I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Il ne la croyait pas, elle en était persuadée. Joanne n'était pas la seule à avoir une imagination débordante et particulièrement néfaste pendant ce genre de situation. Elle savait pertinemment qu'il se faisait des idées sur ce qu'il s'était passé avec cet inconnu. Et rien, strictement rien ne s'était passé. Jamie était doté d'une jalousie sans nom, et le moindre mâle qui oserait s'approcher de sa belle serait quasi menacé de mort. Même si ce n'était qu'amical ou pour faire simple connaissance, aux yeux de Jamie, ils n'étaient que des prédateurs prêts à faire tomber la jeune femme dans leur filet. Il fallait dire qu'elle était une proie naïve et facile, mais qui restait fidèle en tout point. Jamie tenait à savoir en quoi sa promenade nocturne était bénéfique. Il lui en voulait déjà certainement d'avoir eu l'imprudence de sortir seule en pleine nuit sans avoir un moyen de communication sur elle. "Rien. Rien du tout." avoua-t-elle. Elle n'avait rien appris de nouveau, rien découvert d'incroyable. "J'étouffais, ici, et ce n'était pas en allant m'enfermer dans la chambre que je me serais sentie mieux." dit-elle, ses yeux se perdant dans le vide. Elle ne faisait qu'exprimer son impression, et elle savait que quelque part, Jamie savait de quoi elle parlait. Et cette tension là était toujours palpable durant leur discussion. Jamie devait certainement se plaire à envenimer la situation et leur faire du mal à tous les deux, en lui posant encore une autre question, d'un ton bien plus dur et ferme que la précédente. "Je voulais rentrer. C'est juste que..." Elle marqua une brève pause, histoire de trouver les bons mots. "C'est juste qu'avant cette heure-là, je pensais que je ne serais pas la bienvenue." Pour une fois qu'elle parvenait à mettre les mots exacts sur son ressenti. Elle baissa les yeux, sachant que cette réponse n'allait pas lui plaire non plus. Peu de temps après, il voulait arrêter ce sujet de conversation. Débat qui pouvait durer une éternité entre eux, comme bien d'autres qui étaient évités avec soin par l'un comme par l'autre. Il tentait d'alléger un peu l'ambiance, en revenant sur des banalités de tous les couples et en osant même un contact physique avec sa belle. Geste bien peu commun dans leur couple, mais qu'il fallait tout de même considérer. Joanne posa alors doucement sa main sur la sienne, croisant timidement ses doigts avec les siens. Il voulait la faire un peu sourire avec ses propos et il y parvint, très légèrement. Joanne ne s'attendait pas à ce qu'il vienne s'installer à ses côtés, pour la prendre dans ses bras et l'embrasser. Elle le regarda alors avec énormément de tendresse, soulagée que l'atmosphère devienne plus légère. "Ce n'est pas Mrs. Keynes ?" demanda-t-elle à voix basse, presque inquiète. Elle s'approcha doucement de lui, avec encore énormément de timidité, afin de pouvoir l'embrasser tendrement sur les lèvres. Geste qu'elle répéta encore deux ou trois fois. "Vous voulez bien monter notre fils dans sa chambre pour qu'il puisse dormir tranquillement, pendant que je fasse cuire ces oeufs et ce bacon avec amour ?" lui demanda-t-elle en faisant glisser le bout de son nez sur l'arête du sien. Ce jeu du vouvoiement était une des rares preuves de réconciliation, dans les deux sens, en dehors de tous les gestes affectueux. Bien que ceux-ci restaient limités à causes des murs involontairement érigés par la jeune femme, et sa pudeur dévorante. Joanne lui confia alors Daniel, qui dormait bien profondément. Elle adorait le voir dans les bras de son papa. Elle ne se l'avouait pas, mais c'était encore un autre tableau qui rendait Jamie tout particulièrement séduisant. Joanne embrassa alors doucement Daniel et Jamie, avant qu'ils ne se lèvent tous. La jeune femme sortait alors deux poêles, faisant des oeufs au plat dans l'un, et du bacon grillé dans l'autre. Jamie redescendit au moment même où tout était prêt. Elle disposa le bacon sur une assiette dans laquelle on pouvait se servir, les oeufs dans leur assiette à eux directement. Elle en profita pour servir le thé à Jamie tant qu'elle était encore debout et elle se fit un chocolat chaud. Enfin, Joanne s'installa en face de lui, tout était prêt pour un brunch digne de ce nom.
Il ne me semble pas que toute une nuit sans sommeil alors que le manque de repos de la jeune femme était déjà évident et immense ait été une meilleure idée que d’être en effet dans la chambre là où un bon lit l’attendait et où elle était invitée à rester. Froidement, certes. Mais à mes yeux, toute autre solution était meilleure que celle qu’avait choisie Joanne consistant à fuir lâchement et se mettre en danger –ainsi que de creuser un peu plus les cernes sous ses yeux. C’était stupide, et en plus, comme elle l’a avoué, inutile. Je suppose qu’elle est assez grande pour elle-même tirer les leçons de ce qu’il s’est passé. Qu’il était parfaitement possible de prendre un peu sur elle plutôt que de laisser tomber son fils pour la soirée sans préavis et me blesser, car fuir m’a jamais rien apporté de bon. Enfin, c’est une leçon qu’elle aurait du apprendre de la dernière fois… Je lui épargne le moindre commentaire. Elle sait déjà bien assez que je n’en pense pas moins. La moindre phrase ne ferait que relancer le conflit et l’envenimer. Cela n’en vaut pas la peine. Les pauvres dix minutes que ma mère a finalement accordées à son petit-fils n’en valent pas la peine. Elle n’a pas changé. Elle ne changera pas. Je n’ai plus d’espoir à défendre à ce sujet pour lequel je pourrais me battre contre Joanne. Non, vraiment, cela n’importe plus. Même si son comportement était injustifié sur le moment, dans le fond, Joanne avait raison. Je ne peux que baisser les armes. J’ai été bien assez puni pour mon idéalisme. Je préfère relativiser et détendre un peu l’atmosphère. Prendre ma fiancée dans mes bras, et poser mon regard sur notre si beau bébé. Elle s’étonne d’être encore appelée Miss Prescott dans notre jeu de vouvoiement et non pas Mrs. Keynes. « Pas encore, très chère, pas officiellement. » je réponds avec un sourire légèrement amusé, et un brin malicieux. Entre nous, nous savons que nous n’avons pas tant besoin de signer un papier pour nous sentir comme mari et femme, mais il n’empêche que cette étape est obligatoire, et que nous n’avons même pas commencé à l’organiser. « Il ne dépend toujours que de vous de le devenir. » Je réponds tendrement à ses baisers. Elle me confie Daniel afin que j’aille le coucher pendant qu’elle termine de préparer le fameux bruch. « Tout de suite, ma Lady. » Ca aussi, elle ne l’est pas encore, mais il m’amuse de l’appeler ainsi, sachant qu’elle ne cessera jamais de dire qu’elle n’a rien d’une femme de ce rang. Je me lève avec mon fils dans les bras, endormi, et avant de monter l’escalier, je lance à sa mère avec un clin d’oeil ; « Ne lésinez pas sur l’amour surtout, il faut faire le plein. » Le petit trouve vite place dans son berceau, et couine aussitôt après avoir été lâché, gigotant ses petits membres pour marquer son mécontentement. Je le reprends dans mes bras, vérifie qu’il n’y a rien d’inconfortable dans le lit, et le repose. Il couine de nouveau, et les peluches n’y font strictement rien. Cette fois, je m’assure qu’il n’a pas besoin d’être changé. Rien à signaler non plus à ce niveau-là. En revanche, à chaque fois qu’il est porté, il m’émet plus un son et se calme dans la seconde. En résumé, le bonhomme refuse de lâcher ses parents et finir à nouveau seul dans sa chambre. « On ne dormira pas sans maman et papa hein ? » Son comportement parle de lui-même. Je ris doucement et tire donc un trait sur l’idée de mettre Daniel au lit. C’est toujours avec le petit dans mes bras que je retourne au rez-de-chaussée. « Premier caprice de monsieur : il refuse de dormir dans son berceau. » dis-je à Joanne. Du coup, je le garde tout contre moi, le berçant de temps en temps. Toute la pièce sent bon les œufs et le bacon, cela ouvre grandement l’appétit. Bien sûr, pas moyen de laisser Daniel dans son transat afin de manger tranquillement sans qu’il ne se mette à protester. Et je ne me vois vraiment pas le laisser pleurer de plus en plus fort pendant que nous essayons de profiter de ce brunch. « Je n'ai plus qu'à jongler entre lui et ma fourchette. » j'ajoute en m'asseyant à table et calant bien la tête du bébé sur mon épaule. Je connais assez bien Joanne pour savoir que si elle n'a pas très faim, elle profitera de cette excuse pour le porter et s'esquiver du repas, mais il en est hors de question.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Après s'être embrassés tendrement, Jamie ne tarda pas à mettre Daniel au lit à l'étage, ne manquant pas de faire une petite remarque juste avant qu'il ne parte. Cela semblait l'amuser, de l'appeler My Lady à tout va, sachant pertinemment qu'elle ne pensait pas mériter ce titre là. Joanne se passa de faire un commentaire et soupira, le sourire aux lèvres, avant de préparer les mets à chauffer. Cela ne prit qu'une poignée de minutes. Ce fut avec étonnement qu'elle vit Jamie redescendre avec le petit dans les bras. L'enfant refusait catégoriquement de dormir dans son berceau. Il était même encore mécontent lorsque Jamie l'installa dans le transat, juste à côté. Joanne ne manqua pas de rire. "Sacrément précoce, chez lui." La jeune femme réchauffait ses doigts au contact de la tasse de son chocolat chaud, regardant avec tendresse Jamie et Daniel. "J'espère qu'il ne nous fera pas tout le temps le coup." dit-elle à son fiancé en souriant. "Je finirai par être incroyablement jalouse s'il veut toujours être dans tes bras." Joanne savait qu'il y allait avoir de la jalousie à un moment ou à un autre - si ce n'était pas déjà le cas. Jamie et elle étaient déjà extrêmement possessifs l'un envers l'autre, c'en était presque maladif. Et voilà que depuis peu, il y avait ce petit être cher à leurs yeux qui se plaçaient au milieu de leur couple et qui allait demander énormément d'amour. Ils en avaient largement en donner de l'amour, mais il pouvait y avoir un déséquilibre à qui le donner. Il y aura certainement toujours cet impression que l'autre en aura bien plus. Joanne se sentait prête à prendre Daniel dans les bras afin que Jamie puisse manger mais celui-ci lui lança un regard qui parlait largement pour lui-même. Et il lui fit bien comprendre qu'elle n'allait pas prendre le petit dans les bras sous prétexte qu'elle n'avait pas faim. Jamie était toujours particulièrement attentif de ce qu'elle mangeait, sachant que Joanne était tout à fait capable de se négliger ainsi elle-même. Le message était très bien passé et la jeune femme finit par se servir un croissant, dans le panier contenant une quantité excessive de viennoiserie. Ils mangeaient tranquillement, puis elle revint sur un de leur sujet de discussion. "Je t'avais dit qu'il fallait encore attendre un peu avant de se marier..." commença-t-elle. Elle lui souriait timidement. "Je t'avais dit que j'aimerais que Daniel soit suffisamment grand pour que nous puissions le confier pendant que nous allons faire notre lune de miel. Histoire de ne t'avoir que pour moi pendant plusieurs jours." Joanne fit une petite pause, commençant à jouer nerveusement avec ses doigts. "Et aussi le temps que... Que je puisse de nouveau ressembler à... Enfin, tu sais." Jamie ne se souciait pas autant du physique de Joanne, sachant très bien qu'il y avait des déformations, des changements. Mais elle faisait une telle fixation dessus, ça finissait par la bloquer totalement sur leur vie intime. Jamie ne voyait peut-être pas encore où elle venait en venir. Elle sentit ses joues rougir légèrement. "Dans quelques mois, Daniel sera suffisamment grand pour ne peut-être prendre que le biberon. Peut-être même qu'il fera ses nuits." Joanne haussa timidement les épaules. "Dans quelques mois, je pense que ça ira mieux, enfin pour mon ventre, et pour tout le reste d'ailleurs." La jeune femme gardait ses yeux ancrés dans les siens, ne parvenant plus à retenir son sourire. "Lorsque nous avions effleuré le sujet l'autre soir, et que je te disais d'attendre encore un peu, je pensais en mois, pas en années." Elle but un peu de son jus d'orange, en mordant dans son croissant, prenant une bonne bouchée. La bouche vidée, elle ajouta. "Je sais que c'est très mal parti en voyant ce que je mange ce matin, mais je voudrais avoir le temps d'être belle pour toi, pour te plaire. Je veux dire, belle, comme je l'entends moi." dit-elle plus timidement. Parce qu'ils n'avaient vraiment pas le même niveau d'exigence à ce niveau là. Ne voulant pas trop faire de régime pour le moment, Joanne se servit également en oeuf et en bacon. "Et je pense que mes parents seront sacré ravis lorsqu'ils apprendront qu'ils auront Daniel deux semaines rien que pour eux." Ce serait parfait s'ils pouvaient avoir deux semaines de lune de miel, qu'importe la destination.
Daniel parfaitement installé tout contre moi, il semble trouver les bras de son papa bien trop confortables pour se résigner à s'en séparer. Et pas moyen de lui dire non. Malheureusement, je ne me vois pas être le genre de parent qui laisse son fils hurler à la mort dans son berceau pour que celui-ci comprenne que pleurer ne sert à rien pour obtenir ce qu'il veut, surtout lorsqu'il s'agit de caprices dans ce genre. Depuis hier soir, je sais à quel point les pleurs de notre petit peuvent me fendre le coeur, et je ne suis pas sûr d'avoir la volonté de les supporter si je peux plutôt les faire cesser. Autant dire que c'est un principe d'éducation qu'il vaudra mieux corriger si nous ne voulons pas nous retrouver avec un petit monstre sur les bras. Je me dis que c'est un tout premier caprice, et que Dan n'a même pas un moins. Nous pouvons bien lui accorder celui-ci. De toute manière, il est trop petit pour assimiler la moindre leçon. Je ris légèrement lorsque Joanne avoue qu'elle sera jalouse si notre fils ne fait que me réclamer. Je lui tire un peu la langue comme pour la narguer. « Il sait qu'il sera dans tes bras tout le reste de la semaine, il peut bien réclamer son père tout le week-end. » La présence, la chaleur n'est pas la même. Il la connaît, il la retrouve un peu tous les soirs, et là, tout à coup, elle est tout le temps dans les parages. Autant en profiter. « Tu restes un bébé parfait, mon trésor. » je lui murmure avant de déposer un petit baiser sur sa tempe. Il n'est pas très facile de jongler entre lui et les couverts pour réussir à manger, mais je finis par plutôt bien m'en sortir. Un pain au raisin, une tartine de fromage à la confiture, du bacon avec des œufs, et tout entre deux gorgées de thé. Mon estomac en est pleinement satisfait. Pendant ce temps, Joanne prend la parole pour évoquer ce mariage que nous gardons toujours dans un coin de nos esprits, et pour lequel nous avions convenu d'attendre encore un peu. Puisqu'il faut que Daniel soit assez grand, je partais du principe qu'il faudrait attendre encore au moins un an. Mais la jeune femme précise enfin ce qu'elle entendait par là il y a quelques semaines, et raccourcit ce temps d'attente à quelques mois. Malgré mon regard surpris, j'affiche un léger sourire, à la fois nerveux et excité. « Tu t'es bien gardée de me le dire plus tôt hein ? » Au moins, elle avait la paix à son sujet, et non un fiancé en train de toujours demander quand est-ce qu'ils pourront commencer à planifier la cérémonie. Cela me forçait à rester tranquille et prendre sur moi mon impatience. Joanne ajoute qu'elle souhaite se donner le temps de retrouver un physique qui lui plaise à elle. Elle sait bien qu'à mes yeux elle est tours magnifique, et qu'elle a déjà une silhouette convenable. Je ne veux pas lui exiger quoi que ce soit, ni qu'elle soit trop exigeante non plus. « Ne sois pas trop difficile avec toi-même dans ce cas. » dis-je en sachant bien que Joanne n'a pas assez confiance en elle pour être pleinement satisfaite de son physique un jour. « Et je préfère te voir manger plutôt que te priver de quoi que ce soit. » Comprendre que si je la vois entamer le moindre régime drastique et aussi dangereux que ceux que l'on peut trouver dans les pages arriérées des magasines féminins, nous aurons un problème. La belle aimerait deux semaines entières de lune de miel. Les seules personnes de confiance pour s'occuper d'un être aussi petit sont évidemment ses parents, qui vont également devenir impatients à l'idée d'avoir leur petit-fils pour deux tout ce temps. Le brunch se termine lorsque les poêles de bacon et d'oeufs sont vides, et que les viennoiseries ont finalement été bien entamées. J'ai hâte que Daniel puisse manger tous ces aliments solides, lui faire découvrir tous ces goûts en lui donnant des petits morceaux de tout, et savoir ce qui lui plaît ou non. Je propose une sieste digestive à laquelle, en réalité, Joanne ne peut pas se soustraire. Elle a besoin de dormir, ou au moins de se reposer, s'allonger, ne rien fait à part somnoler. Avec de la chance, elle s'endormira. Bien sûr, Daniel refuse toujours son berceau et termine dans le lit avec ses parents. Sa petite bouille montre bien à quel point être aussi bien entouré le comble complètement. « J'ai vraiment hâte. » je murmure très bas au sujet du mariage. Appuyé sur mon avant bras, je suis surélevé pour voir mes deux amours, et caresse alternativement la joue de l'un ou de l'autre. « Ca doit paraître ridicule d'être encore si attaché à tout le tintouin cérémonial et à la signature d'un bout de papier juste afin d'officialiser l'évidence, surtout après un premier mariage. » Mais ce n'est pas pareil cette fois. C'est elle, c'est l'amour de ma vie, ma moitié. D'un autre côté, j'ai aussi vraiment peur. Peur que ça ne marche pas. Que ce mariage soit un échec. Que nous n'allions jamais mieux, ou assez bien pour tenir la route. Que nous réalisions que nous sommes trop différents pour être faits l'un pour l'autre, et qu'il faut cesser de se bercer d'illusions. La chute serait terrible. « Si c'est une question de mois, nous pourrons appeler Madison pour commencer à organiser tout ça. » Et puis, il serait temps qu'elles se rencontrent ces deux-là. Ce qui me fait penser que le choix du parrain et de la marraine n'est toujours pas arrêté. « Tu as déjà une idée d'où tu voudras aller en lune de miel ? » je demande avec un sourire, curieux. Pour ma part, j'ai mon idée, mais elle n'a rien d'exotique. Je trouve que ce genre de voyage sur une île est vraiment cliché, mais c'est peut-être ce que Joanne voudrait.
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"Et moi, est-ce que je pourrais aussi réclamer son papa une partie du weekend ?" dit la jeune femme avec un sourire complice. Et dire que Jamie ne se serait jamais pensé papa. Désormais, il avait un bébé dans les bras et en prenait grand soin, en lui donnant énormément d'amour. C'était la plus belle image que l'on pouvait voir. Le genre de choses qui restait gravé dans les souvenirs pendant longtemps. Joanne les observait avec un regard attendrissant, avant de se servir en pain et confiture. Elle avait enchaîné ensuite sur un sujet de conversation qui lui tenait à coeur. Jamie eut bien du mal à dissimuler ce léger sourire de satisfaction et d'excitation. Sa fiancée rit à sa remarque. "Je m'étais dit que connaissant ton impatience, tu aurais deviné que ce serait le plus tôt envisageable." Elle le taquinait un peu, bien sûr. "Mais apparemment, ça t'a suffi pour te tenir à carreau pendant quelques semaines." dit-elle avec un large sourire. Joanne avait argumenté par la suite, les différentes raisons pour lesquelles elle voulait encore attendre quelques mois. Jamie rebondit principalement, et sans surprise, sur le fait qu'elle veuille retrouver un peu de sa silhouette avant sa grossesse. Il ne voulait pas non plus qu'elle soit trop difficile avec elle-même dans ce cas, encore moins qu'elle se prive encore plus de manger pour cette raison. Elle savait qu'il désapprouverait tous ces régimes draconiens plus ou moins recommandés, et ce n'était de toute façon pas dans les intentions de Joanne d'adopter une telle habitude. Non, elle voulait surtout se remettre un peu au sport, faire de petits exercices à la maison histoire de retrouver un peu de tonus. La table fut rapidement débarrassée une fois que le brunch était fini, et la petite famille montait ensuite à l'étage, dans la suite parentale. Jamie avait plus ou moins imposé la suite du déroulé de leur dimanche, obligeant sa belle à se reposer, jugeant bon qu'elle en avait bien besoin. Daniel n'en manquait pas une non plus et préférait largement continuer de rester au près de ses parents. Il gazouillait un peu, pour manifester sa satisfaction. Joanne était allongée sur le côté, afin de pouvoir voir Jamie et Daniel. Son fiancé avait hâte. Elle lui sourit tendrement, et prit sa main avec d'en embrasser le dos de ses doigts. "Je ne trouve pas ça ridicule." dit-elle plus bas. "Que ce soit un deuxième mariage pour nous deux ou pas. Je sais que c'est différent, cette fois-ci. Tu sais déjà que je suis tout à toi, et il faudrait bien maintenant que ça le soit aux yeux de tous." Elle ne pensait pas forcément aux hommes qui pourraient lui courir après -mais étrangement, l'idée à ce que des femmes continuent à convoiter Jamie la hantait bien plus-, mais c'était surtout à l'idée de s'appeler enfin Joanne Keynes, d'être sa femme. Elle avait grandi dans une famille très traditionnelle. On ne demandait pas non plus le mariage catholique, à l'église, mais qu'au moins la cérémonie soit officialisée. Jamie ne manqua pas de mentionner une nouvelle fois Madison. Cette inconnue faisait sacrément partie de leur vie de couple, entre l'organisation du mariage et le fait que Jamie veuille qu'elle soit la marraine de Daniel. Ca ne mettait pas Joanne très à l'aise, se sentant un peu exclue sur le coup, dans cette dynamique. Mais si son fiancé devait autant lui faire confiance, c'est qu'il devait avoir ses raisons, elle ne doutait pas cela. Mais pour le moment, de but en blanc, elle ne se sentait pas de confier la vie de son fils à cette jeune femme alors qu'elle ne la connaissait ni d'Adam, ni d'Eve. Tout ce qu'elle pouvait savoir sur elle, c'était qu'elle était extrêmement proche de Jamie, et que ce dernier l'appelait princesse. Largement de quoi faire éveiller une immense jalousie, pas de matière pour se dire qu'elle était digne de confiance. Elle espérait que Jamie la comprenne sur le coup. Elle allait faire des efforts, c'était certain. Quelque part, elle savait que Jamie serait déçu que ce ne soit pas elle, la marraine. Joanne le laisserait certainement choisir, et ne dirait rien, ce n'était qu'un autre sujet sur lequel ils étaient parfaitement aptes à se prendre la tête. Joanne en avait assez. Elle sourit à Jamie, sincèrement, à sa remarque. "Je suppose que oui." Il allait certainement faire appel à elle sans trop attendre. "Je crois que j'aimerais bien retourner quelque part en Europe." Ca restait une destination, en général, des plus romantiques et Joanne adorait toute l'histoire qui se trouvait là-bas. "Ne compte pas sur moi pour aller sur les îles exotiques et paradisiaques, sinon tu serais de corvée de me mettre en permanence de la crème solaire." Joanne avait la peau qui virait très facilement au rouge, et elle ne profiterait certainement pas de vacances comme ça si elle se faisait un jour avoir. La main de Jamie revint sur la joue de sa belle, qu'il caressait tendrement. A peine le contact fait, Joanne fermait les yeux, bercée par sa tendresse. Elle sentait ses doigts glisser parfois entre ses mèches blondes, et après, plus rien. Elle s'assoupit sans le voir venir, et profondément dès le début. Elle ne savait pas combien de temps s'était écoulé lorsqu'elle émergea très difficilement. Tout ce qu'elle vit était que Daniel n'était plus là - Jamie avait peut-être réussi à le mettre au lit-, mais que son fiancé n'avait presque pas bougé de place, ses doigts caressant sa joue. Alors, elle s'approcha et se blottit totalement contre lui, encore bien endormie, restant ainsi sans bouger pendant encore plusieurs minutes. "Daniel n'avait pas faim ?" marmonna-t-elle, les yeux fermés. Sa main glissa doucement sous le t-shirt de son fiancé, subitement désireuse de sentir sa peau toujours glisser sous ses doigts. Au fond, ces contacts là lui manquaient énormément, ne sachant pas vraiment si elle arriverait encore à aller plus loin pour le moment.
Un peu gêné, mon regard amusé fuit une seconde puis se replante dans celui de Joanne, je lui rends son petit sourire complique et taquin après qu’elle ait demandé si elle aussi pouvait me réclamer. « Il suffit de demander. » je réponds avec un petit haussement d’épaules. Il y a bien assez de tendresse et d’affection à donner à tout le monde sous ce toit –et il y en aura toujours autant pour tous ceux qui arriveront ensuite, tous issus de cet amour débordant. Pour la jeune femme, qui me connaît bien, il était évident qu’il n’était pas question de repousser la date du mariage plus que nécessaire. Quelques mois de patience supplémentaire suffiraient avant de pouvoir enfin être déclarés mari et femme. « Je me suis dit que nous aurons largement de quoi nous occuper avec notre petit bout, et que tu n’avais pas la tête à ça. » Il n’était pas question de forcer ou brusquer Joanne à ce sujet, je savais qu’elle en reparlerait lorsqu’elle serait prête et que nous pourrions alors commencer à nous pencher sur les préparatifs. Malgré mon immense hâte, notre mariage est l’un des rares sujets à propos duquel je suis capable de faire preuve d’une grande patience. Il est si important et précieux à mes yeux qu’il ne doit pas être précipité ou bâclé. J’avoue à ma fiancée, une fois dans notre lit, tout le caractère quelque peu sacré que peut avoir tout ce cérémonial pour moi. Même s’il s’agit d’un second mariage, je veux que celui-ci soit le bon. Qu’elle devienne ma Joanne Keynes. « Comme ça les cartons d’invitation seront enfin aussi à ton nom. » dis-je avec un sourire amusé, en référence à celui que j’ai reçu de la part du musée pour la soirée ayant lieu dans quelques semaines. Elle sera annoncée et présentée en tant que ma femme, il n’y aura plus la moindre ambiguïté possible. Je sais bien que cela ne signifie pas que tous les vautours s’écarteront d’elle pour autant. Mais au moins j’aurai cet argument de taille à opposer face au moindre prétendant. Je prends délicatement la main gauche de Joanne et dépose un baiser sur ses phalanges. Une autre bague s’ajoutera à celle qui se trouve déjà là. « Je sais déjà exactement quelle alliance t’irait. » je murmure en regardant le bijou qu’elle porte. L’idée est si précise que je pourrais déjà la visualiser sur son doigt. Je me demande si elle voudra choisir elle-même mon alliance, ou si je dois commander une paire assortie. Je m’interroge aussi concernant la lune de miel à laquelle Joanne semble tant tenir. Je suis rassuré que les îles soient écartées d’office. « De toute manière je ne suis pas très petites îles. » j’avoue avant de finir par rire doucement –assez bas pour éviter de réveiller Daniel. « On s’est bien trouvés, les deux seules personnes au monde qui ne veulent pas passer leur lune de miel aux Bahamas. » Le bébé gigote un peu, histoire de faire comprendre à papa qu’il parle trop fort. Je me pince les lèvres et lance un regard coupable à Joanne. Puis je reprends, très bas ; « Je me disais que nous pourrions aller à Florence, comme nous le voulions depuis longtemps. Peut-être même longer un peu la botte italienne, nous aurons le temps en deux semaines. Aller à Venise, puis Florence, Rome et Naples où je sais que tu voudras foncer à Pompei. » Normal pour une férue d’histoire. A voir si un tel programme lui plairait. A peine ais-je frôlé la joue de la jeune femme que celle-ci ferme les yeux et s’endort. Je souris en coin en l’entendant respirer profondément à côté de son bébé tout aussi paisible. Je pose ma tête sur l’oreiller et me laisse somnoler à mon tour. C’est un petit hoquet de la part de Daniel qui me sort rapidement de ma torpeur. Je reconnais sa petite moue, ses appels de bouche qui signifient qu’il a faim. Délicatement, sans déranger Joanne, je quitte la chambre avec le petit et file au rez-de-chaussée lui préparer un biberon comme la veille. Il s’en contente très bien à l’occasion. Et sa mère a besoin de dormir, surtout aussi profondément. Daniel, une fois contenté, ne tarde pas à reprendre sa sieste où il l’avait laissée. En passant devant sa chambre dans le couloir de l’étage, je me risque à tenter de coucher dans son lit. Il ne remarque rien. Je ne ferme pas complètement la porte derrière moi et retourne rejoindre ma fiancée. Le calme plat règne ainsi pendant plus d’une heure, jusqu’à ce que Joanne ouvre difficilement les paupières. « Si, mais je n’ai pas voulu te réveiller. Tu as besoin de sommeil, et le lait acheté hier doit bien servir à quelque chose. » Je me dis alors qu’il serait bon de toujours en avoir en stock, histoire de pouvoir nourrir Daniel de temps en temps sans réveiller sa mère. Cela ne peut pas lui faire de mal de ne pas toujours avoir le lait de son sein. « J’ai enfin réussi à le mettre dans son berceau.» j’ajoute avec un sourire amusé. La belle se blottit contre moi, je passe un bras sous sa tête et la laisse l’appuyer sur mon épaule, la serrant tendrement. Ma respiration se coupe une seconde lorsque je sens sa main se glisser sur ma peau. Mon cœur bat déjà un peu plus fort. Elle a toujours les mains un peu froides, mais ce n’est pas grave. C’est juste retrouver ce petit contact qui me rend toute chose. « Du coup tu as enfin son papa que pour toi. » je reprends comme si de rien n’était, déposant un baiser sur la tempe de Joanne. « Si ça se trouve, nous sommes déjà de mauvais parents. » j’ajoute sans en penser un mot, juste pour plaisanter. « Nous cédons à ses caprices, nous le faisons trop dormir avec nous, ce genre de choses. »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Jamie ne voulait pas empresser Joanne pour leur mariage. Il était clair qu'il fallait attendre la fin de sa grossesse pour commencer à envisager la cérémonie. Et vu que son accouchement ne s'était pas parfaitement bien passé, et qu'elle en était ressortie très fatiguée, il lui laissait simplement le temps de s'en remettre. Malgré toute sa hâte, le bel homme s'était montré particulièrement attentif à l'état et aux besoin de sa future femme. "Et comme ça tout le monde saura que tu es à moi." dit-elle tout bas, avec un large sourire satisfait. "Que Mr Keynes ne fait plus partie de la liste de ces gentlemen célibataires à caser à tout prix." Il refusait de l'admettre, mais il restait une personne convoité. Jamie était très séduisant, la taille de son porte-monnaie devait en attirer plus d'une, il était doué, sûr de lui. Ca n'allait pas être une alliance qui allait stopper les plus déterminées. Même si Jamie avait le talent de faire comprendre qu'il ne comptait pas voir ailleurs, Joanne continuerait de se méfier de n'importe quelle femme qui s'approcherait de lui. Il prit doucement sa main portant la bague de fiançailles pour y embrasser ses phalanges. Elle lui fit les yeux ronds lorsqu'il avoua qu'il avait déjà l'image de l'alliance qu'il allait lui mettre au doigt le jour J. "C'est vrai ?" dit-elle tout bas, les yeux pétillants. "Je t'avoue que je n'ai pas commencé à y penser." dit-elle, bien moins sereine, tout d'un coup. "C'est quelque chose de tellement important, de tellement significatif, que j'ai peur de mal choisir, de louper un détail..." ajouta-t-elle, pensive. S'il ne voyait pas d'inconvénient, elle lui demanderait très certainement de faire une alliance qui corresponde à celle qu'il imaginait pour elle. Mine de rien, les sujets de conversation autour du mariage s'enchaînaient. Ce n'était peut-être que très vague, très succinct, mais la machine se mettait tout doucement en route. Joanne était ravie de savoir qu'il ne comptait pas non plus aller se dorer la pilule sur une plage paradisiaque pour leur voyage de noces. Encore une fois, ses yeux s'illuminèrent lorsqu'il proposait une destination. "C'est vrai ? Ca te dirait aussi ?" s'enthousiasma-t-elle. "Ca doit être tellement beau à voir, là-bas." Elle se pinça les lèvres, sentant ses joues rosir légèrement. "Extrêmement romantique aussi, j'avoue." Elle s'étira légèrement. "Il y aurait tellement de choses à voir et à visiter." Elle rêvassa un peu à cette idée, qui l'enchantait totalement. Joanne avait donc fini par s'assoupir, émergeant difficilement. Jamie ne voulait pas la réveiller parce le petit avait faim, ce qu'elle trouvait tout simplement adorable. "J'espère que tu pardonneras mon égoïsme." dit-elle à sa remarque, en riant un peu. "D'horribles parents, oui." dit-elle avec un sourire tout aussi amusé, les yeux toujours un peu fermés. "Mais on lui fera comprendre que Maman et Papa aiment aussi se faire un peu de câlins, mais sans Daniel." ajouta-t-elle, riant un peu plus. Lorsque ses paupières se rouvrirent, elle croisa son regard vert, toujours aussi beau. Il avait toujours cette étincelle dans les yeux lorsqu'il la regardait. Celui qu'il avait depuis le début lorsqu'il la regardait. Un peu malicieux, comme s'il était totalement sous le charme. Joanne l'observa longuement ainsi, impossible de se détacher de ses iris. Elle sentit son coeur qui s'affolait rien qu'à réaliser leur rapprochement physique. Elle redressa alors légèrement la tête afin d'effleurer ses lèvres, pour ensuite les embrasser timidement. Le baiser devint malgré lui progressivement plus amoureux, plus tendre. La jeune femme prit timidement la main de son fiancé pour la déposer sur son flan, au niveau de ses côtes. Juste par envie de le retrouver, et qu'il la retrouve un peu elle, même s'il y avait encore les vêtements, même s'il y avait encore énormément de barrière. Une fois la main positionnée, elle posa la sienne sur sa joue, comme si elle craignait qu'il ne finisse par arrêter.
Riant nerveusement, je ne sais jamais où me mettre quand Joanne lance ce genre de pensées qu'elle a à mon sujet, quand elle dit remarquer des femmes qui m'observent, et comme à cet instant, lorsqu'elle me place sur une liste de bachelors en vogue. Je ne pense pas avoir été un jour sur pareille liste. Il suffit d'entendre Victoria répéter à tout va qu'elle a pensé pendant des mois après ma rencontre que j'étais encore un homosexuel féru de mode et bien trop gentlemen pour faire l'honneur de ses faveurs à la gente féminine. Je ne fais pas de commentaire, je sais que la jeune femme maintiendra ses propos en soulignant à quel point je ne vois jamais rien de ce succès qu'elle me prête. Nous avons tous deux un certain talent pour nous déprécier et nous sous-estimer. Il en est de même à propos de la bague ; je ne suis pas étonné d'entendre Joanne dire qu'elle a peur de mal choisir. « Je suis certain que tu choisiras très bien. Tu sais toujours cerner mes goûts. Tu te souviens de la montre, du costume, et le sac ? Ils sont parfaits. » Ils sont simples, pas forcément très modernes, mais dégagent une authenticité qui me plaît. J'aime ce qui a l'air d'avoir une histoire, et d'avoir été taillé pour moi. « Néanmoins, si tu préfères que nous soyons coordonnés et que tu n'es pas sûre de tes choix, j'en ferai faire une pour moi. » j'ajoute en haussant les épaules. Au moins, il n'y aura pas de fausse note. Je suis aussi capable d'imaginer l'alliance qui irait bien de pair avec celle de la belle. Elle s'enthousiasme concernant l'idée d'aller en Italie pour notre lune de miel. Cela fait des mois que nous parlons de visiter Florence en amoureux. Autant en profiter pour voir tout ce qu'il y a à voir dans ce pays, en découvrir tous les paysages et les villes emblématiques. « Un road trip en Italie me semble être une belle idée. Je pense que nous sommes d'accord alors. » Une chance qu'il y ait des sujets de ce genre sur lesquels les décisions sont incroyablement simples à prendre. Parfois nous nous opposons complètement, parfois nous nous accordons à la perfection. Mais il nous faudrait plus de ces moments là en ce moment. La fatigue n'aide en rien, alors je laisse Joanne dormir autant qu'elle en a besoin. Puis, Daniel dans sa chambre, nous pouvons tranquillement profiter l'un de l'autre, lovés dans une étreinte tendre. Il suffit d'un baiser timide pour déclencher le tout. Le coeur battant en fanfare, la respiration plus profonde et rapide, ces papillonnements dans le ventre. Il y a cette envie, et tout ce qu'il est nécessaire de mettre en œuvre pour la contenir du mieux possible. Pourtant le désir est évident, d'un côté comme de l'autre, et retenu pour des raisons différentes. Je dois toujours respecter la pudeur retrouvée de Joanne, être attentif, toujours plus délicat. Refaire tout le chemin qui avait été fait il y a des mois, avec l'avantage que nous nous connaissons par coeur depuis quelques temps maintenant, et que les sensations, même si elles semblent nouvelles, sont surtout retrouvées et redécouvertes. Je m'empêche de ne pas chercher rétrospectivement la dernière fois que nous avons fait l'amour afin de ne pas vraiment réaliser à quel point cela me manque. Tout mon corps suffit amplement à me faire comprendre que cela fait bien trop longtemps, et qu'il sera toujours plus frustrant de continuer d'attendre. Néanmoins, nous avions commencé à abattre une première barrière la dernière fois. Peut-être ais-je l'occasion d'en abattre une autre aujourd'hui. C'est presque instinctivement que ma main glisse le long des côtes de Joanne pour atteindre sa poitrine. Contrairement à précédemment où je ne m'étais pas attardé dessus, préférant la frôler très légèrement, ma paume épouse le galbe de son sein et effectue quelques caresses douces sur sa robe. Il est toujours délicat de savoir si je peux m'aventurer à même sa peau ou non. Je suppose qu'elle aurait peur que je puisse deviner les traits de son physique du bout des doigts, alors qu'ils sont bien cachés sous les vêtements. Toucher sa poitrine me pousserait pourtant, normalement, à la flatter également de baiser, à m'attarder dessus du bout des lèvres et de la langue comme je sais qu'elle l'apprécie. Je dois encore me contenter de la toucher ainsi. Je me redresse pour surplomber la jeune femme, intensifiant les baisers déjà bien passionnés. Je rapproche mon corps du sien, glisse une jambe entre ses cuisses, à la recherche du maximum de contact possible. Mes baises glissent le long de son cou et s'arrêtent à l'encolure de sa robe. J'avoue que je ne sais pas ce qui lui plairait ou non cette fois-ci, si je peux la pousser plus loin, la bousculer un peu, ou si je dois me contenter de ce que j'ai déjà réussi à obtenir. Petit à petit, je me retrouve complètement entre ses jambes, dans cette position où les couches de tissus qui nous séparent suffisent à maudire le monde entier. Je capture les lèvres de Joanne avec une passion à peine maîtrisée. Mon rythme cardiaque, ma respiration, ce nœud dans mon ventre se font presque douloureux à force de ne pas savoir quoi faire.
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Il y avait toujours une part de cette frénésie qui était impossible à stopper. Une envie que l'on pouvait difficilement cacher alors qu'elle dormait en elle pendant des mois et des mois durant, enfermée dans une cage composée d'une multitude de complexes et de sentiments. Mais il y avait peu à peu des brèches, le désir devenant de plus en plus grand, intarissable, infatigable. Tout un mécanisme inconscient qui s'était créé et qui faisait parler le corps de Joanne à sa place. Un rythme cardiaque accéléré, une respiration décadente, et des baisers fougueux. Tout ne fit que se décupler lorsque la main de Jamie se posa un peu plus fermement que la fois précédente sur son sein, qu'il aimait tant chérir. Joanne avait conscience qu'il y avait à côté une grande part de frustration, et qu'il se contenait du mieux qu'il pouvait. Elle avait lâché un gémissement au même moment que son geste, à la fois surprise et exaltée de retrouver ne serait-ce qu'un fragment de ses caresses. Il finit par la surplomber, en passant une de ses jambes entre les deux siennes. Ce simple contact la fit frémir. Le baiser ne faisait que gagner en intensité, comme si cela était encore possible. Il chérissait ensuite la peau de son cou, et descendit du plus bas qu'il le pouvait, respectant la limite syndicale imposée par la robe de sa fiancée. Celle-ci supposait qu'il n'osait pas forcément la brusquer en imposant sa volonté d'aller plus. Il avait toujours un énorme respect pour sa pudeur, et ses complexes, ayant cette incroyable maîtrise de la mettre en confiance, pas à pas. Un processus long et difficile, il était le mieux placé pour le savoir, mais le jeu en valait la chandelle. Peut-être que cette fois-ci, il ne savait pas trop comment s'y prendre. S'il pouvait s'aventurer un peu plus ou non, lui rappeler des sensations qu'elle avait sûrement oublié depuis longtemps. Jamie finit progressivement par se retrouver totalement entre ses jambes. S'ils avaient été nus, leur rapport aurait démarré il y a bien longtemps. Même à travers la masse de vêtement, elle sentait la chaleur de son corps arriver jusqu'à sa peau. Il avait également ces très légers mouvements de rein qui le trahissaient complètement, et rien que de le savoir aussi ardent la fit gémir. Ses jambes à elle s'était spontanément repliées sur lui. Joanne répondait avec autant de passion à ses baisers, venant même parfois suçoter l'une de ses lèvres avant de reprendre le baiser de plus belle. Elle-même se demandait comment ils pouvaient aller plus loin, comment ils pouvaient avancer d'une étape encore cette fois-là. Elle avait une idée, mais elle n'était pas sûre qu'il l'apprécie totalement. Tant pis. Doucement, elle le guida afin qu'il se redressent. Joanne se trouvait ensuite à genoux, légèrement plus haute que lui, sans jamais quitter ses lèvres. Jusqu'à ce qu'elle ne soit à bout de souffle. Elle gardait son visage proche du sien pendant que ses doigts glissaient sur ses lèvres. Il avait la peau tellement chaude, il devait mourir de chaud. Timidement, elle prit le tissu de son t-shirt entre ses doigts afin de le faire remonter et le lui faire enlever. La chose était que Joanne n'avait pas vraiment de gêne lorsqu'il s'agissait de voir Jamie partiellement ou entièrement dénudée. Ce qu'elle craignait par contre, était le regard qu'il pouvait avoir sur son corps changé, qu'il n'y trouve pas le même bonheur, la même satisfaction qu'avant. Joanne reprit ses lèvres d'assaut. L'une de ses mains glissa plus tard le long de son torse, traçant les lignes de son corps parfait, jusqu'à arriver à son pantalon, qu'elle ouvrit timidement. Qu'importe le regard que Jamie pouvait lui lancer, ou s'il préférait simplement continuer à l'embrasser, Joanne s'était étrangement mis en tête qu'il avait aussi droit à sa part de plaisir, et que cela restait à peu près dans ses compétences. Elle espérait qu'il avait compris le message. Joanne finit par déposer ses doigts à même son intimité, commençant à y effectuer quelques mouvements de va-et-viens. Tout ceci était encore un peu hésitant, et maladroit, mais elle regagna assez vite en assurance quant au geste. Elle reprit le baiser, et intensifiait son geste, ayant la ferme intention de continuer jusqu'à ce qu'il capitule à son propre plaisir. Ce n'était certainement pas ce qu'il attendait d'elle, se disait-elle, mais cela restait en soi tout de même une sorte d'avancée.
Au début du week-end, nous étions parvenus à repousser légèrement les frontières de la pudeur de Joanne. Amorçant ainsi un long processus visant à réussir à lui redonner assez de confiance en moi et en elle-même pour qu'elle accepte d'être dénuée et de plus en plus touchée avec ardeur. Qu'elle retrouve son statut d'être désirable et désiré. Et que nous puissions, au final, retrouver tous les aspects de notre couple, celui-ci commençant à manquer cruellement -et le manque se faisant sentir dans des petits riens de la vie de tous les jours. Il suffit de voir la liste de ces disputes laissées en suspend qui s'allonge un peu plus tous les jours. Ces petites batailles qui avaient le plus souvent droit à leur conclusion ici, sur ce lit, pour que l'amertume ne s'accroche pas et que l'affection prévale toujours. Dans les mauvaises passes, cela a toujours été notre exutoire, le moyen de se rappeler que l'on s'adore trop pour avoir de la rancune. Et ces rapports ont toujours sublimé les moments où nous nous aimons bien trop, venant traduire cette passion mieux qu'aucun mot ne saurait le faire. Il manque vraiment cette partie de nous qui s'ajoute à la singularité de notre couple. Nos dialogues charnels qui avaient parfois lieu n'importe où et n'importe quand. Ce désir, ce magnétisme omniprésent qui électrise nos mains lorsqu'elles se frôlent -et alors ce simple contact suffit à dire ''je t'aime''. Cette envie est une énergie qui se condense de plus en plus jusqu'à saturation. Jusqu'à ces moments où il a besoin de s'exprimer un peu, ne serait-ce qu'à travers des baisers passionnés et quelques caresses. Le revers de la médaille, suite à la nuit dernière où Joanne m'a permis de la toucher pour la première fois depuis des mois, c'est qu'il est difficile de maîtriser les valves de ce désir soumis à une telle pression depuis bien longtemps. Cela me court circuite totalement. Je ne sais pas si je peux déjà demander plus ou non. Dieu sait que j'en meurs d'envie. Ce doute m'empêche d'agir, j'attends n'importe quelle guidance de la part de la jeune femme. Je suis le mouvement sans résister lorsqu'elle se redresse petit à petit et se dresse sur ses genoux pour me surplomber un peu. Il ne faut pas plus que cs baisers qui me font lever la tête bien haut pour que je me sente à sa merci. Haletant, je croise son regard et reste complètement hypnotisé par le sien. Je l'aide docilement à retirer mon haut. Il est rassurant de deviner le même désir que le mien dans ses prunelles, de sentir son souffle aussi saccadé et son coeur battant aussi fort que le mien. Elle peut sentir sous ses paumes ma peau brûlante qui ne rêve que d'effleurer la sienne. Mes mains saisissent son visage afin de le garder au plus près possible et pouvoir poursuivre ces baisers si ardents qu'ils suffisent à me faire légèrement gémir. J’en interromps néanmoins lorsque je sens le bouton de mon pantalon être défait par les doigts délicats de Joanne. Du regard, en une seconde, je devine son intention et lui réponds qu'elle n'a pas à s'en sentir obligée. Mais elle est toujours si bornée quand elle a une idée en tête. Mon front contre le sien, je lâche un long soupir au bord de ses lèvres dès que ses doigts entrent en contact avec l'épiderme chaud de ma virilité. Des mois qu'elle ne s'était pas aventurée sur cette partie de mon corps qu'elle redécouvre en la parcourant timidement. Au premier mouvement, mes doigts se resserrent sur ses mèches blondes. J'attire son visage vers le mien pour capturer avidement ses lèvres et étouffer tous les autres soupirs au fond de ma gorge. Mes ses caresses rendent ma respiration si décadente que je dois parfois m'arracher à ces baisers afin de laisser un gémissement échapper. Complètement fébrile, je me sens aussi sensible que si Joanne flattait ainsi mon intimité depuis la première fois, me prenant complètement par surprise -et cette surprise participant à l'explosion de ce plaisir particulièrement intense. Je mordille sa lèvre inférieure, l'embrasse le long du cou lorsque je manque d'air, pose une main sur sa cuisse et remonte jusqu'à son fessier pour y planter mes doigts. J'ai de plus en plus chaud, je me sens fondre comme neige au soleil, absolument incapable d'opposer la moindre résistance. Chaque vague de plaisir me frappe de plein fouet et m'arrache un gémissement. Si seulement nous étions l'un dans l'autre, si je pouvais la serrer aussi fort que possible, et la dévorer tout entier. Les sensations restent néanmoins délicieuses, comme nouvelles après avoir été longtemps mises au placard. Tout est complètement différent lorsque c'est la femme que j'aime qui me touche ainsi et veut me pousser elle-même à atteindre cet orgasme qui me guette. Il suffit qu'elle accélère sensiblement la cadence pour qu'un long frisson parcourt mon dos de haut en bas. Paralysé par cette vague de plaisir qui tend tous mes muscles, je pose ma tête sur son épaule et enfonce un peu plus mes doigts dans sa chair. Enfin un long soupir traverse mes lèvres lorsque cette volupté se libère entre ses doigts. Mon corps se détend, toujours soulevé par ma respiration haletante. Je ne prends pas vraiment le temps de reprendre mes esprits et nous conduis à la salle de bains -il faut bien qu'être un homme ne soit pas pratique sous quelques aspects. J'abandonne Joanne le temps de prendre une rapide douche tiède afin de remettre mes idées en place. C'est avec ma serviette nouée autour de ma taille, sans grande envie de me rhabiller pour le moment, et les cheveux rabattus en arrière que je retourne me laisser tomber dans le lit. Je glisse un petit ''merci'' à la jeune femme. Merci de ne pas m'oublier dans cette affaire, et d'avoir voulu me rendre la pareille. Une nouvelle partie de la frustration s'est calmée pour le moment.
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Sans qu'ils n'aient le temps de réaliser quoi que ce soit, Jamie emmena avec lui sa belle pour filer dans la salle de bains. Il s'y déshabilla rapidement afin de prendre une douche. Ce n'était qu'une poignée de minutes, mais elle se décida tout de même à revenir dans leur chambre, où elle s'allongea à nouveau dans leur lit. Joanne se sentait étrangement un peu plus sereine, elle ne se l'expliquait pas vraiment. Il la rejoignit avec une serviette nouée autour de la taille- à croire qu'il le faisait exprès. A peine allongé sur le lit, elle vint se blottir contre lui, la tête contre son épaule. "Au fond, il me tarde d'y arriver à nouveau, d'en être capable, sans que ça bloque." dit-elle tout bas, songeuse, au bout de quelques minutes de silence. Pour certains, cela n'était pas sain, mais leurs ébats intimes avaient une place prévalente dans leur couple, parce que ça signifiait beaucoup pour chacun d'entre eux. Jamie, peut-être encore plus, parce qu'il y avait trouvé là un autre moyen de communiquer avec sa douce, étant bien peu à l'aise avec les mots pour parler sentiments. Elle déposa un baiser sur le haut de son torse, avant d'y reposer sa tête. L'une de ses mains caressaient sa peau, suivant les traits de son corps qu'elle pensait parfait. "Ca semble ridicule, dit comme ça." finit-elle par dire, commentant ses propos précédents. "La volonté est là, mais je n'arrive pas à franchir ces murs là. Tu m'as déjà dit ce que tu en pensais, et je l'ai bien entendu, mais je ne sais pas... Je me dis que tu vas peut-être ne pas t'attendre à ce que tu verras, le jour-là." Elle haussa les épaules. "Toi et ton corps parfait." dit-elle tout bas. Joanne redressa ensuite sa tête pour le regarder avec un sourire. "Et tes cheveux qui commencent à devenir quand même très longs." Elle glissait ses doigts entre ses mèches. Peut-être avait-il oublié d'aller chez le coiffeur, peut-être voulait-il changer un peu ses habitudes. Joanne l'embrassa tendrement et longuement, jusqu'à ce qu'ils entendent leur enfant se manifester. Elle rit, avant de se lever et prendre Daniel dans ses bras. Il n'avait que trois semaines, mais il était facile de voir qu'il était déjà très câlin, à sa manière de se blottir contre sa mère. Celle-ci s'installa rapidement dans la chaise à bascule afin de lui donner le sein. Après quoi, elle le changea et l'emmena avec elle dans la suite parentale, où Jamie n'avait pas bougé. "Ton fils est quand même un estomac sur pattes." dit-elle pour plaisanter. La jeune femme se réallongea et posa Dan à plat ventre, son ventre. Elle laissa faire Jamie, s'il voulait l'embrasser, ou caressa sa joue, ou même le prendre. "Difficile de croire qu'il aura déjà un mois dans quelques jours." lui dit-elle. "Est-ce que je peux te laisser avec Papa le temps que je prenne un bain ?" La jeune femme se redressa, embrassant Daniel sur ses cheveux. "Vous avez toujours plein de trucs à vous dire, entre mecs, nan ?" Elle le confia à Jamie, délicatement. "Je ne serai pas longue." dit-elle en filant dans la salle de bains. C'était encore assez limite pour songer à prendre un bain ensemble, bien que ça leur avait toujours porté bénéfice dans leur vie intime. Par exemple, c'était en prenant un bain ensemble qu'elle l'avait laissé toucher sa poitrine. De étapes insignifiantes pour d'autres, par contre. Elle fit alors couler l'eau, bien chaude, pendant qu'elle se déshabillait. Elle osa enfin regarder son corps à nu, face au miroir, osant à peine toucher la peau de son ventre. Ca n'avait rien à avoir après les premiers jours de l'accouchement, mais ça continuait tout de même à bien la déranger. Au moins, ça la motivait suffisamment pour reprendre d'elle-même une activité physique, même si ça ne se résumait qu'à quelques exercices quotidiens à la maison et des promenades avec Daniel et les chiens. Elle se fixait alors comme date limite, le fameux gala, même avant, puisqu'il fallait bien qu'elle se trouve une tenue adéquate. Elle finit par aller dans l'eau, profitant de quelques minutes paisibles. Elle mouilla également ses cheveux, et traîna un peu jusqu'à ce que l'eau ne lui semble trop froid. Elle se rhabilla de vêtements frais avant de descendre, Jamie y était avec Daniel. Joanne les rejoignit. "Alors, de quoi avez-vous parlé ?" demanda-t-elle, amusée.
Remis de mes émotions et mes ardeurs calmées, prélassé sur le lit près de ma belle, je caresse légèrement son épaule et profite de ses doigts qui frôlent mon torse. Un de ces moments de calme et de tendresse comme il en manque souvent en semaine. J’écoute Joanne m’intimer sa volonté de réussir à renouer avec notre sexualité comme nous la connaissons. D’être à nouveau capable d’être nue sous mes yeux, et d’être dévorée sous toutes les coutures. « Ca n’a rien de ridicule. » lui-dis pour la rassurer. J’ai également hâte. Nous ne nous voulons pas la face sur l’importance de cet aspect de notre relation, il faut dire qu’elle manque cruellement à l’appel depuis des mois. Outre le fait que cela peut alimenter les tensions, il y a aussi comme une carence en affection dans un sens, de cet amour qui e peut être transmis que par ce biais entre nous. « Ca prendra le temps qu’il faudra, ce n’est pas grave. » je lui assure de nouveau. Elle peut prendre le temps sans se faire violence. Nous pouvons bien nous contenter d’échanges caresses pendant quelques temps. La brusquer ne ferait que la braquer un peu plus. Ce n’est pas faute de lui avoir déjà dit que je sais que son corps doit se remettre de l’accouchement et qu’elle ne sera pas moins belle à mes yeux. Je suppose qu’il faut le temps que le message fasse le tour et soit assimilé. « A quoi penses-tu que je m’attends au juste? » je demande en fronçant les sourcils. Je ne suis pas stupide, je sais bien qu’elle n’aura pas une taille mannequin un mois après l’arrivée de Daniel, que sa silhouette gardera quelques traces de cette expérience, et qu’il se peut qu’elle ne soit plus jamais exactement la même. Ce sont des changements que je veux découvrir. Voir quel est le corps de celle que j’aime maintenant qu’elle est mère. Je pouffe un peu quand elle évoque mon soit disant corps parfait, ou encore mes cheveux devenus bien longs. J’avais cessé d’y toucher après notre rupture. « Je les aime bien comme ça pour le moment, la dernière fois qu’ils avaient atteint cette longueur c’était à Londres. » Autant dire que cela remonte à quelques années et que ce n’est pas quelque chose que je m’autorise très souvent. Ni pour une longue période d’ailleurs, ils seront sûrement de nouveau courts d’ici quelques temps. « Tu n’aimes pas, c’est ça ? » je demande par curiosité. Mais là-dessus, je ne crois pas qu’elle aurait un grand droit de veto. Je réponds tendrement au baiser qu’elle me donne, interrompu par les hoquets de Daniel. J’ai l’impression que cela ne fait pas une heure depuis la dernière fois qu’elle l’a nourri. La jeune femme file alors dans l’autre chambre, et en revient avec le petit. « Il est comme son père. » je réponds à sa remarque avec un sourire amusé. Une fois Joanne allongée, je cale ma tête sur son épaule afin de pouvoir observer notre garçon qui semble apprécier d’être ainsi posé sur sa mère. « Vu la vitesse à laquelle est passée cette année, on aura l’impression qu’il ne se sera passé que quelques mois lorsqu’on fêtera son premier anniversaire. » Et nous serons surpris tous les mois de le voir changer à toute allure, de devoir toujours acheter de nouveaux vêtements car ceux achetés il y a deux semaines sont déjà trop petits. Rien qu’en trois semaines, il a commencé à changer. Joanne me laisse finalement prendre soin de Daniel le temps qu’elle s’accorde un bain. « Profites bien. » je lui lance avec un clin d’œil avant qu’elle ne disparaisse dans la pièce d’à côté. Je garde le petit allongé sur mon torse et l’embrasse de temps en temps sur le haut du crâne. « Tu vas me manquer cette semaine mon bonhomme. » je lui murmure en caressant doucement son dos. Je penche la tête sur le côté pour voir sa bouille alors qu’il gazouille tranquillement, profitant comme il se doit de son existence de bébé. Je me tourne pour l’installer sur le lit et reste sur le flanc à côté de lui. Je le laisse se saisir d’un de mes gros doigts. « Tu as vraiment les yeux de ta mère. » Au moins, il est physiquement un bon mélange de ses géniteurs, il n’y a pas de doutes possible. « Je me demande si tu seras un petit passionné d’histoire comme elle. » A moins qu’il n’ait pas envie de faire comme l’un ou l’autre de ses parents, que sa gourmandise le poussera à devenir un chef, à moins qu’il ne se passionne pour un art, pour une science. « Quand tu seras plus grand, on te racontera l’histoire de celui dont tu tiens ton joli prénom. » Qui sait, peut-être que ce fantôme aura une influence sur le petit qui porte son nom. « Et tu regarderas toutes les saisons de Stargate avec ton vieux père. Il y a aussi un Daniel dedans. Un personnage très intéressant, docteur en histoire d’ailleurs. » Il n’y a pas de hasard, non ? « Ne me regarde pas comme ça, ce n’est pas de ma faute si ton destin semble tout tracé. » dis-je en riant. Je lui chatouille un peu le ventre et dépose un petit baiser dessus. « Non, tu seras qui tu veux être. » S’il y a une unique leçon à retenir de mon passé et des erreurs de mes parents, c’est qu’il est nécessaire d’être à l’écoute de son caractère, de ses goûts, de ses envies et de ses ambitions. Nous lui donnerons toujours la main le long du chemin de son choix pour qu’il ne trébuche pas, mais il choisira lui-même la direction. Finalement je me lève le temps de m’habiller, prends Dan dans mes bras et vais d’abord à l’étage du dessus avec lui pour poser une toile sur la petite table, puis nous allons au salon. Mon fils est installé dans son transat, sur la table basse du petit salon. Ben ne tarde pas à venir demander son lot de caresses, et Milo de sauter sur le meuble pour jouer avec le petit homme. Je l’attrape avant qu’il ne vienne embêter Daniel. « Du calme, toi. » La présence du bébé le rend toujours surexcité. Il faut dire que nous ne l’autorisons jamais à l’approcher, et connaissant cette boule de nerfs et de curiosité, il doit être frustré au plus haut point, lui qui ne veut que jouer avec tout le monde tout le temps. Je le tiens fermement malgré ses gigotements incessants et l’approche doucement du petit. Lorsqu’il comprend qu’il ne sert à rien de s’agiter, le chien se calme et renifle tranquillement son futur copain. Ils se regardent l’un l’autre avec de grands yeux, et Daniel ouvre finalement la bouche pour laisser échapper un petit rire. Joanne nous rejoins lorsque je repose Milo par terre. « Oh, de l’avenir de notre garçon. Puis Milo a enfin pu faire plus ample connaissance avec lui. » Peut-être que cela le rendra plus calme à l’avenir. « Un dernier cadeau t’attends dans l’atelier. » j’ajoute avec un sourire. Je préfère la laisser aller le chercher toute seule, elle trouvera vite de quoi il s’agit. Pendant ma semaine de congé à la maison, il n’était pas rare que je m’installe face à Joanne allaitant notre fils pour en faire quelques croquis. J’ai transposé l’un d’eux avec de la couleur sur une toile assez petite, recréant une de ces scènes intimes que nous ne voudrions sûrement pas oublier.
CODE ☙ LOONYWALTZ
Dernière édition par Jamie Keynes le Ven 4 Mar 2016 - 12:45, édité 1 fois
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
"Je ne sais pas vraiment." dit-elle tout bas, pour répondre à ta question. "Je ne sais pas à quoi tu t'attends. Je sais quelque part que je place certainement la barre bien trop haute par rapport à ça." Elle profitait un peu de ses caresses qu'il faisait au niveau de son épaule. "Je n'avais jamais vraiment à comment ce serait, après l'accouchement. Tout le monde restait omnubilé sur les vergetures - j'ai la chance de ne pas en avoir- mais personne ne m'avait parlé du reste." Du ventre gonflé, puis qui devient ensuite flétri, difforme, totalement inesthétique. Il y avait toujours ce lot de mannequins qui parvenaient à retrouver un corps de rêves en une poignée de semaines. "J'ai bien du mal à me mettre en tête que tu n'attends que ça, de voir ce corps de maman." Cela portait peut-être tout un charme aux yeux de Jamie. Avec toute l'histoire qu'il y avait derrière, peut-être qu'il la considérerait comme étant encore plus précieuse à ses yeux qu'avant. Joanne rit quand même un petit peu. "Mais j'avoue que j'aimerais quand même rentrer à nouveau dans certaines de mes robes." Ses préférées, bien évidemment. Elle y tenait beaucoup, c'est tout. Jamie la comprendrait certainement sur ce point, même s'il dirait à côté qu'ils avaient les moyens qu'elle refasse tout son côté du dressing. Joanne fit ensuite une remarque sans arrière-pensée concernant la longueur de cheveux de son fiancé. "Ce n'est pas que j'aime pas." dit-elle alors. "Je te préfère juste quand ils sont plus courts, mais pas trop." Elle haussa les épaules. "Tu en fais ce que tu veux, tu restes incroyablement beau quand même." ajouta-t-elle tout bas en lui volant un baiser. Elle revint un peu plus tard avec leur progéniture, bien repu. "C'est clair qu'il n'a pas l'appétit de sa mère." reconnut-elle pendant qu'elle s'allongea. Jamie avait raison sur un point, c'est que le temps passait à vive allure. "Qui sait ce qui nous arrivera d'ici là." dit-elle, lorsqu'il parlait du premier anniversaire de Daniel. Ils seraient certainement mariés, elle seraient peut-être à nouveau enceinte. Beaucoup de suppositions, mais Joanne voulait y croire, à tous ces événements amoureux. Joanne était partie ensuite à la salle de bains pour se détendre un peu et allait ensuite rejoindre ses hommes au rez-de-chaussée. Pendant ce temps, Jamie avait présenté Daniel à Milo. "Milo ne lui a pas fait trop peur ?" s'inquiéta-t-elle. Le plus petit des chiens ne voulait que jouer avec le bébé, bien évidemment, mais il manquait de délicatesse encore, elle avait peur qu'elle ne brusque trop Daniel. Intriguée, la jeune femme finit par monter à l'atelier pour voir ce dernier fameux cadeau. Il était encore posé sur le chevalet, assez petit. Elle s'approcha et le prit très délicatement dans ses mains. Joanne descendit avec et s'installa à côté de son fiancé. Touchée, elle restait encore longuement silencieuse à regarder le chef d'oeuvre de Jamie. "C'est très beau, Jamie." finit-elle enfin par articuler. "Je ne pensais pas que ça pouvait être si beau à voir, comme ça." Elle rit nerveusement. "Enfin, tu as du certainement tout sublimer avec ton coup de crayons et tes pinceaux." Ses joues rosirent légèrement. "Je ne pensais pas que tu voudrais encore me dessiner." avoua-telle un peu plus tard. Joanne l'embrassa amoureusement et longuement. Elle s'était un peu rapprochée de lui, et glissa ses doigts dans ses cheveux. "Ca fera partie de ta petite collection personnelle ?" demanda-t-elle tout bas, les yeux pétillants. "Avec celui que tu avais fait de moi." précisa-t-elle. Mais c'était avant qu'ils ne se séparent, Joanne s'était dit qu'il l'avait certainement brûlé, quelque chose dans le genre. "Tu l'as gardé ?" osa-t-elle enfin demander, sentant son coeur partir en vrac. Elle avait apprecié l'après-mid qu'ils avaient passé pendant qu'il peignait. Sur le moment, elle avait oublié qu'il y avait ces innombrables croquis d'elle, sur lesquels il planchait sans qu'elle ne s'en doute. Peut-être qu'elle cherchait encore à se faire du mal, et avoir une idée d'à quel point il pouvait la haïr après leur séparation. Bien sûr qu'il avait pardonné, bien sûr qu'il lui en avait déjà fait pâtir pendant des semaines, mais étrangement, Joanne avait l'impression qu'elle ne donnait pas assez d'elle-même, et que sa sentence restait parfois insuffisante. Pourtant, le fait de savoir qu'il avait été touché par Hannah et Nyx la marquait toujours très profondément.
Pimpante et ravissante, Joanne refait son apparition dans le salon. Elle s'assoit à côté de moi ; Ben s'écarte afin de faire de la place pour les jambes de la jeune femme, et Milo, lui, sautille sur ses pattes arrières à côté de la table basse pour se surélever et continuer de regarder le bébé. Cette bestiole ne ferait décidément pas de mal à une mouche. Il ne pense qu'à jouer en permanence. Le vieux Ben doit bien avoir de la patience avec lui. « Je crois que nous avons un bébé sans peurs. » je réponds aux inquiétudes de sa maman avec un sourire amusé. Son regard vif observe le petit chien qui s'agite du coin de l'oeil. « Il l'a juste regardé avec ses grands yeux curieux, tu sais, et Milo l'a inspecté sagement. » Au moins, celui-ci a compris qu'il ne peut pas monter sur la table et approcher le bébé pour le moment. Il n'est pas vraiment calmé, mais il semble avoir quelque peu entendu raison. Il sait surtout ce que ça donne de mettre son maître en colère, et que le petit être est visiblement un sujet sensible. « Ils seront de supers copains quand Daniel sera plus grand. » j'ajoute en les imaginant jouer tous les deux. Milo sera on ne peut plus ravi le jour où il sera autorisé à s'amuser avec Daniel. D'ici là, il devra apprendre à se tempérer pour ne pas lui faire peur ni lui faire de mal. J'indique à Joanne que son dernier cadeau du week-end se trouve à l'étage de l'atelier. Elle ne se fait pas prier pour s'y rendre -elle qui est d'habitude si craintive à l'idée d'aller dans mon antre- et revient un instant plus tard avec la petite toile peinte. La composition semble plaire à la jeune femme et s'étonne de la beauté de la scène. J'avoue m'être permis des fantaisies afin de sublimer la chose, de jouer sur la lumière et les couleurs par exemple, mais le tout reste assez réaliste pour ressembler à une photographie -ce n'est d'ailleurs pas beaucoup plus grand qu'un cliché imprimé. « Je vous ai déjà pris en photo, mais je voulais un autre type de souvenir. » j'explique à Joanne. Je ne sais pas si je prendrais mes pinceaux pour chaque occasion, mais concernant cette scène, j'y tenais assez. Notre tout premier enfant, et sa si jolie maman, tous les deux baignant dans cette harmonie qui n'appartient qu'à eux, leur symbiose. De mon point de vue, il est particulièrement beau de la voir allaiter Daniel. Je ne comprends pas trop ceux que cela rebute. Je fronce les sourcils lorsque Joanne m'avoue qu'elle ne pensait pas être l'objet de mes dessins ou de mes peintures un jour. « Pourquoi est-ce que je voudrais me défaire de ma principale muse ? » je demande avant de lui voler un baiser sur la joue. Elle est bien trop belle pour que je me prive de la coucher sur papier ou sur toile. Crayons et pinceaux sont mon exutoire, et il n'y a pas toujours que du négatif à évacuer, mais aussi, parfois, ce trop plein d'amour dont je ne sais pas quoi faire à qui prend place dans les traits de son visage que je reproduis. « Il est pour toi. Pour ta collection personnelle, disons. » dis-je avec un sourire. Elle en aura sûrement d'autres avec le temps, de quoi ouvrir sa propre petite galerie pleine de souvenirs. La jeune femme demande timidement ce que j'ai fait de son précédent portrait, celui pour lequel elle avait posé pour moi dans l'atelier au tout début de sa grossesse. « Je l'ai gardé. » je répète pour la rassurer. « Je pensais m'en séparer au début, mais je n'en ai jamais trouvé le courage. J'y tenais bien trop. J'ai aussi gardé le portrait que j'avais tiré de mon dessin de toi à Londres. » Je l'avais dit à Nyx lors de sa visite. J'étais incapable de les détruire. Pourtant, ils débordaient de l'amour que j'avais pour elle, de cette affection qu'elle avait piétiné, et poser mes yeux dessus relevait de la torture. Sauf que je ne pouvais pas m'en défaire malgré tout. « C'est comme la montre que tu m'avais offerte et ma bague. Je les aurais toujours si on ne m'avait pas volé la voiture. » j'ajoute avec un petit haussement d'épaules. C'est triste, mais c'est ainsi. Joanne aura tout loisir de m'acheter une nouvelle montre si elle le souhaite, et j'ai déjà une bague pour remplacer l'ancienne et que j'aime tout autant. Ne souhaitant pas trop revenir sur cette période, je détourne rapidement la conversation pour revenir au sujet précédent. « Daniel aura son lot de portraits aussi je pense. C'est peut-être un peu glauque, je n'en sais rien. » De toute manière, rien ne me force à partager ce genre de croquis avec qui que ce soit. Ce sont mes souvenirs, et mes émotions placées dedans. « Qu'est-ce que tu penses en faire ? » je demande en indiquant le petit tableau d'un signe de tête. Elle peut vouloir l'encadrer ou juste le poser quelque part, sur un mur ou un meuble, tout comme elle peut préférer le garder pour elle, secrètement -quoi que c'est un peu trop grand pour être calé dans la doublure du porte-feuille. « Tu as eu tous tes cadeaux de jeune maman maintenant, ça y est. »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Joanne regarda son fils d'un air attendri et rempli d'amour en écoutant Jamie. Elle se pencha alors sur Daniel pour l'embrasser tendrement sur la joue. "Mon trésor..." lui dit-elle tout bas, passant ses doigts sur son visage. "Tu en découvres, des choses, depuis hier." lui chuchota-t-elle avec un sourire. Une nouvelle voiture, une nouvelle maison, faire plus ample connaissance avec les chiens. Il ne s'en souviendrait certainement pas, mais ce sont des premières choses qui marquent, et qui vont faire malgré tout partie intégrante de sa vie. "C'est déjà une bonne chose, je trouve, qu'il ait déjà un contact avec les animaux dès la naissance. J'en connais plus d'un qui n'a jamais grandi auprès d'animaux, et ils ont assez peur d'eux, tu sais ? Ils ne sont pas familiers avec eux, alors les contacts sont assez limités." Elle rit avant de partager la pensée qui venait de lui traverser la tête. "Surtout si son père compte l'emmener au zoo dès qu'il sera en mesure de comprendre tout ça." Elle lança à Jamie un regard complice, sachant pertinemment que cela ferait partie des choses à faire une fois que Daniel sera un peu plus grand. La jeune femme avait récupéré depuis la troisième cadeau que Jamie lui avait fait. "Je n'y ai vu que du feu." avoua-t-elle, surtout concernant les photographies. Joanne gardait toujours ses yeux rivés sur Daniel, à le regarder têter tout en lui caressant doucement la tête, ou en le réveillant tout en douceur lorsqu'il s'endormait au sein de sa mère. Elle adorait ces moments là, cette intimité partagée avec son enfant. Et elle s'était promis que si elle venait à avoir un bébé, elle voudrait l'allaiter pendant les premiers mois de sa vie. Bien que vital, elle trouve ce geste particulièrement beau à voir, mais, bien évidemment, elle ne se serait jamais doutée que cela pouvait aussi bien rendre la concernant. Pour Jamie, ce n'était pas concevable qu'il se défasse de sa principale source d'inspiration, qu'il dessinait le plus souvent à son inus. Joanne lui sourit alors timidement, les joues légèrements roses, flattée. Il lui assura aussi qu'il avait gardé le portrait qu'il avait fait d'elle. Tout comme il avait gardé ce qu'elle avait pu lui offrir, mais dont le principale cadeau était dans la voiture lorsqu'elle a été volée. Son fiancé préféra s'éloigner de ce sujet qui pouvait en appeler un autre, en revenant sur les portraits. "J'aimerais beaucoup faire tout un album photo sur Daniel, au moins, même si ce sont des clichés de tous les jours, ça fait de beaux souvenirs." Elle lui sourit. "Je pense que tout dépendra de la manière dont tu voudras le représenter, des couleurs que tu utiliseras. Je ne trouve pas ça glauque, moi." Il était sûr que lorsque regardait les portraits d'enfants des siècles précédents, ça ne les mettait pas vraiment en valeur. Avec des couleurs sombres prévalentes, des problèmes de proportion qui rendaient ces bouts de chou en monstruosité. Joanne ne doutait pas une seule seconde que Jamie saurait comment mettre leur enfant sur la toile. "Je ne sais pas encore." répondit-elle à sa question, en regardant le tableau. "J'ai presque envie d'être égoïste et de ne le garder que pour moi." Joanne rit nerveusement. "Je pense que je vais le poser pour le moment sur un des meubles de notre chambre. Je trouverai bien où le mettre plus tard." Elle passa ses jambes par dessus celles de Jamie et elle se colla à lui, effleurant alors ses lèvres en lui disant. "Merci infiniment, mon amour." Ses yeux étaient longuement noyés dans les siens avant qu'elle ne se décide à l'embrasser longuement et tendrement. "Tu es beaucoup trop généreux avec moi." lui dit-elle en riant tout bas. Jaloux de ce rapprochement entre ses maîtres, Milo grimpa subitement sur le canapé et s'allongea sur les jambes de la jeune femme. Celle-ci lui caressa sa petite tête, en riant. "Il va vraiment y avoir beaucoup de jaloux dans cette maison. Et vu comme nous sommes tous possessifs entre nous..." Cela ne l'empêcha pas de l'embrasser à nouveau, puis de faire glisser ses lèvres jusqu'à son cou, où elle y déposa quelques baisers avant d'y loger son visage. Elle renouvelait parfois ses gestes de tendresse, toujours au niveau de son cou. Joanne était parfaitement capable de s'endormir ainsi. "Tu verras pour la maison demain, alors ?" lui demanda-t-elle tout bas. "Nous serons vraiment bien là-bas, je pense." Elle rit doucement. "Si déjà on va faire abattre des murs, autant en insonoriser d'autres." dit-elle en dissimulant son visage rougi au creux de son cou.