Apocalypse now (zombieraeleah)

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 3

Avec un sourire de crâneuse je reviens vers Leah, assez fière de ma plaisanterie. J’étais le genre de personne qui avait besoin de tout tourner en dérision, ça avait toujours été comme ça. Cela ne voulait pas dire que je n’avais pas peur, mais c’était ma façon à moi de ne pas le montrer. « Je déteste l’anis. » Je hausse les épaules, un sourire amusé sur les lèvres je hausse les épaules en m’installant dans la voiture, avant de rétorquer. « Tant pis alors. » Ma sucette dans la bouche, je me permet un petit clin d’œil pour la narguer, en posant mes pieds sur le tableau de bord.

La journée bien remplie me permet de me sortir l’angoisse de ne pas arriver à temps pour retrouver Mitch de ma tête. Pendant les heures de route que nous faisons, ainsi que pendant que nous retournons petite boutiques et supermarchés à la recherche d’un peu d’essence de quelque chose à se mettre sous la dent je ne pense pas à tout ça, mon esprit occupé à la tâche. De retour dans la maison de campagne je m’installe sur un fauteuil, croisant mes jambes en tailleur et en gringottant un paquet de chips trouvé plus tôt dans l’après-midi. Elles ne sont plus aussi croquantes qu’elles devaient l’être, mais ce genre de détail importe peu devant le plaisir d’avoir l’impression d’avaler quelque chose avec du gout. « C’est vrai que c’est sympa… Mais tu vois bien qu’il n’y a rien du tout aux alentours… C’est le problème quand on reste sur place, on manque rapidement de ressources. » Je reste pensive un instant, léchant le sel sur mes doigts sans me préoccuper de l’image que je renvoie, en soutien-gorge et jean en train de dévorer un paquet de Chips. C’est pas comme s’il y avait qui que ce soit à séduire dans la pièce. « Parce que tu penses qu’il reste encore des endroits qui n’ait pas été vidés ? » Je commence à me rendre à l’évidence, j’ai peur que nous rencontrions partout les mêmes problèmes. « Va falloir se faire à l’idée qu’il ne reste plus rien. Et commencer des plantations, je t’ai toujours bien imaginée en agricultrice. » J’esquisse un sourire avant d’étendre mes jambes sur la table basse en face de moi.

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« Tant pis alors. »Fidèle à elle-même, Raelyn lui lança un regard provoquant en enfonçant sa sucette dans sa bouche. Une vraie gamine par moment. Leah leva les yeux au ciel en secouant la tête avant de terminer de siphonner les dernières gouttes de carburant que cette voiture avait à offrir. Cette journée se passa sans trop de problèmes, et si la brune était un peu déçue de ne pas avoir trouvé plus de vivres, l’importait restait l’essence et elles avaient touché le jackpot. Mais maintenant, elle savait que ces stations-services n’auraient plus rien à leur offrir. Une raison de plus de ne pas traîner dans le coin, mais Raelyn avait l’air d’être tombée amoureuse de l’endroit. Son côté sédentaire refaisait surface tandis que Leah restait plus pragmatique, habituée à ne pas s’attacher à quoique ce soit. « Parce que tu penses qu’il reste encore des endroits qui n’ait pas été vidés ? » La jeune femme réfléchit quelques secondes en penchant la tête sur le côté, nettoyant son glock à l’aide d’un torchon trouvé dans la cuisine. « Je pense que le monde est vaste et qu’il ne reste plus beaucoup de survivants… Il doit y avoir un tas d’endroits où trouver des vivres et des armes. Il faut juste être prêt à dégager d’ici. » Elle sourit légèrement. Le continent était vaste, il ne fallait pas se contenter de rester sur place et espérer que ça le fasse. « Va falloir se faire à l’idée qu’il ne reste plus rien. Et commencer des plantations, je t’ai toujours bien imaginée en agricultrice. » Leah haussa un sourcil avant d’éclater de rire. Si elle savait. « J’y ai déjà pensé. Pour le jour où je voudrai me poser. Y a un tas de graines dans le coffre… J’en ai amassé un tas depuis quelques mois. » Elle s’étira avant de reposer son arme. « Il faudrait qu’on regarde ce qu’il nous reste exactement comme vivres, voir combien de temps on peut tenir. J’ai bientôt terminé l’inventaire des armes… Après on commencera à visualiser les itinéraires pour demain. » La brunette gardait systématiquement son esprit fixé sur la même chose… Se laisser aller n’était plus une option depuis longtemps, tout comme la détente. Elles allaient faire de mauvaises rencontres sur leur route, elle le savait. « Puis dormir tôt. Histoire d’être en forme. »Elle attrapa une nouvelle arme et en vérifia le contenu avant de la nettoyer à son tour.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 3

Assise sur le fauteuil je me retrouve à parler de la suite avec Leah. Pas la suite de notre journée, où comment nous allons nous retrouver Mitchell, quel chemin nous prendrons pour ça. Non, la suite après tout ça, comme si l’une et l’autre commencions à nous projeter après tout ça sans oser l’avouer à voix haute, comme les deux jeunes femmes fières que nous sommes toutes les deux et que nous avons toujours été. Comme si celle qui à voix haute évoquerait le fait et de façon sérieuse aurait perdu. « Je pense que le monde est vaste et qu’il ne reste plus beaucoup de survivants… Il doit y avoir un tas d’endroits où trouver des vivres et des armes. Il faut juste être prêt à dégager d’ici. » Je lève un sourcil, assez dubitative. « Le problème de notre pays c’est que quand on s’éloigne des zone côtières il n’y a plus rien. Je suis bien placée pour le savoir. » Parce que j’ai grandi dans un trou, un trou de 300 habitants à 10 heures à l’Ouest de Brisbane. On trouvera pas de provisions dans ce genre de coin, pas pour constituer un vrai stock. « Le monde hein ? » Je laisse échapper un sourire. « J’ai toujours rêvé d’aller voir l’Europe, t’as pas un jet privé ou un Yacht sous le coude ? » Attrapant une poignée de Chips, je lui renvoie un sourire. « J’y ai déjà pensé. Pour le jour où je voudrai me poser. Y a un tas de graines dans le coffre… J’en ai amassé un tas depuis quelques mois. » Un jour on aura plus le choix, et tous les survivants le savent au fond, sans forcément se l’avouer. Un jour on aura épuisé tout ce que l’homme avait produit avant l’épidémie. « Il faudrait qu’on regarde ce qu’il nous reste exactement comme vivres, voir combien de temps on peut tenir. J’ai bientôt terminé l’inventaire des armes… Après on commencera à visualiser les itinéraires pour demain. » Je l’observe un instant manipuler les armes, qu’elle nettoie d’une main qui ne tremble pas. Elle sait ce qu’elle fait visiblement. « Puis dormir tôt. Histoire d’être en forme. » Je hoche la tête en reposant mes yeux sur ses gestes. « Qui t’as appris à faire ça ? » Encore une fois Baumann me surprend en démontrant des qualités plus propres à mon ancien univers qu’au sien.

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Raelyn avait presque l’air d’être en recherche d’une normalité approximative ; elle avait son mec, et là elle était tombée amoureuse de leur future maison. Ne manquait plus que leur petite production afin de pouvoir vivre en parfaite autarcie, et le tour était joué. Il était complètement utopique de croire que ça pourrait durer, la fin du monde avait amené avec elle la fin des conclusions heureuses. Tout pouvait basculer d’un jour à l’autre, et ça, Leah en savait quelque chose. « Le problème de notre pays c’est que quand on s’éloigne des zone côtières il n’y a plus rien. Je suis bien placée pour le savoir. » La jeune femme l’observa un instant, voyant le doute s’installer sur le visage de la brune. « Tu viens d’où ? » Elle aurait presque pu croire qu’elle débarquait tout droit de Los Angeles ou un endroit du style, mais son petit doigt lui disait que le passé de Raelyn était bien moins pailleté que les années qui avaient suivies. « Le monde hein ? J’ai toujours rêvé d’aller voir l’Europe, t’as pas un jet privé ou un Yacht sous le coude ? » Une nouvelle fois -et sûrement pas la dernière – Leah lui présenta son majeur avant de sourire à son tour. « Je suis pas stupide, mais le continent est suffisamment grand. Y a d’autres grandes villes qui valent la peine d’être visitées ; Sydney, Melbourne, Perth, Adelaide, Gold Coast… » Elle haussa un sourcil, comme l’air de lui demander si elle voulait qu’elle continue à lui faire la liste exhaustive des villes qu’elle avait en tête. Elle lui avoua ensuite avoir déjà récolté de quoi planter des graines pour plus tard avant de lui faire part de la suite des évènements de la journée ; elle ne partirait pas tant que tout ne serait pas réglé. « Qui t’as appris à faire ça ? » Répondant à ses instructions sur un simple hochement de tête, Raelyn préféra rebondir sur ce qu’elle était occupée à faire. « Un type qui s’appelait Samuel. Je t’ai dit que je suis restée quelque temps avec un groupe… J’y ai appris pas mal de trucs. » Les bombes, les armes… Leah avait très vite compris qu’acquérir des compétences était une question de survie à l’heure actuelle. Et elle apprenait vite. « Tu veux essayer ? » Lui demanda-t-elle après une seconde d’hésitation.

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Mon passé n’était pas une chose à laquelle j’aimais penser. Les gens que j’avais laissés dernière fois, ma mère moi frère et une poignée d’amis, de connaissances plutôt, tous ces gens leurs visages sont devenus flou pour moi aujourd’hui, je n’en dessine même pas les traits en fermant les yeux. Je ne me souviens plus de comment était ma vie, quand j’étais encore Rachel-Lynn, petite brune avec une grande gueule de Charleville. « Tu viens d’où ? » Je laissé échapper un sourire. Je n’ai jamais aimé me confier, mais de toute façon quelle importance maintenant ? Brisbane n’existe pas plus que Charleville, j’ai cessé il y a longtemps d’être une campagnarde, et il n’y a plus personne pour juger mon histoire. « D’un bled dont le nom te serait inconnu. A … 800 kilomètres à vol d’oiseau à l’ouest de Brisbane. » Je relève les yeux, le visage assez impassible. « Et oui, je suis une campagnarde. » J’étais, mais j’avais arrêté de laisser ça me définir il y a des années déjà. « Je suis pas stupide, mais le continent est suffisamment grand. Y a d’autres grandes villes qui valent la peine d’être visitées ; Sydney, Melbourne, Perth, Adelaide, Gold Coast… » Elle devait avoir des bonnes notes en géographie dites-moi. Elle pouvait continuer ou avait fait le tour des grosses agglomérations. « Il faut éviter les grosses villes, je pense que tu le sais autant que moi. » Si ici nous devions faire des kilomètres pour survivre, nous vivions une vie de luxe par rapport à ceux qui étaient resté s’entretuer en ville. Tout le monde le savait.

Je l’observe un instant avant de l’interroger, assez curieuse. « Un type qui s’appelait Samuel. Je t’ai dit que je suis restée quelque temps avec un groupe… J’y ai appris pas mal de trucs. » Je hoche la tête en restant silencieuse encore un instant. « Tu veux essayer ? » Un sourire se dessine au coin de mes lèvres. « T’as déjà oublié de quel type de milieu je venais ? Je sais faire. » Bon je ne savais pas avant l’épidémie, en tout honnêteté. « Mitch m’a appris quand les emmerdes ont commencé. Je peux t’aider par contre. » Je tends la main pour lui laisser le choix. Si elle est trop fière pour accepter de l'aide ou me laisser toucher à ses affaires, je ne le ferais pas.

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Leah se doutait que la question risquait de rester sans réponse, même si Raelyn n’avait plus vraiment de réputation à défendre au jour d’aujourd’hui. . « D’un bled dont le nom te serait inconnu. A … 800 kilomètres à vol d’oiseau à l’ouest de Brisbane. » Leah hocha la tête sans chercher à obtenir le nom du bled en question. . « Et oui, je suis une campagnarde. » La brunette s’autorisa à sourire en tentant d’imaginer Raelyn dans son petit village de campagne, aspirant à devenir bien plus qu’une jeune fille au destin tout tracé. « Je m’en doutais. » Lança la brunette en la narguant quelques secondes avant de secouer la tête. « Non mais t’as fait un beau chemin… Passer de la traite des vaches à la distribution de drogues. Pas mal. » Un nouveau sourire étira ses lèvres avant qu’elles ne débattent du bienfondé ou non de partir à l’aventure sur le continent. Leah était d’avis que les grandes villes devaient regorger de ressources, mais la brune n’était pas d’accord avec elle. « Il faut éviter les grosses villes, je pense que tu le sais autant que moi. » La jeune femme hocha la tête tout en continuant à nettoyer les armes. « Je pense que c’était d’actualité au début. Là ça fait deux ans, les gens se sont entre-tués et je pense que les zombies ont du se disperser… Ca doit valoir le coup d’essayer. Ou d’aller voir du moins. » A son sens, l’idée de se promener sur les hauteurs afin de faire un état des lieux de ces villes était un risque qu’elle était partante de prendre. C’est là que les gens étaient morts le plus rapidement, ça voulait aussi dire que les ressources devaient être intactes. Mais ça devait grouiller de morts. Voyant l’intérêt de Raelyn, Leah lui proposa de lui apprendre à nettoyer les armes elle aussi, mais sans grande surprise, elle savait déjà y faire. « T’as déjà oublié de quel type de milieu je venais ? Je sais faire. Mitch m’a appris quand les emmerdes ont commencé. Je peux t’aider par contre. » La main tendue, la brune l’observait dans l’attente qu’elle lui tende une arme. La jeune femme hésita mais lui passa les deux derniers revolvers qui devaient être nettoyés. « Je sais, mais les armes c’est pas de la cocaïne. » Elle sourit et les deux jeunes femmes continuèrent ainsi pendant encore de longues minutes avant d’en venir à bout. « Bon, je vais voir ce qu’il nous reste comme vivres. Tu peux déjà entourer l’endroit où on doit se rendre et travailler sur les différents itinéraires possibles pendant ce temps ? » Leah ne voulait pas perdre une seconde ; elle était morte de fatigue et l’envie d’une longue nuit la tiraillait depuis une bonne heure déjà.

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2 ans depuis la fin du monde – Jour 3

Elle soupèse mon regard un instant, mais ne fais pas le moindre commentaire. Ces révélations n’ont plus lieu d’être de toute façon, nous parlons d’un monde qui n’existe pas comme on pourrait parler d’un film à la télévision. « Je m’en doutais. » Cette fois ci je secoue la tête, amusée. « Menteuse… » J’incarnais tout l’inverse lorsque nous nous fréquentions, comme si je voulais absolument m’en détacher, et c’était le cas. « Non mais t’as fait un beau chemin… Passer de la traite des vaches à la distribution de drogues. Pas mal. » A mon tour cette fois ci de lui présenter mon majeur comme seule réponse. Je préfère cette version cela dit, celle où j’aurais vécu dans une ferme, plutôt quand dans une minuscule baraque avec une seule chambre pour mon frère et moi, ma mère dormant au salon, parce que c’était tout ce que sa ridicule paye de serveuse lui permettait de louer. Je hausse finalement les épaules. « Ouais, j’ai pas grandi avec une cuillère en argent dans la bouche. » Et tant mieux, cela m’avait rendue adaptable, et dans un sens préparé à notre nouvelle réalité.

« Je pense que c’était d’actualité au début. Là ça fait deux ans, les gens se sont entre-tués et je pense que les zombies ont du se disperser… Ça doit valoir le coup d’essayer. Ou d’aller voir du moins. » J’ai déjà eu cette discussion avec mon compagnon, qu’il a conclu en me disant sur un ton très froid qu’il irait avec ou sans moi, et je préfère chasser ce souvenir.. « On croirait entendre Mitch… » Pourtant, difficile de faire plus différent que la brune et l’ancien boss du Club. Tout arrive. « Je sais, mais les armes c’est pas de la cocaïne. »Elle hésite un instant avant de me tendre les deux armes qu’il reste à nettoyer. Je les démonte précautionneusement avant de m’atteler à la tâche en silence. Le soleil est couché lorsque nous terminons, et Leah se lève de son fauteuil. « Bon, je vais voir ce qu’il nous reste comme vivres. Tu peux déjà entourer l’endroit où on doit se rendre et travailler sur les différents itinéraires possibles pendant ce temps ? » Sans un mot je hoche la tête et attrape mon sac à dos pour en sortir la carte. Stylo à la main j’hésite quelques secondes. La grange, c’est notre endroit. Notre havre de paix à Mitch et moi, et une crainte que je ne contrôle pas me retient. Je finis par déglutir et secouer la tête avant d’en marquer l’emplacement d’une croix. Je marque également l’endroit où nous nous trouvons, et entoure la zone dans laquelle nous avons croisé la horde la veille, avant de commencer à parcourir la carte des yeux pour étudier les différents itinéraires.

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La conversation reprenait une tournure légèrement plus détendue tandis que Leah se permettait de plaisanter sur le passé de Raelyn, comme un juste retour des choses puisque la brune n’était pas du genre à prendre des pincettes lorsqu’il s’agissait de l’humour. « Menteuse… » Un rire s’échappa des lèvres de la jeune femme tandis qu’elle levait les bras en l’air, un air faussement coupable sur le visage. Il est vrai que Raelyn n’avait rien d’une fille de la campagne lorsqu’elle l’avait rencontrée. « Ouais, j’ai pas grandi avec une cuillère en argent dans la bouche. » Lui répondit finalement la brune après lui avoir tendu son majeur avec un air narquois, déclenchant une moue amusée sur le visage de Leah. « T’avais pris ta revanche sur la vie avant tout ça. Au vu de tes pratiques je dirais pas que tu peux vraiment en être fière, mais bon… » Elle fronça une nouvelle fois le nez avant de lui faire part de son point de vue sur ces grandes villes que tout le monde cherchait désespérément à éviter. A ses yeux, elles constituaient une véritable mine d’or et elle trouvait ça complètement débile de ne pas s’y rendre. Au moins pour avoir une idée de la situation. « On croirait entendre Mitch… » Ah. D’accord. A ce stade, Leah s’imaginait qu’il devait s’agir d’un compliment même si Raelyn n’avait par l’air ravie en prononçant ces mots. « Si ça se trouve on fera chou blanc, mais ça vaut la peine de voir. » Elle haussa les épaules avant de lui rendre les armes et c’est ainsi qu’elles terminèrent la tâche en silence. Une heure plus tard, tout était terminé ; les armes étaient nettoyées, l’inventaire était fait et la voiture était remplie et prête au départ du lendemain. Par mesure de précaution – comme d’habitude – Leah avait gardé et planqué un maximum d’armes dans la maison. Elle savait qu’elles n’étaient pas à l’abri et rester deux jours dans cet endroit l’angoissait même si ça s’était avéré nécessaire. Elle décida de garer la voiture à l’intérieur de la grange, un soupçon de parano supplémentaire la tenaillant maintenant que le plein était fait. Elle revint à l’intérieur et observa Raelyn. « Viens on remet les pièges en place puis tu me montres ce que ça donne avec la carte ? » Histoire qu’elle visualise tout ça.

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Je retourne pas la question à Leah sur là d’où elle vient. Je n’en ai pas besoin, parce que j’ai toujours été persuadée qu’elle avait grandi en banlieu, dans une famille aimante avec des frères et sœur et une golden retriever. La vie que je lui ai aléatoirement attribuée dans ma tête colle avec l’image que je me fais d’elle, de la jeune femme en manque de sensations qu’elle était en me rencontrant, et je n’ai pas besoin d’aller plus loin. « T’avais pris ta revanche sur la vie avant tout ça. Au vu de tes pratiques je dirais pas que tu peux vraiment en être fière, mais bon… » Un sourire se dessine sur mes lèvres et je repense au loft. J’ai eu de la chance, beaucoup de chance, et pour une raison que j’ignore je partage mes pensées avec Leah. « J’ai eu de la chance. J’ai rencontré la bonne personne au bon moment. » Je hausse les épaules comme précédemment, comme si cette fois encore cela ne me faisait rien de parler du passé, mais lorsqu’il s’agit d’Aaron ça n’a jamais été vrai, et ça ne l’est pas devenu après l’épidémie. « Si ça se trouve on fera chou blanc, mais ça vaut la peine de voir. » Je secoue la tête mais ne réponds pas. En tout cas même si nous ne tombons pas d’accord cette discussion semble jeter les bases d’une suite d’aventure à trois, plutôt que Mitchell et moi d’un côté et Leah du sien, même si c’est de façon tacite.

Au bout d’une demi-heure Leah revient finalement vers moi, alors que je suis toujours en tailleur en train d’observer la carte, et je relève les yeux vers elle. « Viens on remet les pièges en place puis tu me montres ce que ça donne avec la carte ? » J’accepte d’un hochement de tête et nous reproduisons nos gestes de la veille pour sécuriser la maison. La nuit étant tombé il était largement temps, puisqu’une fois dans le noir il vaut mieux être enfermé. Finalement je reviens au salon avec la brune sur les talons, avant de m’assoir par terre et de déplier la carte devant moi. « La grange que Mitch et moi occupons se trouve ici… » Je lui montre d’un geste de la main. « … Et on est là. La horde qu’on a croisée avant-hier était ici, mais ça reste difficile de déterminer où ils sont aujourd’hui. Dans quel sens ils se déplaçaient quand tu les as croisés ? » Je laisse glisser mes doigts sur la carte, pensive, et toujours à la recherche d’une solution qui nous garantit sécurité sans nous faire perdre trop de temps. Je veux faire au plus vite, et nous ne pouvons pas nous permettre d’utiliser plus d’essence que nécessaire.

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Leah souligna le fait qu’elle avait tout de même su se forger une vie à elle, loin de cette campagne qu’elle semblait exécrer et ce même si elle avait emprunté un chemin moins orthodoxe que la normale. « J’ai eu de la chance. J’ai rencontré la bonne personne au bon moment. » Raelyn qui se la jouait modeste, une première. Mais la brune se doutait qu’on arrivait rarement dans ce monde après avoir suivi des études puisqu’aux dernières nouvelles, il n’existait pas vraiment de diplôme en «contrebande, drogues et trafic d’êtres humains » à l’université. Ou alors elle avait mal lu le programme. « Chance ou pas, tu t’es construite toute seule, ça reste le principal. » La jeune femme sourit légèrement en penchant la tête tandis qu’elle démontait la dernière arme de la série. Sa remarque sur la visite qu’elle désirait faire des grandes villes clôtura le sujet que Raelyn ne semblait que moyennement apprécier, elle se demandait bien pourquoi. Était-ce l’inconnu ou la prise de risque ? Elle l’ignorait mais elle décida de ne pas chercher plus loin et lui proposa de passer à la mise en place des pièges maintenant que la nuit était tombée et qu’elles avaient fini tout ce qui était prévu aujourd’hui. Elles passèrent à l’acte, avec bien plus de rapidité que la veille, et c’est ensemble qu’elles s’installèrent au sol afin d’analyser la carte que la brune tenait ouverte par terre. « La grange que Mitch et moi occupons se trouve ici… Et on est là. La horde qu’on a croisée avant-hier était ici, mais ça reste difficile de déterminer où ils sont aujourd’hui. Dans quel sens ils se déplaçaient quand tu les as croisés ? » D’un geste, Leah posa son index afin de suivre un tracé. « Ils suivaient la même parallèle que toi, c’est pour ça que je t’ai interceptée. T’aurais fini par leur tomber dessus en sortant des bois, ou même avant. » Elle examina quelques secondes la carte avant de réfléchir à voix haute. « Ca fait deux jours, ces enfoirés ont eu le temps d’avancer mais ils ont aussi bien pu se disperser. On a deux solutions ; soit on emprunte la même route qu’eux, là où je les ai vu et on suit leur trace en espérant ne pas les rattraper… » C’était l’option la plus rapide et elle savait déjà ce que Raelyn allait répondre. « … Ou alors on contourne les bois de l’autre côté et on fait une boucle pour arriver à la grange par l’autre côté. » Un trajet plus long mais qui risquait d’être moins dangereux puisque ces routes ne croisaient pas celles que les zombies avaient empruntées. Elle leva un regard interrogateur en direction de Raelyn.

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Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
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« Chance ou pas, tu t’es construite toute seule, ça reste le principal. » Je penche la tête sur le côté, observant Leah. J’ai du mal à y croire, Baumann qui me félicite pour ma carrière dans la pègre, comme si j’avais gravi les échelons d’une multinationale à la sueur de mon front. Baumann qui admire presque la façon dont j’ai réussi à tirer mon épingle du jeu malgré le cartes que j’avais eu à la naissance, faisant fi de mes activités illégales. Je ne pensais pas entendre ça un jour, et je laisse un sourire amusé illuminer ma pupille.

Finalement nous nous mettons à l’installation des pièges, et en quelques dizaines de minute la maison est sécurisée, du mieux que nous le pouvons en tout cas, et nous sommes de retour dans la pièce principale, celle que nous avons transformée à la fois en QG et en dortoir, ainsi qu’en salle d’arme plus récemment. A son tour la brune pose ses doigts sur la carte et je ne peux encore une fois m’empêcher de me dire que nous formons une bonne équipe. « Ils suivaient la même parallèle que toi, c’est pour ça que je t’ai interceptée. T’aurais fini par leur tomber dessus en sortant des bois, ou même avant. » J’observe le tracé et grince des dents. « Ils marchaient droit sur la grange donc. » Une grimace agacée, teintée d’inquiétude passe sur mon visage. Ils étaient loin, l’endroit où Mitchell et moi nous planquions était à plusieurs jours de marche et ils avaient largement le temps de changer de cap ou de se disperser, mais le risque restait bien présent, et cela ne me plaisait pas, quand bien même mon compagnon était capable de se mettre à l’abri. « Ça fait deux jours, ces enfoirés ont eu le temps d’avancer mais ils ont aussi bien pu se disperser. On a deux solutions ; soit on emprunte la même route qu’eux, là où je les ai vu et on suit leur trace en espérant ne pas les rattraper… » La première solution, risquée. Celle que Leah ne veut pas choisir, je le sais au fond, et la laisse terminer en silence. « … Ou alors on contourne les bois de l’autre côté et on fait une boucle pour arriver à la grange par l’autre côté. » Je pousse un soupir en observant la carte. En voiture le détour prendra plusieurs heures, mais c’est une solution plus sure. Je relève finalement les yeux vers elle. « Parce que j’ai le choix ? Dis-moi plutôt le chemin que tu veux qu’on m’emprunte, et je trouverais bien un moyen de m’y faire. » Ma remarque était teintée de sarcasme, mais c’était l’inquiétude qui me faisait réagir ainsi.

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Après une journée qui n'avait vraiment pas été de tout repos - contrairement à ce que Leah avait espéré - les deux jeunes femmes avaient finalement posé les pièges pour la soirée. Elles n'allaient pas tarder à se mettre à dormir mais avant de pouvoir obtenir le sommeil tant attendu, il fallait qu'elles se mettent d'accord sur le point le plus important de la journée du lendemain; l'itinéraire. Raelyn l'interrogeait du regard, lui demandant la direction exacte que les rôdeurs prenaient lorsque Leah était tombée sur eux à cette intersection. La brunette savait que la réponse ne lui plairait pas, et effectivement: « Ils marchaient droit sur la grange donc. » Une grimace vint transformer les traits de la jeune femme tandis que ses yeux oscillaient entre la carte et le visage de Leah, comme si elle allait lui dire qu'elle se trompait et que ces morts-vivants ne fonçaient pas droit vers l'homme qu'elle aimait. Enfin, qu'elle se tapait. Ignorant la remarque de Raelyn, Leah continua à observer le parcours tout en voyant deux chemins distincts se dessiner sous ses yeux. Elle les expliqua à voix haute à son interlocutrice qui l'écoutait attentivement. Cette dernière soupira avant de se redresser en relevant le menton dans sa direction, l'air mauvais. « Parce que j’ai le choix ? Dis-moi plutôt le chemin que tu veux qu’on m’emprunte, et je trouverais bien un moyen de m’y faire. » Leah se raidit légèrement, comprenant bien que c'était la nervosité qui parlait et tentant de ne pas se formaliser par les sarcasmes de la brune. Elle se mordit la lèvre en réfléchissant tout en fixant la carte. "Je te propose de prendre le chemin le plus direct. Et si jamais on se rend compte que c'est chaud, on coupe par la forêt. Regarde, il y a plusieurs sentiers qui semblent praticables en voiture." En théorie en tout cas, mais ça valait la peine d'essayer.

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Tout de suite je me mets sur la défensive, déjà persuadée que Leah va nous pousser à prendre le chemin le plus long, nous faisant perdre du temps, encore une fois. Si les rôles étaient inversés, j’aurais fait la même chose, mais là, je ne suis pas capable d’être rationnelle et mesurée. Alors dans ma remarque, il y a peut-être un peu plus d’agressivité que ce que j’aurais voulu. Mais finalement elle observe la carte un instant, avant de me surprendre. « Je te propose de prendre le chemin le plus direct. Et si jamais on se rend compte que c'est chaud, on coupe par la forêt. Regarde, il y a plusieurs sentiers qui semblent praticables en voiture. » Rassuré, mon cœur se calme dans ma poitrine, et je pousse un soupir en fermant les yeux, avant de les rouvrir en hochant la tête. Je ne sais pas dire merci, pas encore à tous les coups en tout cas, mais c’est bien de la reconnaissance que j’exprime par ce geste. Parce qu’elle décide d’aller d’en mon sans alors que rien ne l’y oblige, qu’elle ne connait pas Mitchell et ne lui doit rien.

Une fois le plan de la journée du lendemain établi, nous avalons une boite de thon en vitesse ainsi que plusieurs grosses gorgées d’eau dans mon cas, toujours pas entièrement remise de la soirée de la veille. Je monte à l’étage chercher quelques t-shirt propres supplémentaire et en enfile un, stockant les autres dans mon sac à dos. Les couvertures sont chargées dans la voiture ainsi qu’une partie des vivres et des armes. Demain nous pourrons partir à l’aube. Finalement nous décidons d’aller dormir tôt, ne sachant pas à quoi nous attendre demain. Je retire mon jean pour le déposer sur un fauteuil, avant de me glisser sous les draps. Alors que le sommeil commence à s’approcher de moi pour m’emporter je me retourne vers Leah, et m’adresse à elle dans un murmure. « Merci. » Je l’ai dit finalement. Et sans attendre de réponse je me tourne à nouveau, avant de fermer les yeux pour être rapidement emportée par le sommeil.

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Leah ignorait ce qui la poussait à choisir la voie la plus risquée en dépit de tout bon sens, mais elle ne pouvait s'empêcher de s'adoucir face à la panique à peine contrôlée de Raelyn. Si ça avait été pour Lene, elle aurait été capable de prendre la voiture en pleine nuit et de se barrer avec pour être sûre d'y arriver. Alors le moins qu'elle puisse faire, c'était de faire quelques concessions qui ne représentaient qu'un risque calculé. Sans ces sentiers comme échappatoire possible, elle ne lui aurait jamais proposé cette alternative et se serait cantonné à l'itinéraire B. Finalement, les préparatifs furent bouclés et elles purent se mettre quelque chose dans le ventre avant de se coucher de bonne heure. Elles avaient eu une rude soirée la veille et Leah sentait que son corps réclamait du repos. Au vu des évènements du lendemain, mieux valait grappiller autant de sommeil que possible. « Merci. » Le murmure de Raelyn lui parvint de loin, mais dans un sourire la brunette rétorqua un simple "Je t'en prie." avant de fermer les yeux à son tour.

***

Leah sursauta et se releva d'un bond en plissant des yeux, persuadée d'avoir entendu un bruit. Tendant l'oreille, elle attendit quelques secondes mais rien, à part le silence. Pourtant, Pata avait lui aussi les oreilles dressées, et ça n'était pas normal. "Raelyn réveilles-toi." Cela pouvait être une fausse alerte, mais pas question de prendre le moindre risque. Sans attendre que la brunette ne réagisse, elle se laissa glisser au sol et se dirigea vers la fenêtre la plus proche tout en restant abaissée le plus possible. Elle se redressa légèrement afin de voir ce qu'il se passait dehors. Il faisait encore noir et seule la lumière de la lune éclairait l'extérieur. Elle plissa des yeux, décelant du mouvement. Soudain, un coup de feu éclata et la vitre explosa. Elle put sentir le sifflement de la balle passer à côté d'elle et frôler sa joue. "A TERRE." Cria-t-elle en se jetant au sol tout en se précipitant vers les armes qu'elle avait à portée de main.

AVENGEDINCHAINS

Apocalypse now
Raelyn Blackwell & @Leah Baumann – Univers alternatif
2 ans depuis la fin du monde – Jour 4

Alors que le sommeil commence à m’envelopper, je ne sais pas ce qui me pousse à rouvrir les yeux pour me tourner vers Leah et la remercier. Mais je sais que ce qu’elle fait, le choix risqué qu’elle fait elle le fait pour moi, alors que je ne l’aurais jamais fait pour personne. J’ai de la chance à cet instant que la brune soit plus du genre à se laisser adoucir que moi, et si je n’attends pas sa réponse pour me retourner, elle me parvient de façon lointaine et je laisse échapper un sourire. « Je t'en prie. » Petit à petit les rapports entre la brune et moi s’adoucissent et je découvre surement aussi surprise qu’elle que cela ne me dérange pas. C’est la pensée que j’emporte avec moi alors que mes yeux se ferment, quelques minutes seulement avant que la fatigue accumulée ces derniers jours ait raison de moi.

Une main qui secoue doucement mon épaule me réveille, et je mets quelques secondes à revenir à moi. « Raelyn réveilles-toi. » Ensuquée et encore à moitié endormie, je n’ouvre pas les yeux tout de suite, et ne sens pas tout de suite la panique dans la voix de la jeune femme, le trouble qu’elle laisse transparaitre. Je sens un mouvement, et finalement ouvre les yeux pour me redresser sur mes coudes, constatant qu’il fait encore nuit. Je cherche Leah du regard un instant, et la détonation me sort de ma torpeur au moment où ils se posent sur elle. La balle passe à quelques centimètres du canapé et mon cœur manque un battement, comprenant que nous sommes attaquées. « A TERRE. » Sans prendre le temps de me sortir du drap je roule sur le côté, me laissant glisser au pied du canapé. J’extirpe ensuite mes jambes nues de la couette dans laquelle j’étais enveloppée, avant de marcher à quatre pattes jusqu’à mon sac à dos, duquel je sors mon flingue et mon poignard. Je sors le chargeur pour vérifier qu’il est plein, avant de l’enclencher à nouveau et d’ôter la sécurité. Je me précipite ensuite sur Leah, qui récupère elle aussi son arme. « Putain qu’est-ce qu’il se passe ? » Ma voix encore rauque témoigne de ce sommeil dont j’ai été tirée par la force des choses. « T’as pu voir combien ils sont ? » Je ne mets pas longtemps à comprendre. Des êtres humains. Nos semblables ont décidé d’ouvrir le feu, sans se poser la moindre question sur qui occupe la maison.

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