I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
"Elle a toujours des petits trucs en plus qui rendent les choses encore meilleures qu'elles ne le sont déjà. Et elle accepte également tout conseil culinaire." rétorqua-t-elle avec un large sourire, riant en entendant le ton employé par son bien-aimé. Joanne devinait malgré tout la nervosité dans sa voix. C'était certainement pour lui la personne qu'il avait le plus hâte de rencontrer, mais qu'il craignait le plus, sachant toute l'importance que la grand-mère Prescott avait dans le coeur de sa petite-fille. Celle-ci se tourna d'un quart de tour pour pouvoir lui voler un baiser. "Elle n'est pas comme mes parents." A vrai dire, Joanne se sentait si bien avec sa grand-mère parce que c'était la seule proche qui respectait les choix de sa petite-fille, qui ne la surprotégeait pas en permanence. "Elle ne te jaugera pas comme mon père a pu le faire." lui assura-t-elle. "Difficile à croire, en les voyant, qu'ils sont mère et fils. Autant sur le physique que sur le caractère." Elle prit un des toasts qu'elle dégustait tranquillement. "Rien de ce que je te dis ne te rassure, pas vrai ?" lui demanda-t-elle en souriant, se sentant désolée pour lui. "Je t'en fais vivre, des misères." Elle caressa sa joue puis l'embrassa avec toute sa tendresse. "Mais crois-moi lorsque je te dis qu'elle ne passera pas la semaine à chercher à te cerner, à se demander si tu es vraiment l'homme qu'il me faut. Elle sera plutôt curieuse de te connaître parce qu'elle adorerait que tu la considères comme un membre de ta famille." La vieille dame avait tant d'amour et d'affection à donner, elle ne peut que se réjouir de voir sa famille s'agrandir. Joanne espérait tant qu'il la croit, qu'il se sente en confiance et non oppressé lorsqu'ils arriveront à Perth. Mais quelque part, elle savait que ses paroles n'allaient pas le convaincre. Lui exprimait ensuite sa hâte de revenir au Royaume-Uni, précisant qu'il avait le mal du pays. Joanne le regarda d'un air inquiet. "Vraiment ?" lui demanda-t-elle, soucieuse. "Trop d'Australie tue l'Australie, c'est ça ?" dit-elle avec un rire un peu nerveux. Joanne se demandait si Jamie avait songé à lui demander de repartir avec elle et Daniel en Angleterre. Cette pensée lui avait déjà effleuré l'esprit, parfois. A vrai dire, elle avait peur qu'il lui pose cette question. La réponse serait presque évidente, mais Joanne n'avait jamais songé avant cela à quitter son pays natal. Elle n'était absolument pas comme Reever sur ce point. "J'ai hâte que tu me montres là où tu as grandi." lui dit-elle en souriant. "Tu me montreras encore plus de lieux que tu adores, tout ce que tu voudras me montrer." s'enthousiasma-t-elle. "On pourrait faire un peu de shopping à Londres aussi. Dis comme ça, ça en jette." dit-elle en riant. "Regarde-moi, je me mets à tout planifier comme toi. C'est contagieux comme truc." Finalement, Joanne se retourna pour être face à lui, à genoux. "Ne te mets pas trop de pression, d'accord ?" lui demanda-t-elle tendrement. "Je sais que c'est facile à dire, mais... Ce sont nos vacances, à deux et en famille. Je m'en voudrais énormément si tu n'en profites pas." Elle le pensait sincèrement. "Mon amour..." dit-elle tout bas en posant son verre sur le sol en faisant attention qu'il ne se renverse pas. Elle avait ses deux mains pour caresser chaque trait de son visage. "J'avais dit à Daniel que son père a aussi besoin de beaucoup de câlins, il faut bien que je m'exécute." En gardant son visage dans ses mains, elle frôla le bout de son nez avec le sien, et frôla ensuite les siennes. "Je suis certaine que ces vacances sont merveilleuses." Elle plongea son regard dans le sien. "Tu te sentirais mieux si je te garantis que tu auras ton lot de surprises en matière de lingerie pendant les vacances ?" finit-elle par demander avec un large sourire. "Pense aux gaufres et glaces que nous mangerons en nous promenant dans les rues de Londres. Dis toi que ce jour là, nous serons à trois mois de notre mariage. Pense à toutes ces grasses matinées qu'on fera. Que nous aurons la même passion que lorsque nous étions à Londres l'année dernière." Joanne l'embrassa longuement, puis retrouva sa position initiale, se blottissant largement contre lui. "J'ai préparé une salade composée pour le repas, ça te convient ?" dit-elle au bout de plusieurs minutes de silence.
Quoi qu'en dise Joanne, je sais très bien que je serai observé de près pendant toute la semaine où nous serons chez la plus âgée des Prescott. C'est comme ça, c'est naturel. Elle ne m'a jamais vu en personne, elle ne me connaît pas. Elle notera tout ce que je fais et comment je le fais pour me décortiquer dans le détail et se faire un avis à mon sujet petit à petit. Ce sera d'autant plus le cas si je ne suis pas coopératif ; si je ne parle pas de moi-même, alors elle trouvera le moyen d'en savoir plus d'une autre manière. J'ai donc tout intérêt à m'ouvrir, mais je ne m'en sens absolument pas prêt. Et si je piquais une colère devant elle ? Bon Dieu, ce serait pire que tout. « Je crois qu'il n'y a vraiment rien pour me rassurer, désolé. » dis-je en haussant les épaules, navré de me montrer si résigné à ce sujet. Il n'y a rien que Joanne puisse dire pour apaiser mes craintes au sujet de ce séjour. « Je sais à quel point ta grand-mère compte pour toi, je sais qu'elle a des attentes envers moi, et je sais que je vais être nerveux et facile à braquer. C'est forcément une mauvaise combinaison. » Je n'arrive pas à me voir réussir autre chose que la décevoir. « Je suis très bon en mondanités, parce que ça ne consiste pas vraiment à s'intéresser à l'autre. Quand les gens viennent me parler, la plupart se fichent bien de qui je suis au-delà de ce dont j'ai l'air, du travail et de ce qu'on dit de moi. Ca leur suffit à se faire une opinion. » Un avis qui n'est pas vraiment le leur au final, mais qu'importe. Si la personne a bonne réputation, c'est tout ce qui compte afin d'être vu en sa compagnie. « Et puis, la dernière fois que j'ai eu une belle famille, je me fichais pas mal de leur avis à mon sujet. J'étais marié par défaut, et si ça impliquait tout un packaging, alors soit. Là, c'est différent. On se sent tout de suite plus concerné quand c'est la famille de celle qu'on aime. » Pour le moment, je suis très loin de faire l'unanimité, et je pense que ça finira forcément par peser sur notre couple un jour. Ne serais-ce que le jour du mariage. Je ne veux pas être toisé par des regards débordants de désapprobation pour le jour censé être un des plus beaux de ma vie. « Et entre ton frère qui me déteste, ta sœur qui ne m'aime pas, et tes parents qui ont l'air de se méfier un peu, si elle je ne la convainc pas non plus... » Je hausse les épaules. Ca serait le combo gagnant pour obtenir une belle tâche noire sur le tableau. J'ai doncpeu de temps pour me décider à y mettre du mien et me montrer plus bavard que je ne l'ai été jusque là. Peut-être que la précédente semaine à Londres aidera. Tous ces souvenirs remontant à la surface auront bien besoin d'être expiés. « Non, ce n'est pas ça... » dis-je avec un petit rire, car l'Australie ne me lasse pas pour autant. « C'est juste que c'est différent, là-bas. Les gens, l'esprit… la météo. » Je pouffe à nouveau. Le temps australien est une sorte de tout-ou-rien lunatique. « La bruine, c'est ce qui me manque le plus. Vous ne connaissez pas vraiment ça ici. » Ce voile humide, un peu froid, comme un brouillard, mais plus consistant. C'est une sensation étrange mais que j'adore. Il faut voir le coeur de Londres dans la bruine une fois pour comprendre la beauté de la chose, et pourquoi c'est unique, propre à cette ville. « J'ai hâte aussi. Tu verras à quel point c'est beau. » J'ai vraiment été un idiot de ne pas l’emmener avec moi la première fois. Mais il faut dire qu'à ce moment là, le contexte était différent. « Et c'est bien plus grand qu'ici ou qu'à la maison. On se perd vraiment dans les couloirs et les étages. Il y a de grands tableaux très anciens partout, et des immenses cheminées. » Je lui ai déjà dit à quel point elle devrait aimer le domaine. C'est juste que je ne me lasse pas de m'en remémorer les détails. C'est le seul endroit où je me souviens avoir vécu une courte période vraiment heureuse. Joanne se retourne et décide de me faire face. Elle prend mon visage entre ses mains dans un dernier espoir de parvenir à me rassurer un peu. « De toute manière, tu me connais, si ça m'excède je prends les chiens et je pose mes fesses sur la plage jusqu'à ce que ça aille mieux. » Je ne compte pas me laisser gâcher mes rares vacances par qui ou quoi que ce soit. Quitte à m'isoler, ou faire comprendre qu'il faut me laisser tranquille. J'ai besoin de ce break. La jeune femme me refait rire en précisant que j'aurai sûrement un tas de surprises pendant ces deux semaines, et de beaux paquets cadeaux à détacher de sa peau avant de la déguster. Je lui souris tendrement. J'espère que ces vacances seront bel et bien les nôtres, et que nous pourrons vraiment profiter de notre petite famille. Joanne reprend sa place dans mes bras ; le visage près de son cou, j'y dépose quelques petits baisers tendres et acquiesce d'un discret signe de tête concernant le repas. « Ca veut dire que je vais être obligé d'arrêter de dévorer tes toasts si je veux qu'il me reste assez d'appétit pour dîner. » Je ne voudrais pas qu'elle se soit donné du mal pour rien. Sorti de nulle part, le chat roux, propriétaire des lieux, passe nonchalamment devant nous, nous remarque nous toise, et approche pour réclamer son impôt en caresses en échange de notre droit de rester. « Ah, t'es là, toi. » Ma main se pose doucement sur son dos. Je suis loin de connaître assez l'animal pour savoir s'il ne réagira pas mal. « Je me demandais où tu étais passé. » Nous ne l'avons pas vu en arrivant. Il faut dire qu'il n'a pas l'air du genre à faire la fête à ses invités. « Tu nous excuseras, nous n'avons pas demandé la permission avant d'envahir ton territoire ce week-end, Milord. » La présence du chat éveille la curiosité du plus petit des chiens -et seul à pouvoir encore galoper. Il s'en approche, et pour jouer, s'essaye à lui mordre l'oreille. Le félin n'apprécie pas vraiment. S'en suit une course poursuite à travers le jardin. « Et dire que Milo battait son record de tranquillité... »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Cela rendait triste Joanne, de savoir qu'elle ne pouvait pas le rassurer. Mais comme il l'expliquait si bien, il n'avait jamais été impliqué émotionnellement avec sa belle-famille, et même en dehors de ça, il sortait tous les masques et usaient de tous les stratagèmes pour prétendre. La difficulté, c'était qu'il devait se montrer tout aussi vrai auprès de la famille de Joanne, autant qu'il ne l'avait été avec elle. Il craignait grandement les retours. "Elle n'a pas d'attentes, Jamie." lui rétorqua-t-elle. "Elle veut juste te connaître, tu n'as pas à faire tes preuves, ou que sais-je encore." Après tout, Joanne était la mieux placé d'eux deux pour savoir comment fonctionnait sa grand-mère. "Si tu es silencieux et que tu ne veux pas parler, elle le respectera. Elle est patiente, elle n'aime pas forcer la main des gens." Contrairement aux parents de Joanne. "C'est toi qui ne voit que cette combinaison là, alors qu'il y en a plein d'autres. Tu es tellement persuadé que ça va mal se passer." Comme à chaque fois qu'il rencontrait un proche de Joanne. La jeune femme s'était redressée pour le regarder droit dans les yeux. "Reever n'est plus vraiment en mesure de juger mes choix, ni de donner son avis." répondit-elle, presque un peu sèchement. Elle lui en voulait terriblement d'être parti aussi vite qu'il n'était revenu, ayant espéré retrouvé la place qu'il avait dans la fratrie avant de partir. "Et Juliet m'a forcée pendant plus d'un an à sortir pour rencontrer quelqu'un, refaire ma vie. Et lorsque c'est le cas, ça ne va pas non plus." Elle haussa les épaules. "Ca me donne l'impression qu'ils ne veulent pas me laisser grandir, me laisser faire ma vie." Qu'ils espéraient tous que Joanne reste éternellement une personne dépendante. "Et pour mes parents, tu te fais des idées." reprit-elle au bout d'un moment. Jamie voyait tout d'un mauvais oeil lorsqu'il s'agissait de la famille de Joanne. "Mon père restera mon père, il est têtu comme une mule, mais ma mère a fini par s'attacher à toi." lui assura-t-elle. Lorsqu'elle discutait avec, Jane ne disait que du bien de lui, regrettant d'avoir émis autant de réserve au début. "Laisse une chance à ma grand-mère." lui demanda-t-elle doucement avec un sourire timide. Parce qu'elle, elle lui en laissera une, même des dizaines s'il le faut. " Je sais qu'elle, elle t'en donnera bien plus qu'il n'en faudra, si c'est le fait de râter le premier tir qui t'angoisse." Joanne se trouvait incroyablement inutile, plantée au milieu de tout ça, à jouer les médiateurs. "Tu sais, elle ne demande pas les grandes conversations, ou des débats interminables. Elle se montre bavarde si on l'est avec elle. Elle sait respecter un silence si elle sent que c'est ce dont on a besoin. Peu de choses la met mal à l'aise." Les années avaient fait certainement sa sagesse. Jamie fit part ensuite de son soudain mal du pays, ayant hâte de retourner à Londres, même si ce n'était que pour une semaine. Il parlait notamment de la météo, plus particulièrement de la bruine. "Non, nous n'avons pas ça par ici." confirma-t-elle. "Mais j'avoue que je ne m'en plains pas, ce n'est pas le genre de temps qui me réjouirait, je pense." C'était plutôt quelque chose pour tomber malade pour elle. Jamie était toujours si heureux de parler du domaine dans lequel il avait grandi. C'était certainement la seule chose qui le faisait sourire dans ses souvenirs d'enfance. "J'espère ne pas m'y perdre, alors." dit Joanne en riant. Elle avait un cruel manque de repères et un mauvais sens de l'orientation. Et elle était tellement rêveuse et curieuse qu'elle prendrait le temps de regarder les détails de chaque détail sans se souvenir par où elle était passée. "Tu y as déjà songé, de retourner là-bas définitivement ?" lui demanda-t-elle enfin, ayant bien gardé en tête le mal du pays de son fiancé. Qui sait, il avait peut-être déjà songé à cette option, d'une manière ou d'une autre. Par rapport à sa mère, à l'attachement qu'il avait pour ses origines. Il en avait le droit. Et Joanne se demandait juste s'il avait déjà eu à l'esprit ce projet là ou si c'était impensable pour lui. Désormais face à lui, Joanne fit une dernière tentative, qui s'avéra des plus inefficace. Elle sourit, mais son rictus devint un peu triste à la fin de sa phrase. "Ce ne sera plus vraiment des vacances à deux ou à trois, si tu ressens le besoin de t'isoler un peu à la plage, ou même ailleurs." lui dit-elle, toujours souriante. Ce n'était pas un reproche, et ça ne sonnait pas comme tel. Il y allait souvent des heures, laissant le temps filer entre ses doigts. Elle ne le lui reprocherait pas, elle savait qu'il avait toujours besoin de ces moments de solitude, bien plus depuis qu'il n'avalait plus ses comprimés. Histoire de se canaliser, ou d'extérioriser par la peinture toutes ces pensées qui fulminaient constamment en lui. C'était une chose qu'elle avait toujours respecté, et qu'elle respectera toujours. Il le fera s'il en avait besoin, mais Joanne craignait énormément que ça devienne quotidien pendant leurs vacances. A nouveau adossée contre lui, Joanne lui annonça le plat qu'elle avait prévu. "La salade pourra très bien se manger demain s'il le faut." lui assura-t-elle, ne voulant pas qu'il se prive de quoi que ce soit. Le chat roux fit soudainement son apparition, coupant court les pensées de Joanne. Elle sourit en voyant Jamie le caresser. Forcément, Milo fut rapidement intéressée par le félin. S'en suit une course poursuite digne d'un dessin animé, ce qui fit beaucoup rire Joanne. Qu'ils courent, se dit-elle. Peut-être que ça épuisera un petit peu le chien. Elle ne s'inquiétait pas pour le chat, ces bêtes là étaient particulièrement malignes et agiles. "Tu sais, je trouve que ce n'est pas très facile, la position que j'ai, par rapport à toi et à ma famille." Elle s'était décidée à lui en parler, enfin. "Je ne devrais pas m'en plaindre, je sais. Mais c'est une position qui me met mal à l'aise." Elle haussa les épaules. "Je m'y sens un petit peu inutile, comme si je ne pouvais strictement rien faire sur ce qui se dira ou fera. Je n'arrive pas à soulager ta conscience, je n'arrive pas toujours à me faire entendre par tous mes proches." Un peu comme un bout de viande au milieu de la cage aux lions. "C'est comme si les dés étaient déjà jetés, et que je ne peux rien y faire, que ce soit dans le bon sens ou non." Elle soupira, regardant le fond de son verre. "J'espérais tellement que tu te sentes bien dans ma famille, tu sais. Je me disais que tu y trouveras ton compte et que ça permettra d'éponger le manque d'attention que tu avais de ta famille. Je me disais que ça te rendrait heureux, de faire partie de quelque chose, comme ça." L'échec était assez cuisant, même si elle en attendait encore beaucoup de ses parents. Ils étaient sur la bonne pente. "Je mets le joker sur ma grand-mère. J'espère qu'elle, elle arrivera à te faire sentir bien, comme dans un cocon." C'était tellement important pour Joanne et jusqu'ici les résultats n'étaient pas très démonstratifs à son goût. Après quoi, elle appela Milo pour qu'il laisse le chat tranquille. Il se précipita sur les genoux de Joanne, comptant bien avoir de nombreuses caresses de sa maîtresse.
Qu'importe le tempérament de la grand-mère de Joanne, je serai mal à l'aise. Dans une rencontre, on attend d'apprendre à connaître l'autre, et je suis une huître. Qu'elle respecte mon silence et n'essaye pas de me bousculer n'y changera rien. Je saurai en mon for intérieur qu'elle veut savoir, qu'elle veut me connaître, et ce sera une pression suffisante pour que je ne sache pas où me mettre. Je n'aime pas me dévoiler, ni qu'on se penche sur mon cas. C'est peut-être de la honte, vis-à-vis de mon passé et de moi-même, la peur d'être jugé à partir de tout cela. Mon besoin de contrôle passe par celui de mon image, la création d'une opinion générale à mon sujet que je peux moduler moi-même. Et dans ce contexte, quand il faut juste tomber tous les masques et jouer cartes sur table, j'angoisse. « Pour le moment je n'ai jamais eu tort. » A chaque fois que j'ai rencontré un membre de la famille de ma fiancée, cela ne s'est pas particulièrement bien passé. Je ne suis pas le gendre adoré ou le beau-frère aimé de qui que ce soit, je n'ai jamais réussi à faire une excellente impression. Peut-être que la mère de Joanne m'apprécie finalement, mais rien de transcendant. Je compte bien laisser une chance à cette nouvelle rencontre, mais je ne place pas d'espoirs dedans. « Nous verrons bien. Je mettrai du mien, et je vais croiser les doigts pour avoir la grande manitou de mon côté. » Parce que sans son approbation, je sens que les choses pourraient devenir compliquées. C'est à se demander quelle idée j'ai eu de demander en mariage une femme dont je ne connaissais pas la famille à l'époque. Il n'y a rien eu de conventionnel dans les moindres détails. Mais il n'y a rien à changer pour autant. Je souris en repensant à notre premier voyage à Londres tous les deux. C'était un coup de folie, et parfois désastreux, mais à notre image. J'ai parfois le mal du pays, et je ressens le besoin d'y retourner, mais je ne troquerais pas ce que j'ai ici contre qui je suis là-bas pour tout l'or du monde. « J'y songeais très sérieusement quand nous nous sommes rencontrés. » je réponds alors quand Joanne me demande si j'avais pensé à retourner m'installer en Angleterre. « Mais pas depuis. J'aime va vie ici. » Et si je retournais à Londres, les choses seraient bien différentes sur bien des points. J'ai des obligations là-bas qui ne me manquent absolument pas depuis que je suis en Australie. Et puis, il n'y a pas l'océan, là-bas, et j'ai bien trop pris goût aux balades dans l'air iodé, et à la vue sur cette immensité depuis la fenêtre de l'atelier. « Vous viendrez avec moi sur la plage alors. » dis-je à ma fiancée qui semble s'inquiéter un peu de mon besoin de m'isoler si je ne me sens pas à ma place à Perth. Mais fatalement, je me dis que si je ressens le besoin d'avoir de la tranquillité ailleurs, Joanne restera avec sa grand-mère pour ne pas la laisser seule, et rattraper la mauvaise impression que cela lui donnera -si elle ne m'en veut pas elle-même d'être incapable de m'entendre avec qui que ce soit ou d'accepter de m'ouvrir à eux. Bien sûr que sa place n'est pas simple. Elle doit être un tampon entre moi et cette famille dans laquelle elle ne demande qu'à m'inclure, et aucun des deux camps ne semble vraiment prêt à ça. « Eh bien, ce n'est pas de ta faute, c'est juste comme ça. Comme tous les rapports humains. On s'entend bien ou non, on a des atomes crochus ou pas. Tu ne peux pas forcer deux personnes à s'apprécier si le courant n'est pas fait pour passer. » Je hausse les épaules. Les deux partis peuvent faire des efforts, et faire bonne figure pour le bien de tous, au mieux. « Peut-être qu'un jour je m'entendrai mieux avec ta famille, peut-être pas. » Actuellement, cela dépend beaucoup de moi, j'en ai conscience. Le jour où j'accepterai de faire un pas vers eux, alors la balle sera dans leur camp. « Je n'ai pas besoin d'une famille de substitution, Joanne. Je n'en veux pas une. J'ai la famille que j'ai -ou plutôt, j'ai eu. » Il n'en reste plus rien maintenant. « L'attention ou l'affection de ta famille ne changera jamais ça, ça ne comblera pas ce genre de manque. Ca restera toujours ta famille, et la mienne par alliance, rien de plus. » Je ne serai jamais chez moi chez eux, sa grand-mère ne sera pas la mienne. J'ai eu une famille, je suis mal tombé, tant pis pour moi. Ce n'est pas en faisant la manche pour avoir l'affection qui me manque dans la famille de quelqu'un d'autre que je serai plus heureux. « Je trouve mon compte dans la famille que nous fondons tous les deux. » Là, j'ai une place. Je fais partie d'un tout, d'un foyer. Je suis heureux de faire partie de ce projet là, et il m'apporte tout ce dont j'ai besoin.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Du fait que le courant ne passe pas bien entre Jamie et la famille de sa fiancée, celle-ci avait l'impression qu'elle devait se tronquer en deux. C'était quelque chose qu'elle n'appréciait, qui la mettait grandement mal à l'aise. Elle savait qu'elle ne pouvait rien y faire, et que ça ne changera pas demain la veille. Il pensait que dans la continuité des choses, sa grand-mère aurait le même avis que le reste de la famille Prescott. Elle ne comprenait pas ce qu'ils avaient contre Jamie. Certes, il avait des vices, mais il avait une volonté de fer de travailler dessus pour y remédier. Et ils se fichaient bien de l'avis de Joanne. Le bel homme assura à Joanne qu'il y mettrait du sien lorsqu'ils seront chez sa grand-mère. Elle avait hâte que les rideaux tombent et que tout le monde soit fixé. L'attente était insupportable. C'était particulièrement anxiogène pour Joanne. Elle baissa ses yeux en l'écoutant parler, jouant nerveusement avec ses doigts. La belle blonde refusait tout simplement de croire que sa grand-mère ne l'apprécierait. C'était totalement inconcevable pour elle. Elle ne pouvait pas imaginer qu'elle ne donnerait pas son approbation. C'était impossible. En parlant de Londres, elle finit par lui demander s'il avait déjà considéré revenir dans son pays natal. Il n'y avait pas songé depuis qu'il avait construit sa famille ici. D'un côté, ça soulageait Joanne de savoir que cette proposition là ne lui sera pas donnée dans les temps à venir. "Tu ne voudrais pas que l'on vienne avec toi. Ou tu prendrais juste Daniel, pour parler d'homme à homme." dit-elle, en riant un peu pour plaisanter. "Je te connais. Quand tu veux être seul, c'est que tu en as besoin." Elle respectait ce temps là, son besoin de se ressourcer ou de se vider l'esprit. Elle partagea ensuite son mal-être par rappot à toute cette situation. La réponse de Jamie était assez fataliste, mais c'était ainsi, que ça plaise ou non à la jeune femme. Encore une fois, son avis importait peu. "Je ne trouve pas ça juste qu'ils soient aussi intransigeants avec toi." Cette ambiance qui régnait forçait un peu Joanne à prendre parti, à couper un peu les ponts. Les rapports restaient limités entre Jamie et les parents Prescott. Avec ce que disait son fiancé, elle venait à se demander s'ils se faisaient tous souffrance en faisant l'effort de rester le plus poli et diplomate possible en sa présence. Ca ne la mit que plus mal à l'aise. Il voulait certainement la rassurer, en disant que la famille qu'ils avaient fondé ensemble suffisait amplement. Sur le coup, Joanne craignait énormément de l'ambiance qu'il pourrait y avoir à leur mariage. Ou si tout le monde fera un effort pour faire en sorte que ce soit effectivement le plus beau jour de sa vie. "Si tu ne veux pas une famille de substitution, si tu es résolu à ne pas t'entendre avec ma famille, alors pourquoi tiens-tu tant à rencontrer ma grand-mère ?" finit-elle par lui demander. C'était bien le premier à l'avoir proposé, à suggérer de partir une semaine à Perth pour aller à sa rencontre. "C'était juste parce que tu voulais avoir rencontré toute ma famille avant le mariage ?" Pour qu'il y ait un peu de politiquement occrect dans leur relation et leur mariage. Elle était véritablement curieuse sur ce point, cherchant à comprendre les intentions de son fiancé. "C'est la seule qui exprime véritablement à quel point elle est heureuse pour moi. A chaque fois que nous parlions du mariage, si tu voyais à quel point ses yeux pétillaient." dit-elle au bout de plusieurs minutes de silence, un sourire en coin en se rappelant parfaitement de ces moments là. Joanne prit la main libre de son fiancé pour l'embrasser, puis pour croiser ses doigts avec. "J'aime aussi la famille que nous sommes en train de construire." Elle pivota d'un quart de tour pour pouvoir le regarder. "Elle n'aspire qu'au bonheur, elle nous offre tout ce dont nous avons besoin. Je ne compte laisser personne tenter de perturber son équilibre." Et par personne, elle incluait sa propre famille. "Le plus important, c'est que Daniel et toi soyez heureux." Jamie avait droit à cette vie là, à une vie heureuse. Soudain, le ciel se couvrit d'épais nuages. "Ils n'avaient pas prévu de mauvais temps." dit-elle en regardant le ciel. "Nous ferions mieux de rentrer avant que le vin ne soit dilué par la pluie." dit-elle en se levant, prenant le maximum dans les bras. Quelques minutes plus tard, ils commençaient à pleuvoir. D'abord à petite goutte, puis c'était ensuite quasiment diluvien. "Tu ne peux pas encore aller en Angleterre, alors l'Angleterre vient à toi." Ils posèrent la bouteille et les verres dans le salon et s'installèrent sur le canapé. "Si ça se rafraîchit, ça sera peut-être l'occasion d'inaugurer la cheminée." dit-elle en se dirigeant vers la chambre de Daniel, pour voir si tout allait bien. Elle passa la main sur sa joue et constata qu'il avait toujours bien chaud. En sortant de la chambre, elle passait devant toutes ces pièces encore bien vides. Joanne s'appuya contre le cadre de porte de l'une d'entre elle, les bras croisés. Ca lui refaisait penser à leur conversation, celle qu'ils avaient eu à Melbourne. Peut-être que ces pièces ne deviendront jamais des chambres d'enfants. Cela forçait à Joanne à se demander ce qu'ils pourraient bien faire de toutes ces pièces s'il n'y avait pas d'autres enfants pour les faire vivre. Plongée dans ses pensées, elle ne vit pas le temps passer.
Même si je venais, un jour, à réussir à me sentir particulièrement à l’aise au sein de la famille Prescott, à m’entendre avec les deux parents et redorer mon blason auprès du frère ou de la sœur, je crois que je ne pourrais jamais me sentir complètement à ma place. Ils ne seront toujours "que" ma famille par alliance, et rien de plus. Au mieux, des personnes avec qui j’ai la chance d’entretenir de bons liens. Mais il n’y a personne pour prendre la place de ma famille, et je ne le veux pas. Je ne cherche pas à la renier ou l’oublier. C’est un manque, un vide qui restera. Je préfère qu’il en soit ainsi plutôt que de m’imposer ailleurs, ou pire, inspirer une forme d’affection par défaut nourrie par de la pitié et de la peine face à l’environnement dans lequel j’ai grandi. Je ne suis pas un orphelin qui a besoin d’une famille d’accueil, même si c’est ainsi que je me sentais en arrivant à Brisbane. Aujourd’hui, j’ai ma propre famille, et je dois aller de l’avant avec eux. Je ne suis pas résolu à ne pas m’entendre avec ma belle famille comme le pense Joanne. Mais je crois que si nous ne sommes pas faits pour nous entendre, rien ne sert de se battre contre ça au risque d’empirer les choses. Nous serons tous capables d’être courtois pour conserver une certaine harmonie. Si je souhaitais rencontrer la grand-mère de Joanne, ce n’était pas par simple curiosité. « Il y a de ça. C’est important pour moi, et je pense que ça l’est pour eux aussi, que l’on se rencontre. Mais surtout, c’est une femme qui a de l’importance à tes yeux, que tu admires, alors ça me semble normal de faire sa connaissance. Sans oublier qu’il faut bien qu’elle rencontre son petit-fils. » Je dois aussi la remercier de m’avoir remis ma fiancée sur pieds. « J’aime être proche de mes fans, tu vois. » j’ajoute en exagérant un petit ton prétentieux, histoire de plaisanter et alléger l’atmosphère. Puis je reprends, retrouvant mon sérieux, et continuant de serrer tendrement ma belle dans mes bras. « J’espère vraiment que nous nous entendrons, tu sais. C’est juste que le reste de ta famille ne m’a pas vraiment donné de raisons d’être optimiste à ce sujet. » Comme je lui ai dit, j’ai toujours eu un mauvais pressentiment avant de leur être présenté, et j’ai toujours eu raison. « Mais je sais que c’est en partie de ma faute. » Comment ne pas se méfier d’une personne dont on sait si peu ? Je refuse de parler de ma famille, de ma vie avant d’arriver à Brisbane, et tout ce qu’ils savent de ma relation avec Joanne c’est qu’elle est allée bien trop vite selon les standards et qu’une médication serait normalement nécessaire pour me tenir en laisse et éviter que je ne me remette à frapper leur trésor le plus fragile de la fratrie. Je ne les blâme pas pour le jugement hâtif qu’ils peuvent avoir à mon sujet. Je ne serais pas mieux à leur place. Le problème, c’est que je ne pense pas que ce que je puisse dire sur mon passif puisse améliorer cette image. Je crois qu’il n’y a que Joanne dans tout le lot Prescott pour m’accepter tel quel. Et peut-être sa grand-mère, qui sait. « Tu n’as pas à choisir de camp, tu sais. » je lui assure avant de l’embrasser sur la joue. Il est facile de glisser dans cette situation où la jeune femme se retrouverait à choisir entre moi et sa propre famille, or, il n’en est pas question. C’est à nous de composer les uns avec les autres pour qu’elle n’ait pas à souffrir de tout cela. Et puis, ce n’est pas comme si la situation est particulièrement lourde, il existe des conflits de belle-famille bien plus lourds que la simple tension et méfiance qui existe entre nous. Alors que Milo continue de courir après le chat à travers le jardin, le ciel se couvre. Cela ne semble pas le perturber, mais le chat, lui, file se réfugier à l’intérieur. Il saute sur un meuble de la cuisine pour se mettre hors d’atteinte et attend que l’importun daigne lui lâcher les coussinets. A notre tour, Joanne et moi rentrons nous abriter. J’espère que la pluie ne sera que de passage. Songeur, je m’accoude au rebord de la porte-fenêtre pour observer les gouttes tomber. « Un jour, nous irons en Europe en hiver. Tu verras ce que c’est, quand ça se rafraîchit vraiment, et quand tu peux passer une soirée près de la cheminée alors qu’il neige dehors. » Je souris en me rappelant de la tête que Joanne avait faite quand je lui avais dit qu’il pouvait neiger en hiver en Italie. Quand je me tourne, elle n’est pas là. Elle est sûrement allée voir Daniel. Mon attention se reconcentre sur la pluie qui frappe sur les vitres de la maison, la course des gouttes sur la surface transparente. Bras croisés, la tête appuyée sur le mur, je passe de longues minutes ainsi. Ce n’est pas la même chose qu’à Londres. Ici, les gouttes sont énormes et tièdes, elles tombent comme des petites pierres. En Angleterre, même les pluies diluviennes restent plus fines, et surtout bien plus froides. Je me dis que plus tard, nous pourrons ouvrir en grand les portes fenêtres, et laisser la bonne odeur de l’herbe mouillée envahir l’air. Les minutes défilent dans un silence de monastère au sein de la maison, l’on n’entend que la pluie sur les fenêtres. Je finis par sortir de mes songes et aller à la recherche de Joanne. Je la retrouve bien absorbée par ses pensées, elle aussi, devant l’une des pièces vides de la maison. Délicatement, je me glisse derrière elle. Je frôle ses bras du bout des doigts et me penche sur son cou pour y déposer quelques baisers appliqués. Avec la même douceur, chaque geste mesuré, je la fais lentement pivoter afin qu’elle me fasse face, la laissant adossée au mur du couloir. Alors je caresse son visage, longe sa mâchoire et glisse mes doigts entre ses mèches blondes avant de l’embrasser avec le plus de tendresse possible. Comme pour ne pas la brusquer, et la sortir en douceur de ses pensées. Mes lèvres restent longuement apposées aux siennes, les caresse avec subtilité, et s’en détachent lentement. Mon front contre le sien, je continue de frôler les traits de son visage et de son cou du bout des doigts. « Je sais à quoi tu penses… » je murmure tout bas. Et si elle ne parvenait pas à avoir un autre enfant, et si plus aucun essai n’était concluant. Se disant que ce serait entièrement sa faute. « Tu devrais arrêter de te torturer avec ça… »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Avec les relations régnantes en Jamie et le reste de la famille Prescott, la belle blonde venait à se demander pourquoi il tenait à rencontrer sa grand-mère. Après tout, il était le premier à être sceptique, voire même réfractaire à ces rencontres à l'allure officielle, mais il tenait, et rappelait régulièrement à Joanne qu'il voudrait rencontrer cette vieille dame. Juste parce qu'il savait à quel point elle était importante pour Joanne, à quel point elle avait pu apporter du bon dans sa vie. Joanne n'avait pas un seul souvenir malheureux avec sa grand-mère, elles ont toujours été très complices. Il tenta d'ajouter une petite note d'humour sur cette situation qui était assez triste dans le fond. Joanne sourit un peu, mais sans plus. Elle aussi, elle appréhendait beaucoup cette fameuse rencontre. Il espérait que ça passe bien entre la vieille dame et lui. Quelques minutes avant, il avait plutôt l'impression que ça allait se passer comme les autres. Apparemment, il se sentait très fautif de toute cette tension. Joanne haussa les épaules. Selon son point de vue, c'était la faute de tout le monde. "Je suppose que ma famille fait partie de ces personnes qui pensent qu'une personne n'est pas correcte si elle n'en dévoile pas beaucoup sur elle. Or, je trouve ça légitime qu'avec tout ce qui a pu t'arriver, que tu veuilles garder le silence à ce sujet." Tout le monde n'était pas en mesure de comprendre cette réaction. Son histoire de vie enchaînerait sur des jugements bien trop hâtifs. "Ca ne t'empêchera pas de parler de tes passions, de ton travail, de tout ce que tu aimes faire. Ca n'est pas trop intrusif pour toi, et ça laisse toujours matière à te connaître pour les autres." Elle haussa les épaules. Ce n'était qu'une suggestion, une pensée qui passait par là. Jamie lui assura qu'elle n'avait pas à choisir de camp, qu'il n'y avait pas de raison à ce qu'elle soit confrontée à cette situation. Joanne n'en était pas convaincue. "La méfiance n'est pas un sentiment très stable. Soit, ça s'apaise ou soit c'est totalement l'inverse." Ses parents devaient aussi faire des efforts, il n'y avait pas que lui. Joanne tentait de discuter avec eux, mais la conversation était très compliquée, laissant peu de place et peu d'importance au discours de leur fille. Elle était pourtant la mieux placée pour savoir comment est-ce que les angles pouvaient s'arrondir entre eux. Le temps devenant menaçant, tout le monde rentrait à la maison, même tous les animaux. "Une année, nous pourrions passer Noël à Londres, avec Daniel." se dit-elle subitement, adorant déjà cette idée. "Ce doit être tellement beau là-bas durant cette période de l'année." Et Joanne adorerait passer un Noël plus intime avec la famille qu'elle avait construite avec Jamie. Du moins, le réveillon. Elle ne savait pas si l'idée plairait à Jamie, ce n'était qu'une proposition. Elle se disait que ça pourrait lui faire peut-être plaisir que de revenir de temps en temps en Angleterre, comme ça. Après quoi, Joanne était allée rapidement voir son bébé, juste pour s'assurer qu'il aille bien. Il se reposait, c'était l'essentiel. Elle s'étaient ensuite postée devant l'une des chambres vides, songeuse. Elle ne vit pas le temps passer, jusqu'à ce qu'elle sentit des mains très délicates frôler la peau de ses bras. Ses yeux se fermèrent lorsqu'il embrassa tendrement son cou, puis elle se laissait faire lorsqu'il la guidait pour qu'elle se retrouve face à lui, collée contre le mur. Là, le bel homme eut tout le loisir d'embrasser longuement sa fiancée après avoir délicatement caresser son visage, avec une incroyable tendresse. Joanne répondit avec autant d'amour à son baiser, se laissant totalement faire, comme une poupée. Sa chaleur était rassurante, elle adorait le sentir auprès d'elle, ainsi. Le baiser durait de longues minutes, et elle espérait qu'elle s'étirent, encore et encore. Malgré la passion, il mesurait chacune de ses caresses, comme s'il ne voulait pas la brusquer d'une manière ou d'une autre. Il gardait son visage près du sien et continuait ses gestes de tendresse lorsqu'il lui dit qu'il avait deviné ses pensées. "Je sais." lui répondit-elle tout bas, en baissant les yeux. "J'ai notre conversation de Melbourne constamment en tête depuis que nous sommes rentrés." lu avoua-t-elle, se sentant presque fautive. "Et, cela peut sembler être idiot, mais l'une des premières choses qui m'est venue à l'esprit, ce sont toutes ces pièces. Je sais qu'on en est encore loin, et je ne veux pas désespérer, mais je me demande ce que nous en ferions, si Daniel resterait notre unique enfant." Joanne se sentait ridicule. "Et j'ai aussi peur qu'il finisse par être triste ou seul s'il n'a pas de frère ou soeur avec qui passait du temps avec." C'était aussi l'une des craintes prédominantes pour la jeune femme, que Daniel se sente seul. "Je n'aime pas vraiment voir ces pièces vides. Je sais qu'elles ont déjà plein d'histoires, mais qu'il n'y pas la nôtre dedans. Il y a des jours où je suis persuadée de voir des enfants y jouer, sautant sur les lits, ou dessinant par terre. Il y en a d'autres où je me demande ce que nous ferions de toute cette place." Un sourire plus franc s'afficha sur le visage de la jeune femme, mais elle continuait de parler à voix basse. "Mais maintenant que je sais que ça peut nous arriver, que nous pouvons avoir un bébé, j'ai peur de décevoir, moi la première, en ayant trop espérer." Elle aurait préféré sa situation d'avant. Où elle avait perdu tout espoir et que Daniel ait été apparu soudainement. "Je trouve que ça fait de moi une mauvaise mère d'espérer tellement un deuxième enfant alors que Daniel est tout simplement parfait." avoua-t-elle avec gêne, en se massant nerveusement la nuque. "Je ne devrais pas me plaindre de toutes ces chambres alors que celle juste à côté est déjà pleine de vie. La plus belle de toutes." Elle avait l'impression de se répéter tout le temps. Elle le laissait continuer à caresser les traits de son visage, ça l'apaisait. Joanne finit par se blottir contre lui. "Après, on ne peut pas dire que nous n'aimerons la phase des tentatives." dit-elle au bout de plusieurs minutes, un peu amusée par ce qu'elle disait.
« Ca l’est. » je murmure, déjà bien rêveur. J’imagine Noël au domaine, toute la neige recouvrant les hectares de terrain, et la bâtisse au milieu, toujours aussi sobre et majestueuse à la fois. Quelques lumières sur la façade pourraient la rendre moins austère. A l’intérieur, les pièces sont hautes de plafond. Je me souviens d’un Noël avec précision, et nous avions fait entrer un immense sapin richement décoré. La célébration typique et très cliché des fêtes de fin d’année, dans un esprit très conservateur et traditionnel. Mais c’était magnifique. Les tapisseries sur les murs ont un tout autre aspect à la lumière des cheminées. Elles semblaient presque bouger. Plus j’y pense, plus cet endroit me manque. La dernière fois que j’y ai mis les pieds n’était pas l’expérience la plus agréable qui soit, mais cela ne change rien au charme et à tous les souvenirs que j’y ai. Même s’ils sont flous, lointains, et de plus en plus décolorés par le temps, comme de vieilles photos sur papier glacé. Joanne est aussi très songeuse dans son coin. Parfois, chacun se laisse submerger par ses pensées. C’est plus rare pour moi, mais quand c’est le cas, il peut être difficile de m’en extraire. Ce qui sera toujours plus facile que pour ma fiancée que je dois délicatement faire revenir à la réalité. Elle m’avoue que notre dernière discussion à propos de notre avenir lui est restée en tête. Avoir d’autres enfants ou ne pas y parvenir, avoir un enfant héritant des travers génétiques de sa mère, ou ne jamais réussir à avoir de fille. En achetant cette maison, je craignais que toutes ces pièces soient une forme de pression sur les épaules de Joanne. Ce n’était pas mon intention, mon coup de cœur pour la demeure était bien réel. Je n’avais pas oublié nos projets d’avenir en portant mon choix dessus, mais je me suis toujours dit que nous trouverions une utilité à toutes ces pièces supplémentaires. Joanne finit par se blottir contre moi, alors mes bras la serrent doucement pour la réconforter. « Je ne voulais pas te créer de tracas en te disant tout ça à Melbourne. Je voulais juste que tu saches que je t’aimerais quoi qu’il arrive, et que je serai heureux qu’importe la situation finale. » Au final, l’idée était bien plus de lui ôter le poids d’un trop plein de pression qu’elle pourrait s’imposer plutôt que de lui en ajouter. Je voulais la rassurer avant tout, lui dire que je serai toujours là, que rien ne changera ça. La jeune femme est bel et bien optimiste au sujet d’une grossesse future. Un optimisme à double tranchant, pouvant apporter une déception aussi grande que l’espoir qui était né. « Je ne pense pas que ça fasse de toi une mauvaise mère d’espérer pouvoir agrandir la famille encore. Au contraire. Tu vois bien que quand tu en parles, tu penses à Daniel avant tout. » A ce qu’il ne se sente pas seul et puisse avoir quelqu’un pour jouer, pour le comprendre, pour grandir avec lui et comploter contre ses parents. La vie d’enfant unique semble bien trop triste à ses yeux pour s’en contenter et ne pouvoir offrir que cela à notre fils. Nous avons nos rêves, mais dans le fond, nous savons que Daniel nous suffirait s’il devait être notre seul enfant. Mais lui, se suffira-t-il à lui-même ? « Nous aviserons sur le moment. » je reprends au sujet des chambres vides. « Si tu veux, en attendant, je peux me faire un petit atelier d’une des pièces, et installer une bibliothèque dans une autre pour y entasser un tas de vieux livres et des souvenirs. » Cela permettra de ne pas les laisser complètement vides, dans cette sorte d’attente de recevoir de la vie entre leurs murs. Je caresse toujours tendrement les cheveux de Joanne, comme pour extraire ses pensées de son crâne, les faire glisser le long de ses mèches blondes et les laisser tomber au sol. Au bout d’un moment, je relève son joli visage pour capter son regard, et avec un sourire charmeur, je demande ; « Est-ce que ça te dirait, un petit entraînement ? Histoire de garder le rythme, et ne pas perdre la main. » Et avant que Daniel ne se réveille.
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Il semblait donc décidé qu'il y aura un ou plusieurs Noël qui se dérouleront en Angleterre. Ce pays avait beaucoup de charme, aux yeux de la jeune femme. Et ce devait être encore plus féérique durant les fêtes de fin d'année, avec la décoration, le temps qui s'y prêtait. Chacun était ensuite plongé dans ses pensées, toutes bien différentes de l'un l'autre. Jamie avait fini par la rejoindre, ayant aisément deviné ce qui pouvait traverser l'esprit de sa belle. Il ne voulait la laisser plonger là-dedans toute seule, encore moins pendant autant de temps. Il était attentionné, délicat avec elle, il savait qu'il ne fallait pas la brusquer, que ça ne mènerait à rien. Et il s'en sortait à merveille. Il lui assura que ses paroles énoncées à Melbourne n'avait pas pour but de la tracasser davantage, bien au contraire. Joanne le regarda d'un air attendri. "Je le sais, que tu m'aimeras et que tu seras heureux même si nous ne sommes qu'à trois." lui assura-t-elle, en lui souriant. "Mais tu sais, quand on est follement amoureux, on voudrait rendre son âme soeur encore plus heureux qu'il ne l'est déjà. Tu n'as pas déjà eu ce sentiment là ?" lui demanda-t-elle. La réponse était forcément positive. Surtout dans leur relation, ils voulaient toujours faire plus pour leur prouver un amour déjà intense et passionné, un bonheur au delà de toutes les échelles. Jamie trouvait qu'elle n'était pas une mauvaise mère, en espérant autant avoir un deuxième enfant. Ses paroles la soulageaient énormément, elle avait peur de paraître stupide, ou égoïste. Elle ferma les yeux tout en l'écoutant, profitant des caresses qu'il faisait sur ses cheveux. Elle aurait pu s'endormir dans ses bras. Afin de combler les pièces vides, Jamie partagea quelques unes de ses idées. Il voulait certainement éviter à ce qu'elle se replonge dans ce flot de pensées en passant tous les jours devant ces pièces où il y avait beaucoup d'échos. "C'est une bonne idée, oui." dit-elle tout bas. "Comme ça tu auras aussi une pièce rien que pour toi ici." Un nouvel endroit où elle respectera son intimité et où elle ne se permettra jamais de rentrer. Ils restaient longuement statiques, il n'y avait que la main de Jamie qui caressait inlassablement les cheveux de sa belle. Au bout de plusieurs minutes, il redressa le visage de Joanne pour lui faire un sourire qui annonçait aisément la suite des événements. Forcément, Joanne rougit un peu et rit avec nervosité. "Parce que nous risquons de perdre la main ?" rétorqua-t-elle malicieusement au bout d'un moment. "J'aurais pensé que tu m'aurais fait attendre, tu sais, comme tu comptais bien te venger tout à l'heure. A moins que tu ne me fasses de faux espoirs en me parlant de ce qu'il se passe en suite, mais que tu te rétractes au dernier moment." Mais sa suggestion était bien évidemment plus que tentante, elle ne pouvait pas la refuser. "Nous avons encore beaucoup de pièces à visiter à notre manière, en plus." dit-elle plus timidement. Joanne se mit sur la pointe des pieds, pour l'embrasser longuement. Ses mains, toujours un peu plus froides, glissait délicatement sous son t-shirt pour effleurer sa peau au bas de son dos, en remontant parfois un petit peu le long de sa colonne vertébrale. Malgré elle, le baiser devint de plus en plus langoureux, tout en gardant cette extrême tendresse, cette affection qu'elle avait pour lui. Certains de ses doigts finirent par se retirer de son dos pour aller caresser ses cheveux, l'autre main passait sous la boucle de sa ceinture, pour effleurer à travers le tissu son intimité. Elle massait délicatement cette partie là de son corps, avalant chacun des soupirs qui pouvaient sortir de sa bouche. "Et dire que je pensais que nous tiendrons jusqu'à ce soir." dit-elle entre deux baisers, avec un petit rire. Tout en gardant ses lèvres à portée, Joanne se décolla du mur et l'invita à marcher jusqu'à ce qu'ils atteignent leur salon, où elle le fit asseoir sur un des fauteuils, se mettant à califourchon sur lui. Ses deux mains encerclaient son visage. "A moins que le salon ne te convienne pas." dit-elle tout, le questionnant d'un air joueur et amusé.
Donner une fonction a ces pièces allégera peut-être la conscience de Joanne de la pression de ce vide derrière ces portes closes. En tout cas, l'idée semble être appréciée. “Qu'est ce que tu voudrais comme pièce pour toi?” je lui demande en caressant ses cheveux. Elle a bien droit à son espace personnel, un lieu qu'à elle. Un petit salon, comme les boudoirs des dames d'autrefois où nul homme n'était autorisé sans leur permission. Un endroit qu'elle ne me laisserait peut-être même pas baptiser avec elle, comme un sanctuaire. Du reste, tout est permis. Ma proposition la séduit et, laissant ses anciennes pensées sur le bas côté, la jeune femme joue le jeu. “J'ai dit que la vengeance est un plat qui se mange froid. Très froid.” J'ai mon idée, et non, elle n'atteint pas le sexe. “Et je suis beaucoup trop faible pour me venger de cette manière.” j'ajoute avec un petit rire entre deux baisers, ce qui est bien trop vrai. Je ne me mets pas comme objectif d'un jour réussir à la frustrer aussi bien qu'elle peut le faire avec moi, pas de mon plein gré en tout cas. Je sais que je ne peux pas y arriver. Avec toute la volonté du monde, il suffit d'un de ces baisers qui augmente subtilement en intensité au fil des secondes, de ses mains qui glissent dans mon dos ou mes cheveux, et Joanne abat ainsi toutes mes défenses, me mettant complètement à sa merci. Ce n'est pas la peine d'essayer de résister. Et ce n'est pas comme si elle ne savait pas tout le pouvoir qu'elle a sur moi. Elle en userait pour me faire plier, jusqu'à ce que je casse. C'est d'ailleurs le seul moment où elle se le permettrait. Je crois que, malgré elle, même si elle ne se l'avoue pas, la jeune femme apprécie cette emprise sur son homme. Savoir qu'elle peut lui demander ce qu'elle veut, quand elle le veut, et l'obtenir dans un claquement de doigts. Sans résistance, car j'aime bien trop répondre à ses demandes de mon côté. Je pense que la force douce de Joanne est celle qui a le plus d'influence sur notre couple, et sur notre vie sexuelle. Elle mène la barque bien plus qu'on ne peut le penser, surtout depuis qu'elle a mis sa pudeur de côté. Maintenant ses mains se baladent sur mon corps en se glissant sous les couches de tissu, sous le t-shirt, sous le pantalon, me faisant soupirer instantanément alors qu'une grande vague de chaleur fait déjà brûler ma peau. Mes mains se resserrent dans ses cheveux, tenant ainsi plus fermement sa tête contre le mur pour rendre ces baisers plus passionnés. Tenir jusqu'à ce soir? Quelle idée. C'est à oublier désormais. Je ne peux que la suivre dans n'importe quelle pièce à baptiser, celle qu'elle voudra. Aimanté à ses lèvres, je la laisse me mener jusqu'au salon, et toujours aussi envoûté par ses iris bleus, je prend la place qu'elle m’assigne sur le canapé. Une fois qu'elle s'est assise sur moi, mes mains trouvent immédiatement le chemin de ses jambes et en suivent la courbe jusqu'à ses cuisses, puis se posent sur ses fesses. “Oh non, il n'y a pas de raison que ce canapé soit épargné.” je réponds avec un sourire aussi joueur que le sien avant de récupérer ses lèvres. Elle a la peau d'une douceur à se damner, impossible de ne pas la vouloir tout contre soi, corps à corps. En restant délicat, une main s'en va glisser sur ses hanches et en faire le tour pour trouver son intimité. La chaleur et l'humidité de cette partie de son corps se devine à travers la lingerie que je caresse du bout des doigts. Un soupir frôle mon visage alors que je lui adresse un regard plein de désir. Je capture ses lèvres pour absorber le prochain souffle droit dans mes poumons lorsque je passe sous le tissu et flatte son intimité à même sa peau.
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"Une pièce pour moi ?" reprit-elle, un peu surprise par cette idée. Bien qu'elle était sensée, Jamie ne voulait qu'un juste retour des choses en suggérant à sa belle d'avoir elle aussi son propre domaine, un lieu où il ne se permettrait jamais d'entrer, du moins, pas sans son autorisation. Comme s'il cherchait à retranscrire le même scénario qu'il y avait par rapport à son atelier. Il était vrai que dans leur résidence principale, Joanne ne disposait pas d'un tel endroit. Et là, Jamie lui en donnait l'occasion. S'il n'avait pas suggéré l'idée, cela ne lui serait jamais venu à l'esprit. "Je ne saurai pas quoi y mettre." dit-elle en regardant dans le vide. Elle était comme prise au dépourvu. "Il faudrait que j'y réfléchisse." Déjà que Joanne était très loin d'être une experte en décoration intérieure, voilà qu'on lui laissait le choix d'aménager toute une pièce comme bon lui semblait, sans restriction. Ce serait certainement très cosy. Beaucoup de fauteuils, de canapés. Avec que des petits luminaires en guise d'éclairage, pas de plafonniers. Peut-être une bibliothèque avec les romans qu'elle aimait bien lire. Joanne n'en savait trop rien. Elle n'avait pas de passion à franchement parler hormis son attirance pour l'histoire. Elle ne peignait pas, ne faisait pas de musique, elle avait abandonné la danse il y a quelques temps de cela. La jeune femme avait encore le temps d'y réfléchir. Elle se demandait si Jamie ne mourrait pas du curiosité, de ne pas pouvoir ou de ne pas se permettre d'entrer dans cette pièce qui n'appartiendrait qu'à sa belle. Elle ne doutait pas du respect de ce territoire, de ce petit jardin secret. Il allait s'y tenir, mais cela ne l'empêchera d'être curieux. "Vous me laissez perplexe, Mr. Keynes." lui avoua-t-elle. "Vous n'acceptez vraiment pas le fait que je vous refuse quoi que ce soit, n'est-ce pas ?" dit-elle au bord de ses lèvres. Il reconnaissait qu'il ne pouvait pas la priver de sexe, incapable de ne pas céder à la tentation. Cette tentation là d'ailleurs se manifesta tout de suite après leur conversation, prenant son sous contrôle le corps et l'âme. Une fois que tout était lancé, il était impossible de s'arrêter. Sauf peut-être Joanne, mais ce n'était que pour mieux reprendre après. Il n'y avait pas de rapport de force, mais l'une comme l'autre adorait lorsque l'être aimé prenait le dessus, chacun à leur manière. Comme lorsque Jamie qui plaquait la tête de sa belle contre le mur pour mieux l'embrasser, comme lorsque Joanne le guidait pour poursuivre leurs ébats à un endroit plus confortable. Désormais sur lui, Joanne poursuivait son baiser langoureux, sentant son coeur galoper dans sa poitrine. L'une des mains de Jamie, alors que l'autre empoignait la chair de sa cuisse, se glissa délicatement vers son entrejambe. Le simple fait de frôler le tissu du sous-vêtement fit frémir et soupirer Joanne. Il avait pris en otage son regard bleu, en quête du moindre plaisir qu'il parvenait à lui fournir. Les mains de Joanne s'étaient agrippées au niveau de sa nuque, et se crispèrent lorsque ses doigts glissaient sous le tissu pour caresser délicatement son intimité. Joanne gémit, son corps immobilisé pour mieux ressentir chacune de ses caresses. Elle retenait même parfois sa respiration avant d'émettre un long son juste à côté de l'oreille. Malgré tout, son corps trahissait tout le plaisir qu'il lui procurait par quelques contractions musculaires internes,et un léger mouvement qui la rendait particulièrement sensuel. Il la connaissait par coeur, il savait aussi très bien manipuler le désir et le plaisir de sa fiancée comme les fils d'une marionnette. Le nom de son homme glissait parfois entre ses lèvres. Ce ne fut qu'après de longues minutes qu'il fit glisser ses doigts en elle, provoquant une vive bouffée de chaleur chez la jeune femme. Elle retenait parfois ses cris, mais ceux-ci finissaient toujours par s'échapper. Pendant un bref moment où elle retrouvait ses esprits, elle retira le-shirt de Jamie déboutonna son pantalon , glissant sa main sous le tissu pour flatter également sa virilité, bien que celle-ci n'avait jamais besoin d'être stimulée. Mais parfois, elle dut arrêter ses mouvements, ceux de Jamie l'électrisant au possible. Elle manquait même de souffle, venant venir en elle cette phase de volupté, la première de la journée. Alors elle appelait Jamie, ses lèvres collées à son oreille, comme pour le lui signaler. Un délicieux supplice qui lui demandait autant d'arrêter que de continuer ou d'intensifier ses caresses. C'était à lui d'en décider.
« Moi je ne vous refuse rien. Alors je ne peux pas laisser faire cette injustice. » Elle, elle s'amuse à me taquiner, et parfois me pousser à bout. Elle me frustre, m'enrage et se joue de moi. Et puis, ce n'est pas comme si je demandais quoi que ce soit très souvent. Alors Joanne connaîtra ma vengeance plus tard. Pour le moment, nous filons au salon, regards et sourires envieux. Chez nous, sans voisins pour nous espionner, nous pouvons bien faire ce qu'il nous plaît. Et nous avons pour vocation de baptiser chaque pièce de nos deux maisons. Autant commencer par le commencement. La jeune femme à califourchon se colle à moi le plus possible. Nos pupilles ne se quittent pas, nos lèvres se frôlent, nos visages se cherchent et se trouvent parfois lors de baisers enflammés. C'est à mon tour de trouver son intimité afin de lui donner un peu plus envie que cela n'est déjà le cas, sentir la température de son corps grimper à coups de frissons brûlants qui hérissent ses poils et font frémir son échine. Avec un rien, ma belle parvient à me faire fondre. Un soupir lâché au creux de mon oreille pour me faire comprendre le plaisir qu'elle ressent. Ses doigts qui serrent ma nuque et s'agrippent un peu plus lorsque ma peau entre en contact avec la sienne. Lorsqu'il n'y a qu'un fin élastique et un peu de tissu pour vous séparer de l'objet de votre désir, difficile de ne pas succomber à la tentation d'y toucher. L'y caresser un peu plus, à même son intimité, l'entendre gémir plus fort, et faire naître les ondulations sensuelles de son bassin qui attend toujours un peu plus. Je ne le lui donne qu'au moment qui me semble opportun. Quand les caresses ne sont décidément plus assez, et qu'il est nécessaire de passer à l'étape suivante. Mes doigts s'enfoncent alors dans son corps pour lui arracher quelques petits cris étouffés entre ses lèvres pincées. Je la laisse retirer mon haut, défaire mon pantalon, dans l'espoir de pouvoir me rendre la pareille au même moment. Je lâche un gémissement au moment où sa main trouve ma virilité -et je commence à me demander combien je temps je tiendrai avant de lui sauter dessus pour n'en faire qu'une bouchée. C'est un peu à qui parviendra à poursuivre ses caresses malgré celles de l'autre -et c'est un jeu que je gagne à chaque fois que Joanne doit s'interrompre pour réprimer une vague de plaisir traversant son petit corps. Elle finit même par se stopper, sûrement sans même sans rendre compte, tant son esprit ne peut plus gérer d'autres informations en même temps que celles provenant de tous les capteurs sensoriels de son intimité qui commence à trahir la montée d'un futur orgasme. J'intensifie les caresses à chaque fois que mon nom traverse ses lèvres, jusqu'à ce qu'elle n'y arrive plus du tout. Son corps collé au mien se contracte, son sexe me garde prisonnier le temps que cette vague la secoue toute entière et qu'elle puisse s'en délecter autant que possible. A peine commence-t-elle à se détendre, j'en profite pour me défaire un peu plus de mon pantalon. Il me suffit de glisser le dessous de Joanne sur le côté pour libérer le passage vers son intimité, et me permettre de guider la mienne jusqu'à elle ; d'une pression sur ses reins, je l'invite à me prendre tout en elle. J'abandonne un soupir incontrôlé, l'échine plaquée au dossier du canapé. Le frisson passé, je me redresse pour capturer immédiatement les lèvres de ma fiancée, une main derrière sa tête pour qu'elle ne m'échappe pas. Je laisse Joanne débuter des mouvements à son rythme, avec la tendresse et l'application que je lui connais et que j'adore.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
A cette étape des préliminaires, rares étaient les fois où Joanne prenait le dessus. Son fiancé la connaissait par coeur, et savait y faire pour qu'il puisse se plaire à l'entendre jouir grâce à ses caresses. Cependant, lui ne contrôlait plus rien dès lors que sa virilité était en elle. Il maîtrisait parfaitement sa belle avec ses doigts et sa volonté de fer à l'entendre gémir. Joanne se sentait fébrile, ses mouvements involontaires de bassin décuplaient les sensations qu'il lui prodiguait. Il avait toujours ce discret sourire de satisfaction pendant ces moments là. Joanne tentait de lui rendre la pareille, mais le fait qu'il ait fait glissé ses doigts en elle pour passer à l'étape supérieure de ses caresses l'empêchait de se concentrer sur lui. Son esprit était totalement sous l'emprise du plaisir qu'il lui procurait. Et Joanne dut alors s'accrocher sur la seule chose qui lui semblait réel à ce moment, et il s'agissait de Jamie. C'était soi au niveau de sa nuque, soit au niveau de ses épaules. Il parvint rapidement à ses fins, laissant Joanne se perdre dans un orgasme alors qu'il laissait ses doigts bien en elle. Son dos se crispa, ses doigts se serraient sur sa peau, avant qu'elle ne puisse évacuer ce premier cri de plaisir, qui la fit frissonner de la tête aux pieds. Le bel homme lui laissait à peine le temps de souffler, précipitant ses gestes pour se retrouver le plus rapidement en elle. Il décala tout simplement le sous-vêtement de sa belle, alors qu'il avait toujours pris l'habitude de la lui retirer - ce n'était qu'une preuve parmi tant d'autres de sa hâte. Elle le laissa orchestrer jusqu'à ce qu'il soit bien en elle. Ce contact faisait toujours longuement gémir Joanne. Sa robe était composé d'un tissu un peu élastique. Alors, avant de commencer sa houle, elle retira rapidement ses bras de sa robe et dégrafa son soutien-gorge qu'elle laissa tomber par terre. Pas le temps d'enlever la robe, plus le temps d'enlever quoi que ce soit. Mais au moins, ainsi, elle pouvait le sentir contre lui, il pouvait lui transmettre toute sa chaleur, toute sa fébrilité. Elle se positionna un peu plus confortablement avant de commencer une gestuelle que Jamie regardait toujours avec une quasi dévotion. Il prit d'assaut ses lèvres pour l'embrasser langoureusement, l'une de ses mains maintenait sa tête comme s'il craignait qu'elle ne s'échappe. Ainsi, il pouvait avaler chacun de ses soupirs, chacun de ses cris. Cette position, cette manière là de faire l'amour lui rappelera certainement pendant longtemps Melbourne. Là où ils avaient réussi à être plus proche de l'être aimé. Du moins, être le plus prochain possible dans leur enveloppe humaine. Elle gémissait tout en s'essoufflant de l'effort qu'elle faisait, adoptant son rythme habituel, mais qui rendait toujours aussi fou Jamie. Parfois, elle ralentissait la cadence volontairement, pour profiter de chaque étape de ce mouvement répétitif. Elle adaptait également son rythme selon les gémissements de son amant. Elle l'embrassait avec tout l'amour et toute la tendresse qu'elle pouvait lui donner. Peu à peu, la température grimpait, encore et encore. Joanne apercevait en elle ce deuxième orgasme qui la guettait malicieusement, et qui s'approchait progressivement. Elle tentait de le retenir, désireuse de vouloir s'abandonner à Jamie au même moment que lui, ou du moins, à un temps rapproché. Alors elle jaugeait, selon la façon dont il l'embrassait, la caressait, selon ses soupirs et ses gémissements. Mais il vint un moment où Joanne ne pouvait plus retenir quoi que ce soit. Elle était la première à atteindre cette phase de non-retour. C'était certainement toute la contraction du corps de la petite blonde qui entraîna l'orgasme de Jamie. Joanne sentit ses propres muscles se crisper longuement au point de trembler, de frémir pendant plusieurs secondes. Mais, même si elle était épuisée, après quelques secondes de répit après ces cris à l'unisson, son corps reprit machinalement une cadence douce et lente. Elle colla son front au sien, à bout de souffle, et elle l'embrassa langoureusement même si son corps avait grand besoin d'oxygène.
Malgré la précipitation, l'idée est d'être tout de même au plus proche. Nos corps unis restent malgré tout, du reste, trop éloignés par le tissu de la robe de Joanne. Quitte à ne pas prendre le temps de l'ôter proprement, elle se débarrasse au moins du haut, mettant sa poitrine à nu puis collant son buste au mien.Cette chaleur et cette douceur là s'ajoutent à l'ondulation de ses reins, le tout formant la parfaite combinaison pour me faire perdre la tête. Je lâche son visage pour prendre l'un de ses seins ; l'autre main, sur son fessier, suit le moindre de ses mouvements et les accompagne. Étouffés par les baisers, les gémissements se répondent. Le plaisir est parfois trahi par nos doigts qui s’agrippent plus fermement à m'être aimé, et les mordillements de nos lèvres ou tout bout de chair à portée de bouche. Lorsque Joanne ralenti, mes râles sont plus forts, mes poumons retrouvant un peu plus d'air à expirer avec ces sons marquants les passages de ces vagues de volupté qui me rendent toujours plus fébrile. Au final, l'assaut final vint sans crier gare, même si le plaisir grimpait en flèche depuis plusieurs minutes ; trop concentré sur ma fiancée, ses gémissements et ses souffles se multipliant, ses mouvements devenant de plus en plus incontrôlés et passionnés à la demande de son corps au bord du gouffre, j'attendais de pouvoir l'admirer s'abandonner à moi sans plus remarquer que je n'étais plus loin de sauter le pas également. Alors, c'est le frisson électrique de plaisir faisant craquer Joanne qui passe à mon corps et me fait plier aussi, le moment où son être se crispe tout entier m'achève et je ne peux plus rien contrôler. Les râles s'échangent et se glissent entre nos bouches entrouvertes qui se frôlent. La jeune femme ne laisse à personne le temps de reprendre son souffle, elle reprend d'assaut mes lèvres, et son bassin conserve quelques douces ondulations qui me font frémir. Ses jambes doivent être fatiguées ; rapidement, j'inverse nos places afin qu'elle puisse être assise sur le canapé, et moi à genoux devant elle. Ma bouche quitte la sienne pour venir flatter sa poitrine. Mais avant de pouvoir poursuivre quoi que ce soit, le babyphone grésille pour laisser deviner les couinements de frustration d'un bébé à la couche pleine. Je laisse tomber ma tête sur l'épaule de Joanne, et le seul grognement qui résonne alors de ma part traduit une profonde frustration. Pestant dans ma barbe, je quitte ma fiancée, reboucle rapidement mon pantalon, et me rend dans ma chambre du petit importun. « A cet instant je ne sais pas si je t'aime autant que je le devrais. » dis-je en tirant Daniel hors de son lit, et voyant son large sourire, content que la sieste soit terminée pour pouvoir jouer un peu -tant que la fièvre reste basse et que sa dent ne lui fait pas de misère. Il va pouvoir profiter de son papa, de sa maman, des chiens, de son doudou, et de tous les jouets que Madison lui a offert pour faire du bruit, voir clignoter ds trucs, et autres activités qui finissent par rendre les parents chèvres. « Ca ne pouvait pas attendre une petite demie-heure de plus, hm ? » Juste le temps de terminer notre activité comme il se doit, se remettre de nos émotions, et nous faire à l'idée que nous serons à nouveau parents avant tout d'ici une poignée de minutes. Être interrompu pour devoir changer une couche pleine, je ne sais pas s'il y a pire. « Toi, petit monstre, tu viens d'imposer à tes parents une des pires frustrations qui soient. » Mais Daniel, gigotant sur la table à langer, battant des jambes, les fesses à l'air, s'en fiche royalement. Quand c'est l'heure de jouer, c'est l'heure de jouer. « Tu es trop petit pour savoir ce que c'est, mais un jour tu comprendras. » Je termine de fixer la couche propre, et le tour est joué. Le petit a encore un peu chaud pour l'habiller -ce qui est bien, c'est que les bébés ne sont pas pudiques, et se balader en couche ne risque pas de le déranger. Il garde toujours son doudou bien contre lui et lui mordille une oreille, même si les poils de la peluche n'ont rien d'appétissants. De retour dans le salon, Joanne a eu le temps de se rhabiller et se rendre présentable. Elle est à peine décoiffée. Comme si de rien n'était. « Tiens, fais un câlin à maman pendant que papa se remet de ses émotions. C'est ce que tu voulais après tout, hm ? » Faire le koala sur sa mère, et l'avoir tout pour elle. Je dépose Daniel dans les bras de Joanne, et me laisse tomber dans le canapé, à côté d'eux. Il ne nous interrompt pas souvent, mais lorsqu'il le fait, il le fait bien. « La prochaine fois, on attendra jusqu'au soir. » Ca nous évitera les faux espoirs.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Joanne n'entendait presque que son coeur battre fort dans sa poitrine. Ce rythme qui résonnait dans tout son corps, qui n'était que l'écho de l'amour qu'elle portait à Jamie. Cela l'obligeait à prendre de grandes bouffées d'air, mais ses lèvres étaient bien trop tentantes pour ne pas les embrasser. Son bassin continuait de se mouvoir légèrement, juste pour le plaisir du contact. Qu'importe la fatigue musculaire, elle continuait avec lenteur. Jamie finit par s'imposer et échangea les places, laissant sa belle détendre son corps en s'asseyant sur le canapé. Lui s'était mis par terre, à genoux devant, ayant ainsi à sa portée la poitrine de sa belle, qu'il commençait à caresser avec sa bouche ou sa langue. Il arrachait ainsi quelques soupirs à Joanne, mais le moment fut pris de court par un bébé mécontent. Alors Jamie râlait et marmonnait dans sa barbe en se collant contre elle, la situation faisait plutôt rire Joanne. Forcément, se dit-elle. La frustration durant ce genre de moments était tout de même immense, même pour elle. Ils n'avaient d'autre choix que de renfiler leurs vêtements de parents, et d'oublier un peu leur rôle d'amant. Le bel homme ne ferma que son pantalon, n'enfila pas son tee-shirt avant de se rendre dans la chambre du petit. Lorsqu'il y était, Joanne soupira, malgré son sourire amusée. La situation était à la fois cocasse et particulièrement frustrante. Elle remit son soutien-gorge avec nonchalance et enfila correctement sa robe. Pour une fois, ses cheveux n'étaient pas si emmêlés que ça. Il suffisait qu'elle passe les doigts entre ses mèches pour qu'elle soit recoiffée. Quelques minutes plus tard, les deux hommes de sa vie sortirent de la chambre du petit, tous les deux torse nu. Joanne souriait toujours lorsqu'elle les avait dans son champ de vision. Jamie était tout de même un peu haineux de cette interruption, et il le faisait clairement comprendre. Elle tendit les bras pour prendre son fils dans ses bras. Ca lui faisait tellement plaisir de le voir si souriant, déjà un peu remis de sa fièvre. "Mon bébé." lui dit-elle tout bas en le serrant dans ses bras. Immédiatement, Daniel se greffa à elle. Elle l'embrassa avant qu'il ne veuille poser la tête sur son épaule. "Je crois que Papa t'en veut un peu de nous avoir obligé à arrêter lorsqu'il ne le fallait surtout pas." dit-elle tout bas à son fils. "Et je suis certaine que tu t'en doutes un peu, sinon tu ne serais pas autant collé à moi." ajouta-t-elle en riant. La jeune femme se décala un petit peu pour se rapprocher de son fiancé et caresser ses cheveux de sa main libre. "Ce soir, je serai tout à toi, rien qu'à toi." lui dit-elle tout bas. "Comme tu as pu être à moi à Melbourne." Il n'avait pas encore eu l'occasion de lui rendre la pareille depuis, c'était l'occasion. Elle lui sourit tendrement. "Il y a beaucoup d'hommes dans cette maison, il va finir par falloir que je me départage." dit-elle au bout d'un moment. Daniel remarqua que sa mère portait également de l'attention à son père, et cela ne semblait pas lui plaire. Joanne le regarda en arquant un sourcil. "Daniel, il y en a pour tout le monde, hein." lui dit-elle. Il était un peu grincheux, sur le coup. Joanne l'éloigna un peu d'elle pour le regarder dans les yeux. "Il faut partager, Maman aimerait passer un moment avec Daniel ET avec Papa. Elle les aime très fort tous les deux."Joanne avait employé un ton un peu plus sérieux que d'habitude, mais c'était apparemment largement suffisant pour impressionner Daniel. Elle le reprit dans ses bras quelques secondes plus tard, soupirant à l'idée que son fils soit tout aussi possessif que ses parents. "Est-ce que nous arriverons à tenir jusqu'au soir dans ces cas là ?" finit-elle par demander à Jamie. "Il va falloir que nous fassions preuve de patience, tous les deux." Milo apparut soudainement, ayant remarqué que son maître s'était réveillé. Il grimpa sur le canapé pour regarder Daniel de plus près. Joanne installa son fils sur ses genoux pour qu'il puisse le voir. "Milo s'est beaucoup inquiété pour toi, tu sais." dit-elle à Daniel. Elle prit délicatement la main de Daniel pour faire toucher les poils du petit chien, qui ne bougeait pas d'un pouce. C'était comme s'il commençait à comprendre qu'il ne fallait pas être trop actif quand il était prêt du bébé. Celui-ci riait au contact des poils. "Tu vois ? Milo aussi, il adore les câlins." A côté, Jamie semblait toujours tenter de se remettre de sa grosse frustration. Joanne le regarda avec tendresse. "Si ça peut te faire un peu oublier tout ça, je t'ai acheté une boîte de loukoums pour ce weekend. Ou je peux te faire des gaufres. Ou nous pouvons juste continuer à boire un peu de vin, parce qu'il est particulièrement bon." suggéra-t-elle. Le temps ne semblait pas vouloir se rétablir, il pleuvait toujours dehors. Joanne espérait que le ciel se dégage vite. Joanne finit par se lever, pour aller chercher le panier de jouets qu'ele avait préparé pour Daniel pour le weekend. C'était aussi l'occasion d'en laisser quelques uns ici. Elle se réinstalla à côté de son fiancé, le panier à terre, et elle se pencha pour en chercher un, faisant attention à ne pas en prendre un qui fait du bruit. Joanne appréciait beaucoup le calme de la maison. Et puisque ses petites dents travaillaient toujours, elle donna à Daniel un jouet à mastiquer. "J'ai du faire un premier tri dans les vêtements de Daniel cette semaine. Ca m'a déjà fait bizarre de voir qu'il rentrait dans des bodies de un mois, c'est minuscule. J'aimerais bien les garder pour le moment, ce sont de beaux souvenirs, je trouve. Mais il faut que je trouve un endroit où les ranger."