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 joamie + you left your heart in my chest

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptyLun 19 Oct 2015 - 9:38

you left your heart in my chest
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Lucy se sentait tellement bête. Noyée dans ses pensées et regardant ses doigts se torturer les uns les autres, elle avait cette étrange pensée que Dan finirait par la rejeter, par comprendre que peut-être, elle ne valait pas grand chose. Mais non. Délicatement, le beau soldat posa sa main sur les deux siennes, l'incitant ainsi à arrêter ces gestes trahissant sa nervosité. Sa voix était des plus douces et des plus tendres, il comprenait que la proposition de l'infirmière n'était que pure bienveillance. Elle lui sourit timidement, haussant une épaule à cause de sa gêne. "Je vous jure que je ne pensais à rien de particulier, je... Je pensais que ça vous ferait plaisir de dormir dans une maison... vous.... vous sortir un peu de ça." Elle s'éclaircit la gorge, trouvant ses arguments plus que futiles. "Cela ne sert à rien." pensa-t-elle à voix haute. "Ca ne compte plus. Oubliez ce que je viens de dire." Lucy ne savait plus vraiment où se mettre, ni quoi dire. Dan finit par la tirer vers lui, lui ordonnant à ce qu'elle revienne sur ses genoux. Totalement surprise, elle n'opposa pas la moindre résistance et finit par atterrir sur les genoux de son amant. Celui-ci réclamait tout de suite après que sa belle retrouve le sourire. Et rien que le fait de le demander lui donna de suite satisfaction. Débordant de timidité, Lucy colla son front au sien avec un large sourire gêné, se mordillant ensuite la lèvre inférieure, en fermant les yeux. Il la faisait complètement craquer, elle ne parvenait pas à expliquer pourquoi. Mais Lucy pouvait devinait toute l'affection qu'il était capable de donner, ne serait-ce que par cette façon de lui caresser la joue. Elle le regardait, totalement happée par son regard vert et sa tendresse. Le caporal confessa ensuite que c'était la première fois qu'il mettait les pieds dans la ville natale de Lucy. Celle-ci le regarda, perplexe avec un soupçon d'interrogation. Son regard s'illumina lorsqu'il lui demanda qu'elle fasse office de guide pendant les jours de permission qui lui restaient. Elle sentait son coeur s'emballer de plus belle à l'idée de savoir qu'il était possible qu'ils passent encore du temps ensemble. "Vous aimeriez bien ?" s'enthousiasma-t-elle, alors qu'elle fondait complètement lorsqu'il mêla ses doigts aux siens, adorant ce contact qui lui semblait être si particulier. "Pour de vrai ?" rajouta-t-elle comme si on lui faisait une mauvaise blague. "J'adorerais, oui." dit-elle d'une voix douce, charmée par ce si beau soldat. "En espérant que le temps soit clément." Ses parents n'y verraient aucun inconvénient - ils avaient encore beaucoup d'influence sur elle. Lucy resterait avec lui autant de jours qu'il désirera, qu'il pourra. "Vous restez encore combien de jours avant que vous ne partiez ?" demanda-t-elle, au moins qu'elle ait une idée du temps qu'ils leur restaient avant de se séparer, et de se retrouver dès que possible. De sa main libre, Lucy touchait du bout des doigts sa joue, puis glissa sa main dans ses cheveux courts, délicatement. "Dites-moi à quelle heure vous serez prêt, et je tâcherai de l'être tout autant." lui dit-elle doucement en l'embrassant ensuite sur la tempe. Elle se disait qu'elle aurait très certainement beaucoup de mal à trouver le sommeil après une telle soirée, et savoir ce qui l'attendrait le lendemain matin. Son coeur était déjà emballé par l'idée, ne laissant aucun répit à la jeune femme. Le bar continuait de se vider peu à peu, sans qu'elle ne s'en rende compte. Depuis qu'elle avait croisé son regard, le temps était devenu flexible, invariable. Les secondes, les minutes et les heures n'étaient plus ce qu'elles étaient. Elle prit la main de Dan qui était entrecroisée avec la sienne et la porta à sa bouche pour y déposer de nombreux baisers. "Lulu !" dit Anne, accompagnée de Maggie - qui elle s'était trouvée quelqu'un pour la raccompagner. "On va rentrer, ma belle, tu veux qu'on t'attende encore un peu ?" La belle blonde garda précieusement la main de Dan entre les siennes. Elle sourit tendrement à ses amis. "Non, c'est bon, vous pouvez rentrer." "John et Andrew ne vont pas tarder non plus, je crois. Emmy s'est trouvé quelqu'un, elle est là-bas." dit Maggie en pointant leur amie du doigt. Lucy comprenait rapidement où ses amies voulaient en venir et être rassurées qu'elle ne rentrerait pas seule. "Dan s'est proposé de me raccompagner avant qu'il ne retourne à la base." dit-elle doucement, avec un sourire rassurant. "Bonne soirée à vous... Et bonne année !" dit Anne avant de partir avec son amie. L'endroit était moins embrumé par la fumée de cigarette, moins rempli de rires et de cris, la musique était plus calme. C'était agréable. Lucy ne bougeait pas de ses genoux. Ils parlaient, un peu, mais pas trop. Etrangement, les regards et les sourires suffisaient largement, il n'y avait pas besoin de plus. Elle n'osait que très peu l'embrasser, ne sachant pas trop si elle pouvait se le permettre à nouveau, si la magie allait encore opérer. "Nous devrions peut-être commencer à marcher. J'avoue commencer à fatiguer." confessa-t-elle, gênée. Lucy n'était pas aussi fêtarde et endurante que ses amis, loin de là. Elle finit par se relever de ses genoux à contre-coeur, cherchant son gilet qu'elle enfila avant de revenir auprès du beau soldat. Elle ne pouvait pas s'empêcher de sourire dès qu'il était dans son champ de vision. Ils venaient tout juste de sortir. Il ne faisait pas froid, mais l'air était un peu trop frais pour la jeune femme. "Cela vous va si nous faisons un petit détour pour rentrer chez moi ?" demanda-t-elle timidement. Encore une fois, elle se trouvait bien bête de le lui avoir proposé. Il ne connaissait pas Darwin, il ne pouvait pas deviner s'ils faisaient un détour ou non, à part s'il avait un excellent sens de l'orientation et du repérage. Tant qu'elle trouvait un moyen de faire en sorte que cette soirée ne se termine jamais.

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptyMar 20 Oct 2015 - 6:41

Lucy retrouve sa place sur mes genoux, et mes bras autour d'elle. Son sourire revient également, plus adorable que jamais. Son front posé contre le mien, je caresse tendrement sa joue en l'observant, toute timide. Je dirais que, concernant ce trait de caractère, nous nous sommes bien trouvés. Quoi que cela soit parfois handicapant. Il n'y en a vraiment pas un pour rattraper l'autre, ce qui fait de nous un joli duo de bras cassés. Je ne sais vraiment pas quoi lui dire, comment il faut se comporter dans ce genre de situation. Je n'ai jamais eu de véritablement relation, jamais de rendez-vous galant, jamais vécu toutes ces scènes de romantisme et d'affection. Cela a toujours été, pour moi, quelque chose qui n'existe que dans les films. Je vois mes camarades se débrouiller comme des chefs, s'entourer de poules en un claquement de doigts, se faire inviter chez elles et retrouver la chaleur d'un corps de femme autant que possible avant de repartir et que les seules demoiselles en mesure de remplir ce vide sont celles qu'il faut payer dans des maisons lugubres. Ils ont cette facilité que je n'ai pas. Il faut dire aussi que, je pense, ils ne vivent pas ce que je vis à cet instant. Ils ne sont pas amoureux. Ils s'amusent. Alors, comment dire à cette jeune femme dont je suis parfaitement sous le charme que tout ce que je souhaite est de passer les quelques jours à venir en sa compagnie sans avoir l'air naïf ? Je finis par lui proposer de me faire visiter la ville, faisant passer mon message entre les lignes. Et l'idée semble lui plaire, ce qui me soulage au plus haut point. Je souris, ravi et nerveux à la fois, acquiesçant d'un signe de tête à chaque fois qu'elle redemande confirmation. Qu'importe si le temps est clément, tant que nous passons autant d'heures ensemble que possible. « Nous partons lundi matin. Ca nous laisse deux jours. » dis-je avec autant d'optimisme que possible. Deux jours, c'est terriblement court. C'est tout et rien à la fois. Nous nous séparerons sûrement avec l'impression de ne pas assez nous connaître, mais avec la conviction de s'aimer tout de même. Lucy fait preuve d'un réel enthousiasme qui me fait chaud au coeur. Quant à l'heure à laquelle nous pourrions nous retrouver, je ne sais pas vraiment quoi dire. Je sais que je serai levé tôt, à l'entraînement en début de matinée, et certainement frais et dispo à huit heures. « Je ne sais pas… Je pense qu'on peut dire que je passerai vous chercher à dix heures. » je réponds finalement en haussant les épaules. Je ne me vois pas lui imposer un réveil trop matinal en plein week-end. Mais en tant que fille de militaire, la demoiselle ne sera certainement pas dupe. Passent quelques minutes de calme pendant lesquelles le bar se désemplit, pour le plus grand bonheur de nos oreilles et de nos poumons. Alors que Lucy propose que nous nous mettions en marche, les serveuses déambulent déjà de table en table afin de nettoyer et ranger l'établissement ; dans moins d'une heure, tous les clients restants seront mis à la porte de toute manière. La belle propose de faire un détour avant d'arriver chez elle. « Ca nous fera prendre l'air. » dis-je en acquiesçant, une fois levé de ma chaise, signifiant par là que je suis prêt à accepter de faire quinze fois le tour de Darwin afin de ne pas la quitter trop tôt. A l'extérieur, je m'apprête à enfiler ma veste en cuir lorsque je m'aperçois que Lucy n'a qu'un fin gilet sur les épaules, à l'heure où la nuit est noire et fraîche. Je la lui pose alors sur les épaules afin de la réchauffer. « Tenez. N'allez pas attraper froid. » Si nous devons marcher, autant qu'elle ne grelotte pas tout du long de la balade. Les minutes ainsi grattées par le détour sont finalement bien silencieuses. Je me laisse dévorer par ma timidité, intimidé au possible par ce petit bout de femme aux allures d'ange. Intimidé, surtout, par tout ce qu'elle m'inspire et ces sentiments nouveaux qu'elle fait naître en moi. Ne sachant pas comment régir face à cela, quoi dire, je reste muet, les mains dans les poches, et me sentant idiot au possible. Bien trop de minutes passent dans ce silence à peine comblé par le vent dans les rues plus étroites. « Pourquoi êtes-vous devenue infirmière ? » je demande finalement, trouvant que cette question tombe comme un cheveu sur la soupe. Mais c'est mieux que rien. Mieux que d'arriver chez Lucy sans avoir échangé autre chose que quelques regards en coin et des sourires gênés. Le problème, c'est qu'une poignée de minutes plus tard, nous y sommes. La maison est la seule de la rue à avoir laissé son éclairage extérieur allumé en prévision du retour de la jeune femme. Quelques lumières traversent également les rideaux aux fenêtres laissant deviner que tout le monde n'est pas endormi à l'intérieur. Arrivés face au portillon, mon coeur se serre. Je regrette immédiatement et très amèrement toutes les minutes silencieuses jusqu'ici. Comme si ce temps était perdu et ne sera jamais rattrapé. « Nous y voilà déjà. » je murmure, visiblement déçu par moi-même, et désolé d'être aussi peu loquace en compagnie féminine. Entre ça et le fait que je ne sois là que deux jours, la pauvre Lucy doit sûrement regretter ses paroles et ses baisers. Honteux, je baisse le regard sur nos mains ballantes ; l'un des miennes vient saisir l'une de ses siennes et, tendrement, entrecroiser nos doigts. Je mords ma lèvre inférieure, perdu. Un instant, j'écoute la conduite que me dicte la conscience qui murmure à on oreille. Elle me dit de l'embrasser pour lui souhaiter bonne nuit. Alors je me penche vers la jeune femme, une main posée sur sa joue, et frôle ses lèvres. Un contact naissant à peine et aussi vite rompu lorsque j'entends la porte de la maison s'ouvrir et une silhouette se dresser sous le porche. Son père, à n'en pas douter. Je lâche la main de Lucy et effectue un petit pas en arrière, droit comme un piquet et craignant que la scène à laquelle il était sur le point d'assister lui donne l'envie d'empêcher Lucy de me voir demain. « Monsieur. Je… »
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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptyMer 21 Oct 2015 - 6:09

you left your heart in my chest
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Deux jours. Cela lui semblait tellement court. Mais Lucy savait très bien qu'elle ne changerait pas la face du monde en demandant quelques jours supplémentaires passés en sa compagnie. Il fallait bien que Dan reparte un jour sur le front, et qu'elle prie pour voir le même navire qui allait l'emmener le ramener au port de Darwin. Elle prenait ce qu'on lui donnait. Lucy comptait bien profiter de ces deux journées. A se connaître peut-être davantage, à s'aimer encore plus. Le beau soldat fixait l'heure à laquelle il comptait la chercher. "Cela me semble parfait !" lui répondit-elle avec un large sourire. Il semblait également approuver le fait de faire un route un peu plus longue pour raccompagner la belle blonde chez elle, trouvant comme bonne excuse que cela leur permettrait de s'aérer un peu. Lucy ne put s'empêcher de lâcher un rire, amusée et gênée par sa requête et la réponse qu'il donnait. Une fois dehors, l'homme déposa rapidement sa veste de cuir sur les frêles épaules de l'infirmière. Le cuir était encore chaud de la température à l'intérieur du bar. Ses iris bleus le regardèrent avec une immense reconnaissance - et au moins tout autant d'amour. "Merci beaucoup, c'est gentil." dit-elle tout doucement, engageant le pas. La promenade était silencieuse, cela ne gênait pas particulièrement Lucy. Néanmoins, elle regrettait de ne pas avoir tant de questions sous la main pour apprendre à mieux le connaître. Elle voulait le connaître par coeur, en fait. Il n'y avait aucun contact physiquement entre eux, même si elle en brûlait d'envie. On n'entendait à vrai dire que le bruit de ses talons se posant sur le sol. Jusqu'à ce qu'il pose une question. "J'avais envie de me sentir utile... D'aider les autres, voir que ce que l'on fait ait un résultat. Des sourires, des rires." Elle haussa les épaules. "Parfois, nous n'y parvenons pas, et c'est frustrant. Les médecins me disaient beaucoup au début que j'avais fait tout ce que je pouvais, qu'il n'y avait rien de plus à faire et que son âme était dans un bien plus bel endroit que dans son propre corps." Lucy n'avait pas enfilé les manches du blouson, elle l'avait simplement laissé posé sur ses épaules. "Mon père trouve que c'est la plus belle des vocations, il a beaucoup d'admiration envers le personnel médical et ne cesse de dire à quel point il est fier de moi." ajouta-t-elle, toute gênée. Ils arrivaient devant la maison de la petite blonde. Sans grande surprises les lumières étaient encore allumées. D'habitude, ses parents faisaient un repas des plus copieux, en se couchant à pas d'heure après avoir joué aux cartes en écoutant leur musique préférée. Leur marche se mit à ralentir alors qu'ils arrivaient devant le portail ouvert qui menait à l'entrée, quatre ou cinq marches plus haut, pas plus. Lucy avait encore les yeux rivés sur la fenêtre illuminée lorsqu'elle entendit Dan murmurait, avec une pointe de déception. Il prit l'une de ses mains, avec la quelle il croisa leurs doigts. Joanne le regardait faire, le laissait totalement faire, appréciant la chaleur et la douceur de sa peau. Ses doigts libres se posaient sur la joue de la belle, et il approchait doucement son visage du sien. Lucy sentait son coeur battre à tout rompre au fur et à mesure, avec ce désir de ne sentir que ses lèvres posées sur les siennes, profiter de chaque de seconde de tendresse qu'il pouvait lui donner. Elle le voyait au ralenti, ses yeux bleux regardant soit ses iris verts, soit sa bouche. Leurs lèvres s'effleurèrent à peine lorsque Dan eut un vif mouvement de recul, se dénouant de tout contact physique avec elle, reculant même d'un pas. Le père de Lucy était tout juste là. Il avait des épaules très larges, il était imposant. Lucy avait ses yeux, mais lui avait les cheveux foncés, le teint légèrement plus mât. Dan et lui devaient approximativement faire la même taille. On voyait aisément ces traits typés des militaires, bien que son visage n'était pas particulièrement dur. Lucy le regarda d'un air hébété, perdu, ne sachant où trop se mettre. "Bonne année, ma chérie." dit-il simplement, quoi que l'air un peu amusé. "Bonne année, papa." dit-elle toute embarassée. Quelques secondes d'un lourd silence s'imposèrent. "Papa, je te présente Dan. Il... est caporal. Il est originaire de Perth, il est en permission pour quelques jours et... " "Bien sûr qu'il est militaire, sinon il ne se tiendrait pas aussi droit derrière toi." dit-il, en regardant le premier concerné. Lucy suivit son regard, adressant un sourire au soldat. "Je lui ai proposé de rester la nuit à la maison, mais il a refusé. Il a tout de même proposé de me raccompagner." Le père de Lucy se rapprocha de quelques pas, tendant amicalement la main au militaire. "Peter Finnigan, Lieutenant-Colonel au service des renseignements." Il s'était engagé sans trop savoir quoi faire et y avait rapidement trouvé sa vocation."Dan aimerait visiter Darwin, les deux jours avant de repartir sur le front. Il viendra me chercher demain à dix heures." précisa-t-elle. Peter regarda sa fille et devinait aisément que ce Dan n'était pas qu'un simple garçon à ses yeux. Il redirigea ses yeux bleus sur le caporal. "Je vous verrai demain à dix heures, dans ce cas." dit-il simplement. "J'espère que vous ne faites pas parti de ceux qui ont tendance à trop déborder." Lucy regarda avec de grands yeux. "Il est plutôt du genre à encadrer ces soldats là, papa. A les couvrir." Peter sourit, mais elle ne parvint pas à le décrire. Il embrassa sa fille sur le front en lui chuchotant. "Encore cinq minutes." avant de s'éclipser et de laisser la porte d'entrée entrouverte derrière lui. Quelques instants passèrent, elle croisa les bras, nerveuses. "Je suis désolée, il lui arrive d'être un peu méfiant. Il sait comment les soldats fonctionnent, il est aussi passé par là. Il cherche peut-être juste à savoir quel type de militaire vous êtes." Souriant avec embarras, elle finit tout de même par s'approcher de lui et de passer ses bras au dessus de ses épaules afin de l'enlacer. Elle l'embrassa sur la joue et lui chuchota "Il me tarde d'être demain." Lucy lui restitua son blouson de cuir et marcha en arrière jusqu'à atteindre les marches. Elle grimpa les escaliers, et à peine arrivée en haut des marches, la jeune femme fit rapidement demi-tour, afin d'embrasser rapidement le beau soldat. Un second baiser, une caresse tendre sur sa joue, et un regard amoureux, et Lucy fila comme l'air, fermant la porte derrière elle. Collée contre celle-ci, elle ne put s'empêcher de sourire. "Tu ferais mieux de vite filer au lit, si tu veux espérer être prête à dix heures demain." commenta son père. "Je ne pensais pas que tu accepterais." "Ce sont par les premiers gestes que l'on devine les intentions des gens. Il a l'air d'être quelqu'un de correct, à moins qu'il ne cache bien son jeu." "Il est très gentil." "Et il te plait." Lucy acquiesça timidement d'un signe de tête. Elle comptait grimper les escaliers et aller se coucher. Son père l'interpella une dernière fois. "Je suis certain que ta mère serait heureuse de mettre un couvert supplémentaire pour demain soir... Tu la connais." dit-il avec un sourire amusé. Ils se souhaitèrent bonne nuit et la jeune femme s'enferma dans la chambre et enfila sa chemise de nuit. Une fois allongée, elle ne parvenait pas à fermer l'oeil, Morphée ne voulait pas d'elle. Elle ne cessait de penser à lui, à cette soirée, au lendemain. Son coeur s'emballait de plus belle quand elle se tournait d'un côté, puis de l'autre. Le temps fut long jusqu'à ce qu'elle parvienne à s'endormir, pressée que le temps passe plus vite afin de le retrouver dès le lendemain. Lucy se réveilla aux horaires, et fut ravie de voir que le temps était radieux à l'extérieur lorsqu'elle ouvrit les volets. Elle se vêtit d'une robe bleue et se coiffa simplement avant de rejoindre ses parents au rez-de-chaussée, déjà en train de déjeuner. "Je te l'avais dit, qu'elle serait largement prête avant." dit sa mère, taquinant son père d'un regard malin. Mais après le repas du matin, Lucy restait longuement dans sa chambre, à défaire des plis qui n'existaient pas, à se recoiffer alors que ses cheveux étaient déjà parfaits, et le temps passait beaucoup plus vite que prévu. Allait-elle encore lui plaire ? Etait-il toujours amoureux ? Y avait-il encore cette même connexion que la veille ? Autant de questions qui tracassaient la jeune femme. Elle sursauta lorsqu'elle entendit la sonnette de la porte d'entrée retentir dans la maison. Elle sortir de la chambre, et ce fut en descendant les escaliers qu'elle vit que c'était son père qui avait ouvert la porte en grand, laissant largement apparaître Dan, plus beau que jamais. Son visage s'illumina d'un sourire dès qu'elle le vit.  

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptyJeu 22 Oct 2015 - 10:19

Avant d'arriver dans la rue où vit Lucy, je n'ai finalement le temps que de lui poser une question. A savoir, ce qui l'a poussée à devenir infirmière. L'envie d'être utile aux autres, leur rendre le sourire. J'imagine qu'il est parfois difficile de laisser partir un patient. Le sentiment d'échec soit être immense. J'indique que j'écoute bien d'un signe de tête de temps en temps, sans jamais l'interrompre. Son père est fier d'elle. « Il peut l'être. » dis-je avec un sourire. Il a donné au monde une fille non seulement belle de corps, mais aussi d'esprit ; une magnifique jeune femme aux traits angéliques, et dévouée à son prochain. Une perle rare, d'une grade valeur. « Je crois qu'il n'y a pas plus beau métier aux yeux d'un militaire. » j'ajoute. Cela doit s'ajouter à la fierté du patriarche. Nous avons une grande admiration pour ce corps de métier, médecins et infirmières, non sans un certain paradoxe ; eux sauvent les vies alors que nous les ôtons, et pourtant, nous comptons sur eux pour sauver la nôtre sans nous juger au nombre de cadavres que nous avons renvoyés à leurs familles. Nous sommes des opposés complémentaires, indissociables l'un de l'autre. Nous arrivons bien trop vite devant le domicile de Lucy. Là où ses parents attendent son retour. D'ailleurs, son père apparaît avant que je puisse sceller un baiser avec les lèvres de sa fille. Sans réfléchir, je saute en arrière. Mon coeur bat à toute allure, intimidé, et franchement paniqué à l'idée de me faire jeter comme un intrus malvenu. La jeune femme me présente, puisque je suis incapable d'articuler quoi que ce soit. Quasiment au garde à vous, j'attends que l'on me donne la parole, en réalité, comme face à n'importe quel supérieur à la base ou sur le terrain -ce qu'il ne manque pas de remarquer, me faisant sourire nerveusement et baisser les yeux, passant au repos, mains dans le dos. Puis j'en tends une au Lieutenant-Colonel pour serrer la sienne, répondant ; « Daniel Fitzpatrick, huitième division, Monsieur. » La nervosité me fait oublier de préciser de quel corps armé je fais partie, voire pour quel pays je me bats. Je suppose que cela n'a pas de grande importance. Comme une manière détournée de demander la permission, Lucy lui explique le programme que nous avions prévu pour le lendemain. A sa réponse, il n'oppose aucune objection à ce que nous passions du temps ensemble, ce qui me procure un sacré soulagement. Une relaxation de courte durée, puisque je me sens paniquer de nouveau lorsque l'homme émet l'hypothèse que je sois un soldat capable de causer des problèmes. Sa fille réplique immédiatement pour prendre ma défense. Moi, je me liquéfie. Je ne dis plus rien, attendant juste que le Lieutenant-Colonel parte et nous laisse seuls. Je me sens tellement stupide et ridicule. « C'est normal, je comprends. » dis-je au sujet de l'inquiétude du père de famille. Il protège son trésor, comme le ferait n'importe qui, des hommes mal avisés qui seraient tentés de se jouer de sa fille, d'abuser de sa naïveté. Je me détends un peu au moment où Lucy s'approche de moi pour me prendre dans ses bras, et dépose un baiser sur ma joue. « A demain. Bonne nuit. » je murmure à son oreille en retour, tout aussi impatient. Je récupère ma veste et l'enfile rapidement, ayant tout de même un peu froid. C'est avec ce genre de sourire amoureux et un peu bête que je la regarde s'éloigner et rejoindre la porte de la maison. Avant de faire marche arrière, et prendre mes lèvres d'assaut. Je prolonge ce baiser d'au revoir de quelques douces secondes, posant une main sur son visage Un dernier sourire, un dernier regard, et elle file cette fois. Je prends un petit moment pour réaliser tout ce qu'il vient de se passer, sans bouger, avant de me mettre en route pour la base. Marchant lentement, je me refais le film de la soirée. Tout me semble irréel. Le premier regard et ce lien fulgurant bien accroché entre elle et moi. Son premier baiser, le mien. Cette promesse de se revoir, celle de revenir un jour du front, vivant, pour elle. Mon rythme cardiaque ne semble pas se remettre d'autant d'émotions. « Tu viens de me faire gagner un paquet de billets, Dan. » lance Tom à peine suis-je arrivé dans le corridor des chambres, nonchalamment appuyé sur le cadre de la porte du dortoir qu'il partage avec trois autres soldats. Je l'interroge du regard, ne comprenant pas de quoi il parle. « On a parié avec les gars. Ils pensaient que tu rentrerais pas ce soir. Pas moi. Je savais que tu rappliquerais. » Je ris nerveusement face à son faux regard rempli de désapprobation, comme s'il avait honte d'être l'ami de ce raté qui ne termine pas la nuit du nouvel an dans le lit d'une jolie minette. Mais il sait que cela n'est pas mon genre. « C'est de la triche, tu me connais par coeur. » dis-je en déverrouillant la porte de ma chambre. J'entre dans la petite pièce particulièrement sobre, et dépose mon blouson sur la chaise qui se trouve à côté du lavabo. « Ouais, mais je t'ai jamais connu amoureux. » Je souris, sans rien répondre. Je défais tranquillement les draps de mon lit, impeccablement pliés au carré. « Tu vas la revoir ? » demande-t-il en s'asseyant sur la commode sans grande gêne. « Oui, demain... » L'air toujours enjoué et léger de Tom a laissé place à un visage sérieux. Je sais qu'il n'en est pas moins content pour moi. Mais, comme toujours, lorsqu'il n'est pas occupé à courir les jupons, il joue les grands frères pour ce nigaud qui a un jour fait une tête de moins que lui, et qui aujourd'hui en fait une de plus. On veille l'un sur l'autre. « Et ils sont passés où, tes grands principes ? » Cette fois, je me tourne pour le regarder. Qu'il puisse voir que je suis réellement complètement retourné par cette histoire, que mes principes ont pris la poudre d'escampette pour de bonnes raisons. « C'est différent… Elle… Elle est différente. » Il effectue un léger signe de tête d'approbation, un rictus amical au coin des lèvres. Puis il se remet sur ses pieds et quitte la chambre. « Eh Tom. Pourquoi t'es rentré, toi ? » je demande avant qu'il ne parte. Il se contente d'hausser les épaules, sans rien dire, sans donner d'explication, mains dans les poches. Une attitude que, pour la première fois, je ne parviens pas à décrypter. Il disparaît de mon champ de vision, et lance un « Bonne année, Caporal ! » avant que je n'entende la porte de sa chambre se fermer. Ma nuit est infernale. De ces nuits qui n'en finissent pas, et s'étendent en longueur à force d'être entrecoupées de moments de sommeil profond et de réveils brutaux à raison d'un réveil toutes les une ou deux heures. J'ai pu voir, à travers ma petite fenêtre, toutes les étapes de la nuit, la lune se mouvoir doucement, le ciel changer de couleur. Il est toujours difficile de dormir dans un vrai lit la première fois. La veille, épuisé, mon corps ne demandait qu'à dormir. Ce soir, c'est mon esprit qui ne me laisse aucun répits. Durant les phases de sommeil, il est au front, il pense à ceux qui y sont encore, et au jour où il faudra y retourner, faisant subir à mon coeur le stress du retour au combat sous le feu ennemi. Lorsque je suis éveillé, il part en direction de Lucy. De la soirée, de la journée suivante. Je revis, encore et encore, ce coup de foudre, ce premier regard. Je peux encore sentir l'empreinte de ses lèvres sur les miennes, et si je ferme les yeux, je peux voir ses iris bleus me regarder de cette manière que jamais une autre femme ne m'avait regardé, débordante d'amour. Au final, je suis débout tôt. Je suis même le premier dans la cour de la case à effectuer des tours de piste. Je cours une bonne heure, poursuis l'entraînement une heure et demie supplémentaire, puis file à la douche et, enfin, au self. Chacun y va de son anecdote à propos de la veille, et ma danse avec Lucy est un sujet récurrent. Le dénombrement des conquêtes de Tom aussi, en compétition avec Scott. Je ne dis pas grand-chose. Mon regard est rivé sur la pendule de la grande salle. Mes jambes, nerveuses, ne tiennent plus en place. Ce que le temps passe lentement. Encore une fois, je n'ai rien de très civile à me mettre sur le dos. Je parviens à me procurer un pantalon d'uniforme propre, et une nouvelle chemise blanche. Le temps est radieux, je laisse donc ma veste sur place. Je me mets en chemin pour la maison de Lucy assez en avance. La ville change beaucoup entre le jour et la nuit, et je me trompe de direction une fois ou deux avant de retrouver mon chemin et reconnaître la demeure de la jeune femme. Nerveux, légèrement tremblant, je prends quelques secondes pour réunir mon courage avant d'appuyer sur la sonnette. Le père ne tarde pas à apparaître. « Bonjour, Monsieur, je... » « Je sais. Elle arrive. » Il me sourit avec cet air qui me gêne énormément, comme s'il avait devant lui un petit garçon. Quoi que je sois aussi neveux et maladroit qu'un adolescent. Les petits pas de la jeune femme ne tardent pas à se faire entendre, et je la vois descendre les escaliers dans une jolie robe bleue mettant en valeur ses yeux, arborant un adorable sourire. Mon regard brille en la voyant, et après quelques secondes à oublier de respirer, je remplis de nouveau mes poumons d'air. « Lucy… Vous êtes très belle. » dis-je sans cesser de l'observer. Le père, se sachant en trop, s'éclipse. Je m'approche de la demoiselle et dépose un baiser pudique sur sa joue, au cas où nous serions espionnés par un trou de serrure. « J'ai à peine dormi, je n'arrêtais pas de penser à vous. » je glisse à son oreille. « J'avais peur que vous ayez changé d'avis. » Après tout, la nuit porte conseil, et peut-être lui aurait-elle intimé de finalement se tenir loin de moi. Appelons ça l'instinct de survie du coeur et des sentiments. Après de brefs au revoir à ses parents, nous quittons la maison. « Eh bien, quel est le programme ? Je vous suis à l'aveuglette, vous pouvez faire ce que vous voulez de moi. » Mes mains sont dans mes poches, n'osant pas avoir le moindre contact physique avec Lucy.
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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptyVen 23 Oct 2015 - 9:14

you left your heart in my chest
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Il y avait de nouveau ce regard, ce contact qui n'était pourtant pas physique mais qui les rapprochait au plus près possible. Elle était en train de descendre les escaliers, et ils s'étaient vus. Son sourire ne quittait pas ses lèvres alors qu'elle arrivait aux dernières marches. Faisant à peine attention à son père, qui observait minutieusement la scène, Lucy sentit ses joues rougir de plus belle quand Dan la couvrit d'un compliment avant même qu'ils ne se soient dit bonjour. Les mains jointes devant elle, elle le remercia d'un signe de tête, ne sachant que trop dire, surtout en présence de son père. Celui-ci comprit rapidement qu'il n'y avait plus lieu qu'il reste davantage et disparut sans dire mot en se rendant dans le jardin, à l'arrière de la maison. Le soldat en profita pour embrasser la belle blonde sur la joue. Encore une fois, elle sentit son coeur bondir dans sa poitrine lorsqu'il dit qu'il n'arrivait pas à dormir parce qu'il n'arrêtait pas de penser à elle. "Je suis désolée d'avoir perturbée votre sommeil." dit-elle doucement, véritablement embarrassée. "Mais nous sommes à égalité, le sommeil n'a pas voulu de moi non plus cette nuit." Elle baissait les yeux, perturbée par ces si beaux yeux verts. "Je ne cessais de me demander si tout ceci était bien réel. Si vous l'étiez aussi, si toute cette soirée l'a été." Lucy restait une personne très timide, malgré l'intimité qu'ils avaient pu voir ensemble quelques heures plus tôt. "Je croyais m'être perdue dans un rêve, ou quelque chose comme ça." ajouta-t-elle, se sentant un peu trop bête et naïve, sur le coup. Elle était surprise qu'il avait eu des appréhensions quand au rendez-vous prévu, elle le regarda d'un air presque surpris. "Je n'aurai jamais changé d'avis, bien sûr que non." Cela relevait d'une évidence pour elle. Lucy salua rapidement ses parents avant de fermer la porte d'entrée derrière elle. La belle blonde rit nerveusement en entendant ses propos, ne sachant par où commencer. "Eh bien, sachez que j'ai un sens de l'orientation assez déplorable." avoua-t-elle. "Mais disons que j'ai su en tirer quelques bénéfices, notamment une chose. Lorsque se l'on perd, c'est là qu'on découvre des lieux ou des détails qui attirent l'oeil." Elle haussa les épaules, gardant ce sourire au bout des lèvres. "Je me suis dit que nous pourrions faire ainsi. Nous allons où vous le sentez, par les rues qui vous inspirent le plus. Et si je sais que nous passons près de quelque chose qui vaut le détour, eh bien nous irons le voir. Qu'en dites-vous ?" Lucy se qualifiait d'une mauvaise guide, ne se sentant pas capable de donne des détails ou des explications sur certains lieux. Après quelques instants de silence, elle finit par avouer. "A vrai dire, hier soir, je n'avais qu'une hâte."dit-elle pour commencer, d'une toute petite voix. "C'était d' être de nouveau avec vous." Elle rit uniquement par nervosité. "Et pourtant, nous nous connaissons à peine. C'est si difficile à expliquer." Elle n'étiat pas certaine que ses amis la prendraient au sérieux, même si quelques uns d'entre eux pourraient revenir sur l'histoire du coup de fourde -ce qui c'était certainement passé entre Dan et elle. Ils déambulaient dans les rues, de manière aléatoire. Il y avait l'une de ces grandes rues, longées de pars et d'autres de commerces et de salons de thé bondés. Beaucoup de personnes étaient présentes, beaucoup d'uniformes mêlés  aux civils. De crainte de s'éloigner trop de lui, elle glissa sa main sous le bras de Dan, ses doigts s'agrippant à sa manche. Voyant que ça ne se désemplissait pas, elle l'entraîna délicatement avec elle pour emprunter une ruelle. "Je n'aime pas quand il y a trop de monde. On se bouscule et on ne fait attention à rien. Ce n'était pas le meilleur endroit pour espérer un peu de tranquilité." La ruelle en question était déserte. Lucy aurait deviné qu'il y allait avoir du monde, pour un premier de l'An et une belle journée ensoleillée. "Venez, je vais vous montrer la plage." dit-elle alors, prenant momentanément les choses en main. "C'est assez éloigné du port et c'est encore très sauvage. Les couchers de soleil son magnifiques à voir, là-bas. Mes amis et moi y allons régulièrement lorsqu'il fait doux encore le soir, en mangeant un pique-nique là-bas. Le ciel arbore les couleurs les plus improbables. Je suis presque sûre que vous adoreriez voir ça." dit-elle, ravie. Il fallait un peu plus d'une vingtaine de minutes de marche. Certes, la civilisation n'était pas si loin de la plage, mais celle-ci était encore préservée. Bien sûr, il y avait d'autres promeneurs qui trempaient leurs pieds. "Nous y voilà." Lucy ne cessait de le regarder. Plus elle le contemplait, plus elle lui trouvait des qualités. "Je n'ai même pas pensé à vous demander si vous aimiez aller à la plage. Si ça ne vous intéresse pas plus que ça, nous pouvons rapidement retourner en ville."  

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptyMar 27 Oct 2015 - 8:00

Mon coeur, aux battements irréguliers, chante une balade des plus agréables. Je me sens sur un nuage dont rien ni personne ne peut me redescendre. Exalté, toutes les couleurs me semblent plus vives, les senteurs plus agréables, les sons plus doux. Oui, mon coeur bat à toute vitesse, et même si ce rythme étrange m'effraie à certains moments, j'aime ça. Nerveux, je le suis, même lorsque le père de Lucy quitte la pièce. Elle est si belle. Si belle. Timide, toujours de ce naturel si réservé, je dépose un baiser sur sa joue, et me risque, dans je ne sais quel élan romantique, à lui avouer qu'elle a occupé toutes mes pensées cette nuit. Je me retiens de rougir lorsqu'elle m'avoue la même chose, et pourtant, cela me réconforte. Nous pensons la même chose. Nous nous demandons si tout ceci, ces sentiments fulgurants, cette soirée toute entière, sont bien réels. Alors je lui frôle la main, entrecroise nos doigts quelques secondes, comme je le faisais la veille. « Pourtant je suis bien là. » dis-je tout bas, le regard complètement absorbé par ses iris bleus. Ils me semblent encore plus brillants, plus éblouissants que la veille. Sûrement est-ce le jour qui ajoute à leur éclat déjà surnaturel, les transformant en deux immenses joyaux. Vite, nous quittons son domicile. La journée nous attends. Et nous avons à la fois des heures devant nous, et si peu de temps. Le week-end pourrait passer  toute vitesse, si le temps décide d'être cruel avec nous et nous prendre de court -à moins que le sablier ne soit clément et nous laisse nous apprendre par coeur, et rendre ce moment éternel. Nous remontons sa rue où elle vit, au hasard. Lucy avoue qu'elle n'a jamais su s'orienter dans la ville, qu'elle préfère aller de boulevard en ruelle sans réel but, et découvrir, au fil des pas, des lieux, des adresses, des détails de la ville. « Ca me va ! » je m'exclame, enthousiaste, et ne demandant vraiment pas plus. L'important pour moi étant de passer le maximum de temps avec Lucy. Sa présence n'importe bien plus que la destination de la balade. « Mon sens de l'orientation est excellent. Même si nous nous perdons, je saurais sûrement vous reconduire chez vous. » j'ajoute avec un sourire, le regard complice. Je garde mes mains dans mes poches, regardant parfois les pavés, les chemins faits encore de terre, les bâtiments, et jetant, bien sûr, un coup d'oeil ou deux en direction de Lucy. Elle prend la parole en premier, et ses paroles me font rater un battement de coeur. Je souris, nerveusement ; qu'il est étrange de s'entendre dire que pareille demoiselle avait réellement envie de vous revoir. Il serait facile de penser qu'elle se joue de moi, de ma naïveté, si je ne la devinais pas aussi sincère. « J'ai le même sentiment. » j'avoue tout bas. Nous ne nous connaissons que depuis quelques heures, moins d'une journée, mais le lien est là. Comme elle l'a dit hier soir, il s'est créé au premier regard. En me bousculant, elle a remué bien plus que mon coeur. « Je ne me l'explique pas. » Changer aussi vite, passer de cet homme qui ne veut pas entendre parler de conquêtes féminines, qui ne veut pas briser de coeur, de vie, à celui qui brûle d'envie d'être aimé, attendu. Cela ne s'explique pas, si ce n'est que par un mot : elle. C'est elle, voilà tout. Je veux être aimé par elle, attendu par elle. La raison reste tout aussi mystérieuse. Car je ne la connais pas. Elle ne me connaît pas. Et pourtant tout ce que nous avons entendu, vu, et vécu hier soir suffit à nous faire dire que nous avons des sentiments l'un pour l'autre. Des sentiments discrets, ce jour nouveau, jusqu'à présent. Timides. Sûrement par peur de se dévoiler de nouveau. Eux aussi, sont un peu irréels. Ils ont besoin de temps pour s'ancrer dans cet instant, tout en étant omniprésent. Seigneur, que tout ceci est étrange. Je n'y comprends rien, et je ne crois pas avoir envie de comprendre. Je veux juste me laisser bercer par toutes ces sensations si douces. « Je… J'espère que nous ne regretterons rien. » dis-je au bout d'un moment. « Je dois paraître très défaitiste, mais j'aimerais que nous soyons ensemble ce week-end comme si nous ne nous reverrons jamais. » Juste au cas où. Que nous n'ayons aucun regret. Que nous nous quittions après demain avec le sentiment d'avoir fait, dit et vécu tout ce qu'il est possible de faire, dire et vivre en quelques heures. « Même si nous finirons par nous revoir. » j'ajoute avec un sourire, songeant à l'histoire du soldat pensant retrouver sa promise dans une autre vie. Je ne sais pas si j'y crois encore. J'ai été bercé dans des histoires d'enfer et de paradis, il est difficile de croire en autre chose après la mort -même si cela est tout particulièrement séduisant. « Vous me bousculerez de nouveau dans un bar, dans un autre monde. » Nous arrivons dans une de ces rues commerçantes pleines de monde. Je reconnais facilement certains des visages des personnes en uniforme. Ils détonnent, au milieu des civils. Lucy glisse un bras sous le main, afin que nous ne nous perdions pas l'un l'autre. Je souris en coin, sans trop savoir comment réagir, m'efforçant de rester naturel alors que ce simple geste fait accélérer mon rythme cardiaque. Je me trouve trop sensible, vraiment, et cela s'ajoute à longue liste de choses m'ayant tenu à l'écart du sexe opposé pendant tant d'années. La jeune femme nous fait quitter la foule, n'aimant pas les courants de pieds et des bras qui se frôlent et se marchent dessus. Tant mieux. Dans ces lieux d'où émanent tant de bruit, je me sens souvent désorienté, et littéralement en perte d'équilibre. Les sons n'atteignant qu'une oreille sont encore des plus perturbants, et parfois, j'ai l'impression de ne plus marcher droit, étourdi, me dirigeant vers le coté d'où je perçois le bruit pour me guider. En une dizaine de minutes, nous atteignons la plage. J'affiche un large sourire. La nature, l'infini de l'horizon, sont autant de choses que j'adore admirer là, au calme. « Non, la plage, c'est parfait. » je réponds à Lucy qui craint que cela ne m'intéresse pas, au contraire. Je suis toujours le premier à vouloir se baigner avoir les pieds dans l'eau, sentir mes orteils s'enfoncer dans le sable ; mais je m'abstiens, la faute à l'uniforme qui nécessite une tenue impeccable. « Je suis de la ferme, alors moi et les villes... » Certes, je vis non loin de Perth, mais je ne m'y rends qu'une fois de temps en temps. Aussi peu que possible. Les citadins me rendent parfois si irritable. « Mais continuons de déambuler. Si nous nous éloignons, nous reviendrons ce soir. Je veux voir le coucher de soleil de cette partie de l'Australie. » Ce qui nous laisse de nombreuses heures devant nous. Car la journée, heureusement, commence à peine. « Les couchers de soleil sont si différents d'un pays à l'autre. » j'ajoute, un brin songeur, regardant la ligne d'horizon. Me disant que de l'autre côté, pas si loin que cela, il y a la Malaisie, et le reste de la division. « Celui en Grèce est magnifique. Mais le plus beau est toujours celui qu'on voit chez soi, non ? » Celui de chez moi  me manque. Nous avons aussi la plage, chez moi. A peut-être deux heures de marche. Et la marche ne nous fait pas peur, lorsque nous n'y allons pas à cheval. Quelques minutes passent, à marcher sur le sable. Je garde précieusement le bras de Lucy sous le mien. « Parlez-moi de vous. » je finis par dire avec un sourire. Je l'attire un peu plus loin des vagues, et m'assied sur la plage ; je m'invite à prendre place entre mes jambes, de manière à pouvoir l'entourer de mes bras et la serrer tendrement. « Je veux tout savoir de vous. Tout. » Tout ce qu'il est possible de savoir en deux jours. « Parlez-moi de toute les petites choses que vous aimez faire, de ce qui vous fait rire, ce qui peut vous émouvoir, et vos rêves, la manière dont vous voyez votre avenir. » Tout.
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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptyMer 28 Oct 2015 - 21:58

you left your heart in my chest
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Elle était tellement heureuse qu'il soit venu, qu'il n'ait pas fait marche arrière au dernier moment. Lorsqu'il croisa les doigts avec les siens, Lucy se sentit frémir, ce contact physique faisant bondir son coeur dans sa cage thoracique. Il s'était pourtant déjà embrassés, serrés l'un contre l'autre, mais ce n'était pas pareil. Tout ça, c'était pendant la soirée du Nouvel An, une soirée en dehors du temps, un demi-rêve vécu intensément. Elle ne put s'empêche de sourire lorsque Dan confirma sa présence. Oui, il était bien là. Une fois sortis de chez elle, ils engageaient tout de suite le pas. Lucy fut ravie d'entendre que sa proposition du déroulé de la journée convenait au beau soldat, reconnaissant qu'il avait un sens de l'orientation tout particulièrement affûté. C'était étrange, à quel point ils se complétaient, se disait-elle. "Nous sommes sauvés alors, dans ce cas." dit-elle timidement, pourtant souriante. Qu'il était étrange de savoir qu'ils avaient les mêmes sentiments concernant leur rencontre singulière, qu'il ne se l'expliquait non plus. Ils se comprenaient, et le savoir rassurait Lucy, qui pensait devenir folle à ces idées. Toutes ces histoires de coup de foudre dont elle parlait à ses amis, elle n'aurait jamais pensé que ça lui tomberait dessus ainsi. Ce n'était que des rêves d'une jeune femme fleur bleue, une utopie. Elle savait leur amour des plus sincères alors qu'ils s'étaient rencontrés il y a quelques heures de cela à peine. Dan restait longuement pensif. Ils marchaient côte à côte, sans oser réellement se toucher. Lucy semblait des plus réservés, mais à l'intérieur, son coeur battait à vive allure. Le bel homme finit par prendre la parole. Lucy ne savait pas quoi penser si comment réagir face à cette phrase. Elle n'était pas sûre de comprendre. "Pourquoi dites-vous cela ?" finit elle par lui demander. Puis, d'un ton beaucoup moins assuré, elle se permit de dire. "Je ne regrette absolument rien." Ca avait créé certes une tornade dans ses émotions, mais cela était agréable. Il exprima le souhait de vivre ce week-end là comme si c'était le dernier. C'était à la fois profondément triste et beau pour la jeune femme. Elle savait exactement ce qu'il voulait dire par là, que ce serait peut-être la dernière fois qu'ils se verraient lorsqu'il devrait repartir sur le front. Mais c'était aussi de vivre ce weekend le plus intensément, rester ensemble le plus longtemps possible, prolonger les journées jusqu'à ce qu'ils réalisent qu'ils ne peuvent plus se passer l'un de l'autre. Et avoir cela en tête, finit par redessiner un sourire sur le visage de porcelaine de Lucy. "D'accord." Dan remit un peu de couleurs à sa phrase précédente en faisant référence à cette histoire de vies passées, et de vies futures. Cela fit immédiatement sourire la jeune femme, beaucoup plus franchement. "Peut-être que ce sera vous, qui me bousculerez la prochaine fois." Elle rit. "Ou peut-être me sauverez des griffes d'un homme un peu trop insistant." ajouta-t-elle. Il y avait tellement de possibilités différentes. Lorsque'ils arrivaient dans cette rue bondée de monde, Lucy avait donc glissa sa main sous son bras et l'éloigna plus tard de la foule. Dan était un garçon de ferme, se promener dans Darwin ainsi ne devait pas être monnaie courante pour lui. "J'aime cette ville, mais je me débrouille toujours pour m'y promener lorsqu'il y a le moins de monde. Les jours de semaine, ou dès que tout le monde est rentré chez soi..." commenta-t-elle. "J'apprécie le calme." Pas de bruits de bombardements, ni d'hommes hurlant à la douleur et dont on n'arrivait pas à l'apaiser malgré la morphine, pas de bruit d'ambulance, de Jeep roulant à toute vitesse, de cris de soldats complètement paniqués alors qu'ils étaient à peine blessés. Depuis le début de la guerre, Lucy se délectait de chaque instant de calme qu'elle pouvait s'offrir. Dan la sortit de ses pensées en parlant des couchers de soleil, tenant à voir celui de Darwin. Elle lui souriait avec une telle tendresse. "Comme est le coucher de soleil de chez vous ?" demanda-t-elle, curieuse, désireuse de le voir se remémorer d'aussi belles choses. Arrivés à la plage, Dan finit par lui demander de parler d'elle. La belle blonde avait toujours pensé qu'il n'y avait rien d'intéressant à dire sur elle, sa vie lui semblait des plus banales. Il savait déjà le plus intéressant sur elle. Dan l'éloigna un peu de l'océan et l'invita à s'asseoir à même le sable, entre ses jambes. Sentir la chaleur de son corps contre le sien, ses bras l'entourant tendrement afin de la garder près de lui, fit exploser le rythme cardiaque de la jeune femme. C'était un sentiment des plus agréables. Là, elle se sentait protégée, elle se sentait bien. Il voulait tout savoir sur elle. "Il n'y a pas grand chose à savoir sur moi." dit-elle, songeuse. "Vous en savez déjà l'essentiel, à vrai dire." Elle savait que cette réponse allait ne pas lui convenir. Lucy se prit le temps de réfléchir à ce qu'ellle pourrait dire. "J'aime... J'aime beaucoup me promener. Venir ici. Tout est si calme et si apaisant. Nous avions un chien, Trigger, je l'emmenais tout le temps avec. Il a eu une belle vie. Il était vieux et avait eu une vie bien rempli. Il s'est endormi paisiblement et ne s'est plus jamais réveillé." C'était toujours dur d'accepter la mort d'un animal qui avait toujours là durant son enfance, son adolescence. Le plus fidèle des compagnons. "Mais mes parents ne voulaient pas prendre un nouveau chien. Ca m'avait rendu tellement triste qu'ils ont fini par céder, et nous avions alors recueilli un chaton abandonné. Il est plus indépendant, mais il reste très câlin." Lucy savait que ses parents feraient absolument tout pour elle, mais elle n'oserait jamais demander quoi que ce soit. "Je n'ai pas de frère et soeur. Ils ont essayé, mais... ça n'a pas marché. Maman ne cesse de me dire que je suis un miracle. Depuis que je suis née, elle se rend tous les ans à l'église et y prit toute la matinée, le jour de mon anniversaire, remerciant Dieu d'avoir amené un ange sur terre. C'est mon père qui me l'a raconté. Je n'ai rien d'un ange." dit-elle, s'emportant dan son flot de pensées. "Elle s'enthousiasme tellement à l'idée qu'un jour, j'aurai moi-même des enfants." Elle sourit. "J'adorerais en avoir. Plusieurs. Quand on n'a pas de frères ou soeurs, il y a toujours un instant où on se sent un peu seul." Elle était loin d'être malheureuse. "Mes amis sont vite devenus une fratrie, et je crois que je reste l'éternelle benjamine. Je ne devrais pas me plaindre comme je viens de le faire." Elle haussa les épaules. "Je ne pensais pas trop à mon avenir, à ce que je voulais. Enfin si, je voudrais juste que la guerre se termine rapidement. Que je n'ai à me dire qu'un quelconque bateau vous emmènera loin de moi." Lucy plaça ses mains sur celles de Dan, caressant leur dos avec ses pouces. "Mais si on me le demandait, je crois que je demanderai une vie paisible. Dans une maison loin du centre ville, avec un jardin. Ou dans un village de campagne. J'ai entendu dire que les gens y sont particulièrement chaleureux. Mais je suis une bien piètre jardinière, il ne faut pas compter sur moi pour savoir tenir un potager." dit-elle en riant. Elle se redressa, et se tourna légèrement afin de pouvoir voir ces magnifiques yeux verts. "Pardonnez-moi, je divague bien trop. Je n'ai pas l'habitude d'être bavarde comme ça." dit-elle, toute gênée. Elle le trouvait tellement beau. On devinait facilement les marques, visibles et invisibles, que le front avait laissé sur lui, mais cela ne changeait en rien la beauté de son âme. Elle le fixa longuement ainsi, subjuguée. "Mais depuis que je vous ai rencontré, mes rêves sont devenus bien dérisoires. Tout change et tout se transforme, mais vous êtes toujours inclus dedans." lui dit-elle tout bas. "Et vous ? Quel est votre rêve ?" lui demanda-t-elle. Soudain, elle se souvint de ce que Dan lui avait dit plus tôt. Faire comme s'ils ne se reverraient jamais après ce weekend là. Timidement, elle lui caressa tendrement la joue du bout de ses doigts, avant de dépose un doux baiser sur ses lèvres. Lorsqu'elle s'en détacha, et qu'elle recroisa son regard vert, tous les sentiments vécus la nuit passée surgirent à nouveau, de plein fouet. Elle ne put s'empêcher de lui sourire.

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptyJeu 29 Oct 2015 - 7:44

Se fichant bien d'où nous allons, Lucy et moi avançons tout simplement un pied devant l'autre. Nous finirons peut-être par trouver quelque chose d'intéressant à faire, un endroit à visiter, mais ce n'est pas le plus important. Je parle peu d'habitude, pourtant je suis d'humeur bavarde. Je n'ai pas le temps d'être trop timide, trop réservé. Je n'ai que deux jours pour profiter de Lucy, alors je dois les utiliser. Quand je serai parti, au front, et qu'on me demandera qui elle est, et comment je peux affirmer l'aimer en ne la connaissant que d'un week-end, je veux pouvoir leur répondre. Leur parler non seulement d'un coup de foudre, mais de toutes ses qualités, et toutes ses imperfections, leur raconter son histoire, pouvoir dire qui elle est, et pourquoi je l'aime. Elle me manquera, là-bas, c'est sûr. Je pense que je lui manquerai aussi. Je n'ai jamais cru en l'adage qui dit ''loin des yeux, loin du coeur''. Cela fera plus mal certains jours que d'autres. Ces jours-là, nous maudiront peut-être notre rencontre. « On pourrait regretter de s'être attaché l'un à l'autre quand je serai parti. » je réponds à la jeune femme. Mais dans le fond, ce n'est pas nous qui décidons. Elle a été mise sur mon chemin -ou plutôt moi sur le sien. Il était dit qu'il en serait ainsi, et que nous serions condamnés dès le premier regard. Je ne sais pas si c'est le fait de vies passées, si ce sont des retrouvailles plus qu'une rencontre. Je crois seulement en cette prédétermination. Il ne pouvait y avoir que cela pour me faire tomber tout entier dans les bras d'une femme. Je me demande, dans cette conception qu'à Lucy, si le même scénario se répète à chaque fois. Si nous avons les mêmes noms, les mêmes visages, les mêmes caractères. Si je suis toujours un peu moi la prochaine fois, cela ne m'étonnerait pas d'être assez maladroit pour la bousculer. Si je suis plus intrépide, la seconde option sera plus probable. Je souris en coin, à songeant à toutes ces possibilités. Oui, c'est réconfortant, de se dire que même si nous ne devons nous connaître ici que ces deux jours, nous reprendrons où nous nous étions arrêtés ailleurs. Nous quittons l'avenue bondée pour des ruelles plus calmes jusqu'à la plage. Un programme qui me convient très bien. En parlant de coucher de soleil, Lucy me demande à quoi ressemble celui du côté de Perth. Loin d'être un érudit, je me demande si chaque endroit a bien son ciel de fin de journée, ou si ce n'est qu'une impression, et que tous les couchers de soleil sont les mêmes. « Il est très… Hm, comment le décrire ? » Parfois j'aimerais avoir lu plus de livres. Savoir exactement quel mot va avec quelle pensée, et utiliser des figures de style pour rendre tout ça beau. Mais ce n'est pas le genre de chose qui sert vraiment dans ma vie. Après un peu de réflexion, cherchant une image qui puisse parler à Lucy, je reprends ; « Vous voyez, quand vous allumez une cuisinière à gaz. Vous approchez une allumette, et le gaz prend feu. Mais c'est un feu bleu, dont seule l'extrémité des flammes est un peu rouge et jaune à la fois. » Notre cuisinière marche encore au charbon à la ferme, alors le feu est uniquement bleu. C'est à l'armée que j'ai découvert cette utilisation du gaz. « Le ciel ressemble à ça. Il est de ce bleu là, exactement le même, et c'est tout au bout de l'horizon qu'il devient cuivré, et des lignes de nuages légers qui vont de l'horizon jusqu'au dessus de nos têtes sont comme ces flammèches rouges . » Je passe une main sur ma nuque, un peu gêné. Elle ne doit sûrement pas réussir à voir de quoi je parle, je n'ai jamais été un bon orateur. « Ailleurs, le coucher de soleil est flamboyant, très doré et rose. Très chaleureux. Chez moi, il a cette chaleur particulière, une chaleur bleue. » C'est particulier, et c'est ce qui le rend reconnaissable entre tous les autres. C'est ce qui me fait sentir chez moi. Mais j'ai assez divagué. Je préfère me tourner vers Lucy. Qu'elle me pale d'elle, de sa vie, ses aspirations. Nous nous installons sur la plage, elle entre mes jambes. Même si elle pense qu'il n'y a pas grand-chose à dire sur elle, la jeune femme se lance facilement dans une tirade dont je ne la sors à aucun moment. J'écoute, sage comme un enfant, souriant parfois dans son dos, la tête légèrement appuyée sur son épaule -d'où je peux regarder la ligne de son cou, les tendons et sa mâchoire bouger quand elle parle, la finesse de son grain de peau. Et son parfum. Je ne pouvais pas autant l'apprécier dans le bar hier soir. Là, il glisse jusqu'à mes narines, doucement. Pour moi, c'est une odeur de miel et de cette fleur blanche dont je n'ai plus le nom. Je ferme les yeux un instant, et lorsqu'elle évoque la vie qu'elle rêve, je laisse les images défiler derrière mes paupières ; je la vois tout de suite au ranch, jolie comme un coeur avec un tablier noué sur un ventre arrondi, et puisque ma sœur adore jardiner, c'est elle qui va chercher quelques légumes dans le jardin, et les donne à Lucy pour qu'elle prépare le dîner. Elle a les mains pleines de la terre qu'elle essaye de nettoyer sur une botte de carottes, mais elle ne perd pas patience, et frotte encore, les ongles noirs. Elle peut regarder les chevaux par la fenêtre au-dessus de l'évier, tout en continuant, machinalement. Une mèche blonde s'échappe de son chignon et lui barre la vue ; elle essaye de la glisser derrière son oreille avec son poignet pour se pas avoir de la terre sur le visage, mais elle se retrouve quand même avec une trace brune sur le front. Je souris en l'imaginant ainsi. Puis je reviens sur terre lorsque la jeune femme s'interrompt. « Ce n'est rien. J'adore vous écouter. » dis-je avec un sourire. Déconcerté, je ne sais pas quoi répondre quand elle m'avoue que ses rêves sont en mutation, et qu'elle m'inclut dedans. Je me contente de lui sourire, hésitant à lui dire que soudainement, elle aussi s'est imposée dans le peu de plans que j'ai pour l'avenir. Et puis, j'oublie de le dire. Je suis happé dans son regard, attiré vers ses lèvres, et laisse un baiser se former tout doucement, naturellement. Mes bras la serrent juste un peu plus fort. Je reste silencieux une bonne minute après cela, gardant mes yeux dans les siens, tendrement. Puis je dépose un baiser sur son épaule avant d'enfin lui répondre ; « Je n'ai pas vraiment de rêve. Je ne crois pas en avoir déjà eu. » Cela peut sembler triste, mais à mes yeux, c'est une manière d'éviter les déceptions et les désillusions. Je prends ce que la vie me donne avec gratitude, car être en vie est déjà une belle chose en soi. J'ai de petits objectifs, pour savoir pour quelle raison je me lève le matin. Rien de plus. « Pour le moment, je veux juste pouvoir rentrer chez moi bientôt. » dis-je en essayant de ne pas avoir l'air triste. Car ma famille me manque, bien sûr, chaque jour un peu plus. « Quand je rentrerai, je reprendrai ma vie là-bas. Je ne demande pas plus que ce que j'ai toujours connu, ça me convient très bien. Avoir les chevaux, ma famille, une épouse, un jour, et voilà. » Il ne m'est jamais traversé à l'esprit de chercher la grandeur. Je ne suis pas militaire pour devenir héros de guerre. Je ne veux pas être riche d'autre chose que de ces valeurs que l'argent n'achète pas. « Vous adoreriez le ranch. Il est à une dizaine de minutes à pied du reste du village, et même si ce n'est pas beaucoup, ça donne l'impression d'être vraiment loin de tout. Le terrain est immense. » C'est beaucoup de travail. On ne passe pas nos journées à contempler la beauté du paysage. On l'entretient, et c'est un travail de longue haleine. « J'espère que je vous y emmènerai un jour. Que vous viendrez avec moi. » j'ajoute plus bas, le regard fuyant. Je me trouve ridicule de dire une chose pareille. De penser qu'elle pourrait partir de cette ville qu'elle a toujours connu. Cela reste une manière maladroite de dire qu'elle est sur la liste des choses que j'espère retrouver une fois au pays, cette petite vie de rien qui constitue ce qu'on peut appeler un rêve. J'observe un instant ses minuscules mains qui caressent les miennes. J'ouvre l'une des miennes, paume vers le ciel, et invite Lucy à déposer la sienne dedans pour comparer leurs tailles. En voyant la large différence, je ris bouche fermée. Puis je saisis ses doigts pour déposer un léger baiser dessus. « Je trouve que vous ressemblez trait pour trait à ce qu'on peut imaginer d'un ange. » dis-je au bout d'un moment. « Et votre mère a de quoi être très fière. » J'imagine que son unique fille doit être son bien le plus précieux. Qu'elle se ronge les ongles pour elle à cause de la guerre. Le front n'est pas si loin que ça après tout. « Vous sauvez des gens, vous les guérissez. Quand ce n'est pas possible, vous les guidez de l'autre côté. » Mon regard se pose sur elle. Son regard bleu, ses cheveux dorés, sa bouche naturellement souriante, sa peau douce, un rien pâle, la douceur de chaque trait. « Et de visage, vous… » Les mots ne viennent pas. Je ne cherche pas à dire qu'elle est belle. Je cherche autre chose. « Je me demande combien d'hommes sont partis en vous voyant, sans pouvoir savoir si vous êtes le dernier visage humain qu'ils voient pendant leur dernier souffle, ou un premier aperçu de l'autre monde. »
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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptyLun 16 Nov 2015 - 11:09

you left your heart in my chest
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


"Je sais que je ne le regretterai pas." lui répondit-elle doucement, sûre d'elle. Quand ses amis leur parlaient de leurs histoires d'amour, qu'ils hésitaient, la petite blonde leur disait toujours qu'il fallait se lancer. Que les remords seront pire en sachant que l'on n'a rien fait. Lucy avait cette même vision des choses concernant sa relation naissante avec Dan. Il fallait vivre l'instant, ne pas s'inquiéter encore de certains regrets. Lucy lui sourit tendrement, alors qu'ils continuaient leur marche. Ils parlaient ensuite des crépuscules, de ses couleurs uniques et réchauffantes. La jeune infirmière était curieuse de savoir comment il était, chez lui. Le beau soldat peinait à trouver ses mots, mais on ne pouvait pas l'arrêter lorsqu'il était lancé. Lucy l'écoutait avec attention et émerveillement. "Ca doit être magnifique." dit-elle tout bas. "On ne le voit pas toujours, ce bleu là." Il était un peu embarrassé, elle ne comprenait pas pourquoi. "Cela a beau être une couleur froide, le bleu réchauffe souvent les coeurs." ajouta-t-elle alors, pensive. "C'est une couleur qui apaise, avec une certaine pureté aussi, je trouve." Bien qu'on assimilait le blanc à la pureté, Lucy trouvait que le bleu s'associait aisément à la sérénité. Installés sur la plage, elle s'était lancée dans une tirade -chose qu'elle ne faisait presque jamais-, et elle était surprise à la fin que le beau soldat ne l'ait pas interrompu une seule fois. Elle ressentait surtout sa chaleur. Elle était enrobante, on s'y sentait bien. Elle aurait pu presque s'endormir ainsi, contre lui, si elle était fatiguée. Il semblait plus qu'intéressé par ses récits, ou plutôt, ses rêveries. Lucy était un peu gênée par son compliment, se demandant ce que l'on pouvait bien aimer chez elle, en l'écoutant. Elle s'était retournée, ils s'étaient embrassés. Ce contact si doux avec ses lèvres lui avait manqué. Elle y avait retrouvé les mêmes sensations que la veille, sauf que cette fois-ci, tout semblait beaucoup plus réel. Elle sentit les mains de Dan la serrer plus fort contre lui. Ce simple geste fit exploser son coeur au dehors de sa poitrine. Il admit ensuite qu'il n'avait pas vraiment de rêve. "Je trouve ça un peu triste." dit-elle, d'un air désolé. "De ne pas avoir vraiment de rêve." La guerre y était forcément pour quelque chose. Voir tous ces désastres à longueur de journée, comment pouvait-on encore se permettre de rêver ? Lucy ne préférait même pas penser au front, de comment il vivait là-bas. Les soldats ne doivent même plus avoir de temps pour penser. "Même s'ils sont loin d'être réalisables, je trouve que ça nous permet d'aller de l'avant, d'approcher encore et toujours plus de ce dont nous désirons." Elle haussa les épaules, gênée. "J'ai toujours été rêveuse. Mais on ne me le reproche pas. J'ai créé mon petit monde et j'y vis assez bien, je trouve." Lucy baissa ses yeux. "Je me doute bien que c'est une forme d'insouciance, voir de niaiseries. On me l'a déjà dit." Mais ces propos ne venaient pas de ses amis proches. Ceux-ci l'acceptaient telle qu'elle était, ni plus, ni moins. C'était certainement le moyen qu'elle avait trouvé pour faire face au plus difficile. Ce n'était pas non plus de l'isolement, elle avait juste une vision de la réalité qui était un peu différente par rapport aux autres. Lucy le regarda dans la plus grande tendresse, lorsqu'il parlait de rentrer chez lui. La campagne devait beaucoup lui manquer. Cette vie semblait parfaitement lui convenir, il ne demandait rien de plus. Ou presque. "Vous reverrez votre maison, Dan." dit-elle tendrement. "Si là est votre havre de paix, vous y retournerez forcément." Les parents de Lucy étaient de fervents catholiques, sans être excessifs. Mais il y avait toujours ces histoires de paradis, qui ressemblait là où on était le mieux. C'était pourquoi, et toujours bercée dans cette innocence, que Lucy se disait que dans cette vie, ou dans la suivante, il retrouverait sa ferme, ses chevaux, sa famille. C'était certainement la seule belle manière de parler de la mort. Il semblait certain que la jeune infirmière adorerait le ranch, admettant qu'il aimerait beaucoup qu'elle vienne avec lui. Lucy sourit. "Vous voyez ? Là, vous venez tout juste de rêver." lui dit-elle doucement, alors qu'elle perdait son beau regard vert. "Et..." Ses yeux à elle aussi, devinrent fuyants. "J'espère aussi qu'il deviendra réalité." Lucy rit, extrêmement gênée. "Bien que je n'ai aucune de ce qu'aura comme effet l'air de la campagne sur moi." La jeune femme resta pensive quelques instants. "Enfin, j'ai l'impression que je me sentirai partout chez moi, à partir du moment que vous êtes avec moi." C'était certainement prématuré de le dire ainsi, mais c'était ce que Lucy pensait dans l'instant. Les mains accolées l'une à l'autre, celle de la la belle blonde était tellement plus petite et pâle que celle de Dan. Un contraste notable. La soldat pensait de la même manière que la mère de Lucy, voyant également en cette dernière un ange, avec tous ses attributs. Elle l'écoutait avec attention, touchée par chacune de ses paroles. "Ce n'est que mon métier." dit-elle timidement, en baissant les yeux. Il n'y avait pas de miracle, on ne lui parlait pas de lumière blanche. Lucy manquait de mots, elle avait toujours eu du mal à accepter ce genre de compliments. Toute timide, elle logea son visage dans le cou du soldat, cherchant certainement à ce qu'il l'étreigne comme il l'avait fait quelques minutes plus tôt. Puis, elle posa simplement sa tête sur son épaule. "Je crois que je pourrais rester des heures ainsi." Elle rit bouche fermée, regardant ensuite silencieusement les vagues qui venaient caresser le sable de la plage. "Qu'aimeriez-vous faire ? Encore rester un peu, continuer de se promener... prospecter pour savoir où nous pourrions aller manger ?"

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptyMer 18 Nov 2015 - 7:23

J'arque un sourcil, ne comprenant pas le mal qu'il peut y avoir à vivre sans grands rêves. Quelle est cette dictature de l'éternelle insatisfaction à laquelle Lucy semble tant tenir. Après tout, est-ce qu'avoir autant de rêves, aussi inaccessibles soient-ils, n'est pas une manière de se condamner à trouver sa condition trop pauvre, à toujours vouloir plus, sans forcément être attentif à ce qui est bon pour nous, à ce qu'il nous faut, mais à prêter plus d'attention à ce que l'on veut, et finalement, se murer dans une force d'avidité, d'ennui, à force que les rêves demeurent des rêves et qu'il s'avèrent que notre destin nous en tient éloigné. Je suis de ceux qui croient qu'il y a un sens à tout, que toue chose est sa place, à un certain endroit à un certain moment et pour une certaine raison. Qu'il vaut mieux se laisser porter par le courant plutôt que de rêver de la destination de celui-ci, car qu'importe nos aspirations, si nous devons aller dans une certaine mer, rêver du bout du monde n'aura servi à rien à part nous gâcher la beauté du voyage. Non, je ne comprends pas. Et je pense qu'on ne peut décemment pas comprendre une telle différence de point de vue, vieille de plusieurs dizaines d'années et ancrées par l'éducation et l'expérience, en un claquement de doigts. « Je ne vois pas la niaiserie là-dedans. » dis-je néanmoins quand Lucy m'explique sa vie dans ce petit monde de rêves qu'elle s'est forgé. Je ne comprends pas, mais je ne juge pas pour autant. Ce n'est pas dans ma nature de porter de jugement. Je lui souris, en passant mes doigts sur sa joue. Elle est innocente et se protège comme elle peut d'un monde fort peu rassurant de nos jours. On ne peut pas le lui reprocher. Sans trop savoir si cela peut s'apparenter à un rêve, j'avoue que je ne demande qu'à rentrer chez moi. Retrouver ma famille, les chevaux, et un air qui ne sente pas la poudre. Oui, mon havre de paix. Je ne veux pas qualifier ce désir de rêve, cela lui donne une dimension incertaine et quasi-impossible. Je ne veux pas me dire que je retrouverai Perth les pieds devant. « Cela me convient très bien, de ne pas vraiment avoir de rêve, de ne pas tendre vers un idéal, vous savez. » dis-je tout bas. Je ne veux pas lui inculquer ma manière de voir les choses. Seulement qu'elle ne trouve pas mon existence triste comme elle a pu le dire. « Je vis au jour le jour, je suis heureux avec ce que j'ai. Je ne demande rien de plus. » Sauf, peut-être, fort égoïstement, que Lucy vienne avec moi un jour, au ranch. Plus encore, qu'elle y reste. Que nous y soyons tous les deux. Pour toujours. Que nous ne nous quittions plus jamais. Le genre de pensées que je n'aime pas avoir, mais qui me sont si douces. Rêver, ce n'est pas pour moi. C'est si toxique. Mais rêver d'elle, de nous… Qu'elle me dise qu'elle espère venir, elle aussi. Qu'elle se sentira chez moi où je serais. « Est-ce que vous le pensez, quand vous dites des choses pareilles ? » je demande, mon regard pongé dans le sien, voyant déjà la sincérité dans ses yeux. Mais j'ai tout de même besoin de l'entendre. Qu'elle ne me berce pas d'illusions. J'ai dit que je reviendrais pour elle, et je le pensais. Quelques heures après notre rencontre, mais je le pensais. Je le pense toujours. Tendrement, j'enlace Lucy dans mes bras alors qu'elle se blottit contre moi, la tête sur mon épaule. Je joue avec ses mèches blondes du bout des doigts. Elle est si mignonne, adorable. Mon coeur bat sensiblement plus fort. Je n'ai pas souvenir d'avoir déjà tenu dans mes bras une femme de cette manière. D'avoir autant senti sa chaleur, si douce, m'envelopper. Si apaisante. Elle doit être la plus agréable des dernières visions de ce monde. « On est ce qu'on fait. » je murmure, sans me demander ce que cela implique dans mon cas. Je tue des personnes que je ne connais pas toute la journée, je ne sais pas si cela fait de moi une mauvaise personne. Je veux seulement être utile à des personnes comme Lucy, comme ses amis, comme tous ceux qui peuplaient le bar hier soir. Tenir le danger loin d'eux. Je ferme les yeux un instant, inhale doucement le parfum de la jeune femme. Je ne sais pas combien de minutes passent dans le silence. « Moi aussi... » je pourrais rester là des heures. Ecouter les vagues, regarder leur vas-et-viens, observer le soleil passant d'un côté à l'autre, sentir le vent iodé sur ma peau. Serrer la jeune femme ainsi, caresser ses cheveux, son visage. Simplement profiter de sa présence. « Retournons marcher. Nous verrons où déjeuner en nous baladant. Pourquoi pas vers le port ? Je ne l'ai pas vu de jour. Seulement le matin où nous sommes arrivés, et il faisait encore très sombre. Mais avant... » Je tourne délicatement sa tête et croise son regard quelques secondes. Puis je capte ses lèvres et l'embrasse tendrement, en la serrant un peu plus contre moi. Je garde son visage près du mien un instant, prenant une inspiration pour lui dire ces mots d'amour que nous avons échangés hier soir. Mais une hésitation, bouche entrouverte me coupe dans cet élan. Je souris en coin, nerveux, et change les syllabes ; « Allons-y. » je murmure. Je me relève, sans faire attention au sable sur mon pantalon, m'en fichant bien, et aide Lucy à se remettre sur ses jambes aussi. Nous quittons la plage et retournons en ville. Nous flânons pendant un long moment, peut-être une heure, évitant toujours avec précaution les rues trop bondées. Je me rends compte que nous faisons vite le tour de Darwin, cela reste une ville assez petite après tout. En quittant les axes principaux, les ruelles se ressemblent toutes. Mais cela n'a pas d'importance. Nos pas nous mènent en effet vers le port. L'immense navire militaire qui nous a déposés la veille se trouve toujours là, attendant lundi de nous récupérer pour traverser la mer dans l'autre sens et retourner au front. De nombreux militaires se trouvent là, et échappent à la nourriture à bord où à la base sur les terrasses des deux ou trois restaurants qui bordent les quais. Les uniformes ponctuent le paysage. Et bizarrement, je me sens plus à l'aise ici qu'ailleurs en ville. Afin de rester uniquement tous les deux et éviter de se faire aborder par des amis de ma division qui seraient bien capables de nous retenir une partie de l'après-midi, nous trouvons des plats à emporter. Installés sur un quai, j'ôte mes chaussures pour avoir les pieds dans l'eau. « Donc, dis-je entre deux bouchées, maintenant j'en sais un peu plus sur votre vie ici, votre métier, vos amis… J'en sais encore trop peu. Je ne sais pas pourquoi Lucy est Lucy. » Je réfléchis quelques secondes, cherchant quoi demander de plus pour apprendre d'autres choses à son sujet. « Parlez-moi de ce que vous détestez. » dis-je finalement avec un sourire, presque amusé d'avance. « Tout ce qui vous horripile, ce que vous trouvez insupportable, chez les gens, dans la ville, dans le monde. Tout ce qui énerve la douce Lucy. » Il doit bien y avoir des choses qui la font sortir de ses gonds. Au front, nous aimons parfois parler de ce que nous détestons. Parfois parce que nous aimons savoir que nous en sommes loin, non sans ironie vu que notre situation n'est guerre meilleure entre deux feux. Parfois avec nostalgie, en nous disant que même si nous détestons certaines personnes, certaines choses, elles nous manquent, et nous serons bien heureux de les retrouver.
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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptyMer 18 Nov 2015 - 11:33

[quote="Joanne Prescott"]
you left your heart in my chest
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Le rat des villes et le rat des champs. Lucy et Dan avaient grandi dans deux mondes bien différents, avec l'amour de leur famille et des attaches qui convergeaient selon leur milieu. Dan connaissait la nature, la vie à la ferme, les cheveux, le fait de vivre avec toute sa famille sous un même toit. Lucy connaissait plutôt l'esprit des banlieues, des nombreux cafés, restaurant et petits commerces à quelques pas de chez elle si elle devait faire quelques courses. Un père un peu strict et autoritaire, mais ce n'était que pour protéger sa fille, qui contrastait totalement avec le caractère de son géniteur. Alors, il était difficile de comprendre l'autre, de laisser croire qu'on n'avait pas besoin de rêver alors que c'était une source d'évidence aux yeux de la jeune infirmière. Rêver, c'était son havre de paix. Une imagination débordante, à n'en pas douter. Elle baissa les yeux à la remarque du soldat, comme une enfant. "On m'a déjà dit plus d'une fois qu'il était peut-être temps de descendre de mon nuage d'insouciance et de naïveté, même que je devienne enfin adulte." Elle haussa les épaules. "Ce n'était pas de mon entourage proche... Je suppose que ma famille et mes amis savent comment je fonctionne. Pas les autres." Dan préféra vite dire qu'il ne voyait aucun inconvénient à ne pas avoir de rêves, qu'il le vivait. Elle n'aurait pas su dire s'il cherchait simplement sa manière de penser ou s'il voulait qu'il finisse par songer de la même façon. Il précisa alors qu'il était heureux comme il était, qu'il ne désirait rien d'autre. Le bel homme chercha à savoir si l'infirmière était sérieuse. "Pourquoi vous mentirais-je ?" demanda-t-elle doucement, en le regardant. "Je suis une bien piètre menteuse, en plus." avoua-t-elle en riant nerveusement. Elle regardait ses doigts, jouant nerveusement avec ceux-ci. "Mais... je mentirai si je disais que je m'adapterai tout de suite au climat avec lequel vous avez grandi. Je suppose que c'est très différent d'ici." C'était normal, après tout, d'appréhender l'inconnu. Elle serait loin de ses parents, de ses amis... Encore fallait-il qu'ils veuillent bien la laisser partir. Même si Dan était là, elle avait tout le reste à découvrir et apprendre à connaître. A voir si ce monde là l'accepterait aussi en son sein. "Je serai une petite intruse." dit-elle avec un sourire un peu amusé. Blottie contre lui, elle sentait les doigts de Dan caresser ses mèches de cheveux, contact qui la berçait doucement. Elle aurait pu s'endormir. Dan choisit de reprendre leur marche, désirant voir le port de jour. Avant de se lever, il la serra un peu plus dans ses bras afin de l'embrasser tendrement. Lucy aurait juré qu'il comptait dire quelque chose à la place de faire signe qu'il était tant d'y aller, mais ne se posa pas plus de questions que ça. Elle se leva, débarrassant sa robe du sable qui s'était appliqué de lui-même dessus, à l'aide de quelques gestes rapides de la main. Ils marchaient, se laissant guider, avec toujours cette aversion de la foule. Lucy n'était pas sûre d'apprécier voir le navire dans lequel Dan était arrivé. Parce que c'était le même qui allait l'emmener loin des rivages, et d'avoir le bâtiment en vue lui rappela de manière un peu trop brutale que oui, la guerre était toujours bel et bien là. Ce fut alors avec un regard attristé, peut-être même apeuré, qu'elle regarda l'immense râteau, sans pour autant faire de réflexions. Ils avaient trouvé un traiteur qui faisaient de copieux repas aux goûts de chacun, et s'installaient loin de toute personne susceptible de les interpeller. La belle blonde n'avait pas les pieds dans l'eau. Il cherchait encore à la connaître, à en savoir toujours plus sur elle. Pourquoi Lucy était Lucy. Cette phrase la laissa plus que perplexe. "Ce que je déteste..." Elle haussa les sourcils. "En voilà, une question difficile." Surtout que c'était une jeune femme qui était loin de se plaindre et de déprécier certaines choses, si ce n'était la guerre. Lucy se prit le temps de réfléchir... "Il y a certaines manières que je n'aime pas vraiment, mais pas au point de qualifier d'insupportable..." Elle se donnait encore quelques minutes. C'était un exercice difficile. "Je n'apprécie pas vraiment les personnes qui disent tout savoir, et qui jugent trop rapidement les autres, à prétendre tout savoir d'eux, tout comprendre d'un clin d'oeil. A se moquer ouvertement en ignorant totalement le mal qu'ils peuvent faire, parce qu'ils ne savent pas." Lucy releva un peu ses épaulesn et avala une bouchée de son déjeuner. "Et ce n'est qu'au moment où ils auront briser tous les vases qu'ils réalisent, pas avant." Un schéma un peu typique de ce genre de personnes. "Et vous ? Qu'est-ce qui vous met hors de vous ?" dit-elle, lui retournant la question. Lucy finissait son plat, et posa son contenant à côté d'elle. Elle le regarda tendrement. Etrangement, les mots lui manquaient. Elle songeait au temps qui passait, q'une demi-journée s'était déjà écoulée. "Je suis amoureuse de vous, Dan." finit-elle par dire après un très long moment de silence. Profiter de ces deux jours, c'était les maître-mots du week-end. Lucy était assez sûre d'elle, sûre de ces sentiments, avec cette étrange impression qu'elle n'aurait jamais une vie entièrement heureuse s'il n'y avait pas ce soldat qui était apparu soudainement dans sa vie. Cela pouvait sembler être prématuré, mais ils s'apprenaient à se connaître beaucoup plus rapidement que du coutume. Et il fallait que ces mots là sortent à nouveau, qu'il les entende encore une fois. "Je sais que je ne devrais pas y penser, mais ça me rend un peu triste de savoir qu'il y a, pas si loin que ça, le navire qui vous emmènera loin d'ici dans une poignée de jours." Il n'y avait là aucun ton accusateur, ni quoi que ce soit d'autre pouvant être mal interprété. "Cela vous dérangerait-il que nous allions ailleurs ?" Elle eut soudainement une idée. "Nous pourrions aller boire un thé ! Ou... Ou un café, si vous n'aimez pas le thé. Je connais un salon de thé, un peu plus vers le centre-ville. Il y aura certainement plus de monde qu'ici, mais c'est un endroit agréable, une ambiance très douce à  l'intérieur. Et si nous avons de la chance, peut-être qu'il y aura encore un peu de cake."

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptyJeu 19 Nov 2015 - 0:53

« Une intruse ? » je répète avec un sourire, tant ce qualificatif me semble complètement inadéquat. Peut-être qu'ailleurs, chez quelqu'un d'autre, dans une autre famille, la elle Lucy ne serait pas facilement intégrée, voir rejetée. Mais auprès des miens, avec moi, ce n'est pas un risque. « J'accueille des inconnus chez moi toutes les semaines, il y a de nouveaux visages tous les week-ends. Ca fait longtemps qu'on a arrêté de considérer qui que ce soit comme un intrus. » j'explique pour la rassurer. Même si ces personnes repartent après quelques jours, certains reviennent, vont et viennent autant qu'ils le souhaitent -autant qu'ils en ont besoin. Personne n'oserait rejeter celle que j'aime. Ce n'est pas dans la mentalité de la maison. Après tout, même sous ce toit catholique, ma sœur et son fils né hors mariage ont gardé le droit de vivre avec nous, alors qu'il aurait été si simple de la mettre à la porte. Notre esprit est plus ouvert que ça. « Et ce n'est pas si différent d'ici. C'est juste plus vert, et moins peuplé. » dis-je en haussant les épaules. D'accord, c'est complètement différent. Il n'y a pas tout ce bruit, cette animation, la mode et les mœurs n'ont rien à voir, dans cette parcelle comme coupée du reste du monde -tout en étant qu'à une dizaine de minutes de la ville. Fidèle à ma préférence pour les paysages naturels plus que pour les rues pavées, je nous conduis vers un autre horizon fait d'eau, au port. Le pantalon remonté sur mes mollets, mes lourdes chaussures à côté de moi, je laisse mes pieds tremper dans l'eau. Je dois avoir l'air bien sauvage pour Lucy qui se tient si bien. Pendant que nous mangeons, je poursuis ma quête de savoir au sujet de la jeune femme. Mais ma question a l'air d'être une sacré colle pour elle. Je souris, amusé de la voir autant réfléchir pour trouver ce qui lui déplaît. « Pourtant, en général, les gens trouvent plus facilement des choses qu'ils n'aiment pas. » je fais remarquer. Mais la belle n'est pas de ceux-là. C'est vrai qu'elle a la naïveté semblable à celle d'une enfant, par moments. Cela ne la rend que plus attachante. Elle est une telle bouffée d'air frais par les temps qui courent. Lucy trouve finalement quelque chose qu'elle n'aime pas. La regardant parler, le regard plissé, je termine mon plat bien avant elle et sort une cigarette que je porte à mes lèvres et grille avec une allumette. « C'est très spécifique. Et ça sent le vécu. » dis-je entre mes dents alors que j'approche la flamme de ma barrette de tabac. Je m'attends à d'autres exemples de personnes ou de choses dépréciées, mais la jeune femme me retourne ma question. « Comment ça, c'est tout ? C'est tout ce qui vous énerve ? » Qu'importe, je n'insiste pas plus, puisque c'est à mon tour. Inspirant une bouffée de tabac, je m'allonge sur le ponton, laissant mes pieds dans l'eau, et réfléchis quelques secondes. « Moi… Je déteste les personnes qui me prennent pour un demeuré parce que je ne suis pas de la ville. » dis-je pour commencer. De ces gens là, il y en a partout. A Perth, ou même dans ma division, dans l'armée. Une frontière qui s'oublie sur le front. « Je n'ai jamais aimé l'école, ni ceux qui croient tout savoir d'un sujet parce qu'ils ont lu quelques bons bouquins dessus. » D'ailleurs, je ne suis pas de ceux qui lisent beaucoup, et je crois que le savoir empirique vaut plus que toutes les leçons trouvées sur des pages. Néanmoins, j'aime certaines œuvres. Les romans gothiques sont mes préférés. « Je n'aime pas les lâches. Ma sœur est tombée amoureuse d'un lâche, il est parti sans rien dire quand elle est tombée enceinte. » Le petit est loin d'être seul et mal entouré malgré ça. Tous les hommes de la famille jouent un peu le rôle de père, chacun leur tour. Je poursuis, entre deux bouffes de ma cigarette, et redressé sur mes avant-bras ; « J'ai horreur des jours où il faut retourner toute la terre du terrain avant l'hiver, un enfer. » Surtout pour le dos. Mais cela n'a rien d’intéressant pour Lucy, et ne fait que me rendre plus nostalgique que je ne suis déjà. « Et le noir. Ca m'angoisse. » j'ajoute avec un petit rire. C'est sûrement ridicule, mais autant la simple couleur que l'obscurité me rendent nerveux. Les habits sombres sont d'un lugubre et terriblement monotones. Par chez moi, il fait de toute manière bien trop chaud pour en porter. Et puis, je n'ai jamais dormi dans le noir complet, ni dans le silence. Il faut croire que les habitudes bien ancrées deviennent des goûts avec les années, par défaut. Quelques minutes de silence s'écoulent. Songeur, mon regard est posé sur la surface de l'eau, et glisse jusqu'à trouver celui de Lucy. Je lui souris en retour, sans ressentir le besoin d'articuler quoi que ce soit. Echangeant simplement ce regard empli de tendresse. Mais mon coeur fait un bond lorsqu'elle finit par rompre le silence en m'adressant ces mots d'amour. « Et moi de vous. » je réponds en me redressant, assis, afin d'atteindre sa joue pour déposer un baiser dessus. Difficile de savoir ce qui peut autant rapprocher deux personnes que tout oppose et faire naître des sentiments de ce genre. Des sentiments si évidents. La belle évoque le bateau qui mouille au port, à quelques mètres de nous, celui qui m'a déposé, et sur lequel je monterai de nouveau lundi au matin. Mon regard se dépose sur l'imposant bâtiment ; cette immense masse grise qui trône là et forme une ombre aussi grande sur les quais. « Mais c'est un superbe navire, non ? » dis-je en toute naïveté, sans comprendre où veut en venir Lucy dans un premier temps. Je me trouve bien bête quand je retrouve ses iris bleus. « Oh, je vois. » Elle ne parlait pas d'une petite tristesse ménagée ; la vision du bateau lui fait vraiment de la peine. Si bien qu'elle propose que nous allions ailleurs. J'acquiesce d'un signe de tête. Cela n'a pas d'intérêt de la forcer à rester dans un lieu qui ne lui plaît pas. Mes yeux s'arrondissent légèrement quand elle propose de se rendre dans un salon de thé qu'elle semble bien connaître. Pas vraiment le genre de lieux que je fréquente d'habitude. Thé et cake. Cela sonne presque trop raffiné pour moi. Mais j'accepte finalement, de bonne foi. « Hm… Pourquoi pas. Je vous fais confiance, c'est vous la guide. Je vous suis. » Je me relève, recouvre mes chevilles avec mon pantalon, enfile chaussettes et chaussures rapidement. J'écrase le mégot de ma cigarette dans mon plat vide, et nous trouvons où jeter tout ceci sur le port. Je laisse Lucy me mener, d'une rue à l'autre, jusqu'à l'établissement en question. Il y a en effet assez de monde, mais encore quelques tables libres, dont une où nous nous installons. La jeune femme s'assied en face de moi. J'ai toujours pris soin de la garder à ma gauche, afin de pouvoir parfaitement l'entendre.
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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptySam 21 Nov 2015 - 11:09

you left your heart in my chest
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Trouver des choses que l'on n'aimait était pourtant quelque chose de tellement facile. Il était aisé de se plaindre, de râler, de ne pas être convaincu. Mais prise devant le fait, Lucy ne savait que trop dire, et rien ne lui venait véritablement à l'esprit. Elle n'était pas du genre à se plaindre. Plutôt à rester dans son coin, et ne rien dire, être passive au possible. C'était un mécanisme de défense, en quelque sorte. "C'est toujours plus facile de juger les personnes que l'on ne connaît pas." dit-elle tout bas. Ce n'était pas de la méchanceté, on cherchait juste à faire le malin devant ses amis, sauf que l'infirmière avait aussi ses défenseurs, et ils étaient largement de taille. Elle n'avait pas le sens de la réplique, personne ne l'avait vu en colère. Pour Dan, la question lui était plus simple, et n'hésita pas à énumérer tout ce qu'il n'aimait pas. L'école, les lâches, ceux qui prétendent avoir la science infuse. Des grands classiques, se dit-elle. Elle se sentait un peu bête de ne pas y avoir pensé plus tôt. Lucy ne pouvait qu'être d'accord avec lui concernant les lâches. L'école, elle ne pouvait pas dire qu'elle avait aimé, ni détesté. Il fallait y aller, c'était tout. "Ca doit être encore pire, d'être obligé de faire quelque chose que l'on n'aime pas." dit-elle, lorsqu'il disait ne pas aimer retourner la terre. Elle était un peu plus surprise quand Dan partageait son aversion pour le noir. "Vous ne dormez alors jamais les volets fermés ? Vous ne vous habillez jamais de noir ?" le questionna-t-elle. "Il ne fait jamais vraiment sombre par ici, il y a toujours une lumière d'allumé, si ce n'est le Soleil qui nous éclaire la majeure partie de la journée." dit-elle en haussant les épaules. "Je dors avec les volets fermés, la lumière du matin est bien plus douce lorsque ça les travers. C'est moins agressif pour les yeux au réveil, tout en voyant très bien la chambre." Elle réfléchit un petit instant. "Je crois que je n'ai jamais réellement connu le noir complet. Il y avait toujours quelque chose pour éclairer, même s'il ne s'agissait que d'une simple bougie." Lucy lui sourit timidement, regardant l'eau voguer sous ses pieds. "Je ne pense pas que je serais rassurée non plus, s'il faisait complètement noir." L'eau avait guidé ses iris bleus jusqu'à l'immense bâtiment de fer qui se dressait non loin d'eux. Il était vrai qu'il était impressionnant, qu'il en imposait beaucoup. Mais il ne s'agissait que d'un oiseau de mauvaise augure pour la jeune infirmière. Le beau soldat répondit à ses mots d'amour sans hésitation, avant de l'embrasser doucement de la joue. Elle adorait chacun de ses baisers, le contact des lèvres sur sa peau lui semblait de plus en plus agréable. Il comprit assez rapidement, malgré un premier soupçon de naïveté, pourquoi cet endroit ne la mettait pas tant à l'aise que ça. Alors, ensemble, il se dirigèrent vers le salon de thé dont elle avait parlé. L'endroit n'était pas bien grand, mais ne manquait pas de convivialité. Ils trouvèrent facilement une table, où ils s'installèrent. La serveuse vint rapidement prendre commande, Lucy optant pour un chocolat chaud et une part de gâteau. Elle s'éclipsa dès que le soldat ait également choisi ce dont il désirait. L'une de ses mains était posée sur la table. Lucy en approcha timidement la sienne, pour d'abord caresser le dos de sa main, et finir par très légèrement croiser ses doigts avec les siens. Elle le regardait, ne trouvant pas vraiment ce qu'il fallait dire. "Regardez qui voilà ! Lucy Finnigan, et accompagnée, en plus, s'il vous plaît !" Un homme les interrompit. Grand, des cheveux foncés, des yeux bruns, que Joanne connaissait bien. Il ne se gêna pas pour prendre une chaise s'installer prêt d'eux. "J'étais en train de lui parler, Bill." "Non ce n'est pas vrai, je vous ai vu." Il rit, de manière un peu cynique. "Alors comme ça, tu as des préférences pour les militaires, si je l'avais su plus tôt." Lucy soupira, expliquant brièvement les faits au beau soldat. "Il vit dans la même rue que moi." Bill sortait de la poche de sa veste un paquet de cigarette, regardant de manière perplexe Dan. La jeune femme, quant à elle, aurait espéré passer une journée tranquille. "Qu'est-ce que tu lui trouves, franchement ?" Elle fronça les sourcils. "Bill, est-ce que tu as encore bu ?" finit-elle par demander, connaissant l'énergumène. "Franchement ? Il va mourir d'ici quelques jours... Pff, c'est toujours la même histoire, j'aurais du me douter que tu tomberais aussi dans la panneau." dit-elle en riant, l'air à demi absent. "J'aimerais que tu partes, maintenant." dit-elle, n'était pas vraiment crédible. "Tes amis ne sont pas là, et tu ne peux pas faire grand chose, ma poule." Lucy écarquilla les yeux, légèrement exaspérée par un tel comportement. "Tu..." Bill leva une seule main afin de la faire taire, puis se tourna vers Dan. "Je suis blessé de guerre, vois-tu. Et ce sont ses petites mains qui font que je suis là, en train de te parler." "Tu es ridicule, Bill." dit-elle tout bas, mais le premier concerné l'ignora complètement. "Sans elle, je serais plus de ce monde." Lucy secoua négativement la tête. "Tu n'a eu qu'une balle dans le mollet dès que tu es arrivé au front, et depuis, j'ai l'impression que tu te débrouilles juste pour ne pas y retourner." Le voisin la regarda d'un air véritablement mauvais. "Tu penses vraiment ça de moi ?" "Je crois que je ne suis pas la seule." dit-elle, faisant référence à certaines personnes qu'ils connaissaient tous les deux et qui pensaient la même chose qu'elle. "Tu sais pas ce que c'est le front..." "Dan, lui, il le voit tous les jours et il y retourne après-demain. Donc tu me feras le plaisir de quitter cet endroit et de nous laisser tranquille." "Tu le connais à peine, ce mec..." "Et toi, je te connais trop bien pour savoir que tu es de moins en moins fréquentable." Lucy était une personne émotive. Que c'était par un trop plein de colère, de tristesse, de joie, ou de peur, il y avait des larmes. Et là, elles bordaient ses yeux, l'air un peu dur. Le dénommé Bill resta longuement silencieux, à dévisager une personne qu'il connaissait depuis son plus jeune âge. "Tu dois sacrément tenir à lui." Elle ne comprenait pas pourquoi il disait ça, mais cela semblait être sa dernière phrase avant qu'il ne se lève, et s'éclipsa, sans même un au revoir. La serveuse arriva quelques minutes plus tard, apporter toute la commande. "Excusez-le, il n'est pas vraiment agréable quand il boit... même quand il est sobre, d'ailleurs." Lucy le regarda d'un air sincèrement désolé. "Ne prenez surtout rien pour vous." Elle prit sa main alors entre les deux siennes. "Je pense que c'est quelqu'un que vous appelleriez un lâche. Même avant la guerre, il a toujours été du genre à crâner puis à repartir la queue entre les jambes dès qu'il était devant le fait accompli." Elle lui rapprocha son assiette de gâteau. "Vous voulez goûter ?"

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptySam 21 Nov 2015 - 12:28

Qu'est-ce que je me sens bête, de lui avoir parlé de mon aversion pour le noir. Là, oui, j'ai l'impression de passer pour un simplet de campagnard. Ca a un côté si naïf de parler de choses de ce genre, de détails aussi ridicules qu'il vaudrait mieux garder pour soi. Et voilà Luc qui va même m'interroger à ce sujet, comme si cela a le moindre intérêt. Mais m'étant déjà ridiculisé plus d'une fois en prouvant autant mon manque de vocabulaire que mon imagination sans une goutte d'âme littéraire, je lui réponds tout de même ; « Nope, ni l'un, ni l'autre. C'est basique, mais le noir reste la couleur de la mort à mes yeux. Alors je n'en porte qu'en cas de deuil, et encore, je ne préfère pas tant c'est austère. Et dormir dans l'obscurité totale me donne l'impression d'avoir un aperçu de la fin. » Ce moment où il fait si sombre dans une pièce que l'on ne sait plus si nos paupières sont ouvertes ou fermées est le pire qui soit. Ce qui est une source d'angoisse immense pour moi. Alors je préfère profiter de la lumière de la lune, d'une bougie. Je passe peut-être moins pour un idiot que prévu vu que Lucy ressent la même chose, ce qui me surprend. Au moins, nous sommes d'accord. L'obscurité n'a rien de rassurant. Je me demande si un thérapeute à deux sous serait capable de nous dire que cela remonte à je ne sais quel traumatisme de l'enfance. A mes yeux, ce n'est qu'une question d'habitude trop ancrée. D'habitude, d'ailleurs, je ne parle pas autant. Je suis loin, très loin d'être loquasse. Néanmoins, pour l'occasion, je me force et prends sur moi ma timidité. Je suis bien obligé. Nous n'avons que deux jours pour nous, une matinée déjà passée. Il n'y a pas de temps à perdre en trop longs silences nerveux. La tâche est parfois difficile tout de même. Je profite donc du petit trajet jusqu'au salon de thé dans des rues plutôt fréquentées pour rester silencieux quelques minutes, pensif, observant la foule, les bâtiments, Darwin autour de nous. Nous ne tardons pas à arriver dans l'établissement. A table, je ne demande qu'un café noir à la serveuse. L'habitude. Au ranch, le thé est bien plus consommé. Mais au front, qu'importe les petits goûts de chacun et les préférences des uns ou des autres ; c'est café noir pour tout le monde. Je me retiens de sursauter quand un homme vient s'asseoir à côté de nous, ne l'ayant pas entendu arriver. Pourtant, j'aurais pu le sentir à des kilomètres. D'abord surpris par le comportement de l'inconnu, sa présence me contrarie finalement. Sourcils froncés, je l'observe avec un regard assez dur, faisant comprendre qu'il n'est pas le bienvenu. Du reste, il m'est assez difficile de suivre la conversation. L'homme est à ma droite, n'articule plus bien à cause de l'alcool. L'entendre est difficile, lire sur ses lèvres pour compléter les sons l'est tout autant, et la joute entre lui et Lucy est assez rapide. Au final, je n'y comprends pas grand-chose, si ce n'est que j'ai affaire à un homme, Bill, jaloux à mourir, et franchement rustre et agace particulièrement la jeune femme. Quand il part, j'en suis encore à me demander ce qu'il vient de se passer sous mes yeux, retenant des bribes de la conversation dont ma mort hypothétique dans quelques jours, la frousse du militaire d'un jour qui aime se prétendre vétéran, et une énigmatique derrière phrase avant sa sortie. Je ne le quitte pas des yeux avant qu'il soit hors de la salle, tandis que la serveuse dépose notre commande. « Ce n'est rien. » j'assure à Lucy. Je ne prends rien pour moi de ce qu'un spécimen de ce genre peut dire. Et de toute manière, cela me passerait au-dessus de la tête. Je ne suis pas particulièrement susceptible. « A vrai dire, tout est allé si vite, j'ai l'impression de ne pas avoir tout saisi. » Littéralement, d'ailleurs, mais je me garde de le préciser. J'hausse les épaules avec un sourire à la fois nerveux et amusé. Quelle étrange scène s'est déroulée là. A peine réelle. « C'est un voisin, c'est ça ? » je demande avant de prendre une gorgée de mon café. Bien meilleur que celui que nous buvons en Malaisie. D'après la jeune femme, c'est surtout un lâche qui nous a interrompu pendant un moment. « J'ai surtout vu quelqu'un qui vous aime beaucoup, qui n'apprécie pas et est jaloux de ma présence avec vous. Et qui n'était pas fait pour l'armée, ce qui arrive très souvent. » Après tout, aussi entraîné qu'on peut l'être, rien ne nous prépare jamais vraiment au terrain, à l'instant t où les balles fusent pour de vrai. Je crois que les premiers jours sont les pires. Ceux où l'on se rend compte du merdier dans lequel on a mis les pieds en s'engageant. Le Bill a dû avoir la peur de sa vie. Je ne lui reprocherai pas cela. « Est-ce qu'il est souvent aussi alcoolisé au milieu de la journée ? » je demande par curiosité. Après tout, il se peut qu'il poursuive après l'heure la célébration de la nouvelle année avec des amis. Mais si ce n'est pas le cas, j'imagine la peine que cela peut causer à Lucy d'être l'impuissant témoin de ce genre de déchéance de la part d'un voisin, et peut-être ami de longue date. La demoiselle me propose finalement le prendre un morceau de sa part de gâteau. Cela peut sembler étrange, mais j'hésite pendant une seconde. Certains disent que les permissions servent à faire tout ce que l'on veut. Pour moi, c'est il mauvais de trop s'éloigner des habitudes instaurées au front, car le retour n'est que plus difficile ensuite. Et d'un autre côté, il est question d'un week-end où toute forme de regrets est interdit. Alors je finis par porter un petit morceau à ma bouche. « Délicieux ! » dis-je avec des yeux ronds et un sourire aux lèvres. « Vous avez sûrement déjà mangé à la base, non ? La nourriture est déjà pas fameuse, mais en comparaison de ce qu'on a sur le terrain, c'est plutôt bon. Mais ça ! » Je pointe le gâteau avec la cuillère avant d'en piquer une seconde minuscule bouchée. « Ca, c'est du concentré de paradis. » j'ajoute en riant. Puis je lui rends son assiette et son couvert et prends une nouvelle gorgée de café. « Vous m'avez l'air habituée, vous venez souvent ici ? »
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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 2 EmptyLun 30 Nov 2015 - 6:40

you left your heart in my chest
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"C'est curieux. On nous parle plus souvent d'une lumière, à la fin." remarqua-t-elle lorsque Dan dit que cela lui faisait penser à la mort, au crépuscule de la vie. Lucy n'était pas vraiment une personne très bavarde. Le plus souvent, on devait la solliciter pour que l'on puisse entendre sa voix. Mais le soldat la passionnait, elle voulait tant savoir de lui et elle se surprit à être ainsi capable d'enrichir leurs conversations, à valser entre les différents sujets, passer du coq à l'âne. Tous les deux savaient très certainement que le temps était devenu plus que précieux lors de ce week-end là, et qu'il fallait passer outre certaines barrières pour pouvoir en profiter au maximum. Ils étaient installés au salon de thé dont Lucy ne faisait que des éloges. La jeune femme avait été rapidement importunée par un homme qu'elle connaissait depuis bien longtemps. Du genre très insistant et à faire constamment le malin. Elle ne l'appréciait pas trop à vrai dire, il la mettait très mal à l'aise. Encore plus en présence de Dan, mettant bien en avant sa mauvaise foi et sa capacité à toujours vouloir le dernier mot. L'infirmière acquiesça d'un signe de tête lorsque le soldat demanda s'il s'agissait d'un voisin. "Je n'ira pas jusqu'à dire que nous nous connaissons depuis toujours, mais nos parents habitaient là des années avant que nous naissions." Elle était un peu gênée de devoir parler de lui. "Il s'appelle Bill." Il fallait tout de même donner un nom à ce visage. Ses sourcils se haussèrent lorsque le soldat nota que le voisin était surtout attachée à elle. "Drôle de manière de l'exprimer." dit-elle à voix basse, songeuse. "J'en ai vu, vous savez, des soldats qui ne voulaient rentrer que chez eux, qui se sont engagés par obligation, pour rendre fier la famille. Ce n'est pas en crachant sur les soldats en mesure d'aller sur le front que ça va les faire revenir, arme à la main." Elle mangea un bout de son cake, haussant les épaules. "Je peux bien comprendre la frustration, je dirai même, un sentiment de honte. Mais ça ne reste pas une raison pour déverser toute sa colère sur des gens comme vous. Je ne trouve pas que ce soit très respectueux." Souvent, les soldats blessés qui devaient être rapatriés, étaient déterminés à vouloir mettre sa pierre dans l'édifice, désireux de se rendre utile comme ils le pouvaient. "Je sais bien qu'il y a ces histoires d'honneur, de patriotisme, mais je pense que la majorité des soldats n'y vont pas par gaieté de coeur... Ca ne sert à rien de les enfoncer davantage comme il vient de le faire. Nous devrions plutôt les apaiser, leur rappeler ce luxe d'avoir des oreillers en plume et du thé délicieux." Lucy lui prit doucement sa main, le regardant avec un brin de timidité. "Et ce que c'est, l'affection." Des petits gestes, pas forcément grand chose, mais de quoi mettre du beaume au coeur, et de repartir pour de bonnes raisons. Le beau soldat se décida enfin à goûter un morceau de cake, et ne manqua pas de dire à quel point il adorait le plat. Cela fit beaucoup rire Lucy. "Je ne vous aurai jamais emmené dans un endroit où ils font une bien piètre pâtisserie." dit-elle alors, amusée. "Je suis contente que vous aimiez ce gâteau." De sa cuillère, Lucy découpa le gâteau en deux portions équivalentes, mettant une de côté, bien en évidence pour. "Partageons-le." lui dit-elle, avec un ton qui notait bien qu'elle ne lui laissait pas le choix. "J'y viens assez régulièrement, avec Emmy ou Anne, ou un autre ami." Elle lui sourit tendrement. "L'ambiance est toujours joviale ici. Tout le monde sourit et aime savourer une boisson chaude avec quelques gourmandises. Nous nous sentons en dehors de tout. Malgré les uniformes, ou les gros titres que l'on peut lire de loin sur les journaux." Ce qu'elle disait était certainement très naïf, très innocent, mais c'était ce qu'elle pensait. Elle croisait ses doigts avec ceux de Dan, les décroisait, caressait le dos de sa main, parfois l'apportait jusqu'à ses lèvres pour embrasser furtivament ses phalanges. "Mais oui, vous avez raison. C'est le paradis. Surtout avec vous." dit-elle tout bas en le regardant affectueusement. Lucy regarda rapidement l'horloge présente dans le commerce, et était un peu attristée de voir le temps passer si vite, à parler de tout et de rien, ou à simplement se regarder. "Que voudriez-vous faire après, Dan, dites-moi ?" Ils ne pouvaient pas s'éterniser ici, la salle se remplissait, et de nouveaux arrivants attendaient qu'une table se libère -impression des plus désagréable, d'ailleurs. Ils leur restaient une bonne partie de l'après-midi avant que le ciel ne commence à foncer et Lucy était bien déterminée à continuer d'en profiter au maximum.

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