I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
(ils sont tellement mignon, j'en peux plus cette partie là est plus trop pour le jeunes, mais avouez qu'on devrait en faire un roman, de cette histoire )
Cela était d'une grande valeur pour lui, et ça se voyait. Dans son regard. Lucy ne savait pas comment décrire cette lueur, cet infini tendresse, aucun mot ne pouvait définir son regard en cet instant. Elle fut touchée par sa phrase, pour la considération qu'il avait pour elle. Lucy avait bien vu des hommes qui se fichaient de ce genre de choses, qu'une femme restait un bon morceau de viande à consumer, à se délecter jusqu'à s'en lasser. Lui, rien de tout cela. A moins qu'il soit un menteur particulièrement doué, mais cela ne semblait pas être le cas, rien qu'en voyant le comportement qu'adoptait ses camarades lorsqu'ils s'adressaient à lui. Dan restait si tendre dans ses gestes, à lui caresser délicatement sa joue, à rapprocher son visage du sien. Lucy adorait ce contact, elle ne se sentait qu'à lui et en sécurité, en dehors de tout. Elle oubliait tout, ; la guerre, son départ quasi imminent, tout le reste. Il saisit la main qu'elle avait déposé au plus près de son coeur, lui chuchotant des mots rassurants, afin de la mettre en confiance. Elle appréciait, vraiment, mais la jeune femme avait bien du mal à cacher son inquiétude face à cette expérience totalement nouvelle. Elle avait tellement peur de mal faire, de ruiner ce moment. Tout ira bien, disait-il en effleurant à peine ses lèvres. Ses mots la rassuraient, elle se sentait si bien avec lui. Il l'allongea doucement sur son lit, veillant à ne pas la brusquer, de quelque manière qui soit. Le beau soldat était juste au dessus d'elle, et rien que de le voir et de le savoir si proche d'elle, aussi intimement, elle ressentit de grandes vagues de chaleur venant envahir chacun de ses muscles. Ses mains, fermes -des mains d'un homme de la campagne- parcouraient son corps avec une grande délicatesse. Sa peau frissonna immédiatement là où ses doigts passaient, découvraient un corps jusqu'ici jamais touché par un autre homme. Lucy soupirait longuement, à chacune de ses caresses. Dan retirait un à un ses sous-vêtements, laissant la jeune femme à nu face à lui. Puis ce fut au tour de ses lèvres que de découvrir son corps, admirer sa peau blanche, la goûter, même au niveau des parties les plus intimes. Il y eut un très léger gémissement lorsqu'il passa furtivement au niveau de son entre-jambe. Il continuait à montrer sur son ventre, passant un bref moment sur sa poitrine, puis son cou, dont elle lui laissa spontanément accès en penchant légèrement sa tête. Chacun de ses baisers lui avaient un effet particulier. Un frisson, un gémissement, un léger mouvement de son corps qu'elle ne contrôlait absolument pas. Et enfin, ses lèvres. Celles de Dan souriait, Lucy ne put s'empêcher d'en faire de même. Elle se sentait un peu gênée, mais elle avait adorait le moindre contact qu'il venait de lui offrir. Elle avait entoura son cou de ses bras, lui caressait parfois le dos. Elle y sentait quelques cicatrices, certainement de petites blessures de guerre, qu'elle traçait du bout de son majeur. Elle le trouvait magnifique, en tout point. Le soldat guida l'une des mains de sa belle jusqu'à la boucle de sa ceinture. Le message était très bien compris, mais elle regardait tout de même avec un léger questionnement son amant. D'un geste lent, elle la déboucla, et Dan prit le relais afin de se défaire des derniers vêtements qui le couvraient. Lucy soupira longuement en sentant son corps nu contre le sien, quoi que surprise en sentant sa virilité. Mais ça ne gâchait rien. Il l'embrassa longuement, langoureusement. Les gestes de la jeune femme étaient timides, n'osant pas effleurer la peau de son dos, encore moins aller plus que ses reins. Ses doigts se mêlaient parfois à ses cheveux, glissait de sa nuque jusqu'à son pour prendre son visage entre ses mains. Spontanément, elle voulait être encore plus près de lui, collant son corps contre le sien. Elle répondait avec tout autant de passion à son baiser, ne se donnant que peu de temps à reprendre son souffle. Jusqu'à ce qu'ils n'en peuvent et dès alors, elle gardait son visage collé au sien pendant qu'elle respirait un peu d'air. Les yeux fermés, elle profitait de chaque parcelle de sa peau qui était en contact avec celle de Dan. Elle l'embrassa tendrement sur son front, sa tempe, sa joue, le coin de ses lèvres, avant de le regarder amoureusement, disant par le biais de ses yeux qu'elle se sentait prête, qu'elle voulait lui appartenir à tout jamais, bien que l'appréhension venait saisir son coeur dans un étau.
Quelques baisers sur le visage, un regard, et le message était clair ; Lucy veut sauter le pas, passer cette étape. Je lui souris en coin, tendrement, pour qu'elle se rassure -mais je ne le suis pas moi-même, bien au contraire, et à l'instant où j'ai croisé ses yeux bleus, mon coeur, effrayé, s'est emballé à une allure folle. J'appréhende énormément sa réaction, la douleur qu'elle pourrait ressentir ou non, si quoi que ce soit peut lui déplaire au point de tout arrêter. J'aurais tellement honte qu'elle estime que je n'ai pas fait ce qu'il fallait, d'avoir gâché quelque chose d'aussi important à ses yeux et aux miens. Il n'y a pas raison que cela se passe mal, mais la crainte est quand même là. Elle ne disparaîtra qu'une fois que nous nous serons lancés -encore faut-il l'oser. Pendant encore quelques minutes, je l'embrasse avec cette tendresse et cette passion entremêlés, cette envie bien présente et ce frein qui m'empêche encore de supprimer ces derniers centimètres de distance entre elle et moi. J'essaye de lui faire comprendre que ce n'est pas elle, pas de sa faute, mais que je souhaite attendre encore un peu, le temps de moi-même trouver le bout de courage qu'il me manque. Après tout, cela reste aussi tout nouveau pour moi. J'ai tout contre ma peau une femme que j'aime éperdument, d'un amour que je ne contrôle pas, que je ne comprends pas, qui m'a sauté à la gorge et a pris possession de tout mon corps sans que je ne puisse rien y faire. J'ai envie d'elle, plus que tout. Je veux la sentir près de moi, autour de moi, partout, sur mon épiderme et dans mon esprit. Je veux lui appartenir comme je n'ai jamais appartenu à personne, m'offrir comme personne n'y a jamais eu doit. Et tout ceci est si intense, si déstabilisant. Elle est là, si belle, si adorable. Je suis si tremblant, si fébrile. Pour un court instant, je prends une des mains de Lucy, et la faisant glisser le long de mon propre corps, lentement, je lui fais frôler ma virilité du bout des doigts, là où la peau est douce et chaude, afin qu'elle découvre cela aussi avant que nous n'allions plus loin. Je la laisse là, une minute ou deux, me faire soupirer au moindre contact, achever mon envie de la sentir au plus près de moi seconde après seconde. Quand cette fois nous y sommes tous deux prêts, je libère ses lèvres ; joue contre joue, sa bouche se trouve tout près de mon oreille -la seule qui peut l'entendre me parler, souffler ou gémir, afin de pouvoir être attentif à la moindre réaction. Mon corps glisse en elle progressivement, à coups de très légers vas-et-viens qui pénètrent à chaque fois un peu plus profondément. Il y a cette étroitesse d'une chair que personne n'a défleuri offrant tout un éventail de sensations particulièrement intenses. Il y a cette résistance, plus loin, qui ne met qu'une seconde à céder. J'avance selon les sons qui traversent les lèvres de Lucy, essayant de déchiffrer ses soupirs, ses caresses, ces moments où je peux poursuivre, ceux où je dois la ménager, et parfois, si besoin, où je dois m'arrêter pour mieux reprendre. Finalement, après avoir parcouru le chemin une première fois ainsi, par étapes, j'effectue un long coup de rein entier, jusqu'à me retrouver entièrement en elle, chaque centimètre carré de mon corps épousant le sien parfaitement, un gémissement résonnant dans le fond de ma gorge alors qu'une immense vague de chaleur me traverse tout entier et me rend quasiment fiévreux. J'atteins les lèvres de la jeune femme pour déposer un fin baiser juste au coin de sa bouche. Un autre sur sa joue, sa tempe, sa mâchoire, puis son cou. Du regard, je tente de deviner si tout va bien, si elle souhaite poursuivre ou s'arrêter là. Une main sur sa joue, je caresse sa pommette brûlante du bout du pouce. Quelques secondes passent sans que je ne bouge ; quand j'entame quelques doux mouvements de reins, quelques vas-et-viens lents et amples, je dépose mon front sur le sien pour ressentir ce moment, pour la première fois -celui où deux personnes qui s'aiment ne font qu'un, où il n'y a que elle et moi. Je l'embrasse, tendrement, murmurant un « je t'aime » qui file dans l'air dont s'imprègnent ses poumons. J'aimerais que le temps s'arrête,que nous puissions faire l'amour ainsi toute la nuit, et oublier ainsi le moment où nos corps devront se séparer.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
()
Durant les rares secondes de clarté qu'elle pouvait avoir, Lucy se demandait ce qui pouvait bien traverser la tête du beau soldat. Ce qu'il ressentait à ce même moment, ses émotions, ses envies, ses craintes. Elle n'arrivait pas à voir s'il appréhendait tout autant qu'elle, en tout cas, il faisait tout en sorte pour qu'elle se sente à l'aise, bien. Il faisait durer l'attente, désireux de goûter encore une fois ses lèvres pendant de longues minutes. Il voulait encore attendre un peu, elle n'y voyait aucun inconvénient, surtout s'il comblait les minutes de cette façon. Il voulait lui laisser du temps, elle avait faire de même pour elle, répondant ainsi à toutes ses caresses, toutes ses demandes charnelles. Dan prit délicatement l'une des mains de Lucy afin de la guider lentement jusqu'à sa virilité. Lorsque la jeune femme comprit son intention, son coeur explosa dans sa poitrine, sa main tremblait légèrement. Il voulait qu'elle le découvre intégralement. Si ce n'était pas par la vue, ce serait par le toucher. Et il laissa ses doigts traîner là, Lucy effleurait son intimité avec une extrême timidité, mais se prit tout de même le temps d'en explorer quelques parcelles. Cela suffit à faire soupirer de plaisir son amant, et rien que le fait de l'entendre fit rougir davantage ses joues, sa respiration s'accéléra, surprise de pouvoir lui faire ressentir de telles choses. Dan quittait ses lèvres, et approcha sa dernière oreille fonctionnelle près de sa bouche, afin d'entendre le moindre soupir, la moindre réaction de la jeune femme durant cette étape cruciale. Ses bras entouraient son cou, son appréhension fit que ses doigts s'agrippèrent délicatement à la peau de son dos. Sa respiration était déjà anarchique, elle était surprise de désirer autant quelqu'un. Le bel homme commença alors cette longue démarche pour cette toute première fois. Il y allait de manière très progressive, étape par étape. Mais chacune d'entre elle avait sa douleur pour la jeune femme. Les premières secondes étaient tolérables. Ses doigts se crispaient dans sa peau, elle fermait ses yeux du plus fort qu'elle pouvait, et appliquait à la règle la notion de souffrir en solution. Lorsqu'elle ne retenait pas ses cris, elle reprenait avec difficulta sa respiration, son corps restant au plus près possible de Dan. Elle aurait peu demander maintes fois qu'il s'en arrête, qu'il ne progresse pas plus, mais c'était lui. C'était lui et personne d'autre, et elle avait suffisamment de détermination pour aller jusqu'au bout de l'acte, se disant que c'était peut-être le pire, et que tout irait bien mieux ensuite. Parfois, elle déposa ses lèvres sur son épaule, embrassant sa peau. Puis, il effectua le même parcours en un seul coup, d'un mouvement de rein long et délicat. Il ne put contenir davantage ses émotions et en gémit. Le second passage lui semblait un peu moins douleureux, mais la gêne était un peu persistante. Elle avait tellement crisper certains muscles qu'elle en avait mal, et son front s'était recouvert d'une particule de sueur suite à la douleur de l'instant. Mais, elle semblait un peu apaisée, comblée, en contrepartie. Dan était pleinement en elle, il n'y avait pas un seul moment où ils pouvaient être aussi proches l'un de l'autre. Et s'en rendre compte après tout ceci la fit longuement soupirer, sereine. Elle gardait ses yeux fermés un moment, alors que Dan parcourait sa peau à l'aide de doux baisers, jusqu'à atteindre ses lèvres. L'espace de quelques secondes, leur regard se croisait. Oui, c'était douloureux, mais oui, elle se portait bien. Ils restaient un long moment ainsi, avant que Dan ne repenne une cadence des plus douces, collant son front contre le sien. Et cela lui semblait bien plus agréable, bien qu'il y avait toujours cette sorte de douleur de fond. Les attentions du bel homme compensait largement, par ses baisers et ses mots d'amour. Mais Lucy espérait qu'il ne soit pas trop tenté d'accélérer sa cadence, trouvant celle-ci parfaite. La tendresse qu'il mettait dans chaque geste lui permit même de ressentir un début de plaisir, son esquisse, ce qui la fit pousser quelques longs soupirs sonores, voir même des gémissements. Malgré tout cela, Lucy trouvait des moyens de lui faire partager ses sensations. Bien sûr, il avait très certainement senti son petit corps se crisper, sa respiration se couper à maintes reprises. Mais ses doigts caressaient parfois ses cheveux, atteignaient son visage pour y effleurer sa bouche, ou entourèrent affectueusement son cou. Elle savait déjà qu'elle adorait cette intimité avec lui, sentir son corps chaud contre elle, l'entendre exprimer son plaisir comme il le pouvait. Lucy en oublia la date, le lieu où elle se trouvait, le contexte dans lequel ils durent se rencontrer. Tout ce qui comptait, à cet instant, c'était le fait d'être ensemble, et unis. Lorsqu'elle ne l'embrassait pas, elle le regardait avec tout cet amour, toute cette reconnaissance, malgré toujours ce fond douloureux. Elle lui disait de nombreuses fois qu'elle l'aimait, et tenait à voir son visage l'effet que tout ceci lui procurait. Tout ce qui comptait à ses yeux, en cet instant, c'était lui.
Entendre les quelques petits cris qui lui avaient échappé était sûrement le plus pénible. Devoir se faire à l'idée de passer par cette étape obligée, de lui faire mal pendant un temps. Ne pas paniquer en la sentant crisper chacun de ses muscles, en constant que son corps est devenu brûlant, si bien que sa peau s'est déjà couverte d'un peu de sueur. Je me répétais que ce n'était qu'un mauvais moment à passer, quelques minutes difficiles avant de pouvoir être unis. Un mal pour un bien, en quelque sorte. Ce pas franchi, Lucy, les pommettes plus rouges que jamais, semble tout de même aller bien et souhaiter poursuivre. Alors débute une houle des plus amples et douces. Très lente, très délicate. Un rythme qui permet de sentir chaque parcelle de peau glisser l'une sur l'autre, nos corps s'épouser et s'assimiler l'un l'autre, de vivre chaque sensation, suivre le chemin sous la peau de chaque frisson, de chaque souffle sonore jusqu'aux cordes vocales -et qui doit sûrement laisser Lucy ressentir chaque pic de douleur à certains moments de ces vas-et-viens, en espérant qu'ils ne soient pas trop ardus pour elle. Je peux ainsi, parfois, quand nos lèvres ne sont pas jointes, capter son regard bleu, y chercher l'expression de ses sensations dans un éclat, un rictus sur son visage. Je devine un peu de plaisir, malgré tout, sur ses traits légèrement crispés par un fond de douleur qui, peut-être, s'amenuisera avec les minutes. Même quand nous ne nous embrassons pas, nos bouches se frôlent, nos souffles se mêlent, créant quoi qu'il arrive un contact des plus enivrants. Lorsqu'elle passe ses doigts sur mes lèves, je ne peux pas m'empêcher de déposer un baiser dessus, puis sur sa paume, de goûter sa peau avant qu'elle ne dépose sa main sur ma joue et laisse ses doigts glisser entre mes cheveux. Je tiens toujours son autre main dans la mienne, plaquée sur le lit, à côté de l'oreiller. Je garde fermement ses doigts entrecroisés avec les miens, les serrant parfois un peu plus lorsqu'un frisson de plaisir me traverse. Je me sens presque coupable d'être capable de ressentir ces vagues chaudes et agréables parcourir mon corps alors que la jeune femme doit encore subir la peine allant de paire avec ce contact si nouveau pour elle. Tout cela me semble si étrange, et pourtant, je ne peux qu'apprécier cet instant. Elle est là, elle est à moi, et je suis à elle. Il y a ce flux d'émotions, d'amour, qui passe constamment d'un corps à l'autre, à travers la peau, le souffle, le regard. Les mots d'amour qui se murmurent parfois entre deux coups de reins. A aucun moment je n'accélère la cadence. Mais je suppose que, malgré moi, le plaisir grimpant peu à peu dans mon organisme, les mouvements, malgré leur lenteur, se font plus intenses sous la pression de ce besoin toujours plus grand de la sentir de partout, de complètement me perdre dans ses bras et entre ses jambes. Je glisse plus profondément en elle, autant que possible, trouvant avec délice ce moment où nos corps ne pourraient véritablement pas être plus proches l'un de l'autre. Et à chaque fois, le plaisir est plus présent, plus brûlant, continuant de consumer chaque partie de mon être. Tout ce que je veux, c'est être à elle. Complètement à elle. Corps et âme. L'aimer sous toutes les formes possibles. Que lorsque nos corps sont unis ainsi, elle puisse presque effleurer mon esprit, et y lire tout cet amour et cette admiration que j'ai pour elle et que j'exprime si mal. Qu'à chaque fois que je croise son regard, elle comprenne qu'à cet instant, dans l'intimité la plus totale, à coeur ouvert, abandonné à elle, je me sens, quelque part, véritablement entier. Oui, étrangement, j'ai cette impression qu'elle m'a manqué. Je ne me l'explique pas. J'ai la sensation de la retrouver, après une longue séparation. Et que nous nous retrouvons. Que je n'ai toujours été qu'à elle. La houle s'intensifie encore un peu. Il me semble que le visage de Lucy s'est détendu, que ses caresses sont plus souples et délassées. J'entends, de temps en temps, ses quelques gémissements d'un plaisir qui s'infiltre doucement dans ses veines. Je n'ai pas d'espoir de parvenir à l'arracher à sa douleur pour la mener vers des sensations plus empruntes de volupté, et lui faire atteindre ce moment de plaisir pur. Tandis que ce point de non retour s'approche pour moi, qu'il me guette, commençant à contracter chacun de mes muscles et m'arrachant de plus en plus de râles incontrôlables.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
( )
Voir Dan incapable de lutter contre le plaisir généré par l'acte rassurait la jeune femme, quelque part. Elle le ressentait par son souffle, qu'elle inspirait et qui s'insinuait et s'assimilait avec chaque cellule de son corps, mais aussi par la main qu'il tenait toujours, doigts entrecroisés, qu'il serrait un peu plus lorsque le plaisir ne suffisait plus à être évacué par un long soupir. Le fond douloureux était toujours bien présent, mais Lucy s'efforçait de ne prêter qu'attention à ces petits détails qui rendaient leurs ébats beaucoup plus agréables pour elle. La jeune femme avait que sa gestuelle était agréable, trouvant que leur corps s'épousait parfaitement, en tout point. Il y avait toujours ces points, ces pics douloureux à certains moments des mouvements de rein du bel homme. Elle ne voulait pas qu'il s'en veuille pour quoi que ce soit, qu'il regrette cet instant. Elle se retenait donc comme elle le pouvait, ses yeux se plongeant dans ceux de son amant, et y trouvant tout le plaisir qui s'emparait de lui en cet instant. Lucy se donnait entièrement à lui, elle espérait qu'il le comprenait, qu'il le voyait. Alors, elle sentit les muscles du soldat se crisper un peu sous ses doigts, qui parcouraient son corps de caresses moins timides, découvrant ainsi chaque tracé et chaque cicatrice de son torse qu'elle trouvait parfait, comme tout le reste. Et, malgré la douleur, alors que la houle semblait gagner une discrète intensité, Lucy ressentait un certain plaisir. Rien de comparable à sa douleur, qui prédominait malgré tout. Mais elle avait enfin une esquisse de ce que pouvait ressentir Dan à ce moment là, et qui semblait imprégner chaque partie de son corps au fur et à mesure des minutes. Il exprimait de plus en plus son plaisir, ne cachant plus rien à sa belle. Celle-ci se mit alors à l'embrasser langoureusement, collant complètement son corps contre le sien, d'une étreinte forte, avalant alors chacun de ses gémissements. En quelques coups de rein supplémentaire, il se libéra en elle, atteignant cette phase de volupté que la jeune femme n'atteindrait pas ce jour-là. Mais elle l'avait ressenti à travers lui. A travers sa peau couverte de sueur et brûlante au toucher, à travers leur liaison physique, leurs baisers, les mains qui se serraient, la respiration qui devenait incontrôlable. Un long râle sortait de la gorge de son amant, qui semblait ensuite épuisé. Elle l'embrassa avec énormément de tendresse, une grande reconnaissance. Elle l'aimait tellement. De longues minutes passèrent ainsi, juste s'embrasser et s'aimer. Lorsque Dan jugea bon de s'enlever, elle le retint. "Attends." lui chuchota-t-elle. "Reste. Encore un peu." Mais la douleur persistance, Lucy avouait apprécier le sentir ainsi en elle, plus proche que jamais. Elle ferma donc les yeux, profitant de cet instant et se remettant de ces vives douleurs et émotions tout en le gardant contre lui. Enfin, il se détacha d'elle et s'allongea juste à côté, certainement par peur de l'écraser sous son poids. Lucy posa sa tête sur son torse, colla son corps contre le sien, à la recherche de sa chaleur et de sa tendresse. Elle se redressa, le surplombant légèrement, et passa le bout de ses doigts sur sa joue, puis sur ses lèvres. [color=#006699]"Merci."|/color] lui dit-elle avant de l'embrasser tendrement. "Maintenant je suis à toi pour toujours. Dans cette vie là, comme celles qui sont à venir." Lucy avait le pressentiment qu'elle le saurait, le moment où elle le retrouverait. Qu'il avait toujours été le seul et l'unique. Elle souriait, se sentant malgré tout désormais complète, comblée."Et une partie de moi restera à jamais en toi." Il venait de lui prendre sa virginité, de ne la garder que pour lui. Un cadeau unique et rare que certains négligeaient grandement, mais elle savait que Dan le considérerait comme bien plus que tout cela. Bien qu'elle s'était grandement atténuée, la douleur au niveau de son entrejambe persistait toujours un peu. "Je t'aime. Je t'aime tellement." dit-elle d'une voix amoureuse et reconnaissante. Elle l'embrassa doucement, puis le baiser devint progressivement bien plus langoureux. Lucy passait par dessus lui, une jambe de chaque côté de son corps, sans jamais quitter ses lèvres. "Reste." lui souffla-t-elle. Il allait certainement assimiler ce mot avec la visite médicale du lendemain, mais Lucy compléta sa phrase. "Reste avec moi cette nuit."
La respiration coupée pendant de longues secondes, mes doigts se serrent autour de ceux de Lucy. Du bout des doigts jusqu'à la base de mon échine, des épaules à mes jambes, chaque muscle de mon corps se contracte, électrisé tout du long, immobile alors que je reste profondément logé dans la chair de la jeune femme. Elle m'étreint plus fort, reste collée à moi, la peau vibrante avec la mienne, aussi brûlante, m'envahissant un peu plus dans ce moment où je suis déjà pleinement sien. Elle attrape mes lèvres pour faire sien le long gémissement de plaisir pur qui s'infiltre depuis ma gorge dans notre air commun. Cela n'a rien à voir avec les autres fois. Il est si différent de s'offrir et de chérir de la sorte une personne que l'on aime autant. Et tout est tellement plus fort. Quand ma respiration reprend, quand toute cette volupté a infiltré mes veines et mes cellules, s'est transmise au corps de Lucy, mes membres se détendent ; mon visage se loge dans son cou pour respirer son parfum, sentir ses cheveux frôler mon visage, mon souffle brûlant glissant sur sa peau pendant que je tente de me remettre de mes émotions. Je reste là, comme elle me le demande, pendant de longues minutes. Passant le temps en s'embrassant tendrement, en s'accordant un regard rempli d'amour, parfois un léger sourire teinté d'une certaine satisfaction d'avoir franchi cette étape. Quand elle me libère finalement, je me glisse à côté d'elle, sur le dos, de manière à pouvoir enfin récupérer de l'oxygène. L'air de la chambre me semble frais sur ma peau. Mon bras passe autour des épaules de la jeune femme qui ne tarde pas à se blottir contre moi. Elle y croit dur comme fer, à ces histoires d'autres vies. J'ai envie d'y croire aussi. Penser que nous ne serons jamais vraiment séparés, et si cela est le cas, ce ne sera que temporaire. Des années que nous ne verrons pas passer, dans notre temps ensemble dans l'au-delà, en attendant que toutes les conditions soient réunies pour revenir sur Terre. Car je ne doute pas que si nous nous aimons ici, comme des mortels, nous sommes également âmes sœurs dans l'invisible, dans l'entre deux vies. Et ce sont sûrement les moments où nous sommes les plus libres et les plus purs. Je souris en coin, attendri, observant son regard brillant, ses pommettes encore très roses, sa moue satisfaite. Du dos de la main, je caresse sa joue, passe mes doigts dans ses cheveux que je ramène doucement derrière son oreille, l'effleurant comme si j'avais la chance de toucher une œuvre de maître. Maintenant, nous sommes liés. Nous ne sommes pas mariés, mais depuis quelques minutes, nos existons un peu plus. Quelque chose s'est créé. Un fil accrochant son coeur au mien pour toujours. « Je t'aime aussi... » je murmure, frôlant toujours son visage du bout des doigts. Je veux photographier ce moment dans mon esprit, dans le moindre détail. Je veux garder avec moi le souvenir de ces iris bleus me regardant avec autant de tendresse, de ses lèvres douces frôlant les miennes ; la chaleur de sa main traînant sur mon torse pendant que le reste de son corps se blottit contre le mien, sans rien pour la couvrir, si ce n'est encore un tout petit peu de cette sueur qui rend son épiderme légèrement brillant ; cette courbe partant de son épaule, longeant son bras, se poursuivant sur ses hanches, reprenant sur ses cuisses, et formant ses belles jambes qui caressent légèrement les miennes. Je veux m'en imprégner si bien que, une fois parti, je n'aurais qu'à clore mes paupières pour la voir, et me remémorer cet instant pour avoir l'impression qu'elle se trouve juste là, à côté de moi. J'épouse ses lèvres avec douceur, répondant à son baiser avec la même attention, puis, petit à petit, avec la même caresse énamourée. Je la laisse se glisser progressivement au-dessus de moi, les jambes de part et d'autre de mon corps, retrouvant un maximum de contact entre nos deux épidermes. Elle veut que je reste. Que je passe la nuit avec elle. « Je ne sais pas, Lucy... » dis-je tout bas, le regard désolé. Ce n'est pas l'envie qui me manque, bien au contraire. J'adorerais dormir à ses côtés, même ainsi, dans le plus simple appareil, pour que ma peau assimile tout de la sienne, pour l'entendre respirer dans l'obscurité, pouvoir la serrer contre moi et me réveiller près d'elle une fois le matin arrivé. « Que vont penser tes parents quand ils seront rentrés ? » C'est ma principale inquiétude. Ce n'est pas forcément une bonne surprise lorsque l'on pénètre dans la chambre de sa fille et que l'on trouve un homme allongé auprès d'elle. Quand un invité imprévu descends les escaliers pour se joindre à la table du petit-déjeuner. Le regard de Lucy se remplit d'une déception qu'elle ne pourrait pas dissimuler à qui que ce soit. Je me pince les lèvres, ne sachant pas quoi faire. Je veux simplement lui éviter des désagréments. Soupirant, je me dis que les parents de la belle ne sont sûrement pas aussi naïfs qu'elle. Ils nous ont vu hier soir, ils savent que nous avons passé la journée ensemble, et nous ont laissé une maison vide. « Je suppose qu'ils ne sont pas dupes, hein ?... » Non, ils ne le sont pas. Et s'ils voulaient s'assurer que rien ne se passe, ils n'auraient jamais permis que nous nous trouvions en tête à tête ici. Ils nous auraient séparés avant la fin de la journée. Ils se doutent que le temps de l'innocence prend fin un jour. C'est un peu comme s'ils me l'avaient confiée. Son père ne m'a aperçu que quelques secondes, et cela a peut-être suffi pour qu'il concède que je suis digne d'avoir cet intimité avec sa fille. Il a eu confiance. Alors il n'est sûrement pas question de nous quitter en arrachant un regard aussi triste à Lucy. « Bon, d'accord. Je reste. » dis-je en espérant la revoir sourire. J'approche doucement pour déposer un baiser sur sur ses lèvres, tendre et délicat. Nous pourrons passer la nuit tous les deux. Je ne sais pas ce qu'il en sera de la suivante. La jeune femme aura réussi à m'attirer dans un vrai lit, une vrai maison pour dormir, comme elle le souhaitait déjà la veille. « Nous pourrons aller à la base ensemble demain matin, du coup. » Pour cette fameuse visite médicale. Mon regard se fait plus inquiet en y repensant. Lucy a accepté a m'aider à retourner au front, faire en sorte que mon secret reste bien gardé -en sachant pertinemment les risques, autant pour elle pour que pour moi. Mais tout est encore très théorique. Il n'y a pas de plan. Je ne sais pas de quelle manière il est possible de garder une telle chose secrète. J'aurai mon agent de l'intérieur, comme ils disent, mais je ne sais pas quelles armes sont à sa disposition. « Comment… Comment est-ce qu'on va s'y prendre pour… pour leur cacher mon problème ? »
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Le calme régna à nouveau dans la chambre. Blottie contre lui, Lucy sentait que le peu de sueur qu'il y avait partout sur elle accentuait cette sensation de fraîcheur au contact de l'air ambiant. Elle fut parcourue à plusieurs reprises d'un frisson, mais le corps doux et chaud de son amant lui fit vite oublier ce désagrément. Il y avait ici et là quelques gestes de tendresse, mais être l'un contre l'autre semblait leur suffire. Lucy était alors passée par-dessus, lui demandant de rester avec elle pour la nuit. Elle eut bien du mal à cacher sa déception face à ce deuxième refus. Elle le comprenait, tout ceci devait aller bien à l'encontre de ses principes, et il préférerait peut-être rester à la base et avoir un oeil sur ses hommes. Les arguments étaient multiples et tout à fait justifiés. Il ne put s'empêcher de penser aux parents de la jeune femme, à leur éventuelle réaction. Ils savaient très bien ce qu'il se tramait, ils n'étaient pas nés de la dernière pluie. Ils savaient que leur fille était si innocente, tellement en dehors de beaucoup de choses. Dans le petit monde que son imagination lui avait créé. "Si mon père ne te faisait pas confiance, il se serait comporter bien différemment avec toi." dit-elle tout bas. "Il est beaucoup moins réceptif quand il parle par exemple à celui que nous avons croisé tout à l'heure." Il adoptait un ton beaucoup plus sec et autoritaire, un ton d'un gradé militaire. Alors que Dan, non. Il cherchait simplement à le comprendre et à avoir à travers lui et c'était une chose dont il était particulièrement doué. Peut-être même qu'il avait fait en sorte qu'il y ait ce dîner ce soir-là afin de laisser leur fille s'envoler un peu de ses propres ailes, qu'elle découvre le monde réel à sa manière, avec un homme dont elle était tombée amoureuse -parce que ça, aussi, il l'avait bien remarqué. "Je pense que ma mère a déjà prévu un couvert supplémentaire pour le petit déjeuner de demain matin." dit-elle avec un sourire gêné. Parce qu'elle adorait avec des invités, encore plus lorsqu'il s'agissait de soldats. C'était une excellente cuisinière. Mary, de son prénom. Le visage de Lucy s'illumina lorsque le soldat finit par céder à la moue de sa belle, acceptant de passer la nuit avec elle, dans ses bras. Il l'embrassa ensuite très tendrement, comme pour sceller cet accord. Elle lui souriait, toute reconnaissante, et comblée. Dormir dans les bras de l'homme qu'elle aimait, elle n'aurait jamais pensé que cela lui arriverait un jour. Le soldat ne put cacher son inquiétude lorsqu'il se rappelait de ce qui les attendait le lendemain matin. Il tenait vraiment à être considéré comme apte, Lucy le voyait bien. Elle se prit le temps de réfléchir quelques, revenant sur son côté, la tête posée contre son torse. "Je ferai en sorte d'être avec le médecin qui sera chargé de ta compagnie. Et je serai donc là pour tout ton examen. C'est à moi de faire les tests auditifs pendant qu'il remplit les papiers, en général. Et ensuite, je me débrouillerai pour qu'il soit toujours du bon côté lorsqu'il t'auscultera. Nous devrions y arriver." dit-elle avec un sourire complice. "Le reste de ton dossier est déjà complété, ça ne reste que quelques vérifications. Les médecins ne sont pas toujours très méticuleux, sauf que le problème saute aux yeux." Elle embrassa la peau de son torse. "J'ai confiance." dit-elle d'un air tout de même un peu triste. Les émotions étaient bien différenres l'une de l'autre par rapport à la visite médicale du lendemain. Bien qu'une partie d'elle voulait tout avouer au médecin, elle lui avait dit qu'elle le ferait pour lui. Il vivrait certainement très mal de voir les navires partir sans lui. On perdrait son caporal pour un problème d'oreille. Lucy fut une nouvelle prise d'un frisson et eut pour seul réflexe de saisir la couverture du lit et de les entourer un peu tous les deux dedans. "Je suis quelqu'un de très frileux." dit-elle, toute gênée, en restant bien blottie contre lui. Il était encore tellement tôt, mais Lucy aurait très bien s'endormir ainsi. Dans des bras forts dans lesquels elle se sentait en sécurité, et par dessus tout, aimée. "Tu as faim ? Tu voudras manger un petit quelque chose ?"
Être obligé de rester sur le quai à regarder les autres soldats partir sans moi serait le pire des scénarios. Je ne peux pas m'imaginer là, restant sur le banc de touche, considéré comme inapte, handicapé, blessé de guerre ; renvoyé chez moi avec une pension pour me dédommager cette ouïe qui ne reviendra plus. Pourtant, une fois passé les premières semaines déstabilisantes, à n'entendre que d'une oreille, à force de combines et d'adaptation, je continue de m'en sortir comme n'importe quel autre militaire. Je ne crois pas être un fardeau pour qui que ce soit, je ne me sens pas moins efficace ou moins doué dans mon métier, sur le terrain. Une fois l'habitude prise, une fois que le corps et l'esprit se sont faits à ce bouleversement, ce manque, les obstacles deviennent moins grands. Pas qu'il soit aisé d'être sur le front avec ce handicap. J'ai conscience de la dangerosité de la chose, et que je ne devrais pas y retourner. Mais vraiment, cela m'est impensable. Pas tant que je suis encore opérationnel et utile. Il y a sûrement un peu de fierté là-dedans, une part d'orgueil qui serait particulièrement blessée à l'idée d'être vu comme bon à jeter à cause d'une simple oreille. J'ai mes deux bras, mes deux jambes, une excellente forme physique, et mon esprit fonctionnant parfaitement. Je suis un bon élément, quelqu'un de capable. Impossible de me résoudre à partir en retraite forcée parce que je n'ai plus qu'une oreille sur deux. Lucy m'explique alors comment elle compte s'y prendre pour que je puisse repartir. Si elle s'occupe elle-même d'effectuer mes tests, alors il lui suffira de mentir sur les résultats, et le reste de la consultation ne sera qu'une promenade de santé. « D'accord. » je murmure, encore soucieux. Car tout ceci semble reposer sur une fragile concordance d'éléments. Et si quelqu'un d'autre a déjà été désigné pour seconder le médecin qui s'occupera de ma brigade ? Et s'il faisait les tests lui-même ? Tant de possibilités, tant de chances que cela ne se passe pas selon le plan. « J'espère qu'on y arrivera. » dis-je tout bas, essayant d'être confiant, mais non sans mal. Il le faut. Je sais qu'une partie de moi ne s'en remettrait pas si je ne pouvais pas embarquer lundi matin. Même la présence de Lucy ne serait qu'une faible consolation face à cette humiliation, cette déception. Je n'oublie pas, malgré tout, que même avec l'aide de la jeune femme, je sois découvert et forcé de rester au sol, à Darwin. « Si jamais tu sens que ça peut mal se passer pour toi, que le médecin se doute de quelque chose et que tu peux te faire attraper, tu laisseras tomber, d'accord ? Je ne veux pas qu'il t'arrive du tort à cause de moi. »dis-je en étant on ne peut plus sérieux. Il n'est pas question qu'elle perdre son travail et qu'elle se retrouve accablée parce que je lui ai demandé ce service. Si ce n'est pas mon destin de retraverser l'océan, alors il en sera ainsi. J'aurais la vie sauve, je l'aurai elle, je pourrai retourner chez moi. Je ne serais pas à plaindre. Seulement mort de honte. « Merci de… de vouloir m'aider. Ca compte énormément pour moi. » j'ajoute, une main sur sa joue, avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Je sais qu'elle peut comprendre, qu'on ne peut pas faire mieux placé qu'elle pour cela. Elle sait l'amour qu'on peut porter à un drapeau, un pays, une cause, ainsi qu'à ses frères d'armes ; le genre d'amour qui permet de tout affronter et de se lever tous les matins malgré de nœud de peur qui forme une boule dans l'estomac. Elle sait l'importance de mener une mission, une guerre, jusqu'au bout. Pour soi, et pour les autres. La belle frisonne et, de froid, se couvre immédiatement. Je souris en la sentant se blottir encore plus contre moi à la recherche de chaleur. Elle est adorable, les pattes en rond, la tête contre mon torse. Quand elle me demande si je souhaite manger, je fais mine de réfléchir ; « Hm, je prendrais bien… un petit bout de Lucy ! » dis-je en passant mes dents sur son oreille pour la mordiller légèrement, avant de déposer quelques baisers dans son cou. « Plus sérieusement, je n'ai pas faim. Je crois que la nervosité m'empêche d'avoir de l'appétit ce soir. » Tout ce que je veux, c'est que cette visite médicale soit passée, derrière moi, qu'on m'assure que je serais de retour sur le terrain lundi, et alors j'aurais l'esprit tranquille. Mais en attendant, la crainte tord mon ventre, et même le reste de mon corps ne saurait réclamer un morceau de pain. Finalement, je me glisse entièrement sous la couette de Lucy, bien installé au fond du lit, la jeune femme près de moi. Sur le flanc, je la surplombe et l'observe avec tendresse. Mes doigts jouent avec ses mèches blondes, les entortillent, les défont, inlassablement. « J'espère que tu n'as pas faim non plus. Je n'ai pas envie que tu ailles où que ce soit. » Je ne veux pas qu'elle se lève, enfile des habits, et file à quelques mètres de moi pour aller manger, même si ce n'est que quelques minutes. Je veux la garder pour moi, uniquement pour moi, et ne jamais la lâcher. Faire durer ce moment pendant encore des heures, jusqu'au matin s'il n'était pas nécessaire de dormir. Ne pas perdre une seule seconde en sa compagnie. « J'aimerais juste rester sous la couette, t'avoir dans mes bras et t'embrasser en attendant le sommeil. Et j'emporterai ce souvenir-là avec moi. » j'ajoute avec un léger sourire, juste au bord de ses lèvres. Je glisse une main sur sa nuque pour approcher un peu son visage sur les quelques centimètres restant entre elle et moi, et ainsi l'embrasser tendrement, avec toujours ce besoin de lui transmettre tout mon amour.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Dan était loin d'être rassuré. Il était vrai qu'il y avait encore une grande partie de leur camp qui reposait sur le hasard. Le soldat tenait tellement à retourner sur le front, plus que tout. Elle ne voulait pas le décevoir, même si elle préférerait le garder auprès d'elle. Lucy était certaine qu'ils accepteraient avec plaisir de l'accueillir chez eux, et que, même s'ils ne voulaient qu'ils dorment encore de le même lit, il y aurait toujours cette chambre d'amis trop peu utilisée. "On y arrivera." lui dit-elle tout bas, sûre d'elle. Il restait soucieux, l'examen du lendemain allait lui rester en tête tant qu'il ne sera pas passé. Il ne voulait pas qu'il arrive quoi que ce soit à Lucy si jamais il y avait un pépin. "Je ne laisserai rien tomber du tout." Lucy se débrouillerait pour que tout se passe à merveille, qu'il parvienne à avoir ce qu'il désire tant, c'est-à-dire, l'autorisation d'aller à nouveau sur le front. Le soldat se montrait énormément reconnaissant envers sa belle, il devait bien savoir à quel point cette décision était loin d'être facile pour elle. D'une part, elle aurait pu être simplement honnêtes, Dan aurait pu rentrer chez lui, elle aurait même pu venir avec lui afin de construire leur vie ensemble. De l'autre, elle prenait son côté, le faisait passer l'examen médical, et elle le reverrait partir loin d'elle, ne sachant pas s'il allait revenir ou non ; et si oui, dans quel état. Elle appréhendait énormément ce lundi matin là, rien que d'y songer la rendait profondément triste. Il l'embrassa tendrement, en caressant sa joue. Il disait ne rien vouloir manger, mis à part elle. Lucy riait lorsqu'elle le sentit mordiller son oreille, puis fut parcourue d'un frisson en sentant ses lèvres se déposer à plusieurs reprises sur la peau de son cou. Il exprimait même sa nervosité. "On y arrivera."lui répéta-t-elle, le regard serein. C'était ce que lui désirait, alors elle allait tout faire pour que ce soit possible. Dan mêlait ses doigts avec ses mèches blondes, sous les yeux tendres de sa belle. Celle-ci n'avait pas vraiment faim non plus. Elle voulait tout autant que lui profiter de sa présence, ne pas gâcher son temps à préparer à manger, juste être dans ses bras. Dan disait avoir ce même désir, voulant emmener ce souvenir là avec lui sur le front. Alors, il passa l'une de ses mains sur sa nuque, afin d'approcher ses lèvres des siennes. Lucy l'embrassa passionnément, son coeur battant à toute allure, uniquement pour lui. Elle sentait son corps chaud contre le sien. Elle glissa d'abord l'une de ses main le long son torse, puis de son flanc pour aller vers son dos. Reprenant leur air, Lucy prit la main libre de son amant pour la déposer sur elle. Plongée dans ses yeux verts, elle lui dit "Alors souviens-toi de tout ceci. De ce que nous avons fait ce soir, du contact de ma peau..." Elle guida doucement sa main au niveau de son sein gauche "..., de ce coeur qui ne bat que pour toi..." Puis les doigts de Dan atteignirent les lèvres de la jeune femme, qu'elle embrassa dans la plus grande tendresse. "...et ces lèvres qui ne se lasseront jamais de te chérir." A son tour, elle prit d'assaut sa bouche, et, dans son élan, fit basculer le beau soldat sur son dos, ce fut désormais elle qui le surplomba. Elle reconnut qu'elle ne pouvait plus s'en passer de ses lèvres, de ses caresses. Et quelque part, elle avait une certaine hâte de leurs prochains ébats - espérant de tout coeur qu'il y en aurait- afin de partager avec lui ce plaisir, ensemble. Lorsqu'ils ne s'embrassaient plus, ils restaient très proches l'un de l'autre, pouvant inspirer l'air que l'autre expirait, s'imprégnant ainsi totalement de l'être aimé. "Tu auras le temps de m'écrire... quand tu seras là-bas ?" demanda-t-elle, songeuse, tout en passant le doigt sur les quelques cicatrices qui recouvraient son corps. Elle se disait qu'elle espérait ne pas en revoir de nouvelles quand il reviendra à Darwin, qu'il n'aura pas été davantage blessé. Elle déposa ses lèvres sur l'une de ces marques, de manière très délicate, comme si la plaie était encore à vif. Lucy avait une autre question qui lui brûlait la langue, mais elle préférait attendre l'issue de la visite médicale pour cela. Sur le moment, elle voulait uniquement profiter de ses caresses et de ses baisers, jusqu'au petit matin si on le lui permettait.
Le moindre grain de peau de Lucy se retrouve mémorisé. La courbe de ses sourcils, le moindre grain de beauté, l'arrête de son nez. Il n'est pas un détail qui échappe à mon regard avide de la connaître par coeur en quelques minutes, placardant son portrait sur toute la surface à l'intérieur de mon crâne. Je laisse ses mains glisser sur mon corps pendant que nous nous embrassons, attentif à la caresse de ses lèvres, à ses joues et son nez frôlant mon visage pendant que nous nous goûtons du bout de la langue, timidement. Je suis, appliqué, le parcours qu'elle fait entreprendre à mes doigts sur son corps, passant délicatement sur son sein, puis sur sa bouche, observant mes doigts sur son épiderme avec une certaine concentration. J'aime tout d'elle. La moindre de ses caresses, le moindre de ses regards, de ses sourires. J'aime le souvenir qui flotte encore dans l'air de nos ébats, de cette première fois, et de ce besoin constant d'entretenir un contact physique depuis, de se toucher, se caresser, s'embrasser, comme si nous ne pourrions jamais assez chérir le corps de l'autre avant de se quitter, pour s'assumer de laisse notre marque sur chaque centimètre carré de peau. « Tu ne m'oublieras pas, n'est-ce pas ? » je murmure avant qu'elle ne m'embrasse et me renverse sur le lit. Loin des yeux, loin du coeur, comme certains disent. Lucy pourrait se rendre compte que je n'étais qu'une passade, et après quelques jours, une fois la flamme apaisée, elle se dira qu'il vaut mieux pour elle de placer son affection dans une personne qui ne risque pas de mourir à tout moment. Et si elle ne m'oubliera pas, peut-être ne m'attendra-t-elle pas. Elle pourrait tomber amoureuse de quelqu'un d'autre, s'offrir à un autre homme, et m'effacer de son esprit en quelques semaines, alors qu'elle sera toujours la principale obsession du mien. La jeune femme demande si je compte lui écrire, une fois au front. « Bien sûr. Je t'écrirai à chaque fois que je le pourrai. » je réponds dans ne once d'hésitation. Tous les soldats écrivent à quelqu'un, à leur famille, leur bien aimée. Je pourrais parler au deux désormais. Et je ne manquerai jamais de faire à Lucy le récit des journées sur le terrain, et des nuits sans elle. Je ne sais pas combien de temps mettent les lettres pour arriver en Australie. Une semaine peut-être, plus ou moins. Nous pourrons les confier aux marins des navires qui vont et viennent régulièrement. Elles seront ainsi plus rapides à nous parvenir, puisqu'ils commencent tous par un arrêt à Darwin. Ainsi, elle ne m'oubliera pas. Je ne sais pas si elle m'attendra. Mais elle n'oubliera pas. « Je t'aime, Lucy. » je murmure entre deux baisers. Puis elle pose tranquillement sa tête sur mon torse, les paupières lourdes. Je caresse tendrement ses cheveux, régulièrement, la berçant un peu ainsi. Veillant sur le sommeil qui l'emporte doucement. Elle reste allongée sur moi, le corps relâché, détendu. Toujours nue, sa peau à même la mienne, mais cette fois, couverte par le drap. Sa respiration est douce, lente, profonde. Ce n'est que lorsque je la sens complètement endormie que je la fais doucement glisser sur le côté pour l'allonger sur le lit. Je me lève discrètement pour aller éteindre la lumière de la chambre ; elle se met inconsciemment à gigoter, cherchant ma présence sous la couverture où il fait soudainement plus froid. Alors je file dans l'obscurité pour la retrouver, et glisse un bras autour de sa taille pour la serrer contre moi pendant les prochaines heures, respirant son parfum près de sa nuque. Ce sont les bruits lointains qui me réveillent au petit matin. L'impression que la maison s'agite, les pas sur le parquet, dans l'escalier, même feutrés. Il n'en faut pas plus pour me tirer d'un sommeil que j'ai toujours eu très léger. Lucy semble, elle, toujours profondément happée par ses rêves. En espérant ne pas l'en arracher, je me faufile hors du lit aussi doucement que possible. Vu que ses parents sont en bas, je me mets en l'idée d'être présentable avant de les rencontrer au rez-de-chaussée. Et puis, j'ai bien besoin de me rafraîchir. J'enfile rapidement mes habits pour traverser le couloir, et tombe nez à nez sur la mère de la jeune femme, mes yeux écarquillés trahissant toute ma surprise et ma gêne. « Oh, vous êtes là ! Dan, je présume ? » Ma bouche s'ouvre et se ferme bêtement, comme un poisson hors de l'eau. « Je... » Mary me plaque dans les bras tout ce qu'elle transportait avec un petit sourire. « Tenez, j'allais vous laisser ceci dans la salle de bains. Serviette, gant de toilette, et une chemise propre. » Je déglutis difficilement, m'écroulant sous le poids de la nervosité et de la timidité. « Merci... » Je suis assez étonné qu'elle soit aussi réactive alors qu'il semble être encore tôt. Mais je suis sous le toit d'un soldat, difficile de l'oublier. Les parents de Lucy doivent être debout aux aurores, par habitude. « Le petit-déjeuner est prêt dans la salle à manger. Je vous laisse réveiller Lucy quand vous serez prêt ? » J'acquiesce d'un signe de tête. Je n'avais pas remarqué les odeurs émanant du rez-de-chaussée. Voilà que mon ventre me rappelle à l'ordre, se souvenant très bien n'avoir rien avalé la veille au soir. Je me rends enfin dans la salle de bains. Il y a une petite baignoire, et malgré ma volonté de résister à l'appel d'un bain, je finis tout de même par me faire couler un fond d'eau chaude, as grand-chose, dans lequel m'asseoir pour me laver. Avant d'y entrer, je tente de verrouiller la porte, mais la serrure semble bloquée et le levier refuse de se tourner. Tant pis, me dis-je. La mère de Lucy sait que je suis là, normalement, personne ne devrait entrer. Je ne profite de l'eau chaude que quelques minutes et ne tarde pas à me savonner et me rincer. Sorti de la baignoire, séché, la serviette autour des hanches, je sursaute en entendant la porte s'ouvrir. « Nom de… Lucy, tu m'as fait peur. » La jeune femme vient sûrement de se réveiller. Je ris nerveusement. « Le verrou était capricieux, alors j'ai abandonné l'idée de fermer la porte. » j'explique pour me justifier. Rapidement, j'enfile mes vêtements puis me glisse hors de la pièce en volant un baiser aux lèvres de la belle au passage. « Je… Je te laisse la place. On se retrouve en bas. » Dans la salle à manger, le petit-déjeuner se trouve sur la table, et autant de couverts que nécessaire, m'incluant. Du pain, du jus de fruits, du café, du thé, et même du bacon et des œufs -au cas où je ne sois américain, peut-être, à moins que ce ne soit l'habitude ici. Je m'installe en bredouillant un « bonjour » trop timide, puis m’éclaircit la voix pour reprendre un salut plus digne de ce nom. Alors que je me sers d'un peu de tout, mort de faim, je ne tarde pas à être au centre d'un véritable interrogatoire à propos de qui je suis, d'où je viens. De Perth -ou pas loin-, d'un ranch, où j'élève des chevaux avec ma famille -oui, j'ai des frères et sœurs-, engagé dans l'armée depuis peut-être dix ans -plus ou moins. L'arrivée de Lucy dans la pièce me semble être une véritable bouffée d'oxygène alors que je ne savais plus où me mettre. « Bien dormi ? » je demande une fois qu'elle s'est installée à côté de moi, la servant en thé.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
L'oublier. Ce n'était même pas concevable, ni imaginable pour la jeune femme. Pourtant, il voulait en avoir le coeur net. Savoir que, le jour où il aurait à nouveau une permission, elle serait là, au port, à l'attendre et à pouvoir l'embrasser amoureusement et le prendre dans ses bras. Toutes leurs conversation les ramenaient au lundi matin, à la réalité. Les lettres, l'examen médical, les promesses. Il y avait toujours ce fond de guerre qui planait au dessus d'eux sans qu'ils puissent faire quoi que ce soit. "Jamais." lui souffla-t-elle pour répondre à sa question, les yeux débordant de sincérité. Elle espérait profondément qu'il se trouve le temps de lui écrire, ne serait-ce que quelques brèves lignes. Juste pour savoir qu'il se porte bien, qu'il soit toujours en vie. Lucy sourit, ravie, entendant sa réponse. Elle l'embrassa alors tendrement, avant qu'il ne lui dit quelques mots d'amour qu'elle lui répéta. La tête posée contre lui, ses paupières devenaient lourde. Les doigts de Dan mêlées entre ses mèches blondes étaient loin d'arranger la chose, ça ne fit que la bercer et l'emmener vers un sommeil des plus profond. Elle était sereine, elle se sentait comblée et en sécurité, ainsi. Il y eut juste un moment où elle eut un peu froid, une légère panique jusqu'au moment où elle ressentit Dan collé contre elle, sa bras passant par le dessus de sa taille. Le réveil fut particulièrement difficile, elle eut bien du mal à émerger. Tout d'abord, il lui semblait normal qu'il n'y ait personne avec elle dans son lit, mais soudain, tout lui revenait en tête. Laissant la couverture couvrir sa poitrine à l'aide d'une maman, elle regardait autour d'elle, les yeux plissés. Elle enfila juste un sous-vêtement et sa robe de chambre afin de sortir de la pièce, cherchant toujours son amant. Machinalement, elle se dirigea vers la salle de bain. Lucy avait certainement tout aussi peur que le soldat, elle sursauta vivement, son coeur partant d'une traite dans un rythme efreiné. "Il l'a toujours été." dit-elle en mentionnant le verrou. Mais dans la maisonnée, on ne se posait pas plus de questions que ça. Ils vivaient tous les trois, savaient le rythme de l'autre, ce genre d'incident ne leur arrivait jamais. Dan semblait nerveux au possible, elle supposa qu'il avait du croiser sa mère ou son père. Il l'embrassa avant de s'évaporer, se laissant certainement guider par les odeurs du petit-déjeuner. Elle se lava rapidement, enfila une robe de couleur unie, toute simple, remettait quelques une de ses boucles en place avant de descendre. Tout le monde était déjà à table, sauf elle. Elle se frotta les yeux, s'installant à côté de Dan. "Oh, vous savez, Lucy n'a jamais été vraiment du matin, contrairement à son père." dit Mary en regardant sa fille avec une grande tendresse. La petite blonde avait posé sa tête contre l'épaule de Dan, encore comateuse. "Elle dort toujours profondément et apprécie toujours bien dormir le matin." Ses parents n'allaient pas le lui reprocher. Mary aimerait bien avoir le sommeil aussi lourd que sa fille. "Mais il serait de temps de te réveiller, ma chérie. Regarde, tu empêches Dan de manger." dit-elle doucement. Et Lucy se redressa, les yeux déjà un peu plus ouverts, et remercia enfin son amant pour lui avoir servi du thé. "C'est bon, tu lui as fait son interrogatoire, Papa ?" demanda-t-elle, d'un oeil à demi-amusé, à demi-accusateur. Elle le connaissait bien, et il était du genre à foncer droit dans le lard. "Presque, oui." dit-il d'un air satisfait. "Dan, j'ai remarqué que depuis le début de notre conversation, vous aviez tendance à pencher légèrement la tête sur votre gauche, et que vous prêtiez une attention particulière à mes lèvres, vous plissiez légèrement des yeux. Auriez-vous des soucis d'audition ?" demanda-t-elle, sans l'once d'un reproche. Lucy sentait son coeur s'accélérer d'un coup, regardant avec un grand malaise ses parents. "L'armée vous laisse exercer avec cet handicap ?" Tout semblait tomber à l'eau, Dan devait déjà être tellement déçu. Elle prit sa main, qu'elle serra fort. "Papa, je peux tout t'expliquer..." "Il peut aussi très bien se justifier lui-même, tu ne penses pas ?" Lucy avait un immense respect pour son père, elle l'adorait au plus haut point. "Je sais qu'il y a l'examen médical ce matin, ce n'est pas le genre de choses qui passe inaperçu." remarqua-t-il, en se servant une tranche de bacon. Elle regarda le soldat, qui semblait plus dépité qu'autre chose. Il voyait certainement déjà le navire partir sans lui. Lucy voulait intervenir une nouvelle fois, mais il avait suffi d'un regard pour la faire taire. Peter lui demanda d'aller chercher des toasts qui finissaient certainement de cuire dans la cuisine. Voyant sa fille bouleversée, elle fusilla du regard son mari avant de la rejoindre dans la pièce à côté. Lucy était en larmes. "Il ne peut pas le dénoncer, il veut vraiment y aller." Mary tentait d'apaiser sa fille. "Papa est tout aussi patriotique, il devrait savoir, ce que c'est. Cela fait des mois qu'il est comme ça sur le terrain, et il s'en sort très bien. Il y tient énormément, il ne se remettrait jamais de ne pas pouvoir repartir avec ses hommes." Elle renifla, tentant de se concentrer comme elle le pouvait sur les toasts. Ce qui la chamboulait autant, c'était aussi le regard de son père - il avait certainement beaucoup trop d'autorité sur elle. "Je l'aime, Maman, je l'aime tellement..." Il y avait un trop plein d'émotions. Dan confrontait pour la première fois ses parents et se faisait griller par l'un d'entre eux, Lucy pensait également à l'examen, mais aussi au départ du lendemain ; et, si ce n'était pas le cas, de la tristesse et de la honte qui se lirait sur le visage du soldat, et elle s'en sentirait entièrement responsable. Mary prit le visage de sa fille entre les mains, essuyant ses larmes avec ses pouces, la regardant toujours aussi tendrement. "Je le sais... Je le sais très bien. Maintenant, calme-toi. Tout va bien se passer." Elle la prit dans ses bras et lui caressa doucement les cheveux, le temps que le chagrin passe. "Je sais aussi que tu as beaucoup changé cette nuit." lui dit-elle tout bas, sans l'ombre d'un reproche. Lucy supposait que c'était le genre de choses qu'une mère devinait dès qu'elle voyait sa fille. Elle lui proposa de revenir avec les toasts dans la salle à manger. La belle blonde gardait les yeux baissés, encore un peu rougis. Peter s'en voulait énormément d'avoir ainsi fait pleurer sa fille.
Le monde entier semble s'effondrer au fur et à mesure que le père de Lucy avance dans sa remarque, jusqu'à faire comprendre qu'il a parfaitement deviné mon problème d'audition. Mon coeur, devenu extrêmement lourd, se serre et cesse de battre pendant quelques secondes où le temps s'arrête pour que je puisse avoir un aperçu de ce qu'il se passera lundi ; moi restant sur le quai pendant que le reste de la brigade repart, certains vers une mort certaine, et je ne serais pas là pour eux, avec eux. Ils vivront ensemble cette guerre, ils rempliront leur devoir, et pendant ce temps, je serais traité comme un infirme. Je sers les dents, le regard brillant, peine la peine profonde et la colère due à la frustration. Si le père de Lucy l'a deviné en quelques minutes, si cela lui a paru si évident, alors il n'y a aucun espoir de réussir à le cacher à un médecin. Aucun. Légèrement tremblant, entre la panique et la honte, je baisse le regard et fixe mon assiette. Ma main serre celle de la jeune femme, à la recherche d'un point de repère dans ce moment qui me semble provenir tout droit d'un cauchemar. « Je... » Paniqué, je ne trouve aucun mot à articuler pour me justifier. Je suis bloqué, paralysé par cette impression que la Terre s'est arrêtée de tourner. Je n'arrive pas à croire que ce soit déjà fichu, que tout s'arrête là. « Ils le verront forcément. » je murmure. Sans plus de volonté, je laisse la main de Lucy s'échapper alors qu'elle se lève pour accompagner sa mère à la cuisine. Je ne bouge toujours pas, ne sachant pas moi-même si je respire. Je reste muet, la gorge serrée, retenant du mieux que je peux mon envie de m'écrouler. Ce silence aurait pu durer indéfiniment si Peter n'avait pas repris la parole. « Comment c'est arrivé ? » demande-t-il avec ce détachement que je suis bien incapable d'interpréter. De toute manière, je me sens comme si on sort est déjà scellé. Je lui raconte tout de même, dans les grandes lignes, le bombardement du camp et le moment où le grand bâtiment à explosé alors que je voulais revérifier que les baraquements étaient vides. Il n'en dit rien, les deux femmes revenant dans la pièce avant qu'il puisse émettre un commentaire. Je n'ose toujours regarder personne. Je me sens indigne d'être ici, indigne de Lucy, honteux pour tout. « Vous allez me dénoncer ? » je demande finalement, ne pouvant plus tenir de rester dans l'incertitude de ses intentions. « Je le devrais. Mais je n'en aurais pas besoin si vous agissez de manière aussi évidente lors de l'examen médical. Et de toute manière, ils le verront eux-mêmes. » Si évidente. Je ne m'en rendais pas compte. Ma tête penchée, mes yeux plissés alors que je tente de ne pas perdre un mot en lisant sur les lèvres. Qui sait combien d'autres personnes l'ont remarqué avant lui. « Je pensais qu'avec l'aide de Lucy... » je bredouille en me disant que de toute manière, je n'ai plus rien à perdre en lui avouant que la jeune femme comptait m'aider à fausser les tests pour que je puisse repartir. Ce plan ne sert plus à rien. « Vous vouliez faire prendre ce risque à ma fille ? » Mon coeur s'accélère, la chute me semble interminable. « Non, je... » « Vous l'aimez ? » Je me risque enfin à croiser le regard du militaire. « Plus que je n'ai jamais aimé, Monsieur. » je réponds avec toute ma sincérité. Mais cela ne me sauvera sûrement pas à ses yeux. « Vous étiez prêt à mettre ma fille dans une situation qui pourrait la compromettre et vous dites l'aimer ? » Ce coup là est en trop. Je pourrais répliquer face à n'importe qui, et pourquoi pas perdre mon sang froid à force de me faire malmener, mais pas devant le père de Lucy, pas devant un gradé. Le respect passe avant tout, et s'il a décidé de me condamner, alors je ne peux pas me dresser contre son jugement. « Je ferais mieux de partir. » Je ne suis pas à ma place à cette table, sous ce toit. Et quand je passerai cette porte, j'aurais sûrement perdu mon travail, mon orgueil, et Lucy. Cette perspective me glace sur place. Je suis incapable de faire un pas. Encore moins de respirer. « Je suis encore apte, Monsieur. » dis-je finalement, même si cela ne doit rien changer. « Ca fait des semaines que je suis sur le terrain malgré ça et je suis toujours là. Je peux continuer. Je dois y retourner. Je le dois. Je ne suis pas bon à grand-chose, mais pour ça… Ca, c'est ce que je suis. Et j'ai plus de chances de mourir ici en le perdant que là-bas. Lucy l'a compris. Qu'elle ait accepté de m'aider à repartir ne remet pas ce que nous ressentons l'un pour l'autre en question. Bien au contraire. » Je termine le regard planté dans celui du gradé, rempli de crainte et de respect. Puis mes yeux se posent sur Lucy, qui a encore les yeux rougis. « Excusez-moi. » je murmure en quittant la table, puis la salle à manger, et enfin la maison.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Il venait tout juste de fermer la porte d'entrée derrière lui. Tout était passé tellement vite, Lucy ne comprenait pas tout. Un lourd silence pesa dans cette salle à manger et Peter avait bien du mal à voir sa fille dans cet état. Mais ce fut Mary qui intervint la première, contrariée. "Tu aurais pu mieux choisir tes mots, Peter." souffla-t-elle entre ses dens. Lucy restait droite comme un piquet, sur sa chaise, elle n'avait même pas touché à son thé, ni à quoi que ce soit sur la table. "Ce n'était que des faits que j'ai constaté, moi-même. S'il était vraiment amoureux d'elle...""Ils sont jeunes et ont toute la vie devant eux, tu es exactement comme lui. Tu aurais fait n'importe quoi pour revenir sur le front si tu n'arrivais plus à entendre d'une oreille." Le gradé soupira, jetant un oeil sur sa fille. "Ca ne fait qu'augmenter les risques. Il suffit qu'il soit distrait ou qu'un ennemi arrive du mauvais côté. Si un tel incident se passe, qui sera là pour la consoler, hmm ?""Elle sait mieux que quiconque ce qui peut lui arriver. Je le savais aussi que je t'ai épousé." Mary ne manquait pas de caractère et faisait face à son militaire de mari. Lucy posa sa serviette sur la table, et se leva. "Lucy, où vas-tu ? Au bord des larmes, elle lui répondit. "Réparer tout ce que tu viens de briser." La belle blonde en voulait beaucoup à son père, même si cela faisait partie de sa personnalité. "Tu ne vas pas risquer ta carrière pour lui." "Tu me racontais toujours que tu couvrais un de tes soldats qui avaient aussi un souci du même genre, alors pourquoi ne veux-tu pas lui donner raison ?" "Parce que le bonheur de ma fille est en jeu." dit-il, même s'il était fixé sur ses idées, il tentait de compenser la déception de sa fille. "C'est lui, mon bonheur, Papa. C'est ce qu'il veut, et ce qu'il a envie d'être." lui rétorqua-t-elle en le regardant droit dans les yeux. Lucy s'excusa auprès de ses parents et sortit de la maison. Elle s'attendait à devoir lui courir après, qu'il était déjà à l'autre bout de la rue, mais Dan commençait à peine sa marche. "Dan, attends." dit-elle en descendant rapidement les marches de l'entrée. Elle se posta juste devant lui, et saisit son visage entre ses deux mains pour l'embrasser tendrement à plusieurs reprises. "Je t'ai qu'on y arrivera." lui chuchota-t-elle dans la bonne oreille. "Alors on y arrivera." Elle le serra fort dans ses bras, les yeux toujours humides. "Tu partiras sur ce navire, tu m'écriras dès que tu le pourras, et dès que tu reviendras, je serai là. Pour te prendre dans mes bras, t'embrasser, et t'aimer." C'est le seul scénario qu'elle accepterait d'entendre. "Et je pourrai à nouveau dormir dans tes bras, sentir ta chaleur." Et elle espérait que cette prochaine fois, elle se réveillerait également contre lui. "Dan, venez ici." dit Peter, d'une voix bien moins dure qu'auparavant. Il était juste devant la porte d'entrée, Mary non loin derrière, qui l'observait sévèrement - à se demander qui était véritablement le maître de maison. Dan s'approcha, on ne peut plus timidement. Lucy gardait l'une de ses mains dans la sienne, se méfiant de ce qu'allait dire son père. "Je n'ai jamais été blessé de guerre, je n'ai jamais rien eu de toute ma carrière. Il m'est difficile de comprendre ce que vous traverser." commença-t-il. "Mais je sais ce que c'est de vouloir rester avec ses hommes." Il s'éclaircit la voix. "Je ferai en sorte que votre examen se passe sans soucis et que vous puissiez partir lundi. A condition que vous laissiez ma fille en dehors de cette magouille et que vous reveniez entier." Il était gradé, il avait certainement ses propres pistons pour faire en sorte que ça passe comme une lettre à la poste. "Je pense que vous êtes un type bien, Dan. Et je sais que ma fille vous aime énormément." Il regarda Lucy avec une grande affection, il cherchait certainement aussi à lui demander pardon, d'être aussi brusque - alors qu'il n'y pouvait pas toujours grand chose. "Nous avons déjà cela en commun." Mary voulait détendre l'atmosphère, en voulant réinviter tout le monde à table, pour que les assiettes et les bols de boisson chaude se finissent. Cela permettait à Dan et Lucy d'avoir encore un peu de temps pour eux, aussi.
Je reste sur le perron de l'entrée pendant quelques secondes après avoir fermé la porte derrière moi. Quitte à ce que tout le monde sache, autant rentrer à la base et me dénoncer moi-même, cela éviter au père de Lucy la peine de s'en charger. Je n'aurais plus qu'à réunir mes rares affaires personnelles et trouver un moyen d'aller vers le sud. Il y a sûrement, par ici, le genre de grandes lignes d'autocar qui vont de villes en villes séparées par plusieurs heures, j'en trouverai une avec une gare, et de là, j'irais à Perth. L'itinéraire est déjà tout tracé dans ma tête, et je réalise que le plus pénible n'est pas d'être forcé de rentrer à la maison, mais de laisser Lucy derrière moi. Son père a fait assez clair qu'il ne croyait pas en mes sentiments pour elle, et que même s'ils existent, ils ne sont pas assez bien pour elle. Il a sûrement raison. Je n'aurais jamais du lui demander son aide, lui faire prendre ce risque pour moi. C'était égoïste. Même si elle avait pu faire en sorte que je sois renvoyé là-bas, elle m'aurait peut-être tout bonnement jeté dans un navire en direction de ma mort. Ca lui aurait brisé le coeur de savoir qu'elle avait participé à cela. Et je ne suis qu'un idiot, plus bon à rien désormais. Un père sait ce qui est bon pour sa fille mieux que son enfant elle-même. C'est sûrement mieux ainsi, me dis-je. Voilà pourquoi il fallait se tenir loin des femmes. Résigné, je descends les quelques marches et passe le portail de la maison. J'arrive à peine dans la rue lorsque Lucy déboule pour me rattraper. Elle prends mon visage, je la saisis dans mes bras, et attrape ses baisers avec plaisir. Je la serre toute entière alors qu'elle murmure à mon oreille toute son obstination pour me voir embarquer demain, même si cela doit me séparer d'elle. « Je ne te mérite vraiment pas. » dis-je en me logeant au creux de son cou. Je ne mérite pas qu'on puisse faire preuve d'autant de désintéressement de soi pour moi, d'autant de bonté et de générosité. Je m'apprête à lui dire qu'il est néanmoins hors de question qu'elle désobéisse à son père en m'aidant, que je trouverai un autre moyen -même s'il ne doit pas y en avoir- mais qu'elle ne peut pas être impliquée. Peter m'appelle depuis la maison, et je pose sur lui un regard plein d'appréhension. Je reviens sur mes pas à contrecœur, préférant presque rentrer à la base plutôt que de devoir subir une nouvelle salve de reproches afin de me faire comprendre à quel point je ne suis pas à la hauteur de son trésor. Mais il m'explique qu'il m'aidera, sous certaines conditions. J'ai du mal à croire ses paroles, pourtant mes yeux se remplissent d'espoir. « Je vous donne ma parole. » dis-je en secouant la tête. Il sait bien que rien ne peut garantir que je tienne la seconde partie de cette promesse, mais que je ferais tout pour revenir. Revenir auprès de Lucy. Je serre un peu plus la main de la jeune femme, ses doigts entrecroisés avec les miens. Alors que ses parents retournent à l'intérieur en nous invitant à faire de même, je reste encore quelques secondes dehors avec elle pour réaliser ce qu'il s'est passé. Si son père tient parole, alors lundi, je pourrai repartir. Finalement, nous retournons à nos places à table. Je suis bien incapable de faire comme si de rien n'était, et demeure plus nerveux encore que d'habitude, ce que les parents de Lucy remarquent sûrement alors qu'ils se mettent à parler entre eux pour mieux nous laisser discuter de notre côté. Le café est excellent, et j'en reprends une demi-tasse en sachant que je n'en aurais pas si bon avant un bon moment. Toujours avec autant d'appétit j'engloutis un toast et fait honneur au bacon et aux œufs. « Tu as une idée de ce que tu voudras faire cet après-midi ? » je demande une fois mon assiette vide, me servant un jus de fruits pour terminer ce déjeuner. L'idée de perdre la matinée est assez déprimante, alors je préfère que nous pensions à tout ce que nous pourrons faire après la visite médicale de tous les soldats devant repartir demain. Demain. « Je me disais qu'une fois mon tour passé, j'attendrai avec Tom et Scott que tu aies terminé les examens. Ensuite, nous pourrions aller déjeuner sur la plage. Mais seulement toi et moi, bien sûr. » Nous allons vraiment manquer de temps. Je pensais que les heures passeraient plus lentement que cela. Mais les permissions sont toujours trop courtes, et il semble qu'elles passent d'autant plus vite lorsque le coeur bat le rythme de secondes plus rapides. Je me penche vers Lucy pour ajouter, plus bas, afin que son père et sa mère n'entendent pas ; « Je me demande si tes parents accepteront que je reste à nouveau dormir ici ce soir. Mais j'aimerais beaucoup passer cette nuit avec toi. Je te kidnapperai à la base s'il le faut. » Je dépose un baiser sur sa joue, avec un léger sourire. J'ai bien du mal à me passer du contact de sa peau, à me séparer d'elle, et à me faire à l'idée qu'elle sera encore plus loin demain.
I believe in the lost possibilities you can see. And I believe that the darkness reminds us where light can be. I know that your heart is still beating, beating darling. I believe that you fell so you can land next to me. ‘Cause I have been where you are before. And I have felt the pain of losing who you are. And I have died so many times, but I am still alive
Lucy laissait sa main logée dans celle de son amant, le temps que son père lui parlait. Elle ne s'attendait pas à ce que celui-ci finisse par aller dans son sens, qu'il l'aiderait, dans la mesure où il laissait Lucy en dehors de tout cela. Ne pas menacer sa carrière, ne pas lui imposer une quelconque pression. Il trouvait qu'elle subissait déjà assez les aléas de la guerre, même si c'était un métier qu'elle avait pleinement choisi. Il n'allait pas l'empêcher d'aimer un soldat. Lui-même était tombé amoureux d'une citadine, et leur couple se portait à merveille. Tout le monde reprit place autour de la table encore bien fournie. Lucy voyait bien qu'il était encore plus que nerveux. Mary et Peter discutaient entre eux, n'hésitant pas à se servir en boisson et nourriture. Leur fille fit de même, alors que Dan lui demandait ce qu'elle voulait bien faire l'après-midi suivante. Elle lui sourit tendrement. "Peu m'importe." dit-elle tout bas. "Tant que je suis avec toi." Elle haussa ses épaules, se servant un oeuf au plat avec un toast. "Nous sommes dimanche, il y a beaucoup de boutiques qui sont fermés, il n'y a jamais grand monde dans les rues." expliqua-t-elle. "Mais j'adorerais manger à la plage. Je pourrai rapidement préparer des sandwichs et de quoi boire, en revenant vite à la maison. Après quoi, nous pourrions nous prélasser là-bas." Elle lui sourit tendrement. "Nous devrions trouver un endroit où le temps n'a pas son importance, où nous pourrions être en dehors de tout ceci, et ne penser qu'à nous." Lucy se prit quelques minutes pour réfléchir à un endroit où il n'y aurait rien pour leur rappeler la guerre, aucun uniforme, aucun navire. Où ils pourraient même oublier le lendemain. Cela l'agaçait que rien ne lui vienne en tête, puis Dan lui demanda si ses parents seraient d'accord qu'il dorme encore une nuit sous leur toit. L'infirmière le regarda d'un air touché. "J'étais presque persuadée que tu ne le voudrais pas..." dit-elle tout bas. "Je m'imaginais déjà te supplier de passer cette là avec moi." Mais elle craignait qu'il ne veuille pas la réveiller lendemain matin. Dan devrait certainement se lever aux aurores, alors que le reste de la ville dormirait encore. Il n'oserait certainement pas sortir Lucy de son sommeil. "Maman, est-ce que Dan peut dîner avec nous, ce soir ?" Les yeux de Mary s'illuminèrent, elle adorait avoir des invités. "Tu pourrais faire ta potée de légumes, je suis certaine qu'il adorerait. Avec un peu de lardons, tu sais ?" "Quelle merveilleuse idée ! En plus, il me reste un chou à cuisiner. Vous voulez aussi rester pour la nuit, Dan ?" Lucy était on ne peut plus ravie, ses iris bleus se dirigèrent vers son militaire de père. "Tu n'y vois pas d'inconvénient, Papa, n'est-ce pas ?" Peter réfléchit un moment, terminant de boire son immense bol de café. "Eh bien... Je suppose que nous devrions faire plus ample connaissance et... repartir sur de meilleures bases." dit-elle avec un sourire bien plus sincère, regardant le soldat en question. Le petit-déjeuner finit, tout le monde s'attella à débarrasser la table. Lucy lavait quelques plats quand Dan venait dans la cuisine pour ramener ce qu'il restait. "Dan, avez-vous du linge à laver ? Donnez-les-moi. Avec ce temps radieux, ils seront secs d'ici ce soir." dit Mary en se dirigeant vers le premier concerné. Lucy monta rapidement à l'étage, se maquillant un peu. Elle n'était pas vraiment en avance, ni en retard non plus. "Il faut que j'y aille, je dois aller préparer les dossiers." dit-elle. Lucy embrassa tendrement Dan sur le bouche, le regardant avec beaucoup d'amour. "Ne sois pas en retard." lui chuchota-t-elle. "Je marcherai avec lui jusqu'à la base. En dehors de son examen, j'ai aussi d'autres affaires à régler." assura Peter. Arrivée à la base, Lucy changea de vêtements, s'habillant de sa tunique blanche et de sa coiffe. Elle croisa son amie Anne, également infirmière, avec qui elle discuta de Dan. Anne était moins insistante pour ce genre d'histoires, et moins protectrice qu'Emmy aussi. C'était une femme très douce et discrète. Malheureusement, Lucy n'était pas assignée avec le médecin qui s'occupait de Dan et de ses hommes. Elle ne pensait qu'à lui, espérant que son père ferait le nécessaire pour que tout se passe bien. Cette matinée semblait lui être une éternité. Entre les hommes qui n'avaient de cesse de la draguer et ceux qui bégayaient en la voyant, il y avait des verts et des pas mûrs. Les coups de midi retentirent enfin, et il était temps qu'elle se défasse de sa tunique. A peine sortie de son petit vestiaire, son père l'interpella. Et d'un simple regard, elle savait. Elle se jeta dans les bras de son père, qui lui caressa tendrement les cheveux après l'avoir embrassé au même endroit. Lucy le remercia pour Dan une bonne dizaine de fois, et il la gardait ainsi contre lui quelques minutes. "Maintenant, file. Profite de cet après-midi." Elle lui sourit, avant de partir d'un pas hâtif. Dan était juste là, à l'extérieur. Elle ne fit même pas attention aux autres soldats qui étaient là, et se jeta dans bras, le serrant de plus fort qu'elle le pouvait. "Je t'aime. Je t'aime tellement."