| (Zekeve) l'amour a percé mon coeur. |
| | (#)Ven 11 Déc 2020 - 15:33 | |
| Il n'avait que rarement été aussi détendu, même si Ezechiel n'avait en réalité eu que peu d'occasions de s'en rendre compte. Pourtant, ce fait avait toujours été là, sous-jacent, lui accroché à son malheur constant, parce qu'il était seul, parce qu'il était persuadé qu'il le serait toujours. Pourquoi ne pas être un peu plus optimiste dans le fond? Quelques fois, le grand homme avait voulu l'être: il s'était dit qu'on ne mettrait pas son frère derrière les barreaux pour un vulgaire mensonge, qu'on ne ferait pas tomber malade son père qui avait toujours été plus actif que la moyenne, que le monde ne serait pas aussi vil vis-à-vis d'un homme un peu différent des autres. Il avait vu le mur arriver en face de lui et ce pauvre Blythe se l'était pris en pleine face, véritable désillusion qui avait mis des années à guérir. D'ailleurs, il ne se sentait pas encore totalement confiant par rapport à l'avenir parce qu'il ne s'était jamais donné l'occasion d'y croire plus que cela, se voyant déjà entouré de mille vaches et moutons à peindre des meubles en blanc sans y laisser orner la moindre fioriture. Avec Ezechiel, il était de toute façon impossible de lire la moindre fantaisie, plutôt aller droit au but et ne pas s'encombrer de tant de plaisanteries. Enfin, c'eut été vrai jusqu'à cette soirée car il apparaissait beaucoup plus enclin à tout cela, au jeu, à la taquinerie aussi, observant Eve avec un sourire mutin. Forcément, il se contenta de relever les sourcils un instant avant de hocher la tête en signe de dénégation. Non, il ne comptait pas fuir à l'heure actuelle, ni dans les semaines à venir: il se trouvait, bien au contraire, parfaitement à sa place là où il était rendu, même si c'était une sacrée surprise pour un grand bonhomme comme lui. "Je sais pas. Dès le début. Il y a jamais eu de moments précis. C'était juste là." Il n'avait jamais cherché plus que cela et puis, Ezechiel n'avait aucun moyen de comprendre ce qui lui était arrivé et la date précise pour la simple et bonne raison qu'il n'avait aucune autre expérience à comparer à celle-ci et qu'il n'avait jamais eu à mettre des mots sur le moindre événement. Il y arriverait un jour ou l'autre, lorsqu'il serait encore plus à l'aise avec toutes ces questions de sensibilité et de partage de sentiments avec des paroles, il fallait toujours laisser les gestes primer d'après lui. Des gestes, d'ailleurs, il en avait eu un certain nombre au cours de ce début de nuit, ceux-ci se concentrant totalement sur la belle blonde qui avait fini par s'allonger sur lui pour faire perdurer la quiétude du moment. Zeke appréciait tout cela, le silence qui ne durait pas si longtemps pour une fois, les remarques qui fusaient de part et d'autre, le sourire qu'il laissait traîner sur ses lippes quand Zimmer lui avoua qu'elle avait les mots. Il n'avait aucun doute à ce sujet, pas cette fois-là pour sûr. "Toute la nuit." Point barre, débat terminé. Ceux-ci n'avaient jamais lieu d'être avec Ezechiel. Il proposait pourtant, que l'instant dure encore un peu malgré la fatigue des deux côtés, lui n'avait pas tellement envie de fermer l'oeil. "Je pensais à regarder les étoiles parce qu'on a pas cette lucarne pour rien." Zeke montra du doigt la fameuse fenêtre qui trônait au plafond, une manière idéale d'observer un ciel sans nuage, après une soirée si intense. "Mais un massage, c'est tout aussi bien. Pourquoi pas les deux, de toute façon." Ils pouvaient tout faire, ils avaient encore de longues heures devant eux, à combler comme ils l'entendaient, que ce fut par le silence ou bien des gestes. Sûrement très peu de mots car Blythe en avait déjà trop dit. Peut être même pour une toute vie, son bras captivant la peau d'Eve de mille caresses, apaisant une atmosphère déjà fort douce. |
| | | | (#)Ven 11 Déc 2020 - 16:28 | |
| Je me sentais bien. Heureuse serait le mot à mettre sur le moment. Puisque oui, je touchai le bonheur du bout des doigts. Que ce dernier mesurait un mètre quatre-vingt-dix et pesait environ quatre-vingt-dix kilos. Que ses cheveux étaient noir corbeau tout comme son regard et qu’il était aussi bavard que le plus silencieux des loups. Sur le coup, j’étais contente d’avoir choisi le bon animal au totem que j’avais façonné. Ayant pris cet animal noble et ne voulant pas réduire mon compagnon au simple chien. Alors que mes doigts jouaient avec ses cheveux si doux et que mon regard se faisait plus tendre encore. "Je sais pas. Dès le début. Il y a jamais eu de moments précis. C'était juste là." On pourrait dire qu’il ne perdra pas dans la description. Je me surpris à avoir un petit rire grave avant de secouer la tête. « On va travailler un peu ton romantisme hein ?! » Je ne me faisais pas moqueuse à cet instant, un brin, joueuse. C’était l’étincelle qui brillait dans mon regard puisque je ne cillai pas et que je ne le quittais pas des yeux. De peur qu’il ne s’évapore et que tout ceci ne soit qu’un rêve. Cela serait légitime. Je n’ai jamais réussi à être heureuse plus de trente secondes avant que l’on en vienne à gâcher le moment. Mais celui-ci semblait s’étirer jusqu’au fond de la nuit, nous englobant mon géant et moi. Ma tête nichée dans le creux de son cou, mon si frêle corps sur le sien. Je constatai que les battements de mon cœur n’avaient jamais été aussi calmes. Que pour la première fois, je ne désirai pas bouger d’un iota. Moi si hyperactive. "Toute la nuit." J’osai un sourire avant de déposer mes lèvres dans le creux de son cou, juste au-dessus de la clavicule, l’interrogeant sur ses désirs pour le reste de la nuit. "Je pensais à regarder les étoiles parce qu'on a pas cette lucarne pour rien." Je me tourne alors qu’il pointe la lucarne du bout du doigt. Restant silencieuse pour une fois alors que j’admire les petites constellations, paraissant presque gâchées par la fenêtre. "Mais un massage, c'est tout aussi bien. Pourquoi pas les deux, de toute façon." Oui, pourquoi pas les deux ? Je me redressai sur mes avant-bras cependant avant de venir déposer délicatement mes lippes sur les siennes, dans un des baisers les plus tendres que je n’ai pu lui donner. « J’ai mieux. » D’un geste, je me laisse rouler jusqu’au sol. Comme je le faisais chaque matin pour sortir du lit. Le choc avait le don de me sortir de ma torpeur totalement mais pour ce coup-ci juste de me faire m’étaler par terre, nue comme un ver. Et en parlant de ça, tiens. J’attrapai la couette pour venir me draper dedans avant de me diriger vers le balcon, fermé quelques heures plus tôt par mes soins pour trouver le sommeil. Celui réparateur qui était définitivement parti pour le restant de la nuit. « Ce ne sont pas des étoiles, amour. » j’avais lancé ceci dans un murmure avant de venir dévoiler le magnifique panorama que nous avions depuis la chambre. La forêt sombre que les constellations laissaient entrapercevoir sous nos yeux. Mais à un détail près, que les grands et majestueux arbres, ainsi que le bord de notre balcon étaient ornés de vers luisants. Je m’approchai doucement pour venir en prendre un, véritablement fluorescents dans le creux de ma main et me tourner vers lui pour lui montrer. Le tout petit organisme vivant qui ne daignait pas bouger d’un pouce dans le creux de ma main. Qui scintillait autant que les étoiles qu’il chérissait tant. « Ce site est connu pour ses cascades, sa faune intemporelle et ses vers luisants. » je laissais la petite chose ramper entre les jointures de mes doigts avant de venir le reposer délicatement avec ses copains. Puis, je me laissais retomber au sol, rejetant la couette en arrière. L’invitant à venir me rejoindre. Attendant sans aucun doute, sa réaction, presque fière de ma trouvaille. |
| | | | (#)Sam 12 Déc 2020 - 12:08 | |
| Il n'avait pas la moindre qualité sociale, Ezechiel, si ce n'était une grande générosité qui le poussait à faire preuve de masochisme la plupart du temps. Pour tout le reste, il se devait de subir plus qu'autre chose parce qu'il n'avait jamais appris l'art de la rhétorique, pas plus que celui de la conversation et encore aujourd'hui, le pauvre homme ne pouvait que se contenter d'un apprentissage sur le tas. C'était fort dommage, évidemment, mais les Blythe n'avaient jamais été de grands bavards, à vrai dire. Le père était un travailleur acharné, une compétence que son fils avait attrapé au vol, et sa mère préférait le mutisme lorsqu'elle se concentrait sur sa couture. Autant dire que Zeke ne pouvait pas être l'enfant du facteur tant il avait récolté de ses géniteurs. Peut être qu'il aurait aimé en apprendre un peu plus sur la société mais malheureusement pour lui, l'argent n'avait jamais vraiment coulé à flot dans le business familial et il avait dû se faire au fait qu'enfant, il ne sortait que très peu de la ferme. De temps en temps, il se rendait au marché du bourg du coin mais jamais la grande ville ne l'avait vu arriver. Ezechiel avait donc grandi dans cette solitude latente, attendant que ses parents changent les choses, quête plutôt vaine qu'il devait rattraper vingt ans plus tard. Heureusement, Eve était patiente avec lui et il put lui faire un sourire gêné après le constat de la jeune blonde: non, il n'était pas romantique pour un sou ou en tout cas, pas lorsqu'il était question de discours. Il espérait se rattraper un jour mais ce soir-là ne serait pas le fameux soir, pas avec son niveau de fatigue et son peu de talent en la matière. A la place donc, il laissait l'allemande parler, lui se contentant de sourire en caressant sa peau avec énormément de sollicitude. Il fallait dire qu'ils avaient vécu un moment unique tous les deux et qu'ils devaient s'estimer chanceux d'avoir obtenu une telle communion tant ce n'était pas une affaire fréquente dans cet univers. Zeke observa Eve s'extirper maladroitement du lit après qu'il eut proposé d'observer les étoiles: apparemment, elle avait une bien meilleure idée en tête, le grand homme se relevant sur ses coudes pour la regarder interagir avec le balcon. Il ne vit pas tout de suite ce qu'elle attrapa au creux de sa main mais finit par comprendre une fois que la lumière arriva jusqu'à sa rétine. "Rien que ça. On devrait déménager ici." Tout y était beau et unique, pas comme son vieux bout de terre dans un village perdu au fin fond de l'Australie. Non, Zeke ne reniait pas ses origines, il trouvait juste dommage le fait qu'il n'ait jamais pu réellement voir du pays jusque-là. Blythe finit par quitter la couverture et s'asseoir à même le sol pour observer les quelques animaux de plus près, s'amusant à les voir briller d'autant de feux. "C'est mieux que les moutons, ça." Il n'en avait jamais vu à la ferme, évidemment, mais Zeke était franchement émerveillé: tant de beautés vivaient en ces terres et il n'avait encore rien vu, assurément. |
| | | | (#)Dim 13 Déc 2020 - 7:34 | |
| J’ai toujours eu des manies plus ou moins étranges. Et ce depuis toute petite. Comme le fait de m’adresser aux animaux comme s’ils étaient des êtres humains, discutant avec le chat de l’orphelinat pendant de longues heures. Plus récemment, je m’étais prise d’affection pour les moutons de mon compagnon avec Jacob et je passais mon temps à parler avec eux bien qu’en vrai, c’était un peu bête comme animal. Pour les chevaux, c’était différent. J’étais toujours intimidée par la prestance de l’animal donc je n’osai pas trop m’en approcher au contraire de Lisa qui demandait sans cesse quand je lui achèterai son propre poney. Zeke n’en avait pas conscience mais il vivait dans un petit lieu reculé, coupé de tout, véritable paradis pour une ermite comme moi qui n’appréciait que moyennement la vie sociale. Autre chose étrange venant de ma part. Comment je sortais d’un lit. Généralement, je ne terminais jamais ma nuit dans un lit mais bien souvent au sol. Souvenir d’un de mes voyages au Pérou où nous avons dû dormir à même le sol pendant des jours entiers et j’ai eu du mal à me ré acclimater au moyen moderne. Depuis, je finissais donc souvent sur la moquette ou le parquet. Bien qu’au contact de Zeke, je restai le plus souvent dans ses bras chauds, en appréciant le confort, ne bougeant pas d’un cil. Les cauchemars me laissaient tranquille quand il était à mes côtés. comme si sa simple présence réconfortait jusqu’à mon inconscient. Donc il ne devait pas être surpris de me voir rouler pour descendre du lit sans finesse aucune pour retrouver bien assez vite mon air mutin, suite à la surprise que je lui réservai. Je n’avais jamais vu de vers luisants avant de venir dans ce parc. Et de base, je ne l’avais pas choisi pour ça mais pour les cascades et le cadre qui semblait tout droit sorti d’une de mes sagas préférées. Je pris donc soin de me saisir de l’un d’eux avant de lui montrer. "Rien que ça. On devrait déménager ici." J’eus un petit rire à sa mention du « on » avant de darder mon regard clair sur lui. « Non, il faut que cela reste notre endroit féérique. Il perdra toute sa magie si on le transforme en lieu commun. Mais on reviendra quand tu le souhaites. » Je laissais la petite bête avant de m’asseoir au sol pour laisser soin à Zeke de me rejoindre. "C'est mieux que les moutons, ça." Je grimaçai car n’étant pas une grande fan des insectes, je ne pouvais pas trop cautionner même si le spectacle était vraiment magnifique. « Lisa adorera ce spectacle. » Je me penchai donc pour en prendre un délicatement avant de me tourner vers mon géant et prendre la sienne pour en ouvrir la paume. « On les appelle lampyre aussi. J’ai appris des choses sur les insectes à force d’avoir une fille qui en est fan. » Je posai doucement l’insecte brillant dans le creux de sa main avant de lever le regard vers lui. « Alors, convaincu par les voyages Monsieur Blythe ? » Je passais une main dans ses cheveux pour venir jouer avec ses pointes. « Y’a plein d’autres endroits aussi beaux que celui-ci dans ton pays. Si tu m’y autorises, je te les ferai découvrir. » Je me détournai de sa chevelure avant de laisser mon regard dérivé vers le spectacle qui se jouait devant nous, heureuse d’avoir pu amener un peu de magie dans sa vie. |
| | | | (#)Dim 13 Déc 2020 - 11:29 | |
| S'il avait longtemps eu peur de s'éloigner de la ferme pour diverses raisons, Ezechiel devait avouer que le rendu était plus que plaisant. Il n'aurait probablement jamais pensé cela auparavant, alors qu'il ne connaissait pas encore Eve, probablement parce qu'il n'aurait jamais osé quitter sa petite zone de confort tout seul. Le grand brun n'avait jamais eu des envies d'ailleurs, il l'avait pensé parfois, alors qu'il n'était encore qu'un adolescent mais c'était plus par pur esprit de rébellion que par une envie irrépressible. Alors, Zeke s'était contenté d'observer les autres autour de lui quitter leur petit village pour la grande ville, que ce fut Brisbane ou ailleurs et lui était resté sur ses terres sans chercher à avoir un peu plus d'ambition concernant son avenir. Quelque part, il s'était éteint au cours des vingt dernières années: passé les épreuves de l'école et des moqueries, le grand Blythe n'avait pas voulu retourner vers la civilisation mais, avec le recul, il réalisait qu'il avait probablement manqué beaucoup de l'univers qui l'entourait. C'était en tout cas un constat qu'il se faisait au moment d'observer les petites bêtes qui luisaient à la lumière de la lune, un sourire naturel naissant sur ses lèvres. Zeke ratait toujours le spectacle, il arrivait en dernier, n'était jamais au courant des belles choses qu'il y avait à voir et c'était un fait qu'il désirait plus que tout rattraper désormais. Quoi de mieux pour cela que de le faire aux côtés de la jolie Zimmer? Celle-ci lui annonçait qu'ils garderaient ce lieu comme une féérie où ils pourraient venir quand ils le souhaiteraient et Zeke appréciait cette part du contrat. Alors, il hocha simplement la tête, se saisissant d'un ver luisant en le laissant vagabonder sur sa peau brûlante: Lisa était effectivement une spécialiste de tout ce qui touchait aux insectes et si Zeke était un amoureux de la nature, ce n'était pas pour autant qu'il choisissait ce genre d'espèces d'animaux comme centre d'intérêt en particulier. Il en apprenait un peu plus chaque jour sur le sujet, laissant la petite fille tout détailler quand elle était au top de sa forme. Cela faisait sourire, Zeke, de se rendre compte qu'un grand futur s'étalait face à elle mais elle n'était plus la seule dans ce cas désormais, il y avait aussi ce couple qu'il formait avec Eve qui avait le droit à un avenir. Aussi beau que tous les paysages dont ils avaient été témoins ces dernières heures. "C'est incroyable. Et ce sera avec plaisir." Quand tout irait mieux néanmoins, lorsque son frère serait sorti de prison, qu'il aurait un peu d'aide pour gérer la ferme mais Ezechiel ne tenait pas à penser à ce genre de faits à cet instant précis. Le silence retrouvait donc sa place, paisible à souhait, alors que la nuit englobait cet unique duo et Zeke n'était pas pressé de voir le lever du jour. Autant profiter des quelques heures restantes, dans la plus belle des simplicités, cette fois. |
| | | | | | | | (Zekeve) l'amour a percé mon coeur. |
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