« Je n’imagine que trop bien ! » Du peu qu’il savait sur les parents de la jeune femme, ça ne l’étonnait pas qu’elle puisse comprendre de son côté. Après tout, ils n’avaient pas été envoyé dans le même camp de vacances pour rien. « C’est vrai, d’ailleurs tu ne m’as pas raconté ce qu’il t’es arrivé cet après-midi. Il me semble t’avoir vu partir avec Hope vers la forêt. Vous travaillez ensemble ? » Soren avait très bien entendu la question de Jameson, cependant c’était la banane qu’elle tenait dans les mains qui l’intéressait un peu plus pour le moment - la faim dominant son envie de racontait son aventure de l’après-midi. « Euh… je t’avoue qu’avec la lumière du feu je n’arrive pas très bien à voir, mais quand je l’ai cueillie, il m’a semblé, oui. Au pire, tu l’ouvres et tu la goûtes… histoire de raviver un peu l’aventurier en toi. » Soren eut alors un grand sourire s’affichant sur son visage. « Jaimie, si toi tu vois pas la couleur de la banane avec cette lumière, tu penses que moi j’peux l’avoir ? Blague, minette. » Fier de sa blague vaseuse, il vint croquer à pleine dents dans le fruit. « Et finalement je suis parti qu’avec Taylor cet aprèm, je voulais pas qu’Hope se balade dans la forêt alors qu’elle est enceinte comme pas deux. Et on s’est fait attaqué par un aborigène, beaucoup moins sympa que les vôtres apparemment. Il m’a à moitié assommé, et si Taylor avait pas été là pour répliquer, je parie que j’aurais fini dans la fosse aux lions. » Pendant trois secondes, il réfléchit à la probabilité de finir réellement dans la fosse aux lions - ce qui lui donna un vilain frisson. « Enfin bon, on a réussi à s’échapper en courant - comme l’histoire avec l’ours, d’ailleurs, et après on est tombé sur cette magnifique clairière où j’ai trouvé toutes les plantes qui sont dans ma veste là-bas. » Il montra du doigt le petit tas qui ne ressemblait plus à grand chose avec le peu de luminosité dont ils disposaient à l’heure qu’il était.

« Ouai, bah je suis fatiguée hein. La journée a été longue. » Soren ne put s’empêcher de rire en voyant la tête qu’avait fait Jameson en comprenant la blague et surtout la manière dont elle lui avait répondu. « Avoues que tu es surtout dégoûtée de pas avoir compris la blague. » Soren enchaîna ensuite sur son récit de l’après-midi. « C’est dingue, tu crois qu’ils faisaient partie de la même tribu ? Heureusement qu’elle était avec toi en tout cas. » « Aucune idée. Je ne savais même pas de base qu’il pouvait y avoir une tribu ici alors deux, c’est plus que ce que je peux imaginer pour le moment ! » Il fit signe comme quoi il voulait mettre ça derrière lui. Après tout, ils s’en étaient bien sortis et c’était le principal. « Comme quoi, c’était un bon entraînement que nous avons eu à Yellowstone, au final. » Soren sourit tendrement à Jameson. C’était fou de voir à quel point cette aventure il y a des dizaines d’années les avait tous les deux marqué. Et plutôt bien marqué en plus. Au bout d’un moment, après avoir mangé un morceau, Soren vit que Jameson tentait d’étouffer un bâillement. La journée avait été longue en même temps, c’était plus que normal que certaines personnes commencent à piquer du nez. « Je suis éreintée. » « C’est ce que je vois oui. » Pour une fois il ne lui avait pas parlé sur un ton moqueur. « Je crois que je vais essayer de dormir un peu, au cas où il faille retourner chercher de la nourriture demain matin avant que les secours n’arrivent. Tu me tiens compagnie ? » Après quelques secondes où il fit genre il hésitait, Soren tapota sa cuisse. « Aller, allonge toi, t’as mérité le repos du guerrier - ou qu’importe l’expression. » Au coin du feu, comme ça, il était facile de vouloir se laisser bercer. Et puis, un peu de repos et de calme ne leur ferait pas de mal, bien au contraire. « J’te réveille si les secours arrivent, dans le pire des cas. » qui l’eut cru qu’une journée comme celle-ci pourrait se terminer aussi paisiblement ? Ou ce semblant de paix était-il juste temporaire ?

Je ne savais pas trop quoi faire moi parce que je ne pouvais pas trop aider. J’ai voulu aider Charlotte parce qu’elle faisait un abri pour dormir mais maintenant que j’avais plus mal à la tête l’abri il était fini. Et c’était une bonne chose parce que la nuit elle arrivait. Et pleins de gens qui étaient partis chercher des choses revenaient. Personne ne semblait s’être perdu et tout le monde allait bien. Ca c’était vraiment chouette. J’avais retrouvé Ezra mais il était reparti et j’étais toujours avec Jordan à qui je faisais un câlin parce que tout le monde trouvait qu’elle allait pas bien. Je restait avec elle parce que je l’aimais bien et qu’elle était gentille et que Ezra l’avait dit. Mais comme tout le monde revenait sur la plage j’avais envi de le retrouver, j’avais peur pour la nuit et maman m’avait pas donné une veste alors j’avais un peu froid. Je me tournais donc vers Jordan pour lui dire : « On peut trouver tonton Ezra ? » Elle dit oui avant que nous partions dans notre recherche. Je lui tenais la main et je la suivais mais comme je suis petit je peux pas trop trouver les gens moi, c’est pas facile. Mais on finit par le trouver. « Tiens, voilà Ezra ! Lily te cherchait » Je fais un gros câlin à Ezra et je décide de ne plus le lâcher. Je sens que mon ventre il fait encore du bruit et je suis fatiguée mais j’ai peur de dormir. Je laisse Ezra discuter avec des gens que je ne connais pas et qui demandent toujours si c’est mon papa. Ce serait mieux que ce soit Ezra mon papa parce que comme ça je le connaîtrais mais même si Ezra il me dit de dire que c’est mon papa des fois pour que Matt à l’école il m’embête plus moi je sais que c’est pas mon papa. Mais je dis rien, je le laisse parler et je me blottis contre lui. Finalement, alors qu’il a parlé à tout le monde il me dit : « Ca te dit de venir avec moi voir ce que les aborigènes nous ont mis comme nourriture ? Histoire qu’on tente de préparer un petit repas, que chacun ait quelque-chose à se mettre dans l’estomac. » Je réfléchis à la proposition d’Ezra. Je savais pas ce que c’était des aborigènes mais vu qu’il regardait des gens qui étaient habillés pas comme nous, ça devait être eux. Vu que j’avais faim je lui dis : « D’accord. Mais c’est quoi des aborigènes ? » Demandais-je curieuse avant de lui dire : « On va vraiment dormir ici ? » Oui j’avais toujours peur de dormir dans la nature.

L'ambiance commence à se mettre en place, des bavardages autour du feu, certains s'en dorment, d'autres vont piocher dans la réserve de nourriture et d'autres encore s'approchent des aborigènes pour essayer de...comprendre. Quoi ? Allez savoir. Kyeran de son côté continue ses débats philosophiques avec son nouvel ami qui finit par lui proposer une petite activité sportive d'acc il se met sur ses jambes, trop vite parce qu'un vertige le gagne. Il se raccroche à Kyle qui lui enserre la taille. Amitié vous avez dit ? Le silence se fait autour d'eux alors qu'ils se regardent longuement, yeux dans les yeux. Plus rien n'a d'importance si ce n'est le contact de leurs deux corps et cette alchimie qui en découle. Dans un mouvement lent, presque ralenti leurs visages se rapprochent... non je déconne, je vous ai bien eu hein ? Qui je suis ? Personne, faites comme si j'étais pas là. Du coup les deux hommes se dirigent vers l'emplacement de la bouffe où Kyle a laissé son arc et ses flèches pour une petite session d'entraînement. Kyeran lui a parlé de son monde et de ses créatures fascinantes, c'est à son tour de lui apprendre quelques rudiments traditionnels de chez lui. Il y en a un qui a visiblement oublié que l'autre avait été bercé trop près mur ces dernières heures, m'enfin. Kyeran s'empare de l'arme et fait quelques essais dans le vide, juste pour bander l'arc, ce qui étrangement une concentration de tous les diables. Il ne compte pas tirer ici, tout de même pas débile, il teste juste la flexibilité du truc ainsi que sa force, c'était sans compter sur une petite blonde qui lui fonce dessus et drame mes chers, drame.

Jameson hésita un peu lorsque Soren lui indiqua qu’elle pouvait se poser sur lui pour dormir. « Je ne pensais pas particulièrement t’utiliser comme coussin, mais pourquoi pas après tout. » « Autant que je serve à quelque-chose d’utile. » La jeune femme finit par s’allonger doucement, le feu crépitait et les réchauffait ce qu’il fallait. Soren se dit qu’ils étaient presque pas mal. On enlevait le détail du naufrage, ils étaient même plutôt très bien là. « hum ? T'abuses. Tu pourrais pas plutôt me porter jusqu’au bateau ? » Soren hésita sur sa façon à réagir puisqu’au début, Jameson semblait on ne plut plus sérieuse. Et finalement, c’est un rire qui s’échappa tout seul de son corps, et Soren leva les yeux au ciel avant de lui adresser un grand sourire. « Même pas en rêve ! Dors maintenant si tu veux pouvoir marcher jusqu’au bateau de secours. » « Bonne nuit Soren. » Sa voix était faible et Soren n’eut pas de mal à deviner qu’elle dormirait quelques instants plus tard sans aucun effort. De son côté, il ne put s’empêcher d’avoir un petit soupire. S’il s’était permis d’offrir sa cuisse comme oreiller à Jameson, c’était qu’en effet il ne comptait pas dormir. D’une parce-qu’il fallait quelqu’un pour surveiller le feu et l’arrivée des secours, mais surtout parce-que le fait de revoir Jameson ici faisait remonter pas mal de choses de son passé. Et le fait que Callie fasse partie de l’aventure et de ce passé n’arrangeait en rien. Il y avait pas mal d’idées qui tournaient alors dans la tête de Soren, lorsque l’autre voisin de Jameson, Ezra, se leva - apparemment pour aller faire l’inspection des vivres que les aborigènes avaient ramené, si Soren avait bien les oreilles qui trainaient. « Si c’est pour qu’elle mange, au pire, Jameson a de quoi grignoter un morceau, t’en fais pas. » Il avait attendu que la petite fille ait fait quelques pas en avant et avant qu’Ezra se déplace à son tour pour lui parler. Apparemment, comme ce qu’il avait dit à Jameson, ce n’était pas sa fille. Mais oui, il ne prenait clairement soin et il faisait très attention à ce qu’elle aille bien. Et même si Soren était très taquin, il savait ce que c’était d’avoir la vie d’une petite princesse entre les mains. C’était pareil pour lui avec Camil, la fille de Cleo.

Jo a donc suivi ezra jusqu'aux provisions, finalement elle a pas si faim que ça. Elle prend le premier fruit qui lui tombe dans la main et l'observe silencieusement. Elle se sent un peu fatiguée, c'est vrai que la nuit dernière elle n'a pas eu son compte de neuf heures de sommeil, compte nécessaire pour qu'elle soit efficace. Elle remarque au loin Jameson allongée sur un homme brun et elle se dir que ce serait pas mal de faire comme elle, dormir, pas s'allonger sur le brun surtout qu'il avait l'air très commode je suis fatiguée, j'vais aller me coucher elle dit à Ezra et Lily-Rose avec un petit sourire. Elle se prend donc la direction de l'abri construit dans l'après-midi et la maladroite rêveuse qu'elle est manque de se vautrer lamentablement dans le sable et s'en va bousculer un garçon brun habillé bizarrement (Kyeran) désolée elle s'excuse en penchant un peu la tête sur le côté puis elle capte son expression horrifiée et suit donc son regard OH MON DIEU elle hurle assez fort pour alerter la forêt entière, courant vers Ezra qui se retrouvait avec une flèche plantée dans l'épaule Y AURAIT PAS UN MEDECIN ? elle pense notamment à Hope qu'elle cherche du regard.

« D’accord. Mais c’est quoi des aborigènes ? » Ezra eut un petit sourire. « Ca se mange pas les aborigènes. C’est les personnes qui habitent sur cette île, c’est comme ça qu’on les appelle. » Ils arrivèrent au niveau des provisions. « On va vraiment dormir ici ? » Attrapant un fruit, il le tendit à Lily-Rose. Il fallait qu’elle prenne des forces avant la nuit, ça lui permettrait de réussir à garderont corps à une bonne température. « Oui, on va devoir dormir là. Mais c’est une grande aventure, tu crois pas ? C’est comme quand on dort dans la cabane dans le salon, mais là on est sur la plage. » Il faillit rajouter sauf que là maman nous surveille pas, mais il se dit que ce n’était pas forcément une idée de génie de l’évoquer, car pour le moment Lily-Rose n’avait pas redemandé après elle. « Mais tu dormiras dans mes bras, comme ça tu n’auras pas peur. » Il fit de nouveau un sourire à la petite avant de se relever. « je suis fatiguée, j'vais aller me coucher » Ezra hocha doucement la têt een direction de Jordan. Il se tourna ensuite pour regarder de nouveau en direction du campement. Ils formaient, au final, un petit groupe sympa. Presque comme s’ils avaient décidé d’être là pour fair une soirée feu de camp, comme lorsque les gens sont plus jeunes. Et alors qu’il était en train de se dire que la situation s’était réellement posée et qu’ils étaient bien là - qu’il ne manquait peut-être qu’un petite bière -, il sentit quelque-chose qui le poussa légèrement en arrière. Sur le moment, il ne comprit pas ce qu’il lui arriva. Il sentit d’ailleurs d’abord son sang couler sur lui, chaud et visqueux, avant de sentir la douleur monter. De plus en plus forte, de plus en plus présente. Ecarquillant les yeux, il tomba rapidement à genoux. C’était une douleur étrange, car il n’avait pas envie de crier alors qu’il avait l’impression qu’il allait tomber dans les pommes. C’était fort, mais ça le rendait muet. « OH MON DIEU » C’était la voix de Jordan qui, même si elle était à quelques mètres de lui, venait de lui percer les tympans. « Y AURAIT PAS UN MEDECIN ? » Ah, apparemment, ça devait vraiment être grave. Ezra se risqua à descendre son regard sur le problème en question, la source de la douleur, l’endroit d’où partait ses vagues de torture incessantes. « Oh merde. » Etrangement, il était calme et il réussit à ne pas réellement tomber dans les pommes - mais à cause de la vue du sang cette fois ci. Ce n’était pas bon signe, tout ce sang et cette flèche qui semblait ne pas bouger de son épaule. Ce n’était vraiment pas bon signe. Qu’est-ce qu’il était en train de se dire, quelques secondes avant que ça arrive, qu’ils étaient bien, que c’était calme ? Il eut limite envie de ricaner. Il aurait du penser à autre chose. « Jordan, je su-suis juste à côté de t-toi, ne cris pa-pas s’il te plait. » Woh, pourquoi est-ce qu’il bégayait comme ça ?

Drame, mes chers, drame. Déconcentré, il relâche la flèche qui trouve rapidement une cible dans laquelle se planter, malheureusement une cible mouvante et humaine. Un mouvement de flottement où il s’interroge sur le sens de la vie, de l’univers. Pourquoi on vit, pourquoi on meurt, pourquoi on est con. Des questions existentielles qui le ramènent pourtant peu à peu à lui. Le charme de la boisson des aborigènes se rompt peu à peu quand la réalité s’infiltre et faut dire que le cri féminin qui a percé a résonné tout au profond de son être. Comme des cloches d’église, il a remis de l’ordre dans le bordel de ses réflexions et il comprend qu’il est l’auteur du tir. Il lui semble soudain que l’air est en train de changer, l’atmosphère pour quelque chose de plus sinistre, un peu comme dans les films d’horreur quand les protagonistes croient que ça y est, ils vont s’en sortir et se retrouvent finalement pour fêter ça pour se rendre compte que finalement, non, le monstre est toujours vivant et bien affamé. Sauf qu’il est le monstre. Il jette l’arc à ses pieds et suivi de Kyle, il s’approche du petit groupe qui s’est formé autour de sa victime. « Comment ça se présente ? » demande-t-il à Jameson qu’il a vu examiné le dénommé Ezra croit-il se souvenir. Mettant un genou à terre, il observe l’homme, plus particulièrement sa blessure, pas jolie à regarder d’ailleurs. Il a fallu que ça arrive sur une île déserte où le premier hôpital est à des centaines de kilomètres. Il suit le regard de Jameson jusqu’au bateau et interprète ce qu’il y voit « On peut y trouver de quoi administrer les premiers soins » dit-il en suivant la réflexion de la jeune femme avant de se relever soudainement « je vais y aller » c’est la moindre chose qu’il puisse faire, s’excuser par la suite, mais il ne serait pas plus utile ici « Kyle dit qu’il s’y connait un peu en plantes qui permettrait de patienter » ajoute Kyeran d’un ton aussi sérieux que l’expression de l’aborigène

La journée a été longue, très longue. Et c'est loin d'être terminé. Les secours ne viendront pas avant le levée du jour, et nous sommes condamnés à passer la nuit sur cette île. Après les péripéties de la journée, le drame et les histoires d'aborigènes que certains ont dû supporter, nous sommes enfin tous réunis sur la plage, au coin du feu. Le calme après la tempête. Certains bavardent de tout et de rien, comme si c'était le moment de refaire le monde. Alors que d'autres arrivent tant bien que mal à se reposer, fermant les yeux pour quelques instants. Quant à moi, je préfère rester en action pour ne pas avoir à penser. Un cri strident et aigüe vient soudainement briser le calme de la plage sans réellement comprendre d'où il provient, et ce qui est en train de se passer. Les regards s'affolent en direction d'un jeune homme près des provisions. Ezra. Il me faut quelques longues secondes avant de saisir la gravité de la situation. En m'approchant des autres, je peux remarquer la flèche qui sort de son épaule, entourée et immaculée de sang. L'inquiétude est grande. Et la douleur d'Ezra aussi. Je n'ai aucune connaissance dans le domaine médical mais il semble évident que le jeune homme doit éviter au maximum de bouger pour ne pas aggraver la blessure. « Tiens, tu peux déjà mettre ça sur ton épaule. » Je tends mon écharpe en guise de tissu à Ezra, essayant de ne pas grimacer à la vue du sang.

Tout s'était passé tellement vite. Samuel n'était pas certain d'avoir la capacité de juger de ses actions ou de comprendre ce que ses condisciples faisaient. Ce qu'il avait fumé, ce que ces indigènes leur avaient donné, ça lui avait carrément retourné le cerveau. Des joints, il en avait bien fumer dans sa vie, mais jamais ce truc qu'ils leurs avaient filé, ça pouvait assommer un éléphant... D'ailleurs il avait l'impression d'en voir. Et même lorsqu'ils arrivèrent au camp, il capta à peine qu'il avait posé son cul sur le sable chaud.
Tout le monde était bien. Chacun amenait un peu de sourire, c'était presque comme des vacances normal. Il avait retrouvé la petite hippie et la mécano au coin du feu, sans vraiment se souvenir de ce qu'ils avaient pu se raconter jusqu'à que des cris ne manque de le tirer de cette semi-rêverie dans laquelle il était plongé. Il s'était redressé en premier sur ses coudes, la lumière du feu ne l'aidait pas à s'habituer à la scène. Les gens s'étaient déjà regroupés autour du blessé. Le souffle court, pas sûr de ce qu'il voyait, il s'était rapproché du petit groupe en essayant de comprendre comment ça s'était passé. Entre les murmures, la surprise, la peur sur ces visages, il n'arrivait vraiment pas à comprendre. Il arrivait après la guerre comme qui dirait... Et la voix lointaine de Kyeran, le petit brun qui avait aussi subi les affres de la fumée des aborigènes, lui arriva aux oreilles. Le bateau, des trousses de secours allaient sans doute rendre service... Mais à part Hope, ils avaient pas trop de médecin et d'hôpitaux par ici. « On serra jamais de trop au bateau, j'viens avec toi pour y monter. » Puis rien de mieux que l'eau glacée pour le remettre sur pied... Enfin, ils allaient peut être se noyer avec la drogue bizarre qui coulait encore dans leurs veines.

Il avait mal. Très, très mal. Et d’un seul coup, tout le monde était autour de lui. Il n’arrivait pas à suivre tout ce qu’il se disait, essayant de se concentrer pour ne pas avoir trop mal - si c’était humainement possible en tous cas. Une voix lui parvint au début, car c’était une de celles qu’il connaissait peut-être le mieux ici, celle de Jon. « Nom de dieu… EZRA ! » Et d’un seul coup, une femme était devant lui en plus, juste devant ses yeux. En se concentrant sur son visage pendant quelques instants, il comprit que c’était Jameson.  « Ezra. Tu peux bouger les doigts de ta main ? Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Est-ce que tu peux me dire ton nom de famille, et ton adresse ? » Fermant les yeux pendant quelques secondes suite à une vague de douleur, Ezra finit par les rouvrir pour regarder Jameson avec ce regard intense qui criait très clairement à l’aide. « Beauregard, Fortitude Valley mais on s’en fout, j’suis conscient. Par contre, je-je les sens… » Il ferma de nouveau les yeux à cause de la douleur. « Mais bouger ça me fait un mal de chien. » « Ezra, il faut que tu arrêtes de bouger, reste calme. » Il vit en rouvrant les yeux que Jameson avait commencé à panser la plaie avec son tee-shirt. Jon n’avait pas tord en lui disant qu’il fallait qu’il reste calme, de toutes façons il avait trop mal pour se permettre de ne pas appliquer ses conseils. Et tous ces gens qui lui tournait autour, ça lui donnait limite le vertige. Apparement, de ce qu’il comprenait, Hope était grandement attendue auprès d’eux. Seule médecin sur place, en même temps. « Tu veux que j’aille la chercher ? Ou sinon je peux venir avec toi… Mais j’ai peur de te ralentir, tu es bien meilleur nageur que moi. » Ezra eut quand même assez de force pour faire un petit sourire en direction de Jon, en entendant sa voix paniquée. « Va la chercher, pr-prends un peu l’air, t’es ten-tendu mon pote. » Il se disait qu’il montrait qu’il savait encore faire de l’humour, tout le monde allait peut-être se calmer et arrêter de s’agiter dans tous les sens. Parce-que ça lui donnait mal au crâne tout ce monde qui s’agitait. Ou alors est-ce le sang qui continuait de sortir de son corps petit à petit ? La jeune femme blonde avec qui il était parti en forêt, Callie, prit alors la parole à son tour. « Tiens, tu peux déjà mettre ça sur ton épaule. » « Me-merci. » Il laissa en revanche Jameson la prendre à sa place, ou toute autre personne qui se sentait capable de mettre ses main sur le sang, car le moindre mouvement qu’il faisait lui arrachait une grimace de douleur.