On se croirait vraiment de retour du début d'un cycle. La lumière tamisée, Joanne et moi nous installons dans le canapé de notre petit salon. Je l'invite à s'allonger tout près de moi, et je la surplombe en tenant ma tête dans ma main. Il est toujours amusant de faire la rétrospective des événements. Absolument rien n'indiquait que nous finirions ici, à cet instant. « Crois-moi, je ne me l'imaginais pas une seule seconde moi non plus. » D'ailleurs, je ne m'imaginais ni fiancé ni père de qui que ce soit. J'étais seul. J'étais une âme bien triste. Je pensais me résigner à repartir et être enfin celui que l'on m'a toujours demandé d'être. Je ne savais pas qui j'étais, si ce n'est ce nœud de rage impossible de maîtriser. Avec un abonnement hebdomadaire aux urgences. Et dire que j'avais dit que je ne retournerai pas à l'hôpital. « Comme quoi je ne tiens pas toujours parole. Je t'ai causé bien du souci. » dis-je avec un regard désolé. Tout semble aller mieux désormais. Mes humeurs sont plus stables, plus maîtrisées. Ce contrôle est loin d'être toujours simple, mais ce n'est jamais quelque chose que je partage avec Joanne. Je ne veux pas la mêler à cette partie de moi qui l'a déjà bien assez faite souffrir. Elle revenait toujours. Toujours douce et compréhensive sans que je comprenne pourquoi est-ce qu'elle se donnait tant de mal pour moi. « Je me souviens que tu mettais souvent des robes bleues ou rouges. J'avais beaucoup aimé celle que tu avais mis au parc, tu sais, le jour où nous avons pris cette photo. » Je relève les yeux vers l'un des cadres qui bordent les étagères le long du mur. Notre toute première photo ensemble, et toujours l'une des plus belles d'après moi. Avec celle du gala du musée. J'adore le sourire de Joanne sur cette dernière. « Mais tu n'avais vraiment pas besoin de ça pour attirer mon attention. Juste de cette belle grande paire d'yeux bleus et ce joli sourire. » j'ajoute avant de l'embrasser tendrement. Ce sont les deux seules armes dont elle a jamais eu besoin pour avoir de l'emprise sur moi. « Je pense que Daniel aura tes yeux. » je murmure en admirant les iris de sa maman. Vu leur clarté, leur éclat, je doute qu'ils ne tournent soudainement au vert ou toute autre couleur. Il aura l'incroyable regard de sa maman, et il n'aura besoin que de ses prunelles pour nous faire craquer. Notre fils est vraiment un petit chef-d’œuvre. Le parfait mélange de ses parents, le fruit d'une histoire étrange. « Ca devait être ainsi. » dis-je tout bas. Elle et moi. Rien d'autre. Le bout de mes doigts glisse sur les traits du visage de Joanne. Je caresse doucement ses joues, l'arrête de son nez, ses lèvres, envoûté. « Je crois que je suis le plus chanceux des hommes. Mais je ne sais toujours pas ce que j'ai fait pour mériter un ange pareil à mes côtés. Et encore moins un fils aussi beau. » Je l'embrasse de nouveau, plus longuement, toujours avec autant de douceur et d'amour. Avec autant de délicatesse que si elle était en porcelaine. Puis je lui souris et tends le bras jusqu'à atteindre le tiroir de la table basse d'où je sors les fameuses clés qui devraient être en la possession de Joanne depuis deux bonnes semaines. Des clés de voiture ornées d'un petit nœud rouge. « Cadeau numéro un pour la plus belle des mamans. »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Jamie se lassait jamais de la gâter, de lui offrir le meilleur. Il suffisait de regarder la maison elle-même pour savoir jusqu'où il était prêt pour qu'elle se sente bien, pour qu'elle soit heureuse. Enlever tous les meubles d'une pièce en quelques heures pour redessiner un tout nouveau séjour. Bien plus chaleureux, bien plus rempli par les meubles, la décoration et les nouvelles couleurs. Il fallait dire que Joanne appréciait tout particulièrement les détails en bois flotté. Aux yeux du gentleman, rien n'était suffisamment beau pour elle. Même lorsqu'ils étaient séparés, il la couvrait de bijoux avec des détails fins et de valeur inestimable. Il remuait ciel et terre pour ne serait-ce que vois son visage s'orner d'un sourire. Et, selon ses dires, rien ne semblait suffisant pour lui montrer tout l'amour, toute la reconnaissance en ayant mis au monde un si bel enfant. Joanne pourrait tenter de le raisonner, mais ce n'était certainement pas ça qui allait l'arrêter de vouloir dépenser des mille et des cents pour sa belle. Celle-ci lui souriait tendrement. Jamie expliquait qu'elle n'apparaissait pas sur l'invitation tout simplement parce qu'ils n'étaient pas encore mari et femme. "Y aurait-il par là un message subliminal ?" demanda-t-elle, amusée, haussant un sourcil. Elle savait qu'il mourrait d'impatience à l'idée de se marier avec elle. Il devait avoir cette envie, ce besoin que le monde entier sache qu'elle était à lui. Sa Joanne. Sa femme. Il se délecterait certainement de tous ces regards jaloux et envieux qui se poseront sur elle une fois qu'elle aurait la bague au doigt, la rendant inatteignable. La jeune femme n'avait d'ailleurs pas donné de date précise. Elle avait tout simplement dit qu'il fallait attendre que Daniel soit assez grand pour que les jeunes mariés puissent profiter de leur lune de miel pendant que leur fils se ferait bichonner par quelqu'un de la famille ; l'on savait déjà qu'il y en aurait plus d'un qui viendrait se battre pour avoir quelques jours le petit à la maison. Mais Jamie ne semblait pas avoir compris que cela ne pouvait être l'affaire que de quelques mois. Elle devait reconnaître que lui laisser un tel suspens l'amusait un peu. Il n'avait qu'à demander quand, elle le lui dirait sans soucis. Il y avait bien évidemment toujours le problème de leur vie intime, certes. Jamie dit alors qu'il allait annoncer qu'elle viendrait avec lui, s'imaginant avec amusement la tête du directeur lorsqu'ils annonceront qu'ils sont parents. "Il le sait déjà, tu sais. J'ai du aller déposer mon arrêt en début de grossesse." rétorqua-t-elle en riant. "Je pense qu'il restera tout de même très terre-à-terre. C'est un homme gentil, mais qui n'oublie jamais d'où est-ce qu'il peut tirer des bénéfices." Il ne cherchait pas non plus à s'enrichir, mais juste à avoir suffisamment de donateurs pour que le musée tienne en place. Ils s'installèrent ensuite tous les deux sur le canapé. L'ambiance du rez-de-chaussée était plus qu'agréable. Elle se laissa guider par Jamie et finit par être allongée sur le canapé, il la surplombait en maintenant sa propre tête avec sa. Il s'en voulait, de lui avoir causé tant de soucis depuis. Joanne passa délicatement sa main sur sa joue. "Tant que tu es sauf, c'est tout ce qui compte." lui dit-elle tout bas. Oui, il y a eu des aléas, et Joanne aurait maintes opportunités et raisons de le fuir, elle restait auprès de lui. Elle en avait besoin tout autant que lui, et elle ne comptait de toute façon plus l'abandonner. Pas pour ça. Depuis, Jamie s'était pris en main, et ses troubles de l'humeur semblaient être quasiment résolus. Joanne se doutait un peu que quelque part, il y avait toujours une petite partie de lui qui bouillonnait, en silence. Elle mentirait si elle disait qu'elle ne craignait retrouvant dans ses yeux verts la définition même du regard noir. Jamie se souvenait même de la couleur des robes qu'elle mettait lorsqu'ils se rencontraient. "Je trouve que c'était les seules couleurs qui m'allaient à peu près." dit-elle, un peu songeuse. Il avait précieusement tous les clichés qu'il avait pu avoir avec elle. Sa favorite était certainement celle du parc, qu'il n'avait pas hésiter à encadrer et à la mettre dans le séjour. Elle rougit une nouvelle fois lorsqu'il disait qu'elle n'avait besoin que de ses yeux et de son sourire pour qu'il tombe sous son charme. Joanne répondit avec autant de tendresse à son baiser. Elle était comme hypnotisée par son regard. Jamie semblait sûr de lui en disant que Daniel aura les mêmes yeux que sa mère. Il était vrai qu'il avait déjà les yeux très clairs, difficile de croire que cela changera du tout au tout dans les mois à venir. Joanne acquiesça d'un signe de tête, lorsque Jamie ajoutait un peu plus tard que leur histoire devait se dérouler ainsi. "On a trouvé quelques preuves qui nous disent que c'était écrit." dit-elle tout bas, comme s'il s'agissait d'un secret qu'il partageait ensemble. Il n'avait de cesse de montrer sa reconnaissance, laissant toujours comprendre qu'il ne la méritait pas, après lui avoir fait ces caresses sur son visage qui lui faisait des palpitations. Jamie ne lui laissa pas le temps de répondre quoi que ce soit qu'il l'embrassa. Un de ces baisers longs, d'une extrême douceur, mais gavé d'amour. Joanne y répondit avec tout autant d'ardeur, posant ses doigts sur sa joue et le faisant glisser jusqu'à son cuir chevelu. Elle sentait son coeur tambouriner à toute vitesse dans sa cage thoracique, c'est en presque oppressant. Soudain, Jamie lui donna un petit trousseau de clé avec un énorme noeud rouge attaché autour, le nommant comme le premier cadeau -d'un longue liste, très certainement. Joanne le regarda avec des grands yeux, surpriese au possible. "Tu es sérieux ?" demanda-t-elle peinant à réaliser, partagée entre la joie et la surprise. Elle fit pivoter la clé pour en voir le logo de la marque - marque qui était très loin d'être donné et qui n'avait jamais été dans le budget de la jeune femme. "C'est... Elle est neuve ?" Joanne avait la réponse à cette question. Le connaissant, il avait pris toutes les options nécessaires pour son confort et sa sécurité. "Moi qui pensais que tu ne voudrais plus retourner chez Audi après t'être fait volé la tienne." ajouta-t-elle d'un ton un peu léger, avec un large sourire. Joanne passa une main tendre sur sa joue. Au bord de ses lèvres, elle lui dit tout bas. "Vous êtes complètement fou, Mr. Keynes. Dans le bon sens du terme." Puis elle déposa un baiser très délicat sur ses lèvres, à plusieurs reprises. "Merci, merci infiniment, mon amour." Et elle l'embrassa une nouvelle fois.
crackle bones
Dernière édition par Joanne Prescott le Jeu 25 Fév 2016 - 12:05, édité 1 fois
Plus j'y pense, plus la perspective de ce gala au musée m'enchante. C'était un moment tellement important pour nous, dans notre histoire, tellement fort, et y retourner un an après est rempli d'une belle symbolique. Je me souviendrai toujours de la surprise de Joanne lorsque la femme du directeur nous a présentés, les messes basses de Sophia, notre tour dans les expositions vides de monde, et bien sûr, e moment que nous avons passé ici par la suite. C'était le début de tout, le vrai début, le déclencheur. Le coup de pouce du destin qui nous a amené aujourd'hui à avoir un petit garçon. « Vu que Daniel est né avec trois semaines d'avance, nous avons encore un peu d'effet de surprise pour nous. » je réponds à Joanne avec un sourire amusé. Nous pourrons montrer au directeur et son épouse une photo du petit, et leur yeux deviendront ronds comme des billes avant qu'ils ne se disent, modestement, qu'ils ont un peu contribué à ça. J'espère qu'ils ne le verront pas uniquement comme une motivation supplémentaire pour mes donations. Ils doivent sûrement regretter leur petite conservatrice tout de même. Entre son hospitalisation et sa grossesse, Joanne n'aura pas été des plus présentes au musée cette année -et malheureusement pour eux, elle ne risque pas de l'être de nouveau avant un bon bout de temps. C'est une mère maintenant, et une future Lady. Songer à cette soirée nous rend tous deux bien nostalgiques, un sourire ne cesse de pendre sur nos lèvres en repensant à nos débuts. Le parc, le dîner, la plage, autant de moments qui n'étaient souvent que des montagnes russes émotionnelles que nous n'arrivions pas à stopper. Tout a toujours été si intense, beau et effrayant à la fois. C'était écris. Je souris à cette idée, rêveur. Je me demande quelle trace nous allons laisser derrière nous, si comme pour le jeune couple de la guerre nous vivrons encore après ceci. Contrairement à eux, nous avons eu un enfant. Peut-être que c'est Dan notre message. Peut-être que nous devrions en laisser d'autre. Peut-être qu'il n'y aura rien après nous. Sorti de tous ces songes alimentés par ces doux baisers que nous échangeons, Joanne découvre son premier cadeau de jeune maman. Les clés d'une voiture. Je ne peux pas m'empêcher de rire en voyant ses yeux ronds, et surtout, en l'entendant demander si la voiture est neuve. « Quasiment. Il manque une portière, une roue, l'autoradio lit encore les cassettes, le coffre ne s'ouvre plus et le volant tombe un peu sur les genoux, mais c'était une aubaine, tu vois. » dis-je en essayant, en vain, d'avoir un air un peu plus sérieux. Attendri par ses réactions, je scrute le joli visage de la jeune femme avec un regard rempli de tendresse. Elle est si belle quand ses yeux brillent ainsi, quand elle sourit de cette manière. J'ai l'impression de redécouvrir la joie et la satisfaction que cela procure de la voir ainsi. Je hausse les épaules lorsqu'elle mentionne le vol de ma précédente voiture. « Je leur ai pardonné. » dis-je en exagérant un peu l'accent aristocratique -qui fait toujours bien rire Liv. « Nous avons rendez-vous demain matin pour la récupérer à la concession. » Nous aurons tout de même le temps pour une petite grasse matinée, si Daniel nous le permet. Nous pourrons, en tout cas, traîner au lit sans nous presser. Mon regard s'est complètement noyé dans les iris de Joanne. Mes cadeaux doivent lui sembler si démesurés à chaque fois. Je profite de ses baisers pour m'approcher un peu plus d'elle, coller un peu plus mon corps au sien, un jambe entre les siennes pour avoir un maximum de contact. « Tu me diras merci quand nous irons jusqu'au cadeau numéro deux avec cette beauté. » La journée de demain sera bien assez chargée avant que mes parents ne fassent interruption, et j'espère vraiment qu'au fur et à mesure, leur venue ne devienne qu'une futilité pour Joanne et qu'elle l'oubliera rapidement une fois qu'ils seront partis. « Je t'aime. » je murmure au bord de ses lèvres, entre deux baisers. Puis je l'embrasse sur le front, toujours avec cette délicatesse. Je retrouve cette sensation oubliée, cette impression de fragilité, comme si le moindre faux mouvement pourrait briser la jeune femme en deux. « Merci pour tout. » j'ajoute en caressant sa joue. D'être ici, d'être mienne pour toujours, de nous avoir donné un fils parfait. Sortis de nulle part, flairant l'affection à des kilomètres, Ben et Milo font fi de toute leur éducation et sautent sur le canapé -et sur nous- pour réclamer des caresses. Fini le romantisme, et ce bébé qui prend toute l'attention, eux aussi veulent leur part du gâteau. J'éclate de rire, écrasé sous le poids de Ben, faisant de mon mieux pour l'empêcher de me lécher le visage. « Ok, ok, d'accord ! Câlin général, j'ai saisi ! » Je prends la place de Joanne, allongé sur le canapé, la laisse se blottir contre moi, et les chiens trouvent d'eux même une manière de se caler dans le tout. Quelques minutes passent ainsi silencieusement. Une main sur l'épaule de la jeune femme caresse machinalement son épaule, l'autre le poil brun de Milo roulé en boule sur mon ventre. Ce n'est jamais vraiment une bonne idée de m'allonger, c'est une position dans laquelle je finis toujours par m'endormir, qu'importe où je suis et qu'importe le bruit. Lorsque je me sens somnoler, je dégage tout doucement les chiens du canapé et me relève petit à petit, déjà tout engourdi. Je vole un baiser à Joanne avant de quitter le sofa. « Je te laisse nous choisir un film pendant que je vais mettre Dan au lit. » lui dis-je avec un clin d'oeil. J'attrape le transat du petit et le porte jusqu'à l'étage. Le mouvement le réveille un peu. Alors, une fois dans sa chambre, je le prends un peu dans mes bras pour le bercer jusqu'à ce qu'il referme ses grands yeux bleus. Sa petite tête ne tarde pas à tomber lourdement. Je le dépose délicatement dans son berceau, l'embrasse sur le front. Je ne peux pas m'empêcher de m'attarder un peu juste pour le regarder, admirer sa bouille paisible, ses bonnes joues roses, le bout de sa langue qui apparaît souvent entre ses lèvres, ses minuscules doigts qui cherchent toujours quelque chose à saisir, ou encore écouter ses discrets hoquets de bébé rêveur. Le temps passe à une allure folle lorsqu'il s'agit d'être simplement là, avec lui.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
En effet, il y avait de quoi être surpris qu'en une seule année, il y ait tant de choses qui se soient produites. Mais chaque jour avait été vécue avec une telle intensité, c'en était souvent incontrôlable. Joanne ne comprenait pas toujours ce qu'il se passait, et se laissait aller, sachant bien qu'elle ne pourrait rien faire lutter. C'était la majeure partie du temps, des sensations agréables, mais elles étaient si grandes pour être conservées dans son si petit corps que cela en devenait effrayant. Le directeur du musée n'allait certainement pas s'en remettre, surtout que Daniel avait décidé de pointer le bout de son nez avec un petit peu d'avance. Le musée manquait parfois à Joanne. Découvrir par elle-même les nouvelles collections, les expositions annoncées avant tous les autres, répertorier chaque oeuvre, retrouver ses collègues. Elle y pensait beaucoup moins depuis que Daniel était né. Ses journées étaient bien plus remplis et elle adorait passer du temps avec lui. Jamie venait d'offrir à sa belle les clés d'une voiture flambant qu'il fallait récupérer le lendemain chez le concessionnaire. Il ne put s'empêcher de rire en voyant la réaction de Joanne, tentant désespérément de rester alors qu'il se moquait largement d'elle. Mais ses yeux verts se plongèrent rapidement dans les siens, l'admirant dans les moindres détails sans dire mot. Elle se demandait tout de même comment elle pouvait mériter tant de cadeaux, chacun d'entre eux étant hors de prix, encore inconcevable pour elle. Jamie profitait de l'avalanche de baisers pour se coller bien plus contre elle, désireux de la sentir tout contre lui dans la mesure du possible et de l'acceptable pour la jeune femme. Cela devait tout de même être très frustrant pour lui. Joanne sentit son coeur battre à toute allure lorsqu'il fut calé contre elle et qu'elle sentit la chaleur de son corps traverser les tissus. De telles impressions la perturbaient énormément, comme si ça n'avait jamais été vécu jusqu'à présent. "Aller jusqu'au cadeau numéro deux ?" demanda-t-elle tout bas, en fronçant légèrement les sourcils, clairement intriguée. "Mais combien y'en-a-t-il ?" Une voiture neuve de grande marque lui aurait largement suffi, mais Jamie aimait tout faire en parfaite démesure, surtout lorsqu'il s'agissait d'elle. "Je ne suis pas sûre de mériter autant..." Il était un homme doué d'une incroyable générosité et elle se sentait parfois un peu gêné qu'il se ruine autant pour elle. Il allait certainement rétorquer que rien ne pouvait valoir autant que leur fils, et leur amour. "Merci à toi." lui répondit-elle doucement. "Rien de tout ceci ne se serait passé si tu n'étais pas venu chercher la misère dans un bar ce soir-là." Parce que sans cet événement, il aurait certainement tout simplement ignoré Joanne lors du gala annuel du musée. "Je t'aime." Jamie avait toujours cette main délicate lorsqu'il la touchait, comme si elle était plus fragile que de la porcelaine. Retrouver de telles sensations rendait son rythme cardiaque fou. Leur instant de tendresse s'acheva plus rapidement que prévu car les deux chiens eurent tous les deux envie d'autant d'affection, ne manquant pas de piétiner leurs maîtres. Joanne rit, laissant Jamie prendra sa place afin qu'elle puisse se blottir contre lui. Par réflexe, elle passa l'une de ses jambes sur son corps, appuyant sa tête contre son épaule. Elle aurait pu s'endormir contre lui. Etre réveillée toutes les deux à trois heures pour donner le sein était certes un grand bonheur -elle adorait avoir ce contact là avec son enfant-, mais il y avait aussi une certaine part d'épuisement. Elle comprenait pourquoi les mamans étaient si pressées que bébé fasse ses nuits, mais elle n'était pas pressée. Daniel les fera dès qu'il en sera capable. Alors qu'elle somnolait de plus en plus profondément, Jamie la réveilla en se mobilisant, lui volant un baiser au passage avant d'aller monter Daniel à l'étage. La jeune femme restait encore un peu allongée sur le canapé, les chiens collés à elle. Notant que Jamie ne descendait toujours, elle devina facilement qu'il n'arrivait pas à détacher son regard de son petit bout. Elle finit par se lever, et d'aller également au premier étage. Attendrie par cette image, elle finit par se rapprocher de Jamie, glissant une main dans son dos. "Il se réveillera bien assez tôt." dit-elle tout bas, en lui souriant. "Nous n'aurons même pas commencé de films qu'il aura déjà faim." Elle croisa ses doigts avec les siens et l'emmena en dehors de la chambre, fermant la porte juste derrière. "Et si on met un film, je pense que je m'endormirai dans tes bras." avoua-t-elle, en croisant son regard. Il avait toujours cette incroyable capacité à intercepter ses yeux et faire en sorte qu'elle ne s'en détache pas, comme un pantin. Joanne s'approcha de lui, et, se mettant sur la pointe des pieds, vint effleurer ses lèvres avec les siennes avant de l'embrasser tendrement. Tout semblait toujours aussi nouveau, exclusif. Et pourtant, ça lui avait manqué, et avait l'impression qu'il fallait rattraper tout le temps perdu, sans pour le moment franchir une limite où elle bloquait encore totalement -ce qui avait aussi une certaine part de frustration.
Le week-end a été préparé avec précaution. Je pensais avoir couvert tous les angles, mais je ne pouvais pas prévoir la surprise de la visite de mes parents. En soi, le programme ne change pas vraiment, il suffit de leur faire une petite place. En espérant qu’ils ne grignotent pas plus de temps que celui que je prévois de leur accorder. De toute manière, il n’est pas question qu’ils s’imposent dans ces deux jours que je compte bien passer avec ma fiancée et mon fils afin de rattraper le temps perdu pendant la semaine. Ils commenceront, demain, après le petit déjeuner, par un passage chez le concessionnaire afin de récupérer la nouvelle voiture de Joanne. Les pauvres attendent depuis deux semaines que nous venions la prendre. Et cette voiture doit nous mener à la prochaine surprise. La jeune femme apparaît encore plus surprise d’apprendre qu’elle n’aura pas qu’un présent, mais bien que le week-end en sera ponctué. « Si je te dis à combien de cadeaux tu dois t’attendre, ça perd une partie de son intérêt. » dis-je avec malice. Je sais, c’est injuste ; à sa place, je serais capable d’être contrarié de ne pas savoir à quoi m’attendre, si la suite des événements va me plaire ou non, de ne rien contrôler. Moi et les surprises. Pourtant j’en couvre Joanne dès que possible. Dans la mesure où cela ne semble pas la déranger, je poursuis, même si elle persiste à dire qu’elle n’en mérite pas tant. « Bien sûr que tu le mérites. » Je tapote le bout de son nez, comme à chaque fois qu’elle prononce ce genre de bêtises. Je ris un peu lorsqu’elle me rappelle que si je n’avais pas été dans ce bar le soir de notre rencontre, peut-être qu’il ne se serait rien passé entre nous. Ou alors, elle serait tombée dans les bras d’un autre sauveur. « A dire vrai, c’était un soir où j’avais résolu de me tenir à carreau, les ennuis sont venus à moi. » j’avoue en haussant les épaules, amusé par l’ironie de la situation. Ce n’est même pas moi qui ai commencé le combat ce soir-là. Mais je continue d’en regretter l’issue. Notre histoire aurait sûrement pu commencer sans une quasi-tentative de meurtre. Après un long moment de tendresse –je ne saurais pas dire combien de temps- je quitte Joanne et les chiens qui se sont ajoutés à l’équation pour mettre Daniel au lit. Je ne me sens pas trop fatigué, malgré les nuits ponctuées par les réveils du petit. Nous avons la chance de ne pas avoir un bébé très bruyant, et une mère au sommeil léger capable de percevoir le moindre de ses couinements dans le baby-phone signalant que son fils a faim. Discrète, elle me sort rarement de mon sommeil bien plus lourd que le sien, mais cela arrive parfois. Non, j’ai bien envie de veiller un peu. Regarder un film, un épisode de série, trainer tout simplement. Revenir du travail pour dîner et filer me coucher ne me dérange pas en pleine semaine, mais j’aime remplir un peu plus mon vendredi soir. Finalement, je me perds complètement dans la contemplation de mon fils endormi. Je suppose que cela doit arriver souvent à Joanne. Il est si facile de passer de longues minutes à simplement le regarder. Je ne remarque pas l’arrivée de la jeune femme dans la chambre, ce n’est qu’une fois qu’elle passe sa main dans mon dos que je sursaute légèrement. Je comprends alors que je suis là depuis un peu trop longtemps. « Désolé, je t’ai abandonné au rez-de-chaussée. » dis-je tout bas afin de ne pas réveiller Daniel. Sa mère m’assure qu’il ne tardera pas à avoir faim de nouveau. « Il ne veut pas que je monopolise sa maman trop longtemps hein ? » Je la suis en dehors de la chambre et la laisse fermer la porte avec précaution. Adossé au mur, je la regarde faire, jouer son rôle de maman avec soin, et remarque les petites cernes sous ses jolis yeux à cause de ses nuits au sommeil régulièrement interrompu –raison pour laquelle il a de fortes chances qu’elle s’endorme devant un film. « Ca ne me dérange pas, si tu as besoin de repos. » Je la laisserai dormir en la gardant confortablement installée dans mes bras. Cela nous changera des fois où je suis celui qui sombre en premier quelques secondes après avoir touché l’oreiller. La belle s’approche de moi doucement, et se surélève pour atteindre mes lèvres. Elle est toujours si mignonne lorsqu’elle se dresse sur la pointe des pieds. Je glisse mes mains le long de sa mâchoire pour prendre délicatement son visage et l’accompagner sur les derniers centimètres qui nous séparent. Le baiser est tendre, doux, pourtant il suffit amplement à faire partir mon rythme cardiaque à toute allure. Subtilement, le contact se fait de plus en plus langoureux. Ces papillons dans le ventre ne cessent de me titiller à la moindre occasion, ils font naître petit à petit une légère chaleur qui m’enrobe, le crépitement d’un désir frustré depuis des mois. Quatre mois. Tout ce temps privé du droit de voir ma fiancée nue, de toucher son corps, de lui faire l’amour –alors qu’elle était toujours là, près de moi, dans le même lit. Une éternité. Le temps passe et les palpitations se font sentir de plus en plus facilement. Il suffit de prendre sa main pour que mon corps veuille appeler la présence et la chaleur du sien. Avec cette envie contenue, mais parsemant mes baisers, je m’attarde sur chacune de ses lèvres, l’attire un peu plus vers moi. Difficile de m’arracher à elle. « Tu me manques. » je murmure en caressant sa joue du dos de la main. Je glisse ses cheveux derrière son oreille, évitant son regard bleu qui pourrait me culpabiliser de dire une chose pareille. « Je… Je ne dis pas ça pour te forcer la main, surtout pas. » Sauf qu’il suffit d’évoquer ce manque pour que Joanne se sente sous pression bien sûr, il est trop tard pour me corriger. Je peux attendre le temps nécessaire, y aller étapes par étapes, au rythme qui lui conviendra. Je secoue négativement la tête. Irrattrapable. « Oublie ça. »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Jamie n'aimait pas lorsque l'on faisait des surprises - sauf peut-être pour les quelques fois où Joanne lui en avait fait. Et pourtant, il adorait en faire. Et lorsqu'il en faisait, il ne faisait jamais les choses à moitié. Il suffisait de voir la voiture qu'il venait d'offrir à sa future épouse, et ce qu'il comptait préparer par la suite. Joanne se doutait qu'il n'y avait pas que deux surprises prévues pour le weekend. Personne ne pouvait l'arrêter, lorsqu'il s’agissait de faire des cadeaux. Jamie ne voulait tout de même pas en dire le nombre prévu pour le weekend, et il était évident pour lui que la jeune femme mérite chacun d'eux. Il avoua ensuite que le soir de leur toute première rencontre, Jamie était venu avec l'objectif de ne pas chercher la bagarre pour de simples banalités. "Tu penses que nous serions tout de même venus l'un vers l'autre le soir du gala, si nous nous n'étions pas rencontrés au bar ?" demanda-t-elle, curieuse de savoir ce qu'il en pensait. Joanne en doutait un peu. Il était clair qu'à cette période, elle ne serait jamais venue auprès de lui, à moins que ses supérieurs ne l'y forcent pour espérer rendre le donateur en question bien plus généreux en voyant un prétendu beau visage. Et à moins que Jamie ne se soit montré aussi persévérant comme il avait pu l'être, ça n'aurait pas été allé plus loin. Elle le voyait de cette façon là, peut-être qu'elle avait tort. Elle le trouverait très attirant physiquement, mais ne se serait jamais permise de lui faire des avances - et ce n'était pas vraiment son style. Jamie étant monté à l'étage, elle le rejoignit bien plus tard. Elle le sentit sursauter légèrement lorsqu'elle posa sa main sur le dos, avant de l'extirper de la chambre de Daniel. Joanne s'était mise sur la pointe des pieds pour pouvoir atteindre un peu plus facilement ses lèvres. Sans qu'ils ne puissent vraiment contrôler quoi que ce soit, le baiser passait de la tendresse à la fougue, caressant les lèvres de l'autre on ne peut plus amoureusement. Joanne se laissait totalement s'y perdre, sentant son coeur battre fortement contre ses côtes. Le flux de sang étant ainsi plus intenses, elle sentit ses joues rougir et ses lèvres devenir bien plus sensibles à ses baisers. Tout comme les mains de Jamie qui attirait le corps de sa belle contre lui, ce simple contact la fit frissonner. Le front collé à l'autre, Jamie disait qu'elle lui manquait. Elle connaissait parfaitement le sens de sa phrase, ce que cela signifiait. Hypnotisée par son regard, elle profitait de sa caresse sur la joue et de l'habitude qu'il avait de pris de toujours placer une de ses mèches de cheveux derrière l'oreille. Il regretta bien vite ses paroles, craignant forcer la main à sa douce pour le satisfaire. Malgré elle, Joanne bloquait totalement et ne sut pas trop quoi dire sur le moment. Cette envie, elle l'avait certainement ressenti tout autant que lui. Cela faisait une éternité qu'ils ne s'étaient pas donnés à l'un l'autre. Il était incroyable à quel point ses complexes la stoppait net, alors qu'au fond, c'était tout ce qu'elle désirait ; qu'il puisse à nouveau lui déclarer son amour de la manière dont il est le plus à l'aise. Sauf qu'à côté, elle se demandait s'il transmettait aussi pareil message à Hannah ou à Nyx, ce qui était loin de démêler la situation à laquelle elle était confrontée. Elle se demandait si Jamie avait également pensé à cette facette là. "Je..." Joanne bégaya longuement, ne sachant réellement que dire, et se sentant désolée de le laisser baigner dans sa frustration. Elle finit par caresser tendrement sa joue, le regard navré. Elle avait un peu honte, mais aussi surtout énervée contre elle-même, de ne pas être capable de briser ses propres limites. "Ce n'est pas très beau à voir. Enfin, du peu que j'en vois." Joanne n'avait osé que quelques fois de se regarder dans le miroir, et ça ne lui avait jamais convenu jusqu'ici. Rien de beau, rien d'esthétique à ses yeux, ne se trouvant clairement pas présentable pour qui que ce soit. Elle jouait quelques secondes avec ses doigts, avant de se décider à caresser sa joue d'une main. Elle s'approcha de lui et l'embrassa tendrement. "Encore un peu de temps." lui dit-elle tout bas. Elle acceptait tout de même de tels baisers, se blottir contre lui. "Est-ce qu'une boîte de loukoums peut me faire pardonner. Une boîte bien pleine, avec un peu de thé. Il paraît que ce sont les meilleurs loukoums du coin." lui dit-elle au bord de ses lèvres, avec un léger sourire. Elle en avait acheté sur le chemin du retour de l'hôpital, après la consultation pour Daniel. La jeune femme reprit sa main et l'emmena avec elle jusqu'au rez-de-chaussée. Elle mit rapidement de l'eau à chauffer avant d'allumer la télé. Elle prit un thé au hasard parmi leurs nombreux choix, et amena le tout sur la petit table de leur cocon. Jamie était déjà bien installé. Elle s'installa contre lui, gardant la boîte de loukoums en main et la lui tendit.