Le spectacle autour de vous était affligeant. Tu étais à peu près certain qu’on n’allait pas vous voir avant un bon moment. Pourquoi ? Parce que vous n’aviez pas besoin de ces secouristes en premier. La crise était ailleurs, sur d’autres personnes. De loin, tu avais pu voir passer les secouristes avec l’amie de Liviana sur un brancard et ils étaient sortis. Tu ne sais pas ce qui se trouve à l’extérieur, tu as peur de le découvrir. Parce que Liviana semble mal faire face à tout ce qui se passe, tu essayes de ramener son attention constamment sur toi et cette conversation banale et pourtant intime à la fois. Plus elle se concentre sur toi, plus elle peut oublier ce qui est en train de se passer autour de vous. Vous êtes vivants, c’est déjà ça. Elle te parle de son métier dans sa boutique bio et toi tu lui dis que tu enseignes les mathématiques. Comme tout le monde elle est surprise ce qui ne t’étonnes pas. « Je suis sûre que tu es le prof sexy, un peu comme le docteur glamour dans Grey’s Anatomy, toutes les étudiantes doivent parler de toi » Tu laisses échapper un petit rire. D’un côté tu as envie de lui dire qu’elle a tord mais de l’autre elle a un peu raison. Il n’est pas rare que tes collègues te taquinent en te comparant à ce docteur de séries télévisées. Oh oui, c’est pas rare du tout. « Je dois avouer qu’elles sont un peu plus attentives en mathématiques que dans d’autres cours. » Dis-tu un sourire en coin sur les lèvres. « Mais finalement elles préfèrent les garçons de leur âge, je suis devenu le guru des relations du lycée, c’est assez drôle en réalité. » Tu adorais connaître toutes les rumeurs car cela te permettait aussi de donner les conseils que tu estimais être les bons à tes élèves. « Tu crois qu’ils vont finir par nous voir ? » Non, ils n’allaient pas vous voir. Tu décides de te lever et de prendre les choses en main, il est temps. Tendant la main à Liviana tu lui dis : « Ils ne vont pas nous voir, maintenant que la porte est ouverte sortons d’ici, allons prendre l’air. » Dis-tu en espérant qu’un secouriste sera là pour Liviana si elle en a besoin pour son bras.

@Liviana Beauregard

Kaecy avait réellement l’impression d’avoir finie dans un mauvais film d’action. Alors que le secouriste venait de se faire engloutir par le sol du wagon, ce dernier se mit à trembler suite à l’incident et le regard que Kaecy se voila réellement de peur bleue. Et alors qu’elle criait à qui vouait l’entendre qu’il fallait qu’ils battent en retrait, qu’ils se mettent à courir - sous entendu s’ils ne voulaient pas tous finir comme ce pauvre secouriste qui venait de se faire happer par le vide… Ce qui était vraiment très long comme phrase comparée à juste courez -, elle entendit Priam s’adresser à elle. « Ça risque de faire mal, désolé » Et avant qu’elle n’eut le temps d’analyser et comprendre pourquoi le jeune homme lui disait ça, il l’avait déjà attrapé pour la mettre sur son épaule en mode sac à patates et il se mit à courir aussi vite que le poids que représentait Kaecy lui permettait. La jeune femme se retrouva d’ailleurs avec le souffle coupé, et n’eut pas réellement le temps de comprendre une seconde de ce qu’il lui arrivait qu’ils atterrissaient - oui, littéralement - sur la partie solide de ce wagon maudit. L’atterrissage fut un peu brut, mais Priam semblait avoir tout fait pour amortir cet événement pour la jeune femme puisqu’elle se retrouvait dans ses bras. Elle tentait de reprendre son souffle aussi rapidement et habilement qu’elle le pouvait, mais le mélange de vacarme, de poussière et du son de son coeur qui battait la chamade l’empêchait de se concentrer réellement sur cette fonction vitale. Quelques longues secondes passèrent avant que le silence ne put s’imposer autour d’eux. Littéralement un silence morbide. Kaecy finit par rouvrir les yeux, regardant Priam en-dessous d’elle, ne le lâchant pas pour autant. Elle finit par faire un tour d’horizon - et à vrai dire, elle cherchait surtout Matteo du regard. Elle sentait la panique monter en flèche en son sien, sa respiration - qu’elle venait à peine de reprendre - devenait haletante.
@Matteo Hellington @Priam Strand

Il attend que Priam et Kaecy les rejoignent, qu’ils soient complètement tirés d’affaire. L’inconnue toujours accrochée à son bras, il fait ce qu’il peut pour la maintenir debout, mais ce qui l’inquiète le plus c’est l’état du wagon et les deux jeunes gens qui sont quelques mètres plus loin. Il ne peut rien faire de plus, il sait qu’il ne doit pas s’approcher, les secouristes ne le devraient pas non plus, mais sans savoir ce qui lui passe par la tête, le plus jeune d’entre eux décide d’avancer pour se diriger vers Priam et Kaecy. Ce sont les quelques pas de trop, ceux qui font tout basculer. Le secouriste se dérobe sous le wagon et Matteo se retient de respirer pendant quelques secondes, avant que Kaecy ne crie à tout le monde de courir alors que le wagon est en train de s’écrouler. Sans trop réfléchir, Matteo soulève l’inconnue pour la prendre dans ses bras, elle qui semble incapable de courir, essayant de faire fi de cette douleur, grimaçant lorsqu’elle se réveille parfois. Il court aussi vite qu’il le peut pour arriver au prochain wagon, avant d’être rapidement rejoints par les secouristes. Reprenant son souffle il voit Kaecy et Priam qui sont encore un peu loin, il serre les dents, se retient de fermer les yeux tant il a l’impression qu’ils sont loin d’eux. Il a envie de les aider, mais il sait qu’il ne peut rien faire. Quand les choses semblent se compliquer Priam prend Kaecy sur son épaule pour arriver plus vite jusqu’à l’endroit où ils se trouvent. C’est finalement quand le sol finit de se dérober derrière eux qu’ils arrivent à leur hauteur, Priam se jetant sur le sol afin de ne pas se faire emporter par le vide. Délicatement il vient poser l’inconnue sur le sol, pour que les secours puissent s’occuper d’elle et il s’avance vers les deux jeunes gens qui sont encore à terre. « Rien de cassé ? » demande-t-il, inquiet alors qu’ils ont échappé à la mort de quelques secondes. Kaecy semble paniquée, et il peut le comprendre, il s'approche doucement d'eux pour voir si tout va bien.

Le premier réflexe de Debra pour pouvoir s’assurer que Félix n’était pas mort pendant qu’elle était partie chercher les secours n’était surement pas le bon. Et puis, apparemment, elle avait heurté sa joue beaucoup plus fort que ce qu’elle pouvait penser, puisque le son se fit bien entendre et que le jeune homme se réveilla instantanément. Au moins, il était pas mort. « Mais je ne t’ai pas trompé ! » Ce fut alors un long et fort soupire de soulagement qui s’empara de Debra avant qu’elle ne vienne froncer les sourcils en direction du jeune homme. « Trompé de quoi ? » Il devait réellement être parti dans d’étranges songes pour en arriver à lui sortir des phrases qui n’avaient rien à voir avec ce qu’il se passait autour d’eau. Le regard de Félix finit par se focaliser sur Debra - et même lui semblait étonné de la voir. Faites en sorte qu’elle ne lui ait pas ôté la mémoire à son tour. « Bras de mouche, bras de mouche mais ils ont une sacré force dis donc » Elle leva les yeux au ciel. Au moins, lui, se rappelait. « et d’ailleurs, j’ai fait quoi pour mériter ça ? » Debra écarquilla les yeux. « TU ETAIS MORT ! » Elle soupira avant de venir frotter son visage rapidement de ses mains, dans un semi-râle. « Enfin, tu faisais le mort. J’ai paniqué. » Parce-que c’était uniquement ce qu’il s’était passé. Elle avait ressenti de l’inquiétude pour lui et avait laissé ses réflexes parler à sa place. Elle se laissa alors tomber doucement sur son postérieur, croisant ses jambes en tailleur. « Et au fait, c’était bien les secours qui avaient fait ce bruit affreux. Ils viennent nous voir dès que les cas les plus graves sont bien en charge - ou quelque-chose comme ça. » A vrai dire, elle ne savait même pas si elle était soulagée de savoir qu’ils allaient être sauvés, ramenés chez eux, car la jeune femme avait peur de ce qu’il l’attendait une fois rentrée.
@Félix Gonzalès

Après pas mal de temps à attendre, voilà que les secours débarquaient. D’un coup tout s’accéléraient autour d’Eliane. En fait, il y avait de quoi vous donner le tournis. Les cris n’avaient pas diminué mais ils semblaient plus assourdis peut-être dû à l’arrivée de ces hommes et femmes qui étaient attendus plus que le messie lui-même. Elle regardait Pénélope demander à Nissrin de rester avec elle et eut un petit sourire. A la place de son amie, elle aurait fait exactement la même chose. Avec des inconnus, c’était beaucoup plus simple de se lâcher sans peur de se faire mal voir ou de se faire juger. Posant une main réconfortante sur celle de la brunette, Eliane lui dit avec douceur

« Rétablis toi vite. On a encore beaucoup de lectures à aller écouter… »

Puis se tournant vers le médecin, elle lui dit

« Prends bien soin d’elle… Je vais retourner auprès de Milena et de Lydia… J’aimerais bien retrouver l’ami que j’ai rejoint ici. Je ne l’ai pas revu depuis tout ça… »

Une pression sur le bras de Nissrin plus tard, Eli rebroussait chemin pour retrouver ses deux compagnes du début. Elle n’avait pas du tout pensé à Théodora, l’amie de Pénélope. Elle n’avait qu’à suivre les secours. Elle n’avait pas la force de faire la causette avec elle. Surtout pas dans ces circonstances. Alors elle avait préféré partir. Eli n’était pas pleutre mais elle arrivait encore à avoir assez de recul pour savoir quand il fallait battre en retraite et là c’était le moment. Elle slaloma entre les gens, se fit bousculer par certains, en bouscula d’autres. Plus besoin de mots, ils semblaient tous se comprendre d’un seul regard… Mais lorsqu’elle se retrouva à son enceint emplacement, elle ne trouva que le vide. Levant le regard, la jeune femme les vit accompagner de secouristes. Elle essaya de les rattraper et sorti à son tour dans la lumière vive.

« Milena… Lydia… Vous allez bien ? »

La panique était réellement en train de la submerger. Elle avait l’impression, au final, que seuls Priam et elle s’en étaient sortis de cette galère. Et la panique, dans ce genre de situation, ce n’était réellement pas l’idéal. Jusqu’à temps qu’une voix survienne de nul part. « Rien de cassé ? » Sa vue s’accommoda aussi rapidement qu’elle le put sur le visage de Matteo qui se trouvait juste au dessus de leurs têtes. La jeune femme mit cependant quelques secondes avant de comprendre qu’il était bien là, ce qui voulait dire que la jeune femme au minimum était avec lui et qu’ils étaient sauvés aussi - à moins qu’elle soit morte avec eux, l’option n’était pas à mettre de côté. Priam finit par lentement dérouler ses bras d’autour d’elle alors que sa respiration redevenait presque normale, la panique n’ayant pas réellement quitté son esprit. « Matteo ? » Sa voix était tremblante. Paniquée, comme son esprit l’était. Mais Matteo semblait réellement aller bien, et Priam à ses côtés semblait être vivant aussi à son tour. « Oh mon Dieu… » Les nerfs étaient en vrac, tentant de se défaire les uns des autres d’une manière toujours plus compliquée. Alors, lentement, soupirant, elle vint se lever pour se mettre à la hauteur de Matteo et venir le prendre dans ses bras. « Tu es vivant. » Parce-qu’elle était soulagée de voir qu’il semblait aller bien comptes tenus des circonstances. Elle finit par se reculer légèrement, attrapant doucement ses deux bras à pleines mains pour tâter qu’il était vraiment là devant elle, et que ce n’était pas son cerveau qui était en train d’halluciner. Après tout, ils venaient de vivre une scène digne d’un film d’action, donc il y avait peut-être fort à parier que la suite soit toute autant inventée. Elle termina par se tourner vers Priam, s’accroupissant à ses côtés, le prenant à la suite dans ses bras aussi. « Merci merci merci. » Parce-que sans lui…
@Matteo Hellington @Priam Strand

Il regarde impuissant Kaecy et Priam un peu plus loin dans le train, sur cette plateforme qui est en train de se dérober. Il retient son souffle, il sent la peur lui monter au ventre, la panique arriver, mais il doit se retenir, parce que lui il va bien, il a réussi à rejoindre l’autre wagon sans avoir trop peur. Il ferme presque les yeux au fur et à mesure qu’ils avancent vers eux, dans la peur de voir quelque chose qu’il ne pourrait jamais oublier. Il souffle lorsqu’ils finissent par arriver, lâche l’inconnue pour se diriger vers Priam et Kaecy chez qui il peut lire la panique dans les yeux. « C’est moi. » répond-il à la jeune femme lorsqu’elle ne semble pas être certaine qu’il soit bel et bien devant elle. Il l’accueille dans ses bras lorsqu’elle se relève, la serrant contre lui, il voudrait pouvoir la rassurer mais il sait que quoi qu’il puisse dire ou faire ne l’aidera pas à oublier ce qu’elle vient de vivre. « T’inquiète pas pour moi. » Il était plus proche de l’autre wagon lorsqu’il avait commencé à s’effondrer, il avait moins craint pour sa vie que pour celle de la brune. « Tout va bien se passer maintenant. » Il ne peut en être sûr, mais il l’espère, ils ont assez vécu de péripéties pour la journée. Ils ont tous besoin qu’elle se termine, de rentrer chez eux, d’essayer de se vider la tête même si rien ne serait plus pareil après cette journée. Il essaie de sourire lorsque Kaecy lui tâte les deux bras, comme pour vérifier qu’il est bien vivant, mais le cœur n’y est pas totalement. Pas totalement parce qu’il a encore le cœur qui bat trop fort, il a encore ces images ancrées dans son cerveau. Il la regarde aller vers Priam pour le remercier, attendant qu’il se lève à son tour pour leur assurer que tout va bien.

Le principal dans cette histoire, au final, c’était qu’un maximum de personnes s’en sorte bien après cet incident. Ce qui n’était pas facile vu la violence avec laquelle le wagon maudit était venu embrasser la surface du sol, plusieurs mètres plus bas. Bien sur, Kaecy avait pensé lorsqu’elle l’avait vu en bas, à ce qu’avaient pu vivre ceux qui n’avaient pas réussi à s’échapper du train, à se rattraper comme l’inconnue qu’ils avaient sauvé. Maintenant qu’elle tentait de se remettre de sa propre aventure, malgré tout le respect dont elle pouvait faire preuve, elle tentait de ne plus y penser. Ce n’était plus le moment, ce n’était plus l’instant, et rien que de voir comment elle s’était inquiéter pour Matteo qui était à des côtés, elle n’osait pas imaginer pour ceux qui ne pourrait plus jamais l’être. « T’inquiète pas pour moi. Tout va bien se passer maintenant. » Elle n’avait pu s’empêcher de se jeter de nouveau dans les bras de Priam après qu’elle eut pu s’assurer que Matteo était bien en vie. Après tout, sans lui, elle ne serait plus là en ce moment même. Il venait de lui sauver la vie. Un peu plus loin, Kaecy pouvait aussi vaguement deviner que les secouristes parlaient entre eux, parlaient fâcheusement. Alors, elle repensa à ce jeune homme qui était passé à travers le plancher, parce-qu’il avait voulu prendre trop à coeur son métier et devenir le héros dont il rêvait depuis qu’il était gosse. Se relevant doucement et la tête un peu basse, Kaecy s’approcha alors des hommes qui se tenaient non loin de là, avec leurs uniformes. « Je… » Elle prit une nouvelle grande inspiration. « Je suis désolée pour votre compagnon. Sincèrement désolée… » Et alors qu’elle terminait ses excuses, l’un d’eux semblait davantage boulversé et il commença à s’approcher de Kaecy dangereusement. « Si t’étais pas v’nue aussi près du bord comme une petite imbécile aussi ! »
@Matteo Hellington @Priam Strand

S’il y a bien une chose pour laquelle elle sait être douée c’est mentir. Elle sait mentir pour satisfaire les autres, elle sait mentir pour protéger son mariage. C’est quelque chose qu’elle a développé au fil des années, bien malgré elle. Ce n’est pas particulièrement un talent dont elle est fière, mais elle ne peut le nier. A côté de ça, elle ne sait pas tellement quelles autres qualités elle pourrait se vanter d’avoir. On lui a déjà vanté les mérites de sa margarita, mais c’est à peu près tout ce qu’elle peut dire. « Quand vous serez totalement guérie, je vous en ferai une pour fêter ça. » ajoute-t-elle dans un sourire alors qu’ils sortent finalement du train. Mais elle était bien loin du spectacle qui les attendait dehors, cette vision d’horreur, cette vision qu’il serait difficile d’oublier. Elle pense à toutes ces personnes qui devaient se trouver dans cette partie, à quel point elles ont de la chance d’être encore envie, comment tout aurait pu basculer du mauvais côté, mais dans leur malheur elles avaient eu de la chance, beaucoup de chance. Elle essaie de retenir les larmes qui lui montent aux yeux. Des larmes qui ne tardent pas à perler les joues de Milena. Lydia, elle, essaie de rester calme, parce qu’elle sait qu’il faudrait que la jeune femme arrive à l’hôpital dans les meilleures conditions psychologiques. Mais c’est difficile, trop difficile de rester impassible quand on sait que des dizaines de gens ont dû périr dans cet accident. « Je sais ... » C’est tout ce qu’elle peut lui dire pour le moment, parce qu’elle sait qu’aucun mot ne parviendra à retenir la tristesse qui s’empare d’elle à ce moment-là. Elle retient son souffle, ferme les yeux quelques secondes quand elle entend une voix s’adresser à elle. C’est Eliane qui était avec elles un peu plus tôt. « Oui tout va bien pour nous. On allait monter dans l’ambulance. Tout va bien pour vous ? Vous avez réussi à retrouver la jeune femme ? »

@Milena Grimes @Eliane Samuels

Il est soulagée de voir que Kaecy et Priam ont pu rejoindre le wagon sans encombre. Une chance que n’a pas eu le secouriste qui s’était un peu trop avancé malgré les remarques de Kaecy. Malgré cette perte ils peuvent tous souffler pendant quelques secondes. Quelques secondes pour penser à la catastrophe qu’ils venaient d’éviter. Priam ne s’est pas encore relevé, et il espère que tout va bien pour lui. En attendant Kaecy présente ses condoléances aux secouristes qui viennent de perdre un de leur compagnon. Matteo ne connaît que trop bien la situation, cette émotion si particulière et il avait préféré ne rien dire, sachant qu’aucun mot ne pourra effacer leur chagrin. Pourtant il ne peut rester silencieux face aux remarques qu’un d’eux vient faire à Kaecy. « Pardon ? » dit-il en s’avançant vers le secouriste qui vient de prononcer ces mots. Il n’est pas certain de ce qu’il vient d’entendre, mais il ne va pas accepter qu’il traite Kaecy d’imbécile. « Ce n’est pas de sa faute, elle essayait simplement de sauver quelqu’un. Elle l’a prévenu de ne pas avancer. »  Ce qui venait de se passer n’était aucunement la faute de la jeune femme, et Matteo n’allait pas accepter qu’il la blâme pour ce tragique accident. « Je sais que c’est difficile de voir quelqu’un partir devant ses yeux. Croyez-moi je l’ai vécu bien trop de fois. Je vous adresse toutes mes condoléances mais ça ne va pas le faire revenir d’accuser quelqu’un à tort. » C’est facile de chercher un coupable, d’en désigner un face à la peine que l’on ressent, mais ils ne pouvaient pas laisser Kaecy penser qu’elle était responsable de la mort de quelqu’un. C’est une pensée de laquelle elle aurait du mal à se détacher si elle venait s’incruster dans son cerveau. « C’est pas de ta faute d’accord ? » murmure-t-il à l’attention de Kaecy.

@Kaecy Wilson @Priam Strand

« Je dois avouer qu’elles sont un peu plus attentives en mathématiques que dans d’autres cours. Mais finalement elles préfèrent les garçons de leur âge, je suis devenu le guru des relations du lycée, c’est assez drôle en réalité. » Liv n’était pas vraiment surprise, elle aussi avait été étudiante à une époque et comme plusieurs de ses camarades de classe elle avait fantasmé sur le professeur plus jeune que les autres et incroyablement attirant. C’était évident qu’un homme que lui devait plaire aux étudiantes et même aux femmes du corps professoral « Il y en a surement plus que ce que tu crois, elles ne disent rien c’est tout… au du moins rien devant toi » un petit sourire étira ses lèvres alors qu’elle l’imaginait en train de donner un cours, étonnant les mathématiques devenait un peu plus intéressant même si c’était une matière qu’elle avait détestait à l’époque. Au fur et à mesure des secondes, Liv se sentait de plus en plus fatiguée, la pression semblait retomber peu à peu et le corps de la jeune femme réagissait au choc ; son regard s’attarda sur les secouristes qui n’avaient toujours pas remarqué la pression d’Arthur et de Liv « Ils ne vont pas nous voir, maintenant que la porte est ouverte sortons d’ici, allons prendre l’air. » elle approuva d’un signe de tête et quitta lentement sa banquette afin de ne pas se faire plus mal au bras. Elle fit quelques pas avant de lever son regard vers Arthur « J’ai du mal à croire que des adolescents loup-garou s’en sortent hyper bien dans les séries télés et regarde nous… on est… » elle fut sur le point de finir sa phrase quand elle entendit un secouriste parler d’un pont, d’après ce qu’il semblait dire, le train se trouvait à moitié couché sur un pont, par chance la partie dans laquelle ils se trouvaient était sur terre « Tu crois qu’il y a eu des morts ? » demanda-t-elle inquiète.

@Arthur Iver

La mort ne lui avait jamais semblait aussi proche, il avait toujours cru que les gens en faisait trop lorsqu’ils disaient avoir vu leur vie défilait mais lorsqu’il senti le wagon bouger il se repassa les moments les plus intenses de son existence. La vision de son corps étalé en bas du pont le fit réagir ; tout se passa très vite dans sa tête, il attrapa Kaecy qu’il balança au-dessus de son épaule et sauta sans savoir s’il réussirait à atterrir dans le wagon stable. Pendant une fraction de seconde il n’osa pas ouvrir les yeux, une part de lui ne pouvait s’empêcher de se demander s’ils avaient survécu à cette idée loufoque ; il finit par céder et ouvrit lentement ses yeux, il croisa le regard de Kaecy qui avait l’air aussi perdue et effrayée que lui « Rien de cassé ? » il lui fallut quelques secondes pour reprendre ses esprits et détendre son corps, il relâcha la pression qu’il mettait autour de Kaecy et se laissa totalement tomber sur le sol épuisé par toute cette action « Mattéo ? Oh mon dieu, tu es vivant… » – « C’est moi. T’inquiète pas pour moi » il senti la jeune femme se détacher et son corps quitter la proximité du sien. Il tourna son visage vers la scène touchante qu’il avait sous les yeux tout en reprenant son souffle avant d’accueillir dans ses bras celle qu’il qualifiait désormais d’amie « Merci merci merci » il afficha un faux sourire modeste et haussa les épaules « Un réel plaisir » murmura-t-il en la serrant dans ses bras pendant quelques secondes. Il mit plusieurs secondes à quitter le sol mais une fois débout il réalisa tout ce qui venait de se passer « Tout va bien se passer maintenant. » même s’il n’était pas tactile avec les autres hommes, il ne put s’empêcher de prendre Mattéo dans ses bras pendant quelques secondes « Content que tu ailles bien » dit-il en souriant avant de sentir une douleur dans le bas de son dos, son kiné allait être ravi. Il jeta un coup d’œil aux secouristes avant de voir Kaecy s’approcher d’elle l’air tellement désolé et triste « Je suis désolée pour votre compagnon. Sincèrement désolée… » il lui fallut quelques secondes pour réaliser que le secouriste était tombé dans le vide, il se senti à son tour désolé mais entre sa vie et celle de Kaecy, le choix avait été vite fait « Si t’étais pas v’nue aussi près du bord comme une petite imbécile aussi ! » il arqua un sourcil en l’entendant et en le voyant s’approcher de la sorte de la jeune femme « Pardon ? Ce n’est pas de sa faute, elle essayait simplement de sauver quelqu’un. Elle l’a prévenu de ne pas avancer. » il était surpris de voir à quel point Mattéo se montrait calme et poli face à ce genre d’imbécile « Je sais que c’est difficile de voir quelqu’un partir devant ses yeux. Croyez-moi je l’ai vécu bien trop de fois. Je vous adresse toutes mes condoléances mais ça ne va pas le faire revenir d’accuser quelqu’un à tort. » il avait entièrement raison, même si Priam aurait sans aucun doute était moins sympathique à sa place. Il remarqua ensuite Mattéo murmurer quelques choses à l’égard de Kaecy, il ne fut pas capable d’entendre mais il se doutait que les mots du jeune homme apaiserait l’éditrice « Je crois que vous lui devez des excuses » il planta son regard dans le type qui lui avait fait la réflexion, au point où il en était, ce battre avec ce genre d’idiot ne lui faisait pas peur « Maintenant » le son de sa voix était glacial et ferme, s’il avait eu des fusils à la place des yeux ce type serait sans aucun doute mort. Il était prêt à lui faire une diatribe quand il entendit les mots désolé sortir de la bouche du secouriste.

@Kaecy Wilson @Matteo Hellington

Il n’a pas encore entendu Priam parler, comme il ne s’est pas relevé mais il imagine qu’il est encore sous le choc de ce qu’il vient de se passer. Alors ils le laissent tous les deux reprendre ses esprits, même si Kaecy vient le remercier, ce qu’il peut comprendre, qui est totalement normal après l’épreuve qu’ils viennent de vivre. Il les regarde et il a presque envie de remercier Priam aussi, parce qu’il n’est pas certain que la jeune femme serait encore en vie s’il n’avait pas été là. Il accueille l’accolade du jeune homme sans problème, content de le savoir en vie lui aussi. « Moi aussi. » Parce qu’il les avait presque imaginés morts pendant quelques secondes. Une fraction de secondes qui lui avait paru interminable. Ils peuvent désormais souffler, même si cela ne permettra à personne d’oublier la douloureuse mort du jeune secouriste. Une mort que les secouristes semblaient vouloir imputer à Kaecy. Chose qui n’est pas au goût de Matteo, qui n’accepte pas que l’on puisse dire une chose pareille à son amie, quand elle n’est en rien responsable. Il reste calme, parce qu’il peut aussi imaginer que ces paroles ont pu être prononcées sous le coup de la colère, du chagrin. Il a vu bien trop de personnes tomber sous les balles devant lui pour savoir pertinemment quel est ce sentiment qui nous habite après avoir perdu l’un des nôtres. Il tient à ce qu’elle sache qu’elle n’y est pour rien, qu’elle n’a rien à se reprocher dans ce terrible accident. Priam, lui, exige que le secouriste fasse des excuses à l’Australienne, ce qu’il fit sans trop rechigner. « On devrait se remettre en chemin, on ne sait jamais ce qu’il pourrait arriver si on reste plus longtemps là. » dit-il à Priam et Kaecy, sans trop se soucier des secouristes, maintenant qu’ils sont là il sait qu’ils pourront en trouver d’autres à la sortie. Et pour éviter que d’autres catastrophes arrivent, mieux valait faire demi tour maintenant.

@Priam Strand @Kaecy Wilson

Kaecy ne comprenait pas trop ce qu’il se passait autour d’elle. Elle savait qu’elle était venue vers le secouristes pour leur présenter ses excuses. Tout dans son comportement indiquait qu’elle s’en voulait pour la situation qui s’était présentée. Elle avait les yeux envahis de larmes qui ne coulaient pas, la tête penchée vers l’avant, tout le corps qui s’affaissait à force de supporter le poids des mésaventures et surtout les émotions qui allaient de paire avec. Et pourtant, cet homme là, qui était sensé être celui qui portait secours, était en train de lui parler comme à une mois que rien, à l’agresser alors qu’elle en l’avait pas mérité. Elle n’arrivait pas à analyser et à comprendre comment elle avait pu en arriver là, comment il pouvait lui parler ainsi alors qu’elle ne lui avait rien fait. « Pardon ? Ce n’est pas de sa faute, elle essayait simplement de sauver quelqu’un. Elle l’a prévenu de ne pas avancer. » Ce fut la voix de Matteo qui résonna en premier derrière elle. Rapidement, il fut à ses côtés, la dépassant, se mettant entre elle et l’homme de cro-magnon. « Je sais que c’est difficile de voir quelqu’un partir devant ses yeux. Croyez-moi je l’ai vécu bien trop de fois. Je vous adresse toutes mes condoléances mais ça ne va pas le faire revenir d’accuser quelqu’un à tort. » Kaecy n’arrivait pas trop à comprendre comment ils avaient pu passer d’un moment où elle leur présentait son respect au moment où Matteo était obligé d’employer sa voix ferme - qui faisait réellement penser à celle des militaires. « Je crois que vous lui devez des excuses. » Si même Priam commençait à employer la manière forte verbale, ils n’allaient aller nul part. Elle finit par secouer la tête comme le put, pour se remettre les idées en place, la situation à sa place. Apparemment, elle avait à faire à une personne de trop touchée pour faire la part des choses. « Laissez tomber les gars… » Elle ne voulait plus de toute cette ambiance pensante et morbide. « Maintenant » « J’suis désolé. » Elle lui tira un petit sourire avant de se tourner de nouveaux vers ses deux compagnons. « On devrait se remettre en chemin, on ne sait jamais ce qu’il pourrait arriver si on reste plus longtemps là. » Elle hocha rapidement la tête. « Retournons chez nous. » Bien sur, ils allaient pour sur faire un joli tour aux urgences mais au moins ils n’avaient jamais été aussi près de rentrer chez eux. La jeune femme suivit Matteo et Priam qui prirent les devant, avançant de nouveau dans ce train de l’enfer, suivant le bruit de ce qui semblait être de bonnes nouvelles.
@Priam Strand @Matteo Hellington

« Laissez tomber les gars » si elle le connaissait un peu plus elle aurait su que Priam n’était pas du genre à laisser tomber, il était persuadé qu’il fallait se battre pour ses convictions même s’il était le seul à y croire. Il se fichait bien de passer pour un connard auprès des secouristes, il attendait des excuses et rien ne le ferait changer d’avis ; il fallut attendre quelques secondes avant que le secouriste sortent les mots « J’suis désolé. » de sa bouche, le sportif aurait souhaité quelques choses de plus sincère mais il se contenta de ces quelques mots qui semblait convenir à Kaecy. « On devrait se remettre en chemin, on ne sait jamais ce qu’il pourrait arriver si on reste plus longtemps là. » il jeta un dernier coup d’œil autour de lui avant de rapporter son attention sur ses deux camarades d’aventures « Retournons chez nous » il approuva d’un signe de tête, il n’était pas certain de pouvoir quitter ce train dans la seconde mais l’idée de se trouver dans une zone plus sécurisée lui convenait tout à fait. Les secouristes s’occupèrent de l’inconnue qu’il avait sauvé un peu plutôt et Priam quitta le wagon en compagnie de sa fine équipe. Son attention fut attirée par un brouhaha qui semblait venir d’un peu plus loin « Si jamais on arrive à sortir d’ici en un seul morceau, j’vous invite à diner à la maison, j’crois qu’on a mérité ça » dit-il avec un léger sourire. Peu à peu il commença à se détendre et a envisagé un avenir plus ou moins proche, ils passèrent deux wagons avant d’arriver dans le wagon bar ou il s’était trouvé un peu plutôt, de nombreux secouristes étaient présent, l’ambiance était plus sereine que lorsqu’il avait quitté Milena et Eliane il y a plusieurs minutes « S’il vous plait » dit-il à l’attention d’une secouriste qui venait juste de terminer avec une des personnes blessées « Mon camarade ici à besoin d’aide pour sa main » dit-il en désignant Mattéo, maintenant que les choses semblaient plus calme, il était temps de penser à sa main.

@Kaecy Wilson @Matteo Hellington