| (Zekeve) l'amour a percé mon coeur. |
| | (#)Dim 29 Nov 2020 - 19:05 | |
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| | | | (#)Dim 29 Nov 2020 - 21:36 | |
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| | | | (#)Dim 29 Nov 2020 - 21:53 | |
| Il y aurait un avant et un après cette nuit-là, Zeke en était effectivement convaincu. Retrouverait-il le don de la parole après tout cela? Il n'en était pas persuadé par contre tant le tout avait été intense pour un homme aussi peu expressif que lui habituellement. Eve lui avait tout fait ressortir et cela avait même été décuplé, au moins. Ezechiel ne serait plus tout à fait le même homme à partir de là, même s'il ne se sentait pas radicalement changé de prime abord. Il avait toujours la même peau, le même squelette mais son mode de pensée était par contre en train de totalement se transformer. Voilà ce que l'amour pouvait créer, il pouvait être à l'origine de tout un tas de conséquences aussi belles que désastreuses, selon les choix des principaux protagonistes. Ce soir-là, Eve et lui en avaient fait de très bons, même s'ils ne devaient pas encore tout à fait réaliser ce qu'ils avaient pu entreprendre. Zeke, en tout cas, n'avait pas assez de jugeote pour ouvrir les yeux sur ce qu'il venait de créer entre eux, la boîte de Pandore s'était pourtant ouverte, déversant des milliers de désirs non assouvis entre eux, des promesses d'un avenir durable et plus stable que jamais. Jusque là, en effet, ils ne s'étaient pas montrés comme un couple solide en tous points, la confiance ayant du mal à se manifester autant chez l'un que chez l'autre parce qu'ils avaient leurs blessures, leurs traumatismes mais le tout n'avait plus l'air si handicapant maintenant qu'ils avaient vécu cette symbiose unique et le fruit de toute une vie de labeur pour certains autres duos. Eux devaient s'estimer chanceux de ce qu'ils étaient capables de créer en se trouvant dans un endroit merveilleux, à essayer de retrouver leur souffle, ce qui semblait bien vain. Au final, Zeke se détacha d'Eve pour éviter qu'elle ne succombe à son poids loin d'être plume. Il s'allongea sous le jet d'eau fin du bout de la cascade, peinant à respirer alors qu'il glissait une main dans ses cheveux avec un sourire en entendant la remarque de sa compagne. "Nouveau? Mais pas unique, crois moi." Il n'avait apparemment pas perdu son assurance en attrapant le buste encore chaud d'Eve pour porter son dos contre sa poitrine, jouant avec les gouttelettes d'eau qui tombaient encore à intervalles régulières contre la peau diaphane de son bras, ses cheveux venant chatouiller son cou lui aussi si chaud après tout cela. "Tu crois qu'on pourra dormir au chalet ou on va juste rester là pour se remettre?" Il vint déposer un baiser chaleureux contre sa joue, sourire aux lèvres en continuant à dessiner moult figures contre le bras de la belle Zimmer. Il ne savait clairement pas où ils allaient après autant de fougue déversée dans un univers qui n'avait jamais été le leur auparavant mais Ezechiel était toutefois heureux qu'ils aient atteint cet état de grâce, ensemble. "Ca va changer maintenant, non?" Il lui demandait mais quelque part, le grand Blythe le savait, raison pour laquelle il parlait au lieu d'être le grand silencieux habituel. Lui, en tout cas, changeait déjà, en l'exprimant de la sorte. Sans plus aucune équivoque dans le timbre de sa voix. |
| | | | (#)Dim 29 Nov 2020 - 22:18 | |
| Je peinais à reprendre mes esprits, ayant mille et une étoiles devant les yeux alors que j’avais conscience que tout allait changer désormais. Que j’allais faire attention à chacun de ses gestes, chacun de ses regards. Que même jusque dans mon corps, quelque chose avait commencé à se modifier. Je ne savais pas quel mot mettre dessus et en avais-je seulement envie d’ailleurs ? Non. Je ne le voulais pas. Je voulais encore savourer un peu plus l’instant, cet état d’hébétude dans lequel je me trouvais alors que Zeke s’éloigna de moi. Je ne pouvais plus bouger, j’étais comme figée, le corps tremblotant. Ne maitrisant pas le flot de sensations qu’il y avait au fond de moi et de ce qu’il avait éveillé. Je le regardai se mettre sous la cascade alors qu’un rire spontané sortit d’entre mes lèvres. Chaque geste était étudié et à cet instant, je le voyais mieux qu’auparavant. Couché sous l’eau, hors d’haleine, le même sourire béat que moi sur les lèvres. "Nouveau? Mais pas unique, crois moi." Effectivement, il avait raison, j’avais du mal à mettre des mots sur ce que je ressentais. Énième rappel que j’étais une étrangère sur ces terres. Et que la barrière de la langue n’a jamais été aussi importante qu’à cet instant. Je le laissais m’attraper alors que j’étais sur le point de m’écrouler au sol. Mon dos posé contre son buste, je laissais ma tête trouver sa place sur son épaule. L’eau se déversant sur moi sans que je n’en ai pleinement conscience. Il y avait quelque chose de changé. Je souris en sentant son affection nouvelle avant de soupirer d’aise. « On a synchronisé nos… » Herzen ? Je marquai un temps d’arrêt pour chercher le mot à nouveau. J’aurai pu laisser échapper un chapelet de jurons en allemand tant mon cerveau peinait à redémarrer. « J’arrive pas à trouver les mots dans ta langue, dis-je avec une moue boudeuse. » Je tournai le regard vers lui avant de venir passer une main sur son visage, me demandant des efforts supplémentaires pour dégager une mèche de cheveux. "Tu crois qu'on pourra dormir au chalet ou on va juste rester là pour se remettre?" La question était légitime mais un nouveau petit rire sortit d’entre mes lèvres alors qu’il déposa ses lèvres sur ma joue. Je me sentais comme une adolescente qui découvrait les joies de l’amour. « Je crois qu’on va rentrer au chalet. » Je tournai la tête vers lui pour venir nicher ma tête dans le creux de son cou, y déposant un baiser affectif. « J’ai… j’ai faim. » J’eus un nouvel éclat de rire, consciente que ce n’était pas la première fois après nos ébats. Mais je désirai de savourer encore un peu ses caresses. J’aurai pu presque en ronronner de plaisir tant cela m’apaisait bien que ma poitrine continuait à se soulever d’un rythme irrégulier. "Ca va changer maintenant, non?" Je décidai à changer de position malgré un lourd effort pour lui faire face, plongeant mon regard si clair dans le sien alors que ma main se posa sur sa joue. « Ya, ça va changer. Parce que maintenant, je le sais. » Je savais les sentiments qu’il avait pour moi alors qu’avant, je n’en étais pas certaine. Je laissais mon nez se frotter contre le sien avec affection. Je pris l’une de ses mains pour la poser sur mon cœur alors que mon autre paume imita ce geste. « Même là, ils battent en même temps. » Ma voix était si fluette alors que je ne saurai me départir de cette mimique de bonheur qui avait pris possession de mon visage. Uniquement grâce à lui. Je passais donc mes mains autour de sa nuque, pour poser ma tête sur son épaule. « Tu vas devoir me porter, murmurai-je, tu crois qu’on peut sortir tout nus sans se faire voir ? » Parce que soyons honnête, j’étais si fatiguée que remettre un vêtement me semblerait être un effort incommensurable. Je laissais cependant mon souffle se perdre contre sa nuque pour murmurer dans un élan de spontanéité. « Du bist meine ein und alles. » Première fois que je lui faisais une déclaration dans ma langue natale, et j’attendrai sans doute qu’il me demande la traduction alors que je parsemai son cou de baisers tendres et affectueux. |
| | | | (#)Dim 29 Nov 2020 - 22:51 | |
| Il constatait l'était de fatigue dans lequel Eve se trouvait, il devait vraisemblablement vivre le même de son côté mais l'endorphine créé durant cet instant unique le gardait fermement éveillé, allez savoir jusqu'à quand. Il était probable que les minutes soient contre lui et que ce cher Ezechiel tombe comme une masse dès lors que l'adrénaline aurait baissé considérablement dans son cerveau. Après tout, à l'heure actuelle, le grand homme n'était pas tellement capable d'user de tous ses neurones et il était vraisemblable qu'il faille attendre le petit matin pour que le fermier puisse retrouver toutes ses capacités cérébrales parfaitement intactes. Mine de rien, les deux individus avaient beaucoup donné d'eux au cours de cette soirée magique au pied de la cascade la plus majestueuse qu'ils ne verraient jamais, assurément. Ezechiel ne regardait pourtant pas tellement le décor, lui qui était uniquement concentré sur Eve, celle qu'il berçait contre sa peau pour qu'elle ne perde pas pied malgré l'eau qui les happait de temps à autre. Il avait fallu qu'ils choisissent l'endroit le plus humide de la grotte pour se laisser aller dans des conditions des plus romantiques mais Zeke ne le regrettait pas une seconde. Il profitait tout bonnement de l'instant paisible, de cet après qu'il n'avait jamais connu ainsi parce qu'il n'y avait aucun non dit entre Eve et lui, aucun regret ni aucune déception après ce moment vécu et c'était sûrement la première fois que le tout était juste idéal pour eux deux. "T'es épuisée, Evie. Je parle pas allemand mais tu peux le faire si ça te soulage." Il n'allait pas comprendre un traître mot de ce qu'elle allait baratiner mais ce n'était pas ce qui était important pour le bûcheron: quelque part, il n'avait pas besoin de tous ses discours pour la saisir désormais. Il avait d'ores et déjà tout compris ce qu'elle avait à lui transmettre avec son corps quelques minutes auparavant et c'était amplement suffisant pour que le grand brun capte son message. Celui-ci était amoureux, tout comme le sien avait été identique et elle le savait. C'était en tout cas ce qu'elle voulait lui dire, qu'elle avait compris, qu'elle ne doutait plus, maintenant qu'elle avait sa tête contre son épaule et qu'elle le regardait avec cette vision neuve de lui. "J'aime savoir que t'es affamée. Il reste plein de choses à manger." Elle pouvait tout à fait dévaliser le frigo, même si Zeke lui-même comptait bien participer au festin de son côté parce qu'il avait bien besoin de reprendre des forces par la même occasion. Il sourit en sentant sa main sur son coeur, puis la sienne sur le sien, une symbiose qui voulait dire tant mais Zeke ne trouva pas le moindre mot à dire alors, il vint embrasser son nez tout naturellement. Il n'avait pas non plus cent pour cent changé et il restait un homme d'actes plutôt que de longs discours, conservant cette proximité entre leurs deux visages même après que l'instant fut passé. "Je pense pas qu'y aura des gens à cette heure, on va faire ça, m'dame." Il se relevait déjà, avant de se baisser avec le peu d'énergie qu'il lui restait pour soulever Eve de terre et commencer la route vers le chalet. Elle avait laissé l'allemand s'exprimer à nouveau et Zeke avait relevé des sourcils de questionnement parce qu'il n'avait bien évidemment pas compris un traître mot de la phrase prononcée par la jolie blonde. Ce devait être tendre et il vint embrasser sa tempe alors qu'il les dirigea d'un pas vif vers le lieu de leur retraite, une de ses mains ayant ramassé rapidement leurs vêtements respectifs à côté de la sortie de la grotte. Il n'avait jamais anticipé tout ce qui était arrivé mais il ne le regrettait pas le moins du monde alors qu'il déposait Eve au sol, courant vers la salle de bain pour la recouvrir d'une serviette afin qu'elle n'attrape pas froid. "Un bon repas et au dodo... Tu m'as tué." Il était venu murmurer ces quelques mots à son oreille, un compliment des plus importants venant d'un Ezechiel aussi taciturne dont le timbre voulait tout dire à l'heure actuelle. Qu'il avait apprécié, qu'elle avait créé tout cela, qu'il la remerciait, juste avant de sortir quelques petites choses à avaler pour ne pas qu'ils tombent d'hypoglycémie avant de sommeil, un sourire ancré aux lèvres alors qu'il s'asseyait à côté d'elle, sa main posée sur la sienne, délicatement. Tout changeait, oui, définitivement. |
| | | | (#)Dim 29 Nov 2020 - 23:20 | |
| Je peinais à reprendre mes esprits. Et pour une hyperactive comme moi, c’était beaucoup. Car Zeke le savait mais même après nos précédentes étreintes, je ne parvenais pas à tenir en place. Seulement là, chaque mot dit en anglais me coûtait énormément, chaque geste fait aussi tendre soit-il me rappelait que mes muscles avaient besoin de nutriments. Si je voulais continuer à tenir ce rythme j’allais devoir passer par une case que j’occultai depuis des années. celle de me nourrir convenablement. Pour cause qu’alors que Zeke me parlait, je me repassais le film mental de toutes mes étreintes, essayant de remonter à la plus ancienne, cherchant un semblant de ce que je vivais ce soir pour finalement me rendre compte que le film de ce soir était unique. Que je me le repasserai sans aucun doute dans les minutes, les heures et les jours qui vont suivre. Mais Zeke avait raison, j’étais fatiguée. et pour cause que je n’avais pas seulement donné de mon corps ce soir mais également de ma personne. En lui narrant de nombreuses choses, en instiguant des gestes. Je commençai donc à compter sur mes doigts. "T'es épuisée, Evie. Je parle pas allemand mais tu peux le faire si ça te soulage." Mais il ne comprendrait rien si je me mettais à parler en allemand. Et je voulais qu’il saisisse mes mots. Pas qu’il reste dans le flou le plus total. Je me surpris à lever quatre doigts alors que mon regard happait le sien, clignant des yeux de surprise. Ce qui était énorme en soi. Une véritable étape. Face à lui, je lui fis savoir avec un regard voilé de mille étoiles que j’avais pris conscience de la force de ses sentiments tout comme il avait dû saisir les miens. Un échange silencieux avait lieu entre nous avant que je ne le brise pour lui dire que j’avais envie de nourriture. "J'aime savoir que t'es affamée. Il reste plein de choses à manger." Je laissais échapper un petit rire alors que ma main caressa légèrement sa barbe. « Est-ce que tu vas t’en servir pour me faire manger ? Arguai-je avec une voix joyeuse. » Après tout, il était assez alerte pour savoir que j’avais toujours faim après nos ébats. Et là, c’était différent, renforcé. Devant les multiples efforts que nous venions de faire nous étions affamés l’un comme l’autre. « Je sais ce qu’il y a dans le frigo. C’est moi qui ai tout cuisiné. » j’aurai voulu m’étirer paresseusement comme un gros chat sortant de son sommeil mais mes muscles étaient encore douloureux. Face à lui, je posai ma main sur son palpitant, la sienne sur le mien pour constater que même après l’effort, ils restaient en communion. J’eus un léger rire alors qu’il posa ses lèvres sur mon nez, le fronçant légèrement. Consciente que j’agissais comme quelqu’un de complètement dopé à ce que nous venions de faire. Mes lèvres se perdirent dans son cou à mesure que je lui demandai de me porter. Je laissais échapper un gémissement alors que je ne parvenais pas à nouer mes jambes autour de sa taille. L’effort étant sans doute trop grand. "Je pense pas qu'y aura des gens à cette heure, on va faire ça, m'dame." Je laissais mes mains jouer avec ses cheveux alors qu’il ramassa nos vêtements pour couvrir la courte distance qui nous séparait du chalet où dormait le restant de la famille. « J’arrive pas à nouer mes jambes, c’est embêtant. »J’avais peur de glisser en somme, raffermissant ma prise. Un frisson me parcourut alors qu’un courant d’air s’infiltra contre ma peau et que je lui murmurai des mots en allemand. Des mots tendres qui signifiaient plus qu’un simple je t’aime pour les allemands. Alors qu’il me déposa au sol, je rampai jusqu’au canapé pour raffermir les pans de la serviette qu’il m’avait amené. Puis, je le regardai s’activer alors que pour la première fois en trois mois, je demeurai passive. « Tu es mon seul et unique. » Ma voix claire s’élevait dans un murmure audible que pour nous deux. « C’est ce que ça veut dire. Et pour nous les allemands c’est plus puissant qu’un simple je t’aime. » Les yeux perdus dans le vague, je laissais mon esprit dérivé tandis que Zeke revint vers moi. "Un bon repas et au dodo... Tu m'as tué." J’eus de nouveau un rire alors qu’il s’éloigna de moi. Je vins me mettre dans les coussins, les yeux encore embués par le moment que nous venions de partager. « J’ai jamais ressenti ça. C’était si fort, si puissant. Comme dans un rêve. » Encore une fois, je me perdais dans les méandres de mon esprit tandis que sa main me ramenait vers la réalité. D’ordinaire, je me serai excusée d’avoir dit des choses aussi belles, des choses que j’avais sur le cœur, gênée par la force de mes sentiments mais pas ce soir. Non. Je n’avais plus honte désormais, plus peur du rejet puisque je savais qu’il partageait ce fait avec moi. Je ramenai donc ma jambe sous moi avant de prendre une cuillère de gâteau que je lui tendis. « Encore un rituel, la femme nourrit son homme après une pareille osmose. » Les rires, les sourires, tout paraissait plus facile. Ivre de ce que nous venions vivre et d’un bonheur nouvellement né alors que je trempai mon doigt dans la crème du gâteau au chocolat pour la porter à mes lèvres. « Donc en gros, tu vas utiliser nos étreintes pour me remplumer et moi pour te faire dormir. Demain tu seras détendu comme un gros chat. » Je rapprochai mon visage du sien pour mordiller ma lèvre inférieure. « et en plus l’endroit où tu vas aller demain est encore plus beau que celui-ci. J’ai préparé une chasse au trésor pour Lisa et toi. » Et je me garderai de dire ce qu’était le trésor. Moi pour lui et un cadeau pour ma fille ainée. Même si la petite statuette que j’avais faite pour lui trainait dans une des poches de ma salopette, son talisman contre tous les chagrins. |
| | | | (#)Lun 30 Nov 2020 - 23:46 | |
| L'issue de cette journée restait des plus surprenantes, surtout lorsque l'on repensait à la matinée qu'ils avaient tous passé. Ezechiel avait joué le rôle du pire petit ami de la planète, préoccupé qu'il était par ses petits soucis personnels. Il n'avait clairement aucune excuse pourtant: oublier l'anniversaire d'Eve alors qu'on avait toujours tout fait pour qu'il se retrouve en face d'un calendrier qui marquait très nettement les événements importants à ne surtout pas laisser filer. Le grand Blythe n'avait pas fait suffisamment attention, il était passé à côté de la meilleure occasion de prouver sa bonne foi à sa compagne et clairement, il avait failli tout faire chavirer du mauvais côté. Heureusement pour lui, Eve avait un coeur en or et il avait toujours eu une propension à pardonner ses incertitudes et ses écarts de conduite que personne d'autre que lui-même pouvait saisir. Elle était franchement la patience incarnée avec le géant gauche qu'il était, lui qui n'avait aucun point de comparaison et aucune expérience à noter pour avoir la meilleure attitude au monde dans un contexte aussi angoissant pour un novice dans son genre. Au moins, il avait réussi à rattraper le coup, trouver quelques mots pour permettre à Zimmer d'effacer d'un revers de main sa déception le concernant et il s'avérait qu'elle avait fait le meilleur choix vu la fin de journée qu'ils venaient de passer tous les deux. Désormais, Zeke paraissait comme le plus détendu des hommes, tout sourire quand on savait qu'il n'était pas du genre à montrer trop d'émotions, il fallait toujours conserver ce côté renfermé face aux autres, question de survie. là, il n'avait absolument aucune raison de le faire puisqu'il était le plus heureux possible, à observer d'un oeil discret les réactions de la petite blonde. Il se retrouvait à jouer le rôle du malicieux alors qu'elle lui affirmait qu'elle avait quelque peu du mal à contrôler ses muscles, rien de plus normal après autant d'efforts accumulés. Lui ne pouvait que hocher la tête en relevant un sourcil, apparemment assez à l'aise avec cette idée nouvelle d'eux deux pour laisser planer quelques sous-entendus, juste ce qu'il fallait. "Ce serait une excellente stratégie, non?" Ezechiel n'était probablement pas aussi vicieux que cela: bien sûr, il s'extasiait par avance de constater que la jeune allemande retrouvait l'appétit après une performance sportive d'envergure mais il ne tenait pas non plus à l'épuiser pour un prétexte sous le signe des calories. L'idée le fit rire néanmoins alors qu'il ramenait une bonne quantité de nourriture, ils en avaient clairement tous les deux besoin, Zimmer se lançant dans une confession que Zeke ne put comprendre directement, allemand oblige mais il saisit bien vite le message avec le décodage amené par sa partenaire. 'Soyons uniques l'un envers l'autre dans ce cas." Il n'était pas de la même origine qu'elle mais Zeke ne pouvait pas nier que la réciproque était vraie de son côté tant ce qu'il avait vécu à ses côtés était nouveau pour lui. Zimmer devait le savoir mieux que quiconque parce qu'il lui avait montré qu'il ne connaissait pas grand chose mais il avait appris sur le tas, avec elle, porté par son instinct. Lui-même avala bien vite quelques restes de nourriture pour repartir sur de bonnes bases, même s'il avait surtout envie de terminer dans une position allongée pour reposer ses muscles. "Et toi, t'auras pris deux kilos. Parfait, donnant donnant." Il exagérait pour sûr mais il était clair qu'Eve allait jouer un rôle capital de son côté pour calmer ses phases d'insomnie et dieu savait à quel point elles avaient été nombreuses jusqu'ici, probablement parce que le brun avait toujours eu trop d'énergie à revendre. "Hum, vraiment? Je croyais qu'on faisait grasse mat'." Première fois de sa vie qu'il aurait pu l'envisager alors qu'il attrapait les restes de gâteaux et qu'il invitait Eve à le suivre. Manger au lit, c'était mieux pour le moral, non? Il les ramena vers la chambre où l'ambiance n'était plus la même depuis la dernière fois. Il s'autorisa même à se laisser tomber sous la couette, n'ayant jamais été aussi heureux de se trouver là. "Normalement, je suis pas fan de mon lit. Ni des voyages. Je vais peut être changer d'avis. Merci, Evie." Il déposa un doux baiser sur sa tempe en terminant sa part de gâteau, affamé comme jamais. Elle le changeait, imperceptiblement. |
| | | | (#)Mar 1 Déc 2020 - 20:12 | |
| Ainsi tout avait changé entre nous. Je le sentais. Dans les gestes, dans les paroles, dans nos regards. Tout se modifiait petit à petit. Comme si nous avions eu besoin de baisser toutes nos barrières pour être enfin nous-même avec l’autre. Je me laissais happer par ce bonheur nouveau, celui de voir la réalité autrement. Perdue dans ses bras, ma tête posée sur son épaule, je le laissais me mener jusqu’au chalet où la petite famille avait élu domicile. La bague qu’il m’avait offerte scintillait un peu plus. Je la voyais au clair de lune alors que je retrouvais la quiétude d’un habitacle chauffé, une serviette sur mes épaules. Je le fixai avec un large sourire, trop niais, sur mes lèvres. Je le voyais autrement. Ses gestes avaient changé tout comme sa manière de me parler. "Ce serait une excellente stratégie, non?" D’ordinaire, j’aurai pu en rougir alors que les images me revinrent en mémoire et par réflexe, je me mordillai la lèvre inférieure. Puis, je hochai la tête. « Sans doute, oui. En plus tu peux en abuser car c’est pas nocif pour la santé. » Une véritable addiction entre nous, une sorte de lien qui était en train de s’établir alors que je me trainais jusqu’au canapé. La maison était bien silencieuse, signe que tout le monde dormait. Chiens comme enfants. et ce silence était reposant. Moi qui ai toujours détesté les silences, ce genre de moment, je me surprenais à les apprécier. Je le laissais revenir jusqu’à moi avec une quantité astronomique de nourriture. Je pris donc une cuillère pour commencer à manger une bouchée de chocolat. Et je ne savais pas si c’était dû au moment que nous avions partagé mais mes papilles semblaient être en éveil. Je laissais donc échapper un petit gémissement de plaisir gustatif avant de me tourner vers lui. 'Soyons uniques l'un envers l'autre dans ce cas." Je tendis le visage, consciente qu’il venait de me faire une déclaration d’amour avant d’avoir un petit rire. Je pris donc sa main libre dans la mienne pour venir le caresser. « Je crois que tu n’as pas tout à fait saisi le concept en fait. Quand un allemand dit ça… » Je dodelinai un peu de la tête, alors que mon regard brillait de mille étoiles. « C’est parce qu’il ne s’imagine plus vivre sans l’autre. C’est un phénomène rare ce que l’on vient de vivre tu sais. C’est pas quelque chose que tu développes avec le temps. C’est instantané. » Je pris le temps de déglutir avant de reprendre une part de gâteau. « ça envahit pas seulement ton cœur, mais aussi ton corps, tes mains, ta peau jusqu’à ton estomac. Est-ce que c’est ce que tu ressens pour moi ? Parce que c’est ça que j’éprouve pour toi. » Une véritable singularité. Je n’avais pas fait attention au fait que je venais de lui poser une question dont je connaissais déjà la réponse. « La communion, les communions que nous venons de partager, c’est lorsque deux personnes sont unies dans leur unicité. » Et dans le fait que oui, nous serons uniques tous les deux. J’avais dit ceci d’une voix douce. De toute manière, je ne saurai faire preuve de plus puisque j’étais à l’heure actuelle trop épuisée. Je lui rendis sa main alors qu’il se mit à engloutir une quantité astronomique de nourriture alors que je me contentai de reprendre une seconde fois du gâteau. "Et toi, t'auras pris deux kilos. Parfait, donnant donnant." J’éclatai d’un rire sonore avant de plaquer ma main sur la bouche, me rappelant que les enfants dormaient non loin de nous. « Après je peux te faire dormir juste en te faisant des massages tu sais. J’ai tout le nécessaire. L’huile, les bougies. » J’écarquillai les yeux en grand, mon air plein de malice. « Ouais, je sais je suis fourbe. » Une nouvelle facette de ma personnalité. Me mettre à faire de l’humour, oser en avoir à son contact du moins. Signe que je me sentais bien avec lui. Et que je n’échangerai ce moment pour nul autre. "Hum, vraiment? Je croyais qu'on faisait grasse mat'." Je pris un air surpris avant de glousser légèrement. Doucement, je me penchai pour venir frôler son nez, volant quelques miettes de nourriture présentes sur ses lèvres. « Je te laisserai dormir. Tu seras réveillé par une bonne odeur de petit dej. Je vais faire des crêpes françaises. » Sans ne connaissait-il pas ? Je lui emboitais le pas avant pour aller jusqu’au lit. Il semblait aussi euphorique que moi alors mon sourire vint s’agrandir. "Normalement, je suis pas fan de mon lit. Ni des voyages. Je vais peut être changer d'avis. Merci, Evie." Je tournai la tête vers lui avant de laisser ma main caresser sa joue distraitement. « Et toi, tu m’as fait passer l’anniversaire le plus magique que je n’ai jamais eu. D’habitude, on se contente de faire la fête foraine et de regarder… de regarder un film sur moi. Une sorte de rétrospective de ma vie. Et là, j’ai vécu la nuit la plus merveilleuse de toute mon existence. » Je posai ma tête sur son épaule, y déposant un chaste baiser avant de regarder ce qu’il restait à manger. Je cherchai à manger toute seule, ce qui était un pas de géant. Et que je me sentais bien. |
| | | | (#)Mer 2 Déc 2020 - 23:24 | |
| Zeke n'avait probablement pas encore toutes les cartes en main pour comprendre le moindre message subliminal. Il n'avait toujours parlé qu'au sens littéral, résultat de son manque de lecture en tous genres, lui, l'homme qu'on considérait être l'idiot de base du village. Il avait probablement tant de choses à proposer, si seulement on lui avait offert une chance de le faire, tout comme Eve qui s'était osée à l'exercice le plus naturellement du monde. Elle était celle qui avait réussi là où tous les autres avaient échoué, à le comprendre, à l'emmener dans son monde quand le grand Blythe restait collé à la terre ferme, toujours clairement apeuré de l'inconnu. L'expérience qu'il avait de toutes ces nouveautés n'avait pas été bonne et depuis, ce cher Ezechiel s'enfermait dans des zones de conforts, de bien jolies zones qui n'avaient plus lieu d'être maintenant qu'Eve les avait détruites une à une. Voilà en quoi elle était spéciale, elle avait su prendre son courage à deux mains pour creuser la carapace de cher Ezechiel et elle y découvrait tant de trésors. Il n'y avait qu'à constater l'affection qu'il posait sur elle à travers son regard si perçant, lui qui ne savait pas tellement quoi lui répondre, signe qu'il ne changeait pas tant que cela. Et ce, même si la soirée avait offert son lot de surprises et qu'il avait laissé naître une nouvelle partie de lui, mille fois plus belle, mille fois moins apeurée par le jugement d'autrui... Il sortait de son cocon et il n'y avait que la jolie Zimmer pour l'observer grandir. "J'imagine, oui. Même si je ne pensais pas le vivre un jour." Être unis dans un tel état de grâce, une exception parmi des milliards de personnes qui se rencontraient au quotidien et qui tentaient de faire éclore des relations à partir d'un vide intersidéral. Eve et lui avaient réussi là où d'autres butaient et ils n'avaient pas eu à faire autre chose d'attendre le bon moment, celui où ils seraient prêts à se dévoiler l'un à l'autre, dans des instants d'assurance, où l'hésitation n'avait plus sa place. Maintenant, il n'y avait plus aucune gêne entre eux: ils avaient dépassé ce stade en se posant au fond du lit, un Ezechiel gardant ses yeux rivés vers Eve, apparemment attirée par la nourriture soudainement. Le grand brun appréciait très clairement cette idée puisqu'il souriait en la laissant picorer après avoir lui-même terminé son assiette, s'allongeant spontanément sous la couverture, malgré la chaleur qui occupait encore tout son corps. "Un massage? Faudra voir si ça marche mieux que ce qu'on a fait. Partant pour les crêpes, évidemment. Mais faut que tu dormes aussi, par contre, sinon je te séquestre dans ce lit. On avait dit repos à la base." Zeke arrivait à faire des phrases plus longues qu'à l'accoutumée, allez savoir si la fatigue lui déliait la langue ou si c'était l'explosion de joie ressentie en compagnie de l'allemande, sûrement les deux à la fois. "Pourquoi tu parles au passé? La nuit est pas finie, tu sais." Il y avait encore les étoiles au dessus de leurs têtes, Zeke qui venaient enlacer la jeune femme en lui baisant la joue, espérant qu'ils pourraient rester ainsi un petit moment, que le sommeil vienne tout de suite ou non, ce n'était pas l'important. Non, ils partageaient bien plus que cela désormais, plus que des instants terrestres, ils voyaient plus loin, ensemble. |
| | | | (#)Jeu 3 Déc 2020 - 0:04 | |
| Jamais, je n’aurai pensé vivre une telle communion un jour. Voire même vivre une relation aussi intense avec un homme tel que Zeke. Les hommes comme lui, avec du charisme, une beauté époustouflante et une grandeur d’âme qui équivalait à celle physique, il passait leur chemin devant moi. J’étais si petite, si banale que je n’avais jamais pensé vivre ça un jour. Contre Zeke, je me sentais mieux. J’ai traversé des zones d’ombres pendant tellement longtemps que je ne me pensais pas tomber sur une éclaircie un jour. Et le voilà, Ezechiel Blythe. Superbe, généreux, et qui avait une passion sous-jacente que je n’aurai pas soupçonné un jour. "J'imagine, oui. Même si je ne pensais pas le vivre un jour." Je vins lui sourire avant de déposer un baiser sur sa joue, laissant planer un léger rire. J’ai toujours été si joyeuse avant. Sourire, donner de la joie aux gens et puis le destin a décidé de s’acharner. Seulement, maintenant, je commençai à me sentir mieux. A voir la vie différemment et à me voir de manière différente. « C’est ça la beauté, c’est qu’on ne sait jamais quand ça va arriver, ni où. » Je me tournai vers lui alors qu’il engloutissait des quantités astronomiques de nourriture. Il faut dire que vu comment il était massif, il fallait le nourrir. Je ne pus retenir un petit sourire niais alors qu’il semblait aller mieux, que nos barrières avaient définitivement cédé. « Je sais quand je suis tombée sous ton charme. » Je laissais mon regard se perdre dans le vide alors que je revivai notre première rencontre et notre première nuit. « Tu étais en train de réparer la clotûre et je te parlais de mon agoraphobie et tu m’as dit de me battre. Ensuite, le soir-même j’ai vu comment tu… tu en es venu à porter Jacob alors que tu le connaissais à peine, les grimaces que tu lui as faite pour le faire rire. Et je me suis dit : Evelyn, celui-là, le laisse pas filer. S’il est libre. » Et je remerciai chaque matin où je me réveillai à ses côtés de trouver son corps imposant dans mon lit. Ce lit que je ne tardai pas à recouvrer alors que je me jetai sur les morceaux de gâteaux. Même si je souffrais d’anorexie quand mon âme était en souffrance, j’étais gourmande. Un de mes nombreux pêchés avec la luxure. Une luxure que j’avais découverte à ses côtés. Et que je n’étais pas prête à réfréner. "Un massage? Faudra voir si ça marche mieux que ce qu'on a fait. Partant pour les crêpes, évidemment. Mais faut que tu dormes aussi, par contre, sinon je te séquestre dans ce lit. On avait dit repos à la base." Je laissas échapper un fou rire avant de poser ma main, me rappelant que les enfants dormaient. « Et tu vas faire comment pour me séquestrer ? Tu vas m’attacher ? Ou alors tu vas te contenter d’emprisonner mes poignets avec tes grandes mains et me parler avec autorité ? » Oh tiens, nouveau fantasme. Je baissais la tête, les épaules toujours en prise au gloussement et à la joie nouvelle. Tout me semblait plus facile avec lui et je pus sentir mon cœur s’envoler non loin avant de mâchouiller le gâteau chocolat et d’essuyer mes doigts avec une serviette. "Pourquoi tu parles au passé? La nuit est pas finie, tu sais." Je le laissais m’enlacer, gloussant de nouveau sous son baiser chaste, ma tête basculant sur son épaule. Je me sentis bien à cet instant avant de tourner la tête vers lui pour embrasser le bout de son nez. « C’est vrai que tu m’as dit que j’aurai tout avant l’aube. » Je me penchai pour venir murmurer que si jamais il était pris d’une quelconque pulsion il pourrait me réveiller avant de venir caresser ses mains des miennes tout en douceur. Ma tête sur son épaule, ses bras autour de moi alors que je n’avais dormi dans le plus simple appareil à ses côtés. Je me tournai vers lui pour déposer un chaste baiser sur ses lèvres, caressant sa joue du bout des doigts. « Merci, me contentai-je de murmurer. » je pourrais épiloguer cent ans mais à vrai dire, je le remerciai pour tout. Pour m’avoir écoutée sur ma maladie, pour vouloir me soutenir, pour m’avoir suivie dans cette caverne. Pour m’aimer tel que j’étais. Et pour tout ce que l’avenir nous réservait. Mon regard, empli d’amour ne cessait de soutenir le sien alors que l’ambiance qu’il y avait entre nous devint différente. Empli d’un sentiment que je ne pensais jamais retrouver, jamais vivre même. Et qui réanimait un peu mon cœur jour après jour. Ma main se perdit contre la sienne avant de la poser sur mon cœur, qui désormais était plus calme. Pour nicher ma tête dans son cou, sentant l’odeur de cette eau qui m’avait tant marqué pour la soirée. « Tu entends quoi par la nuit n’est pas finie, murmurai-je, tu me réserves d’autres surprises ? » Ma voix n’était qu’un murmure alors qu’un sentiment de béatitude m’envahit et que mes doigts vacants, caressaient son bras sans me soucier un seul instant à dormir tant il avait piqué ma curiosité. |
| | | | (#)Mer 9 Déc 2020 - 19:47 | |
| Il n'y avait rien de plus compliqué pour le grand Blythe que de se laisser aller aux confidences. De manière générale, il n'avait jamais été très friand de partager quoique ce fut avec autrui, pas par manque d'envie évidemment mais par méfiance avant tout. Il avait clairement vu ce que les êtres humains étaient en mesure de se faire subir au quotidien: combien de fois en avait-il été victime de son côté? Bien sûr, Zeke avait tenté de relativiser en se disant que ce n'était pas un fait généralisé, que certaines personnes pouvaient être bonnes au fond du coeur. Néanmoins, ses yeux avaient fait mentir ses convictions maintes et maintes fois, jusqu'à ce qu'il perde tout espoir de trouver quelqu'un avec qui partager un semblant d'aventure. Il avait fini par rencontrer Eve cependant et jusque là, il découvrait tout avec elle et cette soirée avait été encore une fois un tournant dans ce qu'était leur relation. Il y avait eu de la tendresse, oui, une certaine dose de réserve de part et d'autre et maintenant, ils essayaient quelque chose de nouveau, laissant le flot de la passion les emporter vers un monde qu'ils n'avaient pas tellement connu jusqu'ici. Zeke aurait pu en être galvanisé mais il apparaissait plutôt calme après coup, comme s'il avait attendu d'en arriver là pendant un long moment et qu'il se sentait relativement soulagé d'avoir passé ce cap maintenant. Il était vrai que, à trente-sept ans, il était clairement temps que le grand brun arrête de se renfermer sur lui-même et ne laisse personne profiter de tous les atouts qu'il pouvait avoir derrière cette apparence plutôt froide. Ce n'était pas ce qu'il était, bien au contraire, mais il avait fallu qu'il rencontre la personne nécessaire pour qu'il se dévoile enfin, qu'il se montre aussi plus assuré dans ses gestes et ses attitudes, ce qu'il faisait maintenant qu'il avait tout montré à Eve sans la moindre honte ni la moindre gêne. "Le laisse pas filer maintenant, alors." Il lui fit un clin d'oeil joueur, une facette de la personnalité d'Ezechiel qu'il ne montrait pratiquement jamais. Mine de rien, le bûcheron avait tellement eu peur des autres que la solitude l'avait rendu pratiquement amorphe. Il en avait clairement perdu du temps en se comportant comme un ermite peu bavard mais il se rendait aussi définitivement compte que ce n'était pas une si mauvaise chose d'avoir attendu. Maintenant, Blythe comprenait ce qui lui arrivait et il le vivait tout en étant en parfaite maîtrise de ses émotions, ce qui évitait une fuite de sa part, en quelque sorte. "Pas besoin de corde. Je suis sûr que mes bras suffiront, Evie." Il l'implorait de se reposer un peu et c'était aussi son week-end alors, Zeke ne désirait que marquer le coup, pour qu'elle comprenne que rien de tout cela n'était pris à la légère par sa grande personne. Bien évidemment, tout ceci était teinté d'une nouvelle facette de leur lien mais Blythe n'avait pas d'appréhension concernant la suite. Non, il laissa simplement Eve se porter contre lui, conservant une étroite étreinte entre leurs deux corps alors qu'ils continuaient de parler, ne laissant pas la fatigue les emporter instantanément, pour une fois. "C'est vrai que j'ai dit ça." Il avait dit beaucoup de choses comparé à d'habitude, alors que ses lèvres vinrent embrasser le front de la petite blonde après ses remerciements. Ce n'était que le début d'un nouveau chapitre et le roman serait long s'ils continuaient sur cette chemin, ce qui convenait très bien au grand Ezechiel. "J'entends qu'il fait pas encore jour. Et qu'on est pas obligés de dormir. Qu'on peut faire ce qu'on veut." Pour une fois. Qu'ils se comportent comme des enfants insouciants et sans responsabilité, qu'ils arrêtent de se déchirer pour des bêtises, qu'ils soient juste eux-mêmes sans penser à rien, pas même au futur, voilà ce à quoi il pensait en venant caresser une mèche de cheveux dorés d'Eve, sans rien ajouter pour le moment. |
| | | | (#)Jeu 10 Déc 2020 - 20:32 | |
| Je pense que jamais je ne me suis sentie autant moi-même avec quelqu’un. J’étais constamment dans la retenue, constamment dans la timidité. Mais pas avec lui. J’avais le sentiment de m’ouvrir totalement. D’avoir parlé, agi ce soir comme je ne l’avais jamais fait précédemment. Et que tout était renforcé. Ma vision de lui, de nous, de ce que nous allions être. Alors que tels deux adolescents, nous n’arrivions pas à rester loin l’un de l’autre, sans nous toucher, sans nous parler, nous sourire ou avoir des regards tendres. Je pouvais lui faire des confessions comme de mes sentiments qui ont éclot à un moment précis ou encore de ce que j’ai pu penser. Et j’aurai pu en rougir, en avoir honte car j’exprimai mes sentiments sans plus aucune bride. "Le laisse pas filer maintenant, alors." J’eus un petit sourire avant de venir passer une main dans sa nuque, le couvant d’un regard tendre alors qu’il se faisait joueur. « Pourquoi t’as envie de filer ? » Je ne connaissais pas cette facette de Zeke, ni même la mienne à essayer de l’asticoter. Mes doigts caressèrent sa nuque distraitement avant de secouer la tête et d’éclater de rire. « Et toi, mon beau géant, c’était quand ? » je levai le nez, une moue malicieuse sur mes traits tandis que mes yeux bleus verts interrogeaient les siens. Ma tête vint se nicher affectueusement dans son cou pour y déposer un chaste baiser avant de regarder le carnage de nourriture qu’il y avait devant nous. Je n’en revenais pas d’avoir mangé un gâteau au chocolat complet. "Pas besoin de corde. Je suis sûr que mes bras suffiront, Evie." Je dodelinai de la tête, me lovant contre lui comme un gros chat avant de réfléchir. « Donc tu vas me tenir dans tes bras toute la nuit ? Tu vas pas avoir mal à un moment ? Bon après, je prends pas de place. » Je fis la moue, consciente que cela relèverait d’énormément d’efforts de ma part. car je ne tenais pas en place et j’étais incapable de rester couchée très longtemps. Sauf ce soir où tous mes muscles étaient endoloris et je serai incapable de tenir sur mes jambes plus de quelques secondes. Et pourtant mon pyjama m’appelait. Je décidai donc de m’allonger sur lui pour le regarder dans les yeux, ses bras puissants autour de moi. Je sentais son cœur battre sous ma paume, un petit sourire de contentement aux lèvres. "C'est vrai que j'ai dit ça." Le souvenir de ses gestes, de ses dires m’apporta rougeur nouvelle. Non pas par timidité car tout fut différent à cet instant. « T’as dit beaucoup de choses et j’aime entendre ta voix ; » Battements de cils d’une véritable biche tandis que ses lèvres s’attardèrent sur mon front et que je fermai un instant les yeux. savourant chaque contact de sa part. tant la dynamique était nouvelle. "J'entends qu'il fait pas encore jour. Et qu'on est pas obligés de dormir. Qu'on peut faire ce qu'on veut." Je me redressai pour venir poser mes lippes contre les siennes. « Et tu veux faire quoi ? Parce que moi je peux à peine marcher. Et c’est dommage parce que… » Je déposai un baiser sur sa mâchoire avant de nicher de nouveau ma tête dans son cou. « j’avais acheté un truc ravissant pour la nuit. » Je commençai doucement à caresser ses cheveux du bout de mes doigts, déposant de chastes baisers dans sa nuque. « Je peux te faire un vrai massage ? J’ai tout l’attirail. L’huile, les bougies. Et ça… ça éviterait les courbatures toute à l’heure. » Bien que j’étais certaine qu’il n’en ait pas une seule. C’est moi qui allais avoir du mal à merree un pied devant l’autre. mais je n’avais jamais connu une telle intensité. « Par contre, faudra m’en faire un aussi. J’aimerai bien retrouver l’usage de mes jambes. » je fronçai un peu le nez, posant ma tête sur son épaule pour le regarder. Mes doigts jouant toujours avec sa chevelure ébène de manière inconsciente. |
| | | | | | | | (Zekeve) l'amour a percé mon coeur. |
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