# Turquoiseteam || Let's get together and feel alright

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Assis contre le muret de la plage, sur le sable, je presse ma main sur mon épaule gauche, essayant de retenir l’hémorragie du mieux que je me peu. J'étais là lors du coup de feu. Juste dans la direction du canon. Je n'ai pas senti directement la douleur, trop choqué par ce qui venait de se passer. Je suis reste hébété quelques instants, allongé à, sur le sable, lorsque j'ai vu la première goûte de sang. Puis la seconde. Et finalement j'ai senti le liquide chaud couler le long de mon bras et mon corps. J'ai baissé le regard sur mon épaule et c'est là que je l'ai sentie cette douleur. Celle qui te fait un mal de chien. Peu importe ce que tu fais, ça te fait extrêmement mal, comme on t'arrachais le bras.

Je me suis redressé, j'ai serré les dents et j'ai regardé autour de moi. Seul. Je me suis retrouvé seul, là, sur un coin relativement reculé de la plage, comme un con. J'ai soupiré, je me suis laissé tomber en arrière assit et j'ai plaqué ma main sur mon épaule. J'ai voulu bougé, mais j'en était incapable. Pourquoi ? Est-ce l'image de mon frère mort du le champs de bataille qui me reviens en tête ? Je ne l'ai pas vu mourir, je n'étais pas là, mais je sais exactement ce que ça fait. Ou est-ce l'image d'Ezra, inconscient dans la voiture ? Je ne m’en rappelais plus jusqu'alors, mais je sais maintenant que je me suis réveillé un court instant dans la voiture et que j'ai vu Ezra inconscient et plein de sang à mes côtés. J'ai voulu bouger pour le réveiller mais les douleurs ont eu raison de moi. Ou est-ce à cause de l'image de Myrddin, endormi sur ce lit des soins intensifs ?

Dans tous les cas, j'ai senti une crise de panique qui est monté en moi. La gorgé serrée, l'impression de suffoquer, je n'ai pu prendre un contrôle sur mon corps que lorsque je me suis lever pour aller m'isoler quelque part à l’abri du regard des autres. Je sais que ce n'est sans doute pas la meilleure des choses à faire quand on a une balle logée dans l'épaule, mais peu importe.

Et c'est là que je me trouve présentement. Faible à cause de la perte relativement importante de sang, je n'ai pas réussi à tenir sur mes jambes lorsque j'ai voulu rejoindre les autres. L'idée d'une mort imminente m'a même traversé l'esprit et j'ai commencé à rigolé tant c'était débile. Mourir sur la plage qu'on est entrain de nettoyer. Je pensais à chaque mort possible : noyé lors d'une tempête, mort à une attaque à la bombe sur notre navire, mort sur le terrain, mort dans un accident de voiture, mais jamais je n'aurais imaginer mourir de cette manière.

Un aboiement se fait entendre et me sort de ma torpeur. C'est Whisky, le chien de mon voisin qui s'est fait la malle quand le coup de feu à retenti. Je me redresse lorsqu'il s'approche de moi, la queue battant frénétiquement l'air « Salut mon beau» soufflais-je faiblement en passant une main sur sa tête « T'étais où, hm ?» demandais-je alors qu'il s'approche pour renifler mon t-shirt gorgé de sang «ça va aller mon petit, ça va aller » pris de vertiges, je ferme les yeux et pose mon front sur le dos du chien avec un petit soupire.

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Avec Malika nous avançons et regardons autour de nous si nous voyons quelqu’un seul. Moi je m’attends à ce que la personne soit debout, le spectacle que je m’apprête à vivre risque de me faire déchanter. Le chien se met à courir et s’approche d’un homme assis dans le sable. Je donne un petit coup de coude à Malika pour lui montrer la personne en question. “Malika par ici.” On se dirige rapidement la bas. Le chien est déjà contre son maitre dont on voit du sang couler. Et la l’angoisse, la culpabilité, c’est de ma faute, forcément ca ne peut être que le coup de feu. J’inspire profondément, j’ai passé il y a quelques années mon brevet de secouriste cela va peut être me servir. Je m’agenouille. “Monsieur, Monsieur…” Il semble dans les vapes, vu que sang perdu ce n’est pas très étonnant. J’enlève mon gilet et me tourne vers Malika. “Va chercher Martin, les secours vite”. Il faut que l’une de nous reste avec lui pour qu’il sache qu’il n’est pas seul. “Monsieur ?” Je le vois papilonner des yeux alors que j’applique mon gilet sur son épaule pour faire un point de compression. “Vous pouvez me dire votre prénom ? Vous savez ou nous sommes ? Que vous est il arrivé ?” Je parle doucement calmement, autant que je le peux et sans précipitation. Ce que je me souviens c’est que s’il s’est mis dans cette position c’est que c’est celle dans laquelle il souffre le moins et je préfère ne pas le déplacer ou le bouger pour ne pas accentuer les effets de la blessure. “Je m’appelle Cléo”. Je lui souris, non pas pour dédramatiser la situation mais plus pour lui montrer qu’il n’est pas seul, que je suis la avec lui. Je sais que Malika va bientôt revenir avec de l’aide.
“Ne vous inquiétez pas, ca va aller, les secours vont arriver.” Le chien aboie et je lui fais de ma main libre une petite caresse. “En tout cas tu es un bon chien, tu nous as permis de retrouver ton maître.” Cela ne fait que quelques minutes que Malika est partie en courant et j’ai la sensation que cela fait une éternité quand j’entends des voix se rapprocher de nous. Les renforts arrivent et j’espère que tout va réellement bien se passer pour lui.

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“Let's get together and feel alright.”

Malika suit le chien. Elle lève à peine la tête quand Cleo la rejoint, lui adressant un sourire bref : « Il a l'air inquiet, j'aime pas ça. » Elle s'avance dans le sable. Elle sent le soleil dans son dos. Ca tape trop fort, ça cogne dans sa cage thoracique, elle pressent un malheur. Le groupe vient de parvenir à une certaine accalmie après l'incident du pistolet, et elle voudrait chasser cette idée vague, cette boule au sein de son ventre. Elle veut rire de ses peurs irrationnelles, se dire qu'elle est en train d'inquiéter le peuple pour rien, ignorer la certitude qu'elle a que le grand blond n'aurait pas disparu ainsi volontairement. Whisky accélère d'un coup et elle l'entend geindre un instant plus tard. Elle déglutit. Elle a raison. Elle déteste avoir raison dans ce genre de situation. Sur les talons de Cleo, elle parcourt les derniers mètres qui la séparent du corps allongé du grand homme blond qu'elle avait aperçu plus tôt. « Merde... » Sa main se porte à sa bouche, un spasme fait remonter son muffin et elle manque de vomir. Mais elle se retient. Elle le fixe quelques secondes, hagarde. Le sang, c'est des mauvais souvenirs. L'odeur trop familière envahit ses narines. Il faut l'intervention de la brune pour la sortir de son état second. Elle hoche la tête vers Cleo qui lui dit d'aller chercher du secours. Elle a les yeux fous, les yeux flous d'une enfant perdue, désorientée par l'horreur. Elle court, le chemin fait en cinq minutes a l'air de lui prendre cinq heures, et elle crie à tout hasard les prénoms qu'elle connait : « Martin ! Amy ! » Elle a pas le temps de réfléchir plus que ça. Essoufflée par la peur plus que par sa courte course, une dizaine de paires d'yeux rivées sur elle, elle continue à crier malgré la proximité désormais établie entre elle et le groupe : « Il est touché ! Faut appeler les secours ! La balle perdue, je sais pas comment c'est arrivé... » Elle a envie de pleurer comme une gosse, de sortir de son corps et de s'envoler vers des contrées plus tranquilles. Un putain de moment de calme et de tranquillité, apparemment, c'est trop demandé.

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Le jeune homme se présente et s'installe entre Juliet et moi. C'est ensuite à mon tour de lui dire qui je suis, surtout qu'il semble déjà connaître l'autre blonde. « Oh j'adore ton prénom, il est sublime … Et enchanté aussi. » « Merci. » Un large sourire s'installe sur mon visage. Il semble vouloir faire une première bonne impression avec ce compliment. Je lui dis ensuite que contrairement à nous, il n'a pas choisi d'être ici. « Oui c'est vrai mais au final je ne regrette pas, et je suis là à manger avec toi … » Je penche légèrement la tête sur un côté et je pince ma lèvre inférieure entre mes dents, il faut croire que je suis tombée sur un charmeur. « D'ailleurs en parlant de manger, ça te dirait de partager mon repas ? Je n'ai pas très faim alors autant que ça profite à quelqu'un. » Mon regard oscille alors entre le cookies que je tiens entre mes doigts et le plat qu'il tient. J'essaye de découvrir ce qu'il a pris, pour voir si ça pourrait me plaire, mais je me demande aussi si c'est sérieux. Finalement, je finis par trancher, malgré le fait que la nourriture soit vegane, ma gourmandise prend le dessus. Je me rapproche un peu plus de lui et je viens prendre une bouchée de son repas. Rapidement, je regrette d'avoir croqué dans mon cookies avant, mais cet arrière-goût de bananes et de beurre de cacahuète va me passer. « Alors Iris, dis-moi tu fais quoi dans la vie ? » C'est à son tour d'en prendre une bouchée, j'en profite alors pour lui répondre. « Je travaille à l'hôpital, avec des enfants. » J'aime mon métier, c'est incontestable et j'aime aussi en parler, mais pour le moment, je reste légèrement silencieuse sinon je vais vite m'emporter. « Et toi ? Laisse-moi deviner.. Surfeur ? Mécanicien ? Sportif ? » Mes propositions sont peut-être un peu macho, mais je me base sur la musculature qu'il laisse paraître à travers ses vêtements. Nous entamons une discussion des plus naturelle, sur nous et nos vies, tout en mangeant son repas. Mais une jeune femme du groupe, qui venait de partir à la recherche d'un des autres membres revient vers nous et son inquiétude attire mon attention. « Il est touché ! Faut appeler les secours ! La balle perdue, je sais pas comment c'est arrivé... » Rapidement, je me lève et je m'approche d'elle. Mes deux mains viennent se poser sur ses épaules. « Ça va aller, ne t'en fais pas. Où est-ce qu'ils sont ? » Alors que l'un d'entre nous appelle les secours, Malika m'indique l'endroit où elle a quitté les deux personnes. Je fais au plus vite et je finis par arriver aux côtés de cet homme qui a reçu une balle, Thomas. Son visage me dit quelque chose et c'est normal, car je l'ai déjà vu, je m'occupe de sa fille. « Thomas, comment allez-vous ? » Une jeune femme du groupe (Cleo) est déjà à ses côtés, elle appuie fermement sur son épaule, certainement où la balle est entrée. « C'est très bien ce que tu fais. Les secours vont bientôt arriver, restes ainsi. »

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Quand je m’assois je jette un coup d’œil un peu partout pour remarquer qu’il y a une prédominance de femmes sur la plage et je dois avouer que ce n’est pas pour me déplaire, mais il est vrai que je suis plus attiré par celle qui se trouve à ma droite et qui s’adresse à moi et qui se prénomme Iris. Je lui souris tout en la complimentant sur son prénom et cette dernière me remercie ce qui me fit sourire d’autant plus. Je la regarde d’ailleurs et je vois qu’un sourire s’installe sur son visage à elle aussi. Par la suite j’avoue à la jeune qu’effectivement comme elle me le dit je n’ai pas choisi d’être ici, mais qu’en aucun je le regrette puisque je me retrouve là sur la plage à ses côtés en train de parler. J’adore faire cela et bien que ce soit de base un petit jeu de charme je le pense car sa compagnie n’est pas du tout désagréable, au contraire même. D’ailleurs à la suite de mon commentaire je la vois pencher la tête et se mordre la lèvre inférieure. Je plisse doucement des yeux continuant à la regarder, mais ce simple geste de sa part me rend fou et me donne envie de lui sauter dessus et de l’embrasser mais j’attends et je continue mon jeu de séduction en lui proposant de partager mon repas avec elle. Je la vois hésiter entre son cookie et mon repas et je pouffe doucement de rire avant qu’elle ne se jette sur mon repas pour gouter et je l’admire en train de déguster ceci en étant au plus proche d’elle que possible. Je lui demande d’ailleurs par la suite quel travail exerce t’elle et m’avoue travailler à l’hôpital avec des enfants.

-Oh c’est super ça. Tu dois être comblé de faire ça au quotidien.

Les femmes ont tendances à être très proches et fusionnelles avec les enfants donc je ne doute pas de sa capacité à être attentionné avec ces derniers. Il doit bien y avoir que ma mère qui n’est pas comme ça, mais je dois arrêter de penser à ça car je ne la connais plus, je ne sais pas qui c’est ou plutôt je ne veux plus d’elle. Je sens d’ailleurs une vague de colère prendre possession de mon corps de nouveau rien que de penser à elle et à ce qu’elle a fait ou plutôt pas fait justement. Mais la jolie Iris me détend directement en me demandant quel est le mien de métier. Elle émet un tas d’hypothèse ce qui me fait rire.

-Non j’ai pas les cheveux assez long tu sais pour être le parfait surfeur. Je suis coach sportif effectivement. Tu peux passer quand tu veux d’ailleurs à ma salle. Je t’accueillerai comme il faut

Je lui fais un clin d’œil avant de lui sourire tendrement. Nous continuons à manger ensemble et je l’admire en épiant discrètement tous ses faits et gestes afin qu’elle ne se sente pas espionné, mais alors que l’on passait un super moment tous les deux ensembles, une jeune femme revient en courant et criant paniqué que la balle s’est perdu dans un homme et alors Iris se lève immédiatement pour aller en sa direction. Je réfléchis à ce que je dois faire, mais en regardant un peu l’effervescence qu’il y a de nouveau sur la plage, je décide de la suivre et de la voir en action.

Une fois arrivé là bas je vois un grand homme blond et assez baraque assis contre un muret avec son chien à côté de lui ainsi qu’une jeune femme brune assez paniquée mais qui s’occupe de ce dernier en lui appuyant sur l’épaule. Iris lui confirme que c’est une bonne chose et qu’elle doit rester ainsi jusqu’à ce que les secours arrivent.

-Je peux aider ? Il faut faire quelque chose ?

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J’aurais dû faire plus attention à mon équipe. Avant de m’installer sur le sable pour manger, j’aurais dû m’assurer que vraiment tout le monde allait bien. Ça m’aurait éviter de voir une jeune fille Malika revenir en courant, complètement paniquée, disant que quelqu’un était blessé. Une balle perdue. Je fronce les sourcils, lâche mon plat et me redresse. Mais Iris et Alejandro sont plus rapide. Tandis qu’Iris dit d’appeler les secours, elle et le jeune homme s’en vont en courant. Je les suis du regard puis attrape mon portable et rappel l’ambulance qui est partie il y a peu de temps.

Je regarde l’endroit vers lequel ils sont partis et hésite à les rejoindre. Mais je me ravise, mettant mon éternelle curiosité insatisfaite de côté. Si mes comptes sont bon, ils sont déjà 3 autour du potentiel blessé. C’est amplement suffisant. D’ailleurs, je me redresse en voyant les autres qui sont sur le point de partir dans la direction indiquée. «restez ici » leur disais-je sur un ton relativement ferme « ça ne sert à rien d’y aller vous aussi. Quand les secours arriveront il y aura beaucoup trop de gens là-bas » je reprends mon curry en main « Mangez tranquillement et reprenez des forces, vous en aurez besoin pour cet après midi » Sur ces paroles, je continue ma dégustation, tout en jetant de nombreux coup d’œil vers l’endroit où ont disparue les autre et en guettant l’arrivé de l’ambulance.

Ce n’est que cinq minutes plus tard que celle-ci arrive. Je me lève alors et leur indique rapidement l’endroit relativement caché avant de les observer partir en courant avec leur sac de premiers secours.

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Le front reposant sur le dos de Whisky je me sens lentement glissé vers l’obscurité. J’entends le chien gémir doucement mais je ne le sens pas bouger. Sans doute comprend-t-il que ce n’est pas le moment de jouer. Il faut que je me ressaisisse. Je perds connaissance maintenant les chances que je ne me réveil pas sont très grandes. Je lutte avec force pour reprendre le contrôle sur moi-même. Une voix féminine retentissant à mes côtés m’aide à me sortir de ma torpeur. Je redresse le visage, cligne plusieurs fois des yeux et essaie de me concentrer sur sa voix. Elle me pose plusieurs questions l’unes à la suite de l’autre et je tente de rebrancher les neurones de mon cerveau entre elles pour me focalisé sur sa voix.

« je … euh …» articulais-je mollement avant de soupirer doucement « Thomas … je… » je me redresse et regarde autour de moi «On est sur la plage. J’ai entendu un coup de feu et … je crois que la balle m’a explosée l’épaule » évidement, j’exagère. Mon épaule est encore entière. Au pire elle m’a explosé la clavicule, au mieux elle est passé entre la clavicule et la première côté. «ça fait mal putain » soufflais-je en fermant à nouveau les yeux lorsqu’elle applique son gilet sur ma blessure.

J’entends d’autres voix, je reconnais celle d’Iris qui me demande comment je vais. Je relève mon regard sur elle et hoche doucement la tête «je vais m’en sortir. Ce n’est que l’épaule » soufflais-je. Ça aurait put être bien pire. La balle aurait put se loger un peu plus bas au niveau du cœur et je ne serais plus là entrain de leur parler. Je m’essaie à un petit sourire puis déglutis et me recule contre le mur. Je ferme à nouveau les yeux et ne prends plus rien en compte.

J’entends des voix des secouristes, laisse un homme empoigner délicatement mon bras, je sens qu’on déchire mon t-shirt et me contracte furtivement lorsqu’une aiguille vient se loger dans le creux de mon coude. Ma respiration devient plus régulière et lente. J’entends qu’on me demande si j’arrive à me lever pour faire quelques mètres et je me sens secouer la tête à droite et à gauche. Des ordres sont lancés et les petites projections de grains de sable sur mon pantalon m’informent qu’un secouriste est parti en courant. J’ouvre lentement un œil puis le prochain, juste au moment où l’homme qui m’a fait un pansement compressif m’informe qu’il va me donner quelque chose contre la douleur. J’hoche la tête, le laisse faire et referme les yeux. Je laisse l’obscurité m’envelopper et sombre dans un trou noir.

Si j’avais gardé conscience du monde qui m’entoure j’aurais remarqué le mouvement de panique qui a tout à coup fait surface, la rapidité avec laquelle les secouristes m’ont placé sur la civière. J’aurais sans doute même entendu les sirènes de l’ambulance une fois à l’intérieure de celle-ci.

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#TURQUOISETEAM

“Let's get together and feel alright.”

Elle est immobile. Elle sent des mains sur ses épaules, elle entend des mots rassurants, un ton urgent mais calme. Elle voit quelqu'un appeler, probablement les secours, et elle voit deux personnes courir dans la direction d'où elle vient. Elle voit que le reste du groupe reste calme et elle voudrait les imiter. Elle voudrait pas attirer l'attention sur elle, pas maintenant, pas comme ça. Pas quand quelqu'un a réellement besoin de soutien. Mais Malika, elle sait. Elle sait très bien ce qu'il lui arrive, elle connait trop bien la sensation qui l'étreint. Elle a le cœur en bordel, il cogne dans tous les sens, il veut se sauver de sa cage à douleur, s'échapper du cycle de la violence. Elle a chaud et froid et les rayons du soleil l'agresse mais le vent est glacial, il coupe dans sa peau, dans sa chair. Elle sent la panique, ses griffes acérées, qui se referment autour de sa silhouette frêle. Elle est immobile, Malika, mais intérieurement c'est la tourmente, la tempête. Une ambulance débarque et les lumières, les bruits, le monde qui débarque, ça ne fait qu'empirer son état. Elle voudrait partir en courant, disparaître. Elle ne peut que rester immobile, debout au milieu de la plage, des épaules la bousculant, des larmes coulant lentement le long de ses joues brunes. Elle arrive même pas à fermer les yeux pour retrouver le calme du néant, les lumières de l'ambulance dansent devant ses yeux. Elle a le souffle court et la gorge sèche. Le goût marin, salé, joyeux de l'air autralien se coince dans sa trachée, se colle aux parois de son anatomie, l'engloutit dans une sensation moite d'emprisonnement.

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Je suis la sans bougé essayant de maintenir la même pression sur la blessure pour éviter qu’il ne se vide de son sang. Le chien s’est allongé à côté de son maître. Quand j’avais pris ces cours de secourisme je ne pensais pas que je devrai un jour les mettre en pratique et surtout je ne pensais pas que pour la première confrontation avec un blessé se serait un blessé par balle. Je me rendis compte que j’étais assez forte pour appliquer les préceptes que l’on m’avait enseignée, mais surtout j’arrivais à ne pas tourner de l’oeil ce qui me surpris. Quand Thomas retrouva ses esprits et qu’il put répondre à mes questions je fus soulagé il avait mal, mais il était lucide.
“Enchantée Thomas, même si j’aurai préféré te rencontrer dans d’autres conditions.” Quand la blonde (Iris) qui était à côté d’Alejandro arrive et me dit de maintenir mon point de compression j’hoche la tête. De toute façon je ne pouvais le laisser ainsi me sentant plus que coupable par sa blessure.
Quand tout irait mieux il faudra que j’aille le voir pour m’excuser. A peine quelques minutes plus tard les secours font leur arrivée et je garde la position tandis que l’un d’entre eux installe une perfusion et que le second prépare ce qu’il faut pour remplacer mon gilet pour pouvoir le transporter jusqu’à l’ambulance. On me demande de m’écarter et je me retrouve avec mon gilet ensanglanté dans les mains. Avec l’aide d’Alejandro, les secouristes placent Thomas sur la civière pour l’emmener jusqu’à l’ambulance. Je ramasse la laisse de Whisky et la passe au cou du chien, car il ne va malheureusement pas pouvoir suivre son maitre.
Je suis encore un peu dépassée par tout ce qu’il vient de se passer et j’ai surtout du mal à réaliser. Je me retrouve la dans une main mon gilet, dans l’autre je tiens le chien et en baissant le regard je vois que j’ai du sang partout sur moi et pourtant je ne cris pas, je n’hurle pas, en fait je n’ai aucune réaction.
Que va t il se passer ? Est ce que je vais être considéré comme responsable ? Maintenant que je savais Thomas entre de bonnes mains j’étais en train de me rendre compte de la portée de mes actes même si je ne les avais pas désirés.
J’avance suivant les autres pour me retrouver la ou nous avons tous déjeuné et je me laisse choir au sol, le regard dans le vague. La seule chose que je sens c’est la langue rapeuse du chien avant que les voix des gens autour de moi me rappel à la réalité.

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Alors que je parlais tranquillement tout en rigolant avec Tori, je n’oubliais pas de manger mon repas pour reprendre des forces. Très rapidement ma gamelle se retrouva vide et donc je continuais à rire et parler avec Tori ainsi qu’avec les autres d’ailleurs. Seulement cette bonne ambiance que l’on avait retrouvée allait très vite retombé puisque je vis une brune venir en courant pleine de panique en nous disant qu’un homme a été touché par la balle perdu. J’ouvris les yeux en grand étant surpris car je pensais qu’il y avait eu plus de peur que de mal, mais cela était faux. Je voulais la suivre, mais Iris et Alejandro me devancèrent et eurent le temps de partir en courant. De son côté Martin appela les secours alors et pendant la sonnerie, ce dernier nous demanda de rester ici à manger calmement et donc en soit faire comme si de rien n’était. Heureusement pour moi j’avais terminé de manger mon repas car honnêtement je ne pense pas que j’aurais été capable de manger et faire comme si de rien n’était alors qu’il y a quelqu’un non loin d’ici qui est blessé.

Le calme ou plutôt le silence revenait sur la plage autour du groupe pendant que les sirènes retentissaient et que les secouristes courraient vers Martin afin qu’il puisse leur donner des indications sur l’endroit où se trouvait l’homme blessé, je regardais autour de moi pour voir qu’il y avait la jeune femme du nom de Malika qui nous avait prévenu de cela qui était seul. Mon cœur se serrait en le voyant perdu ainsi et je pris la décision de me lever et de la rejoindre. Une fois près d’elle je lui pris la main pour l’emmener dans un endroit calme de la plage afin d’être plus au calme. Je l’avais déjà écouté parler avec beaucoup d’attention et je pouvais entendre un petit accent français dans sa voix donc je compte bien la rassurer et lui parler dans sa langue natale afin qu’elle se calme plus facilement

-Hey Malika ça va aller ne t’en fais pas

Je frottais son dos tout en la regardant dans les yeux. Je remettais aussi par ailleurs ses cheveux en place et je la pris dans mes bras en la voyant trembler tout en lui donnant un baiser sur le front

-Je suis là … parle-moi. Viens on marche un peu sur la plage tout en parlant c’est mieux

Je serai sa main dans la mienne tout en marchant sur le sable chaud. Je ne sais pas si elle va mieux ou pas, mais je fais tout ce que je peux pour lui changer les idées. Je n’avais pas fini mon dessert et afin qu’elle ne tombe pas dans les pommes, je lui tendis ce dernier tout en souriant

-Tiens prends le c’est pour toi

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Cette situation me fait froid dans le dos. Je n'ai, finalement pas pu résister et je me suis levé. J'ai hésité un instant entre aller réssurer Malika ou aller voir l'état dans lequel se trouve l'homme, mais au final Antoine s'est dirigé vers la jeune femme. Je l'ai remercié d'un rapide hochement de tête puis je suis aller voir le groupe qui s'était formé. J'ai vu l'homme allongé sur uen civière, vraisemblament inconscient et j'ai senti mon estomac se nouer. J'ai pris une profonde inspiration et je suis aller parler aux secouristes. Ils m'ont rapidement expliquer la situation, que c'était urgent car l'inconnu à perdu beaucoup de sang. Mais s'ils se dépêchent, il s'en sortira sans problème. J'ai hoché la tête et je ne les ai plus retenu plus longtemps.J'ai regardé l'ambulance démarrer avec les sirènes et les lumières clignotantes et j'ai soupiré. Lorsque j'ai finalement repris mes esprits, je suis retourner à la plage.

Je sens le regard des autres posés sur nous, comme s'ils attendaient des explications. Explications que je vais leur fournir sans plus tarder. Je m'approche des gens, déglutis et prends une profonde inspiration. « Tout va bien. L'homme est un dénommé Thomas, il va s'en sortir» déclarais-je à l'attention de tout le monde « Il a été transporté aux urgences où il restera sans doute un moment car il a perdu beaucoup de sang. Mais je suis sûr que tout ira bien, vraiment » leur assurais-je « Je les connais là-bas, ils sont très compétent et … enfin, ouais, ça va aller.»

Je leur offre un sourire qui se veut rassurant puis me redresse « Bon, finissez votre repas. Dans 20 minutes nous recommencerons le nettoyage» J'ai l'impression de ne pas avoir de cœur là. « La planête à besoin de nous malgré tout » expliquais-je «C'est horrible ce qui est arrivé, mais il n'y a pas eu de mort. Alors on va continuer jusqu'à ce soir, ok ? » dans la joie et la bonne humeur voulais-je ajouter avant de me rendre compte que ça risque d'être très déplacé.

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Quand nous étions devant le fameux Thomas qui était mi conscient mi inconscient, Iris n’eut pas le temps de réellement s’occuper de lui puisque les secours arrivèrent ultras rapidement puisque Martin avait fait le job très bien et c’était mieux comme ça car elle n’allait pas à se sentir coupable de quoi que ce soit si jamais quelque chose se serait mal passé. La jeune femme du nom de Cleo quand a elle parlait continuait à faire ce que la jolie blonde lui avait demandé jusqu’à ce qu’un secouriste prenne le relai. Elle ne semblait pas très bien, et couverte de sang. Je ne sais pas ce qu’elle a à voir dans cette histoire, ni qui est cet homme pour elle mais elle semble touché tout particulièrement. Je veux dire on est tous en état de choc c’est clair, mais elle encore plus que nous. Mais je n’ai pas le temps de penser à cela qu’un des secouristes me demande de l’aide pour bouger le grand blond afin de le mettre sur la civière sans trop le bouger afin de ne pas le gêner. Il commence petit à petit à perdre connaissance et à fermer les yeux et je ne m’y connais pas en médecine, mais la plupart lorsqu’un blessé ferme les yeux ce n’est jamais bon

-Euh c’est normal ça par contre ?

Les secouristes secouent la tête en m’expliquant qu’il a perdu beaucoup de sang et donc que oui mais qu’il ne faut juste pas tarder afin que son diagnostic vital ne soit pas remis en cause. J’hoche la tête alors et je les aide à transporter la civière jusqu’à leur camionnette. Une fois ceci terminé, ces derniers me remercient de l’aide et partent pleine bourre avec Thomas dans l’ambulance qui fait résonner sa sirène afin de signaler un incident grave.

Je regarde mes mains pleines de sang et je pars en direction de la plage de nouveau pour me les laver et je vois Cleo la jeune femme de tout à l’heure agenouillé devant quasiment tout le monde pour une raison que j’ignore une fois de plus. J’aimerai bien la consoler mais je ne sais pas ce qu’elle a, je ne la connais pas et de plus il y a déjà Martin et les autres encore là comme Juliet et Tori qui la réconfortent, donc je continue mon chemin vers Iris que je vois jouer ou plutôt caresser le chien. Je souris avant de m’approcher d’elle puis de me résigner et d’aller vers la mer afin de me laver les mains et d’enlever tout ce sang que j’ai sur les mains. Je m’accroupi pour ceci, et je regarde la mer au loin tout en profitant de ce moment en essayant de me sortir toutes ces horreurs de la tête en ayant vécu suffisamment assez. Je ferme alors les yeux pour décompresser de cette journée déjà riche en émotion et qui de plus n’est pas fini mais qui j’espère va bien se terminer

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❝ Let's get together and feel alright❞
#TeamTurquoise

Je me sens comme ailleurs, comme dans un univers parallèle ou tout le monde s’agite, tout le monde cherche à faire quelque chose. Depuis que les secours ont déplacé Thomas sur la civière, je suis hagarde, tétanisée par ce que je viens de vivre et ce que je viens de faire. Ce sang, tout ce sang sur lui et maintenant sur moi. Je commence à réaliser ce qu’il vient de se passer ce que je viens de faire et le fait que j’ai peut être participé à sauver une vie que j’ai failli prendre par erreur. Je ne suis pas croyante mais je pense : Oh mon dieu, qu’ai je fait ? J’ai failli enlever, un mari, un père, un fils, un frère. C’est cela que l’on ressent quand on est potentiellement l’auteur d’une mort qu’elle soit accidentelle ou non. Tout le monde à repris le chemin de la base, moi mon gilet à la main et le chien à coté je vais pour les rejoindre mais mes jambes ne me portent pas. Je m’assois et laisse le chien rejoindre Iris et les autres. Cette odeur, cette odeur de sang, qui envahit mes narines qui semblent me coller à la peau. Et tout d’un coup, cette gêne, je me relève fébrilement et je cours vers une poubelle, je manque de tomber dans le sable mais me reprend assez bien pour arriver à temps et vomir. Mon déjeuner y passe et les larmes enfin arrivent, les larmes contenues par la peur, cette peur qui vous prend aux tripes et qui ne sort qu’une fois que l’adrénaline du moment ne retombe. Cette peur d’avoir failli ôter la vie à un être vivant. Cette peur d’avoir failli porter la culpabilité à vie d’un acte que je n’avais pas voulu, que je n’avais pas imaginé. Un accident cela arrive en voiture à cause de l’inattention, de l’alcool de la drogue, mais la on est responsable, parce que l’on a consommé ou que l’on ne regardait pas la route. Mais la, rien de tout cela, pourquoi moi, pourquoi lui ? Comment ne pas avoir peur par la suite pour ma fille si moi même sur la plage je peux trouver une arme. Je n’ai plus rien à rendre. Je lache la poubelle. Je prends une bouteille d’eau et je bois, je bois pour faire passer ce gout infâme que j’ai dans la bouche. Je vais vers mon caddie et y prends un chewing gum.
Je ne fais plus attention à personne et me dirige vers les toilettes publiques pour me nettoyer les mains. Je crois que l’on s’adresse à moi, mais je suis dans une bulle de remords, de culpabilité qui fait que rien n’existe autour de moi, que la honte qui me ronge. J’arrive devant le robinet que j’ouvre et je me lave les mains pour essayer d’enlever ce sang, qui colle qui s’accroche. Je frotte, encore un peu plus, je continue alors qu’il n’y a plus de sang, je frotte pour exorciser la douleur que je ressens alors que je ne devrais pas je ne suis pas la victime. Victime psychologique mais pas physique. Mes mains sont rouges vifs quand j’arrête de me les laver. Je les mets en appuie sur le rebord du lavabo et colle ma tête contre le mur et j’ouvre définitivement les vannes pour ne plus pleurer doucement mais pour éclater en sanglots et faire sortir enfin toutes les émotions intenses que j’ai pu ressentir en si peu de temps.

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J’étais avec Malika sur la plage tranquillement en essayant de la faire parler et de la calmer tout en regardant la mer et en l’éloignant du groupe et de tout ce bruit. Je tournais la tête après lui avoir donné mon dessert pour voir que ma pauvre petite Cleo n’était pas bien du tout. Seulement j’étais là avec Malika et je ne pouvais pas la laisser ainsi tout comme je ne pouvais pas laisser Cleo dans cet état. J’étais rongé entre deux émotions et je ne savais que faire. J’étais là avec la française physiquement, mais à présent j’étais ailleurs mentalement en ayant vu Cleo. Je me doute ce qu’il doit se passer dans sa tête et elle doit se sentir coupable de ceci alors qu’elle n’y est pour rien. Je la vois vomir toutes ses tripes puis partir au loin toute seule. J’ai mon cœur qui se resserre et je me relève en signalant à Malika de ne pas bouger d’un poil. Je vais vers Martin en marchant vite mais sans courir pour autant afin de lui demander d’aller s’occuper de Malika pendant que moi je vais consoler la pauvre Cleo car si ça continue elle va nous faire un malaise et on risque de devoir finir cette journée plus tôt que prévu.

Je me dirige vers la cabine dans laquelle elle est allée. Je la laisse faire ce qu’elle a à faire à l’intérieur pendant un certain temps, puis lorsque je remarque qu’elle n’en sort pas je commence à m’inquiéter réellement pour elle par peur qu’elle fasse n’importe quoi à cause de cela. J’ai vu les autres tout à l’heure essayer de lui parler mais elle n’y a pas fait attention. J’espère que puisque nous sommes amis elle va m’écouter et sortir de là. Je commence à frapper à la porte assez fort pour qu’elle l’entende mais pas trop pour pas qu’elle se sente agressé ou autre, puis je prends une voix douce et rassurante

-Cleo c’est moi Antoine. Sors de là s’il te plait. On va parler un petit peu ou faire n’importe quoi d’autres, mais juste sors de là. Je ne suis pas à l’aise de te savoir ici

Je pose mon front contre la petite cabine en bois en attendant qu’elle sorte, ou plutôt en espérant qu’elle entende raison et qu’elle fasse ce que je lui demande. Je sais ce que ça fait de s’apitoyer sur soi même, et ce n’est pas une bonne chose, ça change une personne et rarement dans le bon sens du terme. J’en suis la preuve humaine.

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Je n’arrive toujours pas à reprendre mes esprits, je n’arrive toujours pas à réaliser tout ce qui s’est passé est si improbable. Une arme, un coup de feu, un blessé et tout cela par moi. Mon corps n’ont plus ne l’assimile pas, ne le réalise pas pour preuve même si j’ai apprécié le repas je n’arrive pas à le garder entre cela et le sang sur moi, mes vêtements ma peau avec cette odeur si caractéristique. Je me sens mal et j’ai beau m’isoler dans les toilettes publiques pour ôter toute trace du sang, rien n’y fait et plus je frotte plus j’ai l’impression qu’il y en a, mais à frotter à ce point c’est le mien qui risque de venir. Certains se serait inquiéter des maladies transmissibles par le sang moi non je ne pense qu’à la vie que j’ai abîmé, à celle que j’aurai pu prendre et je me dis que si je viens à tomber malade par ce biais ca ne serait que le juste retour des choses. Alors je me mets à sangloter avant de m’éffondrer totalement en pleurs. Mais étrangement tout ce qui sort n’est pas forcément du à la peur, l’angoisse de la situation, je me dis que j’évacue aussi le choc et les craintes de ma vie personnelle. Même si j’essaie d’en parler il y a quelque chose que je conserve pour ne pas paraitre toujours fragile, je veux être forte et je n’y arrive pas. J’en ai marre je me fatigue de ne pas être capable d’avoir suffisamment de force de caractère pour encaisser un peu plus.
Je suis la en train de ruminer mon chagrin quand j’entends une voix familière. Je me calme afin d’entendre ce que l’on me dit. C’est Antoine, il s’inquiète pour moi. C’est gentil c’est adorable même mais voila encore la preuve que j’inquiète les gens et la je pense à Cami, que pensera t elle en grandissant si sa mère est toujours ainsi comme je suis en ce moment ?
Dans la voix d’Antoine, j’entends son appréhension de me savoir ainsi isolé. Il me demande de sortir. Je me redresse et sors. J’ai les mains rougies de les avoir frottés si fort, j’ai les vêtements ensanglantés et les yeux rougies d’avoir tant pleurer.
“Ne t’en fais pas, c’est le contre coup, la peur, la culpabilité.” Je lève la tête et plante mon regard dans le sien. “Tu te rends compte que j’ai failli tuer un homme ?” Il n’était certes que blessé mais ca aurait pu être bien pire.
J’ai un petit hoquet avant d’ajouter. “Toi qui me disait que l’on passerait une bonne journée en faisant une bonne action.” Je baisse la tête et d’un geste de la main indique mes vêtements. “Ce n’est même plus bon à donner je peux tout brûler.” Je sais que ce soir il y a un feu je me demande si je pourrai les mettre dedans pour essayer de briser la douleur que je ressens. “Tu crois que je pourrai le faire ce soir ? Enfin la il faudrait surtout que je me change.”

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