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 joamie + from a life to another

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 16 EmptyJeu 10 Nov 2016 - 19:12


☙ from one life to another


La culpabilité de Grace se fait bien sentir et elle ne manque pas de se rendre fautive de sa condition alors qu’elle ne l’est guère. Une petite bosse se forme déjà sur le bord de son visage, à la naissance de ses cheveux, néanmoins rient d’alarmant. Je garde un sourire confiant et rassurant, de plus en plus sincère à force de constater que mon épouse ne se porte pas mal, et que le plus grand blessé n’est autre que l’orgueil de la jeune femme. Avec un large sourire, je rétorque à son léger pic de pessimisme ; « Bien sûr que si, tu es forte. Mais le bébé tire sa force de toi, alors cela te rend plus fragile. Logique n’est-ce pas ? » Je serre fermement sa petite main frêle dans la mienne après un baiser tendre. Elle s’inquiète de ce que le roi et la Cour peuvent penser alors que tout ce qui importe est sa santé. Je secoue négativement la tête ; « Rien du tout. Il a des enfants, il sait ce que c’est. Je pense qu’il saluera plutôt ta volonté d’être présente ce soir. » De toute manière, quiconque se risquant à un commentaire désobligeant à cause de cet incident aurait eu affaire à moi et mon profond agacement auquel mieux vaut ne pas être confronté. Je ne serais pas étonné de voir le roi frapper à la porte des appartements de Grace dans la journée de demain afin de s’assurer de son état. S’il s’en préoccupe comme il le prétend depuis le début, il lui rendra certainement une visite de courtoisie. Plutôt que de reprendre un repos réparateur, la princesse souhaite que cette veille de Noël ne se termine pas sur pareille note. Elle m’envoie découvrir mon cadeau qui se trouve quelque part dans ses appartements. « Cela peut attendre, ce n’est pas grave. » Elle n’écoute pas et m’indique le coffre près des fauteuils et de la cheminée. « Bien, d’accord, votre Altesse. » Je me lève donc et marche jusqu’à la boîte sculptée avec le plus grand soin. J’y trouve la totalité d’un nécessaire à la peinture, de superbes pigments et des pinceaux neufs, entre autre matériel de qualité. Auprès des autres monarques, cela peut sembler pauvre, néanmoins pour avoir vécu plus longtemps dans la peau d’un peintre que dans celle d’un Prince, je reconnais là toute la valeur de ce présent qui, pour bon nombre d’artistes, ne serait que l’objet de fantasmes. Je n’avais pas emporté le moindre matériel avec nous à Bologne et il est vrai qu’une frustration se faisait de plus en plus sentir. « Je vais d’abord angoisser une ou deux semaines à l’idée de ne pas faire honneur à tout ce beau matériel avec mon coup de pinceau rouillé. » dis-je avec un petit rire nerveux en refermant le coffre avec précaution. Je retourne auprès de Grace afin de lui offrir un long baiser de reconnaissance. « Oui, beaucoup. Merci infiniment. » Puisque l’heure est aux cadeaux, je me dirige vers la porte de la chambre pour me rendre, juste en face, dans mes appartements. « Je vais chercher les tiens. » Pas plus d’une minute ne m’est nécessaire pour réapparaître les bras chargés une petite pile de livres dont il ne fut pas question de dissimuler les somptueuses couvertures sous le moindre paquet. D’un signe de tête, j’indique à Grace que je compte bien m’installer confortablement à côté d’elle pour lui faire découvrir ces ouvrages. Je les dépose sur nos jambes. Le premier est immense et sa couverture doublée de cuir, épaisse, fort lourde. Il s’agit des Comtes de Canterburry, sûrement ce qu’il existe de plus mondialement connu en matière de littérature anglaise, illustré à la main avec le plus grand soin, datant d’avant que les imprimeries ne diffusent dans le monde à grande des échelle des romans pauvres de réels ornements. « Je me suis dit qu’un peu de culture anglaise pourrait atténuer ton éventuel mal du pays. C’est la seconde édition, mais elle est tout aussi précieuse. » La première est absolument introuvable m’a-t-on dit. Je suppose que Grace n’en tiendra pas rigueur. Après lui avoir laissé le temps de parcourir quelque unes des grandes pages du livre, je dépose le second sur ses jambes ; « Celui-ci est le Decameron. Il s’agit de notre équivalent italien des Comtes de Canterburry... en moins pieux, disons. » Mais tout aussi connu, pour ne pas dire plus, car l’on suppose que les récits anglais ont puisé un peu d’inspiration dans l’œuvre italienne. L’ouvrage est en italien, en florentin même, ce qui ne devrait pas longtemps poser de problèmes à la princesse dont le langage s’est amplement fluidifié. « Et j’ai pensé que celui-ci pourrait t’intéresser. » Je lui confie ensuite La Cité des Dames, une édition traduite du français à l’anglais comportant les enluminures originales du Maître de la cité des Dames et, détail de plus en plus rare, le nom de l’auteure dont plus personne ne semble vouloir entendre parler. Comme si une femme théorisant aussi brillamment sur la condition féminine n’est vouée qu’à disparaître et tomber en disgrâce. Le dernier livre, minuscule, tenant dans une main, est le recueil du Roman de Renart aux adorables dessins. « Et le premier cadeau de Noël de notre enfant. » dis-je avec un petit sourire gêné.
 
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Message(#)joamie + from a life to another - Page 16 EmptyJeu 10 Nov 2016 - 20:50

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Pour Celso, il était on ne peut plus normal que sa belle ait des moments de faiblesse, dont ce malaise qui en avait effrayé plus d'un, lui le premier. Le bébé puisait toutes les ressources dont il avait besoin en sa mère, cela n'avait rien de choquant que cette dernière se sente constamment fatiguée. "Tu as raison." lui dit-elle tout bas juste avant qu'il ne vienne embrasser ses lèvres. Le Roi ne semblait pas vouloir tenir préjudice à la future mère, qui avait interrompu pendant quelques temps le cortège jusqu'à la chapelle. Il était aussi père de famille, il était normal qu'il s'inquiète également de son bien-être, et même qu'il ait apprécié l'effort de la jeune femme à avoir parcouru tant de chemin à pied dans sa condition. Les paroles de Celso la rassuraient beaucoup. Elle lui sourit avec tendresse. Grace invita son bien aimé à découvrir son cadeau de Noël. Il se fit étrangement patient, mais elle n'avait pas à insister davantage pour qu'il aille voir ce dont il s'agissait. Les iris bleus regardaient affection Celso qui découvrait tout le matériel qu'elle avait pu lui rassembler. "Je suis certaine que tu t'y retrouveras rapidement." lui assura-t-elle avec un clin d'oeil. Il s'approcha d'elle pour la remercier à l'aide d'un long baiser amoureux. La jeune femme lui caressait doucement les cheveux, et lui souriait. "Je suis heureuse que ça te plaise, vraiment." dit-elle au bord de ses lèvres. Mais sans attendre, Celso quitta les appartements de sa belle pour aller chercher les présents qu'il avait pris pour elle. Il réapparut rapidement les bras bien chargés. Des livres aux reliures magnifiquement décorés. Il s'installa à ses côtés afin de présenter un à un les ouvrages. "Parce que tu penses que j'ai le mal du pays ?" lui demanda-t-elle avec un regard amusé. Bien sûr, l'Angleterre lui manquait un peu, mais son pays d'adoption lui avait fait vite oublié le malaise qu'elle pouvait ressentir face à toute cette nouveauté. Elle touchait le livre avec toute le soin que cette seconde édition méritait. "La couverture est magnifique..." dit-elle tout bas en admirant les détails. Il lui présenta ensuite le second livre. "Moins pieux ? J'aurais dit plutôt l'inverse venant d'un ouvrage italien." dit-elle avec un petit rire, en feuilletant quelques une des pages. Grace adorait l'odeur du papier, et de l'encre. Enfin, il lui présenta un ouvrage peu commun, et pas nécessairement apprécié par tous, surtout les hommes. Intriguée, elle lut les premières lignes. "J'en ai un peu entendu parler. Ce n'est clairement pas le genre de livres que mon ancien mari ne m'aurait offert." Elle lut quelques lignes. "D'ailleurs, je suppose que ce n'est pas courant qu'un mari puisse offrir ce type de livres à sa femme. Aurais-tu des attentes ?" lui demanda-t-elle afin de le taquiner un petit peu. Enfin, un dernier livre, mais celui-ci était destiné à leur enfant. "Oh, c'est adorable Celso." dit-elle en regardant le petit ouvrage d'un air attendri. "Je suis certaine qu'il va adorer." Grace lui caressa tendrement le visage, puis l'embrassa longuement. "Merci infiniment, mon amour. Ces livres m'ont l'air fantastique, et leur couverture est incroyable." Elle qui ne savait plus vraiment quoi lire, voilà qu'elle avait de nouveau de quoi se divertir. Les cadeaux étaient particulièrement personnels, cette année-ci. "Je crois que je préfère que nous nous offrions nos cadeaux entre nous. C'est plus intime, et nos cadeaux sont plus personnels. Et ça reste une très bonne excuse pour que nous ayons notre temps à nous durant ces festivités." Elle prit sa main et l'embrassa une nouvelle fois. "Tu veux bien rester avec moi, cette nuit ?"lui demanda-t-elle ensuite, en caressant doucement son visage avec le sien. "J'ai envie de te sentir contre moi, je ne voudrais pas avoir froid." Le début de sa phrase était sérieuse, puis son regard se mit à pétiller en feintant cette excuse. Et Grace devait admettre qu'elle commençait effectivement à bien fatiguer, après une journée pleine de rebondissements. Il n'attendait pas plus pour rapidement se changer et se glisser sous la couette à ses côtés. Elle se blottit alors contre lui et elle l'embrassa longuement. "Joyeux Noël, Celso."

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 16 EmptyJeu 10 Nov 2016 - 23:48


☙ from one life to another


Grace aime les livres, cela n'a jamais fait de doute. Rare sont les soirs où je suis venu la voir dans ses appartements en ne la surprenant pas au milieu d'un livre -ces autres moments, elle brode. Je me souviens qu'au Noël précédent, c'était son frère qui lui avait offert un ouvrage, et même si j'ai craint la redondance j'ai tout de même pris grand soin à lui dénicher des œuvres de qualité. Elle les découvre l'un après l'autre, à commencer par le grand recueil de comtes anglais. « Je ne sais pas, mais je pense que tout expatrié a parfois la nostalgie de son pays natal. » je réponds en haussant les épaules. Mais ce livre lui est surtout offert pour sa valeur et sa rareté, sous ce format. Aujourd'hui, les ouvrages passent tous par de grandes machines qui les reproduisent à l’infini en caractères semblables. Celui-ci est unique, et il est dit qu'il n'existe pas une copie de ce livre identique à l'autre. Le Decameron est, lui, comme le père de la littérature italienne, source d'inspiration pour les Dante et les Machiavel. La pièce maîtresse de toute culture générale à propos de notre pays et de notre peuple. Même si nous sommes supposés être les plus pieux d'Europe au contact de la papoté, nos auteurs sont eux plus provocants les uns que les autres. « Eh bien, ce sont beaucoup de petites histoires d'amour qui décrivent ce sentiment sous toutes ces facettes, même les plus intimes, vois-tu. » Le troisième ouvrage surprend Grace, et en effet à ma connaissance nul homme ne mettrait ce livre ente les mains de sa femme. Mais nous ne sommes pas n'importe quel couple. « Pourquoi aurais-je des attentes ? » je demande, sourcils froncés. « Je l'ai parcouru moi-même en travers et j'en trouve le contenu fort lucide. » Il y a bien des femmes dites nobles dans cette Cour qui, dans un monde comme celui de la Cité des Dames, n'auraient guère le privilège de ce statut. Et comment peut-on ne pas mortellement s'ennuyer avec une épouse manquant d'éducation et de jugeote ? Forcément, les hommes deviennent infidèles. « Ce n'est pas un présent fait pour t'éduquer si c'est ce que tu penses. Tu n'as pas besoin de l'être. » A mes yeux, ces pages sont plutôt la confirmation de mon admiration pour elle. Je l'ai rencontré veuve comptant bien le rester le temps qui lui sierra et choisir un mari à sa convenance. C'est déjà bien plus de caractère que bon nombre de femmes de son rang. La dernier livre sera pour notre enfant et, je l'espère, un ensemble de récits qui l'accompagneront toute sa vie. Il est bien connu que le roman de Renart possède plusieurs lectures ; la première à l'enfance, la seconde lorsque l'on est en âge d'en tirer des leçons, puis une fois adulte, lorsque l'on peut lire entre les lignes. Le présent plaît à la future mère qui est certain que notre bébé saura l'apprécier. « Quand il sera en âge de le comprendre. » Pendant que Grace me remercie, je me lève pour déposer les livres sur une table afin qu'ils n'encombrent pas. « Le contenu est plus important, mais tu le découvriras plus tard. » Pour le moment, la jeune femme fatigue et semble prête à se rendormir. J'accepte d'un signe de tête de partager son lit pour terminer la nuit. Une fois sous la couverture, nous passons quelques minutes calmes à nous enlacer et nous embrasser, jusqu'à ce que Grace ferme les yeux. « buon natale amore mio »

Les célébrations de fin d'année touchent à leur terme. Nous voici en 1530, et tous à la Cour ne cessent de dire que cette année sera historique. Le couronnement du roi, futur empereur, approche à grands pas. Le travail a repris pour lui et le conseil. Ippolita et moi profitons d'une pause pour marcher dans les jardins couverts de quelques centimètres de neige. « Vous sembliez fort morose l'autre soir, et cette moue n'a pas quitté votre visage. Qu'est-ce qui vous attriste ? » Elle soupire. Ses épaules s'affaissent, comme si le poids du monde venait de s'écrouler dessus. Le regard bas, elle murmure ; « Je… Pardonnez-moi je ne voulais pas gâcher les fêtes de Noël avec une funeste nouvelle. Mais vous êtes en droit de savoir... » L'instant suivant, la Sforza s'écroule dans mes bras dramatiquement, pleurant à chaudes larmes, et ne cessant de demander ; « Que va-t-il advenir de moi ? »

Le soir, je trouve refuge dans les appartements de Grace et, comme j'en ai l'habitude à la fin des ures journées, je m'installe à genoux sur le tapis face à elle, la tête posée sur ses genoux, et je profite de ses caresses sur mes cheveux dans un parfait silence jusqu'à ce que je souhaite partager quelque chose, ou simplement parler de futilités. J'ai aussi pris l'habitude de déposer un baiser sur son ventre avant de m'installer dans cette position, et ainsi je constate au fur et à mesure la place que prend de plus en plus le petit être qui grandit là-dedans. Le regard rivé sur les flammes dans la cheminée, le silence dure plus longtemps ce soir. « Mon cousin est mort. » je murmure tout bas.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 16 EmptyVen 11 Nov 2016 - 0:52

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Celso avait toujours apprécié la franchise et la façon de parler de celle qui était désormais sa femme. Il ne le cachait. D'ailleurs, il venait souvent demander son avis, sa manière de voir les choses bien qu'elle avait horreur des affaires politiques. Mais il appréciait précisément cette vision totalement externe, cela lui avait porté une illumination plus d'une fois. Alors non, il n'avait pas la moindre attente d'elle en lisant ce bouquin qui mettait en avant la femme dans sa globalité. Il devait alors la penser suffisamment ouverte d'esprit et intelligente pour qu'elle puisse se pencher sur de tels ouvrages. La jeune femme appréciait ces présents, et elle l'embrassa une nouvelle fois pour le remercier. Elle avait hâte de pouvoir lire ces petites histoires à leur enfant. "Mais rien que pour entendre les mots, cela l'aidera à se familiariser avec la langue. Il sera bien évidemment parfaitement bilingue." ajouta-t-elle avec un petit rire. Il était certain que cet enfant allait déjà parfaitement maîtriser l'anglais et l'italien, la langue de chacun de ses parents. Après avoir débarrassé le lit e tous les livres, Celso s'allongea à ses côtés. Il y eut encore un long moment de tendresse et de baisers, jusqu'à ce que ce soit Grace qui s'endorme, sous le regard attendri de son mari. Les festivités passaient, et le roi était effectivement venu lui-même s'assurer que la Princesse allait bien. Celle-ci limitait de plus en plus les déplacement, bien trop épuisée par cette grossesse qui commençait à toucher à sa fin. Grace commençait à émettre une certaine impatience une fois la nouvelle année annoncée. Elle passait le plus clair de ses journées devant la cheminée, à broder ou à lire les livres offerts par Celso. Cela lui remplissait largement ses journées. Son ventre était rond au possible. Cela devenait une question principale à la cour : quand la princesse va-t-elle accoucher ? Luisa et Jane lui parlaient souvent des derniers potins, de ce qui se disaient ou non. Les deux jeunes femmes étaient d'une extrême fidélité pour leur princesse. Elles savaient tenir leur langue lorsque c'était nécessaire. "Vous savez où se trouve le Prince ?" "Oui, je l'ai vu se promener avec Ippolita Sforza, votre Majesté." "Oh." dit-elle en baissant les yeux en retournant se concentrer sur sa broderie. Il ne tenait pas compte des méfiances de Grace, il n'en avait cure. Qu'importe. Grace était habituée à ce genre de confrontations. Le soir, Grace avait congédié ses suivantes depuis longtemps. Toujours à la même place près du foyer, à bouquiner un peu. Celso fit son apparition, et semblait bien dépité. Elle le laissait s'installer comme à son habitude, les genoux par terre et sa tête sur les jambes de sa bien-aimée. Celle-ci posa son livre sur la petite table qui se trouvait juste à côté d'elle. Songeur, il resta longuement silencieux. Grace écarquilla les yeux lorsqu'il annonça la nouvelle. "Je te présente mes plus sincères condoléances, Celso." dit-elle calmement, bien qu'elle brûlait d'envie ce qui avait bien pu se passer. "Je suis désolée..." souffla-t-elle bien plus bas. Elle continuait de lui caresser tendrement les cheveux. Elle savait qu'il n'avait jamais eu de véritables affinités avec son cousin, mais il restait tout de même un membre de sa famille, quelqu'un qui s'occupait de Squillace alors qu'il restait à Tricarico. Elle laissa un moment de silence régner. Parfois, il n'y avait rien à dire. La jeune femme continuait juste de lui caresser délicatement ses cheveux, ou les traits de son visage. "Sais-tu ce qui lui est arrivé ?" Bien évidemment, Grace n'oubliait pas ce que son mari lui avait un jour dit que s'il n'y avait pas son cousin, son autorité serait incontestable. Une nouvelle très partagé. Mais le premier sentiment, et celui qui dominait tous les autres, c'était de la tristesse. Il restait un membre de sa famille par alliance, après tout. Les instants de silence se poursuivaient. Grace invita son époux à se lever, afin qu'ils aillent s'asseoir l'un à côté de l'autre au bord de son lit. "Mon amour..." dit-elle tout bas en le prenant dans ses bras. "Je partage ton chagrin." lui dit-elle dans l'oreille. Elle se détacha ensuite un peu de lui et l'embrassa sur la joue. "Mais ne laisse personne abuser de ce moment de faiblesse. Il faut que tu restes prudent, et que tu ne restes pas constamment obnubilé par ce qui lui est malheureusement arriver."

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 16 EmptyVen 11 Nov 2016 - 1:45


☙ from one life to another


La nouvelle est rude, et il n'existe nulle bonne manière de la prononcer. Francesco est mort. C'est une étrange sensation lorsque l'on se rend compte que l'on ne verra plus jamais un visage, ou qu'on n'entendra plus jamais une voix. Il s'est éteint et ces dernières images que j'ai de lui dans mes souvenirs sont les seules qui existeront pour toujours. Je me sens triste, creusé de l'intérieur par un flot de peine qui érode mes os. Je me sens soudainement bien vieux, et bien trop près de la mort ; j'ai l'impression de sentir son souffle dans ma nuque, tout près des doigts que Grace fait passer à travers mes mèches brunes. Elle est là, partout, elle attend son heure, et elle seule sait quand sonne le gong. « Merci... » je souffle en réponse aux condoléances de mon épouse. Cela n'est que d'un petit réconfort. Même toutes ces fables sur le paradis et le royaume de Dieu ne sont, à cet instant, peu de choses pour apaiser la perte d'un membre de la famille. Lorsque Grace ne parle pas, je demeure silencieux. Outre le décès d'un cousin, c'est le prince légitime de trois grandes régions qui s'est éteint, et désormais elles restent sans monarque, à nouveau dirigées par des conseils de nobles sans guide. Et nous ne pouvons pas rentrer pour régner et évider la débandade. Ippolita le devrait peut-être, mais tant d'incertitudes demeurent à propos de son statut à cet instant que seul le roi pourra éclaircir. Grace finit par me demander de quelle manière Francesco est mort. Elle n'est pas sans savoir qu'il était déjà souffrant lorsque nous sommes arrivés à Bologne. « Il ne s'est pas remis de sa maladie, il a succombé. » Une agonie de plusieurs semaines. Ma propre maladie n'avait duré que sept jours et déjà m'étais-je senti au bord du trépas plus d'une fois. Mon cousin a certainement fait preuve de plus de force d'esprit que ce que son corps ne pouvait suivre, le figeant dans une souffrance ne pouvant prendre fin que le jour où il lâcherait prise. « Nous n'étions pas proches, pas même en réels bons termes, mais même si personne ne voulait l'entendre, pas même nous, il était mon frère. » Nous avions la même mère, la moitié du même sang et le même nom. Nous voulions le meilleur pour cette famille, nous rêvions de grandeur et c'est certainement le seul point qui nous réunissait. Après un nouveau long moment de silence auprès du feu, Grace puise quelques forces pour me redresser et me conduire jusqu'au bord de son lit. La princesse garde la tête froide et me conseille, sûrement par peur que je ne reste trop longtemps piégé dans mon deuil, de demeurer en alerte. « Ne t'en fais pas. Je ne suis pas seulement triste, je suis… désorienté. Je ne sais pas ce que le décès de Francsco implique pour nous et... Tu aurais vu Ippolita fondre en larmes dans mes bras, ses jambes la portaient à peine. Elle était effondrée. » Peut-être l'aimait-elle dans le fond, peut-être pas du même amour qui nous lie avec Grace, mais d'une sorte de profond respect ainsi que d'une grande sympathie, peut-être même un brin de complicité. Comme deux très bons amis. Mais c'était un mari qu'elle pleurait, ainsi que la précarité de sa condition. « Je ne sais pas non plus ce qui va en être d'elle. J'aimerais tant faire quelque chose. » Rien ne sera possible avant que le roi ne statue sur la situation de la région, mais dans la mesure où Ippolita n'est qu'une princesse sous régence sans porter d'héritier, elle devra sûrement retourner à Bari chez son père en attendant de se trouver un nouvel époux. Las, je dépose mon front sur celui de Grace, les yeux fermés, et soupire. Au moins, notre situation s'est soudainement grandement améliorée, même si cela semble cher payé. « Si c'est un garçon, ce sera Francesco. » dis-je finalement en posant mes mains sur le ventre de mon épouse, déterminé à rendre cet hommage à mon frère et à lui donner, à travers cet enfant, comme l'aperçu d'un règne plus grand que celui que je lui ai volé en arrivant en Italie.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 16 EmptyVen 11 Nov 2016 - 12:39

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Il n'y avait aucun mot qui pouvait soulager quoi que ce soit dans ce genre de situation. Le seul moyen de guérir ce genre de blessures était de laisse au temps du temps. Mais Grace ne pouvait pas rester éternellement muette et se contenter e caresser délicatement ses mèches brunes. Elle émit des formalités, mais qui étaient on ne peut plus sincères. Le silence était ensuite bien plus de rigueur. L'on entendait que le crépitement des flammes dans la cheminée et cela semblait être suffisant. Malgré tout, au bout d'un moment, la curiosité de la jeune femme pointa le bout de son nez, tenant à savoir ce qui était arrivé au proche de son mari. Elle avait eu vent qu'il avait déjà été mal en point avant les fêtes de fin d'année et il semblerait qu'il ait succombé à cette maladie, qui venait d'on ne sait où. Elle savait que Celso ne pensait désormais qu'à la semaine où lui-même avait été bien mal en point. Il se disait certainement que cela aurait pu être lui. "Il reste tout de même quelqu'un qui est de ton sang, de ta famille." dit-elle doucement. "Que vous vous entendiez ou non ne change rien au fait que tu viens de perdre une personne de ta famille, une personne que tu as côtoyé. Vous aviez tout de même es points communs qui vous unissaient." Après quoi, la jeune femme l'invita à se lever pour s'asseoir sur son lit. Il était ainsi plus facile pour elle de l'enlacer ou de l'embrasser. Elle ne pouvait donner rien plus que son affection, ce qui semblait un peu l'apaiser. "Justement, ne laisse pas cette désorientation te porter préjudice." lui répondit-elle doucement. Celso se mit à parler d'Ippolita, d'à quel point elle était terrassée par cette nouvelle. Peut-être avait-elle de l'affection pour lui, mais Francesco ne lui avait certainement pas caché son homosexualité, et bien trop peu de temps s'était écoulé pour qu'elle ait pu s'attacher ainsi à lui. Grace savait que les Italiens étaient particulièrement plus expressifs que n'importe quel autre peuple, mais elle trouvait le comportement de la Sforza quelque peu excessif au vue des circonstances. A moins qu'elle ne pleurait que la perte soudaine de son titre sans avoir quoi que ce soit pour tenir sur le trône. Aux dernières nouvelles, elle n'était pas enceinte. La Princesse se montrait peut-être impitoyable avec elle, mais une femme aussi intelligente et politicienne qu'Ippolita ne laissait pas de place aux sentiments, elle ne se laissait pas atteindre par ce genre de choses. Elle voulait la pitié de Celso et elle l'avait obtenu. Grace ne serait pas surprise que son mari lui annonce à un moment ou à un autre qu'il invite Ippolita à sa cour, qu'il demande à ce qu'elle fasse partie de sa conseillère. Elle espérait qu'il n'oblige pas la petite blonde à avoir davantage de conversation avec elle afin qu'elles apprennent à se connaître, elle n'en avait pas la moindre envie. Surtout s'il venait l'embêter avec ça à la fin de sa grossesse. Grace se passait donc de faire tout commentaire sur le fait qu'il aimerait faire quelque chose pour la Sforza. Grace pensait au présage qu'avait eu Celso à la chapelle. Celui-ci semblait s'avérer être plus ou moins juste. Elle déposa une main sur sa joue lorsqu'il déposa son front contre le sien. Celso s'était décidé du nom de leur enfant. "Parfait." lui dit-elle avec un sourire tendre. "Lucia ou Francesco, alors." conclut-elle. Celso était épuisé par toutes ces émotions qui le traversaient, elle l'incita donc à s'allonger. Même si le sommeil n'allait pas venir de suite, il n'avait pas à se soucier de quels muscles il devait solliciter pour être se maintenir debout ou assis.

Une poignée de semaines passait, le temps était froid dehors. Grace ne se permettait plus de sortir ou de faire certaines distances. Ses déplacements se raréfiaient tant son dos la faisait souffrir. Celso venait la voir dès qu'il le pouvait, mais les affaires politiques avaient repris et l'on travaillait ardemment pour avancer au plus vite. Bien souvent, elle était déjà couchée lorsqu'il avait le loisir de passer par ses appartements. Elle ne savait pas donc trop quels étaient les derniers avancements, quelles étaient les nouveautés concernant leur situation, celle d'Ippolita, ou même la politique dans sa globalité. Grace avait incité plus d'une fois Jane et Luisa à aller prendre l'air, ou se divertir lors d'un banquet. Mais quoique leur princesse pouvait dire, elles restaient constamment avec elle, prêtes à la servir. Alors leur maîtresse les avait invité plus d'une fois à dîner à sa table avec elle, à discuter un peu. Geste grandement apprécié par les deux jeunes femmes. Elles lui tenaient compagnie pendant qu'elle brodait ou bouquinait. Grace se leva pour déposer son livre sur la table et une violente douleur se manifesta au niveau de son ventre. Elle s'appuya sur la table le temps que ça passe, et prit une profonde inspiration pour supporter la douleur. "Mesdemoiselles... Je crois qu'il est temps." Les yeux de Luisa et Jane s'arrondirent, soudainement prises d'une légère panique. Grace sentait qu'elle venait tout juste de perdre les eaux. "Luisa, rappellez-vous ce que je vous ai dit. Faites quérir l'accoucheuse et informez le Prince, quoi qu'il fasse, et vous revenez auprès de moi." En effet, elle avait ordonné à ses deux suivantes de rester auprès d'elle durant l'accouchement. "Oui, votre Majesté." dit la petite en s'inclinant et en quittant la pièce sans attendre, d'un pas on ne peut plus hâtif. Jane n'attendit pas davantage pour la débarrasser de sa robe et de tout ce qui pourrait la déranger pendant le travail. Et une fois qu'elle avait accompagné la Princesse jusqu'au lit et qu'elle y soit allonger, elle prépara tout le nécessaire en sortant les affaires laissés dans le coffre au pied du lit.

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☙ from one life to another


Luisa marche d'un pas hâtif dans les couloirs du château. Elle trouve d'abord l'accoucheuse mise à disposition par le roi afin de l'informer que le travail a commencé pour sa maîtresse et qu'elle doit se rendre auprès d'elle au plus vite. La femme dont l'âge et les mains ridées traduisent l'expérience de dirige elle-même jusqu'aux appartements de Grace. Pendant ce temps, Luisa poursuit son chemin, toujours pressée et si nerveuse qu'elle s'excuse de son passage auprès de tous ceux qui la croisent. C'est comme un courant d'air qu'elle arrive dans la salle regroupant tous les proches du roi, des Ministres diraient-on, autour d'une table où je me trouve également assis. La jeune femme ne marque d'abord sa présence qu'à l'aide d'un discret toussotement ; trop discret pour être entendu au coeur du brouhaha des discussions politiques. Alors elle s'éclaircit la gorge et retente ; « Votre Altesse. » En reconnaissant la voix de la suivante de mon épouse, je suis presque le seul à me retourner pour lui adresser un regard à la fois surpris, interrogateur, et un brin agacé. « Je suis pris Luisa, dites à la Princesse que quoi qu'il s'agisse cela attendra. » Et puisque après pareil ordre la demoiselle ne devrait que tourner les talons et repartir d'où elle vient, je reprends ma conversation où celle-ci fut interrompue. Alors Luisa s'approche et se penche légèrement à mon oreille, son souffle me fait sursauter. « Je crains qu'elle ne le puisse pas, attendre, Votre Altesse. La Princesse va accoucher. » Mon coeur ne fait qu'un bond. Quelques secondes de flottement s'écoulent avant que je ne comprenne réellement les mots qui viennent de m'être glissés. Et lorsque c'est le cas, le saute sur mes jambes, m'excuse auprès de la Cour, du roi, puis quitte la salle et suit Luisa en trottant. Nous atteignons bientôt les appartements de Grace où la jeune femme est déjà assistée par Jane et l'accoucheuse. Je m'agenouille immédiatement auprès d'elle et retire le chapelet de mon cou pour l'entremêler sur nos mains jointes. « Grace, mon amour... » Je l'embrasse sur le bord des lèvres. Son front est déjà ruisselant de sueur, sa peau porcelaine est brûlante et ses traits crispés par la douleur. « Comment tu te sens ? Puis-je faire quoi que ce soit ? » La première question me semble bien stupide, alors je propose plutôt de me rendre utile, prêt à lui éponger le visage, lui ajouter des oreillers, ou juste lui donner une main à serrer. « Vous ne pouvez pas rester là, Votre Altesse. » objecte l'accoucheuse d'un ton ferme dont je m'offusque sur le champ, n'hésitant pas à adresser un regard des plus durs. « Essayez de me sortir de cette chambre. La seule en mesure de m'ordonner de quitter la pièce est sur ce lit. Vous, contentez-vous de faire votre travail, et de le faire bien. » Ma confiance en cette femme se trouve toujours en dessous du niveau de la mer et l'idée que cette inconnue puisse avoir la vie de notre enfant entre ses mains me retourne les tripes, pourtant il est absolument nécessaire de demeurer calme et positif. Tout se passera bien. Grace a tenu bon lors de son premier accouchement, si Dieu le veut elle s'en sortira tout aussi bien cette fois-ci. Il ne faut pas en douter. Songer au malheur est la brèche que celui-ci attend pour se glisser dans le monde réel et nous ne pouvons pas lui donner cette chance. Tout se déroulera parfaitement bien, et dans quelques heures, nous tiendrons un petit être dans nos bras. « Nous allons bientôt rencontrer notre héritier. » dis-je tout bas à Grace avec un sourire confiant. Je porte sa main à mes lèvres pour y déposer un baiser encourageant. Le tambourinement de mon coeur est assourdissant, la force de ses pulsations fait trembler mes os, le tout se mêle à l'impatience et l'appréhension, si bien que je devrais peut-être moi aussi calquer ma respiration sur un rythme régulier pour garder contenance.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 16 EmptyVen 11 Nov 2016 - 16:32

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

L'accoucheuse arriva rapidement. Grace jugea bon de lui préciser que ce n'était pas son premier accouchement, et qu'elle savait ce qu'elle devait faire. Elle connaissait également les signes qui montraient que l'accouchement était imminent. Les contractions d'une douleur insupportable, les cris étaient difficiles à contenir. Son visage était déjà couvert de sueur et aucune position parvenait à la soulager un tant soit peu. Jane était là, elle priait déjà de toutes ses forces avec son chapelet entremêlé entre ses doigts habiles. Ce fut un véritable soulagement que de voir Celso débarquer dans la chambre. On voyait aisément qu'il était à la fois excité et paniqué après avoir appris la nouvelle. Il se précipita vers elle, en s'agenouillant près d'elle, croisant ses doigts avec les siens, unissant le tout à l'aide du chapelet qui ne le quittait. "Celso... Je suis si heureuse de te voir." lui dit-elle dans un murmure, avec un léger sourire. Son visage se crispa ensuite à cause d'une nouvelle contraction. "Je pense que les hommes n'ont pas idée combien mettre un enfant au monde peut être douloureux." lui dit-elle avec un sourire un peu amusé. "Mais ça va aller." souffla-t-elle ensuite. L'accoucheuse se permit de poser son avis concernant la présence du Prince. Celui-ci lui rétorqua sèchement que la seule pouvant lui ordonner de sortir, c'était la petite blonde. "Celso, tu dois me promettre quelque chose." dit Grace en le regardant droit dans les yeux. "Si ça se passe mal..." Elle vit tout de suite son visage se crisper d'inquiétude. Mais comme toute future mère, Grace devait envisager cette option. "Si tu devais choisir entre moi ou notre enfant, choisis le, d'accord ?" Si cette décision devait être prise, elle savait qu'elle ne serait peut-être plus en état de dire quoi que ce soit, après d'interminables heures de travail. "Choisis et aime-le de tout ton coeur. Cet enfant est ton future, et tu es le sien. Alors promets-le moi." Elle forçait un sourire. Difficile d'envisager sa propre mort, alors qu'elle était sur le point de donner la vie. "Et moi, je t'attendrai au Purgatoire, pour savoir quel sort Dieu nous réserve à tous les deux." lui dit-elle bien plus bas afin qu'il n'y ait que lui qui l'entende. "Et si tout va bien cette fois-ci, je veux que tu te rappelles de ce que je viens de te dire à chaque fois que je mettrai au monde ton enfant, d'accord ?" Bien sûr qu'elle voulait vivre, voir son premier enfant avec Celso grandir et s'épanouir. Les contractions se faisaient de plus en plus fréquentes, et, à chacune d'entre elles, elle serrait de toutes ses forces la main de Celso, tant cela était douloureux. Il épongeait délicatement son front avec une serviette imbibée d'eau fraîche. "Tu es sûre de vouloir rester ? Ce n'est pas aussi beau que ça en a l'air." Mais le beau Prince semblait déterminé à rester auprès d'elle au bout des prochaines heures. Et celles-ci étaient particulièrement longues, surtout pour Grace. C'était un bel épisode de la vie, mais il fallait passer par des douleurs indescriptibles pour y parvenir. C'était pour cela que toute mère avait du mérite d'avoir un enfant. Surtout qu'ici, il s'agissait d'un héritier. Elle en pleurait tant elle en souffrait. La durée du travail devenait particulièrement long, certains commençaient à s'inquiéter. Depuis le début, la Princesse y mettait de toute sa force, de tout son coeur, mais elle commençait à s'épuiser. Elle s'accordait peu de pause pour reprendre un peu sa respiration. Elle voyait, Jane et Luisa mortes d'inquiétude, l'Anglaise était même presque en larmes tant elle se faisait du souci. Sa main tenait aussi de moins en moins fort celle de Celso. Alors que l'on commençait à se poser des questions, l'accoucheuse s'écria. "Ca y est, je vois la tête ! Il faut que vous poussiez, votre majesté. Quelques derniers efforts, et votre enfant sera là. Allez, poussez !" Grace s'exécuta en donnant tout ce qu'elle avait, dans un dernier effort qui l'épousa totalement. Des larmes de joie coulaient le long de ses joues lorsqu'elle entendait les premier pleurs de son enfant. "C'est un garçon ! Vous avez un fils !" dit Jane de sa voix douce à la mère de l'enfant. Luisa, quant à elle, surveillait de près ce que faisait l'accoucheuse, qui commença par couper le cordon ombilical et s'assurer que le placenta était également évacué -ce qui était le cas. C'était sa Princesse qui le lui avait ordonné. Grace était épuisée. Sa peau était pâle, brillante, les cernes sous ses yeux étaient bien marqués. "Va donc le prendre dans tes bras." murmura-t-elle à Celso, qui ne savait pas vraiment quoi faire. A moins qu'il craignait blesser un si petit être en le prenant dans ses bras. "Va lui dire son nom." Pendant ce temps, les suivantes de Grace se chargeaient de mettre de nouveaux draps propres et de changer la chemise de nuit trempée de la jeune femme. Tous les muscles de Grace était au point mort. Elle était si fatiguée. Mais avant de s'assoupir, elle tenait tant à voir son fils, à le prendre dans ses bras si on l'y aidait.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 16 EmptyVen 11 Nov 2016 - 17:41


☙ from one life to another


Soudainement fort sérieuse, Grace m'intime tout bas ce qui ressemble à des dernières volontés. Si quelque chose devait mal se passer. Ces paroles me tordent le coeur et les entrailles, je ne peux décemment pas imaginer que quoi que ce soit puisse mal se dérouler sans laisser de grosses larmes d'inquiétude rouler sur mes joues bien malgré moi, gonflées par toutes ces émotions qui me traversent dans un moment aussi fort de nos vies. Je ne peux pas concevoir que Grace puisse mourir aujourd'hui, dans quelques heures. C'est impossible, et cela n'arrivera pas. J'en mourrai aussi instantanément. « Non, Grace. Ne dis pas des choses pareilles. Il n'y aura aucun choix à faire. Et je ne pourrais pas te laisser partir s'il n'y a qu'une petite chance de te garder en vie. Tu sais que je n'arriverai à rien sans toi. Alors ne me demande pas ça. » Grace n'a qu'une vie, et si elle survit alors que l'enfant meurt, nous pourrons en concevoir un autre qui, lui, verra le jour. Impossible de la sacrifier de cette manière, cette hypothèse me crève le coeur plus que de raison. Mais la princesse insiste et semble particulièrement tenir à ce que je lui accorde de vœu, de choisir l'enfant plutôt qu'elle si quelque chose devait arriver dans les prochaines heures. Je finis par céder ; si un malheur doit en effet arriver, je ne veux pas que son esprit soit torturé par mon refus d'appliquer pareille volonté. « D'accord… D'accord, je promets. » je murmure en acquiesçant un signe de tête. Mais tout ira bien, et je n'aurai pas à prendre d'aussi funeste décision. Notre vie ensemble ne s'arrête pas aujourd'hui, je le sais ; elle ne fait que commencer, et nous aurons d'autres enfants. Qu'importe si l'accouchement est un moment sanglant, je resterai auprès de Grace, nos mains liées par son chapelet. « Je suis désolé que tu doives souffrir autant. » dis-je avec autant de compassion que je puisse en faire preuve, même s'il est vrai que je n'ai pas la moindre idée de la douleur qu'elle ressent, d'autant plus que moi, chat de salon, n'ait vu que de loin des champs de batailles dont d'autres monarques nous entourant sont revenus blessés. La jeune femme ne peut qu'avoir toute mon admiration pendant les longues heures qui s'écoulent et qui lui font puiser si profondément dans les forces d'un corps si frêle et petit. Mon unique rôle est de lui éponger parfois le front, et la laisser serrer ma main autant qu'elle le veut ou le peut. Je ne peux que remarquer que la force avec laquelle la princesse compresse mes doigts se fait de plus en plus faible. Ce sont finalement ses larmes que je sèche en retenant les miennes tant l'inquiétude grandit dans la salle et dans tous les coeurs présents. Des mois d'attente pour un faux espoir, c'est ce que Dieu impose parfois comme épreuve aux familles, et il n'y a sûrement pas plus cruel. Alors que la tête du bébé apparaît enfin, un dernier effort est demandé à Grace afin de lui faire voir la lumière du jour. Les larmes changent alors de teneur. Notre petit garçon est né, et hurle son arrivée au monde. « Merci, Seigneur... » je murmure, mon visage posé près de celui de la princesse, riant nerveusement pour évacuer à la fois l'inquiétude et la joie qui se laissent difficilement la place. « Merci. » je répète, cette fois pour Grace, qui nous a donné cet héritier tant désiré. Elle m'envoie chercher notre fils, me laissant l'honneur d'être le premier à le prendre dans mes bras pour l'accueillir parmi nous. C'est moite et plein d'appréhension que j'approche de l'accoucheuse me tendant le bébé couinant dans son linge. Quelques secondes me sont nécessaires avant que je ne parvienne à trouver le courage de porter ce tout petit être. Il hurle encore, d'un cri plutôt puissant qui me fait légèrement rire. Je prends quelques instants pour le bercer délicatement, un peu hasardeusement n'ayant jamais fait cela avant. Il se calme enfin. « Bienvenue, Francesco Borgia. » J'adresse un regard tendre à Grace. Elle souhaite sûrement le tenir, elle aussi, alors je m'approche du lit et avec le plus grand soin, je mets le bébé enveloppé de son drap dans ses bras, et aide ses muscles affaiblis à soutenir son poids. « Regarde-le. Il est superbe. » Délicatement, je dépose un baiser sur les lèvres salées de la jeune femme. « Elle doit se reposer, Votre Altesse. » se risque à intervenir l'accoucheuse, me faisant ainsi comprendre que la princesse ne doit pas être sollicitée plus longtemps. Cette fois, je ne peux que lui donner raison. Je lui confie mon fils afin que Grace puisse s'endormir tranquillement. « Prenez bien soin d'elle. Je reviendrai plus tard. » J'adresse un dernier regard débordant d'amour à mon épouse, puis quitte ses appartements en la laissant aux bons soins de ses suivantes. « Que... » Derrière la porte, je tombe nez-à-nez face au roi et à l'ensemble du conseil qui me fixent tous avec intérêt et impatience. « Alors ? » demande l'un des hommes. Je bafouille quelques secondes, pris par surprise. « La Princesse se porte bien. » Mais ce n'est pas ce qu'ils veulent entendre. « C'est un garçon. » La joie explose si soudainement que j'en sursaute, plusieurs sont ceux qui m'offrent une accolade, les félicitations pleuvent et s'entendent sûrement jusqu'à l'intérieur de la chambre de Grace car l'accoucheuse ne tarde pas à entrouvrir la porte pour nous adresser un regard assassin ordonnant de faire moins de bruit. Seigneur ce que les vieilles femmes italiennes ne manquent guère de caractère. « Nous fêterons cela ce soir. » m'assure le roi, une main amicale sur l'épaule. Alors que le groupe s'apprête à retourner à son travail, je les suis sur quelques pas, jusqu'à ce que le roi ne le remarque. « Que faites-vous ? » « Je... » « C'est votre jour Celso, un jour important pour vous et votre famille. Restez auprès de votre épouse, veillez sur son repos. » « Votre Majesté... » « Plus tard, Borgia, tout peut attendre plus tard aujourd'hui. » J'acquiesce d'un signe de tête, le remercie et retourne dans les appartements de Grace. Sans un bruit, sans me faire remarquer, je m'installe dans un des fauteuils près de la cheminée, et l'on dépose Francesco dans un berceau à côté de moi, si bien que je peux le contempler pendant des heures.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 16 EmptyVen 11 Nov 2016 - 18:54

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Les paroles de Grace n'étaient pas faciles à entendre. Elle en avait pleinement conscience, mais elle voulait que Celso les entende. Qu'il réalise finalement qu'il y ait des chances que sa bien-aimée, sa moitié trépasse en donnant la vie. Cela lui avait tant fait mal au coeur de le voir verser ces larmes d'inquiétude, et qu'elle lui en demandait beaucoup. Mais après un premier refus, il finit par accepter. Suite à quoi, il voyait sa femme tant souffrir devant lui sans qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, si ce n'est être à ses côtés. C'était tout aussi difficile pour lui de la voir ainsi. Les heures de travail sont longues, et nombreuses. Les coeurs débordaient de joie dès lors que l'accoucheuse annonçait voir la tête, qu'il n'y avait plus qu'un dernier effort à faire par la mère pour qu'il puisse naître. Grace était essoufflée, mais elle sentait le coeur de son mari s'alléger et se combler de joie. A bout de souffle, elle somnolait presque lorsqu'elle lui avait demandé d'aller voir leur fils, qu'il fasse sa connaissance. C'était plutôt rassurant, de l'entendre pleurer ainsi. C'était déjà un signe de bonne santé. On avait installé Grace en position demi-assise malgré sa fatigue. Avec beaucoup de précaution, Celso arriva près d'elle avec leur enfant dans les bras. Il l'aida à le tenir avec les siens, afin qu'elle puisse également le saluer à son tour. Son regard affectueux et plus que maternel se posa sur cet adorable nouveau né. "Bonjour, mon trésor..." dit-elle tout bas en l'admirant. "Il est magnifique." dit-elle en regardant Celso, les yeux brillants de joie, suite à quoi il l'embrassa tendrement. L'accoucheuse se permit d'intervenir afin que Grace puisse enfin se reposer. Ce que Celso respecta sans attendre. Jane aida sa maîtresse à s'allonger correctement. Elle aurait pu facilement s'endormir, mais les hurlements de joie qu'il y avait de l'autre côté de la porte l'en empêchèrent. L'accoucheuse se précipita vers ces messieurs afin de réclamer un peu de silence de leur part. Les suivantes de Grace faisaient un peu de rangement et la vieille dame se chargeait de faire les premiers soins au bébé. La Princesse s'était assoupie, dormant profondément pendant plusieurs heures. Jusqu'à ce que son enfant se mette à geindre, son ventre criant famine pour la première fois. L'accoucheuse n'était plus là. Grace se redressa difficilement, elle avait certainement besoin encore de plusieurs heures de repos. "Apporte-le moi. Je vais te montrer quelque chose." dit-elle doucement à Celso, en lui souriant amoureusement. Il n'était pas difficile de deviner qu'il n'avait pas quitté son fauteuil depuis un bout de temps. Elle berça doucement son enfant, et invita à Celso à s'asseoir au bord du lit. Elle s'appretait à l'allaiter, jusqu'à ce que l'accoucheuse fasse irruption dans les appartements, ayant oublié des affaires lui appartenant. "Votre Majesté, vous ne pouvez pas l'allaiter !" s'exclama-t-elle, surprise. "Eh bien si, je le peux." rétorqua-t-elle doucement. "Mais ce doit une nourrice qui fait ça." "N'avez-vous donc jamais lu les points de vue d'Erasme, ou d'Henri-Corneille Agrippa ? Ces philosophes mettent amplement en avant les bienfaits de l'allaitement maternel. J'aurai effectivement recours à une nourrice un petit peu plus tard, mais je souhaite que le premier repas de mon fils vienne de mon propre sein." L'accoucheuse n'en semblait pas moins offusquée. Peut-être le serait-elle plus s'il s'agissait d'une fille. Ou alors elle avait apprécié que la Princesse ait elle-même sa propre force de caractère. Elle s'inclina poliment puis sortit de la pièce. Elle lança un regard amusé à Celso. "J'ai cru comprendre qu'il faut savoir s'affirmer par ici." Elle lui vola un baiser. "Je suis certaine que tu n'as jamais vu une femme allaiter jusqu'ici. Encore moins lorsqu'il s'agit de la mère." Peut-être que ça le rendait curieux, ou mal à l'aise. Elle fit glisser sa chemise jusqu'à ce qu'elle puisse découvrir l'un de ses seins. Il lui fallut de nombreuses minutes pour guider l'enfant et lui faire comprendre la tétée. En même temps, elle partageait son savoir avec Celso, qui regardait avec attention. Enfin, le petit Francesco commença à se nourrir. Grace lui caressait affectueusement sa petite tête. "Après ça, je crois que la mère voudrait aussi manger quelque chose." dit-elle en riant doucement, juste avant de voler un baiser à Celso.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 16 EmptyVen 11 Nov 2016 - 19:34


☙ from one life to another


Il me semble somnoler de temps en temps, et parfois manquer de s'assoupir. Rares sont les moments où je demeure aussi longtemps immobile, et finalement, il semblerait que le balancement d'une calèche ne soit même pas nécessaire pour me bercer ; ce soit être la fatigue engendrée par cette foule d'émotions soudaine qui vient à bout de moi. Néanmoins, je ne m'endors pas, et toujours mon regard, à travers mes paupières entrouvertes, demeure posé sur le visage serein du bébé qui, lui, est profondément assoupi. Tant et si bien que les très légères caresses que je lui prodigue parfois, sur ses minuscules mains aux poings fermés, ses bonnes joues roses, du bout de mes gros doigts, ne le réveillent pas. Grace profite d'un repos bien mérité des heures durant, pourtant le temps file à toute allure à mes yeux. Notre fils s'éveille, s'agite un peu, il semble se débattre avec la réalité et ce nouvel environnement, bien plus hostile que celui à l'intérieur du ventre de sa mère. Là-bas, il n'avait jamais faim, il ne connaissait pas cette sensation. Le voilà qui crie son incompréhension face à son estomac désormais vide. Ses jappements réveillent Grace à qui j'adresse un fin sourire. Délicatement, je tire le bébé du berceau en prenant garde à bien le tenir dans mes bras, dans une position qui lui soit confortable jusqu'à ce que la princesse puisse prendre le relais. J'ai si peur d'être victime d'une maladresse et de lui faire mal, de le lâcher, que sais-je. Il est si petit et fragile, il se briserait comme du verre. Curieux, je m'installe auprès de mon épouse qui tient à me faire une quelconque démonstration. Qu'importe les protestations de l'accoucheuse, Grace compte bien allaiter son petit elle-même cette fois-ci plutôt que de le confier à une nourrisse comme les autres nobles. « Les vieilles italiennes sont de vraies carnes. » dis-je au départ de l'accoucheuse avant d'attraper au vol le baiser de ma belle. Elle souhaite donc me montrer de quelle manière une femme nourrit son enfant à l'aide de son sein. Pratique que je n'ai jamais vue de mes yeux, il est vrai -ou du moins pas d'aussi loin que je puisse me souvenir. Alors la princesse dénude une partie de sa poitrine qu'elle adresse au bébé. Même s'il semble désorienté au premier abord, le garçon ne tarde pas à trouver ses repères et entreprendre une tétée vigoureuse. « C'est curieux. » je murmure, intrigué. Le bébé n'ayant aucun savoir empirique, comment peut-il être aussi à l'aise ? Il semblait véritablement avoir une bonne idée de ce qu'il devait faire pour se nourrir, seules quelques minutes lui ont été nécessaires pour savoir où et comment prendre en bouche le sein de sa mère qu'il semblait déjà connaître. Un mystère à mes yeux dont je ne tire finalement qu'une certitude fulgurante : il faut que je dessine cela.  Absorbé par mon observation, je n'entends Grace que d'une oreille, jusqu'à ce que je comprenne qu'elle se sustenterait volontiers elle aussi. « Oh, oui, bien sûr. Luisa, faites apporter quelque chose à manger à la princesse, peut-être un bout de bonne pièce de viande, elle a besoin de reprendre des forces. » La suivante s'exécute immédiatement, et pour ma part, je me précipite pour trouver du papier et de l'encre dans les tiroirs du cabinet de Grace. « Combien de temps cela dure ? » je demande en sautant sur le bord du lit, commençant déjà à griffonner. « J'aimerais juste avoir le temps de faire un croquis. » Comme si cela m'était absolument indispensable. Mais à vrai dire, j'aimerais dessiner quelques points de vue différents, quitte à me lancer dans toute une étude d'un de ces nouveaux mystères du corps féminin qui le lie qui étroitement à son enfant. Si fascinant. « Tu en sais tellement plus que moi, je prédis ma parfaite inutilité durant les premières années. » dis-je avec un petit rire supposé masquer une appréhension bien réelle. Grace a déjà un garçon à son actif, moi non. Et d'ailleurs jamais n'ais-je été en contact avec des enfants durant bien longtemps. Néanmoins, je doute que quoi que ce soit puisse préparer à la paternité. Il ne faut que se convaincre soi-même que l'on sait ce qu'on fait.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 16 EmptyVen 11 Nov 2016 - 20:35

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Grace adorait avoir ce moment avec son fils. Même si cela finira par être nécessaire, elle n'était pas très enjouée à l'idée qu'il va boire au sein d'une autre femme, même si celle-ci était destinée à ce genre de pratique. Cela ne faisait qu'amplifier le lien entre la mère et l'enfant, elle ne comprenait pas vraiment en quoi les nobles évitaient ce geste qui était finalement inné, particulièrement naturel. Après quelques minutes de recherche, le bébé trouvait le mamelon à suçoter avidement. Il était fascinant qu'un si petit être dispose déjà de réflexes tels que la succion. Le père était véritablement intrigué par ceci, curieux et perplexe. Il ne manquait pas de le faire remarquer. Elle regardait Celso avec affection, qui lui gardait les yeux rivés sur leur enfant téter le sein de sa mère. Celle-ci fit également part de sa propre faim. Après de longues heures de travail et de repos, elle avait l'estomac bien vide. Il demanda alors à la suivante d'aller aux cuisines afin qu'on lui prépare un généreux plat, qui était amplement mérité. Puis il s'intéressa à nouveau à l'allaitement. "C'est assez variable, ça peut prendre assez de temps." lui répondit-elle. "Il faudra ensuite que je change de sein. Et il peut avoir tendance à s'endormir, ce qui est assez régulier. Ce qui prolonge la séance." dit-elle avec un petit rire. "Mais je pense qu'il a très faim, là. Ca donne faim, de naître." Elle le trouvait si beau. Bien portant, un beau teint de peau. "Je pense que tu as encore le temps de faire un croquis." lui assura-t-elle alors qu'il avait déjà commencé à dessiner quelques traits. Quelques minutes plus tard, elle avertit à Celso qu'elle allait changer de sein. Elle connaissait bien tous ces gestes, elle avait déjà été maman une fois. Et d'autant qu'elle pouvait aimer son premier fils, Francesco lui paraissait beaucoup plus précieux à ses yeux. Celso s'attela à faire de nouveau croquis, avec la nouvelle position de sa femme et de son fils. "Ne dis pas ça." lui dit-elle doucement en lui souriant. "Ca s'apprend, d'être parent. Je suis certaine que tu t'en sortiras très bien. Il n'est déjà pas aisé à tout père d'aimer son enfant. Il suffit de voir la manière dont tu le regardes pour savoir combien tu l'aimes. Le plus gros vient de là." Elle libéra un de ses bras pour lui caresser tendrement la joue. "C'est normal d'avoir peur, c'est d'ailleurs une bonne chose, plutôt que de penser déjà tout savoir." C'était leur premier moment en famille, et l'on pouvait déjà ressentir combien ils débordaient chacun d'amour. Cet enfant ne manquera jamais d'affection. Grace réopndait aux questions que son mari pouvait poser, mais il était surtout concentré sur ses croquis. Luisa réapparut accompagna d'une autre servantes qui apportait le repas. Elle avait eu le temps de se rhabiller rapidement. Luisa et Jane disposèrent le couvert. "Mettez-en aussi pour sa Majesté." demanda-t-elle à ses suivantes. Puis elle tendit leur enfant à Celso, lui montrant comme il fallait le tenir. "Et il faut attendre qu'il rote. Sinon il risque d'avoir des rejets. Tapote-lui juste un petit peu le dos, comme ça." Celso semblait incertain de ses mouvements, mais il devait bien que quelqu'un lui montre un jour. Elle demanda ensuite à Jane de lui donner sa robe de chambre afin qu'elle puisse se lever. Celso déposa le bébé dans son berceau. Luisa et Jane aidèrent ensuite leur Princesse à se lever, son bassin était encore bien endolori. Elle grimaçait un peu en marchant. Elle demandait à ce qu'on l'approche de Celso, puis elle s'agrippa à lui avant de congédier les deux demoiselles. Grace embrassa longuement et amoureusement Celso. "C'est à moi de te remercier." lui souffla-t-elle tout bas. Bien que c'était elle qui venait de garantir à leur couple un futur plus clément."Je suis certaine que le Roi sera ravi d'être le parrain d'un petit prince en pleine santé." Cette donnée là, elle ne l'avait pas non plus oublié. "Je suis si heureuse, Celso." dit-elle en l'enlaçant. "Et je t'aime tellement. Je vous aime tellement tous les deux." Elle le serrait fort contre elle en laissant échapper quelques larmes de joie qu'elle ne voulait pas vraiment montrer. Elle n'aimait qu'on sache qu'elle puisse être si sensible.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 16 EmptyVen 11 Nov 2016 - 21:20


☙ from one life to another


Un petit rire m'échappe et je relève la plume du papier pour m'épargner un faux trait pouvant ruiner tout on croquis. « Certes. » Naître donne faim, à n'en pas douter. Grace change de sein, je n'ose pas demander pourquoi de peur de l'ennuyer avec ma curiosité, alors je me contente d'entreprendre un second et un troisième dessin en me concentrant tantôt sur certains détails, tantôt sur d'autres. Lorsque je fais part de mes appréhensions à la jeune femme, celle-ci tente immédiatement de les balayer. Cela ne fait aucun doute, depuis l'annonce de la grossesse de ma princesse, j'aime notre bébé plus que tout, plus que ma propre vie. Et aujourd'hui plus encore qu'avant, mon premier enfant, mon premier fils, est le présent le plus précieux que l'on pouvait me faire. « Pourtant je préférerais en savoir plus plutôt que de plonger dans l'inconnu de la sorte, c'est terrorisant. » je confesse tout bas, comme si quelqu'un pourrait fureter derrière la porte de la chambre et entendre un prince mort de peur face à un petit être d'une quarantaine de centimètres de long tout recroquevillé. Même si je ne suis certainement pas le seul dans ce cas, je ne doute pas que l'on raillerait ma couardise face à mon nouveau devoir de père. Tous semblent tant savoir ce qu'ils font, et moi, je parviens à peine à le tenir sans les instructions de Grace. Comme elle me l'indique, je tapote le dos du nouveau-né, toujours aussi effrayé à l'idée de lui faire mal. Pendant ce temps, je reprends à propos de certains dires de la princesse qui me laissent songeur. « Tu sais, je doute qu'il existe des pères qui n'aiment pas leur enfant. Comme je doute qu'il existe des mères désintéressées de leur progéniture. Je pense que certains le montrent plus que d'autres. » J'en ai connu qui pensaient que le meilleur moyen d'élever un enfant était de lui montrer le moins d'affection possible, mais de la droiture, de l'exigence, un cadre solide afin de construire un humain au mental assez solide pour affronter le monde. Je ne l'ai jamais remis en cause, je ne me le suis jamais permis, jusqu'à aujourd'hui où il m'apparaît impensable d'agir de la sorte avec mon fils. Le couvert prêt pour déjeuner, et une fois le petit repus, je le dépose dans son berceau où il semble déjà profondément endormi. Avant toute chose, Grace, solidement appuyée à on bras afin de tenir debout et effectuer les quelques pas jusqu'à la table, s'interrompt afin de me prendre longuement dans ses bras. Sans perdre le nord, elle n'oublie pas notre projet de faire du roi le parrain de notre fils. « Je le lui demanderai au plus vite. J'ai bon espoir. » dis-je avant d'embrasser tendrement mon épouse, toujours superbe malgré la fatigue, embellie par la beauté de son esprit.

« Votre Majesté, pourrais-je avoir un moment seul à seul avec vous ? » La séance vient d'être levée jusqu'au lendemain. La Cour ne vit que pour l'effervescence liée au couronnement du roi, dans deux jours. Il s'agit de l'unique sujet de conversation qui travers absolument toutes les lèvres matin et soir. Pourtant, le moment me semble bien choisi pour formuler ma demande. Le roi m'accorde cette entrevue, et nous attendons que la salle soit vidée avant que je ne reprenne la parole ; « La Princesse et moi souhaiterions que vous nous fassiez l'honneur d'être le parrain de notre fils lors de son baptême. » Son regard suffit à me faire comprendre qu'il remarque bien que demander une telle chose me coûte, que toute ma fierté doit être mise de côté dans le seul but d'assurer un avenir à mon enfant si je devais disparaître. Dieu seul sait ce qu'il adviendra de moi dans les années à venir, et si je devais quitter cette terre sans héritage, alors je ne me pardonnerai jamais d'abandonner ma famille dans une impasse. Mon regard, lui, répond que oui, il est difficile pour moi d'avoir une dette envers celui que je considère comme mon grand rival, quand bien même un profond respect nous lie désormais et même de la confiance. Néanmoins, je serai prêt à mettre le genou à terre devant lui pour ceux qui sont le plus cher à mon coeur et qui donnent aujourd'hui à ma vie tout son sens. Je déglutis difficilement, ne l'entendant pas répondre pendant un moment qui me semble interminable. Puis le roi finit par quitter son siège et se poster devant moi. Il dépose ses mains sur mes épaules et, enfin, m'adresse un fin sourire. « Ce serait mon honneur, Celso. » dit-il en accédant également à ma demande d'un signe de tête. « Et mon royal filleul doit recevoir une bénédiction à la hauteur. Le pape nous arrive de Rome demain, il mènera la cérémonie. » Je remercie platement le roi un nombre de fois que je ne saurai dénombrer. C'est le coeur léger, confiant, que je le quitte et rejoins Grace dans ses appartements pour lui annoncer la nouvelle.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 16 EmptyVen 11 Nov 2016 - 22:47

from a life to another
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive

Avoir une nourrice était tout de même très avantageux. Cela permettait à Grace d'avoir des nuits complètes de repos, ce dont elle avait le plus besoin depuis son accouchement. Son ventre était encore un peu rond suite à sa grossesse, mais elle était ravie de pouvoir mettre des robes qu'elle n'avait plus enfiler depuis longtemps. Elle n'était plus aussi fatiguée qu'avant, et se promenait volontiers dans les couloirs. Elle pouvait faire toutes ces petites choses dont elle devait se priver depuis des mois. Bien sûr, elle passait beaucoup de temps de ses journées auprès de son enfant, ne se lassant pas de l'avoir dans ses bras, même s'il ne faisait que dormir à longueur de journée à cet âge là. Mais depuis qu'elle avait mis au monde cet héritier, elle ne s'était pas véritablement rendue à un banquet, ou elle ne s'était pas montrée officiellement. La jeune femme tenait à pleinement se remettre pour pouvoir à nouveau se confronter à la cour. Celso entrait dans ses appartements. Elle congédia Luisa et Jane avant de s'approcher de lui et de l'enlacer longuement. Il lui fit alors part de la nouveauté du jour. "C'est une merveilleuse nouvelle, Celso !" s'enthousiasma-t-elle. "Et ce sera le Pape en plus qui le bénira." A croire que tout était fait pour que l'avenir de cet enfant soit prometteur. "Un véritable honneur... digne d'un grand roi en devenir." Elle l'embrassa longuement. La jeune femme lui caressa les cheveux, plongeant son regard dans le sien. "Ca n'a pas du être facile pour toi de le lui demander. Mais tu as réussi." Elle servit du vin dans deux coupes et lui en donna un, pour ensuite faire tinter les verres et en boire une gorgée. "Il faut que je me trouve une tenue de choix, pour ce baptême." Elle prit sa main afin de le guider jusqu'à l'un des fauteuil près de la cheminée, et elle s'installa ensuite sur ses genoux. De là, elle pouvait embrasser ses lèvres, son visage, faire tous ces gestes d'affection qu'elle ne pouvait pas faire auparavant. "Je comptais venir au banquet, ce soir. Je pense m'être suffisamment reposer et j'espère que mon mari voudra bien m'accorder une danse avec lui ce soir, cela fait une éternité que je n'ai pas eu cette chance là." dit-elle d'un air faussement pensif avant de lâcher un petit rire. Elle colla ses lèvres aux siennes pour l'embrasser longuement et amoureusement. Ils restaient un long moment ainsi à s'embrasser et à se câliner, jusqu'à ce qu'il soit temps pour Grace de se changer et de s'habiller dignement pour les festivités. Elle était vêtue d'une robe verte, particulièrement élégante. Elle n'était plus vraiment habituée à porter un corset, mais cela lui revint bien vite. La coiffure et les bijoux enfilés, elle était enfin prête à sortir de ses appartements. Il fallait s'y attendre, son arrivée se fit remarquer. Ceux qui n'avaient pas eu l'occasion de la féliciter s'approchaient d'elle pour se rattraper, pour demander comment se portait l'enfant. "Grace." dit le Roi avec un sourire ravi. La jeune femme s'inclina devant lui. "Je tiens à vous présenter une nouvelle fois toutes mes félicitations. Et je me dois de vous dire que c'est un honneur pour moi que vous m'ayez choisi comme étant le parrain de ce cher enfant." "Tout l'honneur est pour moi, votre Majesté." "Comme à votre habitude, vous êtes de toute beauté. C'est une immense joie que de vous revoir parmi nous ce soir." Grace s'inclina une nouvelle fois, et le Roi retourna sur son trône. Elle rejoignit Celso et lui vola un baiser. "Je serai particulièrement satisfaite si je te laissais une nouvelle fois sans voix. Ca voudrait dire que cette grossesse m'a plutôt bien réussie, au final." lui dit-elle tout bas avec un large sourire. Grace retrouvait un certain plaisir de retourner à la cour, voir des personnes. Et pour Jane et Luisa aussi, qui se sociabilisaient également après beaucoup de temps passé auprès de leur Princesse. "Il faudra aussi que tu me dises quelle genre de tenue je devrais porter pour le couronnement. J'en ai entendu parler jusque dans mes propres appartements. Et je n'ai jamais eu l'occasion de participer à un tel événement, je suppose qu'il y a certaines choses qui doivent être de rigueur." lui dit-elle tout bas, alors qu'ils allaient s'installer à leur place respective. Dès qu'ils étaient installés, elle croisait les doigts avec les siens. Elle ne ratait plus une seule occasion d'avoir un contact physique avec lui, tant cela lui avait manqué au cours de ces derniers mois. Il y en avait, mais c'était bien moindre.

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Message(#)joamie + from a life to another - Page 16 EmptySam 12 Nov 2016 - 1:37


☙ from one life to another


Serrant Grace dans mes bras, nous partageons notre joie ; notre principal objectif est désormais atteint, nous pouvons amplement nous contenter de cela pour nous sentir combler. Le roi sera le parrain de notre fils, baptisé par le chef de l'église. Un honneur signe d'un roi, certes. « Je suis certain que c'est un signe. » dis-je, confiant. Tout ceci en valait la chandelle. Bientôt, nous pourrons rentrer chez nous pour régner le coeur léger. Grace trouve adéquat de trinquer à cette bonne nouvelle, avec raison. Demain arrivera fort vite, elle songe à ce qu'elle portera pour l'occasion. « Comme ça le pape sera impressionné de me voir cette fois avec pareille beauté à mon bras. » dis-je avant de l'embrasser avec un peu de cette fougue longtemps mise de côté. Nous nous installons dans un fauteuil, la jeune femme sur mes jambes. Même si je suis ravi et impatient à l'idée de pouvoir à nouveau danser avec mon épouse, j'arque un sourcil ; « Tu es certaine d'être assez en forme pour ça ? » Elle sait que les danses italiennes ne sont pas de tout repos. Elle ne durera sûrement pas aussi longtemps qu'elle ne le pourrait. Nous pourrons néanmoins bientôt recommencer à profiter des festivités jusqu'à être les derniers sur la piste. Nous nous séparons pour nous retrouver plus tard dans la grande salle. La première apparition à la Cour de Grace depuis son accouchement est des plus remarquées ; je la laisse profiter des félicitations qu'elle mérite de la part des nobles n'ayant pas encore eu l'occasion de la croiser des derniers jours, et ils sont nombreux. Elle me rejoint lorsqu'elle en a terminé. « Tu es toujours superbe, je ne m'étonne pas d'avoir eu un fils aussi parfait. » dis-je avant de lui voler un baiser. Nous rejoignons nos places habituelles non loin du roi. Une fois encore, Grace, comme toute dame de la Cour, se soucie de l'apparence qu'elle aura le jour du couronnement du monarque, espérant des conseils de ma part que je ne peux guère lui prodiguer. « Je n'en sais rien moi-même. Mets ce qui te semble le plus adéquat, il est un peu tard pour te faire coudre un habit sur-mesure pour l'événement. » Chose que nous ne pouvions pas anticiper à cause de l'accouchement imminent de la princesse. Elle sera superbe de toute manière. Le banquet suit son cours habituel, et puisque ce soir nous le pouvons, je tire mon épouse par la main hors de sa place jusqu'à la piste de danse lorsque la musique se fait entraînante. « Allons voir si tes talents de danseuse ne sont pas rouillés. » Nous ne dansons pas longtemps, mais pour les minutes que nous partageons, j'ai la joie de retrouver ma partenaire préférée et cela me fait le plus grand bien.
Le banquet a touché à sa fin. Dans mes appartements, Grace et moi nous sommes réfugiés loin du froid de la fin de l'hiver sous la couverture. Blottis l'un contre l'autre, un long silence règne pendant lequel seul le crépitement du feu résonne dans la chambre. Songeur, je pense au lendemain, le baptême, et au surlendemain, le couronnement. Nos efforts sont récompensés. « Tu sais… je murmure, je crois que les choses iront de mieux en mieux pour nous. »

Je n'aurais pas pu avoir plus raison. Peu après l'arrivée du Pape à Bologne se tient le baptême de Francesco, orchestré par le chef de l'église en personne. La reine est également arrivée à la Cour accompagnée du plus jeune fils du roi. Celui-ci est confiné dans ses appartements ; sa mère ne le quitte que vous assister à la cérémonie de notre garçon et prendre par défaut le rôle de marraine aux côtés de son époux. Ainsi, plus jamais nous n'aurons sur nos épaules le poids de l'incertitude au sujet de l'avenir de notre enfant : quoi qu'il nous arrive, le roi et futur Empereur prendra soin de lui. Dans un entretien plus privé avec le pape, celui-ci j'avoue avoir entendu parler de mon empoisonnement et de ma guérison jusqu'à Rome, ainsi que toutes les rumeurs qui ont suivi. Le prêtre de la chapelle du château l'a également informé de l'incident dont il pense avoir été témoin il y a des semaines de cela, lorsque la croix s'est décrochée. Difficile de savoir si son supérieur croit ma version des faits ; quoi que je dise à propos de ce qui est narré à mon sujet, il n'affiche aucune expression et se contente d'hocher mystérieusement de la tête. Avant que nous nous séparions, il me donne néanmoins sa bénédiction.

Le lendemain, le Pape préside le couronnement de l'Empereur lors d'une cérémonie en grande pompe réunissant toute la Cour et plus. Grace et moi avons notre place au premier rang, là je savais que nous serions placés afin de ne pas manquer une seule miette de cet instant qui aurait pu être le notre. D'où nous sommes, nous pouvons sentir la traîne de la longue cape du monarques glisser sur nos pieds. Régulièrement, mon épouse et moi échangeons un regard ; que le mien soit peiné ou rempli de colère, elle l'apaise avec toute la tendresse dont elle peut faire preuve. Ce n'est qu'un mauvais moment à passer. Et un jour, un jour, nous aussi nous aurons cette ascension qui nous mettra définitivement à l'abri. Rien ne laissait présager que ce jour se déroulait à ce moment même. Car à la fin de la cérémonie, une fois sa lourde couronne sur la tête, suite à long discours, l'Empereur appelle un à un les ministres qui l'ont épaulés à Bologne ces derniers mois pendant la réunification de l'Italie afin de les féliciter et leur offrir leur moment de gloire sous les applaudissements de la Cour. « Celso Borgia. » Vient mon tour de m'avancer jusqu'au pied du trône. M'agenouiller et baisser humblement la tête me donne l'impression de lui donner carte blanche pour me décapiter. Il m'ôte même la couronne qui orne mon propre crâne. Mon coeur est pris d'un moment de panique. J'attends comme un condamné à mort la sentence du monarque qui se fait attendre bien trop longtemps. Puis il articule enfin ; « Vous êtes mon nouveau vice-roi du royaume de Naples. » Je lève mes yeux ronds vers l'Empereur. Heureusement que mes genoux sont déjà à terre car mes jambes ne me porteraient momentanément plus. Solennel mais affichant un fin sourire, il dépose une autre couronne sur ma tête. Puis il me tend sa main pour l'embrasser. Et à cet instant précis, j'ai su que ma haine à son égard ne saurait être plus grande.

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