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 joamie + you left your heart in my chest

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyLun 30 Nov 2015 - 1:27

L'homme parti, il reste presque les effluves d'alcool qu'il avait amenées avec lui dans l'air pendant encore quelques secondes. S'il était importun, le personnage m'a surtout semblé terriblement triste. Après m'avoir inspiré un brin de dégoût, et passée la confusion et l'incompréhension face à la situation qui s'était déroulée sous mes yeux, il m'est presque sympathique désormais, malgré tous ses propos. Lucy m'explique qu'ils se connaissent presque depuis toujours -leurs parents en tout cas sont voisins de longue date. A ses yeux, il est évident que ce Bill ne voulait que rentrer chez lui, qu'il ne s'était pas engagé par choix. C'est vrai que cela se voit. Mais je ne le crois pas en colère contre moi, les soldats en général ou l'armée. Il y a une pression sociale derrière l'engagement militaire dans le contexte actuel qui ne lui a laissé aucune alternative. L'honneur et le patriotisme, mais dans ce qu'il y a de plus mauvais. C'est contre tout cela qu'il est enragé, à mon avis. Et maintenant qu'il est de retour, blessé physiquement et aussi dans son ego, vu comme un moins que rien, sa colère ne fait que grandir. Vraiment, cet homme, cet ancien camarade, m'a brisé le coeur. Lucy ne semble pas voir que les personnes comme lui ont également besoin de son affection, et non de son mépris. « Je ne sais pas. Je ne le prends pas comme un manque de respect. Je ne me sens pas enfoncé. Ce qu'il a dit est vrai après tout, ça ne sert à rien de le nier. » Je peux mourir demain, dans deux jours, dix jours, un mois. Il n'y a rien de mal à le dire, je sais dans quoi j'ai mis les pieds. « Je trouve que c'est juger les personnes comme lui qui est injuste. Je comprends ce qu'ils pensent, ce qu'ils ressentent, et ça ne me blesse pas, ça ne me révolte pas. Je suis triste pour eux. » La jeune femme va me trouver bien sentimental pour un soldat -comme tous les autres qui pensent que je ne suis vraiment qu'une peluche. « C'est difficile d'aller là-bas, au front, surtout à contre coeur, par obligation. De risquer sa vie et d'avoir l'impression de ne se résumer à une question de fierté. » La personne que l'on est, qu'on a été, qu'on souhaite être, tout cela n'a plus vraiment d'importance. Le monde ne juge que sur cet instant où il faut accepter de devenir de la poudre à canon, et de le faire bien, qu'on le veuille ou non, et pas seulement pour soi -pas du tout pour soi. « Puis c'est un lourd fardeau d'être non seulement une déception pour ses camarades, pour sa famille, et pour sa patrie. D'autant plus lorsqu'il faut revenir blessé, parfois gravement, ou juste apprendre à vivre avec les images qu'on a vues là-bas. » Qu'importe la présence d'une séquelle physique, au fond. Voir un homme éclater sous un obus est une marque amplement suffisante. « C'est légitime, de ne pas vouloir s'engager. De le faire quand même, parce que sinon le monde vous voit comme un lâche. Et de souffrir une fois rentré au bercail. D'en vouloir au monde entier. » Je soupire. Peut-être qu'elle ne comprendra pas, qu'elle continuera de voir ce cher Bill comme un ivrogne qui ne cherche qu'à rester chez lui pendant que d'autres se battent à sa place. Peut-être ais-je tort, elle le connaît depuis bien plus longtemps que moi d'ailleurs. Il m'a juste inspiré beaucoup de peine. « Alors ne soyez pas trop dure avec lui. » dis-je simplement pour conclure, un sourire en coin. Mieux vaut passer à un autre sujet, sûrement. Je profite d'un petit silence pour goûter la pâtisserie dans l'assiette de Lucy, et elle est vraiment délicieuse. La jeune femme n'hésite pas à couper le gâteau en deux pour que j'en mange la moitié avec elle. « Mais... » Non, pas d'objection possible vu le regard qu'elle me jette. Je me ravise et reprends un bout de ma portion, du coup. Elle m'explique venir souvent dans ce salon de thé avec des amies. Que l'endroit lui semble comme coupé du monde. Je suppose que d'un point de vue citadin, ça l'est. Je termine mon café, puis laisse Lucy manipuler mes doigts, en embraser le bout, me faisant rater un battement de coeur. Je pose ma main sur sa joue, la caresse doucement, l'observant avec tendresse. Puis je passe mon pouce sur le coin de ses lèvres, souriant largement ; il y restait un peu de sucre glace. Enfin, elle demande qu'elle sera la suite de notre journée. « Je n'en sais rien… » dis-je en haussant les épaules. « J'ai vu quelques falaises plus loin en longeant la plage, je me demande comment est la vue, de là-haut. S'il n'y a pas de belles choses à voir dans la forêt. J'ai entendu dire qu'il y a des crocodiles sautant, ça doit être assez étrange comme spectacle. » Un peu gêné, je joue avec la cuillère de Lucy et les quelques miettes qui restent dans l'assiette. J'ai l'impression de n'être qu'un petit être naïf et bien ennuyeux. « Mais je dois vous ennuyer avec mes envies de garçon de ferme. Et vous n'avez pas vraiment les chaussures adéquates pour ce genre de balade. » je fais remarquer avec un sourire nerveux. Alors je réfléchis quelques secondes à une autre alternative. Rien de réellement passionnant pour une jeune femme comme elle. D'ailleurs, je ne sais vraiment pas ce qui passionne les jeunes femmes comme elle. Je nage en plein inconnu, sans la moindre carte, et je me trouve bien empoté. « Hm… Vous avez déjà vu les chevaux qui sont à la base ? » Vu qu'elle n'y va qu'en renfort comme infirmière, je suppose qu'elle n'a pas eu l'occasion d'avoir accès à cette partie de la base. Mais là encore, cela ne me semble pas d'un grand intérêt pour elle.
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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyLun 30 Nov 2015 - 15:56

you left your heart in my chest
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Aussi surprenant que cela pouvait être, Dan allait dans le sens du voisin de Lucy, le voyant sous un tout autre angle. Bien qu'elle ne soit pas d'accord avec certaines choses qu'il dit, elle l'écoutait avec attention. Il trouvait qu'elle le jugeait un peu trop durement face à sa situation, Lucy le voyait comme un reproche et baissa les yeux, se sentant fautive et ridicule. Voilà, elle se sentait moins à l'aise avec lui, désormais. "Il n'a jamais été très gentil avec moi." finit-elle par dire après un long moment de silence. "C'est toujours plus facile de s'en prendre à quelqu'un qui n'a pas de grand frère ou de grande soeur." Lucy but une gorgée de son thé. "Personne n'était là pour lui dire qu'il était trop dur avec moi." Elle n'était pas non plus son bouc émissaire en permanence, mais Bill lui faisait toujours de très mauvaises blagues, pour qu'il puisse en rire avec sa bande de mauvais garçons. Ca s'était calmé depuis qu'elle avait rencontré Emmy, John, et les autres, mais avant cela, Lucy n'avait pas encore beaucoup d'amis. Bien sûr, le contexte était différent, il y avait des circonstances qui modifiaient certaines variantes et dont Dan n'avait pas connaissance. La jeune femme n'avait pas vraiment le coeur à lui raconter tout cela, mais il semblait tellement tenir à tout savoir d'elle. Elle hésita un moment, puis se résigna à lui donner davantage d'informations là-dessus. Il fallait plutôt se concentrer sur la part de gâteau qu'elle venait de découper en deux parts égales. Le soldat tenta de faire une objection, mais il comprit vite qu'elle ne comptait pas changer d'avis. Alors, il mangeait de sa portion de gâteau. La belle blonde but la dernière gorgée de thé avant qu'elle ne se concentre entièrement à la main de son amant. Il se lança aussi dans un geste d'affection, posant une main sur sa joue, l'observant doucement. Lucy ne put s'empêcher de sourire lorsqu'il la regardait ainsi, elle rougit même légèrement. Son coeur s'accéléra subitement lorsque Dan glissa son pouce sur ses lèvres. Elle le regardait comme si elle était subjuguée. Elle l'était, en quelque sorte. Le soldat cherchait toujours à se rapprocher de la nature lorsqu'elle lui demandait où est-ce qu'il voulait aller. Les falaises, la forêt... Elle rit nerveusement en regardant ses chaussures à talon, loin d'être idéal pour une promenade au milieu des arbres. "Vous ne m'ennuyez pas, Dan." lui dit-elle d'une voix douce, le regard tendre. Elle avait gardé sa main entre les deux siennes. Il finit par parler des chevaux. "Mon père m'en a déjà parlé, mais je n'ai jamais eu l'occasion de les voir." La serveuse vint débarrasser la table, et Lucy fut la plus rapide pour payer l'addition, ne laissant pas le choix au soldat que de se faire inviter. Ils quittèrent leur table, qui fut pris d'assaut par de nouveaux clients qui devaient se montrer jusqu'ici patients pour finir par acquérir une table. A nouveau dehors, Lucy le regarda. "Votre ferme et vos chevaux doivent beaucoup vous manquer." commença-t-elle, avant qu'ils ne reprennent leur marche.[color:3153=#006699] "Pour que vous vouliez vous en rapprocher comme vous le pouvez. De la nature disponible ici, des chevaux que vous êtes en mesure de voir." Ca ne devait pas être facile pour lui. "Je ne sais pas comment je serai si j'étais loin de chez moi, comme vous." Lucy se rapprocha doucement de lui. "Mais si je peux faire quoi que ce soit pour apaiser ce manque, dites-le-moi, je ferai tout ce que je peux." Lucy lui caressa les deux joues avec ses mains, mettant son visage proche du sien. "Je vous aime." lui dit-elle en chuchotant. Et elle l'embrassa, à plusieurs reprises. "Montrez-moi donc ces chevaux." dit-elle ensuite, avec un large sourire. Lucy gardait sa main dans la sienne pendant qu'ils marchaient, le suivant de très près. Plus ils se rapprochaient de la base, plus la population devenait masculine et vêtue d'uniformes. Lucy avait l'habitude, entre son métier et les fois où elle accompgnait son père pour diverses raisons. Ce n'était pas pour autant qu'elle connaissait la base par coeur. L'hôpital de fortune, les bureaux, ça oui. Ils longèrent certains hangars, et, comme par hasard, le père de Lucy passait par là. "Ah, ma chérie ! Comment se passe ta journée ?" Il embrassa sa fille sur la joue, après qu'elle lui ait assuré que tout se passait à merveille. "Ta mère et moi avions oublié de te dire que nous étions invités chez Judith et Mark, pour dîner ce soir. Ta mère est partie de quoi remplir le garde-manger, il y aura de quoi faire. Désolé, je ne peux pas m'attarder plus longtemps, on m'attend pour une réunion." Encore un baiser sur le front de sa fille et un hochement de tête amical envers le soldat avant qu'il ne file comme l'air. Lucy lui sourit. "Nous verrons bien ce que nous ferons ce soir, je vous laisserai choisir." dit-elle à Dan, avant de reprendre leur chemin. Ils arrivèrent enfin aux écuries. Lucy était impressionnée, elle n'aurait jamais pensé qu'il y aurait autant de chevaux dans la base. Elle ne manqua pas de caresser l'un d'eux, la jeune femme adorait les animaux.    

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyMar 1 Déc 2015 - 2:15

Un sourire en coin, je ne sais pas trop où me mettre quand Lucy m'assure que mes volontés de garçon de ferme de l'ennuient pas. Pourtant, je me sens si petit et insignifiant à côté de toutes les personnes présentes dans le salon de thé, et vraiment sans grand intérêt. Je me compare à ses amis, que j'ai pu voir la veille, et honnêtement, je ne sais pas ce qu'elle me trouve, pourquoi elle est ici, avec moi, et non avec eux. Je suis d'un ennui monstrueux, réservé, un brin timide, parfois peu assuré. Lucy sait à la fois faire fuir mon regard et l'aimanter dans le sien. Je ne sais jamais quoi faire de mes dix doigts, comment me tenir, si je suis assez droit, ou trop, si je parle correctement ou si mon accent d'éleveur de cheveux ressort un peu trop parfois -quand ce n'est pas le côté militaire qui transparaît dans mes gestes et mes paroles. Qu'est-ce que je me sens benêt et empoté à cause de pareille beauté, pareille grâce. Le contraste soit être si flagrant que mon infériorité doit être d'autant plus évidente pour quiconque nous regarde. Je suis assez soulagé lorsque nous sortons de l'établissement. L'endroit était agréable, mais je n'étais pas dans mon environnement. Je suis un garçon de la nature et du front, pas des salons de thé. Dehors, avant de prendre la rue menant à la base, Lucy souligne le manque que je dois ressentir en pensant à chez moi. Cela se sent si facilement à mon besoin d'être en contact avec l'extérieur, ou ma volonté de renouer avec les chevaux quand je le peux. J'ai parfois l'impression de préférer leur compagnie à celle des Hommes. « C'est vrai. Ils me manquent beaucoup. Il y en a certains avec qui j'ai quasiment grandi… » je murmure en y songeant. Mon ranch, ma famille, mes bêtes, mes plantations. Rien n'y ressemble, mais cela me fait toujours plaisir de retrouver un coin de nature de temps en temps pour me sentir un peu plus chez moi que dans les villes de Malaisie. La jeune femme se propose de m'aider de quelque manière que ce soit à palier à ce manque. « C'est gentil, Lucy. Mais je ne crois pas que vous puissiez faire quoi que ce soit. » dis-je avec un sourire. Je ne peux que prendre mon mal en patience en attendant le jour où je rentrerai. « Vous acceptez déjà d'aller à la base, et c'est bien aimable de votre part, alors que vous avez sûrement envie de rester loin de tout ce qui touche à la guerre... » Je n'y avais pas pensé avant, mais c'est vrai. Nous avons quitté le port pour venir ici car elle souhaitait éviter la présence des éléments lui rappelant mon prochain départ, et voilà que tout ce que je trouve à proposer c'est d'aller au coeur même du camp militaire. Quel nigaud je fais. Je m'en veux terriblement. Mais je m'efforce de sourire un peu alors que Lucy me murmure quelques mots d'amour avant de m'embrasser. « Je vous aime aussi. » Nous ne tardons pas plus et nous dirigeons vers les austères bâtiments en béton brut qui se trouvent vers la sortie de la ville. Croisant le père de la belle en chemin, je n'ose pas dire un mot. Concernant le soir, je n'ai aucune certitude. Nous ne tardons pas à trouver les écuries, que je découvre en même temps qu'elle. Le coeur exalté, je me sens comme un gosse dans une fête foraine, un large sourire sur les lèvres. Je m'approche d'une bête à la robe brune particulièrement brillante dont le regard semblait amical à mon égard, et viens caresser tendrement sa mâchoire et son cou. « Ils sont magnifiques, n'est-ce pas ? » je demande à Lucy qui s'est approchée d'un autre cheval. L'armée a toujours su bien choisir ses bêtes, prenant des espèces de qualité, même s'ils les savaient condamnés. Aujourd'hui, ils sont bien mieux traités, et ne servent que plus rarement. Décidé à surprendre Lucy, je me dirige vers elle d'un pas assez feutré jusqu'à me trouver dans son dos ; là, je l'attrape soudainement dans mes bras en faisant mine de lui dévorer le cou, grognant légèrement. Mes doigts chatouillent ses côtes pour la faire gigoter, mais je la tiens fermement. Puis je nous fait tomber dans le tas de foin juste à côté, riant de mon coup. Une fois calmé, je me tourne sur le flanc pour surplomber légèrement Lucy, et caresse sa joue avec tendresse. « Je suis désolé si je suis parfois un peu… distant, peut-être. » Jusqu'à présent, je n'ai pas été dans les grandes effusions d'amour avec elle, et le plus souvent, elle est à l'initiative des baisers que nous échangeons. « C'est juste que… je ne crois pas avoir déjà été amoureux. Je n'ai jamais ressenti… tout ce que je ressens quand je suis avec vous. » Ces papillons dans le ventre qui s'envolent jusqu'à mon torse et me picotent de partout, cette espèce de béatitude que je n'avais jamais expérimenté. Je me sens si bien en sa présence. Si… complet, et comblé. Enfin je l'embrasse, longuement, caresse ses lèvres avec autant de douceur que possible, traduisant, je l'espère, ces sentiments que j'ai pour elle. Je glisse une jambe entre les siennes, juste pour avoir plus de contact avec elle, sentir son petit corps tout contre moi. Pendant de longues minutes, je me contente très bien de ces baisers qui substituent à la parole.
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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyMar 1 Déc 2015 - 14:52

you left your heart in my chest
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Lucy se sentait profondément désolée de ne rien pouvoir faire pour pouvoir un tant soit peu combler ce manque. Le regard bas, elle ne savait pas trop quoi dire. Elle était de ce genre de personnes qui ferait n'importe quoi pour aider quelqu'un d'autre à se sentir mieux. Que ce soit en pansant des blessures, les mains ensanglantées et sa tenue blanche souillée, que par les mots qui apaiseraient et réconforteraient. Ne rien pouvoir faire pour Dan était grandement frustrant pour elle, bien qu'elle savait qu'il n'y avait qu'un seul véritable moyen de combler ce vide. Et cela signifierait qu'il reparte chez lui. A cet instant, elle ne se rappelait pas de son désir de l'emmener chez lui, lui montrer la ferme dans laquelle il avait grandi. Elle savait que lorsqu'il serait à nouveau bien, c'était lorsqu'il serait loin d'elle et que la guerre serait finie. La jeune femme lui sourit tendrement. "Ne vous en faites pas pour moi." Il semblait s'en vouloir, de la rapprocher une nouvelle fois du monde militaire. "Vous avez les yeux qui brillent un peu plus lorsque vous parlez de chevaux." dit-elle un peu plus bas. Lucy était curieuse de voir de la manière dont il regarderait les animaux lorsque ceux-ci seraient devant ses yeux. Cela faisait partie de son monde à lui, après tout. Ils arrivèrent donc aux écuries, chacun ayant trouver un cheval à bichonner. "Oui, vous avez raison." lui répondit-elle tout bas, caressant le pelage de l'animal avec une grande délicatesse. Il était si doux, ses poils glissaient aisément sous ses doigts. "Et impressionnants." De par leur taille, leur prestance. Lucy était toujours admirative des personnes qui savaient les monter et les dresser, deux choses dont elle ne se sentait pas capable. Elle n'avait rien contre l'animal, elle ne le craignait absolument pas, mais elle n'était pas à l'aise à l'idée d'être ainsi en hauteur. "Vous faites de l'équitation, ou vous faites uniquement de l'élevage ?" demanda-t-elle ensuite, par simple curiosité. Quelques minutes plus tard, la belle infirmière sursauta lorsque Dan vint la surprendre dos à elle, ne manquant pas de la tenir et de la chatouiller, la faisant rire aux éclats. Alors, il l'entraîna avec lui dans sa tête, tombant tous les deux dans un tas de foin. Lucy continuait longuement à rire, amusée par ces enfantillages. Ils retrouvaient doucement leur calme. Dan la surplombant légèrement, il lui caressa sa joue du bout de ses doigts. Il s'excusait de ne pas autant montrer l'amour qu'il lui portait. Lucy avait bien noté qu'il était hésitant, qu'il ne se lançait que rarement à faire des gestes affectifs. "Vous n'avez pas à vous excuser." dit-elle tout bas, avec un sourire. De ses doigts, elle frôla également sa joue avant de les guider jusqu'à ses cheveux, qu'elle touchait doucement. Dan n'était jamais tombé amoureux, tout comme elle. La jeune femme lui avait déjà dit qu'elle n'avait jamais eu de petits amis, mais n'avait pas précisé qu'elle n'était pas non plus tombée sous le charme de qui que ce soit, sauf lui. L'effet avait été immédiat, c'était comme dans un rêve. Avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, le soldat commença à l'embrasser, dans une très grande tendresse. Il se décala peu à peu, plaçant une de ses jambes entre celles de Lucie. Le sentir ainsi contre lui fit exploser son coeur, l'entraînant dans une cadence peu gérable. Ses mains tenaient d'abord entre elles son visage, avant de se faufiler timidement vers son dos, ses bras finissant par entourer son cou. Elle répondait à ses baisers, ses incessantes caresses avec la même douceur, la même envie, se laissant totalement guider par les sentiments qu'elle avait pour lui. Elle se fichait bien du temps qui passait, du monde qui continuait de tourner autour d'eux, et de la guerre qu'il y avait à des centaines de kilomètres de là. Tout ce qui comptait, à ce moment précis, c'était lui, et rien que lui. Lucy sentait son coeur qui se cognait contre ses côtes, accélérant l'écoulement du sang dans ses veines, ses artères. Ses joues commençaient à rosir, avec ces fourmillements encore inconnus pour elle, puis cette chaleur. Cette chaleur si agréable, mais incontrôlable. Elle était presque essoufflée, se rendant compte que les caresses qu'elle lui rendait était différents que ceux de Dan, lorsqu'il avait commencer à l'embrasser. Bien qu'elle soit gênée, elle n'arrivait pas à se détacher de ses yeux. "Je..." Elle bafouilla longuement embarrassée. "Je ne sais pas ce qu'il m'a pris." La belle blonde fuya un peu son regard. Ses bras n'avaient pas changé, elle voulait tout de même le garder contre elle. Tout était si embarrassant. "Tout est aussi nouveau pour moi, vous savez." dit-elle tout bas. "Je ne sais pas vraiment quoi faire de tous ces sentiments, même si ce sont les plus agréable que j'ai pu connaître." Lucy respira profondément, tentant de retrouver un peu ses esprits, en vain. "Je ne sais pas vraiment si c'est dans ces moments là que l'on sait si on veut passer toute sa vie avec la personne aimé." commença-t-elle, hésitante. "Parce que c'est le cas pour moi, aussi ridicule et prématuré cela peut-il être."   

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyMer 2 Déc 2015 - 3:24

D'antan les chevaux de guerre étaient choisis pour leur robustesse et leur vitesse, ainsi que leur allure. Ils étaient grands, élégants, et leurs pattes puissantes mais légères. Aujourd'hui, on choisit de plus petits gabarits, à la carrure plus épaisse, aux sabots plus larges, capables de supporter le poids du matériel qu'ils doivent transporter. Je crois que j'aurais préféré combattre au début du siècle, lorsque les montures étaient encore utilisées au front, faire partie de la cavalerie. D'un autre côté, il vaut sûrement mieux que les bêtes soient loin du champ de bataille et ne deviennent pas de la chair à canon eux aussi. Les chevaux que j'élève sont parfois vendus à l'armée. Mais le plus souvent, ce sont d'autres familles, plus riches, qui les achètent pour leur bon plaisir, quand ce ne sont pas d'autres fermes qui en ont besoin pour le travail -faute que les machines agricoles n'aient pu traverser l'Océan pour le moment. Il n'y a que pour les années difficiles que nous nous résignons à en envoyer certains à l’abattoir, ou en récupérer le cuir. « Je les monte aussi. Il y a assez d'espace pour ça. Et parfois, avec quelques membres de ma famille, nous partons en balade des heures à cheval. » Nous faisons un aller-retour jusqu'à la plage, juste pour la promenade, qui est des plus agréables. On pourrait croire que cette nostalgie me rend triste, mais ce n'est pas le cas. J'attends simplement, avec impatience, le jour où je pourrai monter de nouveau une de mes bêtes. Mais l'heure n'est pas à la nostalgie, il serait dommage de garder un pied ailleurs alors que le présent se déroule ici. Je parviens à faire rire Lucy en la chatouillant puis en atterrissant dans le foin. Elle ressemble à une enfant, en se tortillant ainsi dans tous les sens, les cheveux un peu en bataille dans lesquels se sont logés quelques brins de paille. Elle ne pourrait pas être plus adorable. Je me sens si coupable de ne pas le lui dire, le lui montrer. J'ai l'impression d'être froid et trop distant avec elle, encore bien trop sur la réserve. Je suis tellement déstabilisé au moindre contact avec elle, qu'il soit physique, ou un simple regard. Je n'ai aucune idée de la manière dont je dois me comporter. Mais je sais que je ne le fais pas correctement, même si elle pense que je n'ai pas à m'en excuser. « Bien sûr que si. Vous allez finir par croire que je ne vous aime pas comme je le prétends. » dis-je avec sérieux. « Alors que… je ne sais simplement pas comment l'exprimer. » Est-ce qu'un regard suffit, est-ce assez explicite ? Est-ce qu'elle le sait quand je prends sa main, quand je passe le bout de mes doigts sur son visage ? A moins qu'il ne faille que je l'articule plus souvent, qu'elle l'entende pour que cela soit plus palpable. Je n'en sais rien. Sur le moment, j'ai envie de profiter de l'occasion pour l'embrasser à mon tour, enfin. Mais pas seulement un baiser qui dit que je l'aime et qui demande pardon pour ma maladresse. Un baiser -ou plutôt de nombreux baisers- qui rattrapent tous ceux que je ne lui ai pas offerts depuis le début de la journée. Il ne suffit que du premier contact sur ses lèvres pour que les caressent se suivent les unes après les autres, tendres et délicates, et, avant que je puisse m'en apercevoir, un peu plus langoureuses lorsque je rapproche un peu mon corps du sien et qu'elle m'attrape par le cou. Ma main libre s'est posée sur sa hanche, et mes yeux fermés se rendent attentifs à la moindre sensation, à l'accélération sensible de mon coeur, au souffle plus court de la jeune femme qui appuie un peu plus ses lèvres sur les miennes. Quand elle s'en rend compte, elle balbutie, gênée. Mes joues s'empourprent un peu aussi. J'aimais ce contact, je l'adorais, je ne voulais pas qu'il prenne fin. Et je sais que cela n'est pas correct, aussi agréable cela soit-il. Je pose un regard surpris sur Lucy quand elle avance qu'elle pense vouloir passer sa vie avec moi. « Vous ne devriez pas dire ça… Vou- » « Qu'est-ce que vous faites là tous les deux ? » Je sursaute et me tourne rapidement vers la voix qui nous a surpris ainsi, sûrement encore un peu plus rouge. Mon coeur est parti au galop, honteux d'être vu dans cette situation. « Scott ! Merde, tu m'as fait peur ! » Je me relève et tape un peu mon pantalon pour retirer le plus gros des brindilles. « T'es bien le dernier que j'imaginais se bécoter dans le foin. » fait remarquer le militaire avec un sourire amusé. On devine à son regard qu'il a reconnu la jeune femme qui m'accompagne. « Je… hm… Laisse tomber, tu veux ? » Il hausse les épaules. « Ouais. Ravi de vous revoir, Mam’selle. » Il appuie sur sa casquette pour la saluer et s'apprête à nous laisser, mais je le retiens par le bras avant qu'il ne fasse un pas. « Tu penses que je peux en sortir un ou deux ? » je demande en désignant les chevaux d'un signe de tête. Scott, enfant des parages, avait déjà été à la base de Darwin, et grâce à son bon contact avec les bêtes, c'était lui qui s'en occupait lorsqu'il n'était pas en mission. La décision lui incombe donc. « Ouais, tu peux les faire trotter un peu. Mais pas trop, on a besoin d'eux lundi. Juste un petit tour, et vous revenez fissa, sinon je vais me faire dégommer. » réponds-t-il après une seconde d'hésitation, mais un petit sourire en coin. Cette fois, il quitte les écuries. J'attrape la main de Lucy et l'attire hors du box où nous sommes. « Venez. Vous savez monter ? » A son expression, je devine que non, pas vraiment, ou pas beaucoup. Je sors un à un les chevaux que nous avions gâtés de caresses en arrivant ; s'ils nous ont spontanément inspirés de l'affection, c'est que ce sont eux qu'ils nous faut. Rapidement, méthodiquement, je leur installe un tapis et une selle sur le dos, cela ne prend pas une minute. « Il n'y a pas à avoir peur. Je vais vous aider. » dis-je en prenant les mains de la jeune femme dans les miennes, un sourire rassurant sur les lèvres. Elle pose un pied dans un étrier, passe sa jambe de l'autre côté, et la voilà installée. Je saute à mon tour sur mon cheval et attrape les rennes des deux montures qui avancent côte à côte pour épargner à Lucy la crainte de ne pas savoir guider la bête -ce qui suffirait à faire paniquer celle-ci. « Tout à l'heure, j'essayais de vous dire… vous demander ce qui vous fait penser que vous voulez… Enfin, vous avez dit que ce moment vous laissait penser que vous voulez passer votre vie avec moi... » Ma voix se fait de plus en plus hésitante alors que ma phrase s'englue dans quelque chose d'incompréhensible. Je ne sais pas moi-même ce que j'essaye de dire. Je crois que je veux surtout l'entendre le dire à nouveau.
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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyDim 6 Déc 2015 - 20:55

you left your heart in my chest
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Lucy regardait son amant, l'air soucieuse, en l'entendant dire qu'il se sentait bien maladroit lorsqu'il s'agissait d'exprimer ses sentiments. Il se trouvait trop distant, trop froid, ayant même peur qu'elle pense de lui qu'il ne ressent rien pour elle, qu'il ne fait ça que pour son bon plaisir. Ce n'était absolument comment Lucy interprétait et voyait les choses. Ils étaient tous les deux novices en la matière, et ne savaient que faire de leurs dix doigts, comment exprimer tous ces bons sentiments. Elle secouait sa tête négativement lorsqu'il parlait. "Je sais que vous m'aimez, Dan. Et je sais que je vous aime." dit-elle tout bas, ses yeux bleus plongés dans son regard vert, si envoûtant. "Je pense que vous l'exprimez sans même rien faire." Sa timidité, son inexpérience... Au fond, tout traduisait l'affection qu'il avait pour elle, et elle pour lui. Cette maladresse ne les rendait que plus adorable. Ils apprenaient et s'apprenaient, voguant sur des mers inconnus, à découvrir chaque jour de nouveaux rivages. Et il s'embrassaient, de plus en plus amoureusement. Lucy avait l'impression que son coeur frappait fort contre sa cage thoracique afin d'en briser les côtes. Des papillons plein le ventre, et une certaine chaleur qui se forma en elle. L'instant fut bref, mais intense. La jeune femme ne savait plus où se mettre. Dan semblait des plus surpris lorsque Lucy disait qu'elle se sentait prête à passer le reste de sa vie avec lui. Cela était certainement prématuré, elle en avait pleinement conscience. Certainement trop naïve. Mais elle avait cette étrange impression que c'était lui, et personne d'autre. Qu'elle ne tomberait qu'une seule fois amoureuse dans sa vie et qu'il était le seul, l'unique. Le soldat la contredit rapidement, on pouvait déjà lire une certaine déception dans son regard. Ils furent interrompus, et elle fut plus qu'embarrassée, rouge de honte. Dan se redressa rapidement, débarrassant son pantalon de la paille. Elle fit de même, recoiffant ses cheveux avec ses doigts, dégageant de là un peu de paille. Le soldat, un ami de Dan, la reconnut facilement à la salua, d'un signe. En retour, l'infirmière hocha rapidement de la tête, avec un sourire timide. Dieu, que c'était embarrassant. Dan finit par lui demander s'il était possible de sortir un peu deux des chevaux. Son ami hésita un peu avant de finir par accepter. Dès qu'il était sortir de l'écurie, Dan prit la main de Lucy afin de la faire sortir du box. Lorsqu'il lui demanda si elle savait monter, elle secoua négativement la tête, un peu paniquée à l'idée de ce qu'ils comptaient. Elle n'était jamais allée sur un cheval jusqu'à cheval, et elle n'était pas sûre d'être véritablement à l'aise à cette idée. D'une dextérité qui l'impressionna au plus haut point, il équipa les montures d'une selle et de rennes. Il se voulait rassurant, prenant ses mains entre les siennes. Il l'aida à monter sur le cheval. Ca lui semblait tellement haut, elle avait du mal à s'y faire. Dan grimpa sur le sien avec une aisance incroyable, prenant vite les deux rennes en main afin de diriger les deux chevaux. Lucy souriait, et riait un peu nerveusement, tout ceci était complètement nouveau pour elle et étrange. Une fois les premiers pas fait, elle allait un peu mieux, bien qu'elle tenait fermement la selle de ses deux mains. Dan reprit la conversation là elle avait été interrompue. Lucy restait longuement silencieuse. "Pas vous ?" lui demanda-t-elle d'un air inquiet. Elle haussa les épaules. "J'ai juste cette impression que... c'est vous. Et personne d'autre." Elle se sentait un peu bête. "Vous n'avez pas cette sensation, vous ? Que depuis que nous nous vus pour la première fois, il y a toujours le coeur qui... qui bat plus vite. Et puis, je ne peux pas m'empêcher de sourire dès que je pense à vous." Ce qu'elle disait n'était que les sensations d'amour en soi. Mais il y avait quelque chose en plus. "Et je crois que cette histoire de vie antérieure m'est encore plus rentrée dans la tête depuis hier soir. A me dire que je vous connais depuis bien plus longtemps, et que... je vous aime et vous aimerai dans toutes les vies où on me permettrait de vous rencontrer." Elle sourit, l'air gêné. "Et ça me fait dire qu'au fond, qu'importent les disputes, les séparations voulues ou non, nous saurons que ce ne seront que des erreurs ou des éléments qui nous permettent de mieux avancer, pour nous aimer encore plus après." Lucy finit pas secouer négativement. "Pardonnez-moi, je m'emporte sans trop de raisons. Ca ne reste qu'une impression" La promenade durait quelques dizaines de minutes, pas plus, Lucy se laissant guider par le plus habile des deux, jusqu'à revenir aux écuries, leur point de départ. L'infirmière peina bien plus à redescendre de son destrier, Dan accourut rapidement afin de l'y aider. Bien que le cheval devait sentir tout le malaise de sa cavalière, celui-ci s'était très bien conduit, ne se laissant pas perturber par l'anxiété de la jeune femme. Le soldat les défit de leur selle avant de les ramener dans leur boxe respectif. Lucy le regardait faire d'un air attentionné. "Merci beaucoup, pour cette balade." dit-elle alors, souriante.

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyMar 8 Déc 2015 - 23:04

Une fois monté sur le cheval, je me sens mieux. Malgré l'uniforme, malgré l'environnement, la base, je me sens un peu plus moi, et un peu plus proche de chez moi. Le contact de ces bêtes est toujours la parenthèse dont j'ai besoin quand je suis en permission -et cela est rare ces derniers temps. Poser avec soin le tapis et la selle sur leur dos, glisser délicatement le mords entre leurs dents, passer une main sur leur tête pour les rassurer, regarder leurs grands yeux noirs comme un puits sans fond et trouver comment nouer, même pour une minute, un lien de confiance. Je ne te ferais pas de mal si tu es docile, et tu ne m'en feras pas si je suis bon avec toi. C'est le contrat une fois en selle. Lucy semble bien moins à l'aise. J'aime voir le contraste entre ses souliers et la rusticité des étriers. Elle a un peu de terre mêlée à de la paille sous ses talons. Elle s'agrippe fermement à la selle, ses petits doigts peinant à faire le tour du pommeau. Ses cuisses et ses épaules sont un peu crispées, même si elle parvient à se détendre un peu au bout d'une minute. Je ne peux pas m'empêcher de sourire, amusé de la voir si peu assurée sur une bête pourtant si douce. Quand son regard décroche enfin du sol qu'elle fixait avec cet air presque suppliant de ne pas le voir se rapprocher à grande vitesse dans une chute, je me permets de reprendre notre conversation où elle s'était arrêtée. Je ne saurais pas dire à quoi correspond ce pincement au coeur quand elle m'avoue qu'elle pense qu'elle n'aimera pas quelqu'un d'autre. Bien sûr qu'il bat à toute allure, surtout quand je croise ses iris bleus. Et je ne peux pas m'empêcher de lui sourire, d'avoir envie de la prendre dans mes bras, de jouer avec ses cheveux. Surtout, je peux m'imaginer avec elle. Mes rêveries m'échappent et filent à toute allure, et Lucy est dans chacune d'entre elles. Face à la guerre, je refusais de voir plus loin que le lendemain matin, et me contentais d'espérer rentrer chez moi un jour, peut-être même sur mes deux pieds. Mais depuis que j'ai rencontré la jeune femme, j'imagine d'autres jours, j'imagine demain, et la semaine suivante, et l'année prochaine pour une nouvelle Saint Sylvestre, puis après la guerre. Je me vois avec elle dans tous ces moments. Je la vois à mes côtés, et moi auprès d'elle. J'ai cet instinct qui me dit que c'est là ma place. Ici ou ailleurs. Oui, le problème, c'est que je me vois auprès d'elle chaque jour. Mais je ne sais pas si je serais réellement là, ou dans l'invisible en attendant que nous nous retrouvions. « Non, je… Je comprends votre impression. » dis-je de manière peu assurée. Je n'ai pas ce sixième sens que les femmes écoutent si bien, je n'ai pas cette clairvoyance. J'écoute mon instinct sur certaines choses, mais j'ai bien du mal à l'interpréter. Les mots de Lucy me parlent, mais je ne sais pas s'ils sont miens. « C'est compliqué... C'est voir très loin dans l'avenir pour quelqu'un qui ne s'y autorise pas d'habitude. » J'ai déjà tant à penser avec cette vie-ci et mes jours incertains que je ne parviens pas complètement à me projeter dans la suivante, s'il en est. « Je ne sais pas si je reviendrais, mais j'espère pouvoir tenir la promesse que je vous ai faite, et revenir pour vous. » Peut-être que nous nous aimerons un peu plus, peut-être m'aura-t-elle oublié. « Oui, si je reviens, je sais que ça sera vers vous, et pour vous… Pour ma famille, pour tout ce qui m'attend chez moi, mais aussi pour vous. Et je sais que quelque chose ma ramènera toujours vers vous. Même si je ne devais plus être là. » Elle me prendra sûrement pour quelqu'un de très pessimiste, alors que tout ce que je tente de lui dire, maladroitement, c'est que je sais que nous sommes faits pour être ensemble, et que si ce n'est pas sur Terre, si la guerre nous sépare, ce sera depuis le ciel. Puis nous nous retrouverons, pour reprendre où nous en étions arrêtés. « Je le dis très mal. » Qu'il est agaçant d'avoir un vocabulaire aussi limité. « Je ne sais pas si c'est semblable à votre impression... » Elle n'y a sûrement rien compris, en fait. Je suis décidément trop mauvais orateur, trop maladroit avec les mots. Nous terminons de faire un grand tour de la base sur les chevaux, et retournons aux écuries après la balade. Trop petite pour descendre seule du canasson, j'aide Lucy à remettre ses deux pieds délicats à terre. Je range tout l'équipement et rentre les bêtes dans leurs boxes. Ils semblent absolument imperturbables. « C'est à vous de me conduire quelque part cette fois. » dis-je à Lucy en lui proposant de passer son bras sous le mien. Nous traversons le camp pour en sortir, passant de couloir en couloir, près des chambres et ds bureaux. Je m'étonne de ne pas croiser Thomas. Qu'il ait passé la nuit au camp était déjà étrange, vu son succès auprès de la gente féminine hier soir. Il doit sûrement batifoler dehors. Peut-être rattrape-t-il son coup manqué de la veille dans le lit d'une demoiselle. « Est-ce que vous serez là à la visite médicale, demain ? » je demande à Lucy par curiosité alors que nous passons devant les salles qui serviront à nous ausculter demain et où nous passerons toute une batterie de tests.
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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyMer 9 Déc 2015 - 17:24

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Dan avait un certain mal à s'exprimer comme il le voudrait. Il cherchait ses mots, était persuadé que ce qu'il disait n'avait pas de sens. En dehors de tout, ça ne le rendait que plus attendrissant. Mais Lucy faisait également attention à chaque phrase qu'il disait, tentant de décrypter par là ce qu'il cherchait désespérément à dire. Elle le regardait d'un air tendre, restant silencieuse jusqu'à ce qu'il ait finit de dire le fond de ses pensées. "Je suppose que lorsque l'on est au milieu de tout ça, on ne s'efforce par de penser au lendemain ou aux semaines à venir. Mon père m'a dit que ne plus espérer d'un quelconque avenir les faisait tenir le cap. Il me disait que les soldats admettent qu'ils sont... foutus, comme il dit." C'était un peu triste, pour Lucy, bien qu'elle comprenait cette manière de penser. Elle ne pouvait pas dire qu'elle savait ce que c'était, mais elle le devinait au travers des regards des soldats blessés qu'elle avait rencontré. Et dieu sait qu'ils étaient déjà nombreux. "Je vous attendrai, Dan. Aussi longtemps qu'il le faudra. Parce que je sais, qu'au fond, votre promesse sera de toute façon tenu. Toujours. Que vous reviendrez." dit-elle, trouvant un bon point dans un avenir qui se voulait bien plus sombre. "Et mon coeur me dit que vous m'attendrez, où que vous soyez." Sur un navire revenant à Darwin, où dans ce fameux paradis, elle savait qu'il serait là, quelque part. Dan semblait être agacé de ne pas arriver à tout dire comme il le désirait, et ne manquait pas d'en faire la remarque. "Je vous ai compris." dit-elle avec un ton rassurant. "Ne le voyons d'une manière différente parce qu'au fond, nous restons différents l'un l'autre, mais je pense que ça converge vers la même chose. Cette chose qui nous décrit nous, ensemble." La promenade prit fin, et voilà qu'après avoir remis les chevaux dans les écuries, le soldat tendit son bras à Lucy afin qu'elle y passer le sien. Elle lui esquissa un franc sourire, acceptant à coeur joie. Il lui dit alors que c'était à son tour de l'emmener quelque part. Elle rit, même si elle n'avait aucune idée de leur prochaine destination. Quand ils sortirent de la base, le ciel s'était un peu couvert. Il faisait pourtant tellement beau. "Je sais où nous pourrions aller." finit-elle par dire avec un beau sourire. Ils commençaient à marcher, allant à droite puis ensuite à gauche dans les rues, Lucy évitant avec précaution les avenues les actives. En quelques dizaines de minutes de marche, ils arrivèrent à la maison où habitait Lucy. Le ciel grisonnait au loin et annonçait une pluie certaine. De plus, c'était la fin de l'après-midi. Lucy le prit par la main, ressentant une certaine hésitation chez le beau soldat. La jeune femme était surprise que la porte était fermée à clé, ses parents avaient certainement du partir plus tôt. "Bienvenue chez moi." lui dit-elle tout timidement. Elle reconnaissait avoir un peu mal aux pieds, en s'étant promené toute la journée en talons, ils en avaient beaucoup vu. Dans l'entrée, il y avait un couloir et l'escalier pour aller à l'étage. Un porte-manteau murale sur la gauche. Juste avant cela, toujours sur la gauche, il y avait une grande salle à manger, le salon était sur le droite, sur lequel était rattaché un grand bureau où travaillait son père. Un peu plus loin dans le couloir, la cuisine, qui disposait aussi d'une porte pour accéder dans le jardin, où il y avait un immense potager que la mère de Lucy entretenait avec passion. Il y avait de nombreux tableaux sur les murs, les meubles étaient tous en bois. Lucy lui fit visiter chacune des pièces du rez-de-chaussée avant d'aller à l'étage, toujours en lui tenant la main. "Vous vouliez tout savoir de moi, autant que je vous montre où j'ai grandi et où je vis, pas vrai ?" dit-elle tout bas. Elle ne lui montra pas la chambre des parents, et le passage dans la salle de bains fut très rapide. Pour terminer enfin par la chambre de Lucy. Une bibliothèque, un bureau soigneusement rangé, et une grande porte-fenêtre qui donnait sur un balcon à l'arrière de la maison. "Lorsque je n'ai pas vraiment envie de marcher jusqu'à la plage, je regarde le coucher de soleil d'ici."; Darwin étant une ville relativement plate, elle avait tout le loisir d'admir les couleurs du crépuscule jusqu'à la nuit tombée. Elle disposait d'un grand lit, le sol était recouvert d'un parquer, les murs de sa chambre était blancs. Elle diposait également d'une grande armoire avec un miroir. "Je n'ai pas à me plaindre de ma condition, j'aime beaucoup cette maison." Lucy s'installa au bord du lit. "J'avais tellement hâte de vous montrer tout cela que j'ai oublié de répondre à votre question." finit-elle par réaliser en riant nerveusement. "Je serai bien là lors des visites médicales demain, oui." Il n'y avait pas des jours fériés toute l'année, et Lucy devait faire quelque chose de ses dix doigts sinon elle s'ennuierait à mourir. "Il y en a beaucoup à avoir avant.... lundi." Ca lui semblait si proche que ça l'attristait un peu. Elle se sentait tellement bien, avec Dan.

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyMer 9 Déc 2015 - 19:30

« J-je... » Je bredouille sur le pas de la porte de la maison de Lucy, n'osant pas faire un pas à l'intérieur. Ce n'est pas convenable d'entrer chez une jeune femme quand ses parents sont absents. Vraiment pas convenable. Il nous reste ces grands principes strictes concernant les rapports d'homme à femme lorsqu'on s'éloigne des villes. On conserve plus longtemps les mœurs traditionnels. Et cela en fait partie. Tom se roulerait par terre en riant s'il me voyait. La demoiselle tire finalement sur ma main pour me faire entrer. C'est aussi impoli de refuser une invitation ainsi. Alors je me laisse faire et pénètre dans la maison. Tendu et nerveux, mon regard glisse d'une pièce à l'autre, rapidement, sur les meubles, les rideaux, les quelques décorations qui ornent les étagères et le buffet. J'ai retiré mes chaussures dans l'entrée pour ne rien salir, et Lucy s'est séparée de ses petits talons. La maison semble assez récente, le parquet impeccable. Rien ne grince, rien ne claque comme au vieux ranch. Tout est propre, soigné, rangé. La jeune femme m'attire à l'étage où, encore une fois, je n'ose pas vraiment monter. Mais comme elle le dit, dans les escaliers, le lieu où elle a grandi et où elle vit peut m'en apprendre plus sur elle. A l'avenir, je pourrais, de loin, l'imaginer en train de lire dans le canapé de son salon, se maquiller devant le miroir de la salle de bains, dormir au fond de son lit. Dans la chambre de la belle, je me sens d'autant plus nerveux. Je ne sais pas si c'est un truc normal de citadine d'attirer un homme dans sa pièce privée. Tu m'étonnes que Tom en profite. « C'est très… sobre. J'avoue que je m'attendais à quelque chose de plus coloré de votre part. » Quelque chose de très féminin et doux, un peu naïf, comme elle. Des fleurs et une peluche à valeur sentimentale dans un coin. « Je suppose que c'est l'influence d'un père militaire. » On apprend à vivre avec le strict nécessaire, à ne pas faire dans la futilité, même si tout le monde garde quelques photos de sa famille et de sa fiancée sur les murs ou posées à côté du lit. On apprend l'ordre. Je fais quelques pas dans la pièce en regardant quelques détails ici et là pendant que Lucy se rend compte qu'elle avait laissé ma question sans réponse. « Ce n'est rien, ce n'était pas une question importante. » j'assure avec un sourire. Mais elle y répond quand même. Elle sera bien là demain. « Tant mieux. » Nous allons sûrement perdre la matinée avec ces examens, mais ils sont nécessaires. Le gouvernement ne voudrait pas être flanqué d'avoir envoyé sur le terrain des soldats n'étant plus en état pour qu'ils puissent mieux y mourir. « J'espère tomber sur vous quand ce sera mon tour alors. » Je ne serais pas plus à l'aise, mais au moins, nous nous verrons dans la matinée. Mains dans le dos, je m'adosse au mur face à Lucy qui s'est assise sur le lit. Elle a l'air un peu triste. « Est-ce que je peux vous demander un service ? » dis-je en prenant enfin mon courage à deux mains, qu'importe si je dois le regretter. La jeune femme me détestera sûrement après ça. Elle pensera que je ne dis l'aimer que pour la manipuler dans mon intérêt. Que j'avais prévu cela depuis le début. Alors que la vérité est toute autre. Je l'aime, et c'est parce que j'ai confiance en elle que je me décide à parler. « Avant, je dois vous avouer un secret. Peut-être que vous ne m'aimerez plus après, mais… » Je préfère être honnête. Tout lui dire. « Vous vous souvenez, hier soir, Tom a raconté le bombardement de notre campement, il y a quelques semaines. Il y a deux bons mois en fait. » C'était en campement en dur, en béton, un pied à terre américain qui était fourni à notre armée alliée le temps d'effectuer nos opérations sur place. Les premières notes de l'alarme avaient suffi à réveiller tout le monde au milieu de la nuit, et les soldats s'étaient précipités dehors jusqu'à la trappe du bunker qui se trouvait plus loin, le temps que les bombes cessent de tomber. « Il a fallu évacuer tout le monde très rapidement, et je pensais avoir le temps de vérifier que tous les gars étaient bien en sécurité, que les baraquements étaient vides. » Ceux-là étaient en bois, petits et étroits. En faire le tour n'aurait pris que quelques secondes. Même si cela n'aurait finalement pas été nécessaire, car tout le monde était en sûreté, sur le moment, pour moi, c'était la chose à faire. « Il y a eu une énorme explosion, le bâtiment a sauté. Ca m'a projeté loin, ma tête a heurté un mur. J'aurais pu être brûlé, avoir quelque chose de cassé, mais rien de tout ça. Mes oreilles sifflaient, c'est tout. » Et j'estimais avoir de la chance de m'en sortir aussi bien. Sauf qu'une jambe ou un bras cassé auraient sûrement été mieux. Ca se soigne. « Quand elles ont arrêté de siffler, j'ai remarqué que celle de droite n'entendait plus très bien. Je pensais que ça passerait. Au bout de quelques jours, je n'entendais plus rien. » J'ai baissé le regard, ayant peur de la réaction de Lucy. J'imagine que sa vraie voix est sensiblement différence à celle que j'entends d'une oreille, et j'aimerais tant l'entendre correctement, même si la différence est à peine perceptible. Je me suis dit plusieurs fois que si j'avais signalé la baisse de mon audition dès le début, on aurait peut-être trouvé une solution, et elle ne serait pas foutue. Là, je doute qu'il y ait quoi que ce soit à faire. « Ils vont m'empêcher d'y retourner s'ils l'apprennent. » j'ajoute tout bas. Lucy comprendra sûrement seule où je veux en venir, quel est le service que je souhaite lui demander. Si elle pouvait faire en sorte que ça ne se sache pas, empêcher d'une manière ou d'une autre le médecin de me déclarer inapte. Je comprendrais qu'elle refuse. Elle perdrait sûrement son travail si elle se faisait attraper. Mais cela ne coûte rien de demander. Je ne peux pas rester là alors que les autres repartent.
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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyMer 9 Déc 2015 - 20:56

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Lucy avait peur d'avoir déçu Dan lorsqu'il avait fait cette remarque concernant sa chambre. Fut un temps où les couleurs étaient pastels et où son lit débordait de peluche. Elle se pinça nerveusement les lèvres, bien qu'il devina aisément d'où venait cette sobriété. "Papa avait décidé du jour au lendemain d'enlever ce qui pouvait me rappeler mon enfance." expliqua-t-elle. "Il disait toujours que je n'avais pas besoin de garder mes peluches et mes dessins pour rester plongée dans mes rêveries." Elle haussa timidement les épaules. "Il n'avait pas tout à fait tort." avoua-t-elle en riant. Lucy avait son monde à elle, avec ses propres couleurs et ses prorpes odeurs, et ce n'était pas nécessaire de tenter de le déteindre sur la vie réelle, cela n'aura pas été possible de toute façon. "Et puis, il voulait être sûre que je ne vienne pas lui demander tout le temps de changer telle ou telle couleur parce que ce n'était plus d'actualités. Donc j'ai choisi quelque chose de relativement simple." Il y avait quelques petites plantes vertes, les seules qu'elle arrivait véritablement à entretenir. Elle lui sourit. "Papa n'a jamais été très flexible en matière de décoration. Maman trouve que c'est son plus grand défaut." Mais cela ne les empêchait pas d'être heureux, tous les trois. Il était plutôt économe, préférant garder l'argent pour plus tard, au cas où. Il comptait beaucoup sur l'avenir, sur de plus beaux jours. "J'espère que je ne vous déçois pas... Du fait que vous ne vous attendiez pas à ça." dit-elle, véritablement embarrassée. Désormais assise, elle s'attendait à ce que Dan vienne s'installer juste à côté d'elle, mais il préféra s'adosser juste en face d'elle, appuyé contre le mur. Sur le coup, elle pensait qu'il voulait certainement maintenir les distances avec elle, mais ce fut seulement plus tard qu'elle pensa que cela pourrait lui paraître trop intime que de s'asseoir sur le lit de sa bien-aimée. Il lui demanda un service. Lucy le regarda d'abord perplexe, puis esquissé un fin sourire. "Bien sûr." Il parlait d'abord d'un secret à avouer. L'infirmière ne savait pas à quoi s'attendre, et craignait le pire, puisqu'il pensait que cela allait porter atteinte à leur amour. Dan compléta l'histoire démarrée la veille par son compatriote. Heureusement qu'elle était assise, sinon, elle n'aurait pas été si loin d'un malaise. Son coeur battait à toute vitesse, craignant d'apprendre qu'il lui était arrivé quelque chose de grave, et c'était le cas. Il voulait juste vérifier que tout le monde était en sécurité, tout en se mettant en danger. Lucy en avait les larmes aux yeux. Il n'entendait plus d'une oreille, et cela devrait être affreusement handicapant, surtout le sur le front. Mais il voulait y retourner, plus que tôt, et cela se voyait. Deux sillons se formèrent sur ses joues. Frères d'armes jusqu'au bout, se dit-elle. Ils étaient presque tous pareils. "C'est pour cela que vous vous débrouilliez toujours pour que je sois à votre gauche ?" finit-elle par demander. "Au début, je pensais que ce n'était qu'une suite de coïncidences." Puis elle resta longuement silencieuse, et se releva, en reniflant un peu. Elle s'approcha de lui, jusqu'à n'être plus qu'à quelques centimètres de son visage. "Il y a une certaine cruauté à demander à la femme que l'on aime de lui permettre d'aller sur le front alors qu'elle pourrait très bien refuser afin de le garder auprès d'elle jusqu'à la fin." dit-elle, la voix tremblante, ses yeux plongeant dans les siens. Ses mains encadraient son visage, alors que celui de Lucy continue de s'humidifier. Elle fit un très discret signe de la tête, du haut vers le bas, avant de l'embrasser longuement. Cet ensemble de geste signifiait qu'elle acceptait, bien que son coeur lui hurlait de décider le contraire. Et Lucy ne voulait pas se défaire de ses lèvres, ne pas se laisser interrompre par qui que ce soit, maintenant qu'elle l'avait pour elle. A la fin de sa caresse, elle restait très près de lui, les yeux brillants d'humidité. "Je vous en supplie, Dan, faites attention. Je vous en conjure." lui supplia-t-elle, ses lèvres tremblaient par l'émotion, elle voyait déjà le lundi arriver. Il ne leur restait que très peu de temps. Elle caressait ses joues avec ses pouces, regardant de près chaque détail de son si beau visage. "Je prierai tout le temps pour vous. Il n'y aura pas une seconde où je ne penserai pas à vous." lui dit-elle, avant de l'embrasser une nouvelle fois. "Revenez-moi." Lucy se rendit compte qu'elle se créait une certaine dépendance du contact de ses lèvres, et elle les caressait dès qu'elle ne parlait pas, avec une infinie tendresse. "Et si... vous ne revenez pas, attendez-moi. Je sais que cela pourra être tumultueux et compliqué, mais je sais, au fond de moi, que vous me reviendrez." lui chuchota-t-elle au bord de ses lèvres, émue, alors qu'elle entoura son cou de ses bras fins.

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyMer 9 Déc 2015 - 22:31

Raconter ces événements les font automatiquement se dérouler sous mes yeux. Mon coeur repart à la même allure que ce jour-là, dans cette sorte de peur contrôlée que nous connaissons tous. Car il est impossible de ne pas être effrayé face aux bombes et aux balles, mais nous sommes capables de l'utiliser pour nous donner cette impulsion qui nous permet d'aller de l'avant. La même qui m'avait poussé à rebrousser chemin afin d'aller vérifier qu'aucun de mes camarades n'allait manquer à l'appel lorsque nous ferons les comptes des hommes présents. Beaucoup m'ont dit que j'avais été idiot à ce moment, de retourner là-bas sachant que j'avais plus de chances d'être la victime que je souhaitais éviter d'avoir à dénombrer plutôt que de sauver qui que ce soit. C'est certains, cela veut dire que j'avais su faire preuve d'un certain courage. Chez d'autres, cela ne signifie rien de plus que j'ai été stupide. Et je pense que je l'ai été. Sur le moment, tout avait été particulièrement rapide. Ma course interrompue par l'explosion, et la seconde d'après, mon corps entier se fracassait contre un mur. Pourtant, quand je revis ces quelques secondes dans ma tête, comme à cet instant ou dans mes rêves, je peux sentir avec précision les pierres sous mes chaussures, la chaleur du feu sur mon visage, la force de la bombe me soulever du sol, le bruit assourdissant qui a résonné au moment de son explosion, et je peux presque voir le grand bâtiment éclater, les gros morceaux de béton fendre de l'air et s'écraser tout autour de moi. Dans mon dos, mes mains se serrent fort l'une et l'autre. Je me trouve bien idiot d'espérer de la part d'une infirmière un service tel que je le demande. Elle serait bien la première à me dénoncer, pour mon bien. Tout faire pour que je ne parte pas, pas seulement par amour et pour me garder près d'elle, mais parce que c'est son devoir, son travail. Je me répète pendant quelques secondes qu'elle va me détester, ou simplement refuser. Elle ne donne pas immédiatement sa réponse, et cela me panique d'autant plus. Maintenant, elle sait pourquoi elle s'est trouvé à ma gauche toute la journée. « Oui, c'est pour ça. » j'avoue timidement. Au moins, cette volonté de la mettre toujours du même côté était parvenue à se faire relativement discrète, même si, au bout d'un moment, j'aurais bien été obligé de la laisser se mettre à ma droite pour ne pas éveiller de soupçons. Je l'aurais toujours un peu entendu, de manière très lointaine, et j'aurais fixé sa bouche pour ne pas perdre une miette de ses mots, comme je le fais le reste du temps. « Je me suis aussi habitué à lire sur les lèvres quand il y a trop de bruit, mais je ne suis pas très au point. » j'ajoute avec un petit rire nerveux, comme une tentative des plus maladroites de dédramatiser la situation. Je m'en veux de la faire pleurer. Ses beaux yeux bleus sont rougis, ses pommettes inondées de larmes. Cette vision me fend le coeur. Je ne sais absolument pas quoi faire pour calmer ses pleurs. Plus elle approche, plus j'appréhende. Je sais que ma requête est cruelle. Elle est même difficile à satisfaire. Je ne sais pas comment il peut être possible de cacher une telle chose aux médecins, d'empêcher ce coup de tampon qui me fera fatalement rester au sol lundi. Mais cela fait deux mois que je suis sur le front avec ce handicap, et autant de temps que je m'en sors toujours aussi bien. Je redouble de vigilance, et mes amis au courant de mon état ont décidé de mettre en place plusieurs stratagèmes, systèmes et codes afin de m'aider sur le terrain et réussir à passer inaperçu. Tout fonctionne, je suis encore apte, je peux y aller. « Je suis désolé. Vous pouvez m'en vouloir de vous demander ça, c'est égoïste. Mais je n'ai pas d'autre solution. » je murmure, souffrant vraiment de la voir ainsi et de devoir lui demander ce service. Lucy est fille de militaire, elle comprend sûrement mieux que personne. Et le fait est qu'elle finit par accepter de m'aider, me renvoyer sur le front, loin d'elle, et sans certitude de me revoir un jour. Elle m'embrasse tendrement, de ses lèvres salées par les larmes.Mes mains se délient dans on dos et viennent se poser sur ses hanches tandis que le prolonge quelques secondes son baiser avec une émotion et une gratitude palpables. J'en ai la gorge serrée. « Je vous le promets, je ferais attention. » dis-je tout bas. Je sens, à chaque mot, ses lèvres frôler doucement les miennes dans une caresse perpétuelle. Mon coeur s'emballe en sentant son souffle sur mon visage, ses mains caressant mes joues, et son corps si près de moi que je serre finalement dans mes bras avec tendresse, et la laisse entourer mon cou avec les siens. Je récupère ses lèvres pour l'embrasser amoureusement, ayant soudainement l'impression que le jour du départ est bien trop près, et le sentiment d'être déjà un peu parti, bien trop présent. Alors j'affirme un peu plus mon étreinte pour me sentir plus réel, plus à elle, ici et maintenant. « Je reviendrais. » je murmure entre deux baisers, avec la certitude de pouvoir tenir parole -et si ce n'est pas dans cette vie, ce sera dans la suivante. Je sais que je serais toujours là, et qu'elle aussi. Je peux sentir, là, entre ses lèvres, le souffle que nous partageons depuis toujours, cette caresse qui semble réunir tous les baisers passés et à venir. Et mon coeur bat comme si une centaine d'autres tambours s'étaient mis à résonner au même rythme que lui. « Je vous aime. » je souffle en prenant son visage entre mes mains, après que mes doigts aient parcouru tout son dos, remontant son échine jusqu'à se plonger dans ses mèches blondes et saisir sa tête délicatement. Mais si mes lèvres continuent de frôler les siennes pendant que je cherche à retrouver une respiration plus calme, je ne m'avance plus pour l'embrasser. J'hésite à plusieurs reprises, tenté à l'idée d'y déposer un nouveau long baiser, approche un peu, et me recule aussitôt. Je sens mes mains un peu moites, mon épiderme plus chaud. « Je… Je sais ce dont j'ai envie, mais je… c'est… mal. » J'en frisonne de partout, de cette envie. Mais je ne peux pas. J'essaye d'arracher mes mains à son visage et de trouver un moyen de l'éloigner pour mettre de la distance entre ses lèvres et les miennes. Mais c'est tout aussi impossible.
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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyJeu 10 Déc 2015 - 0:12

you left your heart in my chest
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Le soldat s'en voulait énormément de peiner autant sa belle par une telle requête. Mais il ne manquait pas de reconnaissance envers elle, la chérissant comme le bien le plus précieux. Lucy savait ce que c'était, un ami de son père avait été dans le même genre de situation, et il n'avait pas hésiter à le couvrir pour finir cette guerre jusqu'au bout, ensemble. Il s'agissait bien plus d'un frère pour lui, avoir fait le front ensemble les unissait d'un lien indéfectible. Son père l'adorait, et se voyait encore très quotidiennement. Il racontait souvent à Lucy cette histoire là, et encore plus d'anecdotes depuis qu'elle prenait soin des blessés de guerre. Il adorait sa fille, plus que tout, sans pour autant être trop protecteur. Il y avait bien une histoire que Peter lui rappelait sans cesse. Lucy la connaissait par coeur. "Tu sais, Lucy, j'était plus jeune que toi quand j'ai rencontré ta mère. Le contexte de guerre change beaucoup de choses. Quand j'ai vu cette magnifique dame accompagnée d'une amie, c'était le coup de foudre le plus total. Si total que je l'ai épousé la semaine suivante. Et regarde où nous en sommes." Sa mère riait toujours derrière lui, se remémorant ces souvenirs qu'elle semblait chérir plus que tout. "Je n'espère pas pour toi qu'il y ait de nouveau une guerre. Mais tu rencontreras un homme, et tu sauras, à la seconde où tu l'as regardé, que c'est celui avec qui tu veux finir tes beaux jours. On aura beau te rappeler à quel point tu peux être rêveuse et d'une innocence incroyable, tu restes ma fille, et je sais que quand tu le verras, tu sauras que c'est lui." Peter n'était pas toujours un gros dur, il restait strict sur beaucoup de choses, et on pouvait s'attendre à que ce soit tout particulièrement le cas en matière de choisir un futur époux, mais non. "A une seule condition, tu dois me le présenter avant. Et moi aussi, je saurais. J'ai rencontré tes grand-parents maternels bien après le mariage, je ne te raconte même pas le premier dîner de famille !" Et il avait ce regard là, quand il avait vu Dan pour la première fois. Et il savait très bien que sa fille en était éperdument tombée amoureuse. Sinon, il n'aurait jamais précisé à sa fille, devant l'heureux élu, qu'ils ne seraient pas à la maison le soir-là. Peter n'était pas aussi niais que sa fille. Ni un pervers non plus, il avait convenu avec sa femme qu'il était temps de laisser un temps d'intimité pour leur fille adorée. Dan promettait à l'infirmière qu'il serait de prudence, qu'il reviendrait. Toujours entre chaque baiser. Lucy ne pouvait plus s'en passer. Sentir ses mains se poser sur ses hanches la fit frissonner, puis la serra tout contre lui. Son corps était chaud, ses lèvres débordaient d'une tendresse qu'elle caressait avec beaucoup d'amour. Elle retrouvait une certaine familiarité dans ces baisers, comme si c'était quelque chose qu'elle avait connu il y a fort longtemps. Et elle le retrouvait. Il glissa ses doigts fermes le long de son dos, jusqu'à frôler la peau de sa nuque, et il les mêla à ses boucles blondes. Lucy sentait ses joues s'empourprer d'une manière qu'elle ne connaissait pas, avec de légers fourmillements, rien de désagréable. Parfois, leurs lèvres s'effleuraient à peine, elle ressentait une légère hésitation. Ou plutôt, une résistance à une tentation toute nouvelle, autant pour l'un que pour l'autre, très certainement. "Je vous aime aussi." dit-elle en un soupir, se laissant totalement envoûter par son charme. Elle sentait le corps du soldat devenir particulièrement chaud, l'effet fut tout aussi immédiat pour elle. Cette envie irrépressible qui brûlait ses joues. Il disait qu'il ne pouvait pas, bien qu'il savait ce dont il avait envie. Lucy le regardait, ne comprenant. Tout lui était si nouveau. Elle déposa son front contre le sien, inspirant l'air qu'il expirait, passant ses doigts le long de sa mâchoire, et de son cou, de son torse. Elle tentait de retrouver un peu ses esprits. Elle le regarda avec tendresse. "Nous nous étions dit que ne devions vivre ce weekend comme si c'était le dernier." lui dit-elle, en le regardant droit dans les yeux. "Je vous aime tellement, Dan." lui susurra-t-elle tendrement. "Je sais que je veux vous appartenir corps et âme, avant que le monde vous arrache de moi." Lucy le désirait, bien qu'elle s'immisçait sur un territoire qui lui était totalement inconnu. Ce coeur qui battait si vite, cette respiration qui s'accélérait, cette envie de l'autre qui décuplait au fur et à mesure de baisers, leurs corps qui se rapprochaient l'un l'autre. "Restez avec moi pour la nuit." lui demanda-t-elle timidement, son coeur se fracassant contre ses côtes. Lucy restait très incertaine de ses gestes, elle se sentait comme fébrile.Tout en l'embrassant, elle déboutonna avec une habilité certaine les boutons de sa robe, qu'elle fit ensuite glisser timidement le long d'elle, avant de déposer à nouveau ses mains sur le visage de Dan. Elle n'avait tellement pas l'habitude de se révéler ainsi elle-même, mais avec lui, tout était différent, tout semblait plus simple. A moins que ses formes ne lui conviennent pas. Les joues plus roses que jamais, elle le regardait amoureusement. "Je sais aussi ce dont j'ai envie."

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyJeu 10 Déc 2015 - 1:49

La résistance que je me force à opposer à cette envie, pourtant naturelle, crispe et froisse mes muscles, mettant tout mon corps à l'arrêt. Je ne parviens plus à bouger. Je me sens trembler de l'intérieur à chaque coup qu'assène mon coeur sur mes côtes, à force d'épuiser mes poumons qui ne m'offrent qu'une respiration douloureuse et saccadée. Alors que Lucy pose son front contre le mien, je ferme les yeux pendant quelques secondes, essayant de calmer tout ceci, toutes ces émotions qui échappent complètement à mon contrôle, et sur lesquelles je dois absolument prendre le dessus. Je ne peux pas me laisser aller de la sorte, je n'en ai pas droit, et elle non plus. C'est mal. Parmi toutes les règles qui demeurent encore chez moi malgré des mœurs libérés partout ailleurs, il y a ce sacrement que personne ne saurait violer sans filer à l'église dans la seconde pour se donner bonne conscience. Le mariage, et l'abstinence avant d'avoir la bague au doigt. Nombreux sont ceux qui y dérogent tout de même et mentiront en se disant de toute pureté lors de leur nuit de noces. C'est le cas de la majorité, pour ne pas dire que l'inverse est devenu particulièrement rare. C'est mon cas aussi, mais Dieu sait que je n'en suis pas fier, moi qui ai toujours été considéré comme trop sensible, trop romantique, et sûrement le seul à des kilomètres à la ronde capable de tenir jusqu'au mariage. J'aurais pu, et je le voulais. Je voulais trouver la bonne personne, et me préserver pour elle, aussi innocent et naïf cela puisse paraître. Je voulais attendre que cette femme, l'amour de ma vie je l'espère, et moi, soyons unis jusqu'à ce que la mort nous sépare, et qu'alors seulement nous pourrions nous donner l'un à l'autre une chair qui n'a jamais été souillée, pour une découverte inédite et sensuelle, pour s'aimer non seulement physiquement, mais aussi pour se perdre et découvrir cette nouvelle forme d'amour à deux. On me trouvait sot et simplet de penser de la sorte, et je l'étais sûrement. Je m'en suis rendu compte avant de partir pour le front, la première fois. Quand j'ai compris, la veille, qu'il y avait des chances que je meure là-bas sans jamais avoir touché une femme. Et c'est dans cette sorte de panique que j'avais cédé à cet appel. Sans amour aucun, juste pour ne pas mourir idiot. Il y a eu deux ou trois autres fois, par pur sentiment de solitude. Au final, avec le recul, cela me semble dénué de sens, mais ce qui est fait est fait. Ce qui est étrange, c'est qu'à cet instant, j'ai l'impression que ces autres autres expériences n'existent pas. Et pour cause, il n'y a rien de comparable. Je n'ai jamais désiré quelqu'un que j'aime. Et je n'ai d'ailleurs jamais aimé de cette manière, aussi sincèrement et profondément. Toutes ces émotions et ces sensations son nouvelles. Cette chaleur, à la fois si douce et si intense se propageant dans mon corps, m'est inconnue. J'avoue que cela m'effraie presque. Je me dis que si c'est elle la bonne, si c'est Lucy la femme de ma vie comme j'en ai le pressentiment, nous devrions attendre. Attendre le mariage, attendre cette découverte de la nuit de noces, comme j'aurais du le faire avant. Elle n'a jamais eu de relation avant, pas de petit-ami, et sûrement son innocence l'a-t-elle conservée ; elle est sûrement vierge, et j'essaye de me convaincre qu'il serait mieux de préserver cette pureté. Les yeux toujours fermés, je sens ses doigts glisser sur ma mâchoire, se faufiler sur mon torse qui continue de se soulever rapidement et qui tremble sous le tonnerre de chaque battement de coeur. Quand j'ouvre mes paupières, mon regard se fait immédiatement happer par celui de Lucy. Oui, nous avions dit que nous allions vivre ces quelques jours ensemble comme s'ils étaient les derniers. Comme s'il n'y aura pas d'autre week-end, pas de lendemain, comme s'il n'y avait rien avant, et rien après. Je ne l'épouserai jamais si je ne reviens pas. Je ne saurais jamais ce que c'est de ne faire qu'un avec l'être aimé si je ne reviens pas. « Je le veux aussi... » je murmure dans un souffle à peine audible. Je veux mettre mon coeur entre ses mains, lui appartenir, continuer de sentir ses lèvres sur les miennes, goûter sa peau, inspirer son parfum, être au plus près d'elle avant de partir loin. Je me laisse envoûter par un baiser, incapable de le lui refuser. Je la devine ouvrant un à un les boutons de sa robe, et mon rythme cardiaque s'emballe de nouveau. J'implose complètement quand le vêtement glisse sur sa peau et la quitte, la laissant quasiment nue devant moi. Mes joues sont en feu et cette chaleur se répand dans mon crâne, mon thorax, mon ventre. Mon regard la parcourt quelques secondes, de haut en bas, de ses petites épaules à ses clavicules finement dessinées, sur sa poitrine, son abdomen, sa taille, ses hanches, le long de sa courbe de ses cuisses. Elle est si belle. « Qu'est-ce que vous faites de moi ? » je demande avec un fin sourire, reprenant les termes qu'elle avait utilisé, je me souviens, quand nous étions à l'extérieur du bar, la veille. Alors je reprends ses lèvres, ose poser mes mains à même sa peau, d'abord timidement, puis je la serre finalement complètement dans mes bras et l'embrasse avec plus de passion, laissant cette fois toute mon envie s'exprimer. Je prends délicatement ses cuisses pour la faire grimper sur ma taille, qu'elle l'entoure de ses jambes pour s'accrocher, élevant ainsi son visage au niveau du mien le temps d'avancer de quelques pas et de la déposer sur le lit. Je défais les premiers boutons de ma chemise, jusqu'à ce que cela soit suffisant pour que je puisse l'ôter en la faisant passer rapidement par dessus ma tête. Un soupir quitte ma gorge alors que je sens son ventre contre le mien, peau contre peau, cette chaleur nouvelle et la douceur de son épiderme. « Est-ce que… tu l'as déjà fait, avant ? » je demande avec une certaine nervosité, pour m'assurer de faire les choses bien. Mon regard est doux et sans jugement. Je prends l'une de ses mains et dépose un baiser sur ses doigts en attendant qu'elle me réponde.
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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyJeu 10 Déc 2015 - 20:13

you left your heart in my chest
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive


Alors, c'était cela, ce que tous les autres ressentaient. Quand ils croisaient ce regard et ne pouvait plus s'en défaire, que chaque contact physique faisait bondir le coeur de plaisir, que chaque baiser débordait d'amour, et pourtant, ils arrivaient toujours à le montrer d'une autre façon. Lucy se sentait fébrile, à la fois perdue dans sa totale inexpérience, et remuée par ce flot d'émotions qu'elle n'avait jamais connu auparavant. Elle ne savait pas à quoi s'attendre, elle ne savait pas quoi faire. La chose qu'elle savait, c'était qu'elle voulait lui appartenir tout entière, elle voulait qu'il n'y ait que lui pour lui faire cet effet là, devant qui elle pouvait se devêtir de la sorte. Ce n'était que des détails, mais ils avaient toute leur importance pour la belle blonde. Sentir son souffle chaud dégouliner le long de sa peau, cette proximité qu'ils avaient lorsque leurs visages étaient l'un contre l'autre, s'effleurant dans la plus grande délicatesse. Voilà que sa robe traînait par terre, juste à côté de ses pieds. Elle sentait ses lèvres devenir brûlantes, et il la regarda rapidement de haut en bas. Lucy avait tellement peur qu'elle ne lui plaise, qu'il fasse marche arrière la seconde où plus aucun tissu ne reviendrait couvrir ses parties les plus intimes. Il reprit, avec ce fin sourire qui lui était propre, la même question qu'elle lui avait posé la veille. "Je voudrais faire de vous mon amant, mon mari, le père de mes enfants, mon âme-soeur, jusqu'à la fin de temps." Certains penseraient que ses paroles étaient trop prématurées, que c'était l'amour des premiers jours qui parlait pour elle. Mais Lucy pensait très sincèrement ces paroles, sachant que ça ne pouvait qu'être lui, et personne d'autre. Et il l'embrassa tout de suite après, ses doigts touchant d'abord très délicatement sa peau avant d'oser un peu plus et la prendre totalement dans ses bras. Elle était si légère et si petite que Dan n'eut aucun mal à la soulever, elle passa ses jambes autour de sa taille, alors qu'il la tenait fermement. Cette action la fit faire un soupir légèrement sonore, découvrant seconde après seconde toutes ces nouvelles sensations. Le beau soldat laissait ses baisers parler pour lui, ceux-ci devenant plus passionnés que jamais, si bien que Lucy en perdait son latin, se laissant totalement envoûter. Il l'allongea doucement sur le lit, et dès qu'elle fut confortablement installer, il déboutonna rapidement quelques boutons de sa chemise pour ensuite la retirer par le haut. Elle n'avait jamais véritablement vu d'hommes nus, ou torse nu. Pour une infirmière, cela est très étrange, mais le contexte était tout autre. Lorsqu'ils arrivaient ensanglantés, charcutés, dépourvus d'un de leurs membres. Une vive vague de chaleur l'envahit en le voyant ainsi à moitié dénudé, et elle le décrivait rapidement comme le plus beau de tous les hommes, que cela en dépassait l'entendement. L'effet fut immédiat lorsque leurs peaux se touchèrent l'une l'autre, notamment celle du ventre. Dan était bouillonnant alors que le coeur de la jeune femme battait à une allure folle, totalement incontrôlable. Ce moment fut tellement en dehors du temps qu'elle ne remarqua même pas qu'il s'était mis à la tutoyer. Il lui posa une question des plus gênantes pour elle - beaucoup se moqueraient bien d'elle s'ils le savaient. Mais son regard était des plus tendres, comme s'il n'y voyait là qu'une chance, un don unique que les temps actuels avaient une fâcheuse tendance à l'oublier. Très timidement, elle secoua négativement la tête. Il y avait beaucoup de nouvelles fois, depuis la veille. Dan embrassa tendrement sa main, puis elle se redressa pour être assise juste à côté de lui, tout près, à quelques centimètres de son visage. "Je t'attendais." dit-elle tout bas, regardant affectueusement chaque courbe de son visage et de son torse. Ses doigts effleurèrent alors ses lèvres, tout en les regardant avec envie. "Je crois que ça, ça t'a toujours appartenu, et ça t'appartiendra toujours." dit-elle alors, sans trop oser croiser ses si beaux yeux verts. "Que peut-être tu n'as pas pu la prendre avant, peut-être que tu ne pourras plus après." Finalement, cette histoire de vies passées et à venir s'était profondément ancrée dans son esprit. Il fallait croire que les temps de guerre la forçait à penser à autrement, plus tendance à se dire qu'elle était fichue et que la vie sera bien plus belle que celle-ci.[color=#006699] "J'aimerais qu'il n'y ait que toi qui puisse voir et vivre tout cela. Je ne sais pas quelle valeur cela a à tes yeux mais pour moi..."[/colro] C'était certainement la plus grande de toutes les offrandes. Lucy avait une vision particulière, peut-être excessive de ce qu'était sa virginité, de ce que tout cela signifiait. Elle sourit, plus que gênée. "Je te mentirais si je te disais que je n'appréhende pas..." Enfin, ses iris bleus croisèrent son regard éternellement tendre. "Mais je sais que j'en ai envie." Alors, Lucy fit doucement glisser ses doigts le long de son cou, jusqu'à arriver à une zone inexplorée. Elle passait par chaque sillon de son torse, le touchant comme si c'était la chose la plus précieuse au monde. Sa peau était douce, incroyablement chaude. Elle posa sa main ensuite au niveau de son coeur, qu'elle sentit battre à toute allure. Lucy regarda longuement Dan, et avait l'impression que leur coeur battait à l'unisson. Alors elle l'embrassa, d'abord timidement, puis le baiser devint bien plus langoureux, venant coller son corps contre le sien.

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Message(#)joamie + you left your heart in my chest - Page 3 EmptyJeu 10 Déc 2015 - 22:05

(c'est-y pas mignooooon joamie + you left your heart in my chest - Page 3 224775235)

La réponse semblait couler de source, mais je devais tout de même poser la question. Non, Lucy n'a jamais eu d'homme dans son lit, tout contre elle, de cette manière. Elle ne s'est jamais offerte à personne, elle a gardé toute sa pureté intacte. Elle m'attendait. Je souris tendrement, peut-être un brin triste. J'aurais du l'attendre aussi. Elle aurait du être la première, la seule et unique. Bien sûr, cela ne sert à rien de s’apitoyer là-dessus. Mieux vaut se dire que, même si ma propre expérience est des plus limitées, la jeune femme aura quelqu'un pour la guider dans ce moment, quelqu'un qui sera peut-être moins brusque et maladroit qu'un homme découvrant également ces sensations pour la première fois et se laissant enivrer par ses envies. C'est un sentiment particulier de savoir que l'on est le premier homme de la vie d'une femme. La première expérience. C'est à la fois honorifique, et effrayant. J'avoue que cela me comble autant que cela me rend nerveux. Mais pour la rassurer, pour avoir toute sa confiance, je ne montre rien d'autre que l'émotion qui m'habite quand Lucy frôle mes lèvres en me disant qu'elle souhaite que je sois son premier, seul et unique. Que c'est un cadeau de grande valeur pour elle. « Ca en a pour moi aussi. Enormément. » je réponds en toute sincérité, voyant dans ce présent la preuve de tout son amour et cette volonté qu'elle clame d'être ensemble pour toujours. Cela montre, à mes yeux, qu'elle était faite pour moi, et moi pour elle. Et plus tard, nous pourrons sceller ce pacte où il est écrit que nous nous appartenons l'un l'autre, signant de notre nom dans la chair de l'être aimé. Je glisse une main sur la joue de la belle, et appose mon front au sien, les paupières closes alors qu'elle parcourt doucement, du bout des doigts, les traits de mon cou, mes clavicules, jusqu'à s'arrêter sur mon coeur. J'attrape cette main qui vibre sur ma peau à chaque battement de mon coeur. « Ne t'inquiètes pas. Ca ira. J'irais doucement, et j'arrêterais si tu le veux. » dis-je tout bas. Il n'est pas question de la brusquer, de lui faire du mal, ou quoi que ce soit qui puisse lui déplaire. Même si je sais, d'avance, que cela ne sera pas toujours agréable pour elle, il n'est pas question d'aller à l'encontre de ce qu'elle souhaite et arracher à son contrôle un moment aussi spécial. Elle doit avoir confiance, et en garder un bon souvenir, ne pas regretter son choix. C'est à moi de savoir prendre soin du cadeau qu'elle me fait, d'elle, de ce petit corps fragile, de ces deux grands yeux bleus magnifiques. « Tout ira bien. » je murmure au bord de ses lèves avant qu'elle ne m'embrasse. Je la fais doucement basculer sur le lit afin de l'allonger, ses mèches blondes formant des arabesques sur l'oreiller. La surplombant, je garde mon corps tout près du sien en veillant à ne pas l'écraser, l'étouffer. Je laisse mes mains parcourir un instant son corps, en découvrir les courbes que je souhaite connaître par coeur, de la forme de ses épaules à celle de sa taille, le long de sa silhouette, longeant les côtes, les hanches, le haut des cuisses du bout des doigts. L'autre main entrecroise ses doigts avec ceux de Lucy, la serrant fermement à côté de sa tête. Avec cette constante délicatesse, mes gestes laissant penser que le moindre de ses os pourrait se briser dans un mouvement trop brusque, je la débarrasse, un à un, de ses sous-vêtements. Faisant glisser son dessous le long de ses jambes, lentement, je dépose quelques baisers sur ses mollets, genoux et cuisses en remontant, ainsi qu'une légère caresse, comme un coup de vent, sur son intimité mise à nue. J'embrasse son ventre, avec cette même admiration pour chaque détail de son corps, et passe quelques secondes à flatter ses seins -juste assez pour qu'elle n'ait pas le temps de se sentir gênée. De son cou, je dégage un peu sa chevelure blonde pour pouvoir déposer mes lèvres, les faire glisser le long de sa mâchoire. Je lui offre un léger baiser sur les lèvres, avec un petit sourire. Elle est belle. Le moindre de ses souffles est adorable. La moindre de ses caresses, même parmi les plus timides, me fait agréablement frisonner. Je dépose ses petits doigts sur la boucle de ma ceinture afin qu'elle la défasse elle-même, néanmoins, je m'occupe du reste, et lorsque mes vêtements tombent au sol, il ne reste plus rien pour me couvrir. Ses yeux et ses mains ont accès à la moindre imperfection, à la moindre marque, ancienne cicatrice ou blessure encore récente qui peuvent couvrir ma peau. Elles sont là, un peu partout, blanches, roses, rouges. Quand je reviens coller mon corps au sien, plus rien ne nous sépare. Je peux sentir ses jambes près des miennes, son ventre sous le mien, ses bras autour de mon cou, et la chaleur de son intimité frôlant la mienne. Je garde ses lèvres captives un long moment, le temps qu'elle accueille et s'approprie absolument toutes les sensations, qu'elle y goûte, les découvre, les apprécie. Pour ma part, je laisse mon esprit se faire délicieusement envahir par le contact de chaque parcelle de sa peau contre la mienne, chaque souffle qui traverse ses lèvres entre deux baisers, la chaleur qui émane de son corps, la manière dont son dos se courbe pour que nous soyons toujours plus près.
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