| (Zekeve) l'amour a percé mon coeur. |
| | (#)Lun 19 Oct 2020 - 18:13 | |
| Je ne pense pas que Zeke mesurait à quel point mes sentiments pour lui pouvaient s’avérer puissants. Même moi, je ne les comprenais pas. mais j’avais vu assez de morts dans ma vie pour le voir disparaitre. Je sais bien que je n’avais aucune prise là-dessus mais bon nombre de fois je me réveillais en hurlant la nuit à cause de ce tourment. Souvent quand il n’était pas là d’ailleurs. J’ai très mal vécu cette distance, étant sans doute trop tactile, trop abimée par la vie. Trop tout simplement. Cette peur de l’étouffer, de trop le coller avait fini par nous porter préjudice au point j’en souffrais désormais physiquement. Je déglutis alors que je demeurai dans ses bras puissants. Je me faisais l’effet d’être minuscule à ses côtés. Si petite, si chétive. Mais le grand homme demeurait doux, la douceur incarnée. Je savais en mon for intérieur que je ne le méritais pas. qu’il méritait une femme en bonne santé, qui n’aurait pas un passé aussi chaotique que le mien, des plaies aussi ouvertes. "Y a aucune raison que ça arrive. Tu peux pas avoir peur de l'incontrôlable." Je gardai la tête baissée avant de l’écarter du creux de son cou, me sentant rougir. « Zeke, je… je pense que tu comprends pas. » Et à vrai dire, je n’en saisissais pas le quart moi-même. cette histoire m’était tombée sur le coin du nez sans que je ne m’y attende. « Je t’aime plus que je ne m’aime moi. » Chose qui n’était pas difficile en soi puisqu’il savait à quel point, je pouvais me négliger. « Et… et… et… » La phrase ne parvint pas à sortir comme je pourrais le dire. alors à la place, je me penchai pour venir poser mes lèvres sur les siennes. Essayant de faire passer ce que je pouvais éprouver. Que mon cœur si brisé, si infiniment lacéré battait pour sa grande carcasse. Que je ne voulais pas le perdre et que je mettrai tout en œuvre pour me soigner. Pas pour moi mais pour lui, pour les enfants, pour Caleb. Pour les personnes de mon entourage. Tout ce que j’entreprenais dans ma vie n’avait pas pour but de me satisfaire mais dans celui de prodiguer un peu de bonheur à mes proches. Je souriais, je tentais de les faire rire, j’apaisais leurs craintes comme je l’avais fait avec Alex. Mais mon psy m’avait posé cette question : et qui s’occupe de vous ? J’ai pensé que j’en serai capable seule mais je me trompais. Visiblement épuisée. Je pris Jacob dans mes bras. Ayant ce besoin d’avoir toujours quelqu’un près de moi, laissant la porte entrouverte. Mon chien près de moi. Je nourrissais un amour sans fond pour les personnes présentes dans le modeste chalet. Essayant de m’assoupir, mon tout petit serré contre moi. Mais les songes revinrent faire leur apparition. Il s’agissait toujours du même depuis quelques temps. Je marchai seule pour trouver du sang. Pour trouver son corps. Il a pris bien des visages pendant les années où j’ai joué les marche-rêves. Celui de Caleb dans les premiers temps puis après celui de Kieran qui a fini par s’effacer pour laisser place à l’imposante carrure d’Ezechiel. Un hurlement se mua dans ma gorge alors que je sursautai, revenant à moi, sentant une main sur ma joue. Une délicate caresse. Je tâtai le lit pour voir que Jacob n’était plus là. La gorge sèche. "Eh, les enfants sont couchés. Ce serait bien que tu manges un peu." Mon cœur tambourinait dans ma poitrine alors que j’avisai le plateau qu’il m’avait préparé. Toujours silencieuse, je m’approchai de lui pour le serrer contre moi. Sans doute trop fort. Ma tête se nicha de nouveau dans son cou alors que je tentai de maitriser mes émotions. Ce n’était qu’un songe. Je devrais être habituée depuis le temps mais le résultat était toujours le même. Le corps encore tremblant, je m’écartai avant de me racler la gorge. « Je… je veux bien essayer mais… » Je baissais la tête, attrapant les plis de ma robe vaporeuse qui n’avait servi à rien. « J’ai… c’était pas ce qui était prévu, m’entêtai-je, je suis désolée. J’ai tout gâché. » De grosses larmes de crocodiles dévalèrent le long de mes joues comme après chaque cauchemar. Je ne cessai de déglutir, tentant de reprendre une contenance. Alors, je piquai dans une pomme de terre sans enthousiasme aucun. Je portais la nourriture à ma bouche. Qui sans surprise eut un goût de cendres. Me forçant à l’avaler comme s’il s’agissait d’une lame de rasoir. Comme à chaque fois. Je regardai le ciel qui était désormais sombre. Oui, j’avais décidément bien gâché le début du weekend avec mes névroses. Une vraie cinglée. |
| | | | (#)Ven 23 Oct 2020 - 18:31 | |
| Penser ainsi était certainement la pire chose qu'Eve pouvait faire. Comment aimer quelqu'un si on s'appréciait aussi peu soi-même? L'affaire ne pouvait que mal finir et ce n'était pas de la sorte que Zeke considérait la chose. Certes, il n'était pas beaucoup mieux loti de son côté mais il ne pourrait jamais envisager de faire porter un tel poids sur les épaules de quelqu'un. Lui dire que sa présence était plus importante que sa propre vie en un sens, voilà ce que Zimmer avait fait passer comme message, de quoi rajouter une pression supplémentaire à un Blythe qui ne comprenait pas tout ce qui se passait ces dernières semaines. Oui, il était censé être un roc, un invincible qui n'était touché par rien ni personne mais ce genre de faits existaient uniquement pour l'apparat parce que, en réalité, il n'y avait sûrement personne de plus sensible que cet homme-là. Constater qu'Eve en était arrivée là alors qu'il était parfaitement impuissant face à la gravité des événements, c'était quelque chose qui le brisait en mille morceaux mais il la laissa aller dormir, que faire d'autre? Non, même, que dire de plus? Ezechiel se contenta de ravaler sa salive en s'assurant qu'il n'allait pas faire de bourde monumentale car il s'y attendait à chaque instant. Il réalisait à ce moment-là à quel point les interactions sociales étaient mauvaises pour lui, à quel point il n'y arrivait pas au quotidien. Zeke pouvait toujours faire semblant d'être en parfaite maîtrise mais il n'arrivait pas à se fourvoyer. Il avait été un homme perdu au fond d'une ferme et s'il avait été malheureux comme la pierre plus ou moins toute sa vie, au moins, il considérait qu'il ne blessait personne à ce moment-là. Aujourd'hui, était-ce toujours le cas alors qu'il avait donné la preuve à Eve qu'il pouvait être le pire des bourreaux en oubliant ne serait-ce que son anniversaire? L'angoisse était profonde tout au long de la soirée, alors qu'il nourrissait et couchait toute la maisonnée, loin de se douter que l'urgence était imminente, que bientôt il n'y aurait plus la moindre fuite possible. Juste la peur qui l'étrennait et qui ne le laisserait plus partir. Blythe avait mal au coeur mais il tassa cette sensation aussi profondément que possible en venant éveiller la petite blonde en plein cauchemar. Elle n'échappait à rien quand lui n'avait aucun mot viable à lui fournir pour lui assurer qu'il était là. Ce n'était, de toute évidence, pas assez et ce ne le serait jamais pour une femme qui souffrait autant. Zeke n'avait pas les épaules mais il la contint dans ses bras tant bien que mal, la regardant avaler difficilement une portion du repas mais elle n'arrivait pas à mentir convenablement. Il voyait, bien sûr qu'il comprenait, Blythe, que tout cela était hors de sa portée. "Est-ce que tu as besoin de temps pour te soigner?" La question était honnête parce qu'il n'était pas certain d'avoir d'autres solutions que celle-là, en réalité. "Je veux dire... L'hôpital, tout ça, t'y as pensé? Parce que si t'as besoin, je peux garder les enfants quelques temps, sache-le." Il proposait, se doutant qu'Eve ne pourrait jamais trouver les termes bons pour elle. C'était une mère et il n'y avait rien de pire assurément que laisser ses enfants derrière soi, même quelques jours pour s'occuper de soi. "Ne t'excuse pas. Guéris. C'est tout ce que je veux." Ce que les enfants voulaient également assurément. Zeke sentait l'émotion le submerger mais il tint le cap, il le devait, pour tout le monde. |
| | | | (#)Dim 25 Oct 2020 - 19:08 | |
| Le week-end ne commençait clairement pas comme je l’aurai voulu. J’ai toujours eu tendance à me faire plus ou moins des petits films dans ma tête -en noir et blanc- sur le bon déroulement des choses. J’avais passé tellement de temps à tout organiser pour que la première fois hors de la ferme soit unique pour Ezechiel. Et mes névroses avaient une fois de plus tout gâchés. Je pense que je pourrais redoubler de pleurs tellement je m’en voulais au niveau de la culpabilité. Concernant tellement de choses. Le bien-être de mon compagnon, celui de mes enfants, des chiens. Les activités que nous n’avions pas pu faire alors que j’avais imprimé et plastifié le plan. Bref, je perdais tous mes repères alors que je trouvais refuge dans les bras de mon petit-ami. Perdue dans le creux de son cou, je tentai de temporiser les battements de mon cœur, en pleine chevauchée infernale. Mon souffle heureusement était à peu près normal alors que je me détournai de Zeke pour jauger l’assiette. Alors concernant la nourriture, il faut savoir plusieurs choses sur moi : déjà je ne mange presque jamais de salé. Non pas que je déteste ça puisque mon plat préféré est dans le frigo et prêt à cuire à l’étage du dessous mais le bœuf bourguignon était celui de Lisa. Ensuite, mes glandes papillaires sont HS. A force de me vomir de manière inconsciente, j’avais tué l’email de mes dents, mon estomac ainsi que mon goût. Donc à moins que cela soit super salé ou over sucré, c’était comme si j’avalais de la cendre.Je ne sais pas quel goût à la cendre mais je pense qu’elle devrait avoir celui-ci. Et je n’aime pas. Je déglutis difficilement comme si la nourriture était coincée dans mon œsophage pour tenter de lui faire plaisir. "Est-ce que tu as besoin de temps pour te soigner?" Je fis rouler une pomme de terre, silencieuse. Consciente qu’il allait m’exposer son raisonnement. La voix de Zeke était douce, mélodieuse. Comme du chocolat fondu et elle me réconfortait légèrement. "Je veux dire... L'hôpital, tout ça, t'y as pensé? Parce que si t'as besoin, je peux garder les enfants quelques temps, sache-le." Bien sûr que j’y avais pensé. Kieran lui-même m’avait demandé de me soigner. De me faire hospitaliser. Je hochai donc la tête à l’affirmative. « J’y vais déjà. » Je réduisis les pommes de terre en charpie pour pouvoir les avaler correctement. Je n’osai le regarder par honte de moi-même pour le coup. « Caleb, mon meilleur ami, est venu me voir au musée l’autre jour. » Je me mordis la langue, consciente de la gaffe faite. Je n’étais plus censée mettre les pieds sur mon lieu de travail depuis mon retour du ROA. Mais j’avais dérogé à la règle pour aller finir ma fresque. « J’ai convenu de me faire soigner. Donc je vais voir un psychothérapeute. » C’est bien ça fait juste deux ans que je suis traitée pour mes angoisses. Je pense avoir longuement contribué à payer sa voiture de sport. « Ainsi qu’une nutritionniste. On a convenu d’un plan pour que je reprenne du poids sans me forcer. Et j’ai déjà repris 4 kilos depuis juin. C’est juste que là, j’ai zappé. » Je portais la fourchette à mes lèvres pour laisser la purée glisser. C’était déjà mieux. « en fait cela serait plus simple si je ne souffrais pas de la perte du goût depuis mon retour de l’aventure. Je ne sens que le sucre. C’est pour ça que tu m’as vu faire la grimace. J’ai l’impression de manger de la cendre. » Après avoir picorée un quart de l’assiette, je le reposai sur la table de chevet pour passer une main dans mes cheveux. Il fallait qu’il prenne conscience que j’avais déjà entamé toutes les démarches. Et que je ne le faisais pas uniquement pour lui, ni pour Caleb mais pour mieux. "Ne t'excuse pas. Guéris. C'est tout ce que je veux." Sauf que l’on ne guérit pas totalement d’une maladie aussi vicieuse mais je me gardai de lui dire. Sentant que la tonalité vocale était différente, je me tournai vers lui pour croiser son regard. Et ce que je compris y lire me brisa un peu le cœur. Il était empli de tristesse alors que son visage essayait de faire paraître l’inverse. Comment je le savais ? Parce que j’ai fait ce genre de choses pendant presque toute ma vie. « Faut pas que tu fasses ça, murmurai-je d’une voix plus douce. » Je me tournai totalement vers le géant pour lui faire face. J’avais conscience de la différence de taille entre nous. De carrures aussi puisque je me faisais l’effet d’être comme une enfant. Délicatement, je pris le soin de me saisir de ses mains. je les tournai paumes vers le haut. « Il faut pas que tu gardes tout en toi, c’est pas sain. » J’ouvris ses paumes avant tendresse. Puis, je pris la liberté de les caresser. Mes doigts glissèrent sur les siens en sens inverse avec une délicatesse qui m’était propre. Au départ, j’aurai pu pleurer ou autres mais mes yeux étaient devenus subitement secs. Ne voulant me concentrer que sur lui. Il avait été là tellement de fois par le passé que je voulais qu’il se rende compte qu’il pouvait avoir confiance en nous. Mes doigts vinrent enserrer ses poignets alors que je redressai la tête, le cœur battant sans doute trop fort dans ma poitrine. « Fais-moi confiance, chuchotai-je d’une tendre voix, lâche. » Mes mains restèrent à leur place pour que s’il décide de le faire, je demeure une ancre. Je tentai cette fois-ci de transmettre la sincérité de mes paroles à travers mes yeux. Mes pupilles azurées restaient fixées aux siennes. J’avais conscience qu’il gardait tout au fond de lui. sans doute par habitude. « Tu n’es plus seul, ajoutai-je en faisait écho à ses propres paroles. Je suis là. » Je l’ai été depuis le début de notre relation. Je fermai la bouche, me terrant dans un mutisme. Attendant un quelconque geste de sa part, la dénégation sans doute. Mais s’il ne s’autorisait pas à lâcher prise maintenant, il le ferait plus tard. Et les dommages seraient plus difficiles à contrôler pour lui. Je ne pensais pas à moi. Me gommant totalement dans l’affaire, ayant dit ce que j’avais eu à démontrer. Que je me soignerai mais qu’il pouvait m’accompagner. Et que si lui allait mal également, je serai toujours là. |
| | | | (#)Jeu 5 Nov 2020 - 21:54 | |
| Malheureusement pour lui, Ezechiel ne pouvait pas tout maîtriser et pourtant, il l'aurait bien voulu. Il aurait certainement fait en sorte de changer pas mal d'aspects de son caractère car il méprisait plus ou moins ce côté renfermé qui avait toujours été mis en avant chez lui. Il savait qu'il n'était pas tout à fait comme tout le monde, qu'il avait de fortes chances de rester sur le banc des incompris avec son mutisme latent et ses manières de fermier. Pour autant, le brun n'avait pas d'autres choix que d'assumer et d'avancer, même si, en conséquence, il se retrouvait toujours plus ou moins blessé. C'était sûrement pire que tout ces derniers temps car Zeke tenait le même cap depuis cinq longues années désormais, mettant en avant encore et toujours sa famille, restant ancré derrière son frère dans l'espoir de le faire sortir de derrière les barreaux. Le bûcheron sacrifierait sûrement tout pour aboutir à ce résultat et quelque part, c'était d'ores et déjà le cas puisque son existence toute entière était tournée vers le procès interminable qui se jouait depuis toutes ces années. En contrepartie, Ezechiel passait le plus clair de son temps à gérer les affaires de la ferme, laissant de côté une potentielle vie privée qu'il aurait pu avoir s'il avait été moins précautionneux avec le reste des Blythe. On n'allait pas le changer néanmoins et à son âge, c'aurait été peine perdue: son caractère resterait le même et il continuerait à taire tout ce qui pouvait potentiellement le mettre dans un état désastreux. Ce qui comptait à ses yeux, c'était les autres, encore et toujours. Il le prouvait à nouveau en concentrant toute son attention sur la jolie Eve, qui faisait face à une lutte acharnée concernant sa maladie. Zeke était forcément triste d'avoir appris cette nouvelle car il avait conscience qu'il n'y connaissait pas grand chose et qu'il ne serait donc pas d'un grand secours quand elle aurait besoin qu'il agisse en sa faveur. De toute manière, la guérison devait venir d'elle mais quelque part, Blythe était tout de même soulagé d'entendre que l'allemande avait démarré les procédures adéquates pour aller mieux. Il savait bien évidemment que tout ne se ferait pas en un jour et la patience devrait être le maître mot sur le chemin tortueux qui les engageait désormais. "D'accord. Mais hésite pas si t'as besoin de plus de temps ou d'espace." Il était à l'écoute de ce dont elle avait besoin et Zeke pouvait très bien sacrifier le peu de temps qui lui restait en termes de sommeil pour s'occuper des enfants afin de soulager Eve encore un peu plus. Il allait devoir faire attention à sa propre santé dans le processus mais Ezechiel ne réalisait pas tout à fait les dangers auxquels il faisait face de son côté: elle avant tout, oui, les autres avant lui-même. Forcément, la blonde n'était pas tout à fait d'accord avec ce principe puisqu'elle s'occupa de venir caresser sa main d'une des siennes, cherchant à lui faire perdre le contrôle de ses émotions. Zeke était une tombe, autant dire que l'événement n'était pas facile à obtenir, encore moins lorsqu'il était en pleine phase d'inquiétude vis-à-vis d'autrui. "J'ai rien à relâcher, ne t'en fais pas." Il savait qu'elle ne croirait pas tout à fait son discours mais, pour autant, le grand Blythe était sincère, il tenait le choc, comme à l'accoutumée. "Repose toi, c'est le plus important maintenant." Elle n'avait fait que picorer et elle devait être épuisée de la journée qui venait de s'écouler: encore une fois, Blythe tâchait de l'épargner. |
| | | | (#)Sam 7 Nov 2020 - 13:29 | |
| On ne pouvait pas forcer quelqu’un à nous parler s’il n’en avait pas envie. On pouvait toujours tendre la main vers la personne mais si cette dernière ne l’acceptait pas, rien ne pouvait nous forcer à lui parler. Et c’était plus ou moins ce que nous avons vécu avec Zeke. L’un comme l’autre, nous avions décidé de ne pas discuter de nos problèmes pour préserver l’autre. du moins, c’était ce que je supposais parce que c’était ce que j’avais fait. J’ai voulu le préserver, éviter de lire cet air si soucieux sur son beau visage. Une habitude chez moi car je voulais éviter à tout le monde des ennuis. Je n’aimais pas les conflits et je le fuyais comme la peste. Parce qu’à trop en vivre, on peut comprendre la toxicité des disputes. Raison pour laquelle je m’aplatissais pas mal. J’avais déjà vécu de lourds moments avec Kieran et j’étais fatiguée. fatiguée de devoir porter tout le monde à bout de bras malgré ma frêle silhouette. D’avoir créé ce weekend pour l’avoir gâché une fois arrivée. D’avoir fait la nourriture pendant deux jours et une nuit pour mieux nous nourrir. Tout avait été millimétré pour l’activité du lendemain. Et perdue dans mes pensées, j’en sortis alors que Zeke vint à me parler. Contre lui, je m’enveloppais dans sa chaleur réconfortante en fixant l’assiette. Dommage car j’appréciais beaucoup ce plat mais la perte du goût avait fini par m’achever. "D'accord. Mais hésite pas si t'as besoin de plus de temps ou d'espace." Je me mis à jouer avec ses mains, les caressant pour me réconforter. « Du temps et de l’espace, j’en ai eu pendant trois ans. Je te l’ai dit à notre rencontre que j’avais peur du monde extérieur. Et là, je veux juste… vivre en fait. Retourner à Paris, en Allemagne, faire de belles balades et découvrir l’Australie. C’est ce qu’on nous demande dans la thérapie… » Je caressai ses doigts du bout des miens pour tenter d’apaiser les affres de mon cœur. Ce dernier n’étant pas encore calmé à cause des cauchemars que je faisais. « … on doit trouver des choses qui nous font envie. Pas forcément accompagné. Tu viendras si tu veux ou si tu en as le temps. Mais voilà, je vais essayer de faire des choses pour moi. » Je levai les yeux vers lui pour rencontrer ses yeux si sombres, si abyssales avant de lui faire un petit sourire. « C’est déjà raté avec ce weekend, riais-je. » Puisque j’avais tout organisé pour lui, pour Lisa. Nous occultant volontairement avec Jacob. Sentant cependant que des choses n’allaient pas, je me tournais complètement vers lui pour venir caresser ses mains des miennes. Avec une infime douceur, comme pour lui montrer que j’étais là. "J'ai rien à relâcher, ne t'en fais pas. » Je fronçai les sourcils avant de pousser un franc soupir. Puis, je baissais la tête. « Il va falloir que tu me parles, un jour tu sais. Sinon notre histoire ne fonctionnera pas. Moi, je t’ai parlé. » Je continuai de caresser son poignet du bout de mes doigts. Je lui fis mon sourire le plus réconfortant avant de me pencher pour poser mes lèvres sur les siennes. Contre celles-ci, je crus bon d’ajouter quelque chose. « Tu le feras quand tu te sentiras prêt. Mais fais-moi confiance, s’il te plait. Je ne suis pas en sucre. » Je me reculai pour rester plongée dans les ténèbres de son regard avant de regarder l’extérieur. Repose toi, c'est le plus important maintenant." C’était absolument hors de question. Je ne suis pas venue dans un parc féérique pour garder la chambre comme une condamnée. « Je suis assez reposée. » Je rompis le contact physique pour relever, ma robe en tulle toujours sur mes épaules. « Elle est pas un peu trop bouffante ? » Je penchai la tête sur le côté avant de lui tendre la main. « Allez monsieur, on se lève. Il est temps de prendre un peu de temps pour nous. J’ai pas choisi cet endroit juste pour les arbres mais aussi… » Je dodelinai de la tête avant de me balancer d’avant en arrière. « Tu verras. Et j’ai envie d’un morceau de gâteau. Mais après la balade. » Ou plutôt la baignade. Je ne comptais pas regarder les piscines naturelles sans m’y plonger. « J’ai mis une jolie robe pour toi, monsieur mon cher et d’autres choses pas confortables. » Je posai un index sur mes doigts, consciente que je n’en dirai pas plus avant de lui glisser un petit clin d’œil. Refusant de m’abattre sur moi-même. et je voulais qu’il voit à quel point l’endroit pouvait être beau sous un ciel lunaire et étoilé. De toute façon quoiqu’il en dise, j’irai faire un tour tout de même. Même si je partageai ma vie avec un monsieur très peu romantique. |
| | | | (#)Sam 7 Nov 2020 - 15:59 | |
| Tout devenait beaucoup plus sérieux ces derniers mois et Zeke n'arrivait décemment pas à tout suivre. Jusque là, il était le grand cow-boy solitaire, celui qui n'arrivait pas à aligner plus de trois mots à d'autres personnes qu'aux fermiers voisins et voilà qu'il se retrouvait au beau milieu de la vie réelle, à devoir gérer des affaires beaucoup plus grosses que lui. Il y avait déjà le procès de son frère et la perspective de le voir purger sa peine jusqu'au bout ne le réjouissait guère, forcément, et puis il y avait les soucis de santé d'Eve qui le perturbaient forcément. Ils commençaient tout juste à se glisser dans une relation et d'ores et déjà, quelques nuages noirs se promenaient au dessus de leur tête: Ezechiel aurait probablement aimé avoir toutes les réponses mais ce n'était pas le cas. Il ne savait clairement pas comment agir face à la détresse de la jeune femme alors, il écoutait, c'était ce qu'il avait toujours su faire, ce qui l'avait toujours porté, même s'il était toujours resté seul. Il ne l'était plus mais ce n'était pas simple de l'assumer non plus: comment être deux quand on avait été un durant toute sa vie? C'était une problématique que le grand brun allait conserver dans un coin de son crâne pour un moment parce qu'il n'était pas certain d'être doué et à l'aise avec quelqu'un. En tout cas, c'était ce qu'on avait toujours essayé de lui faire comprendre, qu'il était nul avec les gens et qu'il n'obtiendrait jamais une once de bonheur de leur part, malgré le temps et l'énergie qu'il pouvait passer en la matière. Blythe, pourtant, continuait de faire quelques efforts, tenant fermement Eve contre lui pour qu'elle ne s'envole pas tout de suite et ce, même si la peur lui étreignait les entrailles depuis plusieurs jours maintenant. "Oui, fais des choses pour toi. Pense moins aux autres, pas à moi en tout cas, ça ira." Si elle avait envie de voyager, qu'elle ne s'inquiète pas de le laisser derrière car Zeke ne pouvait clairement pas s'absenter ces temps-ci. Tant qu'il aurait la ferme, de toute évidence, il serait coincé sur le sol australien car son père était bien incapable de gérer le business désormais et avec son frère en prison, il n'y avait aucun remplaçant décent, d'autant plus qu'il n'avait pas l'argent pour embaucher quelqu'un sur la durée. Bien sûr, il ne prononça aucun de ces mots à Eve, la regardant avec un tendre sourire, même s'il ressentait la pression du message qu'elle voulait lui faire passer. "Je sais, mais ce n'est pas le moment, je t'assure." Il prendrait le temps de réfléchir à sa situation, aux mots dont il userait pour présenter sa situation à Zimmer mais il ne tenait pas à entacher leur week end plus avant. Eve devait relâcher de son côté et Zeke s'était promis de faire attention à elle après ce qui venait de se passer. Alors, il fut heureux de constater qu'elle sembla retrouver du poil de la bête par la suite, rien qu'à l'idée de pouvoir se balader un peu dans les alentours. "C'est une robe de princesse donc je suppose que non. Tu veux aller où comme ça?" Il ne savait clairement pas ce qu'elle avait derrière la tête mais Zeke s'était toutefois relevé du lit, portant la jolie allemande sur ses pieds à son tour, très content de constater qu'elle était encore pleine d'énergie pour affronter la soirée. "Pas confortables? Tu sais que tu peux être à l'aise, hein? Rien est plus important que ça pour moi. Que tu sois bien." Si elle se torturait pour lui, Blythe ne le vivrait pas forcément bien mais il allait vers l'extérieur, passant ses doigts entre ceux d'Eve, encore dans l'attente des surprises qu'elle avait en stock pour lui. Et puis, il y avait les étoiles, un joli spectacle qu'il regarda en souriant. Tout irait bien, par la force des choses. |
| | | | (#)Sam 7 Nov 2020 - 19:21 | |
| Il n’était pas chose aisée pour deux personnes aussi indépendantes que nous deux de faire corps l’un avec l’autre. Depuis mes vingt ans, j’ai appris à me débrouiller toute seule. à vivre avec mes nombreux tocs, avec ma maladie, avec mes phobies. Avec mes enfants aussi. Donc forcément me reposer sur quelqu’un n’était pas à l’ordre du jour. Et même si Kieran ou même Caleb ne cessaient de me dire de faire attention et qu’ils étaient là. Mais je trouvais ça assez humiliant de me rabaisser à appeler mes proches en mode help. Je ne suis pas aussi enfoncée que ça. d’ailleurs j’ai attendu de reprendre un peu de poids pour parler du mal qui gangrénait mon corps depuis des mois. voire même des années. Je fis part également de mes projets d’aller faire des choses pour moi et moi seule afin de me diversifier un peu. Comme un stage de peinture, sauter à l’élastique ou encore faire un tour en hélicoptère. "Oui, fais des choses pour toi. Pense moins aux autres, pas à moi en tout cas, ça ira." Je dardai mon regard clair sur lui, consciente que j’aurai pu le blesser dans mes paroles. Mais non, Zeke comprenait. « T’es un homme merveilleux, tu le sais ça ? » J’avais dit ceci sans réfléchir. Mais dans le fond quel petit-ami accepterait d’être laissé de côté par pure montée d’égocentrisme ? « Y’a juste une chose que je te demanderai de faire avec moi mais je t’en parlerai au moment venu. On a le temps. Et ça ne nécessitera pas de quitter Brisbane, juste une soirée. » Et j’y tenais parce que j’avais passé des mois sur cette fresque. A la restaurer, à la remettre en état donc la soirée ne tarderait pas à pointer le bout de son nez. Celle où l’on découvrirait mon œuvre d’art et où la gêne serait palpable. Puisque tout le monde allait braquer leurs regards sur moi et me juger. Donc, je tenais réellement à ce que Zeke soit là. Même s’il venait en chemise de bûcheron. Et je ne ferai pas l’erreur de mon anniversaire. Je lui rappellerai tous les jours s’il fallait mais il viendrait. "Je sais, mais ce n'est pas le moment, je t'assure." Je lui fis donc mon sourire le plus lumineux histoire de lui porter un peu de baume au cœur. « Ok, répondis-je dans un haussement d’épaules, j’insiste pas. C’est pas mon genre. Moi j’amène du soleil dans la vie des gens, pas des nuages. » Et pourtant, c’était ce que j’avais fait dès le début de notre épopée. Je ne me flagellerai jamais assez. D’un coup et parce que j’étais incapable de rester posée. Non mais nous étions dans un cadre idyllique et je ne comptais pas chauffer le lit. Je me mis debout sur mes deux pieds en lui demandant son avis sur ma robe. "C'est une robe de princesse donc je suppose que non. Tu veux aller où comme ça?" Je fis la moue. « C’est ma robe de gala pour le musée. J’en ai trois et Lisa a insisté. » Je fis jouer les volants de ma robe alors qu’il passa ses mains autour de ma taille pour me faire décoller du sol. Je pris l’initiative de poser mon index sur sa bouche avant de voir mon sourire s’élargir. « Je dis rien, c’est une surprise, arguai-je ma lèvre inférieure mordue. » Mon éclat de rire monta autour de nous pour alléger un peu l’atmosphère alors que Zeke glissa de lui-même sa main dans la mienne. La différence de taille me surprendrait toujours. "Pas confortables? Tu sais que tu peux être à l'aise, hein? Rien est plus important que ça pour moi. Que tu sois bien." J’eus un nouvel éclat de rire alors que cette fois-ci nous étions à l’extérieur. « Crois-moi, tu vas apprécier. Et malheureusement il y a certaines choses féminines qui ne sont pas faites pour être confortables. » Je m’autorisai à le regarder en battant des cils avec une moue enfantine sur le regard. « C’est fait exprès pour qu’on nous l’ôte maiiiiis j’en dis pas plus. » Je nous tirai par la main pour soulever ma robe de ma main libre afin d’arriver jusqu’à la grotte où s’écoulait une cascade naturelle. La clarté de la lune se répercutait sur les gouttes d’eau qui coulaient, faisant en sorte qu’une véritable cascade argenté tombe dans l’eau qui était d’une étrange lueur turquoise. « Voilà ce que je voulais te montrer. J’ai trouvé ça superbe et assez… romantique. » J’avais murmuré ce dernier mot comme honteuse avant de décrocher ma main de la sienne pour le laisser admirer la scène. Ne sachant pas trop ce qu’il pensait. Derrière, j’attrapai la ficelle qui me servait à ôter ma robe qui tomba dans un bruissement d’étoffes sur le sol pour dévoiler les dessous cachés. Alors que la dernière fois, je portais un soutien-gorge de couleur bleu foncé en satin. Cette fois-ci, j’avais tout misé sur une guêpière blanche en espérant qu’il ne trouve pas la chose vulgaire. Je pris place sur un rocher de manière nonchalante avant de reprendre la parole. « Les bains de minuit, tu connais ? » Je passais une main dans mes cheveux en attendant que son regard rencontre le mien, un petit sourire visé sur mes lèvres. |
| | | | (#)Sam 7 Nov 2020 - 20:33 | |
| Il ne pensait que très peu à lui et quelque part, c'était un fait dommageable car, un jour ou l'autre, Zeke finirait par en mourir. Chaque être humain avait besoin d'un minimum d'attention, de réaliser ses rêves également et il se refusait aux deux perspectives concernés. Il avait toujours fallu qu'il vive pour les autres, qu'il pense à sa famille, à ses amis mais jamais aux quelques envies qu'il aurait pu avoir en dehors de la ferme. Ces derniers temps, Blythe commençait à penser différemment, certainement parce que Eve était arrivée dans sa vie et qu'il devait penser aussi pour deux, même si c'était quelque chose qui l'effrayait encore au plus haut point. D'ailleurs, ses joues rosissaient en entendant la jeune femme lui suggérer qu'il était l'homme parfait, il ne le pensait pas une seule seconde de son côté mais Ezechiel savait que ce n'était pas ce qu'elle désirait entendre ce soir-là. A la place, il resta coi, à la regarder avec un sourire alors qu'il gardait toutes ses appréhensions pour lui: ils auraient sûrement d'autres occasions de s'épancher sur les problèmes d'argent de sa famille. Pour le moment, Zeke se refusait à gâcher le potentiel de leur fin de week end avec des bêtises que ni lui ni Eve ne pourrait régler instantanément. Alors, il se laissait porter par les désirs de la petite blonde, se relevant alors qu'elle lui parlait de sa robe et qu'elle suggérait tant d'autres choses. Zeke était beaucoup moins innocent qu'auparavant et il pensait comprendre la portée du message, même s'il n'en dit pas grand chose, histoire de conserver la surprise intacte au moment voulu. Il suivit donc la jeune femme sans rechigner, gardant des pas lents pour qu'elle ne se fatigue pas trop durant les quelques minutes de marche qu'elle leur imposa. Au bout du compte, le duo arriva face une cascade merveilleuse, laissant un Zeke pantois devant la beauté d'un tel spectacle. Il observait chaque détail parce qu'il ne fallait pas oublier que le fermier avait toujours été un amoureux de la nature, que c'était elle qui lui avait toujours permis de conserver les pieds sur terre et de ne pas devenir totalement fou quand tout semblait partir en fumée. Il était ému, sentant le bonheur irradier ses joues et son regard, n'ayant pas plus le temps que cela se poser là à se perdre dans le décor car Eve suggérait une activité... Non, elle faisait plus que la suggérer puisqu'elle ôtait sa robe sans plus attendre avant de partir vers un rocher, apparemment prête à sauter dans l'eau dans de magnifiques dessous. Cette fois, l'expression d'Ezechiel changea de teinte car il ne s'agissait pas d'un paysage mais de sa petite amie dans un apparat qui la mettait clairement en valeur et il ne pouvait que la trouver magnifique et bien évidemment, sentir le désir naître en lui. "Vouloir ma mort, c'était donc ça, ta surprise?" Il lui fit un clin d'oeil en retirant à son tour son tee shirt et son pantalon, histoire de vivre à armes égales avec l'allemande. "J'en ai jamais fait, mais ça me tente beaucoup." Forcément, il n'allait pas prétendre le contraire en rejoignant la jeune femme sur son rocher, ses mains se posant sur ses hanches et ses lèvres venant voler un baiser à son épaule, heureux de la retrouver. "Comment t'as connu cet endroit?" Il était caché de tout mine de rien et c'était sûrement ce que Zeke préférait dans le charme du lieu. Il n'y avait qu'eux, personne d'autre et Zeke enlaça Eve en restant planté derrière elle, lui prouvant à quel point il tenait à elle, quoiqu'il puisse se passer ces derniers temps dans leur vie respective. |
| | | | (#)Sam 7 Nov 2020 - 22:16 | |
| Je commençai à me sentir compressée à force de porter mes dessous. surtout que ce n’était pas fait pour dormir avec. J’avais profité d’un séjour en France durant le mois de juillet pour m’offrir de la lingerie de qualité. A vrai dire j’en avais ramené une valise presque complète pour faire plaisir à Zeke. J’avais compris l’innocence de mon compagnon et donc je voulais tout rendre unique. Me faire belle quitte à souffrir telle Elizabeth Swan dans Pirates des Caraïbes avec son souffle coupé. Heureusement pour moi, Zeke ne serait pas aussi stupide que Norrington de se déclarer de dos. A vrai dire, vu le tempérament du bûcheron le jour où j’aurai une déclaration, je l’inscrirai dans le calendrier ou je l’enregistrerai pour me la passer en boucle comme une petite amie niaise. Après j’assumerai entièrement ma niaiserie pour le trainer pas si loin du chalet -histoire de garder les enfants à l’œil- dans une petite grotte où coulait une cascade naturelle. J’avais trouvé l’endroit tellement magnifique que je me suis faite la promesse de revenir avec Ezechiel pour nos anniversaires. Et même si le weekend n’avait pas démarré sous mes meilleurs hospices, je pensais que tout s’arrangerait. Je voulais croire qu’il était suffisamment attaché à moi pour ne pas me tenir rigueur de ma crise passée. Alors qu’il regardait le tout avec de grands yeux émerveillés, j’eus un petit sourire pour ôter mon imposant fourreau. La robe tomba lourdement au sol alors qu’en guêpière et porte-jarretelles, je montai sur un rocher pour plus de visibilité. Je n’allais pas sauter dans l’eau ainsi vêtue, la lingerie était trop onéreuse. Et je comptais la réutiliser. "Vouloir ma mort, c'était donc ça, ta surprise?" Je pris un air négligé l’air de dire : quoi ça ? une broutille avant de baisser les yeux sans pouvoir retenir mes rougeurs. « Te tuer non ? Te faire tomber amoureux, oui. » Je me mordillai la lèvre inférieure avant de lui proposer un bain de minuit. Même si l’heure n’était pas encore passée. "J'en ai jamais fait, mais ça me tente beaucoup." Je le regardai me rejoindre, main posée sur la hanche sans me départir de mon petit sourire séducteur alors qu’il se posta près de moi. Je laissais ma tête se poser sur son torse avant de fermer les yeux d’aise. « Il faut être nu pour un bain de minuit. Tu vas devoir me déshabiller comme un cadeau qu’on déballe, murmurai-je d’une voix que je voulais sensuelle. » Je vibrai en sentant ses lèvres sur mon épaule dénudée. "Comment t'as connu cet endroit?" Je me tournai vers lui pour passer mes mains autour de sa nuque, mon regard vissé vers le sien. « Je me suis perdue en venant faire le parcours la dernière fois. Et je me suis dit que je devais partager ça avec toi. » Sur la pointe des pieds, j’effleurai ses lèvres pour continuer à chuchoter tout contre. « Tu veux découvrir où les quelques kilos pris se sont installés ? » Ma voix demeurait si faible, si rauque à cet instant alors que je posai mes mains sur les siennes pour venir faire le chemin de mon corps. Sur mes hanches un peu plus voluptueuses, remontant à la naissance de ma poitrine. C’était infime, quatre kilos. Mais pour moi qui étais si chétive cela signifiait beaucoup. Mes doigts lâchèrent les siens pour venir caresser ses épaules, me perdant dans son regard aussi sombre que la nuit. « ça se dégrafe. » J’avais pris soin de lui affirmer ça, histoire qu’il ne cherche pas pendant mille ans. « Comme un soutien-gorge. Et c’est de la dentelle. De la très très fine dentelle. » D’un geste séducteur, je mordillai ma lèvre inférieure, consciente que mon regard brillait d’un feu que lui seul était capable d’allumer. Surtout sous une voute quasiment céleste, reproduisant presque la première fois où nos lèvres se sont jointes. |
| | | | (#)Sam 7 Nov 2020 - 22:37 | |
| Il n'y avait vraisemblablement pas besoin du moindre artifice pour qu'Ezechiel tombe sous le charme de la belle blonde. L'affaire avait été faite quelques mois auparavant et depuis, le grand fermier devait vivre avec ce nouveau fait au sein de son existence. Bien sûr, de son côté, Eve ne pouvait pas véritablement s'en douter puisque le brun ne lui parlait pas de son ressenti. C'était quelque chose avec lequel Zeke avait toujours bataillé, partager ses émotions, les faire autres que simplement siennes, une affaire des plus vastes pour le bûcheron. Il savait pourtant qu'il devrait faire plus attention à cela, à laisser les mots s'échapper d'eux-mêmes mais Blythe continuait de verbaliser ce qu'il traversait avec ses yeux. C'était là aussi un trésor, un qu'il conservait bien pour Zimmer et elle en avait forcément conscience. En tout cas, il la dévorait du regard depuis qu'elle avait laissé la robe choir au sol: elle avait beaucoup plus d'atouts physiques qu'elle pouvait l'envisager, cela, Zeke le savait et c'était à lui de lui montrer ce qu'il pouvait penser en la matière. Il s'était donc rapproché d'elle, non sans paraître plus assuré dans ses mouvements qu'il n'avait pu le faire encore quelques semaines auparavant. Mine de rien, le fermier évoluait à une vitesse vertigineuse dans le domaine parce qu'il faisait entièrement confiance à l'allemande pour ce qui était de ne pas le juger mais plutôt de lui apprendre ce qu'elle connaissait. Ou alors, ils le découvriraient ensemble, c'était tout aussi plaisant pour lui. "Y avait pas besoin de ça." Le résultat était réel depuis les premières esquisses de ce qu'ils étaient devenus, même si Zimmer ne devait pas nécessairement le croire de son côté. C'était là tout le travail du grand Blythe alors qu'il portait ses mains sur ses hanches, l'enlaçant précieusement. La jeune femme avait encore déballé de nouvelles ressources pour le charmer, un artifice de plus qui fonctionnait à merveille avec n'importe quel homme. Là dessus, Zeke n'était pas radicalement différent, surtout pas alors qu'Eve lui permettait de découvrir son nouveau poids, lui le sentant dans ses courbes, sur les fameuses hanches autrefois si fines et qui s'étaient galbé au fil du temps. Le brun en était clairement heureux et il souriait à sa belle blonde en venant déposer un baiser sur son épaule, pile au moment où elle faisait remonter délicatement sa main vers sa poitrine. Elle aussi avait pris quelques formes et Zeke pouvait le constater. "Très très fine? Faut que je constate ça d'abord, oui." Ses deux mains parcouraient le tissu, n'en laissant pas une miette non découvert. Il avait sûrement besoin de cela pour se sentir parfaitement à son aise dans ce nouvel élément et puis, pour en garder un souvenir impérissable au fond de son esprit également. Puis, il vint dégrafer tout à fait délicatement le vêtement, prenant son temps pour qu'il n'y ait plus la moindre attache sur le corps de la belle allemande. "T'es un sublime cadeau." Il lui avait susurré ces quelques mots alors que sa main faisait glisser le tissu de sa poitrine. Il espérait qu'elle passerait un bel instant, qu'elle en oublierait sa peine momentanément. Lui, en tout cas, avait tout oublié au moment de la parcourir de ses mains, de sentir sa peau frissonner de découvrir à nouveau cette peau diaphane. |
| | | | (#)Sam 7 Nov 2020 - 23:24 | |
| Je n’ai jamais douté des sentiments de Zeke me concernant. Mais je pensais plus que cela relevait d’une véritable affection que de l’amour pur et véritable. Certes, je pouvais paraître bien niaise par moment mais je préférai lui dire alors qu’il me le faisait comprendre. Je demeurai donc suspendue à ses gestes pour le voir me rejoindre, les yeux brillants de mille étoiles alors que j’étais ainsi dévêtue. J’avais pris peur que cela fasse trop, qu’il me trouve vulgaire. Car je ressentais une certaine pression à être sa première petite amie. Il avait tout à découvrir avec moi et je ne voulais pas le dégouter de l’affection ou du plaisir charnel en lui en offrant trop. Je devais faire dans la demi-mesure, raison pour laquelle mon cœur se mit à battre la chamade à sa proximité. "Y avait pas besoin de ça." Forcément, sa confession eut le don de m’émouvoir et je levai vers lui un regard embué empli de mille sentiments alors que mes mains reposaient sur ses épaules si chaudes. La nuit n’appartenait qu’à nous et ainsi je lui décrivais le vêtement que j’avais vêtu pour également lui parler de mes « nouvelles » courbes. Je ne comptais pas m’arrêter en si bon chemin, même si avec la perte de mon goût l’entreprise serait sans aucun doute difficile. Je voulais être comme toutes les femmes, belle aux yeux de mon amant. De la personne qui partageait ma vie et à qui j’avais offert mon cœur rapiécé. Il avait réveillé quelque chose en moi, comme si je découvrais la vie avec une nouvelle vision, de nouvelles saveurs, des couleurs que je ne connaissais pas. Et je restai suspendue à ses yeux alors que ses mains parcouraient mon corps qui était sien depuis le début. "Très très fine? Faut que je constate ça d'abord, oui." Je me surpris à prendre ma voix la plus rauque et la plus sensuelle pour charmer mon compagnon. Je n’ai jamais trop fait cet exercice par le passé et à vrai dire, je pensais le tout radicalement nul mais autant essayer non. « Oui, je l’ai ramené de France avec d’autres apparâts pour d’autres fêtes. » Mes lèvres se mirent à parcourir son cou alors que je demeurai sur la pointe des pieds. Comme pour nous échauder alors que mes mains continuaient de descendre lentement le long de son dos. « En petit chaperon rouge sexy pour Halloween afin de charmer le bucheron qui viendrait la délivrer. » Je mordillai légèrement sa peau hâlée, si chaude comparée à la mienne en sortant ses mots. « Ou en mère noël pour les fêtes de fin d’année. » Après tout, le grand homme me l’avait dit un bon nombre de fois qu’il ne connaissait rien à ce genre de choses. Donc je laisserai son imagination faire. J’étais avide de sentir sa peau contre la mienne, de ne faire qu’un avec lui en parfaite communion. Je ne pus réprimer un frisson en entendant la première agrafe sauter alors que mes mains descendirent le long de son torse si musclé pour lui retirer son pantalon. "T'es un sublime cadeau." Mon regard rencontra le sien alors que je levai mes yeux si clairs vers son si beau visage. « Et encore ce n’est qu’un prémice. Le cadeau ne demeure pas seulement dans cet artifice mais également dans des gestes ou des paroles. » Je ne pus m’empêcher de lui adresser une œillade séductrice alors que sa main découvrant ma poitrine permit à ma peau de se couvrir d’une chair de poule. Je n’avais pas été très à l’aise concernant le sexe, n’osant en faire trop par peur de le faire fuir. Mais c’était son anniversaire et je voulais lui faire découvrir le plaisir charnel sous d’autres formes que l’acte pur ou alors le fait de me donner des frissons. Je voulais qu’il les ressente, qu’il les vive et que cela attise un feu en lui. Donc ma main passa la barrière du vêtement alors que mon regard enfiévré ne quittait pas le sien un seul instant. « Je ne sais pas nager donc je pense qu’on va devoir rester très très près. Mais avant de venir te rafraîchir, je te trouve pas assez… » Quel était le mot déjà ? « à point. Tu me laisserais aller au bout de mon idée pendant quelques minutes ? » Je fronçai le nez, sentant une rougeur nouvelle saisir mon visage alors que mes doigts s’activaient toujours plus. « Promis, ça te plaira énormément je pense. Mais tu dois t'allonger. » Et quelle meilleure occasion qu’une caverne sombre pour lui faire découvrir de nouvelles sensations ? Et ainsi l’amener à un degré d’abandon qu’il n’avait fait que frôler. |
| | | | (#)Dim 8 Nov 2020 - 0:03 | |
| Dire qu'il n'avait jamais quitté son petit coin d'Australie alors qu'Eve avait déjà traversé une partie d'Europe, Zeke ne partageait clairement pas le mode de vie que la petite blonde avait eu jusque là. Il était relativement froussard de quitter son troupeau d'animaux, comme si s'éloigner deux jours de sa propriété pouvait provoquer un incendie et raser toute la population. En réalité, le pauvre Blythe n'arrivait pas tellement à s'assumer, ce qui pouvait être un véritable problème puisqu'il se contentait de faire du surplace depuis ce qui semblait être un millénaire. Il était probablement temps qu'il arrête d'autant stagner dans son existence, qu'il prenne beaucoup plus les devants pour affronter ses démons et vraiment devenir un adulte sain et responsable. Pour cela, Zeke devait laisser l'instant présent prendre le dessus et arrêter de vouloir constamment tout contrôler: la moindre émotion, le moindre acte, pour ne décevoir personne, pour ne pas faire la moindre erreur tactique. Il était clair que les instants d'introspection du grand Blythe étaient beaucoup trop nombreux, qu'il manquait cruellement de naturel et qu'il fallait voir au delà des facilités qu'il tâchait de conserver au beau milieu de son existence. Ce soir-là était une occasion parfaite pour qu'Ezechiel prenne le temps de lâcher un peu les rênes, de simplement laisser Eve le mener là où bon lui semblerait et apparemment, cette cascade était un lieu idéal à ses yeux. Zeke était plutôt d'accord avec elle sur ce point tant l'endroit était apaisant, tant ses pensées semblaient se taire depuis qu'il avait la petite blonde contre elle, qu'il pouvait la toucher et n'avoir aucune gêne en le faisant. En retour, Eve semblait lui offrir plus de spontanéité également, elle rougissait beaucoup moins face aux assauts charnels dont elle était l'objet. Tous deux n'avaient pas toujours été ultra à l'aise avec le sujet, sûrement parce qu'ils manquaient d'expérience dans ce domaine, à des degrés différents puisque le grand fermier était un novice total à dire vrai. Eve l'était moins mais elle n'avait que peu expérimenté, c'était en tout cas ce que Blythe avait compris au fil de leurs discussions. "Je connais pas toutes ces fêtes mais je te fais confiance." Zeke ne fêtait jamais rien. Il n'en avait jamais ressenti le besoin et on pouvait même dire qu'il était allergique au concept de célébration, peut être qu'il n'était définitivement pas normal. Là n'était pas la question ce soir-là de toute évidence alors que Zeke laissait ses mains se balader sur le corps de Zimmer pour dégrafer le tissu et constater les changements opérés sur le physique de sa partenaire au cours des dernières semaines écoulées. "Vraiment? Tout ça?" Il ne s'y connaissait que très peu en paroles, beaucoup plus en gestes, quoique dans le domaine sexuel, Zeke restait encore plutôt timide. Les choses viendraient à temps alors que Zimmer le dénudait un peu plus à son tour, le grand brun se retrouvant en simple sous vêtement face à elle. Profiter de l'instant, ne pas se poser la moindre question, se laisser porter, c'était ce qu'il s'était promis et c'était exactement ce qu'il faisait en retenant sa respiration dès lors qu'il sentit la main d'Eve se balader proche de lui. "Que me réserves-tu cette fois, Evie?" Il l'observait avec un regard tendre, sans savoir comment franchement réagir mais Zeke s'exécutait, s'allongeant sur le sol gelé: heureusement, il n'avait jamais froid et il pouvait profiter du bruit de la cascade, ce qui était doublement apaisant mine de rien. |
| | | | (#)Dim 8 Nov 2020 - 0:25 | |
| |
| | | | (#)Dim 8 Nov 2020 - 13:56 | |
| |
| | | | (#)Dim 8 Nov 2020 - 14:26 | |
| |
| | | | | | | | (Zekeve) l'amour a percé mon coeur. |
|
| |