| (Zekeve) l'amour a percé mon coeur. |
| | (#)Lun 16 Nov 2020 - 20:32 | |
| Il est rare, très rare de rencontrer une telle communion entre deux êtres. Alors que je demeurai au-dessus de Zeke, je peinai à reprendre ma respiration. Mon cœur à lui seul semblait vouloir sortir de ma poitrine afin que je lui offre en guise de cadeau pour l’instant passé. Je ne savais pas trop à quoi je ressemblais mais plus à grand-chose en tout cas. Zeke nous entraina à sa suite sur le sol frais de la grotte. Et j’aurai presque plus entendre le bruit caractéristique du liquide sur une poêle brûlante. Car sa peau était aussi chaude que la mienne. J’avais posé une de mes petites mains sur son torse imposant. Je sentais les battements de son palpitant sous ma paume alors que mon visage ne se départissait pas d’un sourire niais. Tout reposait sur la libération d’ocytocine. J’étais shootée. Carrément. Et je déposai un baiser dans son cou alors que mon regard vint rencontrer le sien. Je me fis rouler pour cette fois-ci, me coucher complètement sur la silhouette massive de mon amant alors que mes doigts caressèrent sa joue. Est-ce qu'on vient de faire ça?" Je me permis d’hocher la tête alors qu’un éclat de rire sortit de ma gorge. Comme un tintement de mille clochettes. Il s’éleva dans les airs et se répercuta sur les murs de la caverne. Je levai alors les yeux pour regarder la luminosité dûe à la lune qui me semblait encore plus belle après ça. « Je vois tout en plus beau. » De nouveau, j’éclatai de rire avant de poser mes yeux sur lui pour venir déposer mes lèvres tendrement sur les siennes. Pour lui faire part de mes sentiments, du bonheur qu’il m’inspirait. Car même si nous nous étions un peu chafouillés en début de journée, tout était pour le mieux. « Tu te sens comment ? ça va ? » Mes yeux clairs ne quittèrent pas les siens, pas peur qu’il ne disparaisse et que j’ai rêvé cet instant entre nos deux âmes. « Tu l’as senti ? La connexion ? » Histoire de savoir que je ne l’avais pas rêvé et de voir s’il la sentait encore. Et s’il avait conscience que plus rien ne serait comme avant. |
| | | | (#)Mer 18 Nov 2020 - 17:21 | |
| Rien n'avait jamais été plus beau que cet instant précisément. Zeke en avait une parfaite conscience, même s'il était un homme de parfaite inexpérience en la matière. Il avait tout de suite compris qu'il était un des privilégiés de cette Terre: en effet, certaines personnes vivaient une longue et morose vie sans jamais vivre quelque chose d'aussi vertigineux et lui pouvait en bénéficier avant de passer le cap de sa quarantième année. Il était loin de l'avoir vu venir, c'était indéniable car il avait passé la plus nette majorité de son existence seul dans son coin à attendre que le temps passe, que la mort arrive de bien des manières. Soudainement, tout avait changé: il ne s'agissait qu'un flux de nouvelles rencontres, quelques perspectives neuves et surtout, un caractère qui se libérait toujours un peu plus pour que le grand Blythe puisse voir les étoiles de très près. Il ne savait pas du tout s'il pourrait revivre ce genre de moments à l'avenir, peut être que c'était un bon à usage unique, que tout cela était du à la magie du lieu et de la soirée, pas forcément à tout ce qui était là depuis les débuts, il ne se connaissait pas assez pour le dire mine de rien. Néanmoins, le brun tenait à profiter au maximum de tout ce qu'il ressentait après coup, alors que son coeur et ses poumons peinaient à redémarrer convenablement, la petite silhouette blonde collée à son corps. Ils étaient dans le même état, tous deux hors d'haleine, certainement la tête dans les nuages à tâcher de retrouver leurs esprits mais c'était certainement peine perdue pour le reste de la soirée. Ezechiel réussit toutefois à retrouver le son de sa voix, quelques secondes avant que Eve ne réagisse à son tour, les deux individus constatant ainsi qu'ils n'étaient pas si différents à l'heure actuelle, qu'ils n'avaient peut être même jamais été aussi proches sur tous les points. "J'ai jamais été aussi bien. Et j'ai tout senti, évidemment." Il caressait ses cheveux, retrouvant toujours un peu plus sa respiration et son cerveau, ce qui n'était pas une affaire gagnée dès le départ avec autant d'intensité et de fougue dans un instant de partage comme celui-là. "C'est maintenant qu'on doit voir si l'eau de la cascade est chaude?" Se refroidir ne leur ferait sûrement que le plus grand bien: en tout cas, Zeke avait l'impression d'être à cinquante degrés et ce n'était probablement pas une situation viable sur la durée. |
| | | | (#)Mer 18 Nov 2020 - 18:43 | |
| Je me sentais bien. Je me sentais en paix avec moi-même. Depuis que j’avais rencontré Zeke, c’était comme si sa sérénité habituelle m’habitait. En effet, bien que le grand brun ne le voyait pas, je me sentais plus calme. Je l’étais même. Certes pour organiser ce weekend, j’avais couru dans tous les sens comme une petite fusée. Mais c’était pour que tout soit parfait. En effet, je me suis retrouvée à tester les différents parcours. La chasse au trésor, l’accrobranche -ce qui a failli finir en catastrophe- et alors que je me suis perdue la nuit, je me suis retrouvée dans cette caverne. J’avais encore mille lieux à visiter, à lui montrer. Comme un pont superbe taillé dans du bois et perdu entre deux arbres, les piscines naturelles mais ici, c’était parfait. et l’instant l’était aussi. Parce que je l’avais partagé avec lui. Pas avec un autre. Lui. Zeke était unique. Il était doux mais avait cette dualité en lui, laissant démontrer une certaine passion contenue. Alors que je demeurai sur lui, à bout de souffle, je souriai d’aise. "J'ai jamais été aussi bien. Et j'ai tout senti, évidemment." Il me caressa les cheveux et j’aurai presque pu ronronner. Je lui fis face, sans me départir de ma mimique, trop heureuse. Comme une gamine de dix ans. « Je suis contente alors. » Je me réhaussai un peu pour mettre mon visage à hauteur du sien. Mes lippes contre les siennes pour susurrer d’une toute petite voix. « Bon anniversaire. » Certes, je n’avais pas prévu de lui faire ce que j’avais fait dans cette caverne. J’avais prévu dans la chambre. mais l’instant était parfaitement choisi. Et puis la communion s’était faite d’elle-même. "C'est maintenant qu'on doit voir si l'eau de la cascade est chaude?" Ah oui. La cascade. Je tournai le regard vers l’eau qui s’écoulait avant de me relever. « Oui maiiiiis tu bouges pas. » Je me remis debout. Du moins, j’essayai mais mes jambes étaient encore fébriles et je tombai au sol. « Aieuh… j’ai encore tout gâché. Tu bouges pas. » Encore une fois, mon cerveau s’était mis en route et je partais dans tous les sens comme une toute petite souris. Sauf que j’étais vivante. Pas morte. Je me mis donc en route vers la cascade avant de fermer les yeux, prendre une bonne inspiration et aller juste en-dessous. L’eau était gelée. Enfin pour moi. J’ouvris les yeux, sous l’eau avant de tourner mon visage vers lui. Puis, je fis aller ma main pour lui montrer les reflets de la lune sur mon corps si blanc. « On dirait que je brille. » Mon ton était celui d’une enfant. « Comme une étoile. » Ma main jouait avec les rayons qui illuminaient l’eau. « Tu pourras me rejoindre maiiiis tu dois me dire les trois choses qui te plaisent chez moi avant. » Une sorte de jeu. Ma respiration était presque revenue à la normale. Les cheveux désormais trempés, un regard sans doute trop pétillant et un visage rougi, je ne le quittais pas des yeux. Dans l’attente. Au pire, il me le montrerait s’il ne savait pas le dire. Mais j’étais presque bien sous cette eau glaciale. Et avec lui surtout. |
| | | | (#)Mer 18 Nov 2020 - 22:12 | |
| Il n'était pas facile de toucher un homme comme lui parce qu'il ne se laissait que rarement faire, Zeke, par peur des conséquences, de tout ce qui pouvait tourner mal. Son passé l'avait tant prouvé parce qu'il en avait offert des secondes chances, à des gens qui ne le méritaient pas pour sûr mais le grand homme ne s'en était pas remis aussi aisément qu'il l'aurait voulu. Blythe avait juste eu terriblement mal au coeur tout au long de son enfance et peut être même que son arrivée à l'âge adulte n'avait pas changé grand chose. Il s'était juste renfermé sur lui-même et c'était plus ou moins impossible depuis de lui faire décrocher une syllabe. Il parlait un peu, forcément, car on lui avait prodigué le don de la parole mais Zeke n'avait jamais trouvé la moindre once de réconfort à s'exprimer avec ses cordes vocales. Il choisissait toujours les actes, ceux qui n'avaient l'air de rien mais qui laissaient une preuve de l'homme exceptionnel qu'il pouvait être, si on le laissait faire. Aux côtés d'Eve, le cher Blythe avait toujours tout donné pour cela, même si sa maladresse avait coûté quelques doux instants parce qu'il ne savait pas comment dire les choses. Là, on ne lui avait pas demandé de s'exprimer avec des mots et les événements s'étaient enchaînés avec un naturel déconcertant et ô combien plaisant. Eve se détachait de lui en toute délicatesse, avec un dernier baiser et un voeu d'anniversaire qui fit sourire la grande silhouette brune. Il se releva sur ses coudes, rien de plus puisque la jeune femme lui avait expressément demandé de ne pas bouger d'un cil. Il la laissa donc glisser un peu, par empressement, avant de terminer sa route dans l'eau qui ne devait pas être si brûlante que cela. Blythe la regarda, tout simplement, sa peau luisant par l'humidité ambiante alors qu'elle le regardait avec des yeux si perçants. Elle voulait en apprendre plus, certainement mieux comprendre ce qui l'avait attiré à elle mais Ezechiel était-il en mesure de tout mettre en mots? Vu la difficulté de l'exercice pour lui, il fallait espérer que le moment d'épiphanie qu'il venait de vivre allait l'aider à trouver les meilleurs phrases possibles. "Seulement trois?" Il y avait tant, il y avait tout mais Zeke n'avait aucun point de comparaison, de toute manière. "T'es naturelle. Aimante. Si belle. Je peux pas tout citer, Evie." C'était elle, tout simplement mais elle ne le comprendrait probablement pas, pas avec l'estime qu'elle avait d'elle-même. |
| | | | (#)Mer 18 Nov 2020 - 22:40 | |
| Une fois, quelqu’un m’a dit que même si je désirai être méchante, je n’y parviendrai pas. et la chose était vraie. Tout le monde me disait que j’étais douce, gentille et on a même utilisé l’expression : plaid. Oui, un plaid. Je ne savais pas d’où me venait ce tempérament mais il n’y avait qu’avec Zeke que je me montrais aussi tactile. Sans doute parce que le grand brun ne trouvait rien à redire. Parce que lui ne me repoussait pas, n’avait pas peur de mon contact dès la première seconde où nous nous sommes trouvés. Je saurai dire avec exactitude à quel moment, à la seconde près où je suis tombée sous son charme. Mais là n’était pas la question. Alors que je me trouvais sous cette cascade à la clarté d’un rayon de lune. Elle n’était pas pleine ce soir mais je jouais avec la lumière sous les yeux de mon amant. D’où me venaient mes idées ? De quelle sorte de boîte à magie tout cela pouvait-il sortir ? Parce qu’en somme, cette idée de me coller sous l’eau sans préambule n’avait pas été prémédité. Pas plus que la communion échangée avec Zeke. J’osai par cette initiative nouvelle lui demander ce qui lui plaisait chez moi. Après tout, j’avais des questions comme toute femme et nous venions de passer un cap. Autant ne pas revenir en arrière. "Seulement trois?" J’opinai sans me défaire de mon sourire si grand. J’étais comme ça avant. Le sourire, vissé aux lèvres. Et la vie a fait que je me suis renfermée sur moi comme une huître. Cette huître qui s’ouvrait de nouveau à la vie auprès de mon grand géant. "T'es naturelle. Aimante. Si belle. Je peux pas tout citer, Evie." Ma mimique s’agrandit alors que je vins cacher mon visage entre mes mains, par élan de spontanéité. J’aurai pu en rougir mais non, mon teint restait le même. J’inclinai la tête sur le côté. « Je demandai physiquement, amour. » Je rejetai mes cheveux en arrière avant de prendre une grande inspiration. « Je vais rétablir la balance. T’es généreux, compréhensif et crois-moi qu’il le faut pour me suivre car… » Je me tus consciente que j’allais encore m’éparpiller. « Je n’aurai qu’un seul mot en fait, un seul. » Mon regard se releva pour venir rencontrer le sien, le cœur qui s’était remis à battre. « T’es unique, Zeke Blythe. » Voilà le mot qui pourrait le définir. Je fis une petite moue fronçant légèrement le nez. « Allez viens me rejoindre que je vois ce superbe corps sous la lune, théâtralisai-je en le montrant de la tête aux pieds. » Je manquai de glisser à nouveau avant d’éclater de rire comme une enfant. « Tu viens en me disant mes atouts physiques, meine liebe. » l’emploi de l’allemand qui prédominait sur tout. Je laissai courir l’eau sur mes bras en attendant qu’il vienne jusqu’à moi, consciente que je devais en faire trop. « Tu peux ajouter fantasque à ton panel. Je suis bizarre mais j’ai tout un tas de trucs là-dedans, je lui montrai ma tête, et tu me laisses aller au bout de mes idées étranges. ça te dérange pas que je sois tactile ? » Je mis des gestes sur mes mots en faisant la pince avec ma main avant de la tendre vers lui. Encore prise de l’euphorie du moment partagé avec lui et annonciateur de nombreux autres. |
| | | | (#)Sam 21 Nov 2020 - 23:46 | |
| Qu'on lui porte autant d'attention était clairement une nouveauté pour lui, Zeke l'éternel homme solitaire. Il ne savait pas forcément comment gérer les retombées de cette situation parce que, encore une fois, il avait affaire à une nouveauté, quelque chose qu'il n'avait pas du tout anticipé et qui lui aurait fait peur si cela avait été le cas. Il avait l'air de s'en être sorti néanmoins, une surprise pour lui avant tout le reste. Blythe ne s'était pas senti très à l'aise ces derniers temps, de manière générale, parce qu'il avait énormément de problèmes à gérer à droite à gauche et qu'il avait la sensation de s'embourber dans ses soucis plutôt que l'inverse. Cela dit, ce soir-là, il était question de se créer un moment idéal et hors du temps, quelques heures où rien n'avait d'importance, juste le fait d'être aux côtés d'Eve et de s'oublier dans un décor majestueux. C'était clairement ce qui s'était passé d'ailleurs et Ezechiel eut bien du mal à s'en remettre alors qu'il regardait la petite blonde se perdre dans l'eau de cette grotte unique, son sourire coincé aux lippes parce qu'il appréciait forcément de la voir si joyeuse, quelque chose qu'il n'avait que trop peu observé finalement. Cette fois, Eve avait l'air parfaitement à son aise, comme un poisson dans l'eau même en vue des mots qu'elle pouvait laisser échapper, s'osant des dires qu'elle n'aurait pas laissé échapper dans un autre contexte, Zeke en était convaincu. "Je t'assure que ça fait beaucoup trop de compliments pour un seul homme, ça." Déjà un seul, Zeke considérait que c'était beaucoup trop: il connaissait les moqueries et les insultes. Pour le reste, il fallait s'imaginer qu'il n'avait aucune expérience et que pendant longtemps, il avait considéré que c'était mieux ainsi. Mine de rien, il allait prendre y goût alors qu'il se relevait, sous la commande de l'allemande, vraisemblablement prête à le laisser entrer dans l'eau à son tour, s'il s'exprimait un peu plus de son côté. "T'as besoin de mots après ce qui vient de se passer, vraiment?" Il en avait clairement dit, en plus de les vivre, mais Eve n'avait peut être pas tout à fait été prête à les entendre dans la folie de l'instant. Il avança pas à pas vers l'étendue d'eau, se laissant porter par la douceur et la fraîcheur de la nuit entamée depuis quelques heures. "Ton corps entier est un atout. La moindre courbe." Au moins, il était exhaustif comme cela en s'approchant d'elle, la main tendue pour qu'il la rejoigne totalement. "Non. Rien me dérange. Au contraire." Il acceptait tout, Zeke, d'autant plus venant d'elle alors qu'il portait ses mains vers ses hanches pour l'enlacer délicatement, retrouvant la quiétude de la cascade non loin d'eux. Voilà qui était idéal, une fois de plus. |
| | | | (#)Dim 22 Nov 2020 - 2:37 | |
| Jamais je n’aurai cru connaître un tel moment. Et pour cause que j’ai toujours vécu dans l’après. A attendre l’araignée du vendredi 13, qui me serait tombée sur l’épaule pour gâcher chacune de mes si belles journées. Lorsque j’apercevais le soleil, il était aussitôt masqué par un nuage si gros que je n’arrivais pas à m’en dépêtrer. Et puis, il y a eu Zeke. Je n’avais rien contrôlé, j’avais même abandonné. Alors oui, nous étions très maladroits. Nous apprenions pas à pas, main dans la main pour finalement, nous abandonner l’un à l’autre. j’avais lu des choses dessus. Sur ce que nous avions partagé mais j’ai toujours cru que le moment de félicité était une sorte de mythe. Mais, il fallait croire que non. Pas avec Ezechiel. Il avait le don de me faire oublier que je me tenais nue, devant lui, immergée par cette cascade qui me tombait sur la tête. le corps à moitié dans l’eau. J’y étais entrée sans démarche particulière, en prenant garde au fond puisque j’étais dans l’incapacité de nager mais je me trouvais là, sous un clair de lune pour regarder Zeke de mon regard si brillant. Cela faisait quoi ? Dix minutes ? Et je voyais toujours les étoiles. Je voyais tout en plus lumineux. Alors, je me contentai de froncer le nez alors que nos yeux s’accrochèrent pendant quelques instants. "Je t'assure que ça fait beaucoup trop de compliments pour un seul homme, ça." Je pensais doucement la tête sur le côté avant de venir froncer les sourcils. Puis un, deux, trois battements de cils. Une inspiration, une expiration avant que je ne prenne la parole. Mon cœur continuait à faire des embardées, hors de contrôle alors que même dans une eau aussi fraîche, j’avais toujours aussi chaud. « Tu devrais avoir l’habitude pourtant. Que je dis toujours ce que je pense. » Et ce depuis notre première rencontre. Pas que je faisais preuve d’un manque de tact mais parce qu’il fallait les dire. « Et puis les jolies choses, il faut les dire. pas les garder pour soi. » Parce qu’il le méritait. Que même si ce matin, l’orage menaçait, il avait su le dégager d’un revers de sa main immense alors que je lui demandai de venir me rejoindre. Me collant un peu contre la paroi rocheuse, je le regardai entrer dans l’eau, toute sa stature en mouvement. et j’étais hypnotisée. "T'as besoin de mots après ce qui vient de se passer, vraiment?" Je me contentai de hausser les épaules, sans le quitter des yeux. Mon regard balayait à la fois son torse si musclé, ses jambes, ses bras puissants. Ma respiration se stoppa dans ma cage thoracique alors que j’étais à deux doigts de m’éventer avec la main. Je lui avais dit, que je voyais tout en mieux. « Sans doute pas. Mais je pense qu’une part de moi n’arrive pas à réaliser. » Je vins coiffer ma lèvre inférieure entre mes dents avant de tendre les doigts vers lui. Timidement. "Ton corps entier est un atout. La moindre courbe." Nos doigts se caressèrent et je laissais ma paume glisser complètement contre la sienne. « Attends de me voir au meilleur de ma forme. » Je fronçai un peu le nez avant de déglutir tandis que ses doigts s’attardèrent contre mes hanches. Doucement, je fis remonter les miennes sur ses avant-bras, caressant chacun des muscles avec lenteur. "Non. Rien me dérange. Au contraire." J’arrachai mes yeux de la contemplation physique avant de les lever vers lui pour admirer ses iris. Ma main rejeta une de ses lourdes mèches de cheveux en arrière. « Les gens aiment pas. Que je les touche. T’es le seul à part les enfants bien sûr. » Je lui servis mon sourire le plus lumineux avant de me pendre totalement à son cou. Prête à ce qu’il m’emmène un peu nager dans cette eau aux teintes sombres. Ne quittant pas son regard du mien. |
| | | | (#)Dim 22 Nov 2020 - 12:37 | |
| Il n'avait pas encore tout à fait les pieds sur terre alors qu'on parlait sûrement de l'homme le moins rêveur de l'Histoire de manière générale. Zeke n'était pas de ceux qui laissaient vagabonder leur esprit vers les étoiles, il y avait toujours beaucoup trop à faire ici et maintenant, trop cartésien pour penser à l'avenir et à toutes ces notions qu'on ne pouvait pas voir avec ses yeux. Peut être qu'il changerait d'avis après cette soirée, ou en tout cas, peut être qu'il se lâcherait un peu plus parce qu'il était usant d'être constamment en parfait contrôle du moindre de ses sens. En réalité, la peur avait été le facteur qui avait le plus impacté le mode de vie d'Ezechiel, la peur des autres, la peur de souffrir, la peur de soi-même surtout. Il commençait à comprendre, le grand brun, que la vie ne se résumait pas uniquement à ce genre de faits douloureux: il y avait du beau et du bon partout ailleurs, il suffisait tout simplement de tendre la main et d'attendre que ce meilleur vienne à soi. C'était arrivé ce soir-là, d'une manière pour le moins inattendue mais Blythe n'avait pas eu le temps de se retrouver choqué d'avoir été un des acteurs de ce récit-là. Il l'avait juste accepté et maintenant, l'histoire se devait de continuer face à la cascade d'eau douce qui laissait présager quelques teintes merveilleuses sur les murs de cette unique grotte. Il ne disait rien, Zeke, laissant Eve parler, être honnête le concernant, le grand homme se targuant d'un simple sourire, fait suffisamment rare pour être souligné. De toute évidence, il évoluait sur une autre planète depuis quelques minutes et il allait devoir s'y faire pour les heures à venir, s'approchant de l'eau pour mieux s'y perdre à son tour. Il n'avait plus aucun mot pour énoncer ce qu'il avait comme pensée, juste son fichu regard qui le narrait pour lui. Ses mains sur les hanches d'Eve, il l'observait sans avoir le moindre mot à lui offrir comme réponse, juste un désir de profiter de l'instant, de l'eau qui clapotait à côté d'eux alors que la jeune femme s'accrochait à son cou. "Les gens sont pas importants." Eux l'étaient par contre alors que Zeke faisait quelques mouvements pour les amener au coeur de la cascade, levant une main pour toucher le flux d'eau qui tombait délicatement dans cette étendue glacée. "C'est magique, non?" Il osa même passer sa tête sous le jet d'eau, riant presque de cette sensation de chatouillis qu'il ressentit, lui qui était si réservé habituellement. Tout pouvait changer lorsqu'on vivait un instant de félicité en compagnie des bonnes personnes, c'était un fait indéniable désormais. |
| | | | (#)Dim 22 Nov 2020 - 18:32 | |
| La donne avait radicalement changé entre Zeke et moi. J’en avais conscience, lui aussi. Alors que nous restions à nous dévorer du regard, mes questions fusant dans les airs comme à l’accoutumée. Il y avait nos yeux puis nos respirations que l’on peinait à retrouver, le fait que mes pieds ne touchaient plus terre sur un terme métaphorique. Le fait que je me sentais presque poussée des ailes en allant dans l’eau seule. Alors que je l’invitai à me rejoindre. Mes yeux ne cessant de s’attarder sur chacune de ses courbes, sur chaque mouvement. Comme le cobra hypnotisé par le musique, je le demeurai par mon petit-ami qui je devais admettre : ne m’avait jamais paru aussi beau qu’à cet instant. Il était déjà magnifique auparavant mais sans brimades, il pouvait carrément faire exploser mon cœur. Contre lui, je laissais ses mains sur mes hanches alors que les miennes caressèrent chacun de ses muscles, qu’un fin sourire ornait mes lèvres. Sourire qui s’agrandissait à mesure que la voix rauque de mon compagnon me réconfortait. Nous n’avions plus cette barrière, ma gêne de la nudité ayant disparu. Accrochée à son cou, je ne détournai pas le regard, laissant mon nez frôler doucement le sien avec une tendresse non feinte. "Les gens sont pas importants." Il avait raison. Les gens extérieurs ne m’importaient plus. sauf mes enfants bien entendu mais à l’instant T, je me focalisai sur Zeke alors que mes doigts caressèrent sa nuque. Une exclamation sortie d’entre mes lèvres alors qu’il nous emmena à la cascade et que l’eau se déversa à nouveau sur mon front. J’eus un léger rire avant de déposer un baiser papillon dans le creux de son cou pour coller ma joue contre la sienne. Je regardai chacun de ses mouvements, sans me départir de ma mimique. "C'est magique, non?" De nouveau, il m’éclaboussa en passant la tête sous l’eau et je riais comme une enfant. Pendue à son cou, mes jambes désormais autour de sa taille. Je pris donc sa main, consciente que je ne tomberai pas pour venir nouer nos doigts, les exposant à la lune. « Tu brilles autant que moi. » baissant un peu le regard, j’amenai nos doigts joints sous la cascade pour regarder l’eau couler sur nos avant-bras, plus liés que jamais. « Tu sais que ce n’est même pas le plus bel endroit ? Tu vas adorer celui de demain. » J’eus un sourire si grand qu’il en dévoilait mes dents trop longues de devant avant d’avoir un léger rire timide. Mes lippes se frottèrent doucement contre les siennes, toujours avec cette tendresse avant de pencher la tête. Consciente que par mes gestes, mes baisers, je démontrai mes sentiments. N’ayant pas ce besoin de mettre des mots sur ce que l’on venait de vivre et sur ce qu’il nous restait encore à découvrir. |
| | | | (#)Mer 25 Nov 2020 - 15:24 | |
| Passer un certain cap dans une relation avait une importance capitale mais Zeke ne pouvait pas se rendre compte de ce genre de faits, pas avec son inexpérience totale sur la question. Avant Eve, il n'avait vécu que quelques échanges de baisers et encore, l'affaire s'était vite terminée une fois l'événement passé, un autre signe qu'il n'était pas un homme avec lequel on avait envie de vivre quelque chose de plus profond et surtout plus durable. Blythe ne s'était pas posé beaucoup de questions là dessus, heureusement pour lui par ailleurs, sinon il aurait encore dû faire face au malheur incommensurable de ne pas se sentir aimé par ses congénères. C'était un fait qu'il avait maintes fois dû vivre mais il n'en voulait à personne, en dehors de lui-même bien entendu car le bûcheron avait parfaitement conscience de tous les défauts qu'il possédait et qui l'empêchait de vivre en toute sérénité aux côtés d'autres individus en dehors de sa famille. Et si tout cela était en train de se transformer en quelque chose de parfaitement magique et idéale? Il était assurément trop tôt pour le dire car cela ne faisait que quelques mois qu'il vivait cette aventure avec Eve mais pour Zeke, c'était quelque chose de stable et long, on pouvait le dire. La soirée avait été teintée de multiples émotions, il en avait perdu son équilibre sur la terre ferme assurément mais maintenant, il retrouvait peu à peu de sa superbe, jouant sous les gouttes d'eau de la cascade, retrouvant cet état d'innocence qu'il n'avait clairement pas connu très longtemps durant son enfance. "On remerciera cette eau pure pour cela, alors." Il ne pensait pas briller autant que Zimmer pouvait le clamer mais tout prenait un air plus majestueux depuis qu'ils s'étaient offerts spontanément l'un à l'autre et Zeke n'était pas tout à fait prêt à s'échapper de cet état de transe et de grâce. Au contraire, il comptait en profiter, entre deux rires et deux baisers d'Eve, heureux comme un môme qui découvrait les premiers cadeaux qu'on lui avait jamais offerts. La nouveauté le rendait totalement euphorique et il n'en perdait pas une miette, relevant le menton face aux dires de la blonde entre ses bras, ses lèvres jouant avec les siennes en toute délicatesse. "Tu vas m'en dire plus ou me laisser dans le vague de l'impatience?" Il laissait ressortir son air charmeur, un qu'il n'utilisait pour ainsi dire jamais, sûrement parce qu'Ezechiel ne se considérait pas être un homme possédant ce genre de qualités mais les choses changeaient peu à peu là dessus également, le grand fermier faisant passer la chevelure dorée d'Eve sous le jet d'eau alors qu'il se mit à masser son cuir chevelu, sans la moindre gêne. Le stade d'intimité qu'ils avaient sûrement attendu était enfin là et il fallait en tirer le maximum. Si jamais tout s'écroulait pour l'un ou pour l'autre. |
| | | | (#)Mer 25 Nov 2020 - 19:54 | |
| Je pense que je pourrais décemment utiliser l’expression : je nage dans le bonheur. Puisque je suis dans l’eau et encore dans l’euphorie du moment partagé avec Ezechiel. Les quelques mois passés à ses côtés m’avaient apporté plus de sérénité que je n’en avais eu dans mes précédentes relations. Sans doute parce que comme l’avait dit mon psy : la relation était saine. Sans nuages. Je m’en étais ajoutée toute seule alors que j’avais cru qu’il s’éloignait de moi et désirait me quitter ce matin. Mais alors que la nuit était tombée, que nous demeurions sous le clair de lune avec cette eau fraîche qui tombait sur nos têtes. Je me sentais comme une gamine. Alors que je n’ai jamais eu ce loisir de batifoler dans l’eau. Perdue contre Zeke, je laissais mes lèvres vagabonder le long de sa nuque, mes doigts jouant avec ses mèches de cheveux humides. Ma main vacante mêlée à la sienne, je ne cessai d’admirer les reflets du clair de lune sur nos peaux si différentes. La sienne ambrée, marquée par le soleil alors que la mienne était dépourvue de toutes couleurs. "On remerciera cette eau pure pour cela, alors." J’eus un éclat de rire, si franc et si sincère depuis le début de notre relation. Je fronçai le nez alors que je gardai nos mains l’une dans l’autre ne cessant de jouer avec la lumière. « ça me donnerait presque envie de peindre cette scène. Nos corps nus entremêlés, nos mains jointes, bénéficiant du clair de lune. » Je le laissais retrouver ses doigts avant de poser les miens sur ses épaules, les caressant légèrement. « Hm, j’ai peur de ne pas rendre justice à ce corps d’Apollon. Et puis, je doute que tu apprécies que je sois en train de peindre quand tu es là. » Je tairai dans quelle condition, je comptais coucher ceci sur une toile. Mais l’instant était parfait et j’avais presque l’emplacement de mon œuvre. Même si j’aurai du mal à faire ressortir la sensualité de ce moment. Mes lippes vagabondèrent contre les siennes pour lui voler un baiser. Un chaste pour une fois. "Tu vas m'en dire plus ou me laisser dans le vague de l'impatience?" Je tressaillis alors qu’il usait de ses charmes pour me faire parler. je me contentai de lui donner un petit sourire énigmatique alors qu’il me colla de nouveau sous l’eau. La fraicheur de cette dernière réfréna un peu mes ardeurs et heureusement. Je laissais les doigts de mon amant venir caresser mes cheveux pour venir les masser. Je savourai chaque geste de sa part, laissant sortir un gémissement suave d’entre mes lèvres avant d’avoir un léger rire. « Est-ce que tu tenterais de me faire plier en usant de tes charmes ? » J’ouvris les yeux, toujours sous le jet avant de l’attirer contre moi, chassant ses mains de ma tignasse pour venir prendre possession de ses lèvres de manière moins innocente que précédemment. « Est-ce que tu sais que j’ai des armes, moi aussi ? Et je ne te dirai rien du tout. » Mon nez frotta contre le sien alors que mon sourire vint à s’agrandir. « Je veux voir ton regard quand tu découvriras le panorama. Et si je te le dis d’avance ta réaction sera faussée. » J’osai cependant me pencher à son oreille alors que mes doigts parcouraient son échine. « Mais je peux te dire que c’est en bois. » Déposant un baiser sur sa clavicule, je papillonnai du regard, venant remonter mon ongle le long de son épine dorsale. « Tu voudras qu’on le fasse sous la cascade ? » Implantant des images toutes plus érotiques dans son esprit, consciente que désormais, j’avais faim de lui. Et que j’allais me transformer en véritable obsédée. |
| | | | (#)Ven 27 Nov 2020 - 19:41 | |
| Il n'apparaissait pas toujours comme le plus heureux des hommes, c'était le moins que l'on pouvait dire avec un garçon aussi taciturne qu'Ezechiel mais il tâchait de faire des efforts depuis quelques temps. En tout cas, il parlait plus qu'avant, augmentant son nombre de phrases de manière exponentielle, ce qui devait constituer un sacré miracle pour un grand bonhomme comme le Blythe. Certes, il n'était pas encore prêt à devenir conférencier et déballer tous ses secrets à la première personne venue mais le bûcheron arrivait au moins à communiquer un minimum sur ce qu'il avait sur le coeur. C'était d'ailleurs une aubaine parce qu'il traversait une passe difficile dans son cercle familial et Zeke se sentait plus ou moins démuni face à la douleur des siens. Il tenait le cap autant que possible, s'assurant surtout que tous les individus autour de lui se sentent le mieux possible: c'était ce qu'il avait essayé de mettre en oeuvre auprès d'Eve, même s'il avait été maladroit de bien des manières puisqu'on n'apprenait pas à être l'homme de la situation en trois petits jours. Zeke n'avait en effet jamais été aussi proche de quelqu'un, du moins pas de cette façon là précisément et c'était tout de même intimidant d'obtenir un rôle de cette taille après avoir passé le plus clair de sa vie à être parfaitement insignifiant. Il le voyait bien ce soir-là, que les choses changeaient, que la relation qu'il avait bâti avec la jeune femme prenait une ampleur nouvelle, même s'il n'était pas encore capable de mettre le moindre mot là dessus, juste le vivre le plus naturellement possible. "En quoi ça me dérangerait que tu peignes devant moi?" Après tout, le fermier était un homme de silence et un créateur également: il savait parfaitement ce que c'était de se perdre dans une production, il le faisait lui-même quand il s'intéressait à ses meubles. Il pouvait donc parfaitement comprendre le processus artistique de sa compagne, elle qui se mit à profiter du massage du cuir chevelu que lui prodigua Ezechiel, sous la flot de la cascade. "Non, j'ai aucun plan. J'avais juste envie de faire ça." Et c'était vrai: il acceptait totalement que la jeune femme ne lui offre aucune information à cet instant précis, elle devait avoir ses raisons, celles-là même qu'elle tenta de lui expliquer par la suite, Ezechiel hochant la tête sans savoir à quoi s'attendre avec cette histoire de bois. Il était patient, c'était un plus en la matière alors qu'il reçut un nouveau baiser et quelques caresses de la jolie blonde, apparemment de nouveau clairement intéressée par son enveloppe corporelle. "Tu te doutes que je suis pas contre mais... Je me remets pas aussi vite que toi, après deux fois." Il sourit en déposant quelques baisers dans le creux de son cou, navré de lui-même, de n'être qu'un homme lambda et pas un super héros. "On a tout le temps, cela dit." En tout cas, le grand homme n'était pas prêt d'avoir froid au fond de l'eau, jouant avec quelques gouttes qui tombaient contre la peau diaphane de sa partenaire, rejouant leur trajet, sans arrière pensée, tenant simplement à profiter de la magie de cet instant. |
| | | | (#)Sam 28 Nov 2020 - 14:02 | |
| Je savais qu’Ezechiel avait des soucis. Raison pour laquelle, il avait fini par s’éloigner de moi et faire croire à une rupture. Pour ma part, esseulée, j’avais replongé dans mes vieux travers : à savoir retomber dans l’anorexie. Le moment de communion que nous avions partagé quelques minutes auparavant m’avaient redonné espoir en notre relation. Pour cause que Zeke m’avait parlé. Je savais que tôt ou tard, il retournerait dans sa nature taciturne mais pour le moment, j’appréciai qu’il me parle. Qu’il soit contre moi et qu’il se laisse aller. Qu’il oublie tous ses soucis. Nous étions pareils sur ce point-là. Nous avions tendance à nous oublier pour faire le bonheur de l’autre. Pour faire en sorte que la personne se sente bien. Et si je représentai une échappatoire à ses soucis, je serai à même de le supporter. Bien que le fait qu’il n’ait pas assez confiance en moi pour m’en parler me blessait énormément. Je chassais bien vite mes pensées moroses pour reprendre la contemplation de son cœur, pour faire attention au scintillement de sa peau. Je caressai chacun de ses muscles présents sur ses avant-bras. Avant de faire part de mon désir de nous peindre. Ce qui signifiait énormément car je ne me peignais jamais. Sur mes tableaux, il y avait mes enfants, mes chiens et plus récemment Zeke. Mais pas moi. Sans doute car je demeurai dans cette optique de demeurer invisible. Ou du moins eussé-je demeuré dans cette optique ? Puisque dès lors, je brillais plus fort rien qu’en sa présence. "En quoi ça me dérangerait que tu peignes devant moi?" Je laissais échapper un petit rire avant de passer une mèche de cheveux derrière mon visage. Mes joues devenant de plus en plus rosies. « Je… je peins jamais devant les gens. Même à mon travail, je suis seule. » Et pour cause que je continuai de rénover des œuvres dans mon labo sans que l’on vienne me déranger à cause de ma phobie. « Et quand je peins, je suis… je suis nue. Parce que ça donne chaud et que ça tâche. Il y a d’ailleurs plus de peinture sur moi que sur la toile. » J’eus un petit rire avant de laisser les mains de mon amant vagabonder dans mes cheveux. Encore une fois, ses gestes précis m’élancèrent et je ressentis des frissons alors qu’un gémissement sortit d’entre mes lèvres. Encore une fois, le grand brun n’avait pas conscience de l’emprise qu’il avait sur moi. "Non, j'ai aucun plan. J'avais juste envie de faire ça." Mon sourire vint à s’agrandir alors que je me perdis de nouveau contre ses lèvres. « Tu as raison. Laisse-toi aller à certaines de tes pulsions. » Je passais une de ses mèches de cheveux derrière son oreille à mon tour pour dégager son visage. « Je te repousserai jamais, tu le sais ça ? Sauf si ton fantasme est trop bizarre. » Je laissais échapper de nouveau un rire d’entre mes lèvres avant de lancer une idée pour me sentir bien penaude face à son refus. Ma tête rentra instinctivement dans mes épaules. « Tu vas me prendre pour une obsédée. » Après tout, je l’étais un peu aussi. « J’ai jamais eu autant de libido auprès de quelqu’un. Je suis désolée. » Déglutissant avec difficulté, je laissais mon compagnon me couvrit de baisers et de caresses avant de relever la tête vers lui pour de nouveau avoir une idée saugrenue. Lui lançant un petit clin d’œil, je réussis à passer derrière lui sans toucher la terre ferme. Car après tout, mes longues années de pratique de pôle dance s’avéraient utiles en termes de souplesse. Et je n’aurai aucune honte à me servir de mon conjoint comme barre pendant deux secondes. Mes mains se reposèrent sur ses épaules pour les réchauffer. « Je crois t’avoir promis un bain et un massage. » Ma voix s’était parée de velours alors que je laissais mes doigts écarter ses longues mèches de cheveux. Puis, j’entrepris de masser sa nuque à l’aide mes pouces pour dégager toute la tension. « J’espère qu’un jour tu auras assez confiance en moi pour tout me dire. » Mes doigts allaient et venaient contre sa nuque pour remonter à la base de son crâne de nombreuses fois. C’était fou le nombre de tensions qu’il avait dans ses épaules. Il devait souffrir le martyr. Je sentais chacune de ses boules sous mes doigts que je tentai de faire disparaître. Mes mains remontèrent à la base de son cuir chevelu pour recommencer mon manège, parcourant lentement la distance jusque le sommet de son crâne. Le seul bruit régnant étant celui du clapotis de l’eau. Mes doigts -qui n’étaient pas de fée- redescendirent le long de ses tempes pour les masser, chassant tout ce qu’il avait pu accumuler depuis des années. Je penchai alors la tête pour venir poser mes lèvres dans le creux de son cou, sur cette petite veine qui ressortait à chaque fois qu’il éprouvait du plaisir. Espérant que cette fois-ci, j’avais réussi à alléger certaines de ses peines. |
| | | | (#)Sam 28 Nov 2020 - 15:32 | |
| Ils avaient quelques points communs, sans qu'ils n'aient pris le temps de le réaliser jusque là. Mine de rien, Eve et Ezechiel étaient tous les deux des artistes, même s'ils n'utilisaient pas le même medium pour s'exprimer. Le grand Blythe n'avait d'ailleurs jamais osé déranger la petite blonde lorsqu'elle était en pleine préparation d'une nouvelle toile mais la réciproque était tout aussi vraie lorsqu'elle voyait Zeke hyper concentré sur la fabrication d'un meuble. Chacun avait son petit univers et ils tâchaient toujours de ne pas venir empiéter sur les plates-bandes de l'autre. Peut être que ce fait changerait à un moment ou un autre, Ezechiel se demandant ce qui pouvait déranger Zimmer dans l'idée de peindre devant lui. Il se doutait que le tout était lié à une certaine réserve face au rendu de son art: en tout cas, lui n'osait que très peu montrer ses créations alors imaginer que quelqu'un puisse être présent au beau milieu de l'élaboration, c'était quelque chose qui avait le don de l'angoisser sans qu'il ne puisse véritablement le comprendre. La réponse d'Eve, pourtant, était d'un autre acabit, un sourire coquin s'affichant sur les traits du Blythe: nue, c'était ce qu'elle avait dit, n'est-ce pas? "Du coup, je vois vraiment pas du tout le problème." Forcément, il n'allait pas cracher sur le fait de pouvoir l'observer sans le moindre habit sur les épaules, en train de peindre mille paysages avec un panel de couleurs sans fin. "Je pourrais nettoyer les tâches en plus." Se rendre utile, oui, cela, il savait le faire, même si ce n'était pas dans un contexte commun puisque le grand Ezechiel était loin de l'être de son côté. Il paraissait compliqué comme personne alors qu'il était probablement tout l'inverse, un éternel incompris qui se perdait dans les méandres de la cascade, écoutant la respiration apaisée d'Eve après ses quelques massages crâniens. "D'accord. Mais j'en ai aucun de bizarre, je crois." En avait-il d'ailleurs un seul? C'était encore une autre question alors qu'il repoussait bien malgré lui les avances d'Eve. Ce n'était pas tout à fait de son ressort puisque son corps exprimait surtout le besoin de faire une courte pause pour ne pas décevoir la jeune femme. C'était quelque chose qui lui tenait à coeur maintenant que leur duo avait passé un tel cap, hors de question qu'elle pense qu'il ne ressente pas le moindre désir à son encontre. "Pas du tout. C'est juste que le corps masculin connaît ses limites, ce qui est fort dommage." Ses yeux brillaient effectivement alors qu'il laissait Zimmer lui échapper, la jeune femme se postant derrière lui pour débuter un massage sur diverses zones de son corps. Il était clair que le grand fermier était plus que stressé ces derniers temps et cela se répercutait sur son physique, bien qu'il ne se rende que très peu compte du fait. Eve le sentait, elle, alors qu'il fermait les yeux et retrouvait un souffle plus détendu. "J'ai confiance. Je veux juste qu'on parle au bon moment. On gâchera pas ce soir." Non, il en était hors de question alors qu'il sentit les lèvres de la jeune femme se poser contre son cou, laissant échapper un râle dans l'air frais du soir. Sa main se posa contre la cuisse de sa belle blonde, la rapprochant à lui, ses doigts remontant vers son entrejambe. Lui, ne pouvait peut être pas faire grand chose mais il pouvait tout de même s'occuper d'elle, la détendre à sa manière. Silencieusement. |
| | | | (#)Sam 28 Nov 2020 - 16:01 | |
| J’avais fait ce week-end pour eux. Je m’étais rendue sur place avec Jacob pour tester la chasse au trésor faite le lendemain matin, l’accrobranche de l’après-midi après avoir failli me rompre le cou. J’ai aussi visité ce fameux pont qui pourrait rivaliser avec celui de Fondcombe. Le panorama était idéal pour un premier voyage. Car j’ai cru comprendre au travers de discussions avec Ezechiel que c’était la première fois pour lui. J’aurai pu choisir quelque chose de tape-à-l’œil comme de l’emmener dans une grande ville mais je le savais amoureux de la nature. Et depuis que j’étais à ses côtés, la nature m’apaisait plus que de raisons. J’avais même moins peur de ces saletés de rampants qui me pourrissaient la vie. La dernière fois à la ferme, j’ai juste sauté dans l’arbre pour me tenir en équilibre en attendant qu’il fuit. Certes, je ne dépasserai jamais cette phobie mais j’en combattais une plus grande au jour le jour. Celle de sortir, celle de devoir faire face au monde. Il savait tout de mes démons et il les acceptait. Alors que je lui parlais de ma manière de peindre, je crus voir une autre sorte de sourire sur ses lèvres alors que je continuai de caresser sa joue sans le quitter des yeux. "Du coup, je vois vraiment pas du tout le problème." J’inclinai doucement la tête sur le côté alors que nos regards devaient briller de mille étoiles, encore en symbiose du moment passé. Je me sentais plus connectée avec lui, plus en phase. Et capable de lui parler de plus de choses. « Je ne me peins jamais. Ça sera une première et je veux nous rendre justice. » J’avais appuyé sur le nous alors que ma paume s’était posée sur son torse, à l’emplacement de son cœur, le sentant palpiter sous ma main. Je restai fascinée par cette douce musique. "Je pourrais nettoyer les tâches en plus." J’eus un petit rire, déposant mes lèvres contre sa mâchoire. L’atmosphère étant de plus en plus détendue. Le cadre aidant sans aucun doute. « Je te laisserai me peindre sur le corps, si tu veux, murmurai-je avec une mimique enjouée sur mes fines lèvres. » Après tout, je restai une œuvre en soi. Nous comptions me remplumer et le fait de peindre sur l’autre pouvait s’avérer être un jeu hautement érotique quand la situation s’y prêtait. "D'accord. Mais j'en ai aucun de bizarre, je crois." Je le regardai, me sentant rougir. « Moi… euh… » Je laissais échapper un petit rire plus timide, cette fois-ci. « J’en ai pas beaucoup mais en soit, le premier a été coché. Le faire dans un arbre. » Je déglutis. Après tout, il fallait bien en parler avec son compagnon. « T’en incarne un aussi. J’ai toujours plus ou moins fantasmé sur les hommes, extrêmement grands et musclés. Sans doute parce que je me sens protégée. » Je passais une main dans ma nuque gênée car je ne savais pas trop parler de ce genre de choses. « Et pour les deux autres, je te les dirai au moment venu. » mon index passa sur les lèvres de mon compagnon alors que je gardai cet air mutin sur mes lippes. Lorsqu’il refusa de nouveau rapport, je me sentis bête. Je ne pus m’empêcher de rentrer la tête dans mes épaules comme à chaque fois que j’avais cette impression de trop en dire, de trop en faire. "Pas du tout. C'est juste que le corps masculin connaît ses limites, ce qui est fort dommage." Un sourire illumina mes traits alors que je hochai la tête. « C’est un sport. L’endurance vient avec l’entrainement. Tu verras que tu finiras par me dépasser concernant les envies. Quand tu auras complètement lâché prise et accepté ton désir charnel. » En espérant que cela soit avec moi, par contre. Je ne mentionnai pas ceci, passant derrière lui pour commencer à lui prodiguer de tendres caresses. Je ne savais pas si j’étais douée, si j’en avais même les capacités mais je tentai de faire au mieux. Massant dans un premier temps, sa nuque si raide avant de remonter à la base de son crâne. J’étais happée par ma tâche, sentant chacune de ses tensions. "J'ai confiance. Je veux juste qu'on parle au bon moment. On gâchera pas ce soir." Il avait raison. « Tu me parleras quand tu voudras. Je suis pas avec toi uniquement pour… pour l’aspect physique. Je t’aime autant pour le dehors que le dedans, murmurai-je en déposant mes lèvres dans le creux de son cou. » Mes lèvres dérivèrent près de son oreille. « Je t’aime complètement, susurrai-je avant de venir mordiller son lobe d’oreille. » J’ai cru comprendre que c’était une zone érogène chez certains hommes. Bien que mon massage eût pour unique but pour son bien-être, pour apaiser chacune de ses tensions. Je sentis cependant sa main brûlante le long de ma cuisse. L’air se bloqua dans mes poumons alors que ses doigts tracèrent leur chemin. Mes lèvres continuèrent à tracer un sillon alors que mes mains remontèrent le long de son front, décrivant de petits gestes, dégageant son visage, passant près de ses tempes, enfouissant mes doigts dans sa lourde masse capillaire. Tentant de chasser tout souci qu’il lâche prise totalement. Qu’il se sente bien tout simplement. Je voulais juste le rendre heureux. |
| | | | | | | | (Zekeve) l'amour a percé mon coeur. |
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